Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00Il est 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers, chère Philippe, bonsoir.
00:05Bonsoir Eliott.
00:07Bonsoir Geoffroy.
00:10Je savais, regardez, il est déjà dans les starting blocks.
00:13Vous êtes un homme heureux.
00:15Il y a un phénomène de mimétisme.
00:17C'est-à-dire ?
00:18Vous avez remarqué ou pas ?
00:19Non.
00:20Quoi donc ?
00:21Si, j'ai remarqué, c'est bon, je l'ai.
00:23Vous aussi vous avez votre badge pour le Paris Saint-Germain ?
00:27Il est allé cette semaine dans un magasin acheter la même cravate.
00:31Philippe, faites attention parce que c'est une fake news.
00:33Je porte cette cravate depuis au moins...
00:35Bah, c'est Noël.
00:36Depuis Noël.
00:37Non, elle est toute neuve.
00:40Je vais demander le Var.
00:42Vous savez, ça fonctionne très bien en Ligue des Champions.
00:44C'est bien mais il faut que vous gardiez quand même de la distance avec votre invité.
00:48Mais j'ai compris une chose, c'est l'écran de fumée pour ne pas commencer par
00:51Eliott, félicitations, je pense à vous depuis le 11 mars et la victoire du Paris Saint-Germain
00:55ainsi que Benjamin Nau qui est en régie, qui est un journaliste sérieux et un supporter heureux.
01:01Vous aussi vous l'êtes ?
01:02Oui, mais écoutez, je suis content pour vous et comme le Barça a gagné en plus, tout va bien.
01:08Vous imaginez s'il y a une finale de Ligue des Champions à Munich, Paris Saint-Germain-Barça,
01:12je vous préviens Philippe, moi je ne vous parle plus si on perd.
01:16Le divorce sera acté ce soir-là, terminé.
01:20Bon, je ne veux pas engager le divorce.
01:24Ce sera la fin de Face à Philippe de Villiers sur du foot.
01:26Ce sera la fin, vous imaginez quand même sur quoi parfois les relations peuvent se tendre.
01:30Mais c'est un plaisir de vous retrouver évidemment, cher Philippe de Villiers, ce vendredi soir.
01:36Philippe, revenons aux choses sérieuses parce que l'actualité brûlante nous renvoie
01:41à cet échange téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
01:45Donald Trump qui a réagi sur son réseau social Truth.
01:50Il parle d'un entretien productif.
01:52Il aurait demandé à Vladimir Poutine d'épargner la vie de milliers de soldats ukrainiens.
01:57Nous avons eu de très bonnes discussions productives avec le président russe Vladimir Poutine hier.
02:02Il y a de très bonnes chances que cette guerre horrible et sanglante prenne fin.
02:07Emmanuel Macron, lui, a échangé aujourd'hui avec Volodymyr Zelensky
02:12et le Premier ministre Keir Starmer à la suite des avancées permises dans la Réunion.
02:16Et il appelle la Russie à accepter ce cessez-le-feu.
02:20Sommes-nous, Philippe de Villiers, à l'aube d'un processus de paix ?
02:25Écoutez, pour la première fois, on peut passer du pessimisme de raison à un optimisme raisonnable.
02:39Il y a une phrase dont j'ai gardé le souvenir de François Mitterrand, à propos du COED, je crois.
02:48Hubert Védrine me corrigerait s'il était là.
02:51Il disait « il est nécessaire, il est temps de passer d'une logique de guerre à une logique de paix ».
02:59Je trouve que cette phrase s'applique assez bien à la situation d'aujourd'hui.
03:06Alors, pour autant qu'on le sache, parce qu'en fait on est sur des gesticulations médiatiques
03:15qui cachent des conversations discrètes et secrètes dont on ne connaît pas le contenu,
03:20donc il faut être très prudent.
03:23Mais pour autant qu'on soit prudent, on peut dégager du chaos de l'événement et de l'instant quelques lignes directrices.
03:34D'abord, sur le plan militaire.
03:36Sur le plan militaire, il y a l'opération de Kourts avec les Ukrainiens qui sont encerclés,
03:46et donc Trump qui demande à Poutine de les libérer.
03:51Ça veut dire quoi ?
03:52Ça veut dire qu'en fait, dans le « bargain », je ne sais pas comment on dit en français,
04:01dans le marché, Kourts ne sera plus un enjeu par rapport au Donbass et à la Crimée.
04:09Ça aurait pu être un enjeu, un échange.
04:13Donc sur le plan militaire, l'opération de Kourts est en train d'aboutir pour les Russes,
04:19il y a un encerclement.
04:21Qu'est-ce qui va se passer après, on ne le sait pas.
04:24On pense que Poutine peut, en mettant des conditions, libérer les Ukrainiens.
04:31Alors après, sur le plan diplomatique.
04:34Là, la situation est la suivante.
04:39Poutine a dit qu'il fallait aller à la racine du conflit.
04:44Qu'est-ce qu'il a voulu dire ?
04:46Il n'y a qu'en France qu'on ne veut pas interpréter les propos du président Poutine.
04:51Mais Trump a bien compris ce que ça voulait dire, et je vais vous l'expliquer, c'est très simple.
04:56C'est que ça fait 40 ans que l'OTAN veut intégrer l'Ukraine,
05:04pour se trouver côte à côte, face à face, et pouvoir installer des missiles sur Moscou.
05:12Et ça fait 40 ans que la Russie dit « si vous faites ça, ce sera la guerre ».
05:16On l'a eu.
05:18Donc maintenant, la racine, c'est ça.
05:21Est-ce que l'Ukraine va rentrer dans l'OTAN ?
05:25Poutine a expliqué à Trump « non ».
05:28Et d'ailleurs, Trump s'est laissé aller à dire « ça n'est pas possible ».
05:34Et même Biden, auparavant.
05:37Donc il y a la question, l'entrée dans l'OTAN de l'Ukraine.
05:41C'est la première conversation.
05:45Deuxième conversation, c'est la question des territoires conquis ou des territoires perdus,
05:54selon le côté ukrainien ou russe.
05:58Donbass, Crimée.
06:00La Crimée qui a été rattachée par référendum à la Russie,
06:05mais qui a toujours été russe ou russophone depuis très très longtemps, en 2014.
06:13Donc là aussi, Trump a déjà se laissé aller à dire « on ne reviendra pas sur les territoires perdus ».
06:21Et à mon avis, la pierre d'achoppement n'est pas là.
06:24Elle est sur les troupes d'interposition.
