Maladies, insectes ravageurs, canicules, sécheresses, feux : nos forêts subissent le réchauffement climatique. Certaines espèces d’arbres comme l’épicéa ne peuvent simplement plus résister à des altitudes trop basses. Quelles espèces replanter et faut-il aussi laisser la forêt se régénérer naturellement ?
L’ADEME vous propose de visionner ce webinaire, avec les interventions très enrichissantes de deux chargés de mission en collectivités sur notamment :
-Un diagnostic réalisé par l'ONF sur l'évolution probable des peuplements d'une forêt communale
-Un projet de plantation associant les citoyens
-Une opération de replantation sur des parcelles d'une commune savoyarde, victime du réchauffement climatique
En savoir plus sur le label Territoire Engagé Climat-Air-Énergie, s’abonner à la newsletter : https://territoireengagetransitionecologique.ademe.fr/
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-Un diagnostic réalisé par l'ONF sur l'évolution probable des peuplements d'une forêt communale
-Un projet de plantation associant les citoyens
-Une opération de replantation sur des parcelles d'une commune savoyarde, victime du réchauffement climatique
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00:00:00 Bienvenue à toutes et à tous pour ce webinaire sur la gestion des forêts et le réchauffement
00:00:04 climatique.
00:00:05 C'est un webinaire organisé par l'ADEME dans le cadre du programme Territoires engagés
00:00:11 et transition écologique.
00:00:12 On a souhaité, avant cet été, faire un webinaire sur la forêt.
00:00:18 On va plutôt avoir un point de vue et des expériences de collectivité sur la gestion
00:00:30 des forêts et le réchauffement climatique.
00:00:32 On a deux invités.
00:00:33 On a Guy Chauvin, responsable du service agriculture et forêt pour la communauté de communes
00:00:38 de cœur de Savoie et Anthony Perrin, chargé de mission environnement développement durable
00:00:45 pour la ville de la Motte Servolex.
00:00:47 Je te laisse la main pour la suite.
00:00:57 Je peux rappeler l'ordre du jour de ce webinaire.
00:01:04 On a ces témoignages et puis on aura les échanges après.
00:01:07 Ensuite, je conclurai avec les endroits où on peut retrouver les sujets de la forêt
00:01:15 dans les référentiels du programme Territoires engagés.
00:01:18 Il y a plusieurs endroits où la forêt est notée dans nos référentiels.
00:01:25 Je laisse la main pour la suite.
00:01:30 Bonjour à toutes et à tous.
00:01:41 Je travaille pour la communauté de communes de cœur de Savoie.
00:02:08 C'est un territoire que vous ne connaissez sans doute pas et qui est situé en Savoie.
00:02:15 Je vous donne une carte qui vous permet de le situer.
00:02:19 On est pas très loin de Chambéry, entre les massifs des Bauges, de Chartreuse et de
00:02:25 Beldone.
00:02:26 C'est un territoire que vous traversez sans doute quand vous allez au ski pour aller
00:02:30 dans la Morienne et la Tarentaise.
00:02:32 C'est aussi connu pour son vignoble.
00:02:35 C'est là qu'on crée les vins de Savoie, la Promont, la Mondeuse, le Chigny-en-Bergeron.
00:02:40 On a 41 communes, 37 600 habitants, 331 km².
00:02:46 C'est un territoire de 20 km sur 15.
00:02:50 On a aussi de la forêt.
00:02:53 On n'a pas que des vignes, on a la moitié du territoire qui est constitué de forêt.
00:02:59 On a une grande partie de feuillus, 9 800 hectares, 3000 hectares de forêt mixte et
00:03:07 3000 hectares de forêt de conifères productives, exploitées et gérées la plupart du temps
00:03:13 par l'OLE.
00:03:14 Ça représente, pour vous donner un peu d'ordre de grandeur, 119 000 m3 de production annuelle
00:03:22 par accroissement naturel et là-dessus on en prélève à peu près 28 000 m3.
00:03:28 On est plutôt sur une forêt qui a tendance à s'étendre.
00:03:33 Malgré une forte pression foncière sur la vallée, puisqu'on accueille beaucoup de
00:03:42 nouveaux habitants dans le fond de vallée, avec notamment des forêts alluviales qui
00:03:48 ont tendance à se faire grignoter par l'urbanisation et l'agriculture.
00:03:53 On a aussi 6 300 hectares de forêt publique, ce qui représente 37% de la surface forestière
00:04:01 totale.
00:04:02 Et bien sûr, comme beaucoup de territoires, quand on est sur la forêt privée, ce qui
00:04:06 représente 10 450 hectares, on a un morcellement foncier, donc 8 900 propriétaires forestiers,
00:04:12 pas moins.
00:04:13 Et la filière bois, sur le territoire, ça représente à peu près 850 emplois et 126
00:04:19 entreprises.
00:04:20 Je vais vous assommer avec mes chiffres, mais ça vous donne un peu une idée.
00:04:25 On a un plan de climat et de l'aérénergie, et on est aussi labellisé "territoire engagé"
00:04:35 sur le label "climat et aérénergie".
00:04:37 Deux étoiles, pas encore Chamois d'or.
00:04:39 Les différentes actions qui concernent la forêt dans ce plan climat et qu'on valorise
00:04:49 aussi dans le label, c'est tout un volet énergie, production de bois, énergie, développement
00:04:54 de chaufferie bois.
00:04:55 C'est aussi tout ce qui est utilisation de bois locaux dans la construction et la rénovation.
00:05:01 C'est un sujet qu'on a du mal, ceci dit, à faire émerger, malgré quand même des
00:05:08 initiatives chez les voisins, je pense notamment à la chartreuse avec leur AOC.
00:05:14 On a aussi un volet sur la préservation des forêts alluviales et tout un volet aussi
00:05:20 sur l'adaptation des forêts au réchauffement climatique.
00:05:23 C'est le sujet aujourd'hui.
00:05:24 Ce qui m'a été demandé de faire, c'est de présenter des exemples d'actions sur
00:05:35 ce thème du renouvellement forestier et de l'adaptation des forêts.
00:05:41 Je voulais vous parler d'un projet qui a été réalisé sur la commune de Villars-Salet,
00:05:46 qui est une petite commune de notre territoire.
00:05:48 C'est une forêt de 4 hectares qui est située sur un coteau exposé sud-est à basse altitude,
00:06:03 entre 350 m et 400 m.
00:06:05 Là où il y avait été planté il y a une quarantaine d'années 2 hectares d'épicéa.
00:06:10 On peut voir sur la photo à droite qu'il y a une tâche d'épicéa desséchée qui
00:06:25 s'est agrandie au fur et à mesure du temps et des étés chauds, des sécheresses.
00:06:30 La commune a racheté ces parcelles et a soumis aux régimes forestiers en 2019.
00:06:38 Il y a eu le constat que la forêt était en crise, qu'il y avait une forte mortalité
00:06:48 des épicéas, que la forêt était en train de se casser la gueule.
00:06:51 Il y a eu une attaque de scolites, un insecte ravageur du bois qui vient faire des petites
00:07:04 galeries sous l'écorce.
00:07:05 On voit sur le bout de l'écorce ce que ça donne.
00:07:09 Il est aussi appelé typographe parce qu'il fait des jolis dessins sur l'écorce, mais
00:07:13 pour les forestiers c'est plutôt une plaie.
00:07:15 Ce qu'a proposé l'ONF dans le cadre de son plan d'aménagement, c'est un traitement
00:07:22 curatif, c'est-à-dire une coupe sanitaire de tous les épicéas et une représentation
00:07:25 avec des essences adaptées au réchauffement climatique.
