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00:00Il est 7h11 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin la journaliste Pauline Condomine.
00:05Bonjour Pauline Condomine, bienvenue sur Europe 1, vous êtes journaliste pour Valeurs Actuelles,
00:10vous avez signé plusieurs enquêtes également pour Livre Noir qui est devenu frontière depuis trois mois.
00:15Les locaux de la gaieté lyrique dans le troisième arrondissement de Paris sont occupés par des sans-papiers qui se prétendent mineurs isolés.
00:21Il y a clairement un doute sur ce point-là.
00:23Ce week-end d'Europe 1 a diffusé le témoignage d'Elia, la patronne du bistrot de la gaieté qui ne peut plus travailler.
00:29On sait qu'un journaliste de CNews a été agressé également sur place par des sans-papiers,
00:34probablement incité en cela par des militants associatifs présents sur place.
00:39Or, il se trouve que depuis des mois, Pauline Condomine vous enquêtez sur ces associations, sur ces collectifs et vous en avez infiltré certains.
00:47Vous n'êtes pas surprise de les retrouver à la manœuvre dans le squat qui est devenu la gaieté lyrique ?
00:53Pas du tout, parce qu'effectivement, j'ai infiltré le collectif Utopia 56 au courant de l'été 2023
00:59et des collectifs de sans-papiers dans le 20e arrondissement de Paris entre janvier et mars 2024.
01:06Et effectivement, j'ai vu ces militants qui préparaient ces jeunes clandestins à investir de nouveaux lieux.
01:14Ils expliquaient qu'il fallait aller dans ces lieux pour faire des happenings médiatiques
01:18et permettre justement de faire pression sur les pouvoirs publics pour ouvrir des places d'hébergement.
01:22On en avait vu par exemple devant le Palais Royal, en face de cette forêt de tentes qui s'était plantée là, juste en face du musée du Louvre.
01:31Et donc, il y a eu ce choix de s'installer dans les locaux de la gaieté lyrique.
01:34L'établissement est aujourd'hui en péril financier.
01:37Ces collectifs, qu'est-ce qu'ils font concrètement ?
01:40Est-ce qu'ils sont les organisateurs de ces opérations, de ces descentes qui virent au squat ?
01:45Effectivement, en fait, ce qu'ils vont faire concrètement, c'est qu'ils vont aller recueillir des jeunes clandestins qui arrivent en France
01:51et qui nourrissent l'espoir de se faire reconnaître comme étant des mineurs.
01:55Sauf qu'en vérité, malheureusement, ils ne sont pas reconnus mineurs pour beaucoup d'entre eux
01:59parce que tout simplement, leur discours ne concorde pas avec l'âge qu'ils prétendent avoir et qu'ils n'ont pas de papier d'identité.
02:05Parfois, ils ont des faux actes de naissance, mais qu'ils ne vont pas passer l'examen qui est fait par France Terre d'Asile à Paris.
02:11Je rajoute, l'intérêt d'être reconnu comme mineur, c'est qu'on est pris en charge par l'aide sociale à l'enfance et qu'on est en théorie inexpulsable.
02:18Donc on maximise ses chances de pouvoir rester en France, d'où l'intérêt pour eux d'obtenir ce statut de mineur isolé.
02:24C'est ça, on est pris en charge, on est logé, on a une formation et on a plus de chances après d'avoir une régularisation.
02:29Sauf qu'énormément vont se rendre compte que ce n'est pas si facile que ça d'être reconnu mineur
02:34et ils vont sortir de leur examen, ils vont être déboutés et là, ils vont se retrouver dans la nature
02:38et c'est à ce moment-là que ces associations interviennent et qu'elles les récupèrent et qu'elles leur expliquent
02:42« Nous, on va vous aider, on va vous aider à faire des recours administratifs, juridiques. »
02:47Mais en échange, il va falloir que vous nous suiviez, il y a une contrepartie.
02:51Et donc ils vont les balader comme ça, de lieu en lieu, de squat en squat,
02:55pour servir leur propre agenda politique qui est l'accueil inconditionnel.
02:58Pour être aidé, il faut pointer dans ces associations quand on est sans-papier
03:04et servir de figurant, si je puis dire, dans les actions militantes.
03:07C'est ça qu'on voit à la Guillette des Guerres.
03:08Exactement, dans les collectifs de sans-papier où j'étais notamment et dans de nombreux collectifs de sans-papier,
03:14il y a des manifestations qui sont organisées par les militants.
03:17Certaines manifestations sont assez en lien avec leurs actions, c'est-à-dire défendre la régularisation des sans-papiers,
03:23mais il y a d'autres manifestations qui vont être pour défendre la Palestine ou contre l'interdiction du port de la Baïa.
