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00:00Paul Christophe est avec nous, bonsoir monsieur.
00:02Vous êtes député du Nord, président du groupe Horizon et indépendant à l'Assemblée Nationale.
00:06Vous avez fait partie d'ailleurs du gouvernement Barnier, avant de parler de politique internationale.
00:11Vous avez tenu d'ailleurs une allocution à la tribune de l'Assemblée lundi sur la guerre en Ukraine,
00:15et donc on va beaucoup parler de ce sommet de demain, du sommet européen,
00:21et sur lequel bien sûr Emmanuel Macron va intervenir tout à l'heure en direct,
00:24au français, allocution solennelle à 20h.
00:26Mais d'abord, je voudrais quand même avoir votre sentiment sur cette information européenne,
00:31ce nouveau ressortissant algérien refusé par l'Algérie.
00:35C'est le même schéma qu'avec l'influenceur Doualem.
00:38Il part en Algérie, les Algériens le refusent, et il repart en France.
00:44Qu'est-ce que ça représente aujourd'hui pour le gouvernement français ?
00:47Vous savez que très tôt, Édouard Philippe a invité à revisiter les Accars de 68,
00:53à l'aune de ces situations qui ne sont pas nouvelles,
00:56qui ne sont déjà pas tant depuis un certain temps, et qui aujourd'hui tendent à se multiplier.
01:03Pourquoi on dit ça ? Tout simplement parce que lorsque des accords sont signés,
01:06ils reposent sur des réciprocités évidentes.
01:09On facilite l'accès à un pays, on négocie en parallèle des facilités d'intégration,
01:15on négocie l'attribution de visas, mais on négocie aussi des facilités de retour.
01:19Et à partir du moment où l'un des pays ne reste pas à ses engagements,
01:23il invite fatalement à la révision de l'ensemble des données qui sont sur la table.
01:27Et je pense qu'aujourd'hui, on est arrivé à ce point-là,
01:30et donc il est urgent et indispensable de réinvestir.
01:32Mais tout le monde le dit !
01:33Monsieur Philippe le dit, Gabriel Attal le dit, François Bayrou le dit.
01:36En dernier ressort, nous dénoncerons les Accords de 1968,
01:39avec à ses côtés Bruno Retailleau, bien sûr, qui est sur cette ligne-là depuis très longtemps,
01:45et même Jean-Noël Barrault qui est à côté, qui ne dit rien,
01:47mais qui acte par sa présence aux côtés du Premier ministre.
01:51Et deux jours plus tard, vous avez le Président de la République, Aporto,
01:58qui dit qu'il n'est pas question de manière unilatérale de dénoncer les Accords de 1968.
02:04Donc est-ce que vous, vous êtes plus au courant que par exemple Marc Ferracci,
02:08le ministre de l'Industrie, que j'interrogeais dimanche ?
02:11Est-ce qu'il y a des accords stratégiques, financiers, sur le pétrole, sur le gaz, sur je ne sais encore,
02:17qui fait qu'on n'arrive pas à franchir le Rubicon,
02:20parce qu'on est lié tellement puissamment avec l'Algérie qu'on ne peut pas avancer ?
02:25Je ne le pense pas. Il est évident qu'il y ait des accords économiques patent.
02:28On a bien vu que lorsque le gaz russe s'est fermé, il a fallu se tourner vers d'autres fournisseurs,
02:34et l'Algérie est l'un de nos partenaires économiques importants sur cette dimension-là.
02:37Pour 7% de notre gaz quand même.
02:40Pour autant, je pense qu'aujourd'hui, nous sommes arrivés à un point de rupture.
02:43Il y a une forme de défiance qui mérite d'être visitée à l'aune de la diplomatie,
02:47quel que soit le canal qu'on emploiera.
02:49Sinon, ça devra passer par la loi à un moment donné.
02:52Catherine Né ?
02:53Oui, mais enfin, le président Macron ayant reconnu la marocanité du Sahara occidental en juillet,
03:00les Algériens ne répondront pas à l'ultimatum du Premier ministre,
03:06parce que je pense que jusqu'à 2027, jusqu'au bout du mandat du président,
03:11ils ne feront rien pour la France, et au contraire, ils feront tout pour entraver.
03:18Il n'y a pas de solution possible, parce qu'ils sont vraiment fâchés avec le président.
03:25Donc le gouvernement ne peut rien faire.
