• il y a 2 ans

L’ADEME a organisé en partenariat avec le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires l’événement PRIMEQUAL 2023 - Pollution de l’air en ville : de nouvelles connaissances pour réduire les émissions et les expositions.

Si la qualité de l'air en milieu urbain s'est globalement améliorée en quelques décennies, elle reste un enjeu majeur de santé publique.

Des recherches financées par l'Agence de la transition écologique, avec l'appui du ministère en charge de l'environnement, éclairent d'un jour nouveau les moyens pour réduire les émissions et les expositions des polluants atmosphériques en ville : politiques publiques, aménagement urbain, mobilité, mobilisation citoyenne, place du végétal...
Un colloque de restitution de ces travaux (issus du programme Primequal, mais aussi AACT-AIR et DIQACC) s'est tenu le 23 septembre 2023.

Événement adressé principalement aux acteurs et décideurs dans le domaine de la qualité de l’air (collectivités, aménageurs urbains, entreprises, services des ministères et DREAL, agences et instituts publics, associations, etc.) ainsi qu'aux chercheurs.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:21 Alors trois éclairages de part et d'autre de la pose.
00:25 Premier point d'entrée c'est la place du végétal en ville.
00:30 [Musique]
00:37 Karen Perronnet, Valérie Gros, vous pouvez me rejoindre sur scène, bienvenue.
00:44 Karen Perronnet, ingénieure d'études et de recherche à l'INERIS.
00:48 Valérie Gros, directrice de recherche au CNRS.
00:51 Karine Sartelet vous accompagne également, directrice de recherche à l'école des ponts.
00:56 C'est Réa, bienvenue.
00:58 Et je vais demander à Karen Perronnet d'aller directe au pupitre
01:01 pour six minutes, présentation de votre projet CARTAGE.
01:11 On va faire un concours sur "meilleur acronyme".
01:15 Alors attendez, qu'est-ce que je fais ? Je passe devant vous, je suis désolé.
01:18 [Musique]
01:21 Voilà, six minutes pour vous.
01:24 Alors vous avancez ici.
01:26 Et si vous pouvez pointer vers l'ordi qui est là quelque part.
01:30 Merci beaucoup.
01:32 Bonjour à tous, donc moi je vais vous parler de CARTAGE
01:35 qui est l'acronyme du projet "Contribution de l'air dans les risques et transferts
01:40 associés au HAP en agriculture urbaine, gestion et évaluation".
01:44 Donc un projet qui a démarré en 2018 et qui s'est terminé cette année.
01:49 Avec plusieurs partenaires bien sûr, dont Agro-ParisTech et L'Inrae.
01:55 Un premier constat, ce sont d'abord des formes de végétalisation à visée alimentaire variées
02:02 dans les villes au travers de différents systèmes d'agriculture urbaine,
02:06 que ce soit à ciel ouvert, sous serre, en pleine terre ou sur les toits.
02:10 Mais avec le constat de peu de données disponibles dans la littérature
02:14 vis-à-vis des enjeux sanitaires associés à la culture de végétaux en milieu urbain.
02:19 On en a déjà parlé ce matin, un milieu urbain qui se caractérise par la présence de composés
02:26 d'hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'air,
02:29 reconnus comme des traceurs d'intérêt de la qualité de l'air en milieu urbain,
02:33 comme on l'a vu ce matin, avec des sources d'émissions liées à des processus de combustion incomplètes
02:39 que l'on va retrouver au travers du chauffage résidentiel, mais aussi du trafic routier.
02:44 Et vous voyez à droite un certain nombre de HAP caractérisés par des cycles aromatiques plus ou moins nombreux.
02:52 Donc le projet CARTAGE avait plusieurs objectifs.
02:56 Tout d'abord d'évaluer la contribution de la pollution atmosphérique à la contamination des végétaux
03:03 en distinguant les différents mécanismes de transfert, que ce soit des transferts foliaires ou des transferts racinaires.
03:10 Également d'évaluer l'influence de la localisation des cultures sur les rendements agricoles,
03:15 mais également la perception des consommateurs vis-à-vis de la qualité de l'air versus la qualité des sols.
03:22 Et d'aller jusqu'au bout du projet en évaluant l'exposition et les risques sanitaires liés au HAP,
03:28 à la fois pour les travailleurs, mais les différents usagers de ces agricultures urbaines.
03:35 Alors je vais passer un peu de temps sur la méthodologie pour vous expliquer comment s'est passé le projet.
03:44 Donc tout d'abord d'identifier les sources de contamination par les HAP en agriculture urbaine.
03:49 On va retrouver les milieux classiques. On a parlé de l'air depuis ce matin,
03:53 mais on peut rajouter l'eau d'irrigation, mais également les sols.
03:57 Le projet CARTAGE s'est donc basé sur l'expérience de quatre modalités de culture que nous avons testées,
04:05 justement pour voir si on pouvait réduire la contamination des végétaux par les HAP.
04:12 On en a profité pour tester trois modalités de préparation.
04:16 Donc l'objectif ici était vraiment de caractériser le niveau de contamination des HAP dans les végétaux potagers cultivés,
04:24 mais également dans le sol et dans l'air, pour pouvoir caractériser les risques sanitaires et élaborer un certain nombre de recommandations.
04:32 Donc pour cela nous avons cultivé des végétaux potagers sur trois micro-fermes urbaines en Ile-de-France.
04:39 Nous avons analysé ces HAP dans les différents milieux d'intérêt.
04:43 Les légumes étaient carottes, salades, courgettes, persil.
04:46 Donc on retrouve des légumes feuilles, légumes racines, légumes fruits.
04:50 L'objectif était de déterminer la part du transfert foliaire versus le transfert racinaire
04:55 et d'aller jusqu'à l'évaluation des risques sanitaires pour les différents usagers.
05:02 Je n'aurai pas le temps de vous parler de l'enquête de la perception des consommateurs ni des facteurs de bioconcentration,
05:08 donc je vous inviterai à aller voir directement les livrables.
05:14 Une grande partie du projet portait sur la caractérisation des retombées atmosphériques
05:20 et pour cela on a mis en place deux dispositifs.
05:24 Un dispositif pour évaluer les dépôts sur deux ans au travers de collecteurs que vous voyez ici à gauche
05:32 et les collecteurs ont été positionnés sur les trois micro-fermes.
05:36 Concernant la concentration des HAP dans l'air,
05:39 c'est fait au travers de deux campagnes de quatre semaines chacune, une en hiver, une en été,
05:44 au travers d'un prélèveur automatique que vous voyez à droite et on a pu le faire sur une micro-ferme.
05:51 Le dispositif expérimental vous le voyez ici.
05:55 Tout d'abord des cultures en pleine terre, donc on est en milieu ruban sur la terre en place.
06:01 Une deuxième modalité qui est la mise en place d'un revêtement type géomembrane
06:07 pour éviter le réenvol des poussières et le dépôt de ces poussières-là sur les végétaux.
06:12 Une deuxième modalité qui est la serre pour limiter les retombées atmosphériques sur les végétaux potagers.
06:21 Et enfin une dernière modalité qui est le hors-sol,
06:25 donc un bac posé sur la terre en place et composé d'une terre comprenant des niveaux en HAP beaucoup plus faibles.
06:34 Donc quatre modalités de cultures testées sur trois modalités de préparation,
06:40 lavage, épluchage ou cuisson en vapeur suivant le végétal.
