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00:00Europe 1. Pascal Prohib, de 11h à 13h, sur Europe 1, Pascal.
00:04On se répète chaque semaine, on ne sait plus quoi faire, peut-être.
00:07L'attaque terroriste islamiste samedi après-midi à Mulhouse résume toute notre impuissance, toutes nos failles.
00:15L'individu est un Algérien de 37 ans, sous le coup d'un OQTF, obligation de quitter le territoire français.
00:20Il était arrivé illégalement en France en 2014.
00:23Il a été interpellé en 2023, condamné pour apologie du terrorisme à 6 mois de prison.
00:27Il sera libéré 50 jours avant le terme de sa peine.
00:31A 10 reprises, l'Algérie a refusé de le reprendre et de délivrer le laissé-passé consulaire.
00:36Une seule solution, l'assignation à résidence, obligation de passer chaque jour au commissariat.
00:41Et donc, nous laissons des bombes à retardement se balader tranquillement.
00:45Le droit en l'espèce ne protège plus.
00:47Est-ce que nous sommes condamnés à vivre de cette façon ?
00:52Je vous propose d'écouter peut-être Emmanuel Macron, qui était au Salon de l'agriculture ce samedi.
00:59Je veux dire ici à nouveau la solidarité de la nation à l'égard de la famille
01:03et la détermination du gouvernement et la mienne de continuer le travail qui est le nôtre depuis 8 ans
01:09pour tout faire afin d'éradiquer le terrorisme sur notre sol.
01:12Mais la détermination est complète et au-delà de ce qui a été fait,
01:16nous prendrons évidemment tout acte utile pour répondre à ce qui vient de se passer.
01:20Gilbert Collard, c'est vrai que je suis là d'entendre notre bras ne tremblera pas,
01:27notre détermination est complète, nous savons ce que nous devons faire et que rien ne change.
01:33Parce qu'en fait, je le disais, rien ne peut changer.
01:35Toute la procédure fut respectée, toute la procédure est légale.
01:39C'est-à-dire qu'on a affaire à quelque chose qu'on ne pouvait quasiment pas éviter,
01:45qui était inéluctable, Gilbert Collard.
01:48Les maux, les morts. Les morts, les maux.
01:53Voilà, c'est le cycle infernal dans lequel on est maintenant enfermé.
01:59Des morts, des maux. Et rien ne se passe, rien ne se produit.
02:04Pour une raison très simple, dramatiquement simple, que l'on ne veut pas avouer,
02:11que l'on ne veut pas reconnaître,
02:13Retailleau a décidé de tenter de rétablir le délit de séjour irrégulier.
02:22Parce qu'on peut séjourner irrégulièrement en France sans risquer une seconde de garde à vue.
02:29La Cour de cassation, en 2012, a décidé, conformément à ce qu'exige l'Union européenne,
02:35qu'un individu qui entre irrégulièrement sur le territoire ne pourra pas être placé en garde à vue.
02:42Ne pourra pas. On va lui donner le temps de réfléchir, c'est ce que dit la directive européenne.
02:47De réfléchir au cas où il aurait envie de repartir.
02:50Bon, c'est un monde de fou, quoi, je veux dire.
02:53Donc, aujourd'hui, on a des hommes, des femmes qui entrent sur le territoire illégalement,
02:59irrégulièrement, circulaire Valls 2012, qui a supprimé le délit de séjour irrégulier,
03:06et les gens font ce qu'ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent.
03:10Bon, donc on se heurte, et Retailleau va se heurter à l'Union européenne,
03:14qui ne veut pas de sanctions d'emprisonnement quand il y a pénétration irrégulière sur le territoire.
03:22Pire même, il faut le dire, le fait de violer la loi,
03:26le fait d'entrer illégalement sur le territoire, incroyable mais vrai, donne des droits.
03:34L'aide médicale d'État, les aides multiples, l'hébergement, etc.
03:38Bon, comment peut-on...
03:40Il y a l'hébergement, également ?
03:42Également, bien sûr, oui, oui, oui, il y a des aides pour l'hébergement,
03:46il y a des aides multiples qui sont répertoriées.
03:49Il n'y a pas un hébergement automatique, si vous voulez, n'allons pas dire ça, on va se faire pilonner.