03:27Mais le gouvernement peut très bien faire des choses, sans faire beaucoup sur les accords.
03:33En tous les cas, par exemple, il y a la circulaire signée par Kouchner,
03:38avec son homologue qui permet à tous ceux qui ont un passeport diplomatique en Algérie,
03:43qui s'achètent quand on a de l'argent, de venir l'été, avec qui ils veulent,
03:46pour le temps qu'ils veulent, et là, se faire soigner dans les hôpitaux.
03:50Et ça, on peut essayer d'y porter remède, sans faire beaucoup de bruit.
03:55Monsieur Christophe ?
03:57On est complètement en phase, c'est ce que j'ai dit.
03:59Il y a tous les canaux diplomatiques, ça veut dire utiliser tous les champs possibles.
04:03Cette question-là n'est une patente.
04:05Il y en a d'autres qui sont à la main, évidemment.
04:07On sait très bien que la politique diplomatique est plutôt à l'aune du président, à ce niveau-là.
04:11Mais pour autant, je pense qu'il est légitime qu'on transcrit les intentions de nos concitoyens,
04:18leur volonté exprimée manifestement et à plusieurs reprises.
04:22Et puis c'est une situation de justice aussi, qu'il nous faut faire respecter.
04:25Je voudrais qu'on écoute Donald Trump lors de son discours hier devant le Congrès américain.
04:29Nous accordons une grande importance à tout ce que l'Amérique a fait
04:34pour aider l'Ukraine à maintenir sa souveraineté et son indépendance.
04:37En ce qui concerne l'accord sur les minerais et la sécurité,
04:40l'Ukraine est prête à signer au moment qui vous conviendra.
04:45J'apprécie qu'il ait envoyé cette lettre, je l'ai reçue il y a peu de temps.
04:50Parallèlement, nous avons eu des discussions sérieuses avec la Russie
04:54et avons reçu des signaux forts indiquant qu'elle est prête pour la paix.
04:57Ne serait-ce pas magnifique ?
05:01Paul Christophe, on vous a déjà entendu lundi sur ce sujet,
05:04mais vous êtes au micro d'Europe 1, je voudrais que vous précisiez votre pensée.
05:07Quel est l'angle d'action, voire l'angle d'attaque de l'Europe et donc de la France
05:13vis-à-vis de ce genre de propos qui ont lieu spécifiquement depuis vendredi dernier ?
05:18Ce qui nous a stupéfait vendredi, c'est l'humiliation faite au président ukrainien
05:23et par sa personne à son peuple entier qui lutte depuis trois ans pour sa survie
05:29face à un agresseur qui est la Russie. On ne peut pas avoir peur des mots.
05:32C'était une forme de traquenard finalement qu'il a porté devant les caméras
05:37puisque le bureau Oval était bientôt empli de caméras et de journalistes.
05:41Cette humiliation était quelque chose d'un vrai révélateur finalement quelque part.
05:45Avec des effets rebonds puisqu'on a vu certains leaders politiques s'exprimer
05:49et plutôt donner raison aux Russes et aux Américains en même temps.
05:53Je pense au Rassemblement National et à sa leader Mme Le Pen.
05:56Et puis ça a provoqué une forme de stupéfaction chez ceux qui comptaient sur le parapluie
06:00finalement américain pour les protéger ad vitam et aeternam.
06:03Je pense par exemple à la Pologne, etc.
06:05C'était peut-être moins violent pour nous vu de la France parce qu'il y a longtemps
06:08qu'on a opté pour une autre stratégie, plutôt que de faire une autonomie de défense
06:12un tant soit peu, bien sûr appuyée par la dissuasion nucléaire.
06:17Mais pour autant c'est un vrai bouleversement sur la façon d'appréhender la diplomatie
06:21qui est comme le fait Trump dans le rapport économique, un rapport de force.
06:25Quand François Hollande par exemple dit que Donald Trump n'est plus un allié
06:30c'est un simple partenaire, il a d'une certaine manière raison ?
06:33Je pense qu'on peut le considérer comme tel.
06:35C'est un partenaire sur le côté économique avec tous les travers qu'on lui connaît.
06:39On pourra échanger là aussi sur l'autre enjeu qui n'est pas tant l'enjeu économique
06:43mais sur l'enjeu diplomatique et militaire, on voit bien que c'est là le rapport de force
06:47même si c'est une négociation commerciale.
