• il y a 5 jours
Journée du Réseau ReMédiS organisée le 6 mars 2025 à l'université de Bourgogne, sur le thème : La médiation scientifique à l'épreuve du changement. Quel apport de la recherche dans l'évolution des pratiques et des métiers ?

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Transcription
00:00Si vous voulez bien, Guillaume Künst, directeur adjoint du pavillon des sciences de Montbéliard,
00:04en charge des projets scientifiques. C'est un centre de culture scientifique, technique et industrielle.
00:10Comment, à Montbéliard, dans ce pavillon des sciences, concevez-vous la relation entre les scientifiques et le grand public ?
00:18Difficilement, parce que notre mission est de faire interagir le monde de la recherche avec le grand public,
00:24mais notre mission est aussi de faire notre travail, nous, dans l'entre-deux et parfois en dehors de l'entre-deux.
00:31C'est-à-dire qu'on se donne, en tout cas, Lionel a volontairement tout à l'heure utilisé le terme d'alphabétisation,
00:37parce qu'il savait que j'allais le dire, et que c'est un très mauvais exemple.
00:40On dit acculturation maintenant pour avoir un A privatif, c'est pour ça que je n'aime pas beaucoup l'utiliser, du grand public.
00:47Notre mission est d'aller vers le grand public, et non pas de faire forcément passer de la connaissance,
00:53mais de montrer que la science est quelque chose de passionnant.
00:56Il faut déjà en être convaincu, je crois que c'est le cas dans toute notre équipe,
00:59mais de montrer que la science n'est pas réservée à l'élite, aux chercheurs en l'occurrence.
01:06Pour ça, nous, on a un rôle à jouer en amont presque de l'intervention, de l'intermédiaire entre les chercheurs et les scientifiques.
01:14On ne va pas donner de la connaissance au public, on est là aussi pour ça, on peut équilibrer le niveau de discours.
01:21Tout à l'heure, il y a un exemple qui a été donné entre le chercheur et l'agriculteur.
01:25Le chercheur n'était pas questionné sur son niveau de discours par rapport au niveau de discours de l'agriculteur sur les sources.
01:34Je ne sais pas si vous avez mémorisé cette histoire-là, où la remarque était faite,
01:38l'agriculteur n'a pas le niveau de vocabulaire, il n'a pas le niveau de connaissance pour que le chercheur puisse le comprendre.
01:45Notre travail est de montrer que cet échange-là, il est possible.
01:52Pour parler français dans le texte, dans nos expositions et dans les animations qu'on mène avec le grand public,
01:57le but n'est pas forcément de transmettre une connaissance, mais de créer l'interaction entre le public et nous, les médiateurs,
02:04pour dire ensuite, nous, on n'est pas sachant, il y a les chercheurs et eux, ils vont pouvoir aussi vous passer de la connaissance à un autre niveau.
02:11Quelle est leur place au pavillon des sciences ?
02:12Ils vont intervenir, pas énormément, mais quand même.
02:16Dans la conception des expositions, on a un gros travail de discussion avec eux pour essayer de comprendre ce qu'ils racontent.
02:21Essayer de leur faire comprendre aussi, pas être les attendus du public, même si nous, on cherche à les connaître.
02:27Les expositions et le contact avec le public dans les expositions nous permettent de comprendre un peu quels sont les questionnements du public.
02:35C'est très présomptueux ce que je dis là, mais dans la discussion, dans l'échange qu'on a avec le public,
02:41on se rend compte un petit peu des questionnements, des interrogations, des incompréhensions qui peuvent y avoir,
02:45des disparités qui peuvent y avoir, des rejets qui peuvent y avoir aussi.
02:48On en parlait tout à l'heure entre l'institution et le grand public en général,
02:54maintenant avec la parole qui n'est pas toujours considérée correctement.
02:58Nous, on va pouvoir remonter ça un petit peu aux chercheurs avec lesquels on bosse pour leur dire,
03:02non, on ne va pas pouvoir parler de ça dans l'exposition sur ce sujet-là.
03:06Si on travaille sur le sol, par exemple, et sur les petites bêtes qui y vivent,
03:11le nombre de rayures sur l'abdomen de telles bestioles, le grand public,
03:15vous, ça vous passionne, c'est clair, c'est votre sujet de thèse,
03:17mais le grand public, déjà de savoir qu'il y a une petite bestiole dans le sol, ça va déjà être énorme.
03:22Donc on va avoir ce petit rôle-là dans la conception des expositions.
03:29On échange avec eux et on arrive à leur faire remonter un petit peu des infos dans ces cas-là.
03:33Donc finalement, votre mission, elle est vis-à-vis du grand public, on l'a bien compris,
03:36vous en avez largement parlé, elle est aussi vis-à-vis des scientifiques,
03:39et ça tombe bien parce que vous avez un programme de formation,
03:41vous travaillez avec des scientifiques dans une action de formation à la vulgarisation.
03:46On a une toute petite partie dans un grand programme qui est mené,
03:49alors les expérimentariums en font partie,
03:50qui est mené dans le cadre du projet Coopération qui est l'appelé des SAPS
03:54et qui associe l'université Marie et Louis Pasteur, ex-Franche-Comté,
04:00et puis l'université Bourgogne Europe, ex-UB, le pavillon des sciences,
04:07avec le soutien financier, et on parlait tout à l'heure au tout début,
04:10c'était dans le joli nuage de mots des soutiens financiers,
04:13avec le soutien de la région Bourgogne-Franche-Comté.
04:15Ce programme Coopération, il existe et il a pu fonctionner,
04:18alors déjà parce qu'on a le financement pour le faire,
04:20la volonté de la part de la mission culture scientifique ici à l'UPE
04:23et du service sciences agricultures à l'UMLP,
04:26et puis il fonctionne avec notre petit intermédiaire,
04:31on en a une toute petite partie,
04:32mais il a permis de former beaucoup de doctorants
04:36parce que la région aussi dans le financement des bourses,
04:40dans l'attribution des bourses doctorales à certains chercheurs,
04:44impose à ces chercheurs, à ces doctorants de faire 30 heures
04:49de médiation scientifique sous différentes formes,
04:52sur des formes variées, pendant leur thèse.
04:56Et ça, ça répond à une des questions de tout à l'heure aussi
04:59sur comment les gens viennent faire l'expérimentarium,
05:02parfois tout simplement parce que bêtement ils sont obligés.
05:04Alors ça paraît bête, mais c'est un super premier moyen
05:08pour ceux qui n'ont pas forcément l'envie,
05:09pas forcément l'appétence de parler avec du grand public au départ,
05:12de les faire venir, c'est une volonté politique forte en fait,
05:15mine de rien cette petite chose-là,
05:17et nous à notre petit niveau on participe à ce travail-là.
05:20Cette rencontre entre les scientifiques et le grand public,
05:23elle a lieu au pavillon des sciences,
05:25dans des espaces, dans des temps prévus pour ça,
05:29et ça se passe comment, vous le gérez comment ?
05:31Voilà, alors c'est encore une fois pas le cœur de notre métier,
05:33mais effectivement on a des pseudo-conférences,
05:36des barres des sciences qui sont des conférences un peu améliorées
05:38où il y a plus d'échanges que dans une simple conférence,
05:41et puis on a quelques projets sur lesquels on fait des tentatives,
05:43on a notamment le projet Living Lab,
05:45alors c'est pas le bon acronyme,
05:47d'un parc qui a ouvert l'année dernière à côté de Montbéliard,
05:51où l'agglomération a décidé de reprendre un parc
05:56qui était une friche industrielle,
05:58qui a été mise à disposition des chercheurs
06:00pour étudier la pollution et la phytorémédiation,
06:03la remédiation par les plantes,
06:06mais l'agglomération avait la volonté, nous connaissant,
06:09de faire aussi le travail en direction du public,
06:11que feront les chercheurs sur ce terrain-là,
06:13quelles vont être les recherches menées,
06:15quels vont être les résultats de ces recherches,
06:16et donc on est intervenu à ce niveau-là,
06:18en créant un petit parcours de médiation dans le parc,
06:21en faisant la pire des choses possibles,
06:22c'est-à-dire des panneaux avec du texte,
06:24et des jolies illustrations quand même,
06:26pour donner quelques bases de connaissances
06:28sur ce que c'est que le sol, ce que c'est que la phytorémédiation,
06:31mais surtout pour questionner encore une fois,
06:33pour que les gens se questionnent sur ce lieu un peu bizarre,
06:35et puis en préparant tous ces panneaux,
06:37je pense que c'est là que le travail s'est fait
06:38avec les scientifiques véritablement,
06:40en préparant tout ce contenu-là,
06:41on s'est rendu compte qu'eux n'avaient pas du tout une vision
06:45de ce que le public avait en tête quand on parlait du sol,
06:47et que quand eux avaient au départ prévu
06:50de faire des interventions en direction du public,
06:52c'est eux-mêmes qui l'ont dit, je peux le répéter,
06:54ils se trompaient complètement de direction,
06:56ils n'avaient pas la bonne vision des envies du public,
06:59des connaissances du public,
07:00et puis du dialogue qu'il faut avoir à ce moment-là,
07:04et pas juste être dans la science descendance,
07:07mais bien dans l'échange dont on parle depuis tout à l'heure.