06:44 Donc on a traité plus de 400 échantillons qui ont été analysés en HAP
06:51 avec 18 à 24 composés par famille.
06:56 Je vais faire un premier focus sur les retombées atmosphériques.
07:00 Ce qui est intéressant ici c'est de regarder le flux mensuel des dépôts totaux en HAP sur les trois sites,
07:06 avec un site en bleu qui est le site de Montreuil qui affiche des concentrations, des flux bien inférieurs aux deux autres.
07:15 Et effectivement les sites de Nanterre et Saint-Denis se caractérisent par une proximité d'axes routiers ou ferroviaires.
07:24 La deuxième information concernant l'air, ce sont les concentrations moyennes qui ont été mesurées,
07:32 à la fois dans la phase gazeuse et la phase particulière.
07:35 Donc là on est dans l'air en suspension.
07:38 Ce que l'on peut voir bien sûr c'est des concentrations en hiver beaucoup plus importantes qu'en été,
07:45 avec une phase particulière beaucoup plus importante en hiver.
07:50 Ce qui semble important, si on veut vraiment terminer,
07:56 je ne peux pas vous parler des concentrations dans les végétaux,
08:00 sans vous parler des concentrations de HAP dans les sols, où on est entre 4 et 10 mg par kg de HAP.
08:08 Dans l'eau d'arrosage, pas de soucis, on n'a pas détecté de HAP.
08:12 Je vais passer, je pourrais vous présenter tous les graphes, et ce sont les résultats principaux de cette étude,
08:20 où vous voyez les concentrations en HAP dans les différents végétaux, selon les trois sites et selon les modalités de culture.
08:28 Ce que l'on peut retenir, c'est tout d'abord que la salade et le persil présentent les concentrations en HAP les plus élevées.
08:36 Deuxième information, c'est la culture hors sol qui permet de réduire significativement les concentrations de HAP dans les végétaux, et notamment la salade.
08:45 HAP voulons dire ? Parce qu'on nous pose trois fois la question.
08:48 Hydrocarbures, aromatiques, polycycliques.
08:51 On observe malheureusement une grande variabilité entre les micro-fermes et entre les modalités.
08:57 Donc ce qu'on vous présente ici, ce sont des grandes tendances.
09:00 Et je n'aurai pas le temps de vous parler de la contribution air-sol dans la contamination générale.
09:07 En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que significativement, on voit un effet de la culture hors sol, notamment pour les salades.
09:17 Et en revanche, pour les autres végétaux, en termes d'effet de modalité de culture, on n'a pas de choses significatives.
09:25 Le deuxième élément, c'est le lavage.
09:28 Il a un effet significatif sur la teneur en HAP dans les légumes feuilles tels que les salades, que l'on n'observe pas pour le persil.
09:38 Et en parallèle, pour les carottes, l'épluchage a un effet de diminution des HAP dans les carottes.
09:48 Je vais quand même jusqu'au risque sanitaire pour vous parler des scénarios génériques qui ont été développés pour justement comparer les modalités de culture entre elles.
09:57 Ca se complexifie puisque les HAP ont des effets à seuil et des effets sans seuil.
10:03 Et pour les effets à seuil, c'est la voie inhalation qui porte le risque sanitaire.
10:09 Pour les effets sans seuil des HAP, c'est la voie ingestion qui se fait aussi bien à travers les sols que les végétaux, qui est la voie majoritaire d'exposition.
10:20 On constate que le risque est porté essentiellement par le benzo-pyrène, qui est le HAP le plus connu et le plus étudié, et qui a une certaine toxicité.
10:31 Et pour finir avec la culture hors sol, c'est celle qui nous permet de diminuer les risques sanitaires par 10 pour les effets sans seuil.
10:41 Les scénarios d'exposition pour les différents usagers, que ce soit à la fois les travailleurs, mais également les visiteurs ou ceux qui bénéficient de la banque alimentaire,
10:52 montrent qu'il n'y a pas d'exposition, qu'il n'y a pas de risque inacceptable par rapport à cet usage.
11:00 Je vais terminer sur la synthèse, qui vous met ici en évidence un certain nombre de recommandations, qui sont de bon sens.
11:10 Effectivement, puisqu'on parle des HAP, pour éviter d'avoir une augmentation des HAP dans les végétaux, un premier pas qui peut être fait, c'est de s'éloigner des sources de HAP ou de s'en protéger.
11:24 Donc on voit ici, on retrouve le chauffage urbain, mais également le trafic. On parle de distance, on parle de haies, et effectivement les haies n'ont pas pu être testées dans le cadre de ce projet.
11:36 Un deuxième élément qui est important, c'est de contrôler l'apport des HAP dans ce système seules plantes/air, puisqu'on est dans un écosystème complet.
11:45 Et à ce niveau-là, ce qui est intéressant, c'est d'analyser les concentrations dans les sols, dans les intrants, par exemple, dans l'eau d'irrigation, pour au moins regarder si les niveaux de HAP présentent des anomalies ou pas.
12:00 Ce qu'on a pu mettre en évidence dans le cadre de ce projet-là, c'est effectivement l'impact des barbecues qui font que vous avez des pics de particules et de HAP dans l'air à cette occasion-là.
12:15 En termes de bonnes pratiques pour limiter l'exposition, vis-à-vis des travailleurs, on est dans le port de gants, on est dans le lavage des mains, des choses classiques.
12:26 Vis-à-vis des consommateurs de fruits et légumes, on est dans le lavage et l'épluchage des végétaux.
12:32 En complément par rapport à ces différents éléments, on peut actualiser ou mettre en oeuvre des plans de maîtrise des risques au niveau des micro-fermes qui vont permettre d'identifier les sources et les différents moyens de gestion de ces expositions.
12:50 Je vous remercie. Merci madame. Vraiment, j'invite les speakers suivants. Vous avez tous me détesté, mais on vous avait dit des pitches de 5 minutes. Là on a fait 12 minutes et à 19h on sera encore ensemble.
13:03 Donc il faut respecter le timing. 5 minutes pour vous, mesdames. Vous voulez jouer ici ? Comme vous voulez.
13:10 Je suis désolé, mais non. Donc vous voulez ici ou là-bas ? Vous avez le choix des armes. Allez-y.
13:26 Bonjour à tous. Merci à l'ADEME pour nous inviter à présenter ce projet de LineAir. Il s'appelle "Street" et a vocation à étudier l'impact du stress hydrique sur les arbres urbains et sur la qualité de l'air.
13:44 C'est un projet qui a été porté par le laboratoire IES avec comme partenaire le LSE, CEREA, l'INRA, la Ville de Paris et Air Paris.
13:54 Juste pour redonner un contexte avec ce schéma, on sait que l'arbre en ville va nous apporter beaucoup de services, mais il faut également tenir compte du fait qu'il émet des composés organiques volatiles qui vont se transformer dans l'atmosphère et pouvoir produire des polluants dits secondaires.
14:11 En particulier, par exemple, l'isoprène va conduire à la formation d'ozone ou les terpènes vont conduire à la formation d'aérosols organiques secondaires.
14:20 Dans ce contexte-là, les objectifs du projet "Street", qui est encore en cours, sont à la fois de comprendre les effets de la sécheresse, puisque dans un contexte de changement climatique, on s'attend à de plus en plus de sécheresse,
14:33 donc les effets de sécheresse sur ces émissions de COV et sur l'impact de la qualité de l'air, de les intégrer, ces effets du stress urbain, dans les modèles de fonctionnement de l'arbre urbain et de la qualité de l'air,
14:46 et donc d'évaluer à la fois l'impact des arbres urbains sur la qualité de l'air, en particulier la formation d'aérosols secondaires à partir de l'émission de COV.
14:59 En termes d'outils et méthodes, nous avons un volet expérimentation et un volet modélisation.
15:05 En expérimentation, une expérimentation semi-contrôlée qui a eu lieu sur 14 platanes qu'on avait ici dans la cour de l'IUT à Vitry, et on a mesuré à l'échelle à la fois de la...
15:17 Pardon, excusez-moi, mauvaise manip.
15:21 Alors, à la fois à l'échelle... Bon, je ne vais pas vous le montrer, je vais vous le dire.
15:29 Ah d'accord. Il faut que je remonte.
15:35 Alors, à la fois à l'échelle de la branche, en entourant comme ça par une petite chambre, ou à l'échelle de la feuille, on a mesuré ces émissions de composés organiques volatiles,
15:45 et on a mis en stress citrique la moitié des platanes.
15:50 La deuxième partie de notre expérimentation était en conditions réelles, au petit jardin qui est à côté de l'hôtel de Ville de Paris.
15:57 Donc on a à la fois de la végétation, donc des émissions plus uniques, mais également du trafic avec tous les quais et les véhicules qui circulent.
16:04 On avait toute une instrumentation in situ pour mesurer à la fois des polluants gazeux et particulaires,
16:10 ainsi que des prélèvements qui ont été faits sur cartouche et sur fil pour analyse ultérieure en laboratoire.
16:17 Donc juste pour vous donner des résultats sur ces campagnes au niveau de nos platanes qui étaient en conditions semi-contrôlées,
16:25 on a vu que ce sont des arbres qui sont fortement émetteurs d'isoprène,
16:30 mais qui a une très forte variabilité entre plusieurs branches d'un même arbre ou entre les arbres eux-mêmes.
16:38 Donc il y a un facteur 3 dont il faut tenir en compte.
16:40 On a vu que l'isoprène c'est le principal composé émis en particulier en été,
16:45 mais qu'au printemps on peut avoir toute une autre série de COV qui sont également à prendre en compte,
16:50 avec des émissions beaucoup plus fortes en été, un facteur 3 entre printemps et été.
16:55 Et en termes de stress hydrique, quand on a appliqué un stress hydrique modéré,
16:59 on n'a pas vu d'impact significatif sur les émissions d'isoprène.
17:02 Par contre, quand on a donné un stress hydrique intense, malheureusement l'arbre a perdu ses feuilles
17:07 et de facto on a eu une diminution des émissions d'isoprène.
17:12 Et maintenant un résultat de la campagne à Paris qui a eu lieu à l'été dernier.
17:18 Je ne vais pas avoir le temps de détailler ce graphique,
17:21 mais l'isoprène a une petite partie qui est émise également par le trafic.
17:25 On s'attend à Paris que c'est plutôt cette source-là qui va jouer un rôle.
17:29 Ce qu'il est important de savoir dans les mesures qu'on a faites,
17:32 c'est que quand on a eu une période de canicule l'année dernière,
17:35 c'est-à-dire qu'on était au-dessus des 30 degrés,
17:37 l'isoprène qui venait des arbres, de la végétation, était à des concentrations de plusieurs PVB,
17:43 qui sont des concentrations vraiment significatives.
17:46 Et donc dans un contexte de changement climatique où on s'attend à des températures qui augmentent,
17:51 va se jouer cette question du rôle des émissions biogéniques en ville.
17:57 On va faire d'autres types d'analyses qui vont pouvoir compléter ces premiers résultats.
18:02 Et donc la question qui se pose à partir de nos mesures,
18:05 c'est finalement est-ce qu'il faut aussi tenir compte de ces émissions biogéniques urbaines,
18:10 donc des COV émis par les arbres,
18:12 pour pouvoir mieux caractériser la qualité de l'air au sein de la ville,
18:16 en particulier au terme d'ozone et d'aérosols organiques secondaires.
18:21 Et je passe la parole à Karine pour répondre à cette question.
18:24 Merci beaucoup.
18:25 Donc bonjour, maintenant on va partir sur la partie modélisation.
18:35 Je repars sur outils et méthodes.
18:38 Donc si on regarde dans les modèles de qualité de l'air, typiquement les arbres urbains ne sont pas pris en compte.
18:44 Vous avez ici des cartes, tout à droite par exemple, du modèle de qualité de l'air chimère,
18:50 qui va vous donner des émissions biogéniques pendant l'été 2022.
18:56 Et vous voyez que dans Paris vous n'avez pas d'émissions biogéniques,
18:59 parce qu'en fait c'est un sol qui est urbain et donc on n'y associe pas dans la modélisation d'émissions biogéniques.
19:05 On n'a pas les données pour le faire.
19:07 Donc on a pris la base de données arbre de la ville de Paris,
19:11 et à partir de cette base de données qui est très riche,
19:13 on a pu calculer les émissions biogéniques de chacun des arbres,
19:17 en prenant en compte les caractéristiques en termes de taille et d'espèce.
19:21 On les a agrégées et donc vous voyez là sur la figure de gauche,
19:26 les émissions biogéniques des arbres parisiens,
19:29 qu'on a ajoutées dans le modèle de qualité de l'air.
19:32 Ensuite on a aussi des simulations qui se font à l'échelle de la rue.
19:37 Pour les rues, on a intégré les arbres dans le réseau de rues parisiens modélisé.
19:43 Et donc pour chacun des arbres, on a pris en compte les émissions de COVB,
19:47 les dépôts sur les feuilles, mais aussi les impacts sur les écoulements dans les rues.
19:51 On a observé qu'on a un effet aérodynamique des arbres,
19:56 c'est-à-dire qu'ils ralentissent les écoulements dans les rues,
20:00 et donc la dispersion des émissions.
20:02 On veut que les émissions se retrouvent un peu, celle du trafic par exemple,
20:06 se retrouvent un peu coincées sous les arbres.
20:08 C'est une image.
20:10 Je continue.
20:12 Ici, c'est des résultats de simulation qu'on a fait avec la chaîne de modèles Chimer Munich
20:20 sur l'été 2022, pour essayer d'estimer l'impact de ces arbres urbains.
20:24 Donc déjà, on a validé notre chaîne de simulation par rapport à différentes données,
20:29 que ce soit en fond urbain ou en proximité dans des rues en trafic.
20:33 On voit bien qu'on a le bon type d'hétérogénéité, de gradient,
20:40 entre les concentrations dans les rues et les concentrations aussi en fond urbain,
20:44 notamment pour le dioxyde d'azote.
20:46 Pour les PM2.5, ces hétérogénéités sont moins marquées, mais on les représente bien dans le modèle.
20:51 On voit par exemple, pour des composés des PM comme le carbone sui,
20:56 on a des hétérogénéités qui sont très marquées,
20:58 qui sont aussi représentées dans notre chaîne de modélisation.
21:01 On va faire des simulations avec et sans arbre parisien,
21:05 et on regarde l'impact sur les concentrations parisiennes, pendant l'été 2022.
21:10 L'été 2022, chez moi, c'est juin-juillet.
21:13 On a regardé en particulier l'impact sur les aérosols organiques,
21:19 puisque les émissions de COVB vont entraîner une augmentation d'environ 10% en moyenne sur le fond urbain
21:27 des concentrations d'aérosols organiques.
21:29 C'est ce que vous voyez à gauche.
21:31 Et vous voyez aussi, si vous regardez bien, vous avez des petites lignes un peu plus rouges foncées,
21:36 qui sont en fait l'effet aérodynamique des arbres,
21:40 qui vont un peu bloquer, si on veut, les émissions d'aérosols organiques du trafic.
21:46 Et donc là, on a une augmentation de l'aérosol organique d'origine anthropique, dans ces rues.
21:52 Donc ça, c'est pour l'aérosol organique.
21:55 Donc ça fait partie des PM, c'est un des composés des particules.
21:58 Et ensuite, on a sur les concentrations d'ozone,
22:01 et sur les concentrations d'ozone, les impacts sont moins forts.
22:04 On a un impact jusqu'à 5% sur l'ozone en fond urbain.
22:10 Et par contre, cet impact sur l'augmentation d'ozone, ça va être dû principalement aux émissions de COVB,
22:18 d'émissions de composés organiques volatiles, principalement en isoprène, comme le disait Valérie.
22:26 Et par contre, on voit que dans les rues parisiennes, on va avoir une diminution de l'ozone.
22:32 Et ça, c'est dû à l'effet aérodynamique.
22:35 Donc j'arrive à ma diapose suivante.
22:37 L'effet aérodynamique, c'est-à-dire qu'en bloquant les émissions du trafic,
22:42 on va avoir une augmentation du dioxyde d'azote dans les rues, et donc de NO, NO2.
22:47 Et donc ça, ça va entraîner une diminution de l'ozone dans les rues par ces effets.
22:52 Voilà, une diminution de l'ozone et une augmentation des NO2.
22:56 Alors ça, ces effets aérodynamiques sont importants.
22:59 Là, c'est illustré ici sur le dioxyde d'azote, mais on va avoir les mêmes effets sur d'autres composés émis par le trafic.
23:04 On l'a vu tout à l'heure pour les aérosols organiques,
23:07 mais ça va être vrai aussi, par exemple, pour le carbone sui.
23:11 Donc, j'arrive aux conclusions.
23:15 On a vu dans cette présentation qu'on a un ralentissement des écoulements par les arbres,
23:19 et que ça a un fort impact sur les concentrations en polluants atmosphériques dans les rues type canyon, avec beaucoup de trafic.
23:26 On a vu également qu'en cas de forte chaleur, les arbres émettent plus de composés organiques volatiles,
23:32 et que bien qu'une sécheresse ait peu d'effets, une sécheresse intense semble réduire les émissions d'isoprène chez le platan, principalement par la défoliation.
23:42 Ensuite, on a vu que la prise en compte des arbres parisiens dans nos simulations,
23:48 ça en entraîne une augmentation des concentrations de fonds urbains jusqu'à 5% pour l'ozone,
23:53 et 10% pour les aérosols organiques.
23:58 On avait une diapo aussi de remerciements.
24:02 Merci tout le monde, merci beaucoup. Merci mesdames.
24:07 On enchaîne, sans transition, avec le troisième projet sur ce champ là qu'on voulait vous présenter.
24:17 Il est présenté par Luc Chrétien, qui va se présenter.
24:22 Le projet s'appelle "Sésame", comme service écosystémique rendu par les arbres modulés selon l'essence.
24:29 Je l'ai rencontré la semaine dernière et j'ai interrogé et j'ai enregistré son intervention. Cinq minutes.
24:36 Bonjour Luc Chrétien, vous êtes chef du groupe biodiversité, de l'aménagement et de la nature en ville au CEREMA.
24:46 Vous allez nous présenter un projet "Sésame". C'est un projet au départ conduit par le CEREMA,
24:52 avec la ville de Metz et l'euro métropole de Metz. Expliquez-nous tout d'abord le but de ces travaux.
24:59 Oui, bonjour à tous. Ces travaux visent à caractériser les différentes espèces d'arbres et d'arbustes,
25:06 en fonction avant tout des différents services rendus aux êtres humains,
25:10 ce qu'on appelle les services écosystémiques. Vous en voyez quelques-uns sur l'illustration.
25:14 Ces services sont très variables selon les espèces, qui peuvent être plus ou moins performantes pour,
25:18 par exemple, fournir de la nourriture, fixer des polluants ou réguler le climat.
25:23 On s'intéresse également aux contraintes posées par les végétaux, par leurs racines, par leurs dimensions,
25:29 par leurs pollens également, on a là aussi un lien avec la qualité de l'air.
25:33 Et enfin, on s'intéresse au type paysager qu'on peut développer sur un territoire,
25:39 dans lequel certaines espèces d'arbres vont pouvoir être favorisées par rapport à d'autres.
25:43 In fine, pour un territoire donné, Césame est une démarche qui va permettre,
25:47 dans un projet d'aménagement, dans un projet de végétalisation,
25:52 de sélectionner les espèces qui vont pouvoir produire les services qu'on attend d'elles,
25:56 tout en minimisant les contraintes qu'elles vont poser.
25:59 C'est aussi un outil territorialisé, puisqu'il est décliné pour différents territoires.
26:08 On l'a d'abord fait sur les territoires de Metz, et on l'a fait ensuite pour d'autres territoires,
26:12 comme Paris, le département de la Seine-Saint-Denis, Libourne, Angoulême,
26:15 ou d'autres rangs qui sont encore en cours.
26:17 D'accord, donc vous nous dites que les impacts sont très différents selon les espèces.
26:22 Je suppose donc que vous avez réalisé une fiche par espèce, c'est ça ?
26:26 Oui, tout à fait. En fait, on a travaillé à établir une base de données aussi complète que possible
26:31 par rapport à l'ensemble de ces paramètres, et qu'on traduit dans nos outils
26:35 par des fiches aussi visuelles que possible, qui vont permettre de dire que telle espèce,
26:40 par exemple, est performante en matière de fixation des polluants particulaires,
26:44 ou bien performante, intéressante en termes de biodiversité ou de paysage.
26:48 Alors, par rapport à la qualité de l'air, quels sont les phénomènes que vous avez constatés ?
26:53 Par rapport à la qualité de l'air, il y a deux phénomènes qui vont être examinés.
26:58 Les végétaux vont pouvoir absorber des polluants gazeux au cours de leurs échanges gazeux,
27:03 lors de la respiration notamment, et la fixation des particules fines,
27:09 qui va être un phénomène plus mécanique par dépôt des particules fines sur la surface des feuilles.
27:15 Ces phénomènes vont être très variables selon les espèces, en particulier selon un grand nombre d'indicateurs
27:21 dont on peut citer la surface foliaire, donc la surface totale des feuilles de l'arbre,
27:25 mais aussi, par exemple, la rugosité des feuilles, ou bien le caractère feuillou ou résineux
27:30 qui va différencier ces différentes espèces. Par exemple, les résineux sont généralement
27:35 assez performants pour la fixation des particules fines, les particules restant collées plus facilement sur les feuilles.
27:41 Ce qui est génial, c'est que vous nous expliquez que les végétaux, on le savait déjà, sont intelligents.
27:46 Quel résultat avez-vous pu établir ?
27:52 On peut identifier des végétaux qui vont prendre de grandes dimensions, avoir une grande surface foliaire
28:00 avec de grandes feuilles qui vont facilement contribuer à absorber les polluants gazeux,
28:06 alors que d'autres végétaux, j'ai cité les résineux, on peut citer des végétaux qui ont des feuilles très poilues, par exemple,
28:13 qui vont être plus intéressants pour la captation des particules fines.
28:19 J'ajoute aussi qu'il faut quand même relativiser ce phénomène, puisque les arbres peuvent contribuer
28:25 à atténuer le phénomène de la pollution urbaine, mais ils ne vont en aucun cas résoudre cette difficulté.
28:32 Il faut évidemment continuer à travailler sur la réduction à la source de la pollution atmosphérique.
28:37 Est-ce qu'il y a des végétaux qui sont plus performants dans la mesure que d'autres ?
28:43 Oui, tout à fait. Ça va dépendre des paramètres que j'ai indiqués tout à l'heure, mais aussi de la physiologie des arbres.
28:50 On peut citer par exemple le platane, qui est une espèce intéressante par rapport à l'absorption des polluants gazeux.
28:57 On peut citer certains résineux ou certains feuillus également pour l'absorption des polluants particulaires.
29:08 C'est très variable d'une espèce à l'autre. Et ça va dépendre aussi, bien sûr, de l'état de santé de l'arbre.
29:13 Donc il faut aussi que l'arbre puisse croître en bonne santé pour réaliser l'ensemble de ces phénomènes.
29:18 En conclusion, qu'est-ce qu'il faut retenir ?
29:22 En conclusion, la végétalisation qui est en cours dans beaucoup de nos villes va contribuer pour sa part à multiplier les services rendus par la végétation.
29:32 On cite souvent la régulation du climat local, mais la régulation des polluants en fait partie aussi.
29:39 C'est un phénomène qui est intéressant, qui est important, qui va croître à mesure qu'on va végétaliser plus nos villes,
29:44 qu'il faut aussi laisser à sa juste mesure. Ce n'est pas non plus une solution miracle.
29:48 Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les arbres sont aussi des émetteurs de polluants,
29:52 ne serait-ce que les pollens allergisants, par exemple, ou les précurseurs de l'ozone.
29:56 C'est aussi un phénomène auquel il faut veiller et qui est lui aussi très variable d'une espèce à l'autre.
30:00 On l'a aussi par ailleurs examiné dans le cadre de César.
30:03 Voilà ce projet présenté par Luc Rétien.
30:10 Ce que je vous propose maintenant, c'est le debriefing de cette séquence sur les végétaux.
30:16 On observera une courte pause. Je vais laisser ma place, je vais aller là-bas,
30:20 puisque trois témoins pour débriefer vont nous rejoindre.
30:23 Déborah Leménère, Lionel Soulek, Pierre Sicard.
30:28 Pierre Sicard est en visio, donc c'est bon, on a de la place.
30:31 Installez-vous. Voilà. Prenez place.
30:41 Déborah Leménère, je vous en prie, responsable du département qualité de l'air de la ville de Paris.
30:47 Lionel Soulek, vous êtes professeur au laboratoire de mécanique des fluides et d'acoustique à l'INSA de Lyon.
30:54 Et Pierre Sicard qui est en ligne. On peut le voir là à l'écran, pour qu'il nous fasse un coucou.
30:59 Chercheur au bureau d'études Argance. Magnifique.
31:04 Bonjour à tout le monde.
31:09 Je fais un premier tour de piste pour débriefer ces retours d'expérience et ces projets.
31:21 Les points d'étonnement, vos questions. Allez-y. Une minute chacun et on fera également avec vous Madame, Monsieur.
31:30 Ok. Alors oui, je peux commencer. Donc Pierre Sicard, je suis chercheur, je suis responsable du groupe de recherche d'études sur les impacts de la pollution de l'air du changement climatique sur les forêts et rattachés aux Nations Unies.
31:43 Je suis expert pour l'ERSA en ville.
31:45 Donc moi, ce que je retiens des interventions, c'est surtout les deux dernières interventions, parce que je suis spécialisé sur tout ce qui est stratégie de revégétalisation ou de végétalisation de l'espace urbain.
31:56 Un point important, ça a été dit, c'est de travailler une stratégie efficace sur deux leviers, donc changement climatique et surtout pollution de l'air.
32:05 Et afin de, moi je soulignerais, donc ça a été dit, mais que tous les arbres sont bons pour l'homme, mais tous les arbres ne sont pas bons pour la qualité de l'air.
32:14 Et c'est ce message qu'il faut faire entendre, et c'est pas facile à faire entendre, par la communication aux élus locaux, mais aussi aux citoyens,
32:22 qui a une grande responsabilité, sachant que plus de 85% en moyenne en France du patrimoine arboré en ville est privé,
32:31 alors que les arbres publics gérés par les municipalités représentent moins de 15%.
32:36 Donc il y a une grande, la communication auprès des citoyens, donc au travers des brochures vulgarisées par exemple,
32:44 c'est très très important pour montrer et pour expliquer quelle plante vous pouvez planter chez vous afin d'améliorer la qualité de l'air.
32:53 Là où je veux souligner le fait, c'est qu'il n'y a qu'un seul moyen pour réduire la pollution à l'ozone en ville.
32:59 Durant mes travaux de recherche, j'avais montré que la pollution, la formation d'ozone, c'est très complexe en ville,
33:07 et c'est un ratio entre les émissions d'oxyde azote et des COV.
33:11 Si vous baissez les oxydes azote, vous augmentez l'ozone.
33:15 Le seul moyen pour baisser les niveaux d'ozone qui augmentent significativement en ville, à l'inverse des particules fines qui diminuent,
33:21 c'est de jouer avec la végétation.
33:23 C'est à dire que vous devez continuer à baisser les oxydes azote légèrement, mais vous devez baisser drastiquement les émissions de composés organiques biogéniques.
33:31 Et en fait, le seul moyen c'est de sélectionner des essences appropriées.
33:36 Merci, je reviens vers vous dans quelques instants. Déborah Lemayner.
33:40 Ça fonctionne, allez-y.
33:44 Oui, c'est vrai que l'arbre montre à la fois des effets positifs et négatifs sur la qualité de l'air,
33:50 mais je pense que nous, à la ville de Paris, on le voit plutôt d'un point de vue vraiment positif pour la partie rafraîchissement de la ville,
33:57 ombrage, confort, bien-être des parisiens.
34:01 Donc la qualité de l'air, on ne fait pas forcément le lien végétation et qualité de l'air.
34:07 On est plutôt pour le bien-être, la santé physiologique, psychique des parisiens.
34:14 Et on sait que dans le développement des îlots de chaleur et l'augmentation des canicules à Paris, les arbres vont avoir un poids vraiment important.
34:22 Pour reprendre et rebondir sur les points positifs et négatifs des arbres au débit de la qualité de l'air,
34:28 nous savons que le côté positif, ça peut être l'effet comme écran, quand on est le long d'un axe circulé, par exemple comme le périphérique,
34:34 d'avoir une barrière végétale, ça peut quand même permettre de bloquer certains polluants,
34:40 on ne peut pas que ça arrive jusqu'au bâtiment. Après ça dépend aussi du feuillage, ça dépend si on est en hiver, en été, si l'arbre a des feuilles ou pas.
34:46 En plein hiver, s'il n'y a plus de feuilles, ça fait moins effet écran.
34:50 Et voilà, je rebondis aussi sur les rues canyon, il y a plein d'avantages et inconvénients.
34:55 Donc le voir plutôt du côté rafraîchissement de la ville et qu'elle est améliorée.
34:59 D'ailleurs, les questions que je reçois portent là-dessus, avantages et inconvénients.
35:04 Je vous demanderai après si dans votre stratégie, on va dire, vous faites un lien entre amélioration de la qualité de l'air,
35:12 vous faites déjà un lien entre amélioration de la qualité de l'air et la végétalisation. Pas de commentaire ?
35:17 Oui, deux points saillants qui m'ont marqué, le caractère très pluridisciplinaire des recherches qui sont nécessaires pour essayer de bien comprendre
35:25 les impacts de la végétalisation, qu'ils soient positifs ou négatifs. On a parlé d'effets aérodynamiques,
35:31 on a parlé de chimie, on a parlé de biologie, de physique avec le dépôt des particules.
35:35 Donc la nécessité que les chercheurs collaborent entre eux pour arriver à aborder ces questions.
35:41 Et la deuxième chose, on le voit avec les effets antagonistes, positifs, négatifs, le caractère systémique.
35:46 C'est-à-dire que l'effet de cultiver en ville, c'est très bien pour éviter d'aller transporter des aliments qui viennent de loin.
35:54 Mais il y a des impacts, donc il y a une balance à équilibrer en permanence et il y a besoin d'outils de simulation,
36:03 de modélisation qui vont être capables d'intégrer l'ensemble de ces effets pour produire des scénarios.
36:08 Et vous allez nous présenter rapidement deux projets, une expérience que vous menez en soufflerie et aussi un logiciel qui est intéressant, que vous nous parlerez.
36:18 Alors du coup, par rapport à ce que vient de dire notre intervenant, vous, chez vous, sur Paris, comment faites-vous la part des choses ?
36:34 Comment vous pilotez ma qualité de l'air, ma végétalisation ? Expliquez-nous le truc.
36:41 Ce que je vous disais, c'est qu'on le voit vraiment d'un point de vue en apport pour l'avenir.
36:50 Vraiment, nous, c'est vraiment le bien-être des Parisiens à long terme, l'ombrage, le confort.
36:58 C'est vrai qu'un arbre, à l'ombre d'un arbre, on peut avoir 7 degrés de différence par rapport à un plein soleil en plein été.
37:05 Donc la ville de Paris veut s'adapter au réchauffement climatique. Et donc l'arbre, nous, c'est vraiment un point d'entrée central.
37:14 Donc le côté qualité de l'air, ce que je vous disais, c'est vrai que dans ce qu'on a pu voir et lire dans les études, l'arbre, on le plante pour le bien-être, on le plante pour le rafraîchissement.
37:24 D'un point de vue qualité de l'air, on sait ce qui a été rappelé là, c'est qu'il n'y a pas un impact en termes de dépollution de l'air.
37:32 Il faut avoir un effet très local, mais en tout cas, ce n'est pas à l'échelle de la ville de Paris.
37:41 Donc c'est vrai que je rejoins le discours où ce qu'il faut, c'est réduire à la source.
37:45 Et l'arbre est vraiment là pour l'effet écran, potentiellement, s'il le faut, mais en prêtant attention aussi aux rues canyon.
37:55 Et puis on a d'autres contraintes aussi pour planter des arbres à Paris. C'est une ville un petit peu dense, entre les réseaux, les accès pompiers, donc on ne plante pas des arbres non plus comme ça.
38:04 Les essences aussi.
38:06 La végétalisation, selon vous, en tout cas ce n'est pas le premier point d'entrée, ne dépollue pas. Alors Pierre Sicard, c'est un peu déroulé, on l'entend.
38:13 Là, je tombe des nues.
38:15 Ah, ça devient intéressant.
38:17 Alors, au premier point, j'ai bien dit la stratégie, une stratégie efficace, il faut jouer sur la température, comme vous avez mentionné.
38:27 Mais si vous ne jouez pas sur la qualité de l'air, ça n'a aucun effet.
38:31 Les deux sont étroitement liés. Vous augmentez la pollution, vous augmentez les concentrations en ozone qui sont un gaz à effet de serre, le troisième gaz à effet de serre.
38:39 Si ça augmente, vous augmentez la température. Si la température augmente, vu que c'est un polluant photochimique, vous augmentez ces concentrations. C'est un cercle vicieux.
38:49 Et l'impact de la végétalisation est très important sur la qualité de l'air, sur l'amélioration de la qualité de l'air, si vous sélectionnez les bonnes essences.
38:59 En 2019, j'ai travaillé avec la ville de Madrid et en fait on a augmenté un nombre significatif de crises d'asthme chez l'enfant.
39:07 Et ça a été corrélé aux augmentations des concentrations en ozone et du fait d'une stratégie de revégétalisation mal pensée, en plantant des essences émettrices de COV.
39:19 Donc il y a un impact conséquent sur la qualité de l'air et aussi la forêt périurbaine, comme dans les villes d'enceinte un peu blé, vous ne pouvez pas planter en ville.
39:35 Ce qu'elle disait, c'est que ça n'était pas son premier point d'entrée en fait.
39:39 Oui, c'est pas le point d'entrée pour dépolluer l'air. On ne plante pas pour dépolluer Paris. On plante parce que ça apporte plein d'autres co-bénéfices.
39:47 C'est pas le premier point d'entrée et ça a un impact tellement local que ça ne dépolluera pas forcément l'air ambiant.
39:55 Mais après, on est très preneurs d'études qui pourraient nous démontrer le contraire.
39:59 Vous venez aussi avec les oreilles ouvertes.
40:02 Carine Sartelet.
40:03 Je voulais dire, je ne sais pas si ça fonctionne, que je comprends tout à fait les bénéfices qui sont vraiment importants des arbres en ville.
40:11 Et ça me semble, personne n'a envie d'habiter dans une ville sans arbre. Sur le bien-être, sur la santé mentale, ça a un rôle prépondérant.
40:19 Dans lequel on n'en parle pas quand on étudie la qualité de l'air, mais qui est là et qui est avérée par plusieurs études.
40:25 Mais par contre, au niveau de la dépollution, nous dans nos modèles, on intègre le dépôt des différents polluants.
40:32 Et on différencie le dépôt selon les polluants, selon le type de polluants, selon la composition des polluants.
40:39 Donc c'est quelque chose qu'on intègre et qu'on voit que ce n'est pas quand même le point le plus important.
40:44 Tout à fait.
40:45 Et par contre, sur le choix des espèces, ça c'est là où on peut vraiment agir.
40:50 Le choix des espèces et le gabarit.
40:54 Voilà, parce que l'ozone, il n'augmente pas tant que ça dans les simulations.
40:57 On prend en compte tous les arbres parisiens et on a 3 à 5% de plus d'ozone.
41:01 C'est quand même pas grand chose. Et on en a moins dans les rues, pour les mauvaises raisons.
41:05 Mais ce qui augmente surtout, ça va être les particules organiques.
41:09 Et c'est là qu'on veut pouvoir, peut-être que c'est celles qui ont le plus d'impact sur la santé, et qu'on veut pouvoir les diminuer.
41:15 Et donc là, je passe la parole à Valérie.
41:19 C'est moi qui passe la parole. "Ozone, une bonne chose ou pas ?" nous dit l'un des membres du public.
41:28 Juste pour rebondir, parce qu'en fait, lors d'une réunion d'un projet street avec la ville de Paris,
41:33 où ils nous ont présenté effectivement toutes les contraintes qui sont pour savoir quelle espèce planter.
41:38 Nous, notre discours, c'était simplement de dire, ajoutez en plus des paramètres que vous avez à tenir en compte,
41:44 les émissions, savoir si ce sont des forts émetteurs d'isoprène ou des forts émetteurs de terpènes,
41:50 parce que ça peut vraiment avoir un rôle très important.
41:53 J'ai pas eu le temps vraiment de détailler, mais quand on enferme une branche dans une petite chambre,
41:58 on est vraiment capable de mesurer les taux d'émission, et il peut y avoir plusieurs ordres de grandeur entre une espèce et une autre.
42:04 On a vu par exemple à l'hôtel de ville que le hêtre, malheureusement, il est fortement émetteur de terpènes.
42:10 Donc c'est un petit peu ça. Nous, on est aussi beaucoup pour l'arbre en ville, mais simplement, il y a une vraie réflexion à avoir sur le choix des émissions.
42:17 Votre discussion est intéressante. Vous allez peut-être pouvoir répondre à la question de Maude.
42:22 Comment peut-on se procurer la liste des arbres à effet bénéfique ?
42:27 Je pense que M. Sikard peut peut-être répondre, puisqu'il a appuyé un arbre.
42:33 M. Sikard, vous pouvez répondre à cette question ?
42:35 Oui, moi j'ai calculé. Dans les modèles, chose importante, vous devez prendre en compte que la déposition sur les feuilles et les branches,
42:45 une grosse partie est absorbée au travers des stomates pour les végétaux.
42:50 Donc ça, il faudrait voir peut-être dans les modèles pour modifier, mais ça c'est vraiment le côté scientifique.
42:55 La liste des végétaux, oui, alors on a publié, mais c'est très dépendant.
43:01 Vous n'allez pas planter les mêmes essences à Nice, à Marseille, à Lyon, à Paris, à Lille.
43:06 Et même au sein d'une même ville, vous n'allez pas planter les mêmes essences en bord de route, sur un sol humide, peu exposé.
43:12 C'est très difficile. Alors parmi les meilleures essences, vous avez le platane, ça a été dit, vous avez les érables, vous avez les tilleuls.
43:19 Du point de vue biodiversité aussi, ce sont de très bonnes essences.
43:22 Mais voilà, là où j'aurai du mal, c'est de vous dire 4-5 noms d'espèces végétales, parce qu'après on va dire que je fais du mono-spécifique.
43:31 Mais voilà, il faut vraiment faire de la mixité, chose très importante. La mixité et la diversité au sein même d'une ville.
43:39 Ok, merci Lionel Soulac. Donc vous bossez depuis 25 ans sur ce sujet, vous avez commencé bébé.
43:47 C'est gentil.
43:49 Regardez, tout jeune. Alors, deux sujets. Rapidement bien sûr. Cette expérience en soufflerie sur maquette, pour modéliser les implantations. Expliquez nous.
44:03 La façon dont le vent circule et comment cette circulation du vent est modifiée par la présence des bâtiments bien sûr, mais aussi par la présence des arbres.
44:11 On travaille notamment sur des maquettes à échelle réduite. Vous voyez à gauche une photo de personnes qui sont en train de mettre en place une ville miniature.
44:19 Et on va souffler dessus. Et vous voyez sur les figures de droite, une petite rue avec des petits arbres.
44:26 Et donc on va pouvoir étudier, on voit les trois configurations au milieu, sans arbre, avec une densité d'arbre moyenne et puis avec beaucoup d'arbres, pour voir comment ça change les écoulements.
44:38 Et si on passe sur la slide suivante, vous avez à gauche une visualisation. Donc on émet du polluant au bas de la rue. C'est une coupe de la rue que l'on voit. Le vent vient de la gauche.
44:48 Et à droite on a la même configuration mais avec des arbres. Et ce qu'on voit c'est qu'en absence d'arbre, le vent arrive à bien pénétrer dans l'ensemble de la rue.
44:57 Donc c'est un facteur d'évacuation de la pollution qui est émise au voisinage du sol par les véhicules. Et donc ça conduit à des niveaux de concentration qui sont un peu plus faibles.
45:07 Tandis qu'à droite, la présence des arbres, notamment sur le côté droit de la rue, ralentit. Vous voyez qu'à droite vous avez une zone qui est quasiment toujours polluée.
45:17 Dans la partie droite de la rue avec les arbres. Et ça, ça conduit à ce que disait Karine Sartelet tout à l'heure. C'est à dire que les niveaux de NOx qui sont émis au niveau de la rue vont augmenter à l'intérieur des rues en situation d'arbre.
45:32 En situation avec des arbres. Et donc ça peut conduire à une diminution de l'ozone dans ces configurations. On étudie cela. Alors là c'est une vision dans une configuration.
45:41 Mais évidemment ça dépend de la largeur des rues. Ça dépend de l'orientation du vent. Il y a pas mal de complexité sur ce phénomène.
45:49 Et ensuite on va, et c'est le deuxième projet que vous évoquiez, intégrer ces paramétrisations, cette représentation des phénomènes, dans des outils de simulation de la qualité de l'air.
46:00 Donc le logiciel CIRAN qui est utilisé par un certain nombre d'assois en France pour produire des cartes de qualité de l'air.
46:07 Et on va vers une prise en compte des arbres dans chacune des rues pour mieux refléter leur effet sur les variations de qualité de l'air.
46:18 Je ne suis pas forcément initié, mais à vous écouter tous, il y a plein d'effets antagonistes sur la végétalisation d'une ville.
46:33 Donc du coup, on ne peut pas raisonner en oui ou non, en binaire. Il y a des plus d'un côté, il y a des moins de l'autre. C'est bien ça.
46:42 Alors quels sont vos recos en la matière ?
46:46 Après il va falloir un petit peu cibler. L'idée n'est peut-être pas de mettre des arbres ou de la végétalisation partout.
46:54 Comme ça a été rappelé, il y a peut-être différents types d'arbres. En termes de densité, ils vont plus ou moins freiner l'écoulement pour la partie que je maîtrise un peu mieux.
47:03 Et puis peut-être qu'il y a des zones où on va pouvoir favoriser la présence de végétaux parce que peut-être moins d'émissions et donc un certain nombre d'effets sur la pollution vont être atténués.
47:15 Et puis des zones où on va plutôt favoriser la ventilation et réduire peut-être ou végétaliser les parois plutôt que le cœur de la rue.
47:22 Et donc votre logiciel peut m'aider à décider ?
47:27 C'est le but.
47:28 C'est le but. Il est open source ?
47:31 Il est diffusé. Air Paris, Feuers de Montréal, Grenoble, Trier-Normandie et d'autres l'utilisent en France.
47:39 Très bien. Pierre Sicard, vous coordonnez un projet européen qui s'appelle Airfresh qui quantifie les bénéfices environnementaux et aussi socio-économiques.
47:49 On ne l'a pas trop abordé ça. De l'arbre en ville. Alors expliquez-nous ce que ça produit cette recherche, cette étude.
47:59 D'abord je veux revenir sur la stratégie. Un des moyens, c'est de connaître l'existence, son patrimoine arboré, public et privé, de connaître les espèces végétales.
48:11 Ensuite vous quantifiez son impact sur la qualité de l'air et à partir de là vous pouvez établir une stratégie de revégétalisation appropriée et efficace
48:20 avec la sélection des essences appropriées pour avoir un bilan sur votre qualité de l'air.
48:26 Si vous plantez des palmiers par exemple qui sont "mauvaises" pour la qualité de l'air, vous plantez des érables pour compléter. C'est avoir une vision globale.
48:34 Le projet Airfresh, la première année, on a étudié plus de 400 essences avec des essences subtropicales.
48:40 A savoir que dans le sud de la France, le climat du sud-est de la France sera celui de Valencia. C'est pour ça que je m'oriente aussi sur les essences subtropicales, peu consommatrices en eau.
48:51 On a étudié plus de 400 essences. Pour chaque essence, on a quantifié le dépôt et la quantité de polluants éliminés par déposition et ce qui est absorbé par le végétal à travers l'estomac.
49:06 Et en parallèle, on a quantifié ce qui est formé comme polluant secondaire, ozone par exemple.
49:12 Et à la fin, vous faites le bilan et vous avez des essences qui forment plus de polluants que ce qui les élimine.
49:18 Ce sont des essences peu recommandées et à l'inverse, vous avez des essences qui éliminent plus que ce qu'elles forment.
49:24 Donc ça, c'est des essences recommandées pour les stratégies de revégétalisation.
49:28 On a planté sur 1,2 hectare à Aix-en-Provence et à Florence, 108 arbres adultes.
49:35 Et en fait, on a positionné des capteurs en dessous de la canopée et aux abords pour quantifier les bénéfices environnementaux,
49:49 l'élimination des polluants, mais aussi l'impact sur la biodiversité des sols, micro et macro organismes.
49:54 Et tout ça, on y a associé des coûts, c'est à dire que si vous abaissez la pollution de x%, vous diminuez le nombre d'admissions hospitalières pour cause cardiovasculaire et respiratoire de x.
50:08 Et ça a un coût. Donc voilà, tout ça c'est une évaluation, c'est ce qu'on appelle les bénéfices socio-économiques.
50:12 D'accord. Pierre Sicard me disait, dites-le avec vos mots, que vous regrettiez qu'en France, contrairement à un pays comme l'Italie,
50:24 où les décideurs sont très connectés avec les chercheurs et l'université, vous regrettiez qu'il n'y avait pas assez de soins à aller chercher la connaissance sur ce sujet.
50:35 Un élu va... voilà, ça dépend où, je ne généralise pas, mais c'est vrai que si à la tête du service espace vert d'une ville,
50:45 la personne n'a pas conscience, n'a aucune connaissance sur qu'est-ce qu'un arbre,
50:51 il peut établir des stratégies et faire de la politique du chiffre au lieu d'avoir une stratégie de revégétalisation bien pensée.
50:58 Après, l'information, elle existe. On connaît les essences, on sait leur impact sur la qualité de l'air et on sait évaluer les bénéfices.
51:10 Il faut aller chercher l'information.
51:12 Alors, à propos d'informations, je vous confirme que la liste des arbres est fournie par le CEREMA et vous avez les coordonnées sur la fiche synthèse de Luc Chrétien.
51:25 Donc vous avez ça là-dessus sur le site.
51:29 Oui, après je vais prendre une question de la salle surtout. Ils n'ont pas encore parlé, parce qu'on a presque rattrapé le retard.
51:36 J'ai juste un petit commentaire sur le choix des arbres.
51:39 En fait, on a vu quand même que, notamment pour les moments de forte chaleur, la formation de particules est très corrélée à l'émission en terpènes des arbres,
51:49 qui sont des composés très difficiles à mesurer. Et donc, on a besoin peut-être de mieux caractériser, surtout pour les nouvelles espèces qu'on veut planter en ville,
51:57 les émissions de terpènes de ces espèces, pour éviter de planter des espèces qui sont très émettrices et qui nous augmenteraient les concentrations de particules organiques en été.
52:06 Christophe nous dit qu'il y a eu une excellente émission sur France 5 hier là-dessus, sur la bonne santé de l'arbre.
52:12 C'est un arbre en mauvaise santé et ne peut pas jouer son rôle de dépollution.
52:17 Deux questions très vite et on part en pause. Madame.
52:21 Au-delà de la question de l'essence de l'arbre, je me demandais si un arbre est égal à un arbre.
52:30 Dans les photos qu'on a vu de vos études, il y avait six platanes, je crois, en pot.
52:37 Et il y avait des arbres sur un alignement en bordure de rue, mais ces platanes qui semblaient avoir le même âge.
52:43 Est-ce que vous intégrez dans vos recherches l'âge de l'arbre ?
52:47 Puisqu'en termes de captation du CO2, on sait qu'un arbre mature ne capte pas le CO2 de la même façon qu'un jeune arbre.
52:55 Un jeune arbre n'équivaut pas à un ancien arbre.
52:58 Est-ce que vous, vous prenez en compte cette caractéristique de la maturité de l'arbre pour vos études ?
53:06 Oui. Effectivement, la première année, quand on les a plantés, en plus c'était pile l'année du COVID,
53:14 donc on n'a pas pu faire toutes les expérimentations qu'on a voulues, mais on s'est aperçu l'année suivante que les émissions avaient changé.
53:21 Et on s'est vraiment dit qu'au départ, c'était le fait que ce jeune arbre n'était pas encore habitué à toutes ces conditions.
53:31 Et après, on a pu également faire des mesures, vous avez vu, sur les platanes qui étaient plantées depuis très longtemps.
53:38 Et on obtenait quand même des choses du même ordre de grandeur, en sachant, comme je vous le disais, que même entre deux arbres, il pouvait y avoir un facteur 3.
53:45 Et après, entre nos jeunes platanes et les anciens, on était dans ce même ordre de variabilité.
53:51 Monsieur ? Et après, très vite, monsieur.
53:56 En fait, c'était juste une remarque, pas forcément une question. Mais du coup, est-ce que vous vous couplez aussi avec l'autre problématique des arbres, qui sont les émissions polliniques ?
54:06 Parce qu'on en a parlé beaucoup, beaucoup, de captation de polluants de l'air. Mais est-ce qu'il ne faudrait pas aussi tenir compte de la problématique des émissions polliniques ?
54:15 Et que chaque taxon peut peut-être aussi choisir les bonnes essences pour essayer d'éviter des problèmes sanitaires ?
54:22 Nous, c'est une contrainte qu'on prend en compte, de caractère allergisant.
54:31 C'est vrai que les bouleaux, on essaie de ne pas en planter trop. Mais ça rejoint la remarque de monsieur Sikhar, je crois, sur diversifier quand même les essences au maximum.
54:39 Les platanes aussi font partie des espèces qui émettent un peu de pollen.
54:43 Moi, c'était aussi une remarque d'un allergologue. C'est vrai que l'arinite allergique, c'est la maladie la plus fréquente chez les adultes.
54:49 Et il y a un manque de communication entre les services des villes et les médecins.
54:54 On peut citer ce qui a été fait à Lyon, dans un nouveau quartier où il y a une centaine de bouleaux qui ont été plantés.
55:00 Et dans notre région, dans le sud-est, on met des millions de cyprès à proximité des populations. Il y a eu vraiment une explosion d'allergies aux cyprès.
55:09 Donc il faut que les décideurs... Et il y a un document qui est très précis du réseau national de surveillance aérobiologique qui s'appelle "La végétation en ville"
55:17 et qui donne des conseils extrêmement utiles dans ce domaine.
55:21 Merci beaucoup. Je laisse le mot de la fin à Marie-Hélène sur le chat.
55:26 Alors elle dit "Bon, en conclusion, on coupe ou on plante les arbres, Marie-Hélène ?"
55:32 Allez, une pause de 10 minutes et on se retrouve pour notre dernière session.
55:37 [Musique]

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