06:27C'est-à-dire que Poutine dit à Trump « je ne veux pas des Européens parce que les Européens, c'est l'OTAN.
06:35Et donc je ne veux pas que par un détour, le détour des troupes d'interposition, l'OTAN remette un pied en Ukraine ».
06:45Et puis il y a beaucoup d'autres questions qui sont des questions de détail,
06:53mais qui peuvent faire capoter évidemment la paix.
06:58Je pense néanmoins que, contrairement à ce que disent tous les journalistes,
07:03tous les journalistes français, tous les journalistes français,
07:06il y a même des chaînes spécialisées qui, après avoir expliqué que la Russie allait perdre,
07:12ont expliqué que, de toute façon, Poutine n'accepterait jamais la trêve, etc.
07:16Et là, qui m'a dit « en fait, ils manœuvrent pour ne pas accepter ».
07:21Je pense que Trump et Poutine ont la volonté de mettre fin au conflit.
07:31Alors la question qui se pose, que je vous pose, les hommes politiques européens, ils sont où ?
07:40Eh bien, on revient au foot, mon cher Édouard, ils sont coupeurs de citron.
07:46D'ailleurs, on a vu la déclaration de Joe Biden, de Donald Trump,
07:53lorsqu'il exhorte Vladimir Poutine de laisser sains et saufs les soldats ukrainiens.
08:00Ça vient peut-être balayer les thèses qu'on a pu entendre ces dernières semaines
08:05d'un Donald Trump qui est en fait un proxy de Moscou, une sorte d'agent du KGB.
08:11On a pu entendre ça depuis l'altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison Blanche.
08:17Vous en pensez quoi, Philippe ?
08:18Moi, ce que je pense, c'est que sous les allures brutales d'hommes d'affaires cyniques
08:30qui font des deals, pour reprendre l'image de la presse française,
08:35Trump est intelligent, il est assez subtil, il sait faire du stop and go en diplomatie.
08:45Il insulte Zelensky, après il le rattrape, il le prend par le collet,
08:50il dit maintenant, mon petit gars, tu vas t'excuser, etc.
08:54Et mine de rien, peut-être qu'on va découvrir dans quelques jours ou dans quelques semaines qu'il avance.
09:02Parce que mine de rien, il avance. Il y a un projet de trêve.
09:07Alors, ce n'est pas encore la paix, on est loin de la paix,
09:10mais pour l'instant, je pense qu'on a un président des Etats-Unis
09:16qui est assez vif, assez subtil dans la négociation,
09:21et qui met la pression nécessaire sur les Ukrainiens, sur les Européens,
09:25non, sur les Européens, ils ne s'en occupent même plus, ils n'existent plus,
09:28mais sur les Russes et sur Poutine.
09:31D'ailleurs, en ce moment, il y a un négociateur qui est à Moscou, un négociateur américain.
09:36Donc, ils sont en train de discuter là, pendant qu'on se parle.
09:39Et si ça se trouve, ils avancent.
09:42Donc, je pense qu'on est petit à petit en train de sortir de la logique de guerre,
09:46quand on a l'expérience des négociations de paix,
09:49et quand on a un peu de connaissances historiques, on voit bien qu'on est en train,
09:54on est là, il faut peser des oeufs de mouche dans les balances de toiles d'araignées,
09:59on est entre la guerre et la paix, mais on n'est plus tout à fait dans la guerre.
10:03Donc, franchement, il faut se réjouir.
10:05Dans ce contexte, Philippe de Villiers, de guerre et de menaces,
10:08vous vouliez revenir sur l'idée de gouverner par la peur.
10:11Dimanche dernier, l'Élysée démentait, sur ses réseaux sociaux,
10:15une information, et je me tourne vers vous Geoffroy Lejeune, du JDD.
10:19L'Élysée veut faire peur, faire peur entre guillemets,
10:22et donc l'Élysée a tweeté, la présidence de la République dément avoir employé
10:26les termes « faire peur » qui lui sont prêtés dans l'édition du jour du JDD,
10:29et un peu plus loin dans ce message était inscrit « le moment exige lucidité,
10:36patriotisme et sens de l'unité nationale ».
10:40Philippe de Villiers, n'existe-t-il qu'une seule alternative,
10:43à savoir la ligne du chef de l'État ?
10:45Vit-on dans un monde en quelque sorte polarisé entre les patriotes
10:50et ceux qui sont les nouveaux collabos ?
10:54Alors d'abord, Eliott, vous permettrez de m'adresser
10:58au directeur des rédactions du JDD, du JDD News,
11:02pour le féliciter, parce que moi c'est la première fois
11:06que je vois l'Élysée prendre à partie un journal,
11:12ça veut dire que ça fait mal,
11:14prendre à partie un journal en faisant un communiqué,
11:18un communiqué en réponse à un article commandé par Geoffroy Lejeune.
11:25Et donc en fait, petit à petit, votre journal,
11:29que je lis ligne à ligne chaque semaine, ainsi que le JDD News,
11:34c'est une vraie réussite.
11:37J'en profite pour faire une parenthèse chaleureuse et affectueuse.
11:41Alors maintenant, il y a Mathieu Bocoté,
11:48qui est brillantissime tous les soirs chez Christine Kelly,
11:54qui a fait cette semaine une chronique exceptionnelle sur votre question.
12:01Le gouvernement de la peur, en fait.
12:04Gouverner par la peur.
12:07Qu'est-ce que ça veut dire, gouverner par la peur ?
12:10Moi, j'ai connu ça en 40 ans d'expérience.
12:13Gouverner par la peur, ça veut dire qu'on impose un récit officiel,
12:19ils appellent ça maintenant, Darmanin, Acrépole, un narratif officiel.
12:25En fait, c'est un côté soviétoïde, il y a un narratif officiel.
12:31C'est-à-dire, on vous dit comment vous devez penser,
12:35comment vous devez parler,
12:38et comment, surtout, vous ne devez pas penser et parler.
12:42Le narratif officiel.
12:45Alors, on vous envoie le narratif officiel dans les médias,
12:48et ensuite, vous répétez le narratif officiel.
12:51Bon, et ça marche bien.
12:53Et après, il y a des sondages qui disent, regardez, Macron remonte.
12:57Donc, l'opération est magnifique.
13:00C'est vieux comme Giscard.
13:02J'avais eu des conversations avec Giscard à Auton,
13:04quand j'étais sous-préfet de Vendôme, et il me racontait ça.
13:07Bon, ça ne s'appelait pas le narratif officiel, mais ça revenait au même.
13:10Bon.
13:12Et il appelait ça des stimuli.