00:07:27 Quand ce projet a été présenté à la commune, il y a eu un peu d'effroi parce que ça faisait
00:07:39 une coupe rase sur la commune, ça a demandé des coûts importants.
00:07:47 Après des discussions et échanges entre nous, on a pu formuler une commande politique.
00:07:55 La commune a pu formuler sa commune politique qui était de rendre un aspect paysager esthétiquement
00:08:01 accepté par les habitants, puisque c'est vraiment juste à côté du village, juste
00:08:04 au-dessus.
00:08:05 Ensuite, il y avait le souhait d'associer l'école primaire dans le cadre d'un projet
00:08:11 pédagogique, par exemple, il y avait l'idée d'installer des ruches, il y a eu aussi un
00:08:17 hôtel à insectes, des prairies fleuries juste à côté, et puis bien sûr de limiter
00:08:22 les coupes pour la commune.
00:08:23 C'était aussi la mission qui m'a été confiée.
00:08:28 L'opération qui a été choisie, ça a été de valoriser la coupe de bois, de réaliser
00:08:40 la coupe et de trouver un acheteur.
00:08:42 Il y a eu 670 mètres cubes de bois qui ont été vendus à une grossierie juste à côté,
00:08:49 70% qui ont été valorisés en bois d'oeuvre et 30% en bois énergie, en création d'une
00:08:57 piste d'accès pour aller chercher ce bois.
00:08:59 On voit sur la photo que ça a fait un beau trou dans la forêt.
00:09:03 Ensuite, il y a eu une préparation du sol au godet scarificateur pour pouvoir accueillir
00:09:13 les plans, les futurs plans.
00:09:15 Ces travaux ont été réalisés par l'ONF.
00:09:20 Ensuite, ce qui a été choisi, c'est de replanter avec du feu vu, qui sera des essences
00:09:29 bien plus adaptées au climat et à l'altitude.
00:09:35 Aujourd'hui, planter des épicéas à 300 mètres d'altitude, c'est peine perdue.
00:09:42 Peut-être qu'il y a 40 ans, ils étaient déjà trop bas, mais aujourd'hui ça ne fonctionne
00:09:49 plus, ils ne sont plus du tout à leur place.
00:09:51 L'idée a été de mettre principalement des essences de feu vu et de mettre un peu
00:10:00 de résineux, mais du maïlès et du Douglas en expérimentation, pour peut-être à terme
00:10:07 faire produire un peu de bois d'oeuvre.
00:10:08 Comme on a beaucoup de problèmes dès qu'on fait des plantations, on attire le gibier,
00:10:18 les cerfs, les chevreuils, il a fallu aussi installer des protections contre le gibier.
00:10:23 Vous voyez là, des petits piquets avec des petits bouts de grillage.
00:10:28 Tout ça doit être entretenu maintenant, ça a été réalisé, donc entretenu tous
00:10:35 les ans, deux fois par an.
00:10:37 On voit que la végétation repousse très vite, et donc pour l'entretien, il faut
00:10:45 principalement dégager les plants de tout ce qui pousse autour pour qu'ils puissent
00:10:49 continuer de voir la lumière.
00:10:50 J'ai essayé de ressortir un peu le budget, le bilan financier de cette opération.
00:11:05 Pour vous montrer aussi le coût, on est juste sur 1,6 hectare, et là c'est un investissement
00:11:16 de près de 20 000 euros, donc 17 000 euros d'investissement pour tout ce qui est la
00:11:24 préparation du sol, l'achat de plants.
00:11:27 La communauté de communes a pu intervenir par son contrat verré bleu, par la fourniture
00:11:31 de 950 plants feuillus.
00:11:33 Ça a permis d'alléger les coûts pour la commune.
00:11:37 Et puis bien sûr, il faut prévoir un entretien régulier, toujours par l'ONF, et là ça
00:11:43 représente 3 710 euros par an.
00:11:44 On a réussi à valoriser la coupe à hauteur de 12 500 euros.
00:11:56 L'ONF s'est décarcassé pour trouver des financements, parce que sinon la commune ne
00:12:01 réalisait pas le projet si on n'arrivait pas à quelque chose d'équilibré.
00:12:05 Ils ont trouvé 6 500 euros auprès d'entreprises prêtes à faire du mécénat, notamment Montagne
00:12:15 Neige et Développement, qui sont sur le territoire, dans notre zone d'activité Alpespace, l'Institut
00:12:20 Lumière, qui est plutôt à Lyon.
00:12:23 Et on a aussi mobilisé le programme Sylvact, l'association dont je vais vous donner quelques
00:12:33 mots juste après, pour l'entretien et les protections contre le gibier.
00:12:37 On a réussi à avoir une opération financière équilibrée pour la commune, et finalement
00:12:49 un renouvellement de cette forêt.
00:12:51 Mais quelque part, là, vous avez bien vu, c'est une méthode assez radicale.
00:12:55 Lorsque la forêt est vraiment en crise, il faut anticiper ce changement climatique,
00:13:10 essayer, parce que la forêt se débrouille toute seule, elle n'a pas besoin de nous,
00:13:17 c'est bien nous qui avons besoin d'elle.
00:13:19 Mais si on veut qu'elle continue de garder tous ses services, étant donné le réchauffement
00:13:22 climatique, l'idéal serait de la faire évoluer pour qu'on puisse avoir une forêt adaptée
00:13:35 et résiliente pour l'avenir.
00:13:36 C'est pour ça qu'on s'est rapproché du programme Sylvact, de cette association, et
00:13:46 on a noué un beau partenariat avec elle.
00:13:48 C'est une association qui s'est développée au début sur la région Rhône-Alpes et qui
00:13:51 aujourd'hui rayonne sur toute la France.
00:13:53 Elle nous aide à définir des itinéraires silvicaux avec les différents acteurs forestiers
00:14:09 sur le territoire, c'est-à-dire de se projeter et de se dire quel type de forêt on veut
00:14:14 voir à l'avenir sur le territoire.
00:14:15 On parle en général de forêts d'itinéraires qui vont vers une diversification des essences.
00:14:25 On veut éviter la monoculture.
00:14:32 Ce projet silvicol de territoire qui comporte en général 2 à 3 itinéraires est validé
00:14:42 par l'association et ensuite l'association s'occupe de récupérer des fonds auprès
00:14:46 des financeurs.
00:14:47 Que ce soit des entreprises, des banques, des collectivités qui veulent intégrer ça
00:14:58 dans l'emploi climat comme on a fait.
00:15:00 Je sais que la ville du Grand Lyon l'a fait dès l'origine.
00:15:02 Et puis ça peut être aussi des particuliers.
00:15:04 Il y a un appel aux dons avec le dispositif "J'aime ma forêt" qui permet aussi de collecter
00:15:10 des dons dans ce fonds.
00:15:12 Et ensuite ces fonds sont reversés à tous les propriétaires forestiers et publics qui
00:15:18 s'engagent dans une gestion adaptée au changement climatique.
00:15:21 Donc là, les propriétaires choisissent un itinéraire et peuvent être financés sur
00:15:27 des opérations silvicoles, du dépressage, du dégagement, du coazonnement, différentes
00:15:33 opérations qui vont permettre à la forêt de conserver toutes ses fonctions écologiques
00:15:44 de captation carbone, de biodiversité et de production.
00:15:47 Et donc d'être plus résiliente pour l'avenir.
00:15:50 Et enfin, bien sûr, ces travaux financés peuvent être, et la plupart du temps, contrôlés
00:15:58 par un organisme certifié.
00:16:00 On a contribué sur le coeur de savoir, on a contribué à l'élaboration du projet
00:16:15 silicole territorial du massif de Beldon.