06:49Paul Christophe, député du Nord, président du groupe Horizon à l'Assemblée nationale
06:52et notre invité, on revient dans quelques petits instants d'Europe un soir à tout de suite.
07:00Je m'arrête juste un instant sur ce sondage effarant.
07:0316% des élèves en France refusent de nouer des relations amicales
07:09ou sentimentales avec des camarades juifs.
07:13Paul Christophe, réaction ?
07:15C'est assez effrayant, c'est un révélateur de l'état de notre société.
07:19Ce qui serait intéressant, c'est que ces jeunes qui s'expriment
07:23savent-ils faire la différence ? Ou pourquoi ?
07:26Ou est-ce qu'on est dans un couloir de nage parce qu'on leur a dit que ?
07:30Ça me rassurerait d'ailleurs que ce chiffre diminue à l'aune de cette question.
07:35Mais c'est un aimant révélateur de la fracturation de notre société
07:39et je pense que chacun doit prendre la mesure de ses propos parfois,
07:43y compris les politiques, lorsqu'ils exacerpent finalement
07:46certaines roqueurs ou certaines positions.
07:48On va écouter David Lissnard qui ce matin était l'invité de TF1
07:51concernant l'allocution du président qui doit arriver.
07:54Moi ce qui m'intéresse, c'est surtout qu'on sorte du théâtre
07:57et du théâtrodrome et des postures dans lesquelles on est.
07:59La situation est incertaine depuis des années.
08:01Depuis des années, les gens responsables savent qu'il faut armer le régalien,
08:06qu'il faut mettre un terme à un système social qui ne fonctionne plus.
08:10Donc quels sont les pouvoirs du président de la République
08:12aujourd'hui de surcroît depuis qu'il a 10 sous ?
08:14Donc si c'est pour une posture politicienne de plus, je le dis sans agressivité,
08:18pour jouer sur le mélo et l'exagération, ça me paraît peu intéressant.
08:22Moi ce qui m'intéresse, c'est quels sont les intérêts de la France ?
08:25Comment on construit à nouveau une ambition collective puissante française et européenne
08:30en sortant des effets d'annonce et du théâtre ?
08:34Question simple, Paul Christophe.
08:36Qu'est-ce que vous attendez du discours du chef de l'État ce soir ?
08:38En écho aux propos que tu as tenus tout à l'heure,
08:40je pense qu'on attend qu'il rassure.
08:42Les citoyens aujourd'hui expriment clairement une inquiétude.
08:45Vous avez parlé de la question de l'envoi des troupes, etc.
08:48Je pense qu'on a besoin d'être rassurés sur la suite
08:52qui va être donnée aux événements ukrainiens.
08:55Est-ce qu'un accord de paix, oui ?
08:57Est-ce qu'on y enverra des troupes pour consolider cette civilité ?
09:00Et puis quelle va être, parce que les Français ne sont pas naïfs,
09:02ils ont bien compris qu'on est passé d'America First à America Only,
09:06et que finalement le marché va se refermer.
09:08Donc, quels sont les impacts sur l'économie demain ?
09:11Et donc, en soi, je pense qu'on a besoin d'être rassurés
09:14à la fois sur l'aspect ukrainien, mais aussi sur la stratégie plus générale
09:17en matière de développement économique, en matière de souveraineté.
09:19C'est un discours qui est présent depuis 2017.
09:21Notre dépendance finalement aux Américains va peut-être réveiller l'Europe.
09:26Pour ou contre la mutualisation de l'arme nucléaire ?
09:28Alors, il ne s'agit pas de la mutualisation de l'arme nucléaire en elle-même.
09:31Il ne s'agit pas non plus d'envoyer des missiles nucléaires à disposition des uns et des autres.
09:34Je pense que depuis 1962, et je vais citer moi aussi Charles de Gaulle finalement,
09:37qui voulait que la dissuasion nucléaire soit là pour protéger les intérêts de la France.
09:40Et là, ce n'est pas forcément dans l'hexagone.
09:42D'ailleurs, la France est parfois sans l'arme nucléaire,
09:45mais c'est parfois déplacée dans d'autres pays pour préserver les intérêts de la France.
09:48Donc, je pense que la question aujourd'hui qui se pose,
09:50c'est comment on organise cette dissuasion à la façon à ce qu'elle soit efficace.
09:54Olivier Dardieu ?