13:14Le chien de Pavlov.
13:16Je ne sais pas si vous connaissez le chien de Pavlov.
13:18Les réflexes du chien de Pavlov.
13:20En parlant de ce qu'il appelait l'opinion.
13:24Merci pour le peuple français.
13:27Alors, la peur.
13:29Je rappelle quelques souvenirs.
13:33En 2018, on voit arriver, on voit débarquer,
13:37on voit émerger une enfant qui fait la grève scolaire.
13:45Et le monde entier salue cette grève scolaire,
13:47parce que c'est au nom du climat.
13:52Réchauffement climatique, dit-elle.
13:55Et à elle seule, elle fait fondre tous les glaciers médiatiques.
14:01Et elle montre comme une star.
14:03C'est la Jeanne d'Arc du climat, dit tel journal.
14:08La Jeanne d'Arc du climat qui entend les voix du CO2,
14:12que vous n'entendez pas.
14:14Sauf à vous mettre au pied d'une éolienne.
14:18Et alors, elle est reçue partout.
14:22Elle est reçue à Davos.
14:25C'est pas rien, vous vous rendez compte.
14:28Au lieu, la capitale du capitalisme global.
14:32Sans entrailles.
14:34Et elle insulte les patrons à Davos.
14:37Le capitalisme global.
14:41Elle les insulte et dit, comment vous osez.
14:45Vous avez bousillé ma jeunesse, mon enfance.
14:48Elle a 12 ans, 13 ans.
14:50On lui prépare son texte.
14:52Qui est derrière, on ne sait pas.
14:53Mais en tout cas, ça marche.
14:54Et elle est reçue par le pape de l'église verte.
14:58Qui l'encourage.
15:00Le réchauffement climatique fraternel.
15:04L'union des religions et la fonte des glaciers.
15:08Et puis en fait, elle termine à l'ONU.
15:12Et à l'ONU, elle recommence et elle insulte
15:16toutes les nations présentes en disant,
15:18est-ce que vous vous rendez compte,
15:20vous avez perdu mon enfance.
15:23Et là, qu'est-ce qui se passe ?
15:25Tous ceux qui ne sont pas d'accord
15:27subissent le traitement sémantique suivant.
15:31Négationnisme climatique.
15:34Négationnisme.
15:35C'est-à-dire, c'est le même mot que pour la Shoah.
15:38Donc, ça vous refroidit quand même.
15:40Si jamais vous faites une remarque sur Greta Thunberg.
15:44Et vous savez comment elle a fini ?
15:46Elle a fini avec un keffier.
15:49C'est bien ça.
15:50Plus elle est active aujourd'hui à la lutte
15:53contre l'état d'Israël que sur la lutte
15:55contre le réchauffement climatique.
15:57Vous savez qu'elle a failli être prix Nobel de la paix.
15:59Elle a failli, oui absolument.
16:00Et donc, voilà, c'est pour dire.
16:02Et après, ce n'est pas fini.
16:03Après, il y a eu le Covid.
16:04Si vous me permettez.
16:05Allez-y.
16:06À ce sujet, je connais bien.
16:07Parce que j'ai écrit un livre,
16:08il s'appelle « Le jour d'après » sur le Covid.
16:10Alors le Covid, c'est toute une société
16:12qui est assignée à résidence.
16:14C'est là où on voit que les Français sont prêts à tout.
16:16Parce que finalement, ils se sont laissés enfermer.
16:19Ce qu'on a appelé l'enfermisme.
16:21Donc la société assignée à résidence.
16:26L'hygiénisme d'état.
16:28Je note au passage que, contrairement à ce qu'on a dit,
16:31par rapport au Moyen-Âge, c'est exactement l'inverse.
16:33Au Moyen-Âge, on enfermait dans les liperoseries
16:36les lépreux, les malades, les malportants.
16:39Et on laissait tranquille les bienportants.
16:41Aujourd'hui, on a enfermé les bienportants.
16:46Et quand on ne les enfermait pas,
16:48on leur demandait de porter le masque
16:50et de se faire vacciner.
16:51Et quiconque disait
16:52« Mais le vaccin, vous êtes sûr qu'il évite la contamination ? »
16:55Ah ! Complotiste.
16:58Ah ! C'est plus négationniste.
17:01C'est plus « intelligence avec l'ennemi »
17:03comme sur l'Ukraine.
17:04C'est complotiste.
17:06Complotiste.
17:07Et ça me rappelle une phrase de Michel Rocard
17:10qui avait de l'humour.
17:13Il disait « Toujours préférer
17:17la connerie au complot
17:21parce que la connerie est courante
17:24et le complot exige un esprit rare. »
17:28Donc on a eu le complotisme.
17:31Continuons.
17:32George Floyd.
17:34Vous ne vous souvenez pas de George Floyd ?
17:36George Floyd, ça voulait dire
17:38en fait, les blancs doivent se mettre à genoux.
17:42Et tous les blancs se mettaient à genoux.
17:45Pardon pour vos amis.
17:49Je mets une pierre dans votre jardin,
17:51le jardin du Parc des Princes.
17:53Ne touchez pas au Parc des Princes.
17:55J'ai vu plusieurs matchs, tous les matchs de foot.
17:58L'équipe de France, évidemment,
18:00se mettait à genoux avant les matchs.
18:03Avant, il y avait l'arbitre
18:05et il surveillait, tout le monde se mettait à genoux.
18:08Et Castaner, vous vous en souvenez très bien.
18:12C'est vous qui me l'avez rappelé.
18:14Il y avait une manif interdite à cause du Covid,
18:17une manif walkiste pour George Floyd.
18:21Et on lui dit, sur une chaîne concurrente,
18:25mais vous avez autorisé la manif ?
18:27Il dit non, je ne l'ai pas autorisé,
18:29mais je l'ai toléré parce que vous comprenez,
18:31l'émotion mondiale est plus forte que les règles juridiques.
18:34Et on lui dit, mais vous, vous êtes prêt,
18:36vous vous mettez à genoux ?
18:37Il dit oui, je suis prêt à me mettre à genoux.
18:39À genoux à terre, ça s'appelle.
18:41Un genou à terre.
18:42Et donc tout le monde était à genoux.
18:44Et les policiers d'ici,
18:45si les policiers veulent mettre un genou à terre,
18:47je me demande s'il n'y a pas un moment donné
18:49où les policiers ont mis un genou à terre.
18:51Et ceux qui ne voulaient pas mettre un genou à terre, racistes.
18:55Troisième insulte.
18:57Troisième disqualification.
19:00Et puis on pourrait continuer.
