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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00Il est 11h, bonjour, on est très heureux de vous accueillir en ce dimanche avec
00:00:04Mickaël Dorian qui va m'accompagner pour ce Mini-News Week-end. Bonjour Mickaël.
00:00:07Bonjour Thierry, bonjour Artiste.
00:00:09J'ai envie de vous avoir à mes côtés, vous connaissez l'émission 11h-13h, 2h pour se poser, pour décrypter, analyser et débattre.
00:00:15Je vous présente notre équipe du dimanche dans quelques instants mais tout de suite le sommaire de cette première partie.
00:00:20A la une, on va commencer par cette violence au quotidien qui gangrène notre vie
00:00:25avec deux exemples très révélateurs de ce qui se passe chez nous en France en 2025
00:00:29car Marseille, tout d'abord, c'est un ado de 15 ans qui a été poignardé à mort par un autre adolescent du même âge
00:00:34qui a ôter Ben Mohamed, président de Marseille en colère, sera notre invité.
00:00:38Et puis on évoquera aussi cette nouvelle technique d'intimidation des dealers, cela s'appelle la jambisation.
00:00:44La méthode est simple, elle consiste à tirer dans les jambes d'autres trafiquants avec Antoine Defond bien sûr
00:00:49et encore la fameuse guerre des territoires.
00:00:52Dans le Mini-News, on reviendra sur les défilés hier à l'occasion de la journée des droits des femmes
00:00:57et notamment sur celui de Paris, une marche féministe en ordre dispersé.
00:01:01Hélas, c'est le moins qu'on puisse dire, on était loin des défilés unitaires
00:01:05alors qu'il ne devrait pas y avoir de débat.
00:01:07Certaines femmes n'étaient pas les bienvenues, on va vous raconter tout cela.
00:01:10Enfin, on reviendra sur cette une du journal du dimanche avec ce titre
00:01:14« À guerre en Ukraine, la surenchère de la peur »
00:01:17Emmanuel Macron multiplie les déclarations, l'analyse de Jules Torres.
00:01:21Voilà pour notre menu de cette première heure.
00:01:24Actualité, vous le constatez, assez chargée en ce dimanche
00:01:27mais tout de suite, on fait un tour complet de l'information avec vous, Mickaël.
00:01:30Oui, et prudence, si vous êtes dans le sud de la France,
00:01:33trois départements sont toujours en vigilance orange aujourd'hui pour vents violents.
00:01:37Il s'agit de l'Hérault, la Haute-Garonne et le Tarn.
00:01:40Les rafales pourraient atteindre les 120 km heure.
00:01:43Dans l'actualité également, le procès de l'enseignant Dévahel s'ouvre demain dans le Val d'Oise.
00:01:48Elle est accusée d'avoir régulièrement humilié la collégienne de 11 ans
00:01:52qui a mis fin à ses jours en 2019.
00:01:54L'enseignante, qui lors de ce procès n'est pas poursuivie pour homicide involontaire,
00:01:58continue de nier toute forme de harcèlement.
00:02:01Et puis la tension monte entre la Chine et Taïwan.
00:02:03Pékin menace les séparatistes de, je cite,
00:02:06« resserrer le nœud coulant autour de l'île ».
00:02:08L'armée chinoise s'est adressée aux partisans de l'indépendance.
00:02:11« Si vous persistez à prendre la mauvaise direction,
00:02:13vous rencontrerez une impasse », a déclaré son porte-parole.
00:02:16Pourtant doté de son propre gouvernement depuis 1949,
00:02:19Pékin considère toujours Taïwan comme une partie de son territoire.
00:02:23Merci beaucoup Michael.
00:02:24Et on vous retrouve à 11h30.
00:02:26Absolument.
00:02:27Présentation de notre équipe du dimanche, Michael.
00:02:29Naïma M. Fadel, fidèle de l'émission.
00:02:30Bonjour Naïma.
00:02:31Ravie de vous retrouver ce dimanche.
00:02:33Karima Brick, fidèle également.
00:02:35Bonjour Karima.
00:02:36Bonjour Thierry.
00:02:37Cécile Delosier, communicante en politique.
00:02:39Bonjour Cécile.
00:02:40Bonjour.
00:02:41Nathan Devers.
00:02:42Bonjour Thierry.
00:02:43Bonjour.
00:02:44Vous allez bien ?
00:02:45Très bien et vous ?
00:02:46Très bien et vous ?
00:02:47Très bien et vous ?
00:02:48Très bien et vous ?
00:02:49Très bien et vous ?
00:02:50Très bien et vous ?
00:02:51Très bien et vous ?
00:02:52Très bien et vous ?
00:02:53Très bien et vous ?
00:02:54Très bien et vous ?
00:02:55Très bien et vous ?
00:02:56Très bien et vous ?
00:02:57Très bien et vous ?
00:02:58Très bien et vous ?
00:02:59Très bien et vous ?
00:03:00Très bien et vous ?
00:03:01Très bien et vous ?
00:03:02Très bien et vous ?
00:03:03Très bien et vous ?
00:03:04Très bien et vous ?
00:03:05Très bien et vous ?
00:03:06Très bien et vous ?
00:03:07Très bien et vous ?
00:03:08Très bien et vous ?
00:03:09Très bien et vous ?
00:03:10Très bien et vous ?
00:03:11Très bien et vous ?
00:03:12Très bien et vous ?
00:03:13Les marins-pompiers sont appelés pour un blessé par arme blanche.
00:03:16Ils interviennent dans le quartier de la Calade, un quartier populaire du nord de Marseille.
00:03:21La victime a reçu un coup de couteau à la gorge.
00:03:23Elle est transportée à l'hôpital en arrêt cardio-respiratoire.
00:03:27Selon des sources policières, il s'agit d'un adolescent de 15 ans né en 2009 en
00:03:31Russie.
00:03:32Il réside dans le 15e arrondissement de Marseille.
00:03:34Malgré les soins prodigués en réanimation, l'adolescent succombe à ses blessures dans
00:03:39la nuit de vendredi à samedi.
00:03:41La police dénonce la banalisation de l'usage des couteaux dans l'Eric-Centre-Jeune.
00:03:45Aujourd'hui, on voit tous les jours en France des gamins, des individus qui meurent sous
00:03:50les coups de couteau de personnes qui n'hésitent plus à les utiliser.
00:03:55Donc on a cette ultra-violence, on a malheureusement cet usage du couteau aujourd'hui qui s'est
00:04:00totalement démocratisé alors qu'il y a 40 ans c'était des coups de poing, aujourd'hui
00:04:04c'est des coups de couteau.
00:04:05Et malheureusement, un coup de couteau ça a tendance à faire mourir plus de personnes
00:04:10qu'un coup de poing.
00:04:11Le suspect du coup de couteau s'est rendu à la police, lui aussi est âgé de 15 ans
00:04:16et est né en 2009, et selon des sources policières, il est de type africain et a été placé
00:04:21en garde à vue.
00:04:22Une enquête a été ouverte et confiée aux policiers de la division de la criminalité
00:04:25territoriale.
00:04:26Naïm M.
00:04:27Fadel, 15 ans, règlement de compte à 15 ans avec encore une fois le fameux couteau.
00:04:36Oui, bien sûr, ça continue.
00:04:40Comment voulez-vous que ce phénomène s'arrête quand réellement il n'y a pas de sursaut
00:04:47au niveau des pays face à cette violence des jeunes, cette violence des mineurs ? A
00:04:55plusieurs reprises, les spécialistes en ont parlé, les travailleurs sociaux en ont parlé,
00:05:00le docteur Maurice Berger en parle, cette banalisation effectivement de l'utilisation
00:05:05des couteaux.
00:05:06Dernièrement, je crois que j'ai vu pour un mauvais regard, juste un mauvais regard,
00:05:11et un gamin a été poignardé.
00:05:13Donc moi j'attends de notre pays qu'il y ait un sursaut, unanime, en s'attaquant
00:05:19à ce phénomène lié notamment à cette violence des mineurs.
00:05:23On tergiverse encore en se demandant si on ne va pas, notamment au niveau des établissements
00:05:28scolaires, vérifier si les gamins n'ont pas des couteaux dans leur sac.
00:05:34C'est-à-dire qu'on passe notre temps à discutailler, si je puis dire, alors que
00:05:38le phénomène est extrêmement drâte, important.
00:05:41Oui, moi c'est un phénomène que j'ai connu, notamment quand j'étais conseillère
00:05:48à la région Île-de-France, j'ai pu voir que c'était un phénomène lié, notamment
00:05:52à ce phénomène qui existait surtout en Île-de-France, dans les zones.
00:05:59On a fait aussi des rencontres autour de cette question.
00:06:03Maintenant, malheureusement, c'est Marseille, mais c'est d'autres villes aussi.
00:06:07Oui, on parle de Marseille, mais ça touche au phénomène.
00:06:09En Or et Loire, où ce phénomène commence d'une manière extrêmement grave, mais je
00:06:13ne sens pas vraiment aujourd'hui une prise de conscience qui fait qu'à un moment, tous
00:06:19ensemble, quels que soient les domaines d'intervention, il y a un élan sur ce phénomène-là, notamment
00:06:25au niveau des parents, des enseignants, des travailleurs sociaux.
00:06:28Aujourd'hui, on sent qu'on reste un peu extrêmement faibles sur ces questions-là.
00:06:34Et Nathan, j'ai l'impression qu'on fait toujours les mêmes débats et que ce genre
00:06:37d'acte se reproduit et se reproduit et se reproduit avec des jeunes, à 15 ans.
00:06:43On a l'impression que ça fait partie de notre vie, et c'est ce que je disais d'ailleurs
00:06:48dans mon sommaire, cette violence au quotidien, à laquelle on ne devrait pas s'habituer.
00:06:52Malheureusement, c'est notre quotidien.
00:06:53Oui, bien sûr.
00:06:54Il y a le fameux dicton sur la lune et le doigt.
00:06:58Est-ce qu'il faut regarder la lune ou est-ce qu'il faut regarder le doigt qui montre la
00:07:00lune ? Je crois qu'il en est un petit peu de même quand on parle des couteaux.
00:07:03Le couteau, par définition, c'est une arme qui se trouve absolument partout.
00:07:09Nous avons toutes et tous dans nos cuisines respectives.
00:07:12Donc, le sujet, à mon avis, n'est pas tellement l'instrument que la culture entourant cet
00:07:17instrument.
00:07:18Les jeunes scouts utilisent tous des couteaux, ils en ont tous.
00:07:21Donc, le sujet est là.
00:07:23Et comment se fait-il qu'une certaine culture de la violence, d'une forme de virilité plus
00:07:32que toxique, de virilité criminelle, arrive à se répandre chez des jeunes qui sont en
00:07:36très jeune âge, notamment dans un certain nombre de quartiers ?
00:07:39Face à cette question, il y a évidemment plusieurs volets qu'il faut aborder.
00:07:42Un des volets, à mon avis, qui est central, c'est précisément de noter que quand on
00:07:47parle de la délinquance de plus en plus juvénile, il faut voir que très souvent, pas toujours,
00:07:51mais très souvent, cette délinquance, elle a lieu, elle est structurée, elle est organisée
00:07:56par des mafias, des mafias de trafiquants de drogue qui précisément font exprès de
00:08:01recruter des jeunes, des très très jeunes, 14, 15 ans, à qui ils vont proposer des salaires
00:08:06mirobolants, enfin mirobolants de 3 000 euros, dans des familles souvent où les parents
00:08:13ne touchent absolument pas ce genre de salaire et sont en difficulté sociale, donc ça vient
00:08:16réduire l'autorité parentale, et à partir de là, viennent signer une sorte de contrat
00:08:20faustien avec les jeunes, nous te recrutons, on te donne du travail, avec des horaires
00:08:26précis, des missions, et puis le parcours de la violence, de la criminalité grandit.
00:08:31Je crois que face à la réalité de ces mafias, il y a parfois un regard de complaisance,
00:08:37voire parfois de valorisation, sinon de la violence directe, du moins de la drogue telle
00:08:44qu'elle est brassée, telle qu'elle est vendue, etc.
00:08:46Et donc à partir de là, en effet, on parle très souvent des règlements de compte, du
00:08:51climat de violence qui peut s'emparer de certains quartiers à Marseille, et pas spécifiquement
00:08:55Marseille, il ne faut pas pointer du doigt uniquement cette ville, je crois que c'est
00:08:58un élément explicatif important.
00:08:59Et nous sommes avec Kaouter Ben Mohamed, je voulais absolument avoir Kaouter avec nous
00:09:05qui est présidente de Marseille en colère, bonjour Kaouter, vous êtes donc président
00:09:10de l'association Marseille en colère, quand est-ce que je pourrais baptiser votre association
00:09:14Marseille Solutions ? Lorsque malheureusement nous n'aurons plus
00:09:18à traiter ce type de drame comme tant d'autres à Marseille et ailleurs, je remercie les
00:09:22personnes qui sont présentes sur le plateau pour inciter sur le fait que ce n'est pas
00:09:24un épiphénomène marseillais, mais qu'il s'agit bien de violence au pluriel et de
00:09:28violence notamment sociétale, qui nous amène de plus en plus malheureusement à débattre
00:09:33et à commenter des drames qui sont commis par de jeunes enfants, des adolescents, pour
00:09:37lequel il n'y a que des débats télévisés, il n'y a que des réactions politiques sur
00:09:42Twitter lorsque ça se produit, alors que c'est un drame pour celui qui est tué, pour
00:09:46la famille de celui qui est tué, mais c'est aussi un drame à 13 ans de devenir un assassin
00:09:50et de passer la moitié de sa vie en prison, y compris pour ses parents qui ont mis ses
00:09:53enfants au monde, parce que nul parent, je parle en tant que mère, je parle en tant
00:09:58qu'éducatrice spécialisée, ne met un enfant au monde pour qu'il ait ce destin,
00:10:01qu'il soit tué ou qu'il devienne lui-même meurtrier, et qu'aujourd'hui malheureusement
00:10:05nous manquons de solutions, comme vous venez de me le proposer, mais ces solutions doivent
00:10:08être politiques, c'est un système global, vous savez, quand on grandit dans la violence,
00:10:13c'est très difficile de sortir de soi autre chose que de la violence, moi je suis une
00:10:16ex-travailleuse sociale et quand j'ai commencé il y a 30 ans, il y avait déjà des coûts
00:10:19budgétaires extraordinaires qui n'étaient pas tolérables, et aujourd'hui quand on
00:10:23voit qu'à Marseille par exemple, ne serait-ce que pour la recherche d'emplois, pour l'accompagnement
00:10:27des jeunes à la mission locale, donc des jeunes de moins de 25 ans, il y a eu une
00:10:31coupe budgétaire de la part du conseil régional, je crois qu'il y a de 500 000 euros et qui
00:10:35correspondent à 3500 postes, quand aujourd'hui les jeunes n'ont plus les moyens d'être
00:10:39accompagnés, quand l'école est en souffrance, quand les personnes qui vivent ces précarités
00:10:43ne comprennent pas pourquoi elles les vivent, ces isolements, ces emplacements géographiques
00:10:46notamment, notamment pour l'accès à la formation à l'école, quand toutes ces
00:10:49personnes qui payent des impôts, qui payent beaucoup d'impôts, parce que nous sommes
00:10:53le pays qui paye le plus d'impôts en Europe, ne comprennent pas comment est utilisé cet
00:10:57impôt puisque tous les domaines publics, l'école, la santé, la police, la justice,
00:11:04tous ces secteurs sont en difficulté. Donc aujourd'hui, si nous avons besoin de quelque
00:11:08chose, ce n'est pas d'une réaction de nos politiques sur Twitter ou sur des plateaux
00:11:11télé, nous avons besoin que ces politiques, et je l'ai fait à plusieurs reprises notamment
00:11:14sur votre antenne et j'ai même interpellé le président de la République à plusieurs
00:11:17reprises, il s'agit d'un plan Marshall, je suis désolée, je ressors toujours cette
00:11:23expression parce que c'est la réalité, c'est ce qui correspond, on ne réglera
00:11:26aucun problème sur un mandat, il est nécessaire d'avoir tous les politiques autour de la
00:11:30table et tous les ministères concernés, celui de l'éducation, celui de la formation,
00:11:36celui du logement, celui bien sûr de la justice et de l'intérieur, mais si on ne prend que
00:11:44la porte et la solution de la répression, on ne s'en sortira jamais, vous avez dit
00:11:49le mot magique, solution, il faut accompagner ces jeunes qui sont bien définitivement...