09:55Le 5 décembre dernier, au moment de la censure du gouvernement Barnier,
10:00dans son intervention devant les Français,
10:03le Président de la République rassemble 15 millions de téléspectateurs,
10:07puis 9 millions lors de ses voeux pour le début de l'année.
10:11D'après vous, est-ce qu'il y aura une audience forte ce soir ou pas ?
10:15Et pensez-vous que le Président peut attirer l'attention
10:19en ne dessinant qu'un panorama, qu'un diagnostic de la situation,
10:25sans faire une annonce forte qui, justement, peut tracer une vision et un projet ?
10:31Je pense qu'effectivement, son allocation sera très suivie.
10:34On vit un moment grave.
10:36Je pense que la guerre est à nos portes depuis trop longtemps,
10:40trois ans maintenant, et est à un tournant.
10:43Est-ce qu'effectivement, on s'oriente vers un accord de paix ou pas ?
10:47Est-ce qu'on s'oriente vers un durcissement des conditions de combat en Ukraine
10:51du fait d'un désengagement américain ou pas ?
10:53Je pense qu'on a besoin d'être éclairés là-dessus.
10:55De la deuxième façon, on voit bien qu'aujourd'hui,
10:58l'accord de partenariat avec les Etats-Unis n'est plus sur la même logique
11:02et qu'il va nous falloir prendre des engagements forts à l'échelon européen
11:05pour assurer nous-mêmes, de manière indépendante, notre propre défense.
11:11Ça vaut à la fois pour les conditions d'armement.
11:13Aujourd'hui, nous savons que nous avons beaucoup de pièces dans nos propres armements
11:15qui dépendent des Etats-Unis.
11:17D'ailleurs, ça pourrait être l'étape d'après.
11:19Les Etats-Unis pourraient dire, voilà, je vous interdis demain
11:21d'exporter ces pièces qui servent à fabriquer votre propre armement.
11:23Comment on rend notre armement complètement autonome ?
11:25Je pense que c'est Florence Parly, la première, qui avait évoqué cette situation à l'époque.
11:28Et comment, finalement, on organise à l'échelle de l'Europe notre propre défense ?
11:32Je pense que les Etats-Baltes sont très inquiets.
11:34La Pologne est très inquiète.
11:36Qui aurait dit que la Finlande, la Suède, tout ça, allaient réagir différemment vis-à-vis de l'OTAN ?
11:40Je pense qu'on a ce besoin d'avoir ce côté d'engagé, finalement,
11:44ce côté apprécié sur les attendus.
11:47Et puis, je le redis, il y a ces enjeux économiques aussi qui ne sont pas tant,
11:50je pense que ça aussi, ça inquiète tout autant, finalement, que la guerre ukrainienne,
11:53ces droits de douane qui sont imposés, aujourd'hui, à des pays tiers,
11:56qui vont avoir leur répercussion.
11:58Que va faire la Chine vis-à-vis, donc, de l'Europe ?
12:00Je pense qu'on a ce besoin, finalement, de construire une nouvelle étape de la construction européenne
12:04qui permet d'être beaucoup plus solidaire.
12:06Le président pourrait presque démissionner de son mandat et s'occuper de l'Europe, alors ?
12:09Je ne pense pas que ce soit son intention.
12:11Je pense qu'il a été clair, justement, dans les dernières élocutions,
12:14qu'il irait jusqu'au bout de son mandat.
12:16Je ne pense pas que l'Europe se cherche un président ou une présidente.
12:19Je pense que l'Europe se cherche une nouvelle voie
12:21pour se rendre plus autonome vis-à-vis des Etats-Unis, entre autres.
12:24Catherine Né ?
12:25Oui, d'ailleurs, changer de président, je pense qu'aucun leader candidat possible à la présidentielle
12:31ne veut hâter les choses et il vaut mieux que le président reste à sa place jusqu'au bout.
12:37Parce que, même si, aujourd'hui, que va-t-il déclarer ce soir ?
12:42Bon, il veut apaiser les Français, mais il ne peut pas annoncer la dissolution de l'angoisse.
12:48Je veux dire, c'est difficile, quoi.
12:51Est-ce que lui-même est quelqu'un qui rassure, après avoir inquiété depuis plusieurs mois ?
12:56Alors, c'est vrai que, quand on le voit sur la scène internationale,
13:00il est quand même, en Europe, un des plus anciens,
13:03puisque beaucoup ont changé, et tout en étant le plus jeune.