00:16:18 On a eu une concertation, on a rassemblé les divers acteurs de la forêt, de l'ONF,
00:16:26 du CRPF, de la chambre d'agriculture, des experts forestiers, des conservateurs des
00:16:31 espaces naturels.
00:16:32 On a défini nos itinéraires.
00:16:34 On en a choisi deux, un qui était plutôt adapté à la forêt de montagne et un autre
00:16:38 plutôt adapté à la forêt de piedmont.
00:16:39 Et donc là-dessus, maintenant, les propriétaires peuvent donc choisir un de ces itinéraires
00:16:48 et recevoir des aides à condition qu'ils s'engagent dans l'itinéraire.
00:16:53 Il y a aussi des conditions à respecter, comme la conservation d'arbres morts, d'essences
00:17:00 différentes, de garder des étages de strates de végétation.
00:17:07 On leur demande aussi un engagement sur 10 ans.
00:17:16 Pour finir sur ce programme, ce partenariat, on a versé dans le cadre de notre plan climat
00:17:26 10 000 euros par an sur trois ans dans ce fonds SILVAC.
00:17:29 On a participé à l'élaboration du PST du Massif de Belledonne et on a fléché ensuite
00:17:39 nos financements vers les trois PST de Bouges et de la Chartreuse.
00:17:47 On a fléché nos financements vers ces trois massifs, ce qui permet de faire le fonds.
00:17:57 Pour nous, c'est intéressant, ça permet de montrer une coopération entre la vallée,
00:18:02 les territoires de consommation et les massifs.
00:18:05 Tout cela nous a permis de valoriser dans notre plan climat des chiffres et des résultats.
00:18:18 Ces 30 000 euros permettent d'accompagner 21 hectares de forêts qui sont engagés sur
00:18:25 des itinéraires qui doivent en moyenne 90 ans.
00:18:27 On a pu maintenir 6 159 tonnes de CO2 dans cette biomasse forestière aérienne.
00:18:36 On a garanti aussi la production de 7 200 m3 de bois d'oeuvre et 3 500 m3 de bois industrie
00:18:43 énergie.
00:18:44 Cela permet aussi de conserver 84 arbres à enjeux environnementaux.
00:18:48 C'est une action qui est plus dans l'anticipation que ce qu'on a pu voir avec le Villars-Salet,
00:19:02 mais les deux se complètent bien entendu.
00:19:04 Je vous remercie pour votre attention et si vous avez des questions, n'hésitez pas à
00:19:10 la fin de ce webinaire.
00:19:11 Merci.
00:19:12 Anthony, tu peux prendre la main et partager ta présentation.
00:19:28 Bonjour à tous, je suis Anthony Perrin, je suis chargé de mission environnement développement
00:19:36 durable à la ville de Lamotte-Cervolex et chef de projet Climat Air Energy.
00:19:40 Je vais partager ma présentation.
00:19:45 L'action que je vais vous présenter aujourd'hui touche en particulier à la forêt, puisque
00:19:51 c'est le sujet du webinaire d'aujourd'hui, et notamment la régénération des carnis
00:19:57 éclaircis climatiques qu'on constate malheureusement de plus en plus.
00:20:00 Vous avez ici une belle illustration de ce qu'on voit sur notre forêt communale.
00:20:03 Malheureusement, on a les épicéas qui sèchent à cause du scolite.
00:20:07 On a bien parlé du scolite d'Hippogriffe qui ravage actuellement nos épicéas, mais
00:20:12 qui est largement favorisé par la détresse des épicéas et par le dérèglement climatique
00:20:19 qui entraîne des générations de plus de scolite et surtout une grande détresse des
00:20:23 épicéas au niveau hydrique.
00:20:24 La ville de Lamotte-Cervolex, c'est une ville dont on voit et se situe en Savoie,
00:20:29 se situe au sud de Chambéry, qu'on voit ici apparaître en bas.
00:20:33 On est entre le lac du Bourget et Chambéry, on est à la commune du sud du lac du Bourget.
00:20:37 On n'est pas tout à fait limitrophe avec le lac du Bourget puisqu'il y a le Bourget
00:20:40 du lac qui fait le tampon entre les deux.
00:20:42 Et on fait partie de la communauté de communes de Grand-Chambéry, enfin de la communauté
00:20:46 d'agglomération plutôt Grand-Chambéry.
00:20:47 Donc c'est 13 000 habitants, c'est une commune qui a eu une expansion urbaine dans
00:20:53 les années 70 à 90.
00:20:55 L'augmentation démographique est moins importante qu'avant, mais on redevient un
00:20:59 territoire à forte attractivité avec des gros enjeux d'urbanisme qu'on essaie de
00:21:03 freiner à toute vitesse.
00:21:05 C'est un territoire qui est encore en équilibre entre l'agriculture, la nature et l'urbain
00:21:12 puisqu'en fait on a sur le territoire communal qui fait 3000 hectares, donc c'est 30 km
00:21:16 carrés.
00:21:17 On a une densité d'habitants un peu plus forte que la Comcom-Cœur-de-Savoie.
00:21:21 Et bien c'est 1000 hectares de forêt, 1000 hectares de forêt nature je veux dire, 1000
00:21:27 hectares d'agriculture et 1000 hectares urbain qui se concentrent essentiellement
00:21:31 dans la boucle de l'autoroute de la 43 ici.
00:21:33 Mais après on a tout un système de petits hameaux qui sont disséminés en piémons
00:21:37 du massif de l'Épine.
00:21:38 Qu'est-ce qu'on peut dire d'autre sur le territoire ?
00:21:41 C'est un territoire qui a, en tout cas une ville, qui a la particularité d'avoir en
00:21:47 poste un chargé de mission environnement développement durable depuis 2008, vraiment
00:21:52 dédié à toutes ces thématiques.
00:21:53 Ça c'est remarquable pour une ville de cette taille-là.
00:21:55 C'était une volonté politique de mettre la transition écologique au cœur de l'action
00:21:59 politique.
00:22:00 Donc moi je suis en poste depuis 2008 à la ville.
00:22:02 C'est un territoire que je connais bien avec tous ses acteurs.
00:22:04 Donc je travaille avec Luc Berthoud qui est maire de la Motteservolex depuis cette date-là,
00:22:08 depuis 2008.
00:22:09 Et on a récolté en début d'année 2022 pas mal de labels pour notre engagement transition
00:22:17 écologique, dont le label transition écologique 3 étoiles.
00:22:19 On a candidaté, on a eu le label tout de suite sur ce niveau 3 étoiles, climat, air,
00:22:24 énergie.
00:22:25 On était très heureux de pouvoir bénéficier de cette labellisation qu'on maintient et
00:22:29 sur laquelle on travaille encore en permanence.
00:22:31 Et puis on a eu aussi deux récompenses sur notre politique de gestion de la biodiversité
00:22:36 en ville, en campagne et en forêt avec le label meilleure petite ville pour la biodiversité
00:22:41 2021 qui est attribué par l'agence française de la biodiversité et l'OFB.
00:22:47 Et également le label territoire engagé pour la nature qui est également en lien
00:22:51 avec l'agence de l'eau et l'OFB aussi.
00:22:54 On a un agenda 21 qu'on a relancé en 2018.
00:22:58 Donc on a fait un gros travail de concertation qui concerne aussi des actions sur le territoire
00:23:03 forestier.
00:23:04 Alors notre forêt, j'en parle en premier parce que c'est un peu le nerf de la guerre,
00:23:11 entre guillemets, c'est la production de bois.
00:23:15 C'est la production de bois.
00:23:16 On produit en moyenne, je vous donne des chiffres, mais les chiffres par exemple pour le bois
00:23:19 d'oeuvre qu'on voit ici BO va nettement augmenter avec la problématique scolite,
00:23:24 comme le chiffre bois énergie parce qu'on produit malheureusement beaucoup plus de bois
00:23:27 résineux qu'il y a deux ou trois ans.