03:53Mais il y a des aides multiples qui arrivent, vous avez...
03:56Et puis les associations qui sont là, les associations également qui font le travail d'accompagnement.
04:01Voilà, vous avez des sites adaptés qui vous renseignent parfaitement sur ce qu'il faut faire.
04:07Moi, j'ai un de mes copains avocats qui m'a envoyé un petit mot il y a 30 secondes,
04:10il est en train de remplir un document pour un client qui fait appel devant la cour du droit d'asile,
04:17et il me dit, il n'y a aucune mention sur les ressources.
04:21Il y a l'aide juridictionnelle, mais il n'y a pas de mention sur l'existence ou l'absence de ressources.
04:28C'est quasi automatique.
04:30Voilà, bon, on est...
04:33Comment s'en sortir quand on est prisonnier d'une législation européenne,
04:40malade sur le plan idéologique, complètement malade sur le plan idéologique,
04:43et contre laquelle on ne peut pas lutter, parce que je rappelle, je m'en excuse à ces techniques,
04:47mais la cour de cassation en 2012 a dit qu'une personne en situation irrégulière,
04:54je dis bien irrégulière, ne peut pas être placée en garde à vue.
04:59On lui dit bonjour, comment ça va, la santé est bonne,
05:03vous avez franchi ce qu'il s'appelait autrefois la frontière sans permission,
05:07soyez le bienvenu, ne cassez pas trop de matériel, voilà, on ne peut rien faire.
05:13Si vous avez besoin d'aide, vous avez des associations,
05:15vous avez des avocats spécialisés en droits des étrangers,
05:18parce que que les étrangers aient des droits, on est tous d'accord,
05:22mais maintenant il y a un droit des étrangers,
05:25c'est dire à quel point on en est arrivé dans le socle législatif.
05:29Il y a une matière juridique...
05:31En l'espèce, est-ce qu'il faut rétablir,
05:37pour ceux qui sont en situation irrégulière, de les mettre en prison, clairement ?
05:42On ne peut pas, mais on peut peut-être changer la loi, on a le droit ?
05:46Non, on ne peut pas, on va sortir de front à l'Union Européenne.
05:50Bon alors d'accord, et en revanche, pour celui qui a déjà été condamné,
05:54ce qui était le cas de ce monsieur qui avait été interpellé en 2023,
05:58condamné pour apologie du terrorisme à six mois de prison,
06:00il est libéré au bout de 50 jours avant le terme de sa peine,
06:05à dix reprises l'Algérie refuse de le reprendre et de délivrer le laissé-passer consulaire.
06:09Est-ce que pour les condamnés que les pays d'origine refusent de reprendre,
06:16est-ce qu'on peut mettre ces gens en prison en changeant la loi ?
06:19Est-ce que c'est possible ?
06:21On devrait pouvoir y arriver, mais on prend le risque
06:25de se faire sanctionner par la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
06:29Mais enfin c'est impossible, c'est Kafka, c'est Kafka, mais il y a bien une solution !
06:32Ah oui, c'est Kafka, absolument !
06:34Non mais si on cherche des solutions, alors c'est quoi la solution ?
06:37C'est le référendum d'interroger les Français ?
06:41Je passe mon temps à répéter qu'il y a deux problèmes en France aujourd'hui,
06:44la souveraineté du peuple et la liberté du politique.
06:47Et là on est au cœur des deux sujets.
06:48Ah on est au cœur de la question, oui.
06:50Souveraineté du peuple parce qu'il n'est pas entendu,
06:53et liberté du politique parce qu'il ne peut pas.
06:55Donc qu'est-ce qu'on fait ? Quelle est votre solution ?
06:58Quelle est la solution juridique ?
07:01La seule solution juridique, c'est le référendum.
07:03De Gaulle l'avait dit, du reste le seul juge c'est le peuple.
07:08Là maintenant il faut que le peuple s'exprime.
07:10Oui mais on ne va pas lui poser ça.
07:11Alors comment on l'interroge le peuple ?
07:13On pose 50 questions ?
07:15Parce que ça c'est une question précise.
07:17Généralement les référendums en France c'était une question oui ou non.