19:03Il y a eu Crépole.
19:05Extraordinaire.
19:07Crépole avec le ministre de l'Intérieur
19:09qui nous explique que c'est un fait divers
19:14et que le danger c'est la fachosphère
19:17qui a manifesté trois jours après Crépole.
19:20Expédition punitive, racisme anti-blanc.
19:24Et il explique, je le rappelle,
19:27je raconte dans mon livre mémoricide cette histoire
19:29parce que je la trouve drôlessissime,
19:31à chaque fois elle me fait pleurer de rire.
19:33Il y a Darmanin qui arrive,
19:35et Darmanin il ne recule jamais devant un mensonge.
19:38Et ça c'est sa force.
19:40Parce que c'est le mentir vrai d'Aragon.
19:42Il paraît, on en parlera peut-être tout à l'heure,
19:45il était chez Sonia Mabrouk avant-hier,
19:47il ment comme il parle, mais ça ne se voit pas.
19:50Parce qu'il paraît sincère.
19:52Il a son petit air comme ça, de jeune homme.
19:56Et là il dit, le danger.
20:00Monsieur Lejeune,
20:04Eliot, ces gros lardons.
20:07Parce qu'il y avait un mec qui dirige,
20:09ils étaient 30 manifestés,
20:11et celui qui était en tête, un peu corpulent,
20:13était surnommé Gros Lardon.
20:17Et la France a peur de Gros Lardon.
20:19Et les gens disaient, oui Gros Lardon,
20:21il est Gros Lardon, tout le monde cherchait Gros Lardon.
20:23Et pire que ça, la chaîne CNews était accusée
20:28de protéger des petits lardons.
20:32Je me souviens à l'époque.
20:34Donc en fait, voilà.
20:37Le gouvernement parle à peur,
20:39ça consiste à imposer le narratif officiel,
20:42et à partir du narratif officiel,
20:45vous disqualifiez les gens.
20:47Alors en ce moment, le narratif officiel c'est,
20:49il n'y a qu'une menace, la Russie.
20:52Ah, vous ne le croyez pas ?
20:54Ah, vous avez un doute ?
20:56Ah, vous voulez la paix ?
20:58Ah, donc vous êtes un agent moscotaire.
21:01Et donc en fait, attention,
21:04parce qu'il y a les patriotes et les collabos.
21:07Et donc si vous voulez la paix,
21:09ça veut dire que vous n'êtes pas un vrai patriote.
21:11Et si vous n'êtes pas un vrai patriote,
21:13ça s'appelle l'intelligence avec l'ennemi.
21:15Et le ministre de l'Intérieur sur RTL a dit,
21:17mais peut-être qu'on va mettre sur écoute
21:19les gens qui ne sont pas patriotes.
21:22Ça peut aller loin tout ça.
21:25Voilà, il faut réfléchir.
21:28Les gens qui nous gouvernent en fait sont tellement faibles
21:32qu'ils n'ont que la peur
21:35pour se substituer à l'obéissance d'un sentiment
21:39qui n'existe plus.
21:41Parce que l'obéissance d'un sentiment,
21:44il faut qu'elle réponde à l'auctoritas et à l'apotestas,
21:47les deux.
21:48Or, ils n'ont plus l'apotestas qui est parti à Bruxelles
21:51et ils n'ont plus l'auctoritas qui est dans les médias.
21:54Philippe Devilliers, Geoffroy Lejeune, La Publicité.
21:56On revient dans un instant avec énormément de choses à traiter
21:59pour la deuxième partie de Face à Philippe Devilliers.
22:02A tout de suite.
22:06De retour pour la suite de Face à Philippe Devilliers,
22:09toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
22:11Philippe, j'aurais pu vous féliciter avant tout début d'émission
22:15parce que si on vous retrouve chaque vendredi soir sur CNews
22:18et chaque samedi matin sur Europe 1,
22:20vous êtes le parrain d'une nouvelle émission
22:23qui sera à retrouver le mardi soir à 21h sur CNews
22:28avec Sonia Mabrouk.
22:29La première, c'est ce mardi.
22:31Destin d'exception.
22:33Et donc, vous allez vous entretenir
22:35avec la brillante et excellente Sonia Mabrouk.
22:38Félicitations, Philippe.
22:40Je vous remercie et je remercie Sonia Mabrouk
22:42parce que c'est une émission qui va faire beaucoup parler
22:49et qui va au fond des choses, d'après ce que j'ai compris.
22:52C'est une introspection.
22:54Vous vous souvenez, dans le temps, il y avait Jacques Chancel.
22:57Le nouveau Jacques Chancel, c'est une femme, Sonia Mabrouk.
23:00Je vais répondre à toutes les questions mardi soir.
23:04Vous allez revenir sur les différentes époques
23:06qui ont marqué les différents lieux,
23:08qui ont marqué votre parcours.
23:11Normalement, on fait ça quand le mec est mort.
23:14Et là, c'est quand il renaît de ses cendres, c'est ça ?
23:18Oui, c'est ça.
23:21C'est pour les morts et les phénix.
23:23Et les phénix, très bien.
23:25Je vous écouterai attentivement ce mardi à 21h sur CNews
23:30avec Sonia Mabrouk pour Destin d'Exception.
23:33J'aurais pu aussi vous féliciter parce que vous continuez
23:35d'exploser les scores avec votre livre, Mémoricide.
23:39Ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe.
23:41Incroyable.
23:43Vous continuez à être lu avec plus de 220 000 lecteurs.
23:51C'est ça, Philippe Deville.
23:53Revenons à notre actualité.
23:55Vous parliez du narratif officiel du gouvernement par la peur,
23:59de gouverner par la peur.
24:00L'effet drapeau, c'est aussi une expression
24:02qu'on a beaucoup entendue ces dernières semaines.
24:04Il a l'air de fonctionner du côté d'Emmanuel Macron
24:07qui a pris six points de confiance en l'espace d'un mois.
24:11Sa cote de popularité est donc explosée.
24:13Plus six points.
24:15La guerre en Ukraine.
24:16Il y a deux séquences vraiment très importantes cette semaine
24:19qu'on a vécues, Philippe Deville.
24:21D'abord le processus de paix qui s'est joué à Riyad
24:24entre la délégation ukrainienne et américaine, mardi.
24:28Et puis jeudi à Moscou entre émissaires russes et américains.
24:33Et dans le même temps à Paris, organiser l'Europe de la défense
24:38avec une polémique qui s'est installée aussi cette semaine
24:42lorsque le ministre de la justice a rappelé la difficulté
24:46d'expulser des ressortissants de Tchétchène
24:48qui auraient ensuite commis des actes terroristes.