03:29Et ils vont demander aux clandestins de se rendre dans ces manifestations.
03:32Sauf que lorsque les clandestins arrivent, ils doivent inscrire leur nom sur un registre
03:36pour montrer qu'ils ont bien été présents, qu'ils ont bien manifesté.
03:38Et ensuite, les participations sont décomptées par les militants.
03:41Vous avez vu ces registres ?
03:43Oui, je les ai vus et ensuite, j'ai même dû d'ailleurs moi-même les intégrer dans des tableaux Excel
03:47pour savoir exactement quels clandestins avaient pointé combien de fois l'année dernière.
03:51Et en fait, ceux qui vont pointer le plus, qui vont le plus participer aux manifestations
03:56vont être aidés à être régularisés en priorité.
03:58Donc, c'est une sorte de contrepartie qui permet aux clandestins d'être aidés.
04:02Alors, vous avez beaucoup travaillé sur le cas des jeunes du parc de Belleville, Pauline Kourdomine.
04:07Vous avez retrouvé toutes les méthodes que vous venez de nous décrire là ?
04:09Effectivement, ces jeunes faisaient partie des collectifs de sans-papiers.
04:14On leur explique qu'ils vont devoir occuper certains lieux
04:18et que ça va permettre de faire changer les choses.
04:21En vérité, ces clandestins sont un peu démunis, ils ne savent plus très bien quoi faire.
04:25Ils sont arrivés en France, ils pensaient être logés, être régularisés.
04:29Ils se rendent compte que ce n'est pas le cas.
04:30Et ces militants-là vont les inciter, vont leur servir un discours militant.
04:35Ils vont leur expliquer que la France est raciste,
04:37qu'il ne faut faire confiance à absolument personne sauf à eux.
04:41Et qu'ils vont les trimballer de lieu en lieu pour militer pour leur cause.
04:46Donc, un discours contre la France, un discours aussi contre l'État, les institutions publiques.
04:50L'État qui pourtant finance massivement ces associations.
04:53On sait que c'est de l'ordre du milliard d'euros que, chaque année,
04:57on verse à des associations comme Utopia 56 qui reçoit beaucoup de financements.
05:01Utopia 56, en l'occurrence, ne reçoit pas de financements publics.
05:05Ils ont beaucoup de financements privés, de financements associatifs.
05:08Une subvention de la mairie de Tours notamment.
05:10Mais ils n'ont pas beaucoup de financements publics.
05:13En revanche, oui, il y a vraiment cette haine de l'État, notamment des militants,
05:16qui expliquent aux clandestins que la majorité de la police est raciste.
05:21Et qui vont leur dire aussi que ce n'est pas normal de ne pas pouvoir pratiquer la polygamie en France
05:27et de risquer d'être expulsés parce qu'on pratique la polygamie en France.
05:30Donc en fait, la porte d'entrée que ces clandestins ont vers la France,
05:33c'est des discours anti-France et indigénistes
05:36qui justifient le fait d'avoir une culture totalement différente à celle qu'on a ici.
05:39Alors, il y a des réunions qui se tiennent d'ailleurs dans des lieux, dans les foyers de travailleurs.
05:44Certains tenus par des associations qui, pour le coup, sont directement financées par l'État.
05:47Exactement.
05:48Une grande association comme Coalia qui opère sur tout le territoire.
05:51Il n'y a pas de contrôle des pouvoirs publics justement sur ce genre de phénomène ?
05:55C'est une très bonne question.
05:56Effectivement, ces collectifs de sans-papier vont régulièrement se retrouver dans des foyers
06:00pour travailleurs migrants, donc pour travailleurs légaux, je précise.
06:03Mais il faut savoir que dans ces foyers pour travailleurs légaux,
06:06il y a beaucoup de clandestins qui vont vivre avec un système de sous-location.
06:10Donc les travailleurs légaux vont soulouer leur chambre à quelqu'un qui fait partie de leur famille
06:14mais qui n'a pas de papier.
06:16Il y a parfois des inspections, mais ça semble être quand même assez rare.
06:21Et donc effectivement, il y a une question sur le manque de contrôle
06:23parce que ces associations indigénistes pro-migrants
06:28vont se retrouver dans ces foyers pour faire leurs réunions sans aucun contrôle.
06:32Merci beaucoup Pauline Plondomine.
06:34On vous lira dans Valeurs Actuelles et vos précédentes enquêtes
06:38à retrouver dans Livre Noir devenue Depuis Frontières.
06:40Merci d'être venue ce matin sur l'antenne d'Europe.
06:42Bonne journée.
06:43Merci, bonne journée.

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