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Jean-Michel Aphatie, journaliste au cœur d'une polémique après des propos comparant les massacres lors de la guerre d'Algérie à ceux d'Ouradour-sur-Glane, est l'incité de Face à Duhamel ce mercredi 19 mars. 

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Transcription
00:00Je ne suis pas un homme politique. Je suis un journaliste. Je suis dans un studio de radio.
00:05L'animateur de l'émission, Thomas Soto, dit mais pourquoi on a aussi mauvais rapport avec l'Algérie ?
00:10Donc j'ai répondu deux choses simples. Il y a quelque chose d'immédiat, le Sahara occidental, le Maroc, tout ça.
00:16Mais on a un passif avec l'Algérie. Et en fait, votre question ne sait pas le moment.
00:20Mais en fait, il ne faudrait jamais parler du passé.
00:23Le passé, c'est ce que nous faisons depuis 1962. Nous l'enfouissons.
00:28Et d'autres que moi l'ont dit de manière scientifique, le refoulé remonte.
00:33Dès que l'on parle de l'Algérie, il y a un passif. Et ce passif-là, nous ne pouvons le régler qu'en regardant la réalité.
00:41Et le président Macron a parlé de crime contre l'humanité. Est-ce qu'il a déclenché ?
00:44Avant d'être élu président.
00:45Est-ce qu'il a déclenché un sacré polémique ?
00:47Alors Emmanuel Macron, avec la légèreté de son âge, 39 ans quand il le fait,
00:51il est sur un coin de table, sur une radio ALG, et il dit crime contre l'humanité.
00:55Il rentre en France et il n'assume pas ce qu'il dit.
00:58Voilà. C'est stupide d'avoir fait comme ça, si vous voulez mon avis.
01:01Est-ce que je peux vous raconter une petite anecdote ?
01:03En 1955, parce que la colonisation de l'Algérie c'était ça.
01:09A la suite de représailles, je vais faire très court.
01:12L'armée française et les colons français raflent, fin août 1955,
01:18Philippeville dans le Constantinois.
01:21Mais qui connaît cette histoire ?
01:22Raflent tous les hommes qu'ils trouvent.
01:24Deux ou trois mille qui sont amenés au stade municipal de Philippeville.
01:29On ne sait pas combien exactement.
01:31On ne les compte pas parce que ces gens-là ne comptent pas.
01:33Ce sont des musulmans. Adolescents, adultes, vieux.
01:36Interrogés à la va-vite par on ne sait pas qui.
01:39Ce sont des représailles.
01:40Le FLN a tué des Européens avant.
01:42Il y en a deux, 1500, 2000, qui restent dans le stade.
01:46On les aligne sur le côté du stade.
01:48Et pendant dix minutes, on les mitraille.
01:511955, un engin de chantier ramasse les corps.
01:56On les met dans des bennes de camions.
01:58On les enterre dans une fosse commune.
01:59On fait passer un bulldozer dessus.
02:01Septembre 1955, France Observateur.
02:05Claude Bourdet, un journaliste, il cite Auradour.
02:09Il cite Auradour.
02:11Et il dit, nous ne pourrons jamais plus parler d'Auradour comme nous en parlions.
02:15C'est ça l'histoire de l'Algérie.
02:17Qui la connaît ?
02:18Je me fais taper sur la gueule parce que j'ai cité Auradour.
02:20Et on me dit, oh !
02:22Non, mais le grand public ne la connaît pas.
02:24Parce que ma référence à Auradour n'aurait jamais dû susciter.
02:28Vous avez une façon de parler parce que vous êtes de nature passionnée.
02:33On m'a tapé sur la gueule parce que j'ai cité Auradour.
02:36Je suis loin d'être le premier à l'avoir fait.
02:39C'est une histoire que nous ne voulons pas regarder.

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