Rencontre Macron - Trump : Le président français est-il un bon porte-parole de l’Europe ?

Sud Radio

il y a 11 heures

Avec Hervé et Hakim

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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04— Bien. Nous allons écouter Hervé et Hakim. D'abord Hervé, qui est à Pau. Bonjour, Hervé.

00:10— Bonjour à tous, auditrices, auditeurs, et vous-même, M. Bourdin.

00:15— Merci, Hervé, d'être avec nous. Vous vouliez revenir sur cette rencontre entre Trump et Macron.

00:22— Oui. J'ai écouté avec attention. Bon, je pense que la définition d'un rendez-vous par l'initiative de Macron

00:30à rencontrer Trump était une bonne action. Je l'ai pas senti très heureux, quand même, après leur rencontre.

00:36Je l'ai senti plutôt inquiet à regarder dans ses dossiers véritablement pendant que Trump s'exprimait.

00:42Et je ne suis pas certain que Trump fera l'impasse sur les 350 milliards de dollars qu'ont avancé les États-Unis

00:48pour la guerre en Ukraine. Voilà. J'ai le sentiment que nous sommes avec des dirigeants qui pensent plus à l'économie

00:57qu'à l'humanité. C'est mon sentiment. Et je crois que... — Vous êtes lucide, mon cher Hervé.

01:03— J'espère que non. J'espère que non, quand même. — Oui, mais c'est du deal. C'est du deal. — Oui.

01:11— C'est du deal. — Aujourd'hui, Trump fait peur à tout le monde, alors qu'il a été élu, quand même, par une bonne population.

01:20Mais il oublie quand même que même dans les rangs américains, il aura des tracteurs, et que s'il y avait un désastre du côté de chez nous,

01:29il y aura des gens pour résister, comme en Ukraine, où Poutine a cru qu'il irait tranquillement rendre les chars.

01:36— En 3 jours, qu'il allait gagner la guerre en 3 jours, oui. — Oui. Eh ben là, ça fait 3 ans. — Oui, ça fait 3 ans.

01:41— Il s'est trompé simplement de définition du mot « 3 » après. — Bon, Hervé, nous verrons bien. Moi, je dis toujours, là, sur la forme,

01:52c'est plutôt réussi. Après le fond, il faut voir dans le temps, maintenant, ce qui va se passer. Commence à se dessiner peut-être

02:00une trêve à plus long terme, une paix. Trump disait qu'il allait ramener la paix en 48 heures en Ukraine. Bon, enfin, c'est pas si facile que ça.

02:08Évidemment que c'est pas facile. Il va falloir des mois avant de trouver de véritables solutions et des rencontres, peut-être la prochaine rencontre

02:17entre Trump et Poutine. C'est possible, peut-être cette semaine, la semaine prochaine, la semaine d'après. Je ne sais pas.

02:23— Et je ne peux pas en dire plus. Hakim est d'origine marocaine. Bonjour, Hakim. On vous retrouve. Vous êtes à Villeneuve-sur-Lôte. Bonjour.

02:31— Bonjour, Jean-Jacques. — Merci d'être avec nous. Vous avez entendu le représentant de la Kabylie en France ?

02:39— Oui, oui, oui. Je l'ai entendu. J'ai entendu. Oui, oui. C'est souvent qu'on entend, et très régulièrement et depuis toujours,

02:46le peuple kabyle revendiquer un peu cette autonomie voire cette indépendance. Je crois, il me semble, qu'ils représentent 10 millions d'habitants en Algérie.

02:53— Exactement. 8 à 10 millions. Oui, oui. — Voilà. Donc c'est énorme. C'est beaucoup. Alors bon, on va dire que c'est pour eux quelque chose

03:03de très très important. Ils veulent y aller vers l'indépendance. On le sait. C'est un problème pour l'Algérie. Non, moi, je suis d'origine marocaine.

03:09Et la question berbère ne se pose pas de la même façon au Maroc. Le Maroc, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, est une monarchie.

03:16Et c'est très bien comme ça. Et la monarchie, en général, elle a cette capacité d'entraînement et d'entraîner derrière elle, au-delà des religions,

03:24au-delà des ethnies. Elle a cette espèce d'enthousiasme qui est souvent portée d'ailleurs beaucoup par les berbères.

03:31Il faut le savoir que quand vous allez au Maroc, vous avez parfois des régions berbères qui sont très très victimisées avec beaucoup de mosquées au mètre carré, etc.,

03:39beaucoup plus que parfois dans les grandes villes côtières. Donc la question ne se pose pas de la même façon au Maroc et en Algérie,

03:46même s'il y a des mouvements autonomistes au Maroc, même s'ils sont là. En général, ils sont assez fidèles à la royauté et au roi.

03:54Et je crois que c'est pour moi, à mon humble avis, c'est plutôt un avantage par rapport à son gros voisin en ce moment qui est un petit peu fâché avec tout le monde,

04:02avec le Maroc, avec l'Espagne, avec la France. Il faut que nos amis algériens comprennent qu'on ne peut pas continuer comme ça à être fâché avec tout le monde.

04:10Il y a un moment où il faut s'ouvrir sur les autres. On ne peut pas comme ça refouler, refuser des ressortissants qui maintenant tuent sur le territoire national.

04:21C'est très, très grave. Et si vous me permettez, sur les mesures dont on parle beaucoup, les appliquer dans une espèce de bras de fer et de rétorsion,

04:29ce qui serait normal, je crois que ça a ses limites. Pourquoi ? Parce que si demain, l'Algérie se venge, on sait qu'à sa frontière sud,

04:37il y a beaucoup de gens qui veulent aller vers l'Europe. Et si elle fait comme la Libye, elle laisse passer tout le monde, bonjour la catastrophe, quoi.

04:43— Merci beaucoup, Hakim. Merci pour cette analyse et ces remarques extrêmement pertinentes. Il est 8 h.