07:09Pour conclure notre échange,
07:10dans un premier temps,
07:11pour répondre à la question qui nous réunit
07:14sur les nouvelles compétences
07:15et la nouvelle façon de faire de la médiation,
07:17vous avez le sentiment que votre métier
07:20de médiateur ou d'intermédiateur,
07:22elle évolue aujourd'hui,
07:24elle a évolué, elle évolue aujourd'hui,
07:26et elle requiert de nouvelles façons de faire,
07:28de nouvelles façons de penser ?
07:30Oui, alors le métier,
07:31médiation, que ce soit la vraie médiation,
07:33c'est-à-dire l'humain,
07:34parce que c'est, nous, notre cœur de métier,
07:35l'échange avec le public,
07:36mais aussi les objets de médiation,
07:38que sont les expositions,
07:39ou les outils d'animation
07:40que les animateurs qui vont dans les classes,
07:42dans toute la région,
07:43vont utiliser.
07:44Ces outils-là, on les fait évoluer à l'heure actuelle,
07:46c'est un grand questionnement d'ailleurs.
07:47L'expo qu'on a en ce moment
07:48au pavillon des sciences à Montbéliard,
07:50qui s'appelle Oups,
07:51au cœur de l'erreur,
07:52le sujet de l'expo nous est venu de notre constat
07:55de l'évolution du public
07:56par rapport à nos expositions et au contenu.
07:58C'est-à-dire que ça fait quelques années
08:00qu'on est passé peut-être d'expo
08:02où on faisait vraiment
08:03de la transmission de connaissances
08:06à, alors j'exagère,
08:08à du parc de loisirs.
08:10C'est-à-dire qu'en faisant des médias
08:12plus interactifs,
08:13en faisant des jeux,
08:14en faisant des manipulations
08:15véritablement ludiques,
08:17on s'est questionnés en disant
08:19attention, où est-ce qu'on est en train
08:20de mettre le curseur ?
08:21Parce que le résultat obtenu
08:23de simplifier les choses
08:24et de ludifier les choses
08:25a été le bon.
08:27On n'a plus dans nos publics,
08:28et c'est une grande fierté,
08:30la classe intermédiaire,
08:33mais on a aussi des publics des quartiers.
08:36Les publics éloignés,
08:37on parlait de ruralité certes,
08:38mais aussi les publics des quartiers.
08:40C'est-à-dire que les publics éloignés socialement,
08:42viennent chez nous,
08:43parce qu'il n'y a pas derrière,
08:44dans leur tête a priori,
08:45l'idée d'un...
08:46Je ne veux pas être pésoratif
08:47vis-à-vis des musées,
08:48mais on n'est pas un musée.
08:51Et les copains qui sont venus,
08:52et les connaissances qui sont venues,
08:53le bouche-à-oreille a fait que
08:54c'est un endroit où on vient s'amuser,
08:56où c'est rigolo,
08:56où on passe un bon moment.
08:57C'est notre but.
08:58Ils sortent d'un lieu,
08:59il y a écrit science au-dessus,
09:00et ils sortent en disant
09:01c'était super.
09:02À la limite, c'est notre mission.
09:04Quelque part,
09:05moi je m'arrêterais là.
09:07Mais il ne faut justement pas
09:08qu'on tombe dans ce travers-là.
09:09Donc on est en train d'essayer
09:09de rééquilibrer,
09:10de se questionner là-dessus,
09:12et on travaille un peu plus
09:13avec les chercheurs
09:14qu'on ne le faisait avant,
09:15parce qu'on n'aimait pas faire ça.
09:17Et maintenant,
09:17on se rend compte que c'est super.
09:19C'est intéressant de l'avouer ici,
09:20en tout cas.
09:21Mais vous n'aimiez pas le faire
09:23parce qu'il y avait un décalage
09:26entre les niveaux de langage
09:27et les attentes des uns et des autres.
09:29C'est bon ça ?
09:29Complètement.
09:30Et puis au-delà du fait
09:31qu'il faut qu'on justifie
09:32notre existence aussi,
09:32nous, en tant que médiateurs scientifiques.
09:34Et on se rend compte
09:35que plus le temps passe,
09:37plus la société évolue,
09:38plus les chercheurs jouent leur rôle,
09:40parce qu'on sent qu'il y a
09:41une vraie dynamique,
09:42en tous les cas,
09:42dans la région qui s'est faite
09:44avec les opérations
09:45dont on parlait tout à l'heure,
09:46les opérations SAPS notamment.
09:49Malheureusement,
09:50on a encore, je pense,
09:50de plus en plus de travail, nous,
09:53avec l'évolution de la société actuelle.
09:55Ou heureusement.
09:56Merci en tout cas
09:57de ce témoignage, Guillaume.
09:58Sarah Akita,
09:58vous êtes responsable
09:59liens sciences et sociétés
10:01et valorisation de la recherche
10:02à l'école des hautes études
10:03en santé publique.
10:04Vous venez de Rennes, bien sûr.
10:06Merci d'être avec nous aujourd'hui.
10:07Vous nous avez parlé
10:08du projet Tissage,
10:09avec un grand T.
10:10En quoi ça consiste ?
10:13Oui, avec un grand T,
10:14je vais vous expliquer pourquoi.
10:15Le projet Tissage,
10:16c'est un projet
10:18qui est labellisé SAPS,
10:19comme on l'évoquait tout à l'heure.
10:21Sciences avec et pour la société.
10:22Donc, obtenu un financement
10:25du ministère pour trois ans
10:26et qui s'arrête bientôt du coup.
10:29Et qui est donc un projet
10:31de l'université de Rennes,
10:32avec ses établissements
10:34associés et partenaires,
10:37dont le HESP,
10:38dont je fais partie,
10:41auquel participe le HESP.
10:43Et ce projet, en fait,
10:46il s'organise...
10:47L'idée, c'est de tisser des liens,
10:49c'est pour ça que ça s'appelle tissage,
10:51entre les différents acteurs
10:53de la société.
10:54Et pourquoi le grand T ?
10:55Parce que le T représente
10:57le triptyque.
10:59Donc, tout le projet s'organise
11:00autour du fait que,
11:02dans ces liens sciences et sociétés,
11:04on met en valeur
11:06à la fois les chercheurs,
11:07les citoyens,
11:08mais aussi les décideurs,
11:09parce que c'est un marqueur
11:10fort de notre territoire,
11:12d'avoir le HESP,
11:14donc une école,
11:16donc l'école des hautes études
11:17en santé publique,
11:18qui forme les hauts fonctionnaires.
11:20Et voilà, donc on se disait
11:22que c'était important
11:23de faire participer,
11:25en fait, ces décideurs
11:28à cette question de liens sciences
11:29et sociétés.
11:30Et comment ces trois publics
11:32interagissent-ils entre eux ?
11:34Les décideurs, notamment,
11:35qui sont un peu la particularité
11:37de votre programme,
11:39comment s'intègrent-ils
11:40dans cette démarche ?
11:42Eh bien, en fait,
11:43le projet se déploie
11:44sur plusieurs actions.
11:46Donc, il y a des actions,
11:49on va dire plutôt
11:51autour de la médiation scientifique,
11:53qui sont des temps de rencontres,
11:56et c'est ce dont on va parler
11:57juste après.
11:58Des actions autour du débat public,
12:00donc faire en sorte que,
12:02dans ces liens entre chercheurs,
12:05décideurs et citoyens,
12:06on arrive à des moments de débat.
12:08Et puis, des actions autour
12:10de la recherche participative,
12:13avec l'idée,
12:13donc on finance l'émergence
12:16de projets de recherche participative
12:19qui impliquent donc chercheurs,
12:21citoyens, associations, etc.,
12:23et décideurs.
12:25Mais en soutenant le fait
12:27que, ça a été évoqué
12:28pas mal ce matin,
12:29on a besoin de temps
12:31pour se rencontrer
12:33avant de construire un projet,
12:34avant d'arriver à vraiment
12:37collaborer et coopérer,
12:40on a besoin de temps de rencontres.
12:42Et c'est ça qu'on essaye
12:43de faire dans la formation aussi,
12:44c'est de créer des temps de rencontres.
12:47Et elles se traduisent comment ?
12:48Ça se concrétise comment,
12:49ces rencontres ?
12:50Donc, nous, on met en place
12:53des formations qui rassemblent
12:56des chercheurs et des doctorants,
12:58des élèves de l'EHESP,
13:00donc futurs hauts fonctionnaires
13:02qui représentent les futurs décideurs,
13:04et puis des étudiants en journalisme
13:08qui font le lien aussi
13:10avec la société.
13:12Et l'idée, en fait,
13:14de ces formations,
13:15c'est de se dire
13:17qu'on va
13:22mettre en place
13:24un temps pour qu'ils puissent
13:26se rencontrer en dehors
13:27de situations de crise,
13:29puisque finalement,
13:31quand le décideur va aller interroger
13:33un scientifique en général,
13:35c'est parce qu'il a une question
13:36et qu'il a une réponse,
13:37il cherche une réponse un peu urgente.