13:06Mais il a une forme d'aura qui demeure.
13:09C'est arrivé à d'autres.
13:10Oui, mais enfin, là, il a une aura qui...
13:12Je pense à Valéry Giscard d'Est.
13:13Il a une aura qui demeure, et ce n'était pas la même période.
13:18Il a un lien avec Donald Trump, qui est ce qu'il est.
13:24Enfin, avec Donald Trump, mais enfin, bon, voilà.
13:27Est-ce que vous avez l'impression que Donald Trump l'écoute ?
13:30Il ne l'écoute pas, parce qu'il n'écoute personne.
13:33Mais il y a un lien, il peut quand même lui parler.
13:37Donc, je trouve que c'est son atout.
13:42C'est d'être là depuis longtemps, et de connaître tous ses homologues.
13:46Et il est quand même respecté, parce qu'il leur avait dit,
13:49en arrivant, qu'il avait parlé de se réarmer, la défense européenne.
13:53Il avait au moins cette vision-là, à laquelle il a toujours été fidèle, sur l'Europe.
13:57Vous savez, en tant que ministre, j'ai eu l'occasion,
14:00de me rendre à Bruxelles, à la rencontre de mes homologues,
14:03dans le champ des compétences de l'époque.
14:05Vous utilisez des solidarités ?
14:06Des solidarités, de l'autonomie, avec des femmes hommes.
14:08Donc, j'ai rencontré dix de mes homologues, ce jour-là.
14:11Au-delà des sujets qui étaient les nôtres, dans le cadre de nos portefeuilles respectifs,
14:15tous m'ont témoigné de leur inquiétude vis-à-vis de la France.
14:17Dans quel sens ?
14:19L'inquiétude vers l'instabilité, finalement, qui était en train d'apparaître,
14:22à leurs yeux, en tout cas.
14:23Le risque d'une censure qui va arriver.
14:25Ils ont vu arriver un ministre en se disant, tiens, en fait, il y a un gouvernement.
14:29Et finalement, ils traduisaient cette inquiétude par rapport au rôle que joue la France,
14:32pour eux, dans la stabilité de l'Europe.
14:34Donc, c'était une reconnaissance naturelle de cette stabilité,
14:37avec une inquiétude sur cette fragilité de ce qui se passait aussi en Allemagne, d'ailleurs, au passage.
14:41D'ailleurs, j'ai mon homologue allemande qui ne disait pas autre chose.
14:44Et donc, je pense que la parole du Président de la République
14:48aura son importance dans cet enjeu européen.
14:50On regarde ce qu'on attend de la France lorsque le navire tangue.
14:53Je voudrais qu'on écoute, puisqu'on a parlé de Marine Le Pen,
14:55je voudrais qu'on écoute Laurent Jacobelli.
14:57Il était en fin de matinée sur CNews.
15:00Et voici les attentes du député RN de l'allocution du chef de l'État ce soir.
15:06Personne n'est lu.
15:07Je pense que le Président de la République a besoin d'exister.
15:09Quand les événements vous échappent, faignons les organiser.
15:11Il a bien compris qu'aujourd'hui, les négociations de paix passaient à côté de lui.
15:15M. Zelensky lui-même, lorsqu'il fait une longue communication sur les réseaux sociaux,
15:19cite M. Trump, parle évidemment de son adversaire Poutine,
15:23ignore complètement le Président français et l'ensemble des dirigeants européens.
15:26Donc, il faut exister.
15:27Et donc, il va probablement nous présenter un machin.
15:30À chaque fois qu'il y a une crise, il nous propose un machin
15:32qui, en général, est fédéraliste européen.
15:34On a eu la crise du Covid, alors ils nous ont dit
15:36l'Europe qui n'en a pas le droit va s'occuper de la santé.
15:38Donc là, il va nous annoncer ce soir que tout est terrible
15:41et que donc l'Europe doit s'occuper de la défense,
15:43qu'il va falloir payer, abonder un fonds européen
15:46qui lui-même servira à financer l'Allemagne,
15:48qui elle-même achètera des armes américaines.
15:50Mais tout cela, probablement, c'est à côté de la plaque.
15:54Moi, ce que j'espère qu'il nous annonce ce soir,
15:56c'est d'abord qu'il faille trouver un chemin vers la paix.
