Chaque jour, BFMTV répond à vos questions.
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00:00Une autre question, Lisa.
00:01Noé, 27 ans, de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines.
00:04J'aimerais savoir quels sont les intérêts des Européens à vouloir aider à tout prix l'Ukraine de la bonne volonté
00:09ou cela reflète un intérêt particulier pour eux ?
00:11Elsa.
00:12Je veux bien y aller.
00:13Alors, effectivement, ça peut ne pas sauter aux yeux de prime abord,
00:16mais l'Ukraine a fait un choix, en fait, parmi les anciens pays issus du bloc soviétique.
00:21Elle fait partie de ceux qui, après avoir recouvré leur indépendance,
00:25ont fait le choix, de plus en plus, de se rapprocher d'un chemin d'intégration
00:29ou de chercher l'intégration avec l'Union européenne.
00:31Et à partir de 2013, ce choix a été mal reçu du côté russe.
00:38C'est le droit des gouvernants russes de juger que c'est une perte d'influence pour eux.
00:42Mais ils ont enclenché des mesures de rétorsion qui ont abouti à l'annexion de la Crimée,
00:49puis le début de la guerre du Donbass, et en 1922, ce qu'on appelle dans le jargon russe,
00:55enfin des russophones plutôt, l'offensive de grande ampleur.
00:58C'est parce que quand les gens vous disent que ça fait dix ans que cette guerre existe,
01:01c'est en ayant ça à l'esprit.
01:02Et d'une part, Vladimir Poutine ne veut pas de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN,
01:06c'est une alliance militaire, soit,
01:07mais il ne veut pas de l'entrée de l'Ukraine dans l'UE non plus.
01:11Et il y a une raison à ça, c'est que la Russie, pour le moment,
01:15comme vous le savez, ce n'est pas une démocratie,
01:17et elle ne souhaite pas montrer que les anciens pays du bloc soviétique
01:21peuvent évoluer vers un mode de gestion démocratique,
01:25parce que ça voudrait dire que d'autres sont susceptibles de s'éloigner de cette influence.
01:29Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, qui plus est,
01:31parce que nous avons soutenu intensément l'Ukraine,
01:34nous sommes considérés par les Russes comme parties prenantes de cette guerre,
01:38je ne dis pas co-belligérants, mais parties prenantes de cette guerre,
01:41que nos intérêts sont liés.
01:42L'Ukraine a commencé un chemin vers l'UE aussi, officiellement,
01:46donc c'est à la fois un modèle démocratique que nous avons en commun avec l'Ukraine,
01:50qui nous associe, et c'est aussi le fait que nous soyons une démocratie
01:54qui refuse de céder à des coups de butoir d'un mode de gestion tout à fait différent.
01:59Et ce qu'évoquait le président de la République dans son discours,
02:04c'est effectivement quelque chose qui n'est pas une guerre conventionnelle pour le moment avec la France,
02:08mais c'est un continuum d'agressivité qui dure depuis des années,
02:12et qui va en s'accroissant avec des actions de déstabilisation,
02:17notamment sur le territoire français.