24:51Et vous vouliez revenir sur cette semaine-là.
24:53Je vous propose d'écouter d'abord le garde des Sceaux.
24:56C'est parfois la même chose, la menace russe et la menace terroriste.
24:59Ceux qui assassinent Samuel Paty, c'est qui ?
25:04C'est des citoyens russes, Tchétchène.
25:06Quand j'étais mis à l'intérieur, la Russie,
25:09c'est des centaines de citoyens russes qu'elle ne veut pas reprendre.
25:12Je constate d'ailleurs que Mme Le Pen et M. Bardella
25:14n'attaquent jamais la Russie pour dire qu'ils ne reprennent pas
25:16leurs citoyens russes, Tchétchène, Ingouche.
25:19Ceux qui passent à l'acte en France, c'est aujourd'hui des Tchétchènes,
25:22des citoyens russes.
25:23C'est eux que nous surveillons en premier, d'ailleurs,
25:25d'après les services de la DGSI.
25:27C'est eux qui sont capables de faire des attentats d'ampleur.
25:29On en a déjoué en 2022 à Strasbourg.
25:31Et c'est eux qui ont assassiné Samuel Paty et Dominique Bernard.
25:35Philippe Héliot a rappelé les grands événements.
25:38Comment faut-il lire, selon vous, ce qui s'est passé cette semaine ?
25:41C'est une semaine très intéressante qu'il faut décrypter.
25:46En fait, c'est un double glissement du centre de gravité
25:55de la vie politico-médiatique française.
26:01Le premier déplacement du centre de gravité,
26:03c'est le déplacement du centre de gravité diplomatique.
26:07Je voudrais le dire parce que tout le monde le sent,
26:09mais personne ne le dit explicitement.
26:15Lorsqu'une guerre a lieu dans l'histoire de l'humanité,
26:20et qu'après la guerre, on fait la paix,
26:24il faut toujours regarder le lieu où on fait la paix
26:29pour comprendre le rapport de force du moment.
26:32C'était vrai chez les Grecs, chez les Romains,
26:34et évidemment dans toute l'histoire de France.
26:36Exemple, quand il y a la guerre entre l'Allemagne, la France, etc.,
26:47la fameuse guerre où on met fin au traité de Westphalie.
26:52C'est à Münster qu'on fait la paix, la guerre de Trenton.
26:59C'est-à-dire, en fait, une guerre européenne,
27:02une paix européenne et une négociation européenne,
27:07au cœur de l'Europe.
27:09Si on regarde dans une toute autre période,
27:13en 1494, j'ai déjà parlé du traité de Tordesillas la semaine dernière,
27:17je l'en reparle parce que sous un autre angle.
27:20Tordesillas, c'est en Castille.
27:22Donc, en fait, c'est une domination castillane du monde
27:25qui propose le partage entre les Portugais et les Espagnols
27:28des colonies toutes neuves de l'Amérique.
27:35Donc, c'est une colonisation castillane, principalement castillane.
27:44Christophe Colomb est parti de la Castille.
27:48C'est une paix castillane et c'est une ville castillane, Tordesillas.
27:53Mais il y a plus intéressant pour nous, dans le cas présent.
27:58Vous allez voir où je veux en venir.
28:00C'est la paix américaine, la guerre d'indépendance.
28:05Quand elle finit, donc c'est une guerre américaine,
28:08c'est une paix américaine.
28:10Les États-Unis se détachent de l'Angleterre.
28:14Signature, négociation et signature, traité de Versailles.
28:19Ça veut dire que c'est la France qui est le premier pays du monde.
28:24Or, là, qu'est-ce qu'on a eu ces jours-ci, au cours de cette quinzaine ?
28:30On a une guerre européenne.
28:33On cherche à faire une paix européenne.
28:37Ce n'est pas les Européens qui cherchent à faire la paix européenne.
28:40Eux, ils veulent la guerre.
28:42Ce sont les Américains et les Russes qui se réunissent en Arabie.
28:48Donc, c'est le Camus et le Kéfié qui président à l'arbitrage
28:55de la fin d'une guerre en Europe.
28:58Mais c'est tout un symbole.
29:00C'est le sud global qui arbitre les conflits de la vieille Europe.
29:08Tout un symbole qui devrait nous donner à réfléchir.
29:12C'est en Arabie qu'on règle les problèmes de l'Europe.
29:16On parle du sud global, là, on y est.
29:19Et le deuxième déplacement du centre de gravité,
29:22vous avez fait allusion, c'est le changement d'ennemi.
29:29Du temps de la loi sur le séparatisme, l'ennemi, c'était le terrorisme islamique.
29:36Aujourd'hui, l'ennemi, c'est la Russie.
29:40Et pourquoi je parle de ça ?
29:42Parce que, devant Sonia Mabrouk, Darmanin a eu le culot d'aller plus loin.
29:49Il n'a pas dit, il y a deux menaces, une grande, une petite.
29:52La menace russe, la grande, l'islamisme, la petite.
29:55Non, il a dit, c'est la même.
29:58Il a dit, il y a une seule menace, c'est la menace russe.
30:01Et Sonia Mabrouk lui dit, mais quand même, l'islamisme...
30:04Et il dit, non, non, non, c'est pareil, la preuve.
30:07La preuve, l'assassinat de Dominique Bernard et de Samuel Paty.
30:12Et là, il y a deux personnes qui ont réagi.
30:16Une journaliste qui s'appelle Charlotte Dornelas,
30:20parce qu'elle s'est souvenue qu'elle avait interviewé Darmanin le 23 octobre 2024.
30:26Et la sœur de Samuel Paty, Michaëlle Paty, qui a dit,
30:30mais dans le dossier judiciaire que j'ai pu consulter,
30:33il n'a jamais été question de la Russie.
30:37Et ensuite, elle a ajouté, Michaëlle Paty,
30:41quand l'État a voulu renvoyer l'Ingouche qui avait assassiné Dominique Bernard,
30:51ce n'est pas la Russie qui l'a refusé,
30:55c'est la France à cause des associations,
30:59des partis communistes, de la CIMAD, etc.,
31:02qui ont empêché à Rennes, à l'aéroport, l'avion de partir.
31:07Et ensuite, ce sont nos lois à nous et la Cour européenne des droits de l'homme
31:13qui ont empêché et qui empêchent parfois le départ de terroristes
31:19dans leur pays d'origine, c'est-à-dire les Tchétchènes, les Ingouches, etc.