15:58C'est-à-dire une paix qui prenne en compte la souveraineté
16:01et la volonté du peuple ukrainien.
16:03Je vous ai poliment vu, poliment, faire la mou, Paul Christophe.
16:07Oui, c'est tellement pauvre comme argumentaire
16:09que je ne peux que vous poser une mou.
16:11Je pense que croire que la France existe seule au monde,
16:13c'est plus que réducteur.
16:15C'est parce qu'il a dit que le Président a besoin d'exister.
16:18Ça revient à cela, oui.
16:19Vous faites le même geste que Fabrice, c'est marrant, pour l'accorder.
16:21C'est une critique facile, mais pas très constructif, en tout cas.
16:25L'Europe s'occupe déjà du médicament.
16:28Il y a l'Agence européenne du médicament.
16:30Heureusement que l'Europe a été au rendez-vous pour la crise Covid.
16:33Je pense que sinon, on attendrait encore quelques vaccins.
16:36Depuis 2017, en tout cas, le Président est constant
16:39en disant qu'il faut plus d'autonomie stratégique,
16:41de souveraineté militaire, à l'échelle européenne.
16:44Donc là-dessus, on peut lui donner un gage.
16:45On peut faire tout ce qu'on veut, mais je pense que là-dessus,
16:47on peut s'accorder ce qui est la raison.
16:49Dans les 800 milliards annoncés par la Présidente de la Commission européenne,
16:53on sait très bien que cette somme est adossée
16:56à la capacité des États membres
16:58d'augmenter leur part de PIB dans la dépense militaire.
17:03Nous sommes aujourd'hui à 2%.
17:05Si on compte les pensions militaires, un peu plus en effet.
17:09D'après vous, on peut aller jusqu'à combien et avec quelle trajectoire ?
17:14On est sur une trajectoire déjà qui était de 32 milliards en 2017
17:18pour arriver à un peu plus de 60 milliards en 2030.
17:20Donc on est sur une trajectoire à la hausse
17:22qui avait été validée par la loi de programmation militaire.
17:24Est-elle suffisante aujourd'hui à l'aune de ce qu'on est en train de vivre ?
17:27Je ne le pense pas.
17:28Donc ça veut dire également que je dois être cohérent
17:30quand je dis à la tribune qu'il faut remettre de l'ordre dans nos comptes
17:33pour pouvoir retrouver des marges de manœuvre.
17:35Je pense que ça y contribue.
17:37Et puis l'impulsion européenne a du sens aussi.
17:40Je pense que tous les États membres vont devoir jouer également leur rôle
17:44et puis arrêter peut-être leur dépense au matériel américain.
17:48Est-ce que c'est 3, 5 ? Est-ce que c'est 4 ?
17:51C'est un peu comme au ministère.
17:53Répondons à la question, puis chiffrons-là.
17:56Je vous dirai si c'est 3, 4, 5 ou 6.
17:59A 6, on n'a pas les moyens malheureusement.
18:02Il faut se donner un chiffre.
18:03La Russie est à 10.
18:05La Russie est en économie de guerre.
18:07La Russie est en économie de guerre depuis longtemps.
18:09Je ne suis pas sûr que ce soit très efficace.
18:11Mais en tout cas, ils le sont.
18:13Si, vous ne pouvez pas dire ça.
18:15C'est malheureusement très efficace.
18:17On le voit sur le terrain en Ukraine.
18:19Avec les pertes qu'ils subissent quand même,
18:20je pense que ce n'est pas si efficace que ça.
18:22Non, ils ne gagnent pas pour dépenser.
18:24Ils frappent et ils tuent des gens tous les jours.
18:26Ils tuent des gens, mais ils ne gagnent pas beaucoup de terrain.
18:28Ça mérite d'être rappelé Catherine, vous serez d'accord.
18:30Ils continuent en ce moment tous les jours de tuer des Ukrainiens.
18:32Tous les jours.
18:34Je pense que ce qui est important, c'est d'établir l'objectif,
18:36le volume de notre besoin attendu.
18:38Et là, on pourra chiffrer.
18:39Et là, je pourrais vous répondre si c'est 3, 4 ou 5.
18:41Nous suivrons cette allocution présidentielle, bien sûr,
18:44en direct à 20h00 sur Europe 1.
18:48Merci beaucoup Paul Christophe d'avoir été l'invité d'Europe 1 soir.

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