00:23:29 On a quelques 500 voire 1000 m3 de bois scolite en forêt.
00:23:33 Mais en tout cas c'est une forêt qui est productive.
00:23:36 Même si elle est sur des teints qui sont des terrains karstiques, on a quelques bois
00:23:40 roulés, c'est non plus la forêt la plus productive.
00:23:43 C'est une forêt de laquelle on sort à peu près 800 à 900 m3 de bois par an qui se
00:23:49 répartit entre le bois d'affoage, c'est ce qu'on donne aux habitants, des petits
00:23:52 lots de bois pour couper leur bois d'hiver.
00:23:54 C'est 100 à 120 m3, c'est anecdotique.
00:23:55 Le bois d'oeuvre, avec la caractéristique c'est qu'on est territoire AOC Bois de Chartreuse,
00:24:02 donc on fournit aux ciries locales, notamment la cirie Frison, du bois d'oeuvre labellisé
00:24:08 AOC Bois de Chartreuse depuis deux ans.
00:24:10 Donc ça c'est intéressant, ça nous a permis vraiment de relocaliser le circuit du bois
00:24:15 d'oeuvre au niveau local.
00:24:17 Et puis le bois énergie, on est une commune qui a un hangar bois énergie qui fait de
00:24:22 l'électricité, de l'énergie de production, avec actuellement 250 m3 de bois qui sont
00:24:27 descendus sur les ateliers, une place de dépôt de bois qui était aménagée, broyée et
00:24:31 utilisée dans trois de nos structures, bientôt quatre, puisqu'on a remplacé un réseau de
00:24:35 gaz par un réseau chaleur bois lors d'une rénovation d'école.
00:24:38 Et on est actuellement à 250 m3, mais c'est un volume qui va aller à 350 m3 là à partir
00:24:44 de 2024.
00:24:45 Donc tout ça pour vous dire qu'on a effectivement une économie du bois en forêt, on ne dépeuple
00:24:51 pas la forêt, c'est-à-dire qu'on respecte l'accroissement naturel de la forêt grâce
00:24:57 à un plan d'aménagement forestier qui couvre 2010-2024, qu'on va bientôt renouveler avec
00:25:02 l'Office national des forêts.
00:25:03 Et donc là je voulais aussi en profiter pour remercier le travail extraordinaire qu'on
00:25:08 fait avec l'Office national des forêts, qui vraiment sont présents et disponibles malgré
00:25:13 le contexte de personnel et budgétaire très difficile pour l'ONF, on peut toujours compter
00:25:18 sur eux et sur leur expertise.
00:25:20 Et là je voulais vraiment les remercier dans le cadre de ce webinaire, leur présence
00:25:25 est très appréciée dans le cadre du régime forestier.
00:25:27 Je voulais aussi vous parler du budget forestier.
00:25:30 Le budget forestier c'est 110 000 euros TTC d'investissement, donc c'est tout ce qui est,
00:25:35 ça va être aussi les replantations, mais ça va être aussi tous les petits aménagements
00:25:38 touristiques, tout ce qui est des gagements, des pressages, des bois, etc.
00:25:42 Et puis on aura 115 000 euros de fonctionnement, tout ce qui est lié à l'exploitation forestière
00:25:47 notamment.
00:25:48 Et donc si vous faites la somme des deux, on est à peu près à 225 000 euros TTC pour
00:25:53 2023 de budget de dépenses pour la forêt, à l'heure actuelle on s'est 80 000 euros
00:25:58 de recettes.
00:25:59 Donc 80 000 euros de recettes, c'est ce qu'on dit fréquemment maintenant, c'est quand on
00:26:04 dépense 3 euros pour la forêt, on récolte 1 euro.
00:26:07 C'était pas tout à fait pareil à l'époque, il y a 20-30 ans de ça, où les élus de
00:26:12 la commune, ils se disaient, pour 1 euro dépensé, c'est 1 euro gagné.
00:26:16 On n'est plus tout à fait dans cet équilibre-là, puisqu'on est aussi sur une forêt multi-usage
00:26:21 avec les promeneurs, pour la biodiversité avec les chasseurs, et la production de bois
00:26:26 à la marge aussi.
00:26:27 Donc voilà, on est quand même sur un déséquilibre des finances forestières, mais c'est un déséquilibre
00:26:32 qui est accepté, et qui est l'investissement en forêt, ne se perd pas d'année en année
00:26:38 en tout cas, vous le verrez à la fin, c'est plutôt quelque chose qui va aller en augmentant
00:26:41 dans les années qui viennent.
00:26:42 Puisque la forêt c'est aussi un puits de carbone.
00:26:44 Autre politique un peu de la ville sur l'aspect foncier, on réalise pas mal d'acquisitions
00:26:53 foncières de boisement, depuis 2010 on est passé de 507 hectares en 2010 à 530 hectares
00:26:58 en 2022, l'objectif étant de simplifier pour partie les limites de la forêt communale,
00:27:04 éviter des coûts de bornage et d'entretien de parcellaires, mais c'est aussi, le but
00:27:12 c'est de protéger les peuplements, protéger les peuplements des coûts de prase, on en
00:27:16 a constaté quelques-unes sur les espaces forestiers privés, juste en dessous de la
00:27:20 forêt communale dans le versant, ou plutôt vers le centre-ville, et ça on fait de l'acquisition
00:27:25 foncière quand il y a des personnes âgées qui vendent des terrains forestiers, ou qu'on
00:27:29 nous approche dans le cadre de bornage, du passage en régime forestier, on fait du bornage
00:27:35 de parcelles, certains propriétaires nous disent "ben là le forêt on sait pas quoi
00:27:38 faire, si vous voulez on vous la vend", donc on l'achète bien volontiers, l'idée étant
00:27:42 pour nous de vraiment préserver le peuplement forestier avant toute chose, c'est pas pour
00:27:45 des questions d'exploitation forestière brute en coupe prase, non, nous l'objectif
00:27:49 c'est de protéger, de préserver les boisements, et si besoin de les rediversifier, parce qu'on
00:27:56 constate malheureusement souvent des boisements qui sont en mono-spécifique avec des espèces
00:28:00 qui sont plus adaptées.
00:28:01 Donc on a quand même depuis 2010 acheté 27 hectares de forêt communale, qu'on a
00:28:06 passé au régime forestier.
00:28:07 Alors on a une grosse politique biodiversité en forêt communale, c'est une forêt qui
00:28:13 a été labellisée très tôt en PEFC, donc qui est un engagement de gestion durable
00:28:18 de la ressource, selon 11 critères différents, et puis comme je vous l'ai dit on est passé
00:28:22 en AOC Bois de Chartreuse, ce qui est aussi des contraintes de gestion environnementale,
00:28:25 on fait pas ce qu'on veut en AOC Bois de Chartreuse, et on a fait pas mal d'actions
00:28:29 pour la biodiversité en forêt, des points d'eau, dont une grande mare forestière pour
00:28:35 la petite faune de forêt, on a fait des étals abeilles, ce qui avait plus une portée
00:28:40 pédagogique qu'autre chose, et puis on a 6 ONF sur l'ensemble de ces études, notamment
00:28:45 en 2013 une étude sur l'écureuil roux, on a financé les dispositifs de radio-tracking,
00:28:52 puisqu'en fait on a un impact du dérèglement climatique sur l'écureuil roux, mais aussi
00:28:58 la proximité de l'écureuil gris.