31:23Mais ça va plus loin, parce que dans cet article que j'ai relu tout à l'heure,
31:29c'est hallucinant, Darmanin dit à l'époque mise à l'intérieur,
31:34on n'a aucun problème pour les laisser passer consulaires avec les Russes.
31:38Notre problème, il n'est pas là, notre problème, c'est notre droit
31:42et c'est la Cour européenne des droits de l'homme.
31:45En d'autres termes, et on oublie de dire que les Russes,
31:48ils ont été logés à la même enseigne, on avait traité ça ensemble, tous les trois.
31:52Il y a eu un attentat en Russie aux portes de Moscou,
31:58un attentat islamiste.
32:00Et donc, ce n'est pas Poutine qui crie Allah Akbar,
32:04il ne faut quand même pas pousser mémé dans les bégonias.
32:07Et donc, en réalité, l'assassin d'Odomique Bernard,
32:13l'assassin de Samuel Paty, ce sont des islamistes qui crient Allah Akbar
32:19et qui tuent non pas au nom de je ne sais quelle Russie imaginaire,
32:24mais au nom de l'islam radical.
32:28Et donc là, je prends en flagrant délit le ministre de la Justice,
32:33c'est inquiétant, il garde des seaux.
32:37Donc le garde des seaux qui n'hésite pas à dire des contre-vérités,
32:47alors même qu'il avait fait une interview il y a un an
32:51où il disait le contraire de ce qu'il dit maintenant, c'est affolant.
32:55Je ne sais pas, mais les gens qui nous regardent, qui nous écoutent,
33:00comment faire de la Russie un État islamique,
33:07alors que la Russie a été victime elle-même de l'État islamique.
33:10Alors on peut faire tous les reproches à Poutine,
33:13mais pas de crier Allah Akbar pour l'instant, ce n'est pas le cas.
33:18Autre question, celle du nucléaire.
33:21Philippe de Villiers, avec cette question, faut-il mutualiser la dissuasion française
33:27au profit des pays européens ?
33:30Et je vous propose une déclaration de Marine Le Pen
33:32qui était l'invité de CNews ce jeudi matin.
33:36Emmanuel Macron, jusqu'à présent, il vendait des transferts de compétences.
33:43Aujourd'hui, il est en train d'effectuer des transferts de puissance.
33:47En tout cas, il le souhaite.
33:48Et tout le débat qu'il a ouvert sur la dissuasion nucléaire
33:52est un débat qui est profondément antigaulien.
33:55Il dit, je vais ouvrir le débat.
33:59Ça veut dire que donc, il n'est plus dans la vision du général De Gaulle
34:02s'il ouvre le débat.
34:03On est d'accord, c'est qu'il y a quelque chose de nouveau qu'il souhaite.
34:06Or, qu'est-ce qu'il peut vouloir de nouveau d'autre
34:09qu'encore une fois, une forme de partage acté de la dissuasion nucléaire ?
34:14J'y suis fondamentalement opposé.
34:17Parce que c'est un outil de puissance française
34:20et qu'il doit rester cet outil français.
34:24Geoffroy Lejeune.
34:25Le nucléaire s'invite à nouveau dans les débats.
34:28Philippe, quel est votre regard sur cette arme aujourd'hui ?
34:31Je trouve que Marine Le Pen a dit l'essentiel.
34:35L'arme nucléaire, en fait, c'est une arme rustique par excellence.
34:42Qu'est-ce que j'appelle une arme rustique ?
34:45C'est si tu fais un pas de plus dans mon champ, je rase ta maison.
34:50C'est rustique, vous voyez.
34:52En fait, c'est le principe de la vulnérabilité mutuelle.
34:55C'est la dissuasion du faible au fort par le pouvoir égalisateur de l'atome.
35:01C'est une arme, en fait, qui repose sur la crédibilité d'un homme.
35:07Hubert Védrine disait, que Mitterrand lui disait souvent,
35:12la dissuasion, c'est moi.
35:14C'est bien vu.
35:17C'est-à-dire que, vous savez, Oscar Wilde disait,
35:20la beauté, c'est dans le regard de l'autre.
35:23Pareil pour la dissuasion.
35:24La dissuasion, c'est dans le regard de l'autre.
35:27C'est la peur de l'autre.
35:29Parce que c'est une arme de non-emploi.
35:32Et en fait, ça repose sur la souveraineté, sur le principe de la souveraineté.
35:36On ne peut pas partager la souveraineté.
35:40Ce que fait Emmanuel Macron, avec son idée de la mutualisation du nucléaire,
35:47c'est un attentat à la souveraineté.
35:51Il veut partager la souveraineté.
35:53Et surtout, un manquement à la règle que rappelait Marine Le Pen tout à l'heure,
35:58qui est celle de l'ambiguïté stratégique.
36:01Le silence.
36:03Le silence est le fondement de la doctrine d'emploi du nucléaire.
36:08C'est-à-dire, je ne dis pas où sont mes intérêts vitaux.
36:13Le général Galois, que j'ai bien connu au moment du traité de Maastricht,
36:17qui était un homme remarquable, l'inventeur de la bombe atomique,
36:20me disait, je cite de mémoire, les trois éléments du nucléaire,
36:26les trois éléments constitutifs des intérêts vitaux.
36:30Il y a l'intégrité d'un territoire. Le territoire, c'est la France.
36:34Ensuite, la protection d'une population. La population, c'est la population française.
36:39Et troisièmement, ce qu'il appelait les intérêts vitaux.
36:43Et les intérêts vitaux, on ne les définit pas à l'avance.
36:46Il ne faut pas que l'adversaire potentiel sache à l'avance jusqu'où je suis capable d'aller.
36:53Sinon, il n'y a pas de dissuasion.
36:56Et donc, en fait, on est gouverné par les enfants de cœur.
36:59Ce n'est pas pour ça qu'ils vont à la messe.
37:03Autre sujet à présent, Philippe Devilliers.
37:05La France insoumise, et on en revient à une question nationale,
37:09la France insoumise a ciblé deux de nos confrères, de nos amis,
37:13à savoir Cyril Hanouna et Pascal Praud, à travers des affiches
37:17pour un rassemblement organisé le 22 mars prochain,
37:20intitulé Manifestation contre l'extrême droite, ses idées et ses relais.
37:23Et ils ont été accusés, et vous voyez donc ces images,
37:27d'avoir emprunté pour représenter Cyril Hanouna des codes antisémites des années 30.
37:33LFI a retiré ce visuel, mais n'a jamais présenté ses excuses
37:39ou exprimé le moindre regret.