13:40Quand un journaliste va interroger
13:43un chercheur ou un décideur,
13:45c'est aussi parce qu'il a
13:46une question présente
13:47et le chercheur, il se retrouve
13:49un petit peu dans une situation de
13:50« Oh là là, je me retrouve dans un pire
13:52de « Oh là là, je me retrouve dans un piège. »
13:54En plus, le journaliste qui est en face de moi,
13:55il n'y comprend rien.
13:57Lui, il n'est pas du tout journaliste scientifique.
13:59Il ne connaît rien à ce que je raconte.
14:02Et donc, il y a une chance sur deux
14:03pour qu'il déforme tout ce que je vais dire.
14:05Donc, surtout, je n'y vais pas, etc.
14:07Donc, l'idée, c'était de se dire
14:10qu'on les fait se rencontrer
14:11en dehors de toute situation problématique
14:15et on fait en sorte
14:16qu'ils apprennent à se connaître,
14:17qu'ils apprennent à comprendre
14:20la manière dont l'autre travaille,
14:22de comprendre comment se fabrique l'information,
14:26comment se fabrique la décision
14:27et comment se fabrique la connaissance, le savoir
14:31pour favoriser une situation
14:34où ils vont être en capacité de collaborer et de coopérer.
14:37Il y a des parties prises très intéressantes
14:38dans ce programme Tissage, je trouve.
14:40L'un d'eux, c'est que cette question
14:42de la médiation, de la communication
14:44au sens large, finalement,
14:46elle est proposée à des publics jeunes
14:49qui sont en formation
14:51parce que ça doit entrer aujourd'hui
14:53dans la formation initiale
14:54aussi bien des chercheurs
14:55que des futurs directeurs d'hôpitaux.
14:58Oui, alors, c'était déjà une facilité
15:01parce que comme on est une université,
15:02on a des étudiants sous la main.
15:04Donc, on a nos élèves fonctionnaires,
15:07on a les étudiants en journalisme
15:08et puis on a les doctorants.
15:09Donc, voilà, c'était simple,
15:10on les avait là,
15:12on était capable de les obliger.
15:15En fait, on ne les oblige pas,
15:16c'est volontaire aussi,
15:18mais en tout cas,
15:19c'était facile de communiquer avec eux.
15:22Mais bien sûr, c'est aussi
15:23une demande, en fait, de leur part.
15:26Les doctorants, ils s'engagent
15:29dans une thèse aujourd'hui,
15:30sans doute de manière
15:31un petit peu différente,
15:33enfin, en tout cas, avec des attentes
15:36vis-à-vis de leur rôle,
15:38vis-à-vis de la société,
15:39qui sont sans doute un petit peu
15:40différentes d'il y a quelques années.
15:41Et donc, ils conçoivent leur rôle
15:43comme étant très en lien
15:45avec la société.
15:46Donc, c'est des attentes fortes.
15:49Après, on avait l'ambition de...
15:52On se disait que ce serait intéressant
15:54qu'au-delà de la formation,
15:56on arrive aussi à...
15:58Enfin, la formation des étudiants
15:59et des futurs doctorants,
16:03qu'on arrive aussi à impliquer
16:05des gens qui étaient en poste.
16:07On a réussi à le faire
16:08avec les chercheurs.
16:10La formation à la médiation scientifique
16:12intègre des doctorants
16:13et des chercheurs.
16:14On n'a pas encore réussi
16:16avec des journalistes en poste
16:18et des décideurs
16:21qui sont aussi en poste.
16:25Ça fait partie des choses
16:26qui restent à développer.
16:28Le lien entre les informations
16:33et les actuellement en poste,
16:36c'est aussi très intéressant
16:38parce que justement,
16:38il y a un retour sur expérience
16:40qui est très riche.
16:42L'autre partie-prix qui m'intéresse,
16:43c'est le fait d'impliquer,
16:44et ça, on n'en a pas vu d'exemple
16:46encore ce matin,
16:46c'est d'impliquer les professionnels
16:48de l'information et de la communication
16:50qui sont complètement extérieurs
16:52à cette dimension
16:54ni scientifique ni médiateur,
16:56et pourtant, ils ont un rôle
16:57à jouer dans cette histoire-là.
16:58C'est un choix original
17:01que vous avez fait là.
17:02Oui, parce que c'était
17:04une façon aussi
17:06d'aborder la question
17:07qui a été évoquée tout à l'heure,
17:08de la désinformation,
17:09des fake news, etc.,
17:11et avec l'idée de se dire
17:13que finalement,
17:14c'était aussi peut-être un problème
17:15de lien en général
17:18entre les chercheurs et les journalistes,
17:21peut-être un problème de formation
17:22aussi des journalistes
17:24qui n'étaient sans doute pas
17:25suffisamment acculturés
17:27à la manière dont la recherche se passe,
17:30le temps de la recherche,
17:33les contraintes,
17:35la démarche scientifique, etc.,
17:37et donc, on disait que c'était important
17:39qu'il y ait ce temps-là d'échange,
17:43et les journalistes,
17:45en fait, dans cette formation,
17:48l'idée, c'est qu'ils se posent aussi
17:49la question de leur rôle
17:51dans ce système-là,
17:55leur rôle en tant que fabricants
17:57de l'information dans le système
18:00et dans leurs liens
18:00qu'ils peuvent avoir avec les chercheurs.
18:02Merci beaucoup.
18:04Ça s'appelle Tissage,
18:05ça se passe à Rennes,
18:05et c'est en cours.
18:09Ça dure combien de temps ?
18:10Ça a commencé quand ?
18:10Ça finit quand ?
18:12En fait, les projets SAPS
18:14étaient financés sur trois ans,
18:16donc on est sur la dernière
18:17année d'expérimentation,
18:19et là, l'idée, c'est qu'il y a
18:20une pérennisation de ce programme,
18:23en tout cas, de certaines actions
18:25du programme
18:26au travers de l'Université de Rennes.
18:28Merci.
18:28Il y aura peut-être des questions pour vous,
18:30parce que je trouve que le projet
18:31est tout à fait intéressant.
18:32Evelyne Nelost, vous êtes avec nous.
18:37Alors, on vous voit.
18:38Ça, c'est la bonne nouvelle.
18:39La mauvaise, c'est qu'on ne vous entend pas encore.
18:41Mais ça va venir.
18:44Dites-moi quelque chose quand même,
18:45qu'on voit si ça marche.
18:47Non plus ?
18:48Toujours pas ?
18:49Voilà, l'audio.
18:54Alors, est-ce qu'on va réussir
18:57à vous entendre ?
19:00Toujours pas.
19:03Désolé, on règle ce petit
19:04problème technique.
19:07La visio, c'est pratique,
19:09mais parfois,
19:13on a des petits soucis.
19:15Estelle, est-ce que vous,
19:17on vous entendrait
19:17si vous vous mettiez à parler ?
19:22Non plus ?
19:23Donc, ce problème, a priori,
19:24vient de nous.
19:26Donc, on va essayer de le régler.
19:29Est-ce qu'il y a des questions
19:29pour Guillaume et pour Sarah
19:32dans la salle,
19:34par rapport aux expériences
19:36qu'ils viennent de nous livrer ?
19:40On va en profiter pour prendre
19:41des questions de la salle.
19:45On peut parler toutes les deux,
19:46en ce coup.
19:48C'est intéressant.
19:51C'est clair, en fait.
19:51Alors, on vous entend
19:53toutes les deux ?
19:53Quand on les entend derrière ?
19:54Ah, vous nous entendez maintenant ?
19:56Ça y est ?
19:58Ça y est, on vous entend maintenant.
19:59Donc, dites plus de bêtises.
20:02On va faire attention.
20:03Voilà.
20:05Evelyne, vous êtes là ?
20:06Oui.
20:07Super.
20:08Chargée de recherche à l'INRAE,
20:09Laboratoire Interdisciplinaire
20:10Sciences, Innovation et Société.
20:12Vous êtes basée en région parisienne.
20:14Merci d'être avec nous.
20:16Le colloque final du projet Equipact
20:19se déroule dans quelques jours,
20:20le 18 mars.
20:21Vous êtes la coordinatrice
20:23de ce projet qui veut dire,
20:25et donc Equipact,
20:25ça veut dire équiper les acteurs
20:27pour plus d'impact dans les transitions.
20:29C'est un programme
20:30qui a un financement ANR.
20:32Quel était ou est,
20:34puisqu'il n'est pas encore fini,
20:35son propos ?
20:37Tout d'abord, merci pour cette invitation.
20:40Excusez-moi de ne pas avoir pris le temps
20:41de me joindre à vous en présentiel,
20:43mais bon,
20:44le colloque, effectivement,
20:45a lieu bientôt
20:46et ça prend beaucoup de temps.
20:50Cela étant,
20:50les inscriptions ne sont pas
20:51complètement closes,
20:52donc vous avez encore jusqu'à demain
20:54pour vous inscrire,
20:54si ça vous intéresse.
20:55Il reste encore quelques petites places.
20:58Voilà.
21:00Ensuite, j'aimerais apporter
21:01une autre précision,
21:02c'est que justement,
21:04je suis assez pointilleuse
21:05sur le fait que
21:06c'est des projets de recherche participative
21:08et que je coordonne ce projet
21:10avec François Millet,
21:11du Dôme à Caen.
21:13C'est important de reconnaître
21:14le rôle d'une association
21:15dans ce rôle de coordination,
21:17même si dans les formulaires ANR,
21:19il n'y a pas de place prévue.
21:21Mais néanmoins,
21:22c'était obligatoire.
21:23Donc, voilà,
21:24on est au milieu de l'idée.
21:26Alors, Equipact,
21:27c'est une recherche action,
21:28donc son objectif
21:30est de produire des outils innovants
21:31pour une recherche participative
21:34à visée transformative.
21:36Et on a sélectionné quatre priorités
21:39qui avaient été travaillées
21:40dans le cadre de la plateforme
21:41multiacteur Alice,
21:43que certains d'entre vous connaissent,
21:45mais je peux vous dire
21:46que c'est une plateforme multiacteur
21:48dont l'objectif
21:50est de légitimer les organisations
21:51du tiers secteur
21:53comme des partenaires
21:54des politiques publiques
21:55de recherche et d'innovation.
21:56Et donc, comme participants
21:58à des projets de recherche participative,
22:00évidemment.
22:02Mais de les légitimer
22:03dans ces activités.
22:05Et les quatre priorités
22:06du projet Equipact,
22:08c'était tout d'abord
22:09la formation des acteurs
22:10aux fonctions d'intermédiation.
22:12On reviendra plus tard
22:13sur cette fonction d'intermédiation.
22:17Donc, intermédiation
22:18entre organisations de recherche,
22:20entreprises,
22:20collectivités territoriales,
22:22Etats, citoyens aussi.
22:24En fait, tous les acteurs
22:26qui participent
22:28à des projets de recherche participative
22:30pour produire des solutions
22:32aux grands défis sociaux
22:33et environnementaux.
22:35Ça, c'était la première,
22:36donc la formation.
22:37La deuxième, c'était la création
22:38d'un observatoire
22:39des innovations sociales.
22:40Donc là encore,
22:41on fait de la recherche participative
22:43et on ne sait pas très bien
22:43à quoi ça sert,
22:44alors que ça sert à plein de choses,
22:46notamment des innovations sociales.
22:47Du coup, voilà, il y a un observatoire.
22:51Il faut l'améliorer.
22:53Troisièmement, développer un outil
22:54de suivi des projets de recherche,
22:56parce que là aussi,
22:57on fait de la recherche participative.
22:58C'est cool,
22:59mais l'important,
23:01c'est de savoir ce que ça donne.
23:02Et donc, si on a envie
23:04de transformer la société,
23:07il existe des outils
23:08qui peuvent travailler à ça.
23:11Et puis, finalement,
23:13une grande enquête
23:14qu'on a conduite
23:15sur la compréhension de l'émergence
23:16des projets de recherche participative,
23:18notamment les motivations,
23:20les pratiques,
23:20et puis comment ça se met en œuvre
23:23au fil du temps.
23:25Alors évidemment, oui.
23:26Oui, avec le recul que vous avez,
23:30si vous voulez bien nous donner
23:31quelques éléments,
23:32avant la réunion du 18,
23:33c'est la question,
23:35c'est à quelles conditions
23:37une recherche participative,
23:39ça fonctionne ?
23:41À quel sujet faut-il être attentif
23:44pour que ça fonctionne ?
23:48Alors déjà,
23:49c'est le problème qu'on a eu,
23:50enfin c'est le problème qu'on a
23:51dans le cadre des QIPAQ,
23:53c'est qu'en deux ans,
23:54on ne peut pas venir à bout
23:55de ces quatre priorités.
23:58Mais par contre,
23:59je suis contente de constater
24:00que la priorité,
24:01la priorité formation,
24:03se poursuit dans un autre projet.
24:04Et ça, c'est quelque chose
24:06de très important,
24:06c'est qu'un projet
24:07de recherche participative,
24:09souvent les chercheurs sont contents
24:11parce qu'ils peuvent
24:14faire une publication,
24:15au moins, peut-être deux même.
24:17Par contre, les associations
24:18et les acteurs du tiers secteur,
24:20de manière plus générale,
24:23se retrouvent avec quelque chose
24:25qui était très intéressant,
24:27mais qui n'est pas abouti.
24:29Et donc ça, c'est vraiment un problème
24:31parce que ce n'est pas le succès
24:33d'un projet de recherche participative,
24:35c'est le succès d'une action
24:39que l'on conduit pour répondre
24:41à un problème de la société.
24:43Donc cette action,
24:44elle doit être conduite
24:45sur le long terme.
24:46Et ça, c'est vraiment
24:47un très gros souci aujourd'hui
24:49parce que deux ans pour
24:53un projet de recherche normale,
24:54déjà, ça n'existe plus
24:56maintenant en France,
24:57c'est au moins trois ans.
24:58Et alors pour un projet
24:59de recherche participative,
25:00c'est encore plus compliqué
25:01puisque vous avez déjà dit
25:02qu'il fallait déjà
25:03apprendre à se connaître.
25:04Alors que les chercheurs,
25:05ils savent très bien,
25:06ils connaissent très bien
25:07les partenaires qu'ils ont habituellement,
25:09qui sont les industriels globalement.
25:11Ce que vous nous dites,
25:12c'est qu'il faut être attentif
25:13aux finalités des uns et des autres,
25:17qui sont différentes.
25:18Les objectifs, les méthodes,
25:20la capacité à se mobiliser
25:21aussi n'est pas la même.
25:22Et donc les finalités
25:23ne sont pas les mêmes.
25:24Donc cette prise en compte-là
25:26est indispensable.
25:28Oui, c'est indispensable.
25:30Il faut le partager.
25:31Et ça, effectivement,
25:32c'est une grosse partie
25:33du travail de recherche
25:35qui est lié,
25:37alors pas uniquement
25:38au travail des médiateurs,
25:39mais au travail des intermédiateurs,
25:41c'est de trouver ce but commun.
25:48Ce n'est pas forcément
25:48le même pour tout le monde.
25:50Et ce n'est pas forcément
25:52la totalité pour tout le monde.
25:54Mais par contre,
25:54il faut…
25:56Voilà, ça fait partie
25:57des discussions
25:59qui sont importantes
26:00à avoir au sein du projet.
26:03Il y a une expérimentation
26:05qui a été menée pendant trois ans,
26:07ça fait quelques années maintenant,
26:082019-2021,
26:09sur le financement
26:11d'activités de recherche
26:12au sein d'associations.
26:14Qu'est-ce que ça vous avait permis
26:16de conclure ?
26:18Plusieurs choses.
26:19La première, c'est que,
26:21et ça, on ne s'y attendait pas vraiment,
26:23c'est que les acteurs
26:24se sentent légitimes
26:26uniquement parce qu'ils sont financés
26:27pour faire de la recherche.
26:29Parce qu'on oublie trop souvent
26:30que les associations
26:31font de la recherche bénévolement.
26:32Même quand vous faites de la…
26:33Vous ou certains des acteurs
26:35qui ont parlé ce matin,
26:37ils sont financés
26:37pour faire de la médiation scientifique
26:39et utiliser la recherche participative
26:41comme outil de médiation scientifique.
26:43Là, les acteurs que toutes les associations
26:46ne sont pas des associations
26:48de culture scientifique et technique,
26:50et donc, elles n'ont pas de budget recherche.
26:52Alors, qui en a ?
26:53Qui offre, par exemple,
26:54des services à leurs bénéficiaires.
26:57Donc, quand on offre un service,
26:58il faut bien le développer
26:59si on doit innover.
27:01Et donc, c'est un peu
27:02une sorte d'aberration
27:04que ce soit des entreprises.
27:05Les associations sont des entreprises
27:07de l'ESS, mais des entreprises.
27:09Elles offrent des services,
27:10mais par contre,
27:11il n'y a pas de service
27:12de recherche et développement,
27:13en gros, schématiquement,
27:14si on veut le faire très réellement.
27:16Ça, c'est la première chose.
27:17La deuxième chose,
27:18on a pu caractériser
27:19ce que faisaient les associations
27:21dans le cadre des projets de recherche.
27:23Alors, bien sûr,
27:25c'est toujours de la mise en lien
27:26d'acteurs, comme vous l'avez dit
27:27dans tout ce qu'on a raconté ce matin,
27:30dans un projet de recherche.
27:31Donc, c'est toute la facilitation,
27:33des interactions
27:34entre les chercheurs et les praticiens,
27:36que ce soit dans un projet
27:37d'agroécologie, par exemple.
27:39Et là, les praticiens,
27:41ce n'est pas des citoyens,
27:43ce n'est pas des étudiants,
27:44ce n'est pas des élèves,
27:44mais ce sont des agriculteurs,
27:46ce sont des vendeurs,
27:48des consommateurs
27:51ou entre des chercheurs
27:52et des bénévoles
27:53dans les observatoires
27:54de la biodiversité,
27:55qui est quelque chose
27:56que vous connaissez peut-être mieux.
27:58Ça implique de faire respecter
28:00à la fois les connaissances scientifiques
28:03et donc de les connaître,
28:04mais aussi les savoirs
28:05d'expérience des bénévoles.
28:06Par exemple, il y avait
28:07une association qui me disait
28:08que les chercheurs voulaient
28:11récupérer des fesses
28:14de phoques sur la plage.
28:17Et donc, ils se sont dit,
28:18ben tiens, les bénévoles
28:19qui surveillent les phoques,
28:20ils vont être très contents
28:22d'aller récupérer les cacas des phoques
28:25et nous les donner
28:25pour que nous,
28:26on fasse des expériences dessus.
28:28Sauf que non,
28:28ils ne sont pas là pour ça,
28:29les bénévoles,
28:30ils sont là pour surveiller les phoques,
28:33d'une part,
28:33et d'autre part,
28:34ils savent très bien
28:35quand on peut récupérer les échantillons,
28:37ce n'est pas la peine
28:38d'être là toute la journée,
28:40douze mois par an.
28:41Donc, c'est ça le rôle
28:44de l'intermédiaire,
28:45donc de l'association,
28:47dans ce projet
28:49de science participative.
28:51Donc, la recherche participative,
28:52ce n'est pas si évident que ça.
28:54Peut-être y a-t-il des formations
28:56aux démarches participatives ?
28:57Donc, je me tourne vers Estelle Fouras,
28:59docteure en sociologie,
29:00Maison des sciences de l'homme sud
29:02à Montpellier.
29:04Merci d'être avec nous.
29:05Votre spécialité,
29:06ce sont les recherches participatives.
29:08Il y a une offre aujourd'hui
29:09de formation sur ce sujet-là ?
29:13Oui, elle se démultiplie,
29:16le paysage évolue très rapidement.
29:19Donc, j'ai participé
29:20à la recherche équipact
29:22que vient de détailler Évelyne,
29:24et j'ai justement participé
29:26à ce volet sur la formation.
29:28On a mené une enquête l'année passée
29:33auprès...
29:34En fait, on a recensé
29:36à minima 70 formations
29:38aujourd'hui en France
29:40qui traitent de ces sciences
29:42et recherches participatives.
29:44Et encore, c'est un échantillon
29:47qui n'est pas du tout exhaustif
29:49ni représentatif.
29:50On s'est basé sur les connaissances
29:52des membres du consortium d'équipact.
29:55Et par contre,
29:58et ensuite,
29:59on a eu une deuxième phase d'entretien.
30:01Ce qu'on retient aujourd'hui,
30:03c'est qu'on a identifié
30:05une forme de typologie,
30:06cinq manières de former
30:09ces co-recherches
30:10qui se distinguent par les publics
30:12et puis les formats.
30:14Bien évidemment,
30:15cette typologie sera évolutive
30:18puisqu'on a dit
30:19que l'échantillon n'était pas exhaustif.
30:22Donc, dans ce champ-là de la formation,
30:24on peut distinguer déjà
30:26des formations initiales
30:28qui sont destinées aux étudiants,
30:29aux doctorants.
30:32À l'intérieur de cette grande catégorie,
30:33on a la famille des formations
30:35à des thématiques,
30:36par exemple des masters
30:37sur transition agroécologique,
30:40la santé,
30:41et qui mobilisent des méthodes
30:42de recherche-action
30:43ou de recherche participative.
30:45Par exemple,
30:46vous avez le diplôme universitaire
30:48patient-expert,
30:49c'est-à-dire qui forme
30:50à professionnaliser
30:51les savoirs de personnes
30:53« profanes »
30:54atteintes de pathologies.
30:56Mais il y a également
30:58qui vient d'être créé
30:59le DU co-recherche en transition
31:02qui forme, là,
31:02à accompagner des processus
31:04multi-acteurs
31:05pour répondre aux problématiques
31:07de transition socio-écologique.
31:10Dans cette catégorie,
31:11on recense aussi
31:13des formations qui sont
31:15très récentes,
31:16qui émergent cette dernière année,
31:18des formations spécifiquement
31:20sur cette thématique
31:21de la recherche participative.
31:24On note le certificat
31:25de spécialisation du CNAM,
31:28qui vient de débuter en janvier,
31:30et également la formation doctorale
31:33en recherche participative
31:34organisée par Lyon 2
31:36et la boutique des sciences.
31:39Ensuite,
31:39à l'intérieur de cette catégorie,
31:42dans ce champ des formations initiales,
31:45on a voulu intégrer,
31:46on note les séminaires
31:49de groupes de travail réguliers
31:50qui évoquent cette question
31:51de la recherche action
31:52et de la recherche participative
31:54comme éléments méthodologiques
31:56pour mettre à jour
31:58les postures et les méthodes.
31:59Et là, on note
32:00le séminaire régulier
32:02du réseau Particip'Arc,
32:03le réseau d'acteurs engagés
32:04dans la recherche création artistique
32:07et recherche participative.
32:08Mais également,
32:09les séminaires du groupe Atécopole
32:11pour atelier écologique politique.
32:15On a une deuxième grande catégorie
32:17qui est la formation continue professionnelle.
32:20Et là, on a soit des formats courts
32:23sur quelques jours
32:24et des formations
32:25qui ne sont pas diplômantes.
32:26On pense aux formations à la conduite
32:29et à l'animation et aux postures
32:31qui sont souvent prodiguées
32:33par des bureaux d'experts.
32:34Je pense à l'ISODE, à l'IMACOP.
32:37Mais on a également
32:38des formations à la recherche action
32:40et recherche participative.
32:42Par exemple, du MNHN,
32:44le muséum d'histoire naturelle,
32:45qui la forme à concevoir
32:46sur quelques jours,
32:48à concevoir et animer
32:49des protocoles de recherche participative,
32:51donc avec des publics non chercheurs
32:53pour la collecte de données,
32:55par exemple,
32:56qui correspondent à des programmes
32:57comme Vigie Nature.
32:59Enfin, on a aussi
33:01des formations de type Gerdal.
33:04Ce sont des formations professionnelles
33:06à la recherche action
33:08et à la recherche participative.
33:11Et donc, d'où l'intérêt
33:13et l'apprentissage
33:14de bases méthodologiques
33:17pour faire de la recherche multi-acteurs.
33:20Et enfin,
33:21on note de la formation professionnelle.
33:26Et là, on est sur une temporalité
33:28beaucoup plus longue de plusieurs années.
33:31C'est de la formation à la recherche action
33:32et recherche participative
33:34qu'on a appelée chemin faisant,
33:36c'est-à-dire en pratiquant
33:37les étudiants,
33:38les praticiens sont amenés
33:41à creuser un sujet de recherche.
33:43Et ça vise,
33:44et donc là, je pense au diplôme DHEPS,
33:47diplôme haute pratique en sciences sociales
33:48géré par le réseau des CREFAD,
33:50qui sont également mes collègues
33:52dans ce projet de recherche.
33:54Et donc, c'est une formation
33:56sur deux, trois ans
33:57qui professionnalise
34:00donc des praticiens du champ social
34:04à mobiliser des concepts
34:06de recherche action
34:07et de recherche participative.
34:08Donc ça, c'est pour l'étudiant.
34:10Au processus ATDK Mondial.
34:13Donc, pour conclure,
34:14ou alors vous voulez me poser une autre question ?
34:16Oui, il y avait une question qui arrivait.
34:17Non, concluez, je vous en prie.
34:21Ce qu'on veut dire sur ça,
34:22c'est que c'est un paysage
34:23en fait très évolutif,
34:24puisque justement,
34:25il est en train de se créer
34:27avec la labellisation SAPS,
34:29comme les formations doctorales qui émergent,
34:30on l'a entendu ce matin.
34:33Et il y a des formations
34:34qui n'existent plus aussi.
34:36C'est ça qui est difficile aussi
34:37à quantifier de manière stable.
34:40C'est qu'il y a des formations
34:41qui disparaissent
34:43et d'autres qui se créent rapidement.
34:46Ce qu'on peut dire en conclusion
34:48sur les compétences, en tout cas,
34:51puisque là, on vient de faire
34:52une série d'entretiens
34:53et on a creusé davantage ces éléments-là.
34:56On peut voir émerger
34:57deux grands objectifs pédagogiques.
34:59Et puis, je suis contente de voir
35:02que le débat ce matin,
35:03en fait, a vraiment mis ça en évidence.
35:06Deux grands objectifs pédagogiques
35:07de médiation, en fait,
35:09donc à l'animation
35:10de processus participatif.
35:12Et là, on voit de la formation
35:15à l'acquisition d'outils
35:17pour permettre la participation
35:18de différents types d'acteurs
35:21et permettre le dialogue.
35:22Donc, on l'a entendu ce matin,
35:24ça va jusqu'à la gestion de conflits,
35:26même si ça, ce n'était pas forcément
35:29mentionné dans les formations
35:30qu'on a enquêtées.
35:31Et puis, des formations
35:32à la médiation scientifique.
35:34Et le deuxième grand volet,
35:36c'est l'acquisition de connaissances
35:38théoriques et méthodologiques,
35:40donc au préalable,
35:42pour savoir mener
35:43une recherche scientifique
35:45au sens large
35:47mais avec des spécificités
35:51liées à ces démarches participatives.
35:53Et donc là, ça passe par
35:55la mobilisation de méthodes précises,
35:58y compris savoir faire émerger
35:59des questions de recherche
36:01avec des non-chercheurs,
36:03mobiliser et former
36:06des non-chercheurs
36:06à la collègue de données,
36:08à l'analyse également de données,
36:10et puis à la valorisation et le partage.
36:14Et ça me fait penser aussi,
36:16ça ne ressort pas
36:18de manière très évidente
36:19dans l'enquête,
36:20mais comme le mentionnait Evelyne,
36:23ça nécessite aussi à savoir
36:26mener une action
36:28à conduire sur du long terme,
36:29puisque c'est un des objectifs
36:30de la recherche d'action participative.
36:32Et puis aussi à évaluer ces processus.
36:34Evelyne, précisément,
36:37que pensez-vous de l'évolution
36:40que connaît la recherche à action
36:42et la recherche participative aujourd'hui ?
36:44On est en besoin
36:46de nouvelles compétences,
36:47justement apportées par ces formations
36:49qui sont elles-mêmes
36:50en évolution constante.
36:53On est aujourd'hui dans ce besoin
36:55d'avoir de nouveaux acteurs,
36:56de nouvelles compétences,
36:57de nouvelles pratiques,
36:58de nouvelles façons de faire ?
37:00Je ne sais pas si c'est des nouveaux acteurs,
37:02parce qu'il y a une très importante
37:05littérature scientifique
37:07sur ces acteurs,
37:08qui sont des intermédiaires.
37:10Mais en tout cas,
37:11en France,
37:12on ne sait pas très bien ce que c'est
37:13les intermédiaires de l'innovation
37:14et donc de la recherche participative.
37:17Et ils sont effectivement,
37:18toutes ces formations
37:19sont des formations
37:20à l'intérieur des projets,
37:22pour être responsable d'un projet,
37:24pas du tout pour avoir
37:25une vision stratégique
37:27sur à quoi va bien pouvoir servir
37:30les résultats de ce projet.
37:32Et donc, c'est à ce niveau-là,
37:33je pense qu'il y a vraiment
37:34un besoin de formation,
37:35parce que si on prend l'exemple
37:37des médiateurs scientifiques,
37:39qui sont, je pense,
37:41ce que les anglo-saxons appellent
37:44des agents de la participation,
37:46pour reprendre la même terminologie
37:48que les agents de l'innovation,
37:53c'est vraiment un changement de posture.
37:55C'est-à-dire que le rôle
37:58de l'intermédiaire,
37:59c'est quelqu'un qui met en lien
38:02des acteurs dans un écosystème.
38:04Et il sait très bien aussi,
38:06il n'a pas une position neutre
38:07comme le médiateur scientifique,
38:09parce qu'il sait très bien
38:10où il faut aller.
38:12Si c'est développement durable,
38:15tous les mots clés que vous voulez,
38:16transition socio-écologique.
38:19En tout cas, voilà,
38:19c'est ça qu'il faut faire.
38:20Il connaît le système
38:22de recherche et d'innovation.
38:24Il connaît aussi l'écosystème
38:26dans lequel on se situe.
38:27Si c'est un problème de santé publique
38:29ou un problème d'environnement,
38:30il faut connaître tous les acteurs du terrain,
38:33comme vous l'avez dit,
38:36de l'écosystème territorial,
38:38en fait, pour pouvoir les faire travailler ensemble
38:40quand il y aura besoin.
38:41Alors, ce n'est pas forcément
38:42une seule personne,
38:43cet intermédiaire-là,
38:45qui connaît tout
38:46et qui a des capacités de réseautage
38:47et qui, en plus,
38:49sait exactement ce que c'est
38:50que les transitions
38:50et où il faudrait aller, tout ça.
38:53Il y a des gens
38:54dont c'est le métier.
38:55On travaille notamment
38:56dans l'équipact
38:57avec une association
38:59qui s'appelle FABLIM,
39:00qui travaille dans les questions
39:02d'agroécologie
39:04au niveau du territoire
39:06près de chez Estelle,
39:07là-bas, en Occitanie.
39:09Mais il y en a aussi
39:10qui sont...
39:11Ça peut être aussi
39:12une association,
39:13par exemple,
39:13de médiation scientifique,
39:15comme TRAC,
39:16qui travaille l'association TRAC,
39:18qui, dans le cadre du projet e-fabrique,
39:20qu'elle a conduit
39:21depuis déjà de nombreuses années.
39:24Mais par contre,
39:25il faut que ces acteurs,
39:27quels qu'ils soient,
39:28aient vraiment conscience
39:29qu'ils évoluent dans un système,
39:31que ce système,
39:31ça s'appelle le Système National
39:33de Recherche et d'Innovation,
39:35et qu'ils sont des partenaires
39:37de ce système,
39:38ou en tout cas,
39:38ils aimeraient devenir
39:39des partenaires de ce système
39:41et pas des agents adjoints
39:44adjoints des chercheurs
39:45pour valoriser
39:47les recherches des chercheurs.
39:49Donc, c'est à ce niveau-là,
39:50je pense que la formation,
39:54il faudrait se situer.
39:55Merci.
39:56Merci, Evelyne.
39:57Estelle, un petit mot pour terminer.
39:58Peut-être un témoignage
39:59sur votre propre posture
40:02de chercheuse,
40:04Evelyne évoquait ça.
40:06Comment est-ce que vous-même,
40:08vous vous positionnez
40:09dans ces relations
40:12de médiation,
40:13d'intermédiation,
40:14et quelles compétences
40:15vous mobilisez ?
40:18Oui, effectivement,
40:19on voit bien que,
40:22vous l'avez vu ce matin,
40:23qu'il faut pouvoir participer,
40:27ou en tout cas coordonner
40:28une recherche participative,
40:30ça nécessite une multitude
40:31de compétences.
40:32Moi, j'ai été formée
40:34à la sociologie classique,
40:35on va dire,
40:38et que j'ai,
40:39à travers certaines méthodes
40:41d'entretien qualitatif,
40:43entretien collectif,
40:44focus group et tout,
40:45que j'ai mobilisé
40:46dans une première partie
40:47de ma formation
40:48et de mon travail.
40:49Et ensuite,
40:50j'ai intégré un projet
40:51de recherche participative,
40:53et là, il a fallu
40:55que je me reforme,
40:56pas en allant faire une formation,
40:58mais moi-même,
40:58en me requestionnant
40:59sur ma posture de chercheuse,
41:01et c'est là que je suis allée
41:03me reformer
41:04sur les grands courants
41:05d'épistémologie participative,
41:08donc je pense
41:10au courant
41:14de tradition démocratique,
41:16en fait,
41:16de dialogue social
41:17et participatif,
41:18au courant de la recherche
41:19intervention, etc.
41:21Et moi-même,
41:23dans cette recherche
41:24action participative,
41:25en fait,
41:27je m'inscrivais
41:28dans la tradition
41:28de la recherche intervention
41:30en tant que chercheuse
41:31qui vient aider,
41:33accompagner un mouvement social,
41:35qui était, par exemple,
41:36en l'occurrence,
41:37un mouvement social
41:38autour de la démocratie alimentaire.
41:39Donc j'ai alimenté,
41:40en fait,
41:41ce groupe,
41:41ce collectif citoyen,
41:43pour s'équiper,
41:46en fait,
41:47justement,
41:47à répondre à ces questions.
41:48Et puis, enfin,
41:50j'ai dû innover
41:52en voyant ce dispositif
41:53participatif
41:55et, justement,
41:56cette question de croisement
41:57des savoirs
41:58et d'asymétrie
41:59de savoir et de pouvoir
42:01dans des processus
42:03participatifs,
42:05pour répondre réellement
42:06à la question de recherche
42:08qui était,
42:08à ce moment-là,
42:09favoriser l'inclusion sociale
42:11de ce lieu
42:12de démocratie alimentaire.
42:14En fait,
42:14je suis allée chercher
42:15dans l'épistemologie,
42:18en fait,
42:18dans le théâtre des opprimés,
42:21avec l'inspiration
42:22de Paolo Frère
42:23et Augusto Boal,
42:25pour vraiment
42:27aller chercher
42:28le dialogue démocratique
42:30et la voix des opprimés,
42:31et donc mettre en place
42:31un dispositif de recherche
42:33qui allait permettre
42:34de mettre à égalité,
42:36en tout cas,
42:37le temps de l'enquête,
42:39mettre sur le même pied,
42:40en tout cas,
42:41cette différence de savoir.
42:43Et aujourd'hui,
42:44il se trouve que donc,
42:46dans mon évolution de carrière,
42:48je suis à la maison
42:49des sciences de l'homme
42:50de Montpellier,
42:51et entre autres missions,
42:53je coordonne un réseau
42:56d'acteurs,
42:56multi-acteurs
42:57sur les recherches participatives.
42:58Et là,
42:58je m'aperçois qu'il y a encore
42:59aussi des compétences
43:01différentes
43:02en animation de réseaux,
43:03en com, etc.
43:05Et donc,
43:05on voit bien
43:06que c'est un peu
43:06le mouton à cinq pattes
43:08quand on est...
43:09Donc voilà,
43:09ça nécessite de faire évoluer.
43:11En tout cas,
43:11on voit que les fiches de poste,
43:13aujourd'hui,
43:14elles sont très denses.
43:17Et par la pratique,
43:18je me rends bien compte,
43:19en tout cas,
43:20qu'une seule personne,
43:21évidemment,
43:22ne peut pas,
43:22n'a pas toutes ces compétences.
43:24En tout cas,
43:24c'est difficile de répondre à toutes.
43:26Merci beaucoup à toutes les deux
43:27pour votre éclairage à distance.
43:30Je propose qu'on termine
43:31cette séquence
43:32avec quelques questions
43:35qui sortiraient de la salle
43:37ou du chat.
43:40Vérena me fera signe,
43:42si c'est le cas.
43:42Est-ce qu'il y a des questions ?
43:45J'ai des gros signes de Lionel Maillot
43:47pour rebondir sur
43:48ce qui vient d'être dit
43:49sur les fiches de poste
43:52et des moutons à cinq pattes,
43:53puisqu'on a travaillé
43:54avec le petit groupe AUC
43:58sur la médiation scientifique,
44:00justement,
44:00sur la question des compétences
44:05de ces postes
44:06à la médiation scientifique.
44:07Et il y a un webinaire
44:09qui est organisé lundi 10 mars,
44:12à 14 heures.
44:14Allez sur le site de l'AUC
44:16pour en savoir plus
44:17et nous rejoindre.
44:19C'est ouvert à tous.
44:23Questions ou réactions ?
44:25Témoignages ?
44:26Commentaires ?
44:29Vérena ?
44:32Rien ?
44:33Si ?
44:38Alors, on a une question
44:38dans le chat.
44:40Comment comptez-vous valoriser
44:41ce travail mené
44:42sur les formations
44:43à l'intermédiation
44:44et les compétences
44:45qui en découlent ?
44:49C'est une bonne question,
44:50merci.
44:52Puisqu'on va en discuter
44:53le 19 mars,
44:56après l'échange.
45:00Déjà, en valoriser
45:04en améliorant
45:07les formations
45:09dans lesquelles on est impliqué.
45:12Estelle vous a parlé
45:12du DEU Co-Recherche
45:14qu'on va lancer à la rentrée.
45:15Mais il y a aussi un master à Caen
45:18et puis une autre formation.
45:20Et puis aussi la formation
45:22du réseau des CREFAD,
45:24le diplôme des hautes études
45:25en sciences sociales.
45:26Puis éventuellement d'autres
45:27dans lesquelles chacun
45:29d'entre nous intervienne.
45:30Il y a un projet de recherche
45:31qui débute,
45:33qui est financé par le fonds
45:35le FDVA
45:36sur la formation à l'améliation
45:38avec l'école de l'améliation d'ailleurs.
45:41Qui n'est pas impliqué dans le projet,
45:43mais qu'on va impliquer bientôt.
45:48Et puis bien sûr,
45:49l'enquête,
45:50on va la faire connaître
45:53par des biais
45:54qu'on n'a pas encore discutés.
45:56Donc je ne peux pas vous en dire plus.
45:58On a une question dans la salle.
46:02Oui, vous avez
46:03beaucoup évoqué,
46:05enfin publié,
46:06sur la question de l'intermédiation.
46:09En revanche, ce matin,
46:10on n'a pas vraiment
46:12défini l'intermédiation
46:13par rapport tout simplement
46:14à la médiation.
46:15Et je pense que pour l'Assemblée
46:17devant laquelle on se trouve
46:19aujourd'hui,
46:19ce serait quand même intéressant
46:21de bien marquer finalement
46:24les points communs
46:24et surtout les différences
46:25sur le point de vue de la posture,
46:28sur les attendus,
46:29les enjeux
46:29et tout simplement
46:30les définitions que vous donnez.
46:32Je pense que ça vaut le coup maintenant.
46:37Oui, volontiers.
46:39Avec une petite restriction,
46:40c'est qu'il y a des conceptions théoriques
46:43et de la réalité du terrain.
46:46Vous l'avez bien dit
46:47tout au long de la matinée.
46:50Et puis on l'a observé
46:51dans le cadre de notre groupe de travail,
46:54puisqu'il y a quand même
46:54deux centres de culture scientifique et technique.
46:57Et moi, j'ai travaillé en plus
46:58sur le Dôme depuis sa création.
47:00Donc voilà, je connais un peu la question.
47:03Donc la médiation scientifique,
47:05c'est plus que c'était
47:06dans les définitions antérieures,
47:08qui était vraiment de la vulgarisation
47:11très descendante.
47:13Donc voilà.
47:14Et par contre, l'intermédiation,
47:16je pense que ce qui est très important
47:18à prendre en compte,
47:18c'est ce que j'ai déjà dit tout à l'heure,
47:20c'est que la médiation,
47:22je pense que c'est souvent
47:25dans les projets de recherche participative,
47:28considéré soit comme un outil,
47:30la recherche participative
47:32est considérée comme un outil de médiation,
47:34donc de diffusion,
47:35de vulgarisation des savoirs,
47:36même si ce n'est pas la même manière
47:38que quand on faisait des conférences
47:40au Palais de la Découverte.
47:43Par contre, c'est un moyen.
47:45Or, dans la vision de l'intermédiation,
47:49la recherche participative,
47:50ce n'est pas un moyen,
47:52ce n'est pas une fin.
47:53C'est-à-dire que c'est l'inverse en fait.
47:55Et la posture de l'intermédiaire,
47:57c'est quelqu'un qui est un intermédiaire
48:00de l'innovation,
48:01donc il n'est pas juste dans un projet.
48:03C'est ce que vous avez raconté,
48:04Estelle, de manière un peu plus concrète.
48:09Il n'est pas que dans un projet,
48:10ça peut être un gestionnaire de projet,
48:12ça peut être un médiateur de conflits,
48:15mais c'est surtout une organisation
48:19avec des gens qui ont des compétences complémentaires
48:22ou plusieurs organisations
48:23ou un service,
48:24à l'INRA par exemple,
48:25on a un service dans lequel
48:27il y a au moins un agent intermédiaire,
48:31et qui a pour mission
48:34de mettre en place toutes les mises en lien
48:37depuis le diagnostic finalement d'un problème
48:42jusqu'à sa solution.
48:44C'est une vision systémique
48:46en fait de ce qu'est l'innovation.
48:48Et de l'innovation,
48:49que ce soit l'innovation
48:50avec de la recherche participative
48:52ou l'innovation avec plus traditionnelle,
48:54avec la création d'une voiture par exemple.
48:57Il y a des agents intermédiaires partout
48:59dans l'innovation
49:00parce qu'il faut que tout ça s'articule
49:05pas seulement au niveau de la fabrication
49:08de l'invention d'un objet,
49:10mais aussi de la transformation de la société
49:12pour que cet objet soit utilisé,
49:13cette innovation soit utilisée.
49:15La voiture électrique,
49:16il faut des politiques publiques,
49:19il faut que les consommateurs
49:20aient envie d'avoir une voiture électrique,
49:22il faut qu'il y ait des prises électriques dans les routes,
49:24enfin bon tout ça.
49:25Et ça, là il y a besoin d'intermédiaires
49:28ou d'intermédiations en tout cas
49:30à tous ces niveaux-là pour que ça se mette en place.
49:32Et si ça ne se met pas en place,
49:33il n'y aura jamais de voiture électrique
49:35et il y aura toujours des voitures à pétrole dans 50 ans.
49:38Donc c'est pour ça que c'est très vaste.
49:42Sarah ?
49:43Oui peut-être pour rebondir,
49:45mais mon collègue pourra peut-être rebondir
49:47sur la question de médiation à l'ancienne
49:50ou en évolution.
49:53Je dirais que de notre côté,
49:55on voit, je ne sais pas du coup si on fait,
49:57enfin pour la partie recherche participative,
50:01on avait une personne qui faisait de l'intermédiation
50:04en tant que telle.
50:06Mais moi je conçois aussi la médiation
50:09vraiment comme un rôle de faiseur de pont
50:12entre différents mondes.
50:15Et ces ponts-là en fait,
50:18nous on ne cherche pas à mettre en lien
50:20avec forcément avec du grand public
50:23comme c'est le cas dans des musées
50:24ou dans des centres de culture scientifique.
50:27Mais je l'ai dit tout à l'heure,
50:29avec plutôt les mondes de la recherche,
50:32des journalistes et puis des décideurs.
50:35Et en fait, notre rôle pour la médiation,
50:38c'est plutôt de faire en sorte
50:41de créer les conditions pour cette rencontre,
50:45de faire en sorte que chacun entre...
50:48Alors les conditions,
50:50elles sont aussi d'avoir une ambiance sympathique,
50:53on le disait tout à l'heure.
50:56Et permettre de faire en sorte
50:58que chacun entre en empathie avec l'autre,
51:00donc que chacun reste bien dans sa posture,
51:02un chercheur reste le chercheur,
51:03le décideur reste le décideur,
51:06mais qu'ils comprennent la manière
51:07dont l'autre agit
51:13et du coup ce qu'il peut attendre de lui finalement.
51:17Et donc voilà, le rôle de médiation pour moi,
51:19c'est davantage de créer les conditions
51:21pour que cette rencontre puisse avoir lieu
51:23et que ces liens puissent se tisser entre les autres,
51:26chacun des acteurs.
51:27Et Guillaume ?
51:28Oui, alors pour être un petit peu à contresens,
51:31on aime beaucoup ça chez nous,
51:33il faut encore de la vulgarisation.
51:34Certes, le métier de la médiation a évolué,
51:37certes les besoins ont changé
51:40et les chercheurs s'emparent de plus en plus
51:42de ce travail-là,
51:44parce qu'il y a du travail de fait dans les universités,
51:45c'est génial,
51:46mais le public a aussi des attentes
51:49de compréhension des sujets.
51:51Alors c'est peut-être pas notre rôle
51:53de leur faire comprendre les sujets,
51:54c'est peut-être pas notre rôle
51:55d'apporter les connaissances,
51:56mais ne serait-ce que de leur montrer
51:57qu'ils peuvent les acquérir.
51:59Souvent, quand ils viennent chez nous,
52:00ils viennent parce que la thématique de l'expo,
52:02par exemple, va les intéresser.
52:04Ils veulent apprendre des choses sur ce sujet-là,
52:06il y a quand même cette démarche-là
52:07qui existe encore.
52:08Bon, j'ai envie de dire,
52:09on a la chance au pavillon des sciences
52:11d'avoir un public qui vient maintenant
52:12s'en s'occuper de savoir
52:13quel est le sujet de l'expo qu'il vient voir.
52:15Et ça, c'est une chance,
52:16ça prouve que ce truc-là a marché.
52:18Ils viennent parce qu'ils ont compris
52:19qu'à cet endroit-là,
52:20ils pouvaient comprendre des trucs, échanger,
52:23apporter dans l'échange qu'on a nous,
52:25même si ce qu'ils vont nous dire
52:27ne nous servira pas nous
52:28dans un sujet de recherche,
52:29en l'occurrence comme ça pourrait être le cas
52:30dans un expo ou dans un chercheur à la ferme
52:33dans d'autres dispositifs.
52:36Ils vont quand même avoir besoin,
52:38ils ont encore cette appétence,
52:39cette envie de venir chercher de la connaissance.
52:42Et ce qu'il y a de plus étonnant,
52:43je dirais à l'heure actuelle,
52:44c'est en ayant déjà les connaissances
52:46ou en étant persuadés de les avoir,
52:48on a des publics, je trouve,
52:50avec des savoirs très morcelés,
52:53très pointus dans des sujets,
52:54parce qu'on a accès maintenant à l'information,
52:56on a accès facilement à de l'information scientifique,
53:00mais sans forcément faire le lien
53:02avec l'ensemble des connaissances générales,
53:04scientifiques ou pas scientifiques,
53:06et puis sans se poser aussi
53:08la question de la démarche,
53:08de ce que c'est que la démarche scientifique.
53:10On est là aussi un peu pour les interroger là-dessus,
53:12et leur dire, voilà, le chercheur,
53:13ce n'est pas juste quelqu'un
53:14qui à un moment dit qu'il sait ce qu'il sait
53:15parce qu'il sait ce qu'il sait,
53:17mais c'est parce qu'il a travaillé,
53:18parce qu'il a une démarche particulière,
53:20il s'appuie sur le travail de ses pairs,
53:21etc., etc., etc.
53:23Alors, on ne va pas le dire comme ça,
53:24mais on a aussi ce rôle-là,
53:26et on a encore ce rôle de vulgarisation,
53:28et je vais le dire encore une fois,
53:30dans le mauvais sens du terme,
53:32presque de plus en plus,
53:33parce qu'il y a 20 ans en arrière,
53:35quand on nous demandait
53:36quel niveau de texte ou de discours
53:38on avait quand on écrivait une expo,
53:40c'est un mauvais exemple,
53:41mais c'est un exemple quand même.
53:42On disait, allez, si on s'adresse à des cinquièmes,
53:44on s'adresse peut-être aux adultes.
53:46Maintenant, je pense que si on s'adresse à des CMA,
53:50peut-être certains adultes comprennent.
53:53Et j'exagère, volontairement,
53:55mais sur certains sujets, on en est là.
53:59Bon, écoutez, on termine sur cette petite boutade
54:04provocatrice légèrement.
54:07Vous allez avoir le temps d'en discuter
54:09pendant le déjeuner,
54:09pour ceux qui sont à Dijon du moins.
54:11Merci, Evelyne et Estelle,
54:12d'avoir participé à distance.
54:14Merci à toutes celles et à tous ceux
54:16qui ont suivi cette matinée,
54:18également à distance.
54:20Dans quelques instants, c'est le déjeuner.
54:22Vos estomacs doivent le réclamer ardemment.
54:25Juste avant, je voudrais que viennent ici
54:28et se présentent les animatrices.
54:31Ce sont des animatrices
54:32des trois ateliers de cet après-midi.
54:34Donc, Karine et Albanne pour l'atelier 1.
54:38Isabelle pour l'atelier 2.
54:40Djamila pour l'atelier 3.
54:43Vous avez très exactement 20 secondes chacune
54:47pour présenter le sujet de votre atelier
54:52et attirer les participants cette matinée.
54:59Merci.
55:00Donc, Karine et Albanne,
55:01on vous accueille ici même,
55:03dans cet auditorium,
55:05de 14h30 à 16h30
55:08pour un atelier Théâtre Forum.
55:11Mais pas que.
55:12Pour vous présenter aussi le Living Lab,
55:16donc une expérimentation
55:17à laquelle nous participons en tant que coordinatrice.
55:20Donc, on représente aujourd'hui un Living Lab
55:23qui travaille sur les relations élues scientifiques
55:28avec le citoyen, bien évidemment, dans le triptyque,
55:30et puis savoir comment est-ce que la connaissance
55:34académique ou non académique
55:36peut alimenter la décision locale-territoriale.
55:40Ça, c'est l'objet du Living Lab.
55:42Et l'atelier en deux mots.
55:45Donc, effectivement,
55:46merci Estelle d'avoir spoilé notre atelier
55:49puisqu'en fait, effectivement,
55:51c'est un Théâtre Forum.
55:53Donc, on présentera
55:55qu'est-ce que c'est que le Théâtre Forum,
55:56en quoi ça peut être utile aux médiateurs
55:58ou aux intermédiateurs scientifiques.
56:01Et puis, on discutera,
56:04on jouera une scène
56:05et on pratiquera pour faire la démonstration de ce que c'est.
56:10Atelier 1, ici même,
56:11tout à l'heure, 14h30, ça dure deux heures.
56:13Le Living Lab en question,
56:14ça s'appelle l'Esprit des sciences.
56:15Il est initié par la Fondation Charpac.
56:18Donc, vous connaissez la main à la patte.
56:20Isabelle, atelier 2.
56:22Très rapidement, sur la médiation des futurs,
56:24qui a été l'objet thématique du cycle 2024
56:28de l'École d'adaptation
56:29pour les rencontres professionnelles
56:30que nous organisons mensuellement.
56:35Donc, à l'issue de ce cycle,
56:37l'ensemble des participants,
56:39nous avons décidé de voir
56:40quelles étaient les suites que nous pouvions apporter.
56:42Donc, essayer de filer un peu
56:44tout ce qui a été apporté au fil de ces rencontres.
56:46Et donc, on vous propose, cet après-midi,
56:48de continuer sur ce travail
56:50et de voir ce qui pourrait en sortir.
56:53Et Jamila ?
56:54Alors, encore plus rapidement.
56:56Donc, l'atelier 3, donc, au deuxième étage,
57:00salle 26.
57:01On va s'intéresser à l'espace de médiation,
57:05l'espace du médiateur,
57:07donc, qui fait suite aux études
57:10que je mène actuellement à Universcience.
57:12Et donc, comme je souhaiterais,
57:15à l'issue de cette étude,
57:17que cela donne lieu à un atelier
57:19ou au moins à une réflexion,
57:22je vous propose de venir avec moi
57:24pour commencer à co-construire cet atelier.
57:2714h30, donc, rendez-vous dans les trois salles
57:29pour les trois ateliers différents.
57:31Et puis ensuite, retour dans l'amphi
57:32pour la synthèse et la conclusion de la journée.
57:35Ce sera vers 16h15, 16h30.
57:38Je vous souhaite une bonne suite de journée
57:40et à bientôt.

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