00:29:01 La plus grosse action biodiversité pour la forêt communale ça a été la création
00:29:05 d'un réseau d'îlots de ses naissances en 2010, qui était le premier réseau d'îlots
00:29:09 de ses naissances en Auvergne-Grenale, qui s'inscrivait initialement dans un projet d'intérêt
00:29:15 qui était abandonné, et la commune a fait le choix en 2010 d'aller quand même sur
00:29:20 la réalisation d'un réseau d'îlots de ses naissances.
00:29:22 Donc vous voyez ici la carte des réseaux d'îlots de ses naissances, on a 10 îlots
00:29:26 actuellement pour 24 hectares sur les 530 hectares de forêt communale, avec tout aussi
00:29:32 une portée pédagogique pour l'habitant, on lui explique pourquoi, on dit aussi à
00:29:36 l'habitant ou à l'usager de la forêt qu'il ne faut pas rentrer trop dans les îlots
00:29:38 si on y rentre, faire attention parce que ça reste des îlots de vieillissement, surtout
00:29:42 actuellement avec le squelette aussi, mais voilà l'enjeu c'était vraiment un enjeu
00:29:45 de biodiversité.
00:29:46 On a créé des vieux bois, des bois anciens à l'échelle de la commune avec des îlots
00:29:53 très différents les uns des autres, tant en productivité qu'en accessibilité qu'en
00:29:56 naturalité, il y a une étude d'agro-parité qui est à la base de la définition des îlots
00:30:00 sur la commune, donc toujours avec l'aide de l'ONF sur ce projet.
00:30:03 On a un îloscope, donc un îloscope c'est aussi une zone où le Sémagreffe, les autres
00:30:10 collègues de l'ONF ou les collectivités viennent apprendre aussi à faire de la gestion
00:30:14 du arbre de la forêt, pourquoi on garde des arbres en bio, pourquoi on coupe un arbre
00:30:18 alors qu'on pourrait le laisser, c'est aussi tout l'enjeu de la gestion future de
00:30:21 la forêt.
00:30:22 Et puis c'est un réseau qui, entre les différents îlots de sénescence que vous
00:30:26 voyez ici, on a le PFC qui permet de garder au minimum trois arbres bio par hectare, qui
00:30:32 permet de faire un grand réseau écologique à l'échelle du massif forestier.
00:30:35 C'est un projet qui a été sémé du côté du Bourget du Lac au nord de notre commune
00:30:40 puisqu'ils vont réaliser leur premier îlot de sénescence et qui fait le lien avec la
00:30:44 réserve naturelle régionale du Lac du Bourget au sud-est, donc on a ici vraiment un beau
00:30:49 corridor écologique sur le massif de l'Épinou.
00:30:51 Alors l'évolution des températures moyennes, je ne vais pas en parler trop longtemps, mais
00:30:57 elle est créante de vérité.
00:30:59 On a vraiment une évolution énorme des températures qui impacte directement nos peuplements
00:31:04 forestiers, malheureusement, notamment en Savoie où finalement les progressions de
00:31:10 températures sont plus marquées en moyenne montagne qu'ailleurs en France, donc on
00:31:13 a vraiment des régions qui sont extrêmement touchées par ce dérèglement climatique.
00:31:17 Sur les précipitations, on est quasiment sur des moyennes de précipitation assez constantes
00:31:24 finalement, elles sont variables d'une année à l'autre, mais elles sont assez constantes.
00:31:27 Par contre, ce qui change beaucoup, c'est le régime des précipitations et l'enneigement.
00:31:32 On est vraiment sur une problématique de baisse d'enneigement sur les massifs de moyenne
00:31:36 montagne et de régime de précipitation.
00:31:38 On a des précipitations qui n'alimentent plus les nappes en fin d'hiver, début de
00:31:42 printemps, parce qu'on n'en a pas assez, et puis qui tombent de manière extrêmement
00:31:45 drue et extrêmement catastrophique en été ou fin de printemps en été, où là on a
00:31:50 des créations de crues dans le réseau de cours d'eau et puis un grand, grand lessivage
00:31:58 des sols.
00:31:59 Donc c'est plus un problème d'évolution de température et de régime de précipitation
00:32:04 que précipitation à proprement parler, même si l'année dernière on a eu un tiers de
00:32:08 moins de précipitation par rapport à 2021.
00:32:11 Donc là vous avez un aperçu des volumes d'épicéa qui sont squalités, donc ça,
00:32:18 ça concerne toutes les Alpes du Nord, mais on voit qu'il y a une vraie évolution du
00:32:22 squalide sur l'épicéa depuis les années 2015.
00:32:26 En 2015 on a eu un petit pic, puis après ça s'est calmé, mais c'est reparti direct
00:32:30 à la hausse en 2021-2022.
00:32:32 2023 ça va être une année record sur les squalides, sur l'épicéa, là on le voit
00:32:36 en forêt communale, je vous le montrerai après, mais c'est catastrophique.
00:32:40 Il faut bien comprendre que nous en Savoie, en tout cas nous sur le massif de l'Épine,
00:32:45 l'épicéa c'est 15% du peuplement de la forêt communale, on a après 40% en sapin
00:32:49 et le reste diversifié feuillus essentiellement, mais les deux essences, 15%, qui sont vraiment
00:32:55 à la base de notre production de bois d'œuvre, et notamment la haussée de bois de chartreuse,
00:32:59 sont directement impactées par ce dérèglement climatique, et nous on déroge pas la règle,
00:33:05 donc petite forêt située entre 800 mètres d'altitude et 1400 mètres d'altitude, on
00:33:10 est en plein dedans, et nos peuplements sont très très touqués.
00:33:13 Donc voilà, là vous avez une petite répartition des peuplements en forêt communale, comme
00:33:21 je vous le disais on a un peu plus que 40, on a 47%, donc quasiment moitié de sapin,
00:33:25 16% d'épicéa commun, donc là c'est vraiment la portion qui a le plus touché par dérèglement
00:33:29 climatique, après on note quand même qu'au niveau du sapin, le sapin commence à montrer
00:33:33 de lourdes difficultés, alors même s'il est moins sujet au scolite, on a eu des attaques
00:33:37 de scolite, ou en tout cas d'insectes cravageurs sur le sapin, et on voit qu'il fait quand
00:33:40 même des descentes de sève, donc là on s'inquiète un peu pour le sapin dans l'avenir aussi,
00:33:44 et puis pour le hêtre, on a constaté quand même aussi des descentes de sève sur le
00:33:48 hêtre, donc c'est quand même aussi inquiétant, globalement on est un peu en alerte totale
00:33:52 pour les 16%, mais globalement sur 75 à 80% de nos peuplements forestiers, on est en grande
00:34:00 inquiétude.
00:34:01 Donc là vous avez un peu la répartition des essences, effectivement sur l'épicéale
00:34:07 sapin, qui sont les espèces qui ont besoin de plus de profondeur de sol, sont plutôt
00:34:12 sur le plateau de la série 1, donc sur le plateau du massif de l'épine, de l'autre
00:34:16 côté ici on a Novalaise et l'avant-pays Savoyard, on a la cuve chambérienne, c'est
00:34:20 sur le plateau dans les combats neige où on a de la fertilité, on a quand même plus
00:34:23 de résineux, et puis après tout le versant qui est ici, plutôt sur le versant du massif
00:34:27 de l'épine, c'est plutôt du feuillu en taillie, on est sur des forêts de protection,
00:34:32 quand même beaucoup moins de résineux.
00:34:33 Donc voilà, le dépérissement climatique concerne essentiellement notre forêt de production
00:34:39 sur le plateau de l'épine.
00:34:40 Donc quel avenir pour ces essences épicéa sapin ? C'est difficile à dire, même si
00:34:49 on constate clairement que l'épicéa et le sapin vont disparaître dans les 20-30
00:34:55 prochaines années.