37:42D'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon a dit, lâchez-nous, nous ne sommes pas antisémites.
37:46Cyril a décidé de porter plainte.
37:48Philippe Devilliers, que vous inspirent ces affiches
37:50et pourquoi il n'y a pas eu de condamnation de l'ensemble du monde médiatico-politique ?
37:55D'abord, je voudrais dire ma sympathie et mon affection à Cyril Hanouna,
37:59qui est un ami personnel, et j'imagine sa peine.
38:04Nous sommes devant un antisémitisme historiquement référencé,
38:12puisque c'est le morphotype du juif éternel du film de Goebbels,
38:18le juif éternel.
38:20C'est aussi référencé avec le stéréotype du juif plutocrate de la vieille gauche, en fait.
38:29On oublie qu'elle était profondément antisémite, Proudhon, Jaurès.
38:37C'est un antisémitisme qui est politiquement assumé,
38:42un antisémitisme électoraliste, un antisémitisme communautariste,
38:49pour aller chercher les voix dans les banlieues, c'est aussi simple que ça.
38:53C'est un antisémitisme qui est protégé, vous l'avez sous-entendu,
38:59ignifugé, immunisé, c'est-à-dire qu'en fait la justice ne s'en occupe pas
39:05et la société médiatique le protège, c'est-à-dire qu'on n'en parle pas.
39:11Et enfin, j'insiste là-dessus quand même, il y a des gens qui devraient être gênés,
39:16tous ceux qui ont fait l'alliance.
39:18C'est un antisémitisme d'appoint pour les forces électorales
39:22qui ont besoin au deuxième tour des élections législatives de faire une alliance.
39:27C'est-à-dire que le camp du bien, il accepte ça.
39:32Il accepte ça, on met une couverture ignifugée au moment des élections,
39:36on dit on n'en parlera pas, mais il accepte quand même une alliance électorale
39:40et ils recommenceront à la présidentielle et aux prochaines législatives
39:43après la dissolution en septembre.
39:45Ils recommenceront parce que le camp du bien contrôle le camp du mal
39:49et le camp du bien a le droit d'être antisémite.
39:53Voilà.
39:55Autre sujet à présent, la même journée,
39:58la France insoumise produisait, ou la LFI produisait ses affiches odieuses,
40:03mais invitait également à l'Assemblée nationale le CCIE, ex-CCIF,
40:07d'Issou après l'attentat contre Samuel Paty.
40:09Invitation pour un colloque sur l'islamophobie,
40:12organisé par un député de la France insoumise, triple féchesse, Raphaël Arnaud.
40:17Des députés siotistes ont voulu se mobiliser pour assister au colloque.
40:21Ils ont été renvoyés manu militari par le fameux Raphaël Arnaud.
40:25Je vous propose de voir la séquence.
40:27Allez les racistes. Allez les racistes. Allez, allez.
40:30Allez les racistes. J'espère que vous êtes bien honte d'imposer le racisme.
40:34Allez, allez. Allez, allez. Allez les racistes.
40:37Allez les racistes. Allez les racistes.
40:40Allez les racistes. Oui, on est dans l'ensemble.
40:43Pourquoi tu filmes comme ça ?
40:45Allez les racistes. Allez, allez.
40:47Vous voyez sortir ? Allez, allez.
40:49La scène elle est pleine et surtout il y a de la pression.
40:52C'est vraiment interdit. Je suis désolé.
40:57Geoffroy Lejeune.
40:59Philippe, vous connaissez bien l'Assemblée. Vous y avez siégé.
41:02Vous connaissez ses règles. Est-ce que vous pensez que ce colloque aurait dû être annulé ?
41:05Oui. Je ne comprends pas que madame Brune-Pivet pense.
41:09La peur. Comme d'habitude. La peur.
41:13Mais moi je voudrais insister sur un point.
41:16Tout le monde parle de la lutte contre l'islamophobie.
41:20Il y a eu dans le Figaro un papier brillantissime de Florence Bergeau-Blacklair
41:27qui explique ce que c'est que la lutte contre l'islamophobie.
41:30En fait c'est une arme.
41:32Une arme pour désarçonner, pour fixer au sol toute critique de l'islam et de l'islamisme.
41:39Et cette arme c'est un dispositif juridique qui est utilisé par les frères musulmans.
41:46Elle cite notamment un grand historien islamologue qui s'appelle Efraim Herrera
41:52qui dit un djihad offensif qui ne peut être licite que s'il est commandé par une autorité légitime
41:58et un djihad défensif.
42:00Et c'est ce djihad défensif qui permet à tout croyant,
42:03une fois qu'il est offensé, s'il est offensé, de répondre.
42:07Les frères musulmans en fait en ont fait une arme de guerre
42:11qui consiste à engager les populations musulmanes dans leur projet de conquête
42:17et à dire aux autres que ce projet de conquête n'existe pas
42:21et que c'est un fantasme de l'extrême droite, des fascistes et des racistes.
42:25Et ça marche.
42:26En d'autres termes, la lutte contre l'islamophobie
42:30c'est l'arme des islamistes pour fixer au sol, démoraliser, culpabiliser
42:37tous ceux qui veulent critiquer le Coran, la Sharia, la Sunna,
42:42mais aussi le voile, mais aussi le halal, etc.
42:45Vous voyez par exemple en ce moment ce qui se passe dans le sport
42:48avec la ministre des sports.
42:50Immédiatement on crie attention, attention, pas d'islamophobie
42:53et tout le monde est fixé au sol.
42:55En réalité, en 2002, je crois, Youssouf El Karadaoui,
43:01le grand prophète de l'islamisme, des frères musulmans,
43:06avait eu une phrase qui m'avait beaucoup marqué,
43:09que je vais essayer de retrouver avec vous.
43:12Avec vos lois démocratiques, nous vous coloniserons
43:19et avec nos lois coraniques, nous vous soumettrons.
43:23Voilà, c'est un bon mot.
43:25L'islamophobie, d'ailleurs ce terme, j'ai le souvenir d'un entretien
43:29de Gérald Darmanin chez vous, dans le JDD, où il disait justement
43:33que ça avait été pensé, inventé par les frères musulmans
43:37et utilisé par les frères musulmans.
43:39Alors, Staline a inventé le mot fascisme pour fixer les adversaires du communisme
43:46et c'est l'imam Khomeini qui a inventé le mot islamophobie
43:54et qui a dit, voilà pour les occidentaux,
43:56voilà ce qu'il faut leur mettre sous les yeux,
43:58attention vous êtes islamophobes.