07:21Donc là il y a une multitude de questions qu'il faudrait poser.
07:25Oui mais alors là encore on va se recréer une question constitutionnelle,
07:28vous me direz, en afférant comme président,
07:30donc tout va être réglé d'une manière mutuelle,
07:32c'est clair, il n'y a pas de problème,
07:34mais on va se heurter là aussi.
07:36Non mais en réalité, en réalité, en réalité,
07:39donc je veux dire que moi je ne suis pas contre l'Union Européenne,
07:42attention qu'on se comprenne bien,
07:43je ne suis pas systématiquement hostile à ce qu'il peut être l'Union des États Européens,
07:49mais cette machine est devenue tellement folle sur le plan juridique
07:53qu'on ne peut plus se protéger, voilà.
07:56Il y a un moment donné où le droit devient l'ennemi du droit,
08:01et on en est arrivé à ce point-là, quand tout à l'heure vous parliez de Kafka,
08:04mais Kafka il n'aurait même pas pu imaginer qu'un jour
08:07on en arrive à donner des droits à des hommes ou à des femmes
08:11qui violent la loi territoriale.
08:14Vous vous rendez compte que dès l'instant où un individu pénètre sur le territoire français,
08:19fronduleusement, il a droit à l'aide médicale d'État,
08:23avec tout ce que cela comporte aussi,
08:25d'abus dans les soins qui sont souvent des soins de confort.
08:29Dès l'instant où on le dit, on est inhumain, on est violent,
08:33on est raciste, on est brutal,
08:35mais rappelons quand même, si vous le permettez,
08:37que nous parlons alors qu'un homme vient de mourir.
08:40Que toute notre discussion, elle est à l'ombre de la mort d'un homme.
08:45Mais c'est pourquoi je vous dis qu'est-ce qu'il faut faire, et vous-même,
08:48qui pourtant connaissez parfaitement le droit,
08:50soulever l'hypothèse du référendum,
08:53tout en disant qu'on n'est même pas sûr d'aller au bout du référendum avec le Conseil constitutionnel,
08:57donc ce qui m'intéresse dans cette discussion, c'est comment cet homme-là, l'homme qui est mort...
09:01Si vous me posez la question à titre personnel,
09:04moi je dénoncerai la Convention européenne des droits de l'homme, j'en sortirai.
09:09Mais on a le droit ? Est-ce que la France peut faire ça ?
09:11Bien sûr qu'on a le droit !
09:13Et pourquoi on ne le fait pas ?
09:15Pourquoi on ne le fait pas ? Parce que tous nos hommes politiques
09:18veulent avoir le prix Nobel de la paix médiatique.
09:21Vous comprenez, si vous dénoncez la Convention européenne des droits de l'homme,
09:25vous êtes au banc de la société !
09:29Alors que nous savons tous, et Retailleau le sait,
09:33que son idée qui est très bonne de créer un délit de séjour irrégulier
09:37va surter la Convention européenne des droits de l'homme.
09:40Alors ils en sont à dire en commission des lois
09:42qu'on ne prononcera pas une peine de prison en cas d'infraction,
09:46mais une amende pour ne pas être condamné pour un coup européen.
09:51On s'en sert quand on en a envie,
09:53parce que la Cour européenne des droits de l'homme, par exemple Nicolas Sarkozy,
09:55l'a saisie dans l'affaire des avocats.
09:57Des avocats qui sont écoutés.
09:59C'est pour ça qu'on n'en sort pas.
10:01Parce que la Cour européenne des droits de l'homme,
10:03dans une affaire d'ailleurs qui vous concerne vous,
10:05c'est-à-dire qu'un client qui est écouté par son...
10:07Un client qui parle avec son avocat,
10:09la France a jugé que c'était possible, en France.
10:14La Cour européenne des droits de l'homme a une jurisprudence très précise là-dessus,
10:19et elle aurait dû s'imposer à la juridiction française,
10:23et Nicolas Sarkozy a saisi à juste titre d'ailleurs la CEDH.
10:27Donc qu'est-ce qu'on fait ?
10:29Il ne va pas dénoncer la CEDH lui-même,
10:32parce que c'est un exemple concret que je cite là.
10:34Bien évidemment, bien évidemment,
10:36mais étant donné qu'il y a maintenant une matière très particulière,
10:40qui est le droit des étrangers.
10:42Est-ce qu'on pourrait exclure de la réglementation juridique européenne
10:48tout ce qui touche à la question de la liberté des frontières ?
10:52Voilà.
10:53Pour rétablir un maintien de souveraineté,
10:56on pourrait parfaitement décider,
10:58les membres de l'Union européenne pourraient décider
11:01que tout ce qui touche à la question de la souveraineté des frontières
11:05relève du droit des États.
11:07C'est tout.
11:08Voilà.
11:09Je veux dire qu'on garde la Convention européenne,
11:12on garde les normes,
11:13mais tout ce qui touche à la notion de souveraineté territoriale,
11:18sort du cadre juridictionnel et juridique de l'Union européenne
11:22pour revenir aux droits souverains des États.
11:25Et on ferait ce qu'on voudrait en matière de législation
11:28sur le droit des étrangers.
11:31C'est entendu.
11:32Vous avez peut-être vu passer également
11:35que sur l'affaire de Mulhouse,
11:37c'est votre ami Gilles-William Golnadel
11:39qui a parlé d'une magistrate
11:42qui s'appelle Madame Marin,
11:44Sire Marin,
11:45une ancienne responsable du syndicat de la magistrature
11:48et membre de la Ligue des droits de l'homme.
11:51Et cette dame, ce week-end, a expliqué
11:54que le fait de pointer tous les jours,
11:57de faire pointer tous les jours le terrorisme de Mulhouse
12:00a pu le pousser à passer à l'acte
12:02car vécu comme une humiliation.
12:04Et cette dame, je le précise,
12:06dirigeait le syndicat de la magistrature.
12:08Donc quand vous parlez d'idéologie,
12:10c'est pourquoi je rebondis.
12:13Est-ce qu'elle est majoritaire ou pas parmi les magistrats ?
12:16Visiblement pas.
12:17Je crois que c'est 30% le syndicat de la magistrature.
12:19Oui, même moins maintenant.
12:21En 2022, c'était 33%.
12:23Après le mur des cons, c'était tombé à 20%.
12:26Mais en 2022, c'était quand même remonté à 33%.
12:30Mais comprenez qu'il y a une idéologie
12:33que vous venez de signaler d'ailleurs.
12:35Je vous assure, si vous vous retrouvez,
12:38M. Collard, face à un magistrat
12:41qui est syndiqué au syndicat de la magistrature,
12:44je pense que votre dossier, il part pas bien.
12:46Ah, c'est pas bon, c'est pas bon, c'est pas bon.
12:48Non, non, non, c'est pas bon.
12:50J'aurai une sacrée trouille, oui, oui.
12:52Il part pas bien.
12:53Je vous remercie de ces explications
12:56qui sont toujours très claires et très pédagogiques.
12:59Merci beaucoup, Gilbert Collard.
13:01Je vous rappelle que vous êtes ancien député
13:03européen du Rassemblement National
13:05et aujourd'hui que vous avez mis fin
13:07à vos activités d'avocat.
13:09Oui, oui, je me suis remis à réfléchir.
13:12Ah, parce qu'avant, vous ne réfléchissiez pas.
13:14Non, je ne crois pas.
13:15Mais en revanche, qu'est-ce que vous...
13:16La politique rend un peu con, oui.
13:18Qu'est-ce qu'un homme comme vous, si actif
13:20et si brillant, permettez-moi de le dire,
13:22même si on peut ne pas partager vos avis,
13:24bien sûr, mais qui est quand même...
13:26Qu'est-ce que vous faites de vos journées ?
13:28Alors moi, je lis, j'écris,
13:32je m'occupe du Collège de Criminologie Clinique
13:37que j'ai organisé, dans lequel il y a plein de monde
13:39qui vient et on étudie des cas criminels,
13:42on réfléchit dessus et puis...
13:45Vous n'avez pas envie de monter sur scène
13:46comme votre ami Dupont-Moretti
13:48qui est au Théâtre Marigny ?
13:51Si je devais monter sur scène
13:53après Dupont-Moretti,
13:55je serais forcément meilleur.
14:04J'en suis sûr, j'en suis certain.
14:06Voilà, mais oui, voilà, voilà, voilà.
14:08Rideau, allez, rideau, rideau.
14:10Merci, en tout cas, vraiment, merci beaucoup.
14:12Merci Gilles Bercolère.
14:14Il est 11h24.
14:19Bernadette, je crois que Bernadette est là.
14:21Bonjour Bernadette, vous habitez Melouse ?
14:23Bonjour, bonjour Pascal,
14:25j'habite dans la région melousienne, effectivement.
14:27Comment vous avez vécu alors ce drame ?
14:30Ben écoutez, comme je l'entends dire,
14:32c'est une fatalité, c'est malheureux,
14:34j'ai des sentiments de colère,
14:36de tristesse.
14:38Vous ne pouvez pas vous imaginer,
14:40mon pays est en train de partir en morceaux
14:42et personne ne fait rien
14:44et je suis triste,
14:46et j'en veux essentiellement aux Français,
14:48parce que les Français n'aiment pas leur pays,
14:50ils ne sont plus nationalistes.
14:52S'ils aimaient leur pays,
14:54ils sauraient pour qui voter,
14:56ils sauraient quoi faire,
14:58mais là c'est une catastrophe,
15:00vraiment une catastrophe.
15:02Je pouvais y aller tranquillement à pied,
15:04je faisais mes petites courses,
15:06je n'avais aucun ressenti.
15:08Aujourd'hui je n'y vais plus, ça fait plus de 10 ans que je ne vais plus au marché.
15:10C'est plus Melouse,
15:12c'est plus Melouse, c'est une catastrophe,
15:14mais qui va faire quelque chose ?
15:16Vous voulez que je vous dise M. Pro ?
15:18J'ai même peur pour vous, parce qu'avec ce qui s'est passé
15:20avec C8, j'ai même peur qu'à vous,
15:22on vous fasse quelque chose.
15:24Enfin vous, à toute votre équipe,
15:26même ça me fait peur.
15:28Parlons de Melouse,
15:30chère Bernadette.
15:32Parlons de Melouse.
15:34Mais vous, vous êtes née en Alsace ?
15:36Non, je suis née à Lille,
15:38je suis pied-noir.
15:40Et vous êtes arrivée quand dans la région de Melouse ?
15:42En 1963, j'avais 6 mois.
15:44Bon, donc vous avez grandi dans cette région,
15:46depuis toujours.
15:48Et vous avez vu, comme parfois, certains territoires de France
15:50changer, et notamment Melouse
15:52qui est une ville,
15:54effectivement, très,
15:56comment dire,
15:58où il y a beaucoup de Français
16:00issus d'origines très différentes,
16:02je crois.
16:04Je ne suis pas allée à Melouse depuis très longtemps,
16:06mais manifestement, c'est ce que vous me dites.
16:08Mais quand vous dites que vous ne voulez plus aller au marché,
16:10pourquoi vous ne voulez plus aller au marché ?
16:12Je n'ai pas le sentiment de sécurité.
16:14Je ne me sens pas en sécurité.
16:16Mais je vous dirais que c'est partout en France.
16:18Vous savez, j'étais au Portugal, je me sentais bien.
16:20J'ai passé 3 jours au Portugal, je me suis promenée toute seule dans les rues.
16:22J'étais tranquille, j'étais bien,
16:24je me sentais bien.
16:26Mais je me promène nulle part, nulle part.
16:28Je n'ai pas envie, ça ne m'intéresse pas.
16:30Est-ce que vous avez déjà été ou agressée ?
16:32Est-ce que vous avez déjà été ou agressée ?
16:34Non, non, non.
16:36Non, mais vous n'avez pas besoin d'être agressée
16:38pour avoir ce sentiment. Écoutez les informations
16:40tous les jours, ça vous suffit.
16:42Ça peut vous arriver, pourquoi ça ne vous arriverait pas ?
16:44Pourquoi ?
16:46Il n'y a pas de raison.
16:48Mais alors, je ne sais pas si vous êtes en couple
16:50ou pas, mais vous ne sortez peut-être que
16:52si vous êtes avec des amis,
16:54vous pouvez quand même aller au théâtre
16:56ou au cinéma ou au restaurant le soir
16:58sans être agressée.
17:00Je ne ressens plus ce besoin.
17:02Donc vous restez chez vous toute la journée ?
17:04Honnêtement, je peux,
17:06je reste, ça ne m'intéresse plus.
17:08Vous êtes en maison, en appartement ?
17:10Vous êtes dans une maison ?
17:12Non, non, dans une maison.
17:14Mais vous travaillez à Bernadette ?
17:16Oui, oui, bien sûr, je suis commerçante.
17:18Ah bah en plus, si vous êtes commerçante,
17:20vous êtes en contact avec la clientèle ?
17:22Oui, mais je veux dire, c'est ma clientèle,
17:24je veux dire, je n'appréhende pas,
17:26je connais ces gens, je ne suis pas ici.
17:28C'est dans quelle activité vous êtes, Bernadette ?
17:30Dans la restauration.
17:32Ah oui, donc vous êtes sur place, effectivement.
17:34Vous avez un restaurant,
17:36c'est ce que je comprends.
17:38Tout à fait, mais je ne vous cache pas,
17:40vous allez peut-être
17:42me trouver un peu folle, mais près de mon
17:44comptoir, il y a une bombe
17:46anti-agression,
17:48j'ai un taser aussi qui n'est pas
17:50loin, et je me dis,
17:52bon, on verra bien, mais je veux dire,
17:54avant, jamais, je n'aurais pensé
17:56à m'équiper de la sorte.
17:58Et vous êtes équipée quand ?
18:00Ça fait un an.
18:02Bon, on va marquer une pause,
18:04restez avec nous, Bernadette,
18:06à chaque fois, je dis, c'est un témoignage, bien sûr,
18:08c'est le témoignage de Bernadette.
18:10Vous avez un fils, donc, qui a
18:1235 ans, et vous avez d'autres enfants ?
18:14Oui, j'ai une autre fille, et je viens d'être grand-mère,
18:16en plus.
18:18Et elle s'appelle le petit garçon ou la petite fille ?
18:20Alors, c'est Léno et Lila.
18:22Ah, parce qu'elle a eu des jumeaux ?
18:24Non, mon fils
18:26a eu le garçon, et ma fille a eu
18:28la fille, et à 10 jours d'intervalle.
18:30C'est fou, ça ! Léno et Lila ?
18:32Oui.
18:34Mais c'est joli, en plus, comme prénom, Léno et Lila.
18:36C'est très beau. Je suis d'accord,
18:38Léno et Lila. Il est 11h28,
18:40nous marquons une pause, nous sommes avec Bernadette,
18:42et nous parlons, évidemment, du drame de Mulhouse.
18:44Et comme Bernadette, vous pouvez réagir au
18:461-80-20-39-21.
18:48Restez bien avec nous, la suite de Pascal Pro,
18:50et vous, c'est dans un instant, sur un rapport 11h13.
18:52Pascal Pro, sur
18:54Europe 1. Bon, Bernadette est avec nous,
18:56Bernadette habite Mulhouse,
18:58elle est arrivée, elle est pied-noir,
19:00elle est arrivée à l'âge de 6 mois,
19:02elle est restauratrice, et elle nous expliquait
19:04combien, aujourd'hui,
19:06elle a peur, au point où elle a
19:08un taser, elle a une bombe lacrymo
19:10sous le comptoir.
19:12Évidemment, elle connaît bien Mulhouse,
19:14elle ne va plus dans le marché de Mulhouse,
19:16disait-elle encore.
19:18Et je vous propose d'écouter quelques réactions.
19:20Alors, vous avez entendu,
19:22évidemment, Bruno Retailleau, qui souhaite
19:24un rapport de force avec l'Algérie,
19:26vous avez également entendu, sans doute, Jordan Bardella.
19:28Maintenant, il faut agir, dit-il.
19:30Mais ce qui m'intéresse, c'est ceux qui sont
19:32dans une forme de déni.
19:34Je vous propose, par exemple, d'écouter Manuel
19:36Bompard, député de la France Insoumise,
19:38c'était il y a quelques jours sur ces news,
19:40et Europe 1.
19:41Est-ce que l'islamisme est une menace existentielle pour la France,
19:43comme le disent les patrons du renseignement islamique ?
19:45C'est-à-dire l'islamisme de manière générale ?
19:47Le terrorisme, oui, c'est...
19:49L'autrisme des frères musulmans, par exemple.
19:51Alors, le terrorisme, oui, c'est une menace
19:53pour la France, et ce terrorisme,
19:55il peut parfois avoir des motivations
19:57religieuses, c'est vrai.
19:59L'islamisme n'est pas une menace pour la France.
20:01Et parfois, s'il vous plaît, ne faites pas les réponses
20:03à ma place, parce que moi, vous me posez des questions,
20:05et moi, je vous réponds avec mes mots,
20:07et je n'ai pas besoin de reprendre les mots des autres
20:09pour dire ce que j'ai envie de dire, d'accord ?
20:11Ça, c'était intéressant,
20:13parce qu'il refusait de dire
20:15tout simplement que l'islamisme
20:17est une menace
20:19pour la France. Et Manon Aubry,
20:21députée de la France Insoumise, elle était sur
20:23France Info, écoutons-la.
20:25Je veux dire que l'obsession
20:27finalement xénophobe de Bruno
20:29Rotailleau, qui vise à toujours monter
20:31le niveau de tension et à cibler les Algériens,
20:33moi, je ne suis pas d'accord.
20:35Ce qui est fou aujourd'hui en France,
20:37c'est qu'on ne peut plus se parler,
20:39parce qu'insulter,
20:41comme le fait Madame Aubry,
20:43Monsieur Rotailleau, et le traiter
20:45de xénophobe, tout cela parce qu'il
20:47veut un rapport de force établir
20:49avec l'Algérie. On rappelle qu'il y a
20:51quelqu'un qui est mort,
20:53et cette personne est morte parce que
20:55l'Algérie a refusé à
20:57dix reprises
20:59de donner un laissé-passer consulaire.
21:01Donc, on n'est même plus
21:03dans une politique de droite ou de gauche,
21:05on est dans des choses de bon sens sur
21:07lesquelles on pourrait, les hommes de bonne
21:09volonté pourraient se rassembler.
21:11On ne pensait évidemment pas tous
21:13la même chose, mais on pourrait au moins
21:15penser la même chose sur quelques
21:17sujets. Ce qui fait
21:19corps, et ce qui fait la France,
21:21et qui peut nous rassembler.
21:23Et bien aujourd'hui, je pense que ce n'est plus possible.
21:25Et là,
21:27la réponse de Madame Aubry, d'une certaine
21:29manière, le prouve. Et puis, autre réaction que je voulais
21:31vous faire écouter, c'est celle de Dominique De Villepin,
21:33hier sur BFM, on lui pose la question
21:35est-ce que l'Algérie est une dictature ?
21:37Une dernière question sur l'Algérie, est-ce que c'est une dictature ?
21:41Vous savez, je vais vous raconter une petite histoire.
21:43Ah, ça c'est souvent une...
21:45Quand on commence la réponse comme ça, c'est qu'on n'a pas envie de répondre.
21:47Non, mais monsieur, parce que vous voyez bien,
21:49si je vous dis aujourd'hui que c'est une dictature,
21:51je rentre dans un scénario
21:53qui me conduit, sur le plan
21:55politique et diplomatique, à
21:57une impasse totale dans nos relations
21:59avec l'Algérie. Il y a...
22:01Non, mais donc vous ne dites pas que c'est une dictature ?
22:02Non, je ne le dis pas.
22:04Ah oui, mais il n'est plus aux affaires,
22:06monsieur Villepin.
22:08Autant on peut
22:10comprendre, lorsqu'un ministre des affaires
22:12étrangères, ou une autre personnalité
22:14politique, mais ministre
22:16et un devoir de réserve,
22:18autant lui, il a une parole libre.
22:20Donc, ce matin, Vincent Hervouët,
22:22sur notre plateau de CNews,
22:24expliquait qu'il faut dire à monsieur De Villepin
22:26qu'il n'est plus ministre.
22:28Il n'est plus ministre des affaires étrangères, il n'est plus non plus Premier ministre.
22:30Mais c'est vrai que cette
22:32réponse peut, là aussi,
22:34apparaître choquante. On va remercier
22:36Bernadette, sauf si elle veut ajouter un dernier
22:38mot, Bernadette.
22:40Je voulais juste dire, là, parce que j'ai
22:42écouté, bien sûr, ces personnes de l'extrême gauche,
22:44et je me dis,
22:46ces gens, c'est la honte de la France.
22:48C'est la honte de ce pays.
22:50Parler ainsi, mais vraiment,
22:52comment ils peuvent se regarder dans le miroir ?
22:54Vraiment, moi, ça me dégoûte à un point,
22:56vous ne vous imaginez même pas.
22:58Même pas ! On déboule homme de statut,
23:00on fait plein de choses,
23:02qui ne sont pas cohérentes avec la France.
23:04Pas de crèche, pas de...
23:06Mais ça suffit, laissez notre
23:08pays en paix, et si vous n'aimez pas
23:10ce pays, quittez-le !
23:12Mais ne venez pas nous le salir de la sorte.
23:14Désolée, Pascal, mais je suis en colère.
23:16Je suis en colère, j'ai envie de pleurer.
23:18J'entends cette
23:20colère, elle est parfois partagée, d'ailleurs,
23:22par quelques autres personnes.
23:24Mais pourquoi on ne la voit pas ?
23:26Pourquoi on ne voit pas ce qui se passe ?
23:28Parce que les gens ont des œillères, mais qu'est-ce qui se passe dans ce monde ?
23:30Il y a beaucoup de gens, d'abord,
23:32qui voient ce qui se passe, et puis il y a d'autres gens
23:34qui ne pensent pas comme vous, surtout,
23:36ils ne font pas la même analyse que vous.
23:38Mais comment on ne peut pas penser comme ça
23:40quand on voit que des innocents se font tuer,
23:42des enfants se font tuer,
23:44des femmes se font violer ?
23:46Ils pensent que la société multiculturelle est possible,
23:48que la tolérance devrait
23:50agir,
23:52qu'il y a possibilité d'une
23:54entente, voilà.
23:56On est dans une séquence qui a commencé
23:58il y a nombreuses années maintenant,
24:00et qui est une séquence qui est compliquée,
24:02effectivement, et
24:04on a du mal à voir
24:06la sortie et les solutions.
24:08Chère Bernadette...
24:10Vous savez, pour terminer, je vais vous donner
24:12une expression de ma grand-mère,
24:14« Chacun pour soi et Dieu pour tous ».
24:16Oui, alors, oui, « Chacun pour soi
24:18et Dieu pour tous ». Je ne sais pas de qui elle est, d'ailleurs,
24:20cette expression, Géraldine,
24:22parce que ça fait partie de l'expression que
24:24chacun connaît. « Chacun pour
24:26soi et Dieu pour tous », il y a également « Dieu
24:28reconnaîtra les siens », alors
24:30qui avait été dit à une célèbre
24:32bataille. « Tuez-les tous
24:34et Dieu reconnaîtra les siens », ce qui était quand même
24:36très, très étrange comme phrase,
24:38en tout cas, très
24:40dramatique et très violent.
24:42Mais « Chacun pour soi et Dieu pour tous »,
24:44chère Géraldine, est-ce que vous avez
24:46trouvé cette expression ? Peut-être que, d'ailleurs,
24:48ce n'était que la grand-mère de Bernadette
24:50qui le disait.
24:52Peut-être que ces deux
24:54phrases qui n'ont jamais été mises ensemble,
24:56« Chacun pour
24:58soi », on connaît cette
25:00expression, « Dieu pour tous »,
25:02non, ça n'existe pas, vous n'avez pas trouvé.
25:04Non, mais non, j'ai mal tapé, j'ai mis « Dieu contre
25:06tous », en fait.
25:08Non, pas du tout !
25:10Bon, chacun
25:12contre Dieu et Dieu
25:14pour... vous n'avez pas... Bon, il n'y a pas
25:16de problème, vous êtes encore chez le coiffeur,
25:18vous n'êtes pas encore occupé,
25:20peut-être. Bon, je vous en prie, Géraldine.
25:22Merci, Géraldine. Non, mais je n'ai pas envie de dire de bêtises,
25:24donc je fais mes recherches.

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