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Emmanuel Macron a pris la parole ce 5 mars, à 20 heures, dans une allocution télévisée au cours de laquelle il a évoqué les dépenses militaires ou encore les bouleversements sur la scène internationale depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

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Transcription
00:00Au-delà de l'Ukraine, la menace russe est là et touche les pays d'Europe, nous touche.
00:07La Russie a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial.
00:10Elle a mobilisé sur notre continent des soldats nord-coréens, des équipements iraniens,
00:15tout en aidant ces pays à s'armer davantage.
00:19La Russie du président Poutine viole nos frontières pour assassiner des opposants,
00:24manipule les élections en Roumanie, en Moldavie.
00:27Elle organise des attaques numériques contre nos hôpitaux pour en bloquer le fonctionnement.
00:32La Russie tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux.
00:37Et au fond, elle teste nos limites.
00:39Elle le fait dans les airs, en mer, dans l'espace et derrière nos écrans.
00:44Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières.
00:48Et la Russie, dans le même temps, continue de se réarmer,
00:52dépensant plus de 40% de son budget à cette fin.
00:56D'ici 2030, elle prévoit d'encore accroître son armée,
01:01d'avoir 300 000 soldats supplémentaires, 3 000 chars, 300 avions de chasse de plus.
01:06Qui peut donc croire, dans ce contexte, que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ?
01:14La Russie est devenue, au moment où je vous parle et pour les années à venir,
01:18une menace pour la France et pour l'Europe.
01:21Je le regrette très profondément.
01:23Et je suis convaincu qu'à long terme, la paix se fera sur notre continent,
01:28avec une Russie redevenue apaisée et pacifique.
01:31Mais la situation que je vous décris est celle-là, et nous devons faire avec.
01:36Face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie.
01:41Il s'agit, sans plus tarder, de prendre des décisions pour l'Ukraine,
01:46pour la sécurité des Français, pour la sécurité des Européens.
01:49Aujourd'hui, on ne peut plus croire la Russie sur parole.
01:51L'Allemagne, la Pologne, le Danemark, les États-Baltes et nombre de nos partenaires
01:57ont annoncé des efforts inédits en matière de dépenses militaires.
02:02Alors, dans ce temps de l'action qui s'ouvre enfin, la France a un statut particulier.
02:08Nous avons l'armée la plus efficace d'Europe.
02:11Et grâce aux choix faits par nos aînés après la Deuxième Guerre mondiale,
02:15nous sommes dotés de capacités de dissuasion nucléaire.
02:18Ceux-ci nous protègent beaucoup plus que nombre de nos voisins.
02:22Et de plus, nous n'avons pas attendu l'invasion de l'Ukraine pour faire le constat d'un monde inquiétant.
02:28Et à travers les deux lois de programmation militaire que j'ai décidées
02:32et que les parlements successifs ont votées,
02:35nous aurons doublé le budget de nos armées en presque dix ans.
02:40Mais compte tenu de l'évolution des menaces, de cette accélération que je viens de décrire,
02:45nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires
02:51qui sont désormais devenus indispensables.
02:54J'ai demandé au gouvernement d'y travailler le plus vite possible.
02:57Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés,
03:03mais aussi des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés.
03:08Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage.
03:13Maîtriser notre destin, devenir plus indépendant,
03:16nous devons y œuvrer au plan militaire, mais aussi au plan économique.
03:22Oui, l'indépendance économique, technologique, industrielle et financière sont des nécessités.
03:27Nous devons aussi nous préparer à ce que les États-Unis
03:31décident de tarifs douaniers sur les marchandises européennes,
03:35comme ils viennent de le confirmer à l'encontre du Canada et du Mexique.
03:39Cette décision incompréhensible, tant pour l'économie américaine que pour la nôtre,
03:44aura des conséquences sur certaines de nos filières.
03:47Elle accroît la difficulté du moment, mais elle ne restera pas sans réponse de notre part.
03:53Alors, tout en préparant la riposte avec nos collègues européens,
03:58nous continuerons, comme je l'ai fait voilà 15 jours,
04:01à tout tenter pour convaincre que cette décision nous ferait du mal à tous.
04:06Et j'espère, oui, convaincre et en dissuader le président des États-Unis d'Amérique.
04:13Au total, le moment exige des décisions sans précédent.
04:18Notre Europe possède la force économique, la puissance et les talents
04:23pour être à la hauteur de cette époque.
04:26Et que nous nous comparions aux États-Unis d'Amérique et a fortiori à la Russie,
04:29nous en avons les moyens.
04:31Nous devons donc agir en étant unis en Européens et déterminés à nous protéger.
04:38Vive la République, vive la France.

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