44:00Pour quelques minutes, Philippe Devilliers, vous allez faire un heureux ce soir
44:03parce que nous ne parlerons pas des 100 jours de François Bayrou
44:07et du bilan de François Bayrou, on se garde ça pour la semaine prochaine.
44:11D'accord ?
44:13Oui, on fait des fromages ce soir et des desserts la semaine prochaine.
44:16Exactement.
44:18C'est un sujet très sérieux et je sais que c'est un sujet qui vous tient à cœur,
44:22Philippe Devilliers, à l'heure où l'antisémitisme en France explose,
44:26où l'on vient nazifier les adversaires
44:29et de fait relativiser ces heures sombres de notre histoire,
44:33vous souhaitez nous parler de Benjamin Fondan,
44:35un philosophe tué dans les camps d'Auschwitz en octobre 1944.
44:41C'est une histoire qui vous est chère, Philippe, pourquoi ?
44:45C'est une histoire très personnelle, j'ai hésité à la raconter,
44:48mais voilà, c'est pour rendre hommage aussi à mon papa
44:56qui était un grand officier résistant,
45:00qui a terminé sa guerre, le pauvre camp de représailles de Lubeck,
45:04parce qu'il avait sauvé un officier juif,
45:06il s'appelait Gilbert Kein-Salvador, qui c'est son ami d'enfance à Metz.
45:13Et ils se sont évadés ensemble, ils se sont retrouvés ensemble,
45:16ils étaient à Lubeck ensemble.
45:17Et mon père me disait, nous disait à ses enfants,
45:21en fait vous savez les enfants, ce qui m'a sauvé,
45:23c'est l'écriture, c'est la lecture.
45:26Il écrivait, il écrivait, il écrivait, souvent sans réponse,
45:29les lettres n'arrivaient pas.
45:31Et puis il lisait, et il lisait, je lisais, je me souviens,
45:37le soulier de satin de Claudel, la cerisée de Tchéka, de Tchékov,
45:45et puis les lettres, les lettres des soldats, dans l'histoire de France.
45:53Il parlait de Puebla, il parlait de Bazaï, etc.
45:56Et il s'est arrêté sur trois lettres en particulier, qui m'ont marqué.
46:02La première c'est celle de Dorgelès à ses camarades de combat,
46:06dans la tranchée des Baïonnettes.
46:08Dorgelès qui dit, chers camarades, c'est maintenant que vous allez souffrir,
46:12c'est maintenant que vous allez mourir.
46:15Le temps va effacer vos visages et jusqu'à vos croix insignifiantes.
46:21Les voiles de deuil comme les feuilles d'automne tomberont,
46:25et l'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le cœur consolé
46:30de ceux qui l'aimaient tant.
46:35Dorgelès et Croix de Bois.
46:37La deuxième lettre c'était d'Estienne d'Orvin, un grand marin, un grand officier.
46:43C'est la lettre à ses enfants, la dernière.
46:45Il l'écrit la veille de sa mort.
46:47Il sait qu'il va être exécuté par les Allemands.
46:51Et il dit à ses enfants, ne pleurez pas, n'oubliez jamais,
46:56et cultivez le souvenir, non pas le mien mais celui de la France,
46:59n'oubliez jamais que j'ai fait tout ça,
47:02j'ai résisté pour une seule raison, la grandeur de la France.
47:08Et puis il y avait une troisième lettre de Benjamin Fondane
47:14que lui avait donnée son ami Gilbert Cansalvador à Lubeck.
47:21C'est à vous que je parle, homme des antipodes.
47:26Je parle d'homme à homme avec le peu en moi qui demeure de l'homme,
47:31de voix qui me reste au gosier.
47:33Un jour viendra, c'est sûr, de la soif apaisée, nous serons au-delà du souvenir.
47:38Alors, souvenez-vous que j'avais un visage comme vous,
47:44une bouche qui priait comme vous.
47:47Quand une poussière entrait ou bien un songe dans l'œil,
47:51cet œil pleurait un peu de sel.
47:54Et quand une épine mauvaise égratignait ma peau,
47:59il écoulait un son si rouge que le vôtre.
48:04Lorsque vous foulerez ce bouquet d'ortie qui avait été moi dans un autre siècle,
48:11dans une histoire qui vous semblera périmée,
48:14souvenez-vous seulement, souvenez-vous que j'étais innocent
48:20et que tout comme vous, mortels de ce jour-là,
48:26j'avais un visage comme vous, marqué par la colère, la joie et la pitié.
48:37Un visage d'homme, tout simplement.
48:43Merci Philippe Devilliers pour ce rappel et cette lettre absolument bouleversante
48:49de Benjamin Fondane, je le disais, tué dans les camps de Auschwitz en octobre 1944.
48:55Et à mardi.
48:56Et à mardi bien sûr, vous avez raison.
48:59Et là on en revient à l'actualité plus heureuse,
49:03puisque de mardi on vous retrouvera pour Destin d'Exception sur CNews,
49:08avec Sonia Mabrouk à un nouveau rendez-vous, émission exceptionnelle,
49:13Destin d'Exception où vous allez retracer les grands moments de votre histoire politique,
49:20mais pas que j'imagine, vous allez nous parler du fou quand même un peu.
49:24Vous ne dites rien ?
49:25Moi j'ai une question, c'est est-ce que vous allez dire des choses
49:27qu'on ne sait pas déjà Eliott et moi ?
49:29Ah bah oui bien sûr.
49:30L'émission est faite pour ça.
49:32Bah bien sûr, j'ai hâte.
49:34C'est que des scoops.
49:37Et je vais vous dire un truc, déjà dans Paris, beaucoup de gens tremblent.
49:43Non mais je vous dis, vous avez fait un heureux ce soir.
49:45Je suis sûr que du côté de Matignon, il y a eu un petit yes.
49:49Il n'a pas parlé des 100 jours.
49:51Parce que les 100 jours de François Bayrou, ce sera la saison prochaine.
49:54Mais je ne voudrais pas que François Bayrou, que je connais bien par ailleurs,
49:58pour lequel j'ai de l'amitié, une amitié ancienne,
50:02je ne voudrais pas qu'il considère que notre abstention est une marque de mépris.
50:11Bon merci Geoffroy Lejeune.
50:13Merci à vous et évidemment Philippe Devilliers.
50:15Peut-être qu'avant la fin de la saison, vous arriverez à dire une fois,
50:20allez Paris, on verra.
50:22C'est plus joué comme dans le dîner de cons.
50:25Allez Marseille.
50:28Nous, on se retrouve dans un instant pour l'heure des pros.
50:30A tout de suite.