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00:00C'est vrai, je suis allé en Ukraine en 2023, en tant que journaliste bien sûr,
00:05ensuite en 2024. À toutes ces deux occasions, j'ai eu l'opportunité avec d'autres journalistes
00:10africains de rencontrer les hautes personnalités de ce pays, y compris le chef de l'État et la
00:16première fois la première dame. Je voudrais dire qu'il y a eu des déclarations qui ont été faites,
00:26qui se vérifient sur le terrain et qui se vérifient même à partir d'ici. Quand on dit
00:31que cette guerre n'est pas une guerre russo-ukrainienne, c'est une guerre à dimension
00:35mondiale, c'est une vérité. Pour l'illustrer, il faut se souvenir des premières heures de ce
00:42conflit, les prix qui ont tout de suite augmenté, même ici chez nous. Il y a beaucoup d'exemples
00:47comme ça qu'on peut utiliser pour illustrer le fait qu'il y a urgence au niveau mondial
00:53que des solutions soient trouvées. L'Ukraine est un pays qui reconnaît qu'à un moment donné,
01:03il s'est distancié un peu de l'Afrique, mais qui fait de l'effort pour se rapprocher du continent
01:09africain à travers l'ouverture de nouvelles ambassades, à travers... Quand vous écoutez
01:13les discours des officiels, je prends par exemple celui du président lui-même, ils ont du mal parfois
01:21à comprendre que certains pays africains qui se sont battus, comme la Guinée, pour avoir leur
01:26indépendance, n'arrivent pas encore à comprendre le discours de l'Ukraine qui consiste à dire
01:31nous sommes agressés et nous sommes en train de nous battre pour notre indépendance. Bien sûr que
01:38ça, malheureusement, c'est le résultat d'une forme de désinformation qui a existé, qui existe
01:46encore, qui a consisté dès le début de cette guerre et même maintenant à dire non, l'Ukraine ne
01:52fait pas une guerre contre la Russie, elle fait une guerre par procuration. En réalité, c'est une
01:56guerre entre l'Union Européenne et la Russie. Mais l'Ukraine est en train de véritablement mener
02:04une guerre pour le pays lui-même, pour sa souveraineté, pour son indépendance. Maintenant,
02:10après, s'il est indépendant, s'il est souverain, peut-être que d'autres peuvent en tirer des
02:15conséquences positives, mais la réalité est que l'Ukraine est agressée. Nous avons une forte
02:20communauté de Guinéens là-bas, j'ai pu rencontrer certains qui ont vécu là-bas depuis 20 ans,
02:25depuis 30 ans, dont certains ont fui, d'autres sont restés. Ils sont dans un dilemme parce qu'il y
02:33en a qui, par exemple, ont des épouses qui sont russes et ils sont restés en Ukraine. Il y a
02:40plein de situations comme ça qui appellent à l'action. Maintenant, quand je dis appel à l'action,
02:47évidemment que l'Ukraine ne s'attend pas à ce que des pays africains déploient des armes ou des
02:51militaires sur le sol là-bas. Ce qu'ils demandent, c'est que sur le plan diplomatique, quand il y a
02:57des résolutions à prendre, notamment au niveau des Nations Unies, que les pays africains,
03:00effectivement, puissent être conséquents et prennent les bonnes résolutions et sortent
03:06de cet équilibrisme qui consiste à préserver certains intérêts. Je termine par un point,
03:11parce que pour moi c'est important, c'est que souvent, même ici, avec certaines élites,
03:16quand je préparais la rédaction de mon livre, quand on parle avec certains, ils mettent tout
03:21de suite en avant les prétendues relations qu'on a avec la Russie dès notre indépendance. Il faut
03:28dire que ce sont des relations entre l'URSS et la Guinée et donc des relations entre les pays
03:33composés de l'URSS et la Guinée, y compris l'Ukraine. Donc l'actif de nos bonnes relations
03:38avec l'URSS ne peut pas être retenu qu'au profit de la Russie. Malheureusement, il y a tellement de
03:45fake news, de désinformation, ça fait que même à un certain niveau, quand vous parlez avec certains,
03:50vous comprenez que le discours ne passe pas. Je voudrais une fois encore réitérer toute ma
03:57reconnaissance à la délégation de l'Union européenne qui m'invite à parler de ce sujet.
04:02J'espère que nous aurons l'occasion, entre conferts, de parler de ce sujet pleinement.
04:06En attendant, je voudrais dire que j'ai fait un livre là-dessus, qui est disponible sur Armata,
04:12qui décrit non seulement mon expérience de journaliste sur un terrain, dans un pays en
04:16guerre parfois, mais aussi mes impressions à moi, citoyen, de ce qui se passe là-bas.
04:22La première impression, c'est vraiment le courage du peuple ukrainien. Nous,
04:29nous sommes descendus. Quand vous entendez parler de la guerre en Ukraine, c'est un peu abstrait.
04:37C'est abstrait. Quand vous arrivez, vous trouvez qu'il y en a même qui sortent. Parce que quand
04:43il y a des attaques par drone ou autre, il y a toujours une sirène qui vous alerte pour vous
04:47dire mettez-vous à l'abri. Mais à un moment donné, les gens, ils pouvaient tous fuir. Mais
04:53il y en a qui sont restés, qui restent en Ukraine. Ça, c'est vraiment une sorte de patriotisme qu'il
04:57faut saluer. Je dis ça en réponse à la question de madame l'ambassadrice, parce qu'avant de venir
05:03à cette rencontre, il y a un de nos confrères avec qui je discutais sur Facebook, je ne sais pas
05:08si quelqu'un d'entre vous a suivi ça, qui parlait du président Zelensky, qui a dit qu'il était prêt
05:13à quitter son poste si cela devait être une garantie pour que son pays puisse accéder à l'OTAN.
05:25Ce confrère trouvait que c'était une déclaration qui manquait de courage. Je lui disais que vous
05:31n'avez aucune idée du courage dont font preuve le président et le peuple ukrainien face à la
05:38superpuissance qu'est la Russie.

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