00:34:56 Il y a des études qui ont été faites sur l'évolution des essences à l'échelle
00:35:03 des Alpes, c'est l'étude ClimEssence, donc elle est très importante, elle permet quand
00:35:07 même nous de nous projeter un petit peu vis-à-vis de l'évolution des peuplements.
00:35:10 Donc des paramètres métaux qui limitent la présence de l'espèce, c'est le régime
00:35:15 de précipitation et le froid, l'enneigement l'hiver, ça c'est vraiment la clé pour
00:35:19 le sapin et l'épicéa, et puis des températures qui évoluent quand même nettement, à la
00:35:22 hausse on a des sécheresses et des canicules qui durent beaucoup plus longtemps, et ça
00:35:27 c'est vraiment des espèces qui sont les plus touchées par ça.
00:35:29 Nous on a des paramètres de sol malheureusement qui nous désavantage puisqu'on a des sols
00:35:34 qui sont très peu profonds sur le massif de la mode Cerbolex, en tout cas la forêt
00:35:38 communale, c'est un massif calcaire avec des calcaires très durs qui font des karsts,
00:35:43 qui permettent d'avoir des belles réserves d'eau par contre dans le massif de l'Épinasse,
00:35:46 un ensemble de résurgence de sources, mais en tout cas pour l'épicéa c'est quand même
00:35:50 compliqué avec pas mal de bois roulé, c'est-à-dire que les arbres étant moins bien enracinés
00:35:56 ils vont décoller les cernes, souvent, donc quand on fait de l'exploitation boite d'oeuvre
00:36:01 on voit tout de suite que certains sont roulés quand on les coupe, donc ça généralement
00:36:04 ça part en bois énergie ou en palettes, on vend aussi un peu de bois palettes, et
00:36:08 puis des sols peu fertiles, donc on a un taux d'accroissement qui est plus faible qu'ailleurs
00:36:12 sur le territoire que dans les vallées ou en Boréenne, et c'est vrai qu'on a quand
00:36:18 même une forêt qui n'est pas la plus productive du monde et le bois qui est produit n'est
00:36:22 pas toujours de la meilleure qualité.
00:36:24 Et puis voilà, après il y a, comme tout le monde connaît le sel, le scénario de
00:36:29 réchauffement climatique qui est variable en fonction de l'action que l'homme va pouvoir
00:36:37 mettre en œuvre pour lutter contre ce dérèglement climatique, de ce qu'on lit ou de ce qu'on
00:36:41 ressent actuellement c'est plutôt pessimiste, on sent déjà des gouvernements qui nous
00:36:45 préparent une hausse de 4,5 degrés, donc on se dit que l'engagement politique dans
00:36:50 ce cadre là il faudrait qu'il soit un peu plus fort, mais en tout cas ça nous inquiète
00:36:54 fortement pour la forêt communale qui est très exposée.
00:36:56 Donc le sapin péquiné, on voit un peu en fonction des différents scénarios de réchauffement
00:37:04 climatique, comment il va être plus ou moins compatible sur le territoire motrin, et puis
00:37:10 globalement sur la comte chambérienne et puis le cœur de Savoie, donc voilà.
00:37:14 On voit que le sapin péquiné qui n'est pas l'espèce la plus sensible au dérèglement
00:37:19 climatique, si on compare à actuellement où il est encore quand même très favorable,
00:37:24 son implantation encore très possible sur le bassin chambérien, on voit qu'avec un
00:37:28 scénario intermédiaire et qu'un scénario pessimiste, on a quasiment 95 à 99% d'incompatibilité
00:37:35 dans l'avenir pour le sapin péquiné.
00:37:37 Le hêtre c'est un peu moins fort mais on a quand même des zones où on sent qu'il
00:37:42 ne pourra plus s'implanter, il fait déjà des descentes de sèvres sur le massif à
00:37:47 certains endroits.
00:37:48 Et puis bien sûr l'épicéa commun, on sent que de toute façon, que ce soit le scénario
00:37:52 intermédiaire ou le scénario pessimiste, la projection est très très pessimiste pour
00:37:57 l'implantation de l'épicéa et puis sa présence dans les mélanges du peuplement.
00:38:03 Donc faire juste un petit retour sur les attaques de scolites qu'on a constatées depuis
00:38:08 le printemps 2022, voilà vous avez un point de l'ensemble des épicéas qui ont été
00:38:15 contactés scolités par Sébastien Laguet qui est notre technicien ingénieur forestier
00:38:20 qui travaille avec nous sur la forêt, il fait des tournées tous les dix jours en forêt
00:38:24 communale pour aller localiser les scolites, puisque vous savez qu'il faut les purger
00:38:27 très vite pour éviter la contagion, de toute façon on a un arrêté préfectoral qui nous
00:38:30 oblige à purger les arbres scolités.
00:38:33 Printemps 2022, on va aller vite, voilà été 2022 on a triplé le nombre d'épicéas
00:38:38 surtout sur la zone de Châteaurichat, au sud de la forêt communale, et puis après
00:38:42 automne 2022 voilà ça continue, on a de plus en plus de points, des points aussi sur
00:38:47 des zones basses, sur des pécières qui avaient été plantées de manière régulière en
00:38:54 fuite régulière qui sont complètement tombées en un an et se sont fait bouffer
00:38:58 par le scolite et donc c'est des zones sur lesquelles on va faire quasiment des coupes
00:39:02 rases sanitaires et replanter derrière.
00:39:04 Voilà et puis après nous l'autre problématique qu'on a sur la forêt communale mais qui
00:39:10 se vérifie aussi à l'échelle de Saint-Sulpice et du Bourget du Lac, c'est tout un secteur
00:39:15 sur le massif de l'Épine qui est fortement impacté par le gibier, notamment le chevreuil
00:39:21 et le chamois mais essentiellement le chamois, le chamois qui était, en fait le chamois
00:39:25 n'était pas présent sur le massif de l'Épine jusqu'en 1980 où il était introduit par
00:39:30 l'association locale de chasse.
00:39:33 Maintenant il y a plus de 150 têtes de chamois sur le massif et il y a un gros gros impact
00:39:40 du chamois sur le semi, la régénération forestière des résineux, notamment l'épicéa
00:39:44 qui est très très mangé, donc non seulement l'épicéa n'arrive plus à tenir adulte
00:39:48 sur le massif mais en plus il n'arrive pas à se régénérer à cause du chamois qui
00:39:52 est finalement très peu chassé, les plantes chasses ne sont pas suffisantes pour toucher
00:39:56 le chamois et qui a un vrai vrai impact sur la régénération.
00:39:59 Donc c'est essentiellement les petits semi-résineux qui sont attaqués, on voit qu'ils mangent
00:40:03 le bout et puis qu'après ça ne pousse plus ou ça fait des choses qui ne sont pas viables.
00:40:07 Donc là on voit, ils prennent le petit déj, ça va bien, mais quand c'est sur notre forêt
00:40:15 et qu'on attend un peu de régénération c'est très compliqué.
00:40:17 Donc on a un enjeu de planter et de régénérer pour demain, effectivement l'apparition de
00:40:24 grandes sur les combats neige comme je vous faisais voir tout à l'heure ou sur les plantations
00:40:28 un peu en futeille régulière qui avaient été faites par du particulier que la ville
00:40:32 a acheté, il y a un enjeu à replanter et à régénérer pour demain, donc c'est aussi
00:40:35 un peu l'objectif de l'ONF sur beaucoup de territoires avec lesquels elle travaille.
00:40:39 Il faut sensibiliser et éduquer l'éco-citoyenneté pour faire comprendre aux gens quel est l'impact
00:40:47 important sur les peuplements forestiers, tant pour la biodiversité mais aussi pour
00:40:52 les puits carbone.