00:11:53Je rêverais de vous interroger avec Marseille Solutions, Cahoutère, évidemment !
00:11:58Vous savez, depuis la création de cette association il y a six ans et demi, aujourd'hui je ne
00:12:02suis plus éducatrice spécialisée, j'accompagne les personnes qui sont en mal logement ou en
00:12:07absence de logement suite au drame de la rue d'Aubagne qui a coûté la vie à huit
00:12:10personnes il y a six ans et demi, tout à coup on me dit, madame vous savez Cahoutère,
00:12:15ça fait six ans maintenant il faudrait que tu changes de nom, j'adorerais, j'adorerais
00:12:18et j'y réfléchis souvent avec les personnes qui sont concernées, qui font partie de Marseillais
00:12:21en colère, mais malheureusement encore une fois, d'actualité en actualité, de réalité
00:12:28de terrain en réalité de terrain, je n'ai malheureusement aujourd'hui pas la possibilité
00:12:33et en tout cas pas la volonté de changer de nom parce qu'il n'y a aucune solution
00:12:37qui nous est proposée, nous n'avons aucun accompagnement aujourd'hui pour proposer
00:12:41des solutions.
00:12:42Restez avec nous Cahoutère, restez avec nous parce que je voudrais qu'on écoute également
00:12:47mes autres invités, Cécile et Karima, Cécile Delosier, Cahoutère vous voyez elle est très
00:12:52immobilisée, c'est pour ça que je voulais qu'elle participe à ce débat et ce n'est
00:12:55pas la première fois que je l'invite sur ce plateau, elle parle de plan Marshall parce
00:12:58que c'est vrai, ce type de débat on en a eu combien sur ce plateau, combien, j'ai
00:13:02l'impression qu'il se multiplie de plus en plus.
00:13:04Il se multiplie et la mort d'un jeune de 15 ans ne peut que susciter notre indignation,
00:13:10vous entendez sa voix pleine de colère et de sensibilité et d'émotion mais on est
00:13:16touchés par ça.
00:13:17Je voudrais attirer votre attention sur un point, c'est que quand les jeunes se tuent
00:13:21entre eux, les jeunes se tuent entre eux, quand il y a une confrontation avec les forces
00:13:27de l'ordre, il y a des émeutes qui prennent une ampleur nationale, est-ce que vous voyez
00:13:31la différence ? Alors que c'est tout aussi choquant, un enfant de 15 ans qui meurt c'est
00:13:36inadmissible, ça ne peut susciter que notre indignation, ça ne peut que nous révolter
00:13:41et pourtant un jeune a tué un autre jeune et on n'est là qu'à déplorer et il n'y
00:13:46a pas d'émeute.
00:13:47Quelle conclusion on peut tirer de ça ? C'est que dès qu'il y a les forces de l'ordre,
00:13:54à ce moment-là ils sont manipulés et là tout à coup on déclenche les émeutes, etc.
00:13:58Je trouve ça incroyable de voir cette différence parce que tous les jours ils meurent malheureusement
00:14:01des jeunes.
00:14:02Et vous avez raison, Karima.
00:14:04La mort d'adolescent de 15 ans c'est absolument insupportable, ce sont des drames absolus
00:14:12on parle d'une partie de cette génération qui est littéralement fauchée dans la fleur
00:14:16de l'âge, donc on ne peut pas accepter ça comme société.
00:14:18Je pense qu'il y a différentes choses, en fait il y a tout le problème de la violence
00:14:24extrême liée au narcotrafic, ça c'est un vrai sujet où effectivement vous allez
00:14:30avoir des réseaux qui vont recruter des mineurs, il va y avoir toute la question évidemment
00:14:37de l'argent, de cet attrait monétaire, il y a aussi cette pression, donc ça on voit
00:14:42que les solutions pour contrer le problème, il y a tout ce qui entoure la lutte au narcotrafic.
00:14:48Ensuite, je dirais, il y a aussi le volet de cette ultra-violence chez les jeunes aujourd'hui,
00:14:55une ultra-violence morale, psychologique, physique et qui va même jusqu'à tuer.
00:15:01Donc quand je parle de cette violence psychologique, c'est tout ce qui est en lien disons avec
00:15:07le harcèlement scolaire, la pression donc des jeunes qui ne savent plus trop comment
00:15:10se défendre aujourd'hui, ça, ça fait partie du problème et l'ultra-violence qui va être
00:15:15banalisée voire même glorifiée, une espèce de culture du gangster où on va même montrer
00:15:22des armes, on va se partager des choses comme ça sur les réseaux sociaux, donc ça c'est
00:15:26un vrai sujet et la réponse pénale à tout ça, rappelez-vous dans l'affaire d'Elias
00:15:32par exemple, c'était pas, on parle de couteaux, non, on parlait d'une machette pratiquement,
00:15:37une hachette où on faisait des couteaux, si vous avez vu certaines images à quoi ça
00:15:41peut ressembler, on est complètement vraiment à un autre niveau de violence et de barbarie
00:15:48et à quel point il peut y avoir des problèmes dans le suivi judiciaire, donc des fois il
00:15:52y a des sanctions qui sont apposées et le suivi n'est pas là, donc des personnes, des
00:15:57jeunes qui devraient être soit dans des centres fermés, pas seulement éducatifs
00:16:02où on fait, vous savez, des petites activités, il y a un vrai sujet là aussi, mais on pourra
00:16:08en reparler parce que c'est un très vaste sujet, mais la réponse pénale, non, elle
00:16:12n'est pas adéquate du tout.
00:16:13Kaouter, un dernier mot très rapide pour refermer ce chapitre, on vous réinvitera évidemment
00:16:19sur ce plateau, un dernier mot très rapidement Kaouter.
00:16:23J'entends vous éviter de parler de narcotrafic et de réponse pénale, sauf que ce n'est
00:16:27pas le cas de ce jeune-là, il est dramatique les jeunes de 15 ans, je termine madame parce
00:16:32que j'ai quelques secondes et après vous pouvez vous faire une autre débat s'il vous
00:16:35plaît.
00:16:36Ce que je disais c'est qu'en fait ce qui est dramatique c'est aussi à 15 ans, à
00:16:4113 ans de devenir tueur, malgré soi, parce qu'encore une fois on n'est pas nés tous
00:16:45pour devenir tueur, c'est les conditions, c'est sociétal, c'est dans quoi vivent
00:16:49ces jeunes.
00:16:50Ils n'ont plus de mots pour se défendre, il n'y a plus de lieu, il n'y a plus d'adultes
00:16:54référents, il n'y a plus de police de proximité, il n'y a plus d'éducateurs, les mères
00:16:58célibataires notamment sont livrées à elles-mêmes et elles doivent tout mener de front, tous
00:17:01les combats, celui de remplir le frigo, de payer les factures, d'éduquer les enfants,
00:17:04de les accompagner, et là l'État est absent parce qu'aujourd'hui on a besoin d'un
00:17:08réel accompagnement sur des décennies, parce que moi ce que j'aimerais un jour Thierry
00:17:13c'est que vous m'invitiez pour parler des solutions que nous pouvons mettre en place
00:17:16en amont.
00:17:17Vous avez présenté d'ailleurs à quand, à quand je vous présente comme responsable
00:17:20de Marseille Solutions.
00:17:21En amont pour que nous n'ayons plus à commenter des dragues comme celui-ci, qui sont tragiques
00:17:25encore pour ceux qui les subissent et ceux qui les commettent, mais que nous puissions
00:17:28offrir aux enfants de demain, à nos enfants, parce que c'est une responsabilité globale,
00:17:32des parents, des éducateurs, de la police, de l'État, mais aussi des simples passants.
00:17:36Quand on est témoin d'une violence en tant qu'adulte, il faut intervenir.
00:17:40Et madame s'il n'y a pas des meutes, je tiens vraiment à répondre sur ce point, c'est
00:17:43parce qu'un adulte, quel qu'il soit, encore plus lorsqu'il porte l'uniforme, il doit
00:17:48trouver des solutions avec la parole, madame, et pas avec une arme.
00:17:51Un adulte, quel qu'il soit, et en particulier quand il porte l'uniforme, qui doit être
00:17:56exemplaire, il ne doit pas tuer.
00:17:58Cahuter, vous proposez aussi des réactions sur ce plateau, je propose d'écouter Naïma
00:18:03M'Fadel et Karima Brick.
00:18:04Karima, vous souhaitiez répondre à Cahuter et ensuite Naïma M'Fadel ?
00:18:07Non mais je veux juste faire un point.
00:18:09J'ai parlé de deux sujets sur la violence, parce qu'on faisait référence, madame Nathan,
00:18:14vous vous en parliez sur la question des narcotrafics, je disais que c'est un vrai sujet, les réponses
00:18:17sont différentes, si on s'attaque aux têtes de réseau, si on s'attaque aux gens qui embauchent
00:18:21des mineurs.
00:18:22C'est une chose.
00:18:23Et ensuite, j'ai parlé de l'hyperviolence chez les jeunes aujourd'hui et qu'il y a une
00:18:26sorte de glorification de tout ça.
00:18:28Oui, il faut de la prévention, mais il faut aussi, dans la sanction pénale, qu'il y ait
00:18:31un suivi, qu'il y ait une véritable petite révolution là-dessus, parce qu'on voit qu'aujourd'hui,
00:18:36ça ne fonctionne pas.
00:18:38Dernier mot, Naïma, avant de remercier Kaya Oter, Ben Mohamed.
00:18:42Ce qui me gêne, encore une fois, c'est toujours cette excuse sociale, sociétale, alors que
00:18:48le premier responsable d'un enfant, c'est avant tout les parents qui doivent faire en
00:18:52sorte d'éduquer leurs enfants et de les éduquer aussi parfois malgré eux.
00:18:58Donc je trouve que c'est toujours un peu le même discours qu'on entend depuis 40 ans,
00:19:01et c'est d'un même, d'ailleurs, ce qui a fait la politique de la ville, parce que c'était
00:19:06même tout l'objet de la politique de la ville, c'était de répondre avant tout à la délinquance
00:19:11des mineurs.
00:19:12Aujourd'hui, on a un phénomène qui n'est pas un phénomène à excuser socialement, mais
00:19:16il faut changer complètement de logiciel.
00:19:18On a mis en extrait énormément d'argent, c'est plus de 250 milliards qui ont été
00:19:23mis en place, qui ont été mis notamment sur ces quartiers, c'est de la discrimination
00:19:27positive, notamment dans le cadre de la recherche d'emploi, dans le cadre aussi d'un RSA qu'on
00:19:32a pensé notamment pour ces jeunes des quartiers, les missions locales ont été aussi pensées
00:19:37pour cela.
00:19:38Donc à un moment, il faut absolument changer de logiciel, et je pense que celui qui a le
00:19:42mieux, à mon avis, analysé cette situation, c'est Nathan.
00:19:46Effectivement, aujourd'hui, on a un phénomène de mafia qui, effectivement, embrigade ces
00:19:51gamins dans ces quartiers avec des parents soit impuissants, soit démissionnaires.
00:19:57Et l'excuse sociale, il faut arrêter.
00:19:59On met un pognon de dingue, notamment.
00:20:00Moi, je travaille dans un conseil départemental où les aides sociales sont extrêmement importantes.
00:20:05Donc, si on ne décide pas à un moment de se dire que le premier responsable, c'est
00:20:09le parent, et on doit absolument conditionner tout ce qui est aides sociales et conditionner
00:20:14aussi les allocations familiales, c'est-à-dire tendre la main à ces parents-là, mais qu'ils
00:20:19doivent aussi saisir toute la question de leur responsabilité.
00:20:23C'est ce que fait le Danemark, pays sociodémocrate, qui aujourd'hui a conditionné notamment
00:20:28les allocations familiales en fonction des comportements des enfants.
00:20:31Merci.
00:20:32Un dernier mot, Nathan.
00:20:33Je n'ai pas répondu.
00:20:34Un tout petit mot, sauf si… Je voulais juste te dire, je pense qu'il faut… Quand on
00:20:40parle de la question de la violence des jeunes, c'est moi qui ai parlé le premier…
00:20:44Et la question culturelle, c'est ce que vous avez parlé, c'est important aussi.
00:20:47Oui.
00:20:48Mais pourquoi j'ai parlé du narcotrafic ?
00:20:49Les anthropologues en parlent.
00:20:50Bien sûr.
00:20:51Mais ce n'était pas du tout pour faire une digression hors-sujet.
00:20:54C'est parce que quand on parle d'insécurité, il y a deux types d'insécurité.
00:20:57Il y en a une première qui est l'insécurité individuelle, et ça c'est très très difficile
00:21:02à réparer politiquement, puisque la politique c'est l'art sinon des foules, en tout
00:21:07cas des collectivités.
00:21:09Et puis, il y a une deuxième insécurité qui est une insécurité, elle, vraiment structurelle.
00:21:13Ça veut dire des organisations, des entreprises qui brassent un argent énorme et qui sont
00:21:18faites pour générer de l'insécurité.
00:21:20C'est leur principe.
00:21:21Et il me semble que déjà, si on commençait par prendre vraiment à bras-le-corps la lutte
00:21:26contre le trafic de drogue, on ferait baisser de manière massive cette forme-là d'insécurité.
00:21:31Mais en effet, ça ne changerait rien ou pas grand-chose à l'insécurité individuelle.
00:21:35Alors qu'on a glissé vers, effectivement, le trafic de drogue, alors que l'ERIC, c'est
00:21:40quelque chose de différent.
00:21:41Mais si on commençait déjà à s'attaquer à ces chevilles ouvrières que sont les mineurs.
00:21:46Aujourd'hui, les mineurs, c'est à 11-12 ans que ça commence, qu'ils sont enrôlés
00:21:50dans le trafic de drogue.
00:21:51Et aujourd'hui, on a quand même des difficultés à s'atteler à cela.
00:21:55C'est ça qu'aujourd'hui, moi, me sidère, ce que je me dis.
00:21:58Mais on a des gamins qui sont perdus aujourd'hui.
00:22:01C'est des gamins qui sont sacrifiés.
00:22:03Et pourtant, on a du mal à nommer qui est le premier responsable et en tout cas à mettre
00:22:09en place une politique qui accompagne les parents.
00:22:11Je ne dis pas qu'il ne faut pas les accompagner, mais qui, à un moment, rappelle aux parents
00:22:16leur responsabilité parentale.
00:22:18Le débat était très intéressant.
00:22:20Il ne me reste plus qu'à remercier Cahoutère Ben Mohamed, présidente de Marseille en colère.
00:22:25Et j'aimerais un jour vous appeler évidemment, je me répète, présidente de Marseille,
00:22:28Solution.
00:22:29Ça serait beaucoup plus simple et ça voudrait dire que, quelque part, le monde a changé.
00:22:33On marque une pause dans ce mini-news avec un débat, vous partez sur de bonnes bases,
00:22:37débat très animé.
00:22:38Maïma m'a donné raison.
00:22:39Oui, exactement.
00:22:40C'est un très bon débat.
00:22:41On marque une pause et on se retrouve dans quelques instants.
00:22:44Très bien.
00:22:4711h28, bienvenue sur CNews, première chaîne d'information de France.
00:22:51C'est important de le rappeler.
00:22:53Nous sommes avec Mickaël Dorian, ce dimanche, qui m'accompagne.
00:22:55Je vous présente nos invités du dimanche dans quelques instants, mais tout de suite,
00:22:58nouveau tour de l'information avec vous, Mickaël.
00:23:00Les dernières heures de Justin Trudeau au poste de Premier ministre, le Canada s'apprête
00:23:04à choisir un nouveau chef du gouvernement et c'est Marc Carné, 59 ans, qui est largement
00:23:08donné favori du scrutin.
00:23:09En plein chaos politique et après près de 10 ans au pouvoir, Justin Trudeau avait annoncé
00:23:14sa démission en janvier dernier.
00:23:15L'Australie prête à participer à une mission de maintien de la paix en Ukraine, c'est ce
00:23:21qu'a indiqué son Premier ministre, Antony Albanès, qui précise qu'il est encore trop
00:23:25tôt pour un déploiement de ses forces armées.
00:23:27L'Australie a annoncé également qu'elle enverra un haut responsable à la réunion
00:23:31des chefs d'état-major des pays européens, prévu mardi à Paris.
00:23:34Et puis c'est la dernière journée pour vous rendre au centre Pompidou à Paris.
00:23:39Le musée ferme ses portes demain pour une longue, très longue période de rénovation.
00:23:43Des travaux qui devraient durer jusqu'en 2030 et pour l'occasion, Beaubourg est exceptionnellement
00:23:48gratuit ce week-end.
00:23:49Patience en revanche parce qu'il y a du monde.
00:23:51Ah oui, ça je m'en doute.
00:23:52Mais pour Pompidou ils ont quand même.
00:23:53C'est dommage.
00:23:54Des travaux.
00:23:55Ah oui ? Voilà.
00:23:56Il y a un peu d'amiante je crois en plus.
00:23:5850 travaux.
00:23:59Oui, 50 travaux.
00:24:00Avec nous pour commenter cette actualité, mon cher Michael Karim-Abrig, Nathan Devers,
00:24:04Cécile Delosier et Naïma M.
00:24:06Fadel.
00:24:07On va parler de ce samedi 8 mars parce qu'il est important d'en parler en ce 9 mars.
00:24:12Vous le savez, c'était les journées internationales du droit des femmes et le moins qu'on puisse
00:24:16dire c'est qu'il n'y a pas eu trop d'unité alors qu'il ne devrait pas y avoir de débat.
00:24:20On en a beaucoup parlé hier puisque dans 180 minutes, on avait consacré, j'avais
00:24:25choisi d'avoir que des invitées féminines pour justement célébrer cette journée si
00:24:29importante pour vous mesdames aussi.
00:24:31Et hier à Paris, il y a eu des dizaines de milliers de personnes qui ont défilé, l'occasion
00:24:38de voir ce qui s'est passé.
00:24:39Tout le monde n'était visiblement pas les bienvenus.
00:24:41Résumé de ce qui s'est passé avec Sharon Camara et Chloé Tarka et puis on écoutera
00:24:45également Noémie Allioua qui est souvent notre invitée sur ce plateau et qui a participé
00:24:50à la manifestation et qui va nous raconter, elle était l'invitée d'Eliott Deval ce
00:24:54matin.
00:24:55Elle va raconter sa vision et son vécu de cette manifestation mais d'abord le résumé.
00:24:59Un dispositif de sécurité renforcé pour une présence qui divise.
00:25:05Le collectif Nemesis a débuté sa marche quelques heures après le début de la manifestation.
00:25:11En cette journée de mobilisation pour le droit des femmes, l'objectif est d'éviter
00:25:15tout débordement en séparant le collectif du cortège principal.
00:25:19Alors que les associations féministes accusent le collectif d'instrumentaliser le combat
00:25:24pour les droits des femmes pour diffuser des idéologies d'extrême droite, Surix, le
00:25:29ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a défendu leur présence.
00:25:32Les organisations féministes qui appellent à empêcher des associations de manifester
00:25:37pour la journée internationale des droits des femmes au motif qu'elles portent des
00:25:40idées politiques qui ne leur conviennent pas ou qu'elles sont composées de femmes
00:25:43juives font preuve du pire des sectarismes.
00:25:45Quelques heures plus tôt, le cortège majoritairement féminin s'était lancé depuis la place
00:25:50de la République.
00:25:51Temps partiel imposé, carrière à trous, écart de revenu entre hommes et femmes.
00:25:56Ce sont autant de revendications clamées lors de la manifestation.
00:25:59La veille, plusieurs milliers de personnes, dont de nombreux militants pro-palestiniens,
00:26:04ont défilé lors d'une marche féministe radicale de nuit.
00:26:07D'abord interdite, elle a finalement été autorisée de justesse par la justice.
00:26:13Alors, avant d'ouvrir le débat et de vous entendre et de vous écouter sur ce qui s'est
00:26:19passé hier, et je ne cesse de le dire, il ne devrait même pas y avoir de débat et
00:26:23de combat, c'est totalement ridicule, en ce 8 mars, écoutez comment Noemi Alioua
00:26:29a vécu ce défilé à Paris, c'est assez édifiant.
00:26:36Déjà, dès la veille, il y avait sur les réseaux sociaux un certain nombre de menaces
00:26:40qui avaient été proférées par d'autres collectifs féministes à l'encontre de
00:26:43Nous Vivrons et de ceux qui étaient alliés à eux au cours de cette manifestation.
00:26:47Et même plusieurs mois plus tôt, d'autres associations féministes avaient appelé à
00:26:52ne pas défiler aux côtés de Nous Vivrons.
00:26:54Avec Nous Vivrons, il y avait aussi le printemps républicain, il y avait la Likra, il y avait
00:26:58quelques collectifs qui sont liés au 7 octobre, il y avait Femme Azadieh aussi, qui défend
00:27:02les femmes iraniennes.
00:27:03Et donc, tous ces collectifs-là n'ont pas pu se joindre à la grande manifestation
00:27:07qui était censée être la grande manifestation pour le droit des femmes.
00:27:12Et donc, elles ont dû, ces femmes-là et ces collectifs-là, manifester à part, c'est-à-dire
00:27:17en dehors de la grande manifestation, et elles se sont retrouvées au départ dans une artère
00:27:22de la Place de la République, et ensuite, elles devaient rejoindre le cortège en étant
00:27:27en queue de cortège.
00:27:29Mais elles sont restées trois heures sans pouvoir bouger parce qu'il y avait des policiers
00:27:35qui considéraient que la menace était trop grande et qu'elles ne pouvaient pas rejoindre
00:27:38le cortège.
00:27:39C'est seulement au bout de trois heures qu'elles ont pu commencer à avancer, et je note, parce
00:27:43que c'est important, elles n'ont pas pu aller jusqu'à la Place de la Nation, elles ont
00:27:46fait à pleine deux arrêts de métro, et ensuite, on leur a demandé de se dissoudre.
00:27:50Donc, elles n'ont même pas pu faire la marche qu'elles auraient dû faire, simplement pour
00:27:53défendre les femmes, et les femmes victimes de l'islamisme, parce que c'est peut-être
00:27:57ça qu'il y a en commun avec Nemezis, dont vous allez sûrement parler, ce sont des femmes
00:28:01qui dénoncent les dangers de l'islamisme sur les autres femmes.
00:28:04Et c'est les femmes qu'on ne veut pas entendre.
00:28:06C'est pour ça que c'est très important aujourd'hui qu'on parle d'elles, parce qu'effectivement,
00:28:10malheureusement, dans de nombreux médias, on fait comme s'il ne s'était rien passé
00:28:14parce qu'on ne veut pas entendre leurs paroles.
00:28:16C'est fort ce que dit Noémie Elioa.
00:28:18Nathan, je vais vous donner la parole dans quelques instants, mais priorité à nos interdités.
00:28:21Et EES, évidemment, on va commencer avec vous, Cécile Delosier, et je le dis, c'est
00:28:26incroyable qu'en 2025, on en soit rendu là, c'est la conséquence de beaucoup de choses,
00:28:31en fait.
00:28:32Vous, vous pouvez venir, vous, vous ne pouvez pas venir.
00:28:34Il ne devrait même pas y avoir de débat.
00:28:35Et puis quand c'est des groupes qui accusent les autres de détournement et qui, eux-mêmes,
00:28:39font des défilés pro-palestiniens au motif qu'ils vont défiler pour le féminisme.
00:28:45Bon, ça, c'est intéressant.
00:28:46Moi, ce qui me frappe dans toute cette histoire, c'est la question du poids de la parole modérée.
00:28:52On s'est fait voler le terme de féminisme.
00:28:56Aujourd'hui, on n'ose plus dire qu'on est féministe tant le terme est associé
00:29:00à des horreurs de discrimination, d'étroitesse d'esprit, de mépris.
00:29:06C'est ce qui s'est passé.
00:29:07C'est faux, Trilak.
00:29:08Est-ce qu'on peut restaurer les vertus de ce terme ? Avoir un féminisme modéré, c'est
00:29:14accepter d'avancer, hommes et femmes, ensemble, et c'est le contraire de la discrimination,
00:29:18de la séparation.
00:29:19On est dans le contraire total.
00:29:20C'est l'exact contraire.
00:29:21Donc moi, je voudrais quand même porter ça, je participe à plusieurs clubs, notamment
00:29:26le club des 52.
00:29:27Il y a 52 femmes qui naissent pour 50 hommes.
00:29:30Donc on représente du monde, mais on veut avancer avec les hommes.
00:29:34Et moi, je veux parler d'amour plutôt que de haine et de ségrégation.
00:29:37Et je voudrais porter cette parole-là, qui est l'absolu contraire de ça.
00:29:42Caraïma, Naïma et Nathan.
00:29:44Caraïma.
00:29:45On en a un peu parlé, déjà.
00:29:47Oui, mais c'est important parce que ce qu'on nous dit finalement, ce que certains groupes
00:29:54qui se disent féministes, je suis d'accord aussi.
00:29:56Je trouve ça terrible en plus parce que quand on est obligé de commenter ces divisions,
00:29:59ça divise encore plus les femmes.
00:30:00Ça divise encore plus.
00:30:01Mais c'est la réalité.
00:30:02Il faut en parler.
00:30:03Exactement.
00:30:04Je trouve ça déplorable parce qu'on nous dit aujourd'hui, dans un pays comme la France,
00:30:07encore une fois, le pays où est-ce qu'on a, on devrait avoir cette liberté d'expression,
00:30:12il y a des femmes qu'on a le droit, entre guillemets, de menacer parce qu'elles n'expriment
00:30:16pas ce qu'il faudrait dire dans un certain néo-féministe.
00:30:21Si vous déviez de cette voie, vous devez aller vous cacher, vous emmurer, vous taire.
00:30:27C'est ce qu'on demande finalement à certaines femmes aujourd'hui, de se taire et on se prétend
00:30:32féministe.
00:30:33Donc, ça va complètement, c'est un contresens total et en plus, on en fait des cibles.
00:30:39Donc, vous menacez des femmes, il y a un aspect de violence aussi.
00:30:42Donc, il y a quelque chose d'extrêmement choquant.
00:30:46Et encore plus, on a vu aussi, il y avait certains collectifs de femmes féministes
00:30:50juives, rappelez-vous, avec le collectif le 7 octobre, qui se retrouvent dans des situations
00:30:58où elles-mêmes ont peur de manifester et encore dans des cortèges comme ça, on leur
00:31:03dit vous n'avez pas accès à la manifestation, il y a une forme de ségrégation du mouvement
00:31:07féministe.
00:31:08On dit non, vous ne participez pas, vous êtes en fin de cortège comme des parias.
00:31:13Donc, aujourd'hui, il y a des femmes deux poids, deux mesures, vous êtes des femmes,
00:31:17vous suivez la ligne ou sinon, vous êtes considérées comme des moins que rien.
00:31:21Je pense qu'il y a…
00:31:22Des ennemis même.
00:31:23Des ennemis.
00:31:24Il y a eu toutes les communications qu'il y a eu, on en a parlé hier ensemble et également
00:31:27sur les réseaux sociaux.
00:31:28Non, non, on ne veut pas d'elle, on ne voulait pas non plus de Sarah Gnafo qui n'était
00:31:31pas la bienvenue.
00:31:32Enfin bon, bref.
00:31:33Et on ne parle pas finalement aussi des menaces aujourd'hui.
00:31:34Qu'est-ce qui menace le droit des femmes au pays?
00:31:37On parle notamment de la question de l'islamisme, tout ce qui est les tendances radicales où
00:31:43on va dire aux femmes comment se vêtir, cette lutte aussi contre la laïcité aussi, ça
00:31:48a l'air peut-être un peu banal, mais il y a, je pense, quelque chose qui va à l'encontre
00:31:53du droit des femmes aussi.
00:31:54Que ces femmes aillent en Iran, que ces femmes aillent en Afghanistan pour voir comment les
00:31:57choses se passent.
00:31:58Elles ne peuvent pas.
00:31:59Surtout quand on parle de ça, comme tu dis, on ne parle pas de ce qu'on cache, c'est-à-dire
00:32:04les…
00:32:05C'est-à-dire la fonction…
00:32:06Vas-y, allez voir comment ça se passe.
00:32:07Naïma et Nathan, parce que…
00:32:08Moi, je pense que depuis quelques années, on s'est laissé en fait confisquer ce féminisme
00:32:14effectivement…
00:32:15Ah, il y a des mots qu'il ne faut pas prononcer aujourd'hui, on est moins de 25, vous le
00:32:18savez ça.
00:32:19Quelles que soient leurs origines autour des droits des femmes et c'est ce qui est regrettable
00:32:25parce que cette OPA qui a été faite par l'extrême droite, eh bien on a du mal à y répondre
00:32:30et cette espèce de violence extrême qui est générée par l'extrême gauche, l'extrême
00:32:37gauche je voulais dire, je me suis trompée, excusez-moi, cette OPA qui est faite par l'extrême
00:32:42gauche et qui est aujourd'hui extrêmement agressive et extrêmement totalitaire, en
00:32:48fait on n'arrive pas à y répondre, ça va jusqu'aux menaces.
00:32:51Moi, quand j'ai vu que le mouvement, le collectif Nemesis était menacé, menacé
00:32:57à l'acide, est-ce qu'on sait ce que c'est que les attaques, les agressions aux acides,
00:33:02notamment en Afghanistan, des femmes qui refusent d'obéir, des femmes qui ne répondent pas
00:33:10à des avances etc., elles sont attaquées à l'acide, est-ce qu'on sait ce que ça
00:33:13fait l'acide justement, lors de la guerre civile en Algérie, où il y a eu plus de
00:33:19200 000 morts, où les femmes qui ne refusaient de mettre le voile ont été aussi attaquées
00:33:24à l'acide.
00:33:25Donc aujourd'hui, moi, ce que je vois dans tout ça, c'est la fracturation de notre
00:33:28pays qui continue et on a du mal à répondre, l'image d'hier, moi, que j'ai vue, c'est
00:33:33d'un côté vous avez Nemesis, vous avez le collectif Nous vivrons et les Azadis,
00:33:40c'est-à-dire les Iraniens, qui aujourd'hui chaque jour se battent contre l'oppression
00:33:44des Mollahs et qui justement voulaient manifester pacifiquement et qui étaient menacés et
00:33:52de l'autre côté vous aviez des folles furieuses, excusez-moi de le dire, qui voulaient
00:33:56s'attaquer à la police, qui criaient des slogans extrêmement menaçants et qui voulaient
00:34:01exclure ces femmes et pourtant on n'arrive pas à répondre, on n'arrive pas à ce
00:34:05que dans notre pays on puisse manifester justement pacifiquement, notamment avec au centre le
00:34:11droit des femmes.
00:34:12Et saluons les policiers également qui ont fait un énorme travail hier pour que cette
00:34:15manifestation se déroule dans de bonnes conditions et c'est important de le dire.
00:34:19C'est ci très rapidement et Nathan parce que je voudrais vous faire réagir également
00:34:22sur cette une du journal du dimanche.
00:34:24Je suis tout à fait d'accord avec vous sur le mot alacide, que je trouve d'une violence
00:34:29parce que demander la dissolution d'une association, on invoque à ce moment-là l'institution,
00:34:33demander une dissolution alacide, qui on interpelle ? Des voyous ? La mafia ? Alacide, moi je
00:34:39ne sais pas qui appeler.
00:34:40Un mode impératoire en tout cas.
00:34:42Affreux, affreux et ça dit encore par rapport au sujet tout à l'heure, la violence de
00:34:46la société.
00:34:47Et un discours qui devrait être un discours de paix et d'amour, encore une fois, c'est
00:34:51un discours de haine absolue.
00:34:52Mesdames, me donnez-vous l'autorisation d'interroger Nathan Dauvert ?
00:34:56Oui bien sûr, pardon.
00:34:57D'accord, je préfère demander.
00:34:58Nathan.
00:34:59Oui, vous avez dit tout à l'heure qu'il ne devrait pas y avoir de débat sur ce sujet-là.
00:35:03Il ne devrait pas y avoir de débat sur le fond.
00:35:06Je trouve ça sain qu'il y ait des débats dans des luttes, dans des champs de mobilisation
00:35:12politiques et qu'il puisse y avoir plusieurs lignes au sein du féminisme qui puissent
00:35:15parler.
00:35:16Le problème c'est que là on n'a pas du tout affaire à un débat, on a affaire à
00:35:19quelque chose d'extrêmement grave, c'est-à-dire des gens qui, au nom du féminisme, en viennent
00:35:25à soutenir ou à être complaisants vis-à-vis de formes de barbarie qui sont le contraire
00:35:30du féminisme et qui s'en prennent aux femmes.
00:35:31J'aimerais rappeler une chose, l'année dernière, lors de la journée du 8 mars, le collectif
00:35:36Nous Vivrons, qui n'est pas un collectif politique, qui est un collectif dont le seul
00:35:40but le 8 mars de l'année dernière était de rappeler que dans l'année il y avait eu
00:35:45quand même un certain nombre de femmes civiles israéliennes qui avaient été tuées, brûlées
00:35:49vives, violées, avec des seins découpés, etc.
00:35:52Et donc il s'agissait juste de rendre hommage à des civiles israéliennes qui avaient subi
00:35:57cela de la part d'un mouvement, le Hamas, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il
00:36:01n'est pas tout à fait super féministe.
00:36:03Ces femmes-là avaient été l'année dernière chassées en étant traitées de sales putes.
00:36:10Désolé de parler vulgairement, mais c'est incroyable de se dire que dans une marche
00:36:14féministe, des « féministes » puissent utiliser ce mot-là, c'est le mot le plus
00:36:18machiste qui soit, pour désigner d'autres féministes qui rendaient hommage à des personnes
00:36:22violées.
00:36:23Pourquoi je dis cela ? Parce que ce qui est très intéressant, c'est de voir qu'évidemment
00:36:27en France on a des progrès à faire sur l'égalité entre les hommes et les femmes, personne ne
00:36:31va le nier.
00:36:32Mais vous avez un certain nombre de pays dans le monde qui sont des théocraties, qui ont
00:36:37privé les femmes de tous leurs droits.
00:36:39On peut parler du Hamas, on peut parler de l'Iran.
00:36:41En Iran, on se souvient de la mort de Massa Amini, on se souvient de toutes ces femmes
00:36:47qui sont des héroïnes, qui se sont battues pour se dévoiler, pour avoir des droits,
00:36:52etc. et qui se font tuer, emprisonner, violer par les gardiens de la Révolution, etc.
00:36:57L'Afghanistan, c'est la grande nouveauté de cette année, qui a supprimé des droits
00:37:01mais incroyables.
00:37:02Les femmes n'ont plus le droit d'avoir une fenêtre dans leur cuisine.
00:37:05Et même de se parler entre elles.
00:37:06Et de se parler entre elles.
00:37:08Et les personnes qui dénoncent ça, se font systématiquement écarter d'une marche féministe.
00:37:12Il faudrait dire en face que vous parliez de Nemesis.
00:37:15Alors Nemesis, moi Alice Cordier, j'ai tous les désaccords du monde avec elle, et on
00:37:19a souvent débattu, etc.
00:37:21Mais en effet, quand vous employez ce slogan de dire qu'il faut les dissoudre à l'acide,
00:37:27j'ai vu deux ou trois autres tags qui disaient qu'il fallait la frapper ou je sais plus
00:37:30quoi, ou voir des choses encore plus violentes.
00:37:32Alors qu'est-ce qui se passe dans une marche féministe quand vous parlez d'une femme
00:37:36comme ça ?
00:37:37Vous parliez de Sarah Knafo.
00:37:38Dernière chose, c'est intéressant aussi Sarah Knafo de voir une chose, c'est qu'elle
00:37:41appartient, elle est élue d'un mouvement politique qui s'appelle Reconquête, qui
00:37:44est un mouvement qui s'est construit sur des idées ouvertement anti-féministes.
00:37:47C'est la grande théorie d'Éric Zemmour, qui est d'estimer que le féminisme, premier
00:37:50livre sur le premier sexe, que le féminisme a été nocif pour la société française.
00:37:54Et c'est intéressant aussi de voir qu'elle, elle essaye de puiser tout un imaginaire du
00:37:58féminisme pour le détourner également.
00:38:00Donc vous parliez de modération, c'est ça qui est extrêmement triste, c'est qu'un
00:38:04féminisme authentique, aujourd'hui, est devenu complètement inaudible.
00:38:07Dernier thème, la une de nos gonfoires du journal du dimanche, on l'évoque comme tous
00:38:13les dimanches, guerre en Ukraine, la surenchère de la peur, on va en parler puisque Emmanuel
00:38:17Macron multiplie les déclarations sur l'Ukraine, écoutez le regard de Jules Thorez sur la
00:38:21stratégie d'Emmanuel Macron, on a quelques minutes pour en débattre et pour vous faire
00:38:25réagir.
00:38:26Emmanuel Macron veut faire peur, ce n'est ni une maladresse, ni un lapsus, mais c'est
00:38:32bien un calcul, une stratégie revendiquée, théorisée et assumée comme un art du commandement.
00:38:37Ce n'est pas une rumeur, mais une déclaration de l'entourage du président de la République.
00:38:41Faire peur, c'est écrit noir sur blanc dans le journal du dimanche ce matin et ce
00:38:45sont les mots de l'entourage du président de la République, ces deux mots comme un
00:38:48programme politique, une arme.
00:38:49Emmanuel Macron mise sur la surenchère.
00:38:52Emmanuel Macron continue de faire du Emmanuel Macron.
00:38:55La politique de la peur, souvenez-vous, il l'avait fait lors de la crise du Covid, où
00:38:59il avait dit six fois lors d'une allocution, nous sommes en guerre, alors que la guerre
00:39:03n'était pas à nos portes.
00:39:04Il l'avait refait en 2022, après l'invasion de la Russie en Ukraine, il avait récupéré
00:39:10beaucoup de points dans les sondages avec l'effet drapeau salvateur et il avait empêché
00:39:14un certain nombre de débats pendant cette campagne présidentielle.
00:39:17Pendant ce temps, il y a d'autres menaces, l'Ukraine, évidemment, est menacée, mais
00:39:22la Russie n'est pas aux frontières de la France.
00:39:24Les T-34 ou les T-72 ne sont pas ni à Soudan, ni à Paris.
00:39:29Emmanuel Macron, évidemment, il fait ça parce que c'est la seule manière de récupérer
00:39:32du crédit politique, les OQTF non exécutés, on n'en parle pas, l'immigration hors de
00:39:37contrôle, on n'en parle pas, l'insécurité galopante, on n'en parle pas et finalement
00:39:41Emmanuel Macron, ce sujet de l'Ukraine, il lui va très bien au moment où il était
00:39:44le plus impopulaire possible parce que c'est finalement son dernier levier, son dernier
00:39:48pouvoir.
00:39:49Alors, souvenons-nous des mots de Machiavel, celui qui contrôle la peur des gens, c'est
00:39:53celui qui contrôle leurs âmes.
00:39:55Vous êtes d'accord avec l'analyse de Jules Taurès, c'est son dernier levier, son dernier
00:40:00dossier sur lequel il peut un peu encore bromber le torse ?
00:40:03Je ne suis pas d'accord avec cette analyse parce qu'évidemment, Emmanuel Macron, il
00:40:08a employé dans ses prises de parole successives des mots qui en effet font peur.
00:40:12Mais contrairement au coronavirus où il a fait ce discours absurde, enfin ces discours
00:40:16absurdes sur le fait de dire nous sommes en guerre alors que c'était une épidémie,
00:40:18ça n'avait rien à voir, là, objectivement, la situation est effrayante.
00:40:22Elle correspond à un contexte de guerre.
00:40:23Personne n'a dit qu'il allait y avoir des chars russes à Paris, ce n'est pas le sujet.
00:40:26Mais vous avez un pays, la Russie, qui a une stratégie, d'abord qui fait la guerre aux
00:40:31portes de l'Europe en violant la souveraineté d'un autre pays européen et qui aussi a
00:40:36une stratégie extrêmement violente vis-à-vis de la France, de déstabilisation, d'attaques
00:40:40de nos institutions, de cyberattaques dans nos hôpitaux, etc.
00:40:44Et donc, face à cela, vous avez une puissance qui jusqu'alors nous protégeait et c'était
00:40:49une grande naïveté de vouloir remettre notre sécurité entre les mains des Américains
00:40:54qui a décidé qu'elle se lavait les mains de la situation de l'Europe, ne pas avoir
00:40:58peur.
00:40:59Ensuite, il faut sortir rationnellement de cette peur et forcer de constater que pour
00:41:03le coup, la France a toujours eu, depuis une dizaine d'années, le bon diagnostic, mais
00:41:07ensuite elle ne peut pas le faire seule, il faut que l'Europe suive, sur la nécessité
00:41:10de monter le budget de la défense et de construire une sécurité européenne.
00:41:13C'est la parole de la France depuis dix ans.
00:41:14Moi, je voudrais revenir sur la valeur des mots, sur le mot guerre et sur le mot réarmement.
00:41:19On nous a beaucoup parlé du réarmement économique, du réarmement industriel, voire du réarmement
00:41:24démographique.
00:41:25Et là, pour une fois, on va parler du réarmement au sens propre.
00:41:29Donc déjà, les mots, quand on les emploie beaucoup, ils s'usent, donc ils ont perdu
00:41:34du poids.
00:41:35Et là, le réarmement, qu'est-ce qui va se passer ? Qui va tenir ces armes ? Moi,
00:41:38je veux bien qu'on produise des armes, mais qui va les tenir ? Et ça pose la question
00:41:41des ressources humaines.
00:41:42Je veux juste parler des mots qu'on emploie et de leur affadissement.
00:41:45Voilà.
00:41:46Kayma, votre réaction ?
00:41:48Je pense que sur le plan de la menace de la Russie sur le continent européen, on ne
00:41:54peut quand même pas y échapper.
00:41:56C'est-à-dire que depuis le désengagement des États-Unis, ça a été ça le point de
00:42:00bascule.
00:42:01Donc oui, cette annonce de ce désengagement fait en sorte que les Européens doivent reconstruire
00:42:07ou à tout le moins se dire qu'est-ce qu'on fait en termes de réarmement.
00:42:10Donc il y a un vrai sujet là-dessus.
00:42:11Ensuite, sur l'allocution du président Emmanuel Macron, oui, il y avait quelque chose de
00:42:16l'ordre quand même assez inquiétant quand vous l'écoutez.
00:42:20Moi, je parlais avec des gens autour de nous, soudainement, c'est-à-dire est-ce qu'on
00:42:23va en guerre ou pas ? Est-ce qu'on se prépare à la guerre ? Parce que cette allocution
00:42:26soudainement, alors que depuis les dernières semaines, on parlait plus de paix, même si
00:42:33la paix ne veut pas dire effectivement la capitulation de l'Ukraine et on sait de tout
00:42:36parce que ça ouvre la porte à autre chose, je pense que ce discours a fait en sorte qu'on
00:42:41se dit ça y est, donc l'Europe part en guerre, on n'est plus dans une logique d'essayer
00:42:45de trouver une solution de paix à long terme et oui, dans ce cas-ci, je pense que le discours
00:42:52de peur a quand même fonctionné.
00:42:53Après, qu'il y ait des enjeux de sécurité, comme je le disais, que l'Europe décide d'investir
00:43:01davantage dans sa défense, je pense que c'est légitime, mais ensuite, il faut toujours
00:43:06peut-être rappeler qu'en période de crise, ça bénéficie au pouvoir en place.
00:43:12On sait qu'Emmanuel Macron a perdu la main au cours des derniers mois et de retrouver
00:43:17une tentative d'assurer une sorte de leadership à l'international, il récupère ça évidemment
00:43:23avec cette situation de crise, donc on ne peut pas non plus nier cet aspect politique.
00:43:28Et c'est déjà la fin de la première partie de Donne-moi des News, on s'est passé vite,
00:43:31on a beaucoup de sujets à évoquer, on aura encore beaucoup de sujets à évoquer dans
00:43:35notre deuxième heure.
00:43:36A tout de suite, on marque une pause entre-tout sur ces news.
00:43:38Rebonjour, merci de nous accueillir avec Mickaël Dorian pour ce News Week-end, je suis très
00:43:46heureux que vous m'accompagniez en ce dimanche mon cher Mickaël, c'est un plaisir de vous
00:43:49avoir à mes côtés.
00:43:50Plaisir partagé.
00:43:51Je vous représente notre équipe du dimanche dans quelques instants, mais tout de suite
00:43:53le sommaire de notre partie 2.
00:43:55A la une, pour débuter, direction Avignon.
00:43:57Oui, Avignon, les habitants du quartier de la Rocade n'en peuvent plus, ils doivent vivre
00:44:00avec la guerre des territoires que se livrent les narcotrafiquants.
00:44:03Alors que plus que jamais, on cherche des solutions pour faire des économies, c'est
00:44:12le dossier du moment.
00:44:13On va revenir sur cette information que l'on vous donnait cette semaine sur ces news, 125
00:44:18millions d'euros sont dépensés dans nos prisons pour que nos détenus disposent de
00:44:22tablettes numériques.
00:44:23Dans leur cellule, Jardamane a annoncé qu'il suspendait ce programme, il demande la mise
00:44:27en place d'un audit sur les dysfonctionnements, les résultats seront attendus dans 15 jours,
00:44:31c'est un vrai sujet de débat pour nous.
00:44:34Enfin, Ferdinand Gontier, ancien directeur central de la police aux frontières sera
00:44:37notre invité.
00:44:38On évoquera ce rapport choc, l'observateur de l'immigration livra un constat alarmant
00:44:43sur les centres de rétention administratives.
00:44:45On vous dit tout, comme d'habitude, dans Midi News.
00:44:47Tout de suite, nouveau tour d'Horizon de l'Information avec vous, mon cher Mickaël
00:44:52Doré.
00:44:53La France va mobiliser une nouvelle enveloppe de près de 200 millions d'euros pour l'Ukraine,
00:44:58une somme débloquée grâce aux intérêts des avoirs russes gelés et qui servira à
00:45:02aider Kiev sur le plan militaire, a précisé le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
00:45:07Au Proche-Orient, les négociations pour la seconde phase du cessez-le-feu dans la bande
00:45:11de Gaza se poursuivent, le Hamas évoque des signaux positifs, tandis qu'Israël annonce
00:45:16l'envoi d'une délégation de main à Doha.
00:45:18Depuis dix jours et la fin de la première phase de l'accord, les médiateurs internationaux
00:45:22multiplient les efforts pour tenter de réduire les divergences entre l'Etat hébreu et le
00:45:26mouvement terroriste palestinien.
00:45:28Et puis, près de 330 000 foyers privés d'électricité en Australie, conséquence du passage de
00:45:33la tempête Alfred qui a fait d'importants dégâts dans l'Est du pays.
00:45:37Hier, le corps d'un homme de 61 ans a été retrouvé après que son 4x4 a été emporté
00:45:42par les flots.
00:45:4313 soldats australiens ont également été blessés.
00:45:45Merci Mickaël, nos invités du dimanche, notre équipe du dimanche, Karim Abouy, toujours
00:45:50avec nous, Nathan Devers, toujours avec nous, Cécile Delosier, toujours avec nous, Naïm
00:45:53M.
00:45:54Fadel, toujours avec nous.
00:45:55On parle de la direction, si vous le voulez bien, d'Avignon, les habitants du quartier
00:45:59de la Rocade n'en peuvent plus.
00:46:01Dimanche dernier, deux clans ont échangé des tirs en plein après-midi, c'est la guerre,
00:46:06carrément la guerre de territoire, la fameuse guerre de territoire des narcotrafiquants.
00:46:10On voit tout ça avec ce reportage édifiant de Stéphanie Rouquier, notre correspondante
00:46:14permanente à Marseille.
00:46:15À Avignon, les habitants du quartier de la Rocade se sentent pris en otage par la guerre
00:46:21de territoire que se livrent les réseaux de trafic de stupéfiants.
00:46:25Depuis la dernière fusillade survenue dimanche, les transports en commun ne desservent plus
00:46:30le secteur.
00:46:31On est coincés, on a double peine, c'est entre les problèmes de règlement de compte
00:46:36et ça.
00:46:37Pas de bus, pas de tram.
00:46:38On est tous punis.
00:46:39C'est pas normal.
00:46:40Je veux dire, il n'y a jamais une seule heure pour aller travailler, surtout le matin bonheur
00:46:44à 6h.
00:46:45C'est pas bon.
00:46:46Les façades des bâtiments portent encore les stigmates de ces violences.
00:46:49En dix jours, trois fusillades ont éclaté dans le quartier, lors des derniers échanges
00:46:54de tirs.
00:46:55Une balle a même traversé l'appartement d'une résidente.
00:46:58J'aurais été chez moi et la balle, elle était pour ma pomme.
00:47:01On se fait agresser, on se fait insulter, on se fait tirer dessus.
00:47:06Le tram s'est fait tirer dessus l'autre fois.
00:47:09Il a dit aux gens qui étaient dedans, moi j'étais pas, ma sœur elle y était, couchez-vous,
00:47:15couchez-vous, couchez-vous.
00:47:16Non mais vous avez vu ça.
00:47:17Ces habitants se sentent abandonnés et redoutent que les services publics ne se désengagent
00:47:22progressivement du quartier.
00:47:24Face à ce climat de tension, le planning familial a annulé ce vendredi une manifestation
00:47:30prévue dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.
00:47:33Voilà, là aussi, Karim Avric, scène de notre vie quotidienne et là ça se passe
00:47:41à Avignon.
00:47:42Et nous étions à Marseille au début de l'émission.
00:47:44On voit à quel point ça s'étend sur le territoire français, à quel point finalement
00:47:50les habitants de différentes villes en subissent les conséquences, mais à des stades, maintenant
00:47:56on parle de transports publics qui sont touchés et des services qui vont être retirés, finalement
00:48:02des services qui sont retirés pour des populations qui souffrent et ça s'étend.
00:48:06Donc on voit à quel point on a atteint non seulement, ça menace la sécurité physique,
00:48:11l'intégrité physique des personnes et c'est aussi l'objectif de ces narcotrafics,
00:48:17de ces groupes criminels, c'est d'isoler certains endroits pour que finalement, que
00:48:23ce soit les policiers ou des services, on aille de moins en moins à ces endroits-là-bas
00:48:28pour qu'ils aient le champ libre total.
00:48:30Donc il y a véritablement, je pense, oui, on parle d'investissement à faire, mais
00:48:35c'est un vaste plan pour lutter contre le narcotrafic.
00:48:39La France a décidé de ne pas légaliser, par exemple, le cannabis, très bien, mais
00:48:43en contrepartie, vous devez absolument mettre les moyens, sinon le commerce prend de l'ampleur
00:48:50et ça atteint vraiment tous les endroits maintenant en France.
00:48:53Ce qui est terrible, on le voit à travers le reportage de notre correspondante, c'est
00:48:58qu'en fait, on doit s'adapter aujourd'hui en France en 2025 à la vie des narcotrafics.
00:49:02Vous voyez, on évoquait, Stéphanie évoquait cette manifestation qui devait avoir lieu
00:49:05hier.
00:49:06Ah ben non, elle n'a pas lieu parce que c'est pas possible.
00:49:09Donc on s'adapte.
00:49:10Et quand on évoquait notre amie tout à l'heure à Marseille où je lui disais, mais quand
00:49:14est-ce que vous allez trouver des solutions ?
00:49:16Ben là aussi, c'est...
00:49:17Mais on attend l'État en fait, l'État qui va répondre à ce drame que vivent les
00:49:25habitants.
00:49:26Parce que moi, je travaille avec les habitants et c'est eux qui sont les premiers pris en
00:49:29otage.
00:49:30C'est-à-dire que circuler, il n'y a rien à voir.
00:49:32Et c'est ça qui est terrifiant aujourd'hui, parce qu'il n'est pas normal que les habitants
00:49:37vivent dans leur quartier, dans cette insécurité.
00:49:40Je voudrais surtout rappeler aussi, Thierry, ce qu'on a pu aussi aborder, c'est-à-dire
00:49:45les règlements de comptes qui ont fait des morts innocentes.
00:49:49La petite Soukaina qui était dans sa chambre en train d'étudier et qui a été tuée
00:49:54à Marseille.
00:49:55Il y a eu Nîmes, il y a eu ce monsieur qui dormait et qui a été tué.
00:49:59Il y a ce gamin, je crois, de 10 ans, 11 ans, qui a été tué aussi, qui est revenu du
00:50:04restaurant avec son oncle.
00:50:06Avec son père.
00:50:07La question de la sécurité et de la protection, l'État nous la doit à tous, quel que soit
00:50:14notre lieu d'habitation.
00:50:15Et aujourd'hui, depuis des décennies, on a laissé tomber les quartiers.
00:50:19On en a fait des zones de non-droit.
00:50:21On a circonscrit, entre guillemets, le quartier à problème pour y mettre une armada de soignants,
00:50:28mais pas y mettre la sécurité.
00:50:30Alors que le premier devoir d'un État de droit, c'est encore une fois de sécuriser,
00:50:35de protéger ses habitants.
00:50:36Et moi, quand le président de la République a parlé d'une menace existentielle vis-à-vis
00:50:42de la Russie, j'attends, on attend qu'il prenne aussi la parole pour dire aujourd'hui,
00:50:48j'en fais une priorité, la sécurité.
00:50:50Je vais m'y atteler, je vais y mettre de l'argent, un milliard, en termes de sécurité,
00:50:57pour protéger mes concitoyens, qu'importe le lieu où ils vivent, pour protéger les
00:51:02enfants, pour protéger les familles.
00:51:04Et justement, dans la question de cette sécurité, à un moment, il faut des réponses.
00:51:08Des réponses qui soient adaptées, des réponses qui vont faire l'objet de cris d'enfrée.
00:51:12Je reparle encore de la question de la sécurité, de la responsabilité des parents.
00:51:17Et aujourd'hui, il faut s'y atteler, mal nommer les choses, en rajouter au malheur du monde.
00:51:21Et aujourd'hui, nous avons une société qui est extrêmement fracturée.
00:51:26Nous avons des familles qui sont sacrifiées, des habitants qui sont sacrifiés sur l'hôtel
00:51:31de la bien-pensance.
00:51:32Rapidement, Nathan et Cécile, très rapidement, parce qu'on a beaucoup de sujets à évoquer.
00:51:35Vous disiez tout à l'heure que vous en aviez assez de la colère, que vous préfériez
00:51:39qu'on parle de solutions.
00:51:40Moi, j'aurais une solution.
00:51:41J'aimerais.
00:51:42Et j'avais même réussi à en convaincre Pascal Praud qui était en désaccord avec elle.
00:51:45Il faut rappeler que chaque fois qu'il y a un coup de pistolet, de calage, etc., qui
00:51:51est tiré, chaque fois qu'il y a une goutte de sang qui coule à cause du trafic de drogue,
00:51:56il faut remonter la piste de l'argent et se dire que c'est cette goutte de sang, cette
00:52:00balle de pistolet ou de kalachnikov, elle a été achetée par des consommateurs qui
00:52:05ont donné de l'argent pour s'acheter de la drogue.
00:52:07Face à cela, il faut donc voir qu'on a affaire à des mafias qui sont des grandes organisations
00:52:13internationales, qui brassent un argent énorme et qui dépassent les moyens de l'État.
00:52:19Il faut rappeler une chose, c'est que la France est un des grands pays, des plus grands
00:52:24pays consommateurs d'Europe de drogue et notamment de cannabis.
00:52:27Face à cela, la stratégie de la prohibition, c'est-à-dire l'interdiction de la consommation,
00:52:33n'a jamais marché nulle part.
00:52:35Et aujourd'hui, on voit bien en France, elle ne marche pas.
00:52:37C'est-à-dire que tant qu'il y a 2 millions de consommateurs réguliers en France de cannabis,
00:52:41ces gens-là ne vont pas s'arrêter de consommer.
00:52:44Ils payeront plus cher, ils payeront des amendes, ils s'exposeront à des sanctions, ils continueront
00:52:48de consommer et tant qu'ils continuent de consommer, il y aura des mafias pour leur
00:52:53en vendre.
00:52:54Je crois que dans ces circonstances, il faut d'abord appliquer davantage le ministère
00:52:57de la Santé.
00:52:58Mais surtout, il faut réfléchir à une double stratégie.
00:53:00Premièrement, une stratégie consistant à dépénaliser la consommation de certaines
00:53:05drogues.
00:53:06Deuxièmement, et ça doit aller ensemble, une stratégie consistant à augmenter la
00:53:11répression vis-à-vis des trafiquants qui ont organisé ces mafias, c'est-à-dire
00:53:16à avoir une stratégie extrêmement dure en matière de réponse pénale.
00:53:19Si on met les deux stratégies bout à bout, ça peut avoir comme conséquence, un, en
00:53:24sorte que la consommation de drogues ne donne plus lieu à des violences de certaines drogues
00:53:29qui seraient dépénalisées, et deux, que ces mafias soient décapités.
00:53:32Dépénaliser ou légaliser, il y a quand même une différence parce que non, la dépénalisation,
00:53:37vous avez les inconvénients sans les avantages.
00:53:40Vous avez raison, il faut prendre le cas de tous les pays qui ont été dans des stratégies
00:53:43de cette nature, faire les comparatifs, ouvrir un grand débat, il y a des gens plus légitimes
00:53:47que moi pour trouver la bonne solution, mais en tout cas, je pense que le paradigme de
00:53:50la prohibition qui est aujourd'hui adopté par les autorités françaises, on voit bien
00:53:54tous les jours que c'est un paradigme traditionnel.
00:53:56Est-ce que ça a réglé le problème dans certains pays qui, justement, ont légalisé
00:54:00et dépénalisé ? Est-ce que ça a réglé le problème ? Regardez le Pays-Bas aujourd'hui,
00:54:04c'est des menaces pour les avocats, des journalistes, des juges, etc.
00:54:07Le Pays-Bas, c'est la dépénalisation, c'est ça le problème, comme je le disais, c'est
00:54:11les inconvénients sans les avantages de la légalisation d'un autre cadre.
00:54:15Je ne suis pas fermée à ce que vous venez de dire, mais est-ce que, justement, ça a
00:54:19réglé le problème dans des pays qui ont légalisé, dépénalisé, etc.
00:54:22Au Canada, par exemple, je crois que c'est intéressant, les résultats.
00:54:25Je pense que ça dépend des pays, ça dépend des tissus sociaux, de toutes sortes de choses,
00:54:32culturellement, comment le pays est organisé.
00:54:34Si vous regardez le Canada comparativement, vous avez parlé de la situation particulière
00:54:39aux Pays-Bas versus les États-Unis, même au Canada, ça varie.
00:54:42Je vous dirais qu'au Québec, ça se passe plutôt bien.
00:54:44C'est légalisé, c'est légalisé, ça fait baisser, effectivement, par exemple, l'accès
00:54:54au marché noir, donc l'argent va à l'État, ça diminue l'insécurité sur certains quartiers.
00:55:02Le problème, c'est que pour des drogues dites « dures », et même pour moi le cannabis,
00:55:07c'est dur si vous êtes un adolescent et que vous risquez d'avoir des problèmes psychiatriques
00:55:11aussi avec la consommation, c'est documenté.
00:55:13La schizophrénie aussi.
00:55:14Voilà.
00:55:15Donc, ça n'empêche pas le problème, par exemple, avec des drogues massives, on l'a
00:55:19vu aux États-Unis, que ce soit avec le fentanyl ou autre.
00:55:21C'est une catastrophe, oui.
00:55:22Donc, il y a beaucoup de choses à mettre en perspective, mais oui, il y a des endroits
00:55:26où ça fonctionne mieux.
00:55:27Le fentanyl qui commence à arriver d'une manière très importante en France.
00:55:30Cécile tente de prendre la parole.
00:55:34Cécile, deux mots rapides.
00:55:35Deux mots juste, encore une fois, sur la communication et sur cette expression de territoire abandonné.
00:55:40Il n'y a pas si longtemps, et même encore aujourd'hui, lorsque vous parliez de « territoire
00:55:44abandonné », vous étiez axé d'extrémisme.
00:55:46Qui employait ces mots ? Les extrêmes.
00:55:49Et aujourd'hui, ce reportage que vous montrez, c'est-à-dire qu'ils montrent ce territoire
00:55:54où on ne peut plus se déplacer, où on s'enferme chez soi, c'est des territoires abandonnés.
00:55:59Mais c'est terrible.
00:56:00Ce sont des zones de non-droit.
00:56:01Ce sont des zones de non-droit.
00:56:02Ce sont des zones de non-droit.
00:56:03Même si on a du mal à prononcer le mot, c'est la réalité.
00:56:04Et les premières victimes sont ceux-là même qui sont sur ces territoires, c'est les
00:56:09premières victimes.
00:56:10Mais c'est pour ça que souvent, on a des amis policiers qui sont avec nous et qui
00:56:14nous racontent la réalité du terrain.
00:56:16Oui, et puis que malheureusement, eux-mêmes n'arrivent plus à rentrer dans les quartiers
00:56:20sans se faire caillasser.
00:56:21Mais là, on le voyait bien.
00:56:22Allez, on enchaîne.
00:56:24Nous sommes avec Benjamin Camboulive, porte-parole d'Alternative Police CFDT.
00:56:28Bonjour Benjamin Camboulive.
00:56:30Je voulais absolument vous avoir pour ouvrir le débat.
00:56:32Vous savez, je le dis à nos invités, on va parler de ces fameuses tablettes numériques
00:56:37qui étaient en prison, alors qu'on cherche de l'argent, vous convenez, vous êtes d'accord
00:56:42avec moi, on cherche à faire des économies.
00:56:44Le budget des tablettes en prison pour les prisonniers, c'était 125 millions d'euros.
00:56:49Eh bien, Gérald Darmanin a annoncé carrément qu'il suspendait le programme de distribution
00:56:54de ces tablettes et il a aussi demandé la mise en place, l'anodite, sur les dysfonctionnements
00:56:59et rapport dans les 15 jours.
00:57:01Benjamin Camboulive, je voulais absolument vous avoir pour ouvrir ce débat.
00:57:04Ça va dans le bon sens parce que ça vous paraissait totalement surrealiste qu'on puisse
00:57:08dépenser, alors qu'encore une fois on cherche à faire des économies, 125 millions d'euros
00:57:13pour mettre à disposition des prisonniers des tablettes pour qu'ils puissent jouer
00:57:18à différents jeux.
00:57:20Bonjour.
00:57:21Oui, évidemment que ça va dans le bon sens parce qu'il y a une seule question à se poser
00:57:24quand on parle du budget de l'administration pénitentiaire, notamment des fonds qui sont
00:57:29alloués à ce qui va permettre aux détenus de réussir à mieux s'insérer dans la société
00:57:35en fin de peine.
00:57:36Parce que c'est ça dont on parle.
00:57:37Est-ce que la mesure que l'on met sur la table, elle va aider à la réinsertion ?
00:57:40Est-ce qu'elle est pertinente à ce niveau-là ?
00:57:43Si ce n'est pas le cas, il ne faut pas le faire parce qu'il faut vraiment arrêter
00:57:46de vouloir rapprocher les conditions de vie extérieures des conditions d'incarcération.
00:57:51Ce n'est pas le but qu'on doit rechercher.
00:57:54Il faut admettre que la prison, c'est une peine, c'est une sanction et c'est normal
00:57:57s'ils n'ont pas la même vie à l'intérieur qu'à l'extérieur.
00:57:59C'est même le principe, il ne faut pas qu'ils aient envie ni d'y entrer ni d'y retourner.
00:58:03Surtout quand on sait à quel point l'univers pénitentiaire est en manque.
00:58:08Il y a un parc pénitentiaire qui est dans un état absolument pas en cohérence
00:58:13avec les besoins d'incarcération qui sont les nôtres.
00:58:15Donc on n'est pas maître de notre politique d'incarcération parce qu'on a un parc pénitentiaire
00:58:19saturé à plus de 130% de densité carcérale, ce qui implique non seulement qu'on ne peut
00:58:23pas mettre en prison qui on voudrait mettre parce qu'on n'a pas la place de le faire,
00:58:27mais aussi qu'on n'a que des profils extrêmement durs dans les prisons.
00:58:30Donc que ce soit au niveau du parc pénitentiaire, au niveau des effectifs
00:58:34qui sont en manque également pour être dans un rapport de force sain et viable
00:58:38et qui leur permettent de travailler convenablement,
00:58:40bien sûr que l'argent il faut le mettre ailleurs que dans des tablettes.
00:58:43Réaction autour de ce plateau, Cécile Delosier.
00:58:46Avec 125 millions d'euros, c'est une belle somme quand même.
00:58:50Avec 125 millions d'euros on peut en faire des choses.
00:58:52Et souvent on a les surveillants de prison qui témoignent de leurs conditions de travail
00:58:55et on voit que les prisons c'est quand même terrible, manque de moyens.
00:58:59La perception des finances de la France par le français lambda est très compliquée.
00:59:04Aujourd'hui pendant des mois on nous a dit qu'on cherchait 80 milliards, qu'on est en déficit
00:59:09et là on nous dit qu'on va avoir beaucoup d'argent.
00:59:11On a peut-être des solutions dans le dossier militaire, 125 millions.
00:59:17Je voudrais revenir sur la prison.
00:59:19Ça sert à quoi une prison ?
00:59:20Ça sert à protéger la société et ça envisage la réinsertion.
00:59:24Je pense qu'on est en échec sur les deux sujets, puisqu'on ne protège pas la société.
00:59:28Pourquoi ? Parce que les prisonniers continuent leur activité quand bien même ils sont fermés.
00:59:32Ils continuent à gérer leurs affaires.
00:59:34Deuxième échec, le taux de réinsertion.
00:59:36D'où les deux prisons de haute sécurité voulues par Gérald Darmanin.
00:59:38En effet.
00:59:39Et le taux de réinsertion est très faible.
00:59:41Donc moi j'y vois un détournement des moyens de réinsertion.
00:59:44On a envie évidemment que les gens retrouvent le chemin du bien.
00:59:48Mais on est en échec total et c'est un détournement des moyens de réinsertion.
00:59:53Pourquoi on mettrait de l'argent en priorité là-dessus quand bien même tellement de gens manquent d'argent ?
00:59:58Tour de table. Naïma.
01:00:00Je pense que c'est extrêmement scandaleux.
01:00:02On a eu les fameux massages.
01:00:04On a eu le Koh-Lanta.
01:00:05On a eu le Koh-Lanta.
01:00:06C'est vrai.
01:00:07Vous avez raison de le rappeler.
01:00:08On a eu le Koh-Lanta.
01:00:09En prison aujourd'hui.
01:00:10Écoutez, on a les tablettes.
01:00:12J'ai halluciné sur le coût de la tablette.
01:00:145 000 euros.
01:00:15Moi j'ai une tablette là.
01:00:17Elle ne coûte pas 5 000 euros.
01:00:19Donc je ne sais pas.
01:00:21À qui profite le crime ?
01:00:23Je ne sais pas où ils ont acheté ces tablettes.
01:00:25Ils sont peut-être en or.
01:00:26Je ne sais pas.
01:00:27En fait il y a un problème.
01:00:28Et puis effectivement je crois qu'on aurait pu s'atteler à améliorer aussi les conditions de vie dans ces prisons.
01:00:35À construire aussi des prisons parce que j'ai regardé un peu le coût d'une prison.
01:00:40Vous savez que le centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, 690 places, 64 millions d'euros il a coûté.
01:00:47Donc je pense qu'on avait les moyens de faire au moins deux prisons.
01:00:50Ensuite effectivement il faut tabler sur la formation.
01:00:54Donc la question de l'insertion, de la réinsertion et de la sortie positive.
01:00:59Et puis la deuxième des choses, pourquoi on ne met pas en place aussi des conditions de mettre au travail ces prisonniers ?
01:01:05Il y a des pays, par exemple aux États-Unis, c'est obligatoire de travailler.
01:01:09Donc c'est aussi la question du travail pour qu'ils payent aussi leur dette à la société.
01:01:13Et ils payent aussi le coût.
01:01:15Et ça, ça existe dans certains établissements où les prisonniers…
01:01:17Oui, mais c'est au bon vouloir.
01:01:18Au bon vouloir.
01:01:19S'ils ne veulent pas, ils ne sont pas obligés de travailler.
01:01:22Moi je pense qu'il faut rendre le travail obligatoire.
01:01:24Karima ?
01:01:25Je pense que c'est aussi dans la communication.
01:01:28Ça fait plusieurs fois au cours des dernières semaines, on a appris effectivement l'histoire de…
01:01:33En fait, c'était les soins du visage.
01:01:36Je pense que c'est plus ça qui avait choqué.
01:01:38Parce que bon, limite, le yoga, ça peut peut-être calmer les prisonniers, les personnes qui sont détenues.
01:01:42C'est de l'exercice physique.
01:01:44Non, mais je veux dire…
01:01:45Et à un moment donné…
01:01:46Vous voyez ce que je veux dire ?
01:01:47Ce que je dis, c'est dans la communication.
01:01:48Normalement, ça reste une prison.
01:01:50C'est ce que disait Benjamin Kambouli.
01:01:52Il faut sentir que c'est une prison.
01:01:54C'est une privation libertaire.
01:01:55Si vous voulez, c'est sûr qu'il y a moins d'effets.
01:01:57Et moi, ce que je vois, c'est que les jeunes, quand ils sortent de prison, ils ne sont pas malheureux.
01:02:02Ils ne sont pas malheureux d'y retourner.
01:02:04Est-ce qu'ils calculent bénéfices, risques ?
01:02:07Avec l'évolution des modes de vie, les gens sont plus confinés.
01:02:12C'est quand même… On parle de vrais enjeux de surpopulation carcérale.
01:02:17C'est vrai.
01:02:18Si on parle de réinsertion et aussi de justice, que les personnes doivent être effectivement,
01:02:22il y a cette privation de liberté.
01:02:24Ça fait partie du processus.
01:02:27Ce que je disais, donc, c'est dans la communication.
01:02:30Je me mets aussi dans la position des Français qui regardent ça.
01:02:33Ils disent, bon, bien là, il y a des soins du visage, il y a des tablettes électroniques.
01:02:38Ça envoie ce message-là que, finalement, est-ce qu'on a une vraie prise en charge des personnes qui sont détenues ?
01:02:46Cela dit, Gérald Darmanin a annoncé qu'il y avait la suspension de ce programme.
01:02:50Et il y avait une dépense d'à peu près 70 millions d'euros.
01:02:55Donc, déjà, c'est allé un peu loin.
01:02:59Ça a été décidé par Mme Belloubet.
01:03:01Oui, c'est ça.
01:03:02C'est important de le dire.
01:03:03Ce n'est pas la même stratégie.
01:03:04Mme Belloubet et M. Darmanin, ce n'est pas la même orientation.
01:03:06Benjamin Combuli, vous souhaitiez réagir.
01:03:11Oui, simplement parce qu'on assiste beaucoup en plateau sur le fait que la peine, la sanction,
01:03:16est là pour protéger et pour réinsérer.
01:03:18La base de tout, c'est quand même la sanction, encore une fois.
01:03:23Un mot aussi, parce que quand l'argent est mis comme ça,
01:03:27il faut bien mettre tout cela en regard du manque d'effectifs de la pénitentiaire
01:03:31et de ceux qui le vivent.
01:03:32Il y a 4000 agressions par an des agents pénitentiaires.
01:03:35Ça fait 12 par jour, qui sont parfois graves.
01:03:38Donc, vraiment, il y a urgence à leur donner les moyens de fonctionner,
01:03:41à inverser ce rapport de force.
01:03:44Et c'est comme ça qu'on parviendra à couper les phénomènes d'intimidation et de corruption.
01:03:49Parce qu'il ne faut pas prendre les choses à l'envers.
01:03:52La corruption, c'est le symptôme, ce n'est pas le mal.
01:03:55Le mal, ce sont des prisons surpeuplées, avec des profils extrêmement aguerris,
01:04:00des agents pénitentiaires qui n'ont pas les moyens de travailler dans des conditions normales.
01:04:03Merci beaucoup Benjamin Combuli pour votre témoignage.
01:04:06Je rappelle que vous êtes porte-parole Alternative Police FDT.
01:04:08Nathan Devers, le mot de la fin sur le sujet.
01:04:10Je voulais faire une remarque plus large sur le fait que les élites politiques françaises
01:04:17ont souvent souffert d'une sorte de maladie chronique,
01:04:20c'est-à-dire qu'intellectuellement, elles sont au courant qu'il peut y avoir une crise qui vient.
01:04:24Pas forcément une crise économique, je parle même avant la guerre de 1940,
01:04:27que l'armée était dans un état difficile.
01:04:29Intellectuellement, elles savent, et en pratique, elles ne font rien.
01:04:32Nous savons, et nous en avons parlé quasiment tous les jours pendant six mois,
01:04:36qu'il y a un déficit majeur, qu'il y a une dette extrêmement dangereuse,
01:04:40que la France peut se retrouver confrontée à des très très gros ennuis d'ici quelques années
01:04:46qui peuvent nous faire vivre une situation telle, analogue, à celle que les Grecs ont vécu jadis.
01:04:52Et on observe, ici ou là, des dépenses qui paraissent complètement à côté de la plaque.
01:04:59Je vous donnerai un autre exemple, mais je trouve que ça participe un peu d'une même logique.
01:05:03Vous avez vu, comme moi, que le sigle « presse » dans les magasins
01:05:07qui vont vendre des journaux de presse écrite a été changé.
01:05:10Donc il y a eu manifestement un appel d'offres, des réunions,
01:05:13des fonctionnaires qui ont travaillé là-dessus.
01:05:16Ça a coûté de l'argent pour remplacer un sigle.
01:05:18En l'occurrence, personnellement, je préférais l'ancien, et je crois que la plupart des Français préféraient aussi l'ancien.
01:05:22C'est un petit côté vintage, nostalgie.
01:05:25Exactement, mais à la limite, imaginons même qu'on ait choisi un sigle formidable, magnifique.
01:05:32Est-ce que cette dépense était urgente ?
01:05:34Là, face à tous les problèmes dont on a parlé concernant les prisons,
01:05:38est-ce que la dépense d'acheter des tablettes extrêmement chères, etc.,
01:05:42est-ce que c'est aussi une priorité ?
01:05:44Et vous voyez, c'est ça qui est problématique.
01:05:46On imagine que, possiblement, d'ici quelques années, on se retournera en arrière
01:05:50et on dira « mais pourquoi on a fait ça ? »
01:05:52Pourquoi on a dépensé là X dizaines ou centaines de milliers d'euros,
01:05:56ou je ne sais pas la somme exacte, pour changer un sigle ?
01:06:00Pourquoi on a dépensé là X millions d'euros pour acheter des tablettes ?
01:06:04Pourquoi ceci, cela, etc. ?
01:06:05Et à la fin, on se dira « mais c'était une forme d'irresponsabilité globale et collective ».
01:06:09Eh bien, on va trouver des économies pour les ministres qui nous regardent
01:06:11et pour le gouvernement, parce qu'on va trouver des solutions.
01:06:13Mais il faudrait voir ce problème.
01:06:15Oui, évidemment.
01:06:16Mais Nathan a tellement raison, parce que ça pose aussi, Nathan,
01:06:19la question du consentement à l'impôt.
01:06:21Oui.
01:06:22Parce qu'aujourd'hui, on se dit « mais si c'est gaspillé comme ça,
01:06:25parce qu'on ne comprend pas, alors qu'on est taxé,
01:06:28on est l'un des pays au monde, je crois même, le plus taxé ».
01:06:32Donc c'est vrai que ça pose la question du consentement à l'impôt, on ne le comprend pas.
01:06:35Bien sûr.
01:06:36Allez, on marque une pause et on va évoquer, on aura Ferdinand Gontier comme invité pour ouvrir le débat.
01:06:42Ancien, vous connaissez Ferdinand Gontier, on l'a invité très souvent sur ce plateau,
01:06:46l'ancien directeur central de la police aux frontières, qui sera notre invité.
01:06:50Et on va évoquer un rapport-choc, l'Observatoire des Migrations,
01:06:53qui livre un constat alarmant sur les centres de rétention administrative.
01:06:56Ça tombe bien, c'est Ferdinand Gontier qui a établi ce rapport.
01:06:59Vous allez voir, c'est assez édifiant.
01:07:01Et on écoutera avec attention Ferdinand Gontier.
01:07:03A tout de suite.
01:07:06Il est 12h30, bon appétit.
01:07:07Si vous êtes à table, c'est important, dimanche, les repas de famille.
01:07:10Si vous nous regardez en déjeunant, en profitant du poulet du dimanche, c'est la tradition, évidemment.
01:07:15Et c'est important de rappeler cette tradition.
01:07:17Vous nous donnez faim, là ?
01:07:18Ben oui, oui, j'ai un peu faim, d'ailleurs, il ne faut pas se mentir.
01:07:20Je vous présente nos invités en quelques instants.
01:07:23Mickaël Dorian, on fait un nouveau tour de l'information.
01:07:26Hier soir, une fusillade a éclaté, a tremblé en France.
01:07:29En Seine-Saint-Denis, un homme cagoulé a ouvert le feu sur un pavillon.
01:07:33Plus tôt dans la journée, un différent routier avait éclaté entre les habitants de cette maison
01:07:37et les occupants d'une Renault Clio différente, qui pourrait être à l'origine de ces tirs.
01:07:42Prudence, si vous êtes dans le sud de la France, deux départements sont actuellement en vigilance.
01:07:46Orange, pour vents violents, c'est le cas de l'Hérault, toujours.
01:07:49Mais également des bouches du Rhône, désormais en alerte.
01:07:52Les rafales pourraient atteindre les 100 km heure.
01:07:54La Haute-Garonne et le Tarn ont été rétrogradées en jaune.
01:07:57Et puis, des nouvelles de la santé du pape.
01:07:59Le souverain pontife a passé une nuit calme et son état est stable, assure le Vatican.
01:08:03Le pape François a souffert de plusieurs crises respiratoires depuis son admission le 14 février,
01:08:08mais n'en a pas eu depuis plusieurs jours.
01:08:10Hier, le Saint-Siège a déclaré qu'il réagissait bien aux traitements
01:08:13et qu'il avait connu une légère amélioration graduelle.
01:08:16Merci, Michael.
01:08:17Nos invités du dimanche pour cette dernière ligne droite,
01:08:20Karim Abouyek, Nathan Devers, Cécile Delosier et Naïma M.Fadel.
01:08:24Je vous le disais, comme invité pour ouvrir ce nouveau dossier,
01:08:27Fernand Gontier, ancien directeur central de la police des frontières.
01:08:31Bonjour, Fernand Gontier.
01:08:32Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:08:34Je voulais absolument vous avoir parce qu'on va parler d'un rapport
01:08:37de l'observateur d'immigration qui a établi une liste de propositions radicales.
01:08:42On voit tout cela avec Alice Sommer et Maxime Leguet.
01:08:45Et puis, ça tombe bien, c'est vous qui avez établi ce rapport.
01:08:48Donc, on va rentrer dans les détails avec vous, Fernand Gontier.
01:08:51C'est un rapport alarmant.
01:08:53Dans une étude documentée sur les centres de rétention administrative,
01:08:57Fernand Gontier, ancien patron de la police aux frontières,
01:09:00décrit une situation inquiétante.
01:09:02Locaux inutilisables, manque de moyens de sécurité
01:09:05ou encore de nombreuses libérations de retenue
01:09:07ordonnées par des magistrats et jugées injustifiées.
01:09:10Il propose alors toute une série de mesures choc pour inverser la situation.
01:09:14D'abord, augmenter les crédits budgétaires pour porter le nombre
01:09:17de places en rétention à 15 000 contre 2 000 aujourd'hui.
01:09:20Pour limiter le pouvoir des magistrats,
01:09:22Fernand Gontier propose que les préfets puissent faire appel des libérations.
01:09:25Il suggère également d'écarter des centres de rétention les ONG militantes.
01:09:29Enfin, le rapport propose d'augmenter le nombre de jours de rétention maximum,
01:09:33passant de 90 jours à 18 mois.
01:09:36Fernand Gontier, merci donc d'avoir accepté notre invitation.
01:09:40Oui, ces mesures choc que vous préconisez sont plus que jamais nécessaires.
01:09:45Oui, ce sont des mesures choc parce que le système est à bout de souffle,
01:09:49que le principe qui est défendu aujourd'hui par l'Union européenne,
01:09:54c'est le principe du départ volontaire qui ne fonctionne pas.
01:09:57Les gens ne partent jamais de nos territoires.
01:10:01Donc, on sait que la rétention administrative est le dispositif qui est le plus efficace.
01:10:06On arrive à un taux d'exécution des éloignements qui est de l'ordre de 40%.
01:10:10Mais pour autant, il ne faut pas se satisfaire de ce taux
01:10:14parce que nous avons face à nous une massification de l'immigration
01:10:19à la fois à travers les traversées aux frontières, les franchissements aux frontières,
01:10:23mais également l'immigration de séjour, l'immigration de fixation qui est sur notre territoire.
01:10:29Nous sommes entre 600 et 900 000 étrangers en situation irrégulière.
01:10:33Nous avons par ailleurs donc un taux d'exécution qui est assez bas
01:10:37de toutes ces OQTF, de ces décisions de retour.
01:10:41Et donc, il faut envisager des mesures efficaces, mais qui sont possibles.
01:10:46Je ne fais pas des propositions hors sol.
01:10:50Il y a des solutions à la fois à trouver au niveau européen, mais aussi au niveau français.
01:10:54Et nous pouvons aussi avoir la main sur ces sujets.
01:10:58Alors, Ferdinand Gontier, je le dis pour les spectateurs qui nous regardent,
01:11:01on parle souvent des problèmes d'OQTF.
01:11:04Rapport précis avec des mesures précises, radicales.
01:11:08Ok, j'en prends acte, mais est-ce que ça risque d'être suivi des faits ?
01:11:12Parce que c'est ça la réalité de la chose.
01:11:14Faire un rapport, oui, vous avez fait un formidable travail,
01:11:16mais est-ce que vous sentez une oreille attentive ?
01:11:19Est-ce que vous pensez qu'il va se passer des choses ?
01:11:21Est-ce que ça va faire bouger les lignes en quelque sorte, Ferdinand Gontier ?
01:11:24En tout cas, je l'espère parce que, j'allais dire, ce sont des propositions
01:11:28qui sont des propositions opérationnelles, des propositions qui viennent du terrain.
01:11:32Tout ce que j'ai vécu dans mes fonctions anciennes est dans ce rapport.
01:11:39Et c'est vrai qu'à un moment donné, il faut une forme de courage politique.
01:11:44Il faut aussi du courage juridique.
01:11:46Il faut aussi voir la vérité là où elle est.
01:11:50C'est vrai qu'aujourd'hui, l'Europe nous interdit des choses,
01:11:53mais aussi l'Europe nous permet des choses et que nous, nous nous interdisons nous-mêmes.
01:11:56Donc c'est quand même assez paradoxal que l'État soit parfois un peu schizophrène.
01:12:01Voilà, et donc pourquoi ne pas porter la durée de rétention à 18 mois
01:12:07alors que c'est inscrit dans les textes européens, mais la France ne le permet pas ?
01:12:12Et on sait que la plupart des pays étrangers auxquels nous demandons
01:12:16des laissés-passer consulaires s'adaptent.
01:12:19Moi, j'ai vécu l'époque où nous étions à 7 jours de rétention.
01:12:22Aujourd'hui, on est à 90 jours, mais chaque fois, les États se sont adaptés
01:12:26avec ce délai considérant que c'était des délais de confort
01:12:30qui leur permettaient de répondre beaucoup plus tard à nos demandes.
01:12:34Et parfois ne répondent pas du tout, en fait, c'est ça.
01:12:37Donc c'est tout cela qu'il faut rebâtir, à la fois au niveau européen,
01:12:41mais aussi au niveau français.
01:12:43Nous avons une organisation qui est à bout de souffle,
01:12:45malgré les efforts qui sont considérables par les personnels des préfectures,
01:12:49la police aux frontières et la gendarmerie, etc.
01:12:52Donc nous devons retrouver un sens à notre mission qui est l'éloignement,
01:12:59parce que nous avons un défi face à nous,
01:13:01c'est que l'immigration, elle est massive, elle est très importante,
01:13:05elle dure et nous ne sommes pas dissuasifs.
01:13:08Nous sommes, au contraire, incitatifs au regard de nos règles nationales.
01:13:13Ferdinand Gontier, Naïma Mfadel a une question à vous poser.
01:13:16Oui, monsieur Gontier, j'entends tout ce que vous dites,
01:13:19mais en fait, le premier problème, c'est le fait que nous ne refoulons pas.
01:13:25C'est-à-dire que les personnes, quand elles arrivent à nos frontières,
01:13:28nous sommes obligés de les accueillir
01:13:30et on met en place tout ce qu'on appelle le droit inconditionnel.
01:13:33Et ça, c'est des directives européennes qu'on a signées.
01:13:37Et souvent, quand ils sont déboutés, on n'arrive pas à les faire partir,
01:13:41sachant que dans les cas, on met les plus dangereux.
01:13:43Donc vous voyez, et le problème aussi, vous l'avez dit, je crois, tout à l'heure,
01:13:47c'est le message aussi qui est donné, puisqu'on sait aujourd'hui
01:13:49que les personnes qui sont en situation de clandestinité dans notre pays,
01:13:54déboutées notamment, peuvent rester et avoir l'espoir d'être régularisées.
01:14:00Auparavant, c'était 5 ans. Le ministre Rotaillot parle maintenant de 7 ans.
01:14:04Donc ils savent pertinemment que de toute façon, ils sauront régulariser.
01:14:08C'est le premier message. Est-ce qu'on pourrait dire tout simplement à ces personnes,
01:14:12si vous rentrez d'une manière illégale, vous ne serez jamais régularisés,
01:14:17comme d'ailleurs, je crois que c'est en Australie ou en Nouvelle-Zélande,
01:14:20ils le font et je crois que les États-Unis étaient en train d'étudier aussi cette question.
01:14:24Fernand Grontier.
01:14:26Oui, vous avez raison. La lutte contre l'immigration, elle passe à travers deux piliers principaux,
01:14:32que sont le contrôle des frontières et le retour.
01:14:35Ce sont des deux axes principaux qu'il faut avoir en tête.
01:14:39Les frontières, elles peuvent être franchies.
01:14:41Et je vais dire, tous les jours, il y a des franchissements légaux, mais aussi illégaux.
01:14:46Aujourd'hui, ce que l'Europe nous interdit, la directive de 2008,
01:14:49c'est la possibilité de refouler aux frontières intérieures des personnes qui ne sont pas en règle.
01:14:54On a totalement, comment dire, déconsidéré cette frontière intérieure, frontière italienne, frontière espagnole.
01:15:00C'est par là que passent 90% des entrées irrégulières.
01:15:04Donc, il faut retrouver un sens au contrôle de frontières.
01:15:08Il faut aussi que nous puissions, j'allais dire, tracer les individus
01:15:12qui franchissent ces frontières sur le territoire, les détecter sur le territoire.
01:15:16Parce qu'il ne faut pas vivre dans le mythe d'une frontière infranchissable, d'une ligne maginot.
01:15:21Ça, ça ne marche pas. Même en Angleterre, même en Australie, les frontières sont franchies.
01:15:25Une fois que les frontières sont franchies, il faut détecter et identifier et reconduire à la frontière.
01:15:31Donc, c'est le deuxième axe qui me paraît important.
01:15:35L'Europe va mettre en place en 2026 ce qu'on appelle le pacte migratoire pour l'immigration et l'asile.
01:15:40Donc, cette directive européenne va dans le bon sens.
01:15:44Mais il lui manque le deuxième volet dont je venais d'évoquer à l'instant, c'est le retour.
01:15:49Et le retour, il est encore basé sur une directive qui est totalement dépassée, obsolète.
01:15:55Une directive de 2008 qui était, j'allais dire, validée à une époque
01:15:59où les choses n'étaient pas aussi graves qu'aujourd'hui.
01:16:03C'était cette directive qui a dépénalisé, par exemple, les séjours irréguliers,
01:16:07qui a interdit les contrôles aux frontières intérieures sous la forme d'un contrôle efficace.
01:16:12Donc, voilà, c'est ce texte qu'il faut modifier et l'un ne va pas sans l'autre.
01:16:16Et donc, vous avez raison, il faut que nous soyons dissuasifs au niveau européen,
01:16:21mais aussi au niveau français, de façon à ce que nous puissions retrouver
01:16:25toutes les personnes qui sont en situation irrégulière et qui ne puissent pas vivre normalement.
01:16:30Parce qu'aujourd'hui, un clandestin peut se loger, peut mettre ses enfants à l'école, peut se marier, etc.
01:16:36Donc, voilà, c'est toute cette logique qu'il faut casser parce que nous ne devons pas être incitatifs.
01:16:43En tout cas, nous ne devons pas être le maillon le plus faible au niveau européen,
01:16:47ce que nous sommes un peu en partie aujourd'hui.
01:16:50Merci, Fernand Gontier. Je rappelle que vous êtes ancien directeur central de la police des frontières.
01:16:55Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:16:57Harold Imane, que je salue, vient d'arriver. On va parler de la situation en Syrie.
01:17:01C'est important de parler de la Syrie puisque des combats et même des tueries font rage après quatre mois de calme relatif.
01:17:08Et j'ai appris ce matin que le dirigeant syrien appelle à l'unité après ces violences meurtrières inédites.
01:17:14On va voir le sujet de Kylian Mssalé et on en parle ensemble avec vous. Harold Imane.
01:17:19Des dizaines de corps, sans vie, à même le sol, dans cette ville du nord-ouest de la Syrie.
01:17:24Tout a commencé ce jeudi dans le bastion de l'ancien président Bachar al-Assad.
01:17:29Ses partisans alawites ont attaqué les forces de sécurité du pays.
01:17:33Le bilan provisoire est lourd. Au moins 273 membres des forces de sécurité et des combattants pro-Assad ont péri.
01:17:40Ainsi qu'au moins 745 civils de la minorité alawite, une branche chiite de l'islam.
01:17:48Vous vous en êtes pris à tous les Syriens et avez commis une faute impardonnable.
01:17:51La riposte est tombée et vous n'avez pas pu la supporter.
01:17:54Déposez vos armes et rendez-vous avant qu'il ne soit trop tard.
01:17:57Le président syrien par intérim est issu d'une coalition islamiste sunnite.
01:18:03Son mouvement, le groupe radical Hayat Tahrir al-Sham, a renversé le régime de Bachar al-Assad en décembre dernier.
01:18:10Aujourd'hui, il appelle à l'unité du pays.
01:18:13Ces défis étaient prévisibles. Nous devons préserver l'unité nationale, la paix civile autant que possible.
01:18:18Et si Dieu le veut, nous serons capables de vivre ensemble dans ce pays.
01:18:22Le ministère de la défense syrien a ordonné aux forces de sécurité de ramener l'ordre dans cette zone.
01:18:27De son côté, la France a condamné les attaques contre des civils sur la base de motifs religieux.
01:18:35Harold Imane, très concrètement, on en est où en Syrie ?
01:18:38On en est à un début du détricotage de l'unité de façade qui a prévalu.
01:18:49Car, si vous voyez sur la carte, la majorité des Syriens sont arabes sunnites.
01:18:55Mais ça ne fait que peut-être 55-60%. Le reste, c'est toutes sortes de minorités.
01:19:02Et c'est pour les minorités qu'il y a un problème.
01:19:05Il y a dans le groupe présidentiel des éléments d'Al-Qaïda qui ont changé de nom, qui ont un tout petit peu évolué.
01:19:17Donc, il y a un grand, grand danger pour les chrétiens, les druzes, les alouites.
01:19:23Les Kurdes, eux, sont armés, sont dans leur coin. Ils n'ont pas ce problème.
01:19:28Ils ne sont pas du tout intégrés à la nouvelle Syrie.
01:19:31Et donc, ces chrétiens, ces alouites, ces druzes, ils peuvent être tués très facilement par des gens qui sont des islamistes djihadistes absolus.
01:19:44Donc, ce n'est pas toute l'armée nouvelle, mais c'est une grande partie.
01:19:49Et beaucoup de l'armée nouvelle, c'est l'armée ancienne qui a rallié.
01:19:53Donc, ce sont des soldats sunnites syriens qui, par nature, ne sont pas très portés sur l'assassinat des minorités.
01:20:06Il y avait des bons côtés au régime de Bachar Al-Assad, dont l'un était la protection de toutes ces minorités, pourvu qu'ils le suivaient absolument.
01:20:16Sinon, ils étaient... Voilà.
01:20:18Donc, les alouites, ça, c'est l'ethnie de Bachar Al-Assad.
01:20:22Ils l'ont soutenu pour la plupart du temps. Pas toujours, pas tous, pas toujours.
01:20:29Et c'est eux qui sont visés.
01:20:31Donc, le président dit des choses, par exemple, il dit des mots qu'il faut interpréter, mais en fait, c'est des espèces de menaces aux alouites,
01:20:41qui sont très peu armés, mais ils sont quand même armés,
01:20:45et qui ne peuvent pas faire face à cet afflux de l'armée nouvelle, avec tous ces éléments incontrôlés, incontrôlables,
01:20:55dont certains viennent jusque de l'Asie centrale, ou même de l'Extrême-Orient.
01:21:00Il y a des djihadistes, même, venus de Chine.
01:21:03Donc, c'est très difficile pour eux d'imaginer un avenir, et c'est très difficile aussi de fuir vers le Liban, dans l'instant présent.
01:21:12Merci Harold, pour ce point.
01:21:14Nathan Dever, on parle de tout, dans Mininews, évidemment, et c'est important de parler de ce qui se passe en Syrie,
01:21:19parce que c'est près de 1000 morts, et le calme aura duré 4 mois, un calme relatif.
01:21:27Oui, et les exactions continuent aujourd'hui.
01:21:30Malgré l'appel à parler à une dizaine de personnes qui étaient terrées chez eux, sur la côte ouest, qui lui ont parlé.
01:21:39Nathan.
01:21:40Les exactions qu'on a vues sont des images absolument abominables.
01:21:46On a vu des gens forcés de se mettre à 4 pattes, d'imiter des chiens, et de se faire tirer dessus à la fin.
01:21:52On a vu un vieux monsieur se faire porter par un homme qui le jetait la tête la première contre le sol.
01:21:57Je suis désolé d'employer des détails crus, mais je pense que c'est très important.
01:22:01Intéressant, au passage, juste de voir que quand il y a des massacres au Moyen-Orient,
01:22:04un certain parti politique qui, en France, instrumentalise beaucoup cette question.
01:22:08Là, on ne l'entend pas beaucoup sur le sujet.
01:22:10Non, il n'y a pas beaucoup de réactions.
01:22:11Beaucoup moins.
01:22:13Au Moyen-Orient, en général, c'est quand c'est un certain peuple qui est associé au sang qui coule que là, il y a des indignations.
01:22:19Mais comme l'a dit Harold, ce à quoi on est en train peut-être d'assister, il faut manier beaucoup de peut-être,
01:22:24c'est, vous avez parlé de démantèlement, c'est le retour de sortes de persécutions de l'armée formée de djihadistes contre les diverses sortes d'ethnies.
01:22:37C'est donc la dissolution de la nation syrienne dans un retour à une forme de tribalisme terrible et sanglant.
01:22:42Ce qu'il faut quand même noter, c'est que le Président, par intérim, qui est un ancien islamiste,
01:22:47depuis qu'il est arrivé au pouvoir, il a...
01:22:49Alors, est-ce qu'il donne des gages ? Un peu comme les talibans en Afghanistan.
01:22:52Est-ce qu'il est sincère ? Personne ne peut le savoir pour l'instant.
01:22:55Mais il a essayé de montrer des signes comme quoi...
01:22:57Dès le départ.
01:22:58Voilà.
01:22:59Il a, par exemple, récemment formé une sorte de comité pour écrire la nouvelle constitution syrienne.
01:23:03Il a pris des gens de plusieurs origines.
01:23:06Il a pris des laïcs.
01:23:07Il a pris des femmes.
01:23:08Il a pris des gens qui étaient des opposants mais démocrates à Bachar el-Assad, ce qui était un peu inattendu de sa part.
01:23:13Et il faut noter que là, depuis que ces exactions et ces massacres ont commencé, il dit
01:23:17« Arrêtez, maintenez la paix civile que l'extrait vous a montré, ne tuez pas de personnes dans les communautés, etc. »
01:23:24La grande question, soit il joue un double jeu, soit, et c'est presque encore plus dangereux,
01:23:31c'est qu'il n'est peut-être pas écouté par une partie des islamistes qui était jadis sous sa direction
01:23:36et qui estime qu'il s'est vendu.
01:23:38Qu'il s'est vendu à la paix, qu'il s'est vendu à l'Occident, etc.
01:23:41Et là, ça peut créer aussi, plus qu'une déstabilisation, un démantèlement total de la Syrie.
01:23:48Il faut vraiment prier pour que ce peuple qui s'est battu pendant plus de dix ans pour sa liberté contre Bachar el-Assad
01:23:54puisse avoir accumulé une forme de sagesse, d'esprit, de courage, de bravoure
01:24:00qui lui permettent de sortir vaillant, debout, uni et pacifié de ces heures absolument terribles qu'il est en train de traverser.
01:24:10– Vous savez que lorsqu'on prépare les émissions, ça fait 48 heures qu'Harold me dit
01:24:13« il faut absolument que tu parles de la Syrie »
01:24:15parce que c'est important évidemment pour l'équilibre de cette zone-là.
01:24:19Les amis, nous arrivons au terme de cette émission,
01:24:21on a abordé beaucoup de sujets durant ces deux heures, je vous remercie de m'avoir accompagné.
01:24:25– Merci à vous.
01:24:26– Merci pour votre très grande fidélité à ce rendez-vous,
01:24:29ça nous fait très plaisir, vous vous en doutez.
01:24:31Merci à l'équipe qui m'a entouré pour préparer ces deux heures,
01:24:34David Brunet, Aurélie Lucano, non c'est le deuxième jour,
01:24:37Benoît Boutaille, Sébastien Calquinaud, merci à la programmation, Stéphane Fatoretto,
01:24:41merci aux équipes en régie, tout de suite c'est Enquête d'Esprit avec Aymeric Pourbème
01:24:45et je vous fais le plaisir de vous accompagner.
01:24:47Vous serez à mes côtés encore, Bachar Karima, pour 180 minutes,
01:24:52un faux trois heures pour se poser, décrypter, débattre, analyser, etc.
01:24:56Vous connaissez le rendez-vous par cœur et puis on aura des petits coups de projecteur aussi.
01:25:00Allez, à tout à l'heure, à dans une heure.

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