Jacques Attali, essayiste romancier et ex-conseiller d'État, était l'invité de BFMTV ce samedi 8 mars.
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00:00J'ai assisté à des entretiens très secrets de François Mitterrand avec le chancelier d'Allemagne, où le chancelier d'Allemagne
00:07a demandé si l'Allemagne était protégée par le bouclier nucléaire français. Nous avons parlé en détail de la façon dont la France
00:17évaluait
00:18la façon dont l'Allemagne faisait partie des risques vitaux pour la France.
00:23Ça a été dit en tête à tête entre les deux
00:26chefs d'État et chefs de gouvernement. Je suppose que ça a été dit entre chefs d'État et de gouvernement français ensuite,
00:33mais rien de plus. Donc ça veut dire qu'il y avait un partage de la dissuasion ? Non, ça veut dire que la France
00:38a fait savoir à ses partenaires
00:41dans quelle mesure elle considère que leur territoire fait partie de l'intérêt vital de la France.
00:47La France, le président de la République française, est le seul à avoir appuyé sur le bouton,
00:52il est le seul à définir ce qui est de l'intérêt vital de la France, et il est vraisemblable, mais il faut rester dans l'ambiguïté,
00:59que l'espace
01:02qui détermine l'intérêt vital de la France est plus grand qu'il n'était dans les décennies précédentes.
01:07Et donc ça c'est précisément selon vous ce qui va être dit
01:11là dans les prochains jours par notre gouvernement ?
01:15Ça ne va justement pas être dit. Oui, mais comme vous êtes là et qu'on en parle,
01:19votre intuition c'est quoi ? C'est qu'il ne faut pas le dire.
01:21Mais en général on ne parle pas trop d'ailleurs, est-ce que l'Union Européenne ne parle pas trop par rapport justement à l'Union Européenne ?
01:27L'ambiguïté fait partie de la crédibilité de l'armement de l'État.
01:30Alors pourquoi on dit j'ouvre un débat sur le partage de la dissuasion, à quoi ça sert franchement ?
01:35Je pense que le moins on en parle, le mieux c'est.