00:40:53 Voilà, là vous avez une liste de tous les enjeux qui sont les nôtres pour la régénération
00:40:58 forestière.
00:40:59 Il y a aussi l'aspect économique et on fait quand même des recettes communales avec la
00:41:04 vente de bois.
00:41:05 Il y a des enjeux de climat, air, énergie, la qualité de l'air, les puits carbone.
00:41:09 Et nous particulièrement sur la moitié de l'OEX c'est la préservation de la ressource
00:41:12 en eau puisque l'ensemble de nos sources et nos points de captage d'eau pour alimenter
00:41:18 le réseau d'eau potable de Grand-Chambery se fait pour la moitié de l'OEX en tout cas
00:41:22 sur des sources.
00:41:23 On a trois sources qui sont vraiment au pied-mont du massif de l'Épine sous les peuplements.
00:41:27 Donc c'est-à-dire que si on abîme ces peuplements, on risque d'animer la ressource en eau tant
00:41:33 qualitativement que quantitativement.
00:41:34 Et puis bien sûr c'est des corridors du grand paysage, c'est des milieux naturels du grand
00:41:41 paysage.
00:41:42 On remarque tout de suite quand on arrive sur la gloche en Bérenne, ce grand massif
00:41:45 de l'Épine qui est très arboré, qui crée un vrai cadre naturel.
00:41:50 Alors les replantations, ce qu'on a fait depuis 2020 déjà, parce que je vous ai parlé
00:41:55 du scolite mais il n'y a pas que le scolite malheureusement, avant le scolite ou quand
00:41:59 le scolite n'était pas encore trop trop virulent, on avait le chancre du Châtaignier et le
00:42:05 signif du Châtaignier qui ont attaqué quasiment tous les Châtaigniers sur la mode Cervelex.
00:42:09 Donc là on a fait un essai, nous de notre côté on avait financé des lâchers de taurimus
00:42:13 qui sont un agent de lutte contre le cynype, ce qui fait des gales dans le Châtaignier,
00:42:18 ça a quand même bien marché sur certains endroits de la forêt communale.
00:42:21 Mais voilà on a été attaqué déjà par le chancre du Châtaignier, après on a eu la
00:42:24 canarose du freine.
00:42:25 Donc c'est toutes des espèces invasives, en tout cas des champignons qui ont été
00:42:29 apportés par le commerce international dans des plans qui étaient sanitairement discutables.
00:42:34 Et là tout l'ensemble des freines sur le territoire de la mode Cervelex est attaqué.
00:42:39 On a d'ailleurs en 2020 replanté 240 plants d'érable de merisier et d'alizier sur une
00:42:45 petite freinée communale qu'à l'arrosée sur 3000 m².
00:42:48 2020-2021 on a commencé à faire les premiers regardnis climatiques, donc c'était avant
00:42:54 qu'on lance le plan dont je vais vous parler après, c'était un essai, vraiment pour
00:42:59 m'en parler un essai de voir ce qu'on pouvait faire, combien ça coûterait, ben voilà
00:43:03 on a planté 855 plants sur 5 hectares en partenariat avec France Bleu Pays de Savoie.
00:43:08 On avait fait des plantations participatives sur deux ans et c'est des plants qui ont
00:43:13 plutôt bien repris parce qu'on met une dalle de géotextile au pied avec des belles fosses
00:43:19 de plantation, des arbres qui sont des plants forestiers, donc des plants de qualité, et
00:43:24 surtout on met des manchons hauts pour les protéger du chamois et du chevreuil.
00:43:27 Donc ça ne les protégera pas du cerf, le cerf n'est pas encore présent mais il ne
00:43:31 faudrait pas qu'il arrive parce que du coup nos manchons ne seraient plus assez hauts.
00:43:34 Et puis en 2023 c'est une décision de M. le maire, suite aux préconisations de l'ONF
00:43:40 et de mon service, de s'engager sur la durée, sur un plan de plantation de 13 000 arbres
00:43:46 sur 13 ans, c'est ce qu'on estime qu'il sera nécessaire de replanter sur les regardnis
00:43:51 climatiques mais on a encore une incertitude sur l'évolution aussi des autres essences
00:43:56 de bois, que ce soit le sapin ou certains feuillus.
00:43:59 Donc là pour l'instant on s'est dit que 1000 arbres par an sur 13 ans ça serait suffisant
00:44:03 pour regarnir et replanter la forêt.
00:44:05 Et puis à côté de ça on a aussi des actions un peu plus pédagogiques avec des plantations
00:44:08 de vergers conservatoires sur des frénés calarosés notamment, on en a une deuxième
00:44:12 de 4000 m² sur lesquelles on va venir planter un verger conservatoire.
00:44:15 Donc l'objectif d'aujourd'hui c'était vraiment de vous parler un peu du contexte
00:44:20 et de l'action communale dans le domaine forestier et puis bien sûr de vous détailler
00:44:24 un peu plus en détail le plan de plantation de 13 000 arbres sur 13 ans, un arbre par
00:44:29 habitant, ça tombait bien.
00:44:30 Donc on veut le faire en mode participatif avec tout un aspect sensibilisation habitante
00:44:38 pour qu'on plante quelle est l'importance de l'arbre dans la forêt, qu'est-ce qu'une
00:44:41 forêt déjà, donc pour ça on a un bel outil qui est l'hélioscope.
00:44:45 Et l'objectif c'est vraiment de planter avec les clubs, les jeunes du territoire,
00:44:49 soit par les biais des écoles, des centres de loisirs, des clubs, du club de foot, là
00:44:53 la prochaine qu'on va faire c'est avec le club de foot poussin de la mode Servolex,
00:44:59 donc on va planter 300 arbres avec eux puis après on en plantera 500 nous à côté avec
00:45:02 les ouvriers ONF.
00:45:03 Et l'idée c'est de mettre vraiment des essences qu'on pense pouvoir, qui sont adaptées
00:45:11 à l'évolution du climat, essentiellement des feuillus, des feuillus en plan forestier,
00:45:18 des feuillus variés, on parle de chênes, de fruitiers domestiques, corniers, alisiers,
00:45:21 les ormes qui sont difficiles à trouver mais qu'on aime bien remettre en forêt parce
00:45:24 qu'ils ont quasiment disparu.
00:45:26 Et puis on fait le choix, on fait le pari de deux résineuses, de deux essences résineuses
00:45:31 qu'on voit qui évoluent quand même pas trop mal avec le dérèglement climatique,
00:45:34 notamment dans les Alpes du Nord, c'est le pin sylvestre et le mélèze.
00:45:39 Donc après on verra si le pari est gagnant, en tout cas sur 13 ans, un plan sur 13 ans
00:45:44 nous permettra quand même d'adapter les essences choisies pour ces plantations.
00:45:47 Donc comment ça se passe ? Au premier trimestre 2023, l'ONF travaille actuellement sur l'approvisionnement
00:45:56 des plants, il faut imaginer que c'est quelque chose qui va se renouveler tous les ans en
00:46:00 cascade pendant 13 ans.
00:46:02 Au second semestre, on va faire la plantation des arbres en mode participatif pour partie
00:46:07 puis avec les agents de l'ONF, les ouvriers de l'ONF sur une deuxième partie.
00:46:11 Donc là en 2023, ça sera 350 arbres plantés avec les jaunes du foot et à peu près 650
00:46:16 arbres avec les ouvriers de l'ONF en prestation.
00:46:20 Et l'année 2 en fait, en S2 2024, on replante 1000 arbres encore sur les zones qui ont été
00:46:29 dégarnies par le réchauffement climatique et en même temps que ces plantations là,
00:46:34 là on a le dégagement des plantations l'année N-1 et ce jusqu'à l'année N-3 et N-5.
00:46:40 Donc il n'y a pas seulement le coût de la plantation, il y a aussi le coût de l'entretien
00:46:43 qui n'est pas négligeable sur ce projet là jusqu'à 5 ans après la plantation pour
00:46:47 s'assurer que les arbres plantés puissent partir dans les meilleures conditions.
00:46:52 Et puis si tout va bien, N-4 à N-6, on enlèvera bien sûr les manchons plastiques qu'on ne
00:46:57 laisse pas en place en forêt puisqu'on n'est pas des cochons.
00:47:00 Alors la plantation, je vous fais un petit bilan hors-taxe du budget, ça c'est un budget
00:47:06 sur les 13 ans, on est d'accord, qui va être réparti sur 13 ans.
00:47:09 Et bien c'est 285 000 euros de fournitures de plantes de protection et de dalles de paillage.
00:47:15 On compte 3 années d'entretien pour 60 000 euros, c'est à peu près 20 000 euros par
00:47:19 an d'entretien.
00:47:20 Et puis sur les regarnis et l'enlèvement des protections, gestion annuelle des chantiers
00:47:24 participatifs, l'ONF nous propose 55 000 euros parce qu'il y a quand même du travail à
00:47:32 faire du réseau, à aller chercher les enfants, à organiser tout ça, les transports jusqu'au
00:47:36 col de l'Épine, c'est pas facile non plus de faire monter tout ce petit public là-haut.
00:47:40 Donc on a un montant total de projet d'environ 400 000 euros, qui est attendu, 400 000 euros
00:47:45 hors-taxe par an, qui sera bien sûr adapté après en fonction du constat des récordnis
00:47:52 climatiques, en moins on l'espère, ou en plus on le redoute en tout cas.
00:47:57 Donc comment on souhaite financer ça ? Donc monsieur le maire, vous avez bien confirmé
00:48:04 que si on ne trouvait pas de partenaire public ou privé, on serait en autofinancement, donc
00:48:09 400 000 euros sur 13 ans en autofinancement à la commune, mais on va quand même, grâce
00:48:14 par le biais du fonds de dotation de l'ONF, chercher du mécénat.
00:48:17 Donc là l'ONF nous accompagne sur la recherche de mécénat pour ces plantations.
00:48:21 On a déjà trouvé pour les trois prochaines années notre mécène sur les plantations
00:48:26 en forêt, donc ça c'est plutôt une très bonne nouvelle.
00:48:28 Et après on avait sollicité, regardez du côté du fonds vert, pour les récordnis
00:48:35 climatiques, les replantations en forêt, malheureusement nous on n'est pas éligible
00:48:39 parce qu'on a des zones de dégarnis climatiques qui ne sont pas suffisamment grandes pour
00:48:44 être éligibles au fonds d'État.
00:48:46 Tout ça parce qu'on est simplement en forêt jardinée, futé jardiné, on n'a jamais
00:48:50 fait de futé régulière, voilà, et c'est pour ça qu'on est moins éligible à ce
00:48:54 type de financement d'État qui sont vraiment des financements de crise.
00:48:57 Même si on est en crise, nous on sent qu'on est quand même sur une forêt qui est variée
00:49:02 et qui est résiliente quand même par rapport à d'autres forêts où il y a de la futé
00:49:05 régulière.
00:49:06 Donc voilà, c'est 200 000 euros en fonds propres, en autofinancement de la Commune.
00:49:13 Voilà, je ne sais pas si vous m'entendez.
00:49:17 Oui, oui.
00:49:18 Ok, donc j'ai fini ma présentation.
00:49:21 Merci.
00:49:22 Merci à vous pour votre écoute.
00:49:26 Merci pour la qualité de vos interventions à tous les deux.
00:49:29 Oui, on va passer du coup à la partie des questions.
00:49:33 Donc je vais relayer les différentes questions qui ont été posées tout au long des présentations.
00:49:40 On va peut-être commencer avec Guy Chauvin.
00:49:43 Donc on avait pour vous, Guy, une question.
00:49:47 Pourquoi ne pas avoir laissé une place à la régénération naturelle dans le cadre
00:49:53 de la replantation, ce qui aurait réduit le coût de création et d'entretien ?
00:49:57 On aurait pu en effet.
00:49:59 Mais c'est toujours la question de savoir si on fait quelque chose ou si on ne fait
00:50:02 rien, si on laisse la nature faire les choses et le temps et attendre que ça se passe.
00:50:08 Je pense qu'il y a deux raisons.
00:50:11 Il y avait quand même une raison sanitaire.
00:50:12 Il y avait donc ces invasions de scolites, ces dégâts par le scolite.
00:50:20 Et donc là, on a quand même un peu une obligation de traitement.
00:50:25 En Savoie, il y a même ce qu'on appelle des bûcherons pompiers qui viennent, même
00:50:34 chez les propriétaires privés, évacuer les arbres et les écorcer pour éviter ces
00:50:41 pullations de scolites.
00:50:43 On traque aussi les scolites.
00:50:50 Comme le disait Anthony, je sais que la Chambre d'agriculture a fait des survols de drones
00:50:57 de zones d'épicéa pour pouvoir inventorier les tâches de scolites.
00:51:09 Je pense qu'il y avait ce côté là où de toute façon, il y avait la besoin d'agir.
00:51:14 Et après, on aurait pu laisser la régénération naturelle se faire.
00:51:24 Mais alors là, qu'est-ce qu'on aurait eu ? On aurait eu sans doute Dufresne qui aurait
00:51:28 été malade, le robinier qui aurait eu tendance à s'étendre aussi sur ce secteur et qui
00:51:36 n'est pas forcément une espèce qu'on souhaite avoir.
00:51:40 Et puis sans parler du gibier aussi qui se serait sans doute aussi régalé si on n'avait
00:51:49 pas un tout petit peu mis aussi des protections.
00:51:51 Il y a cette raison sanitaire je pense.
00:51:57 Et les recommandations de l'ONF, c'est quoi ? Moi je ne connais pas ce sujet-là de la
00:52:03 gestion forestière.
00:52:04 Quand on gère les forêts, on doit utiliser ces deux techniques, plantation ou régénération
00:52:13 naturelle.
00:52:14 C'est quoi les grandes règles ?
00:52:15 Je pense que tout le monde est complètement dépourvu face à l'ampleur du phénomène
00:52:23 et la rapidité du phénomène de ces naissances de nos forêts.
00:52:26 On est vraiment dans une situation qui était inimaginable il y a cinq ans qu'on avait cette
00:52:30 vitesse de dépérissement de l'épicéa, même s'il y avait quelques signes avant-coureurs.
00:52:33 Là on se rend compte que sur des tâches de plus de 5000 m², on a vraiment toutes des
00:52:37 épicéas qui s'en vont.
00:52:39 Ça pose la question des semenciers, des épicéas qui sont squelettés et qu'on enlève,
00:52:43 ils ne sont plus là pour faire les semences.
00:52:45 Il n'y a plus de semenciers qui sont présents, même s'il y a une banque de graines dans
00:52:47 le sol, ça reste quand même assez à la marge en tout cas.
00:52:50 Il y a le problème du gibier, donc là je rejoins Guy là-dessus, c'est une pression
00:52:55 extrêmement importante à l'échelle du massif pour nous en tout cas.
00:52:59 La régénération naturelle, notamment sur les résineux et le hêtre, est très très
00:53:03 faible.
00:53:04 On voit vraiment des résidus de hêtres, des cp de hêtres qui sont complètement ravagés
00:53:07 par le chevreuil et le chamois.
00:53:09 Donc il y a un vