Jacques Attali, essayiste romancier et ex-conseiller d'État, était l'invité de BFMTV ce samedi 8 mars.
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00:00Mais du coup, quelle est l'attitude, dans le moment dans lequel on vit, pour tenter de régler ce conflit ukrainien, et surtout tenter d'y jouer un rôle, c'est ce que les Européens et la France essaient de faire,
00:10quelle attitude il faut avoir face à lui ? Est-ce qu'il faut aller vers la diplomatie de la courtoisie, ou le contraire ? On voit quand même qu'à ce stade, pour l'instant, la France, Emmanuel Macron,
00:22essaient encore de ne pas le braquer, Donald Trump, et c'est aussi ce que fait le chef de la diplomatie française, dans son interview aux Parisiens, ce soir. Ils ont raison ?
00:30Oui, ils ont raison. Ça fait très longtemps que je dis qu'il faut assumer une phrase très simple, ça fait au moins 15 ans que je dis ça, nous sommes seuls.
00:38Et si nous avions assumé ça depuis longtemps, on se moquerait de savoir si l'Américain nous menace ou de nous laisser tomber. On ne s'en est pas occupé, donc aujourd'hui, on a encore besoin d'eux.
00:50Mais il faut à la fois ménager celui dont on dépend, mais tout faire pour en défendre le moins, le plus vite possible. Donc, nous armer à toute vitesse, c'est pour ça que je dis qu'il ne faut pas attendre une journée
01:05pour se mettre en économie de guerre, 7 jours sur 7, 3 fois 8, pour aller le plus vite possible, pour ne pas dépendre des Américains, montrer d'ailleurs aux Américains et aux Ukrainiens
01:15qu'on peut prendre le relais pour la surveillance des radars, pour l'assistance aux Ukrainiens, utiliser tous nos armes au maximum, utiliser des alliés auxquels on ne pouvait pas penser,
01:28par exemple la Grande-Bretagne et même la Turquie, qui sont des alliés de circonstance, mais bienvenue la Turquie et la Grande-Bretagne dans cette... Après tout, ils sont des nations européennes,
01:38et leur montrer qu'on a besoin d'eux. Quant à commerçants...
01:42C'est exactement ce que fait Emmanuel Macron ?
01:43Oui, c'est ça.
01:44Donc, vous avez été convaincu par son allocution ?
01:46Disons que c'est ce que je pense depuis très longtemps. J'ai trouvé qu'il a très bien fait de dire ça, et il l'a dit depuis son discours à la Sorbonne au début de son mandat.
01:56Le malheur a voulu qu'il n'ait pas été en situation de pouvoir convaincre. Attends, ce n'est pas nouveau. Avec François Mitterrand, il y a très longtemps, nous avions créé la brigade franco-allemande
02:06dans la perspective d'une armée franco-allemande. On n'a pas pu aller plus loin parce que les circonstances ne se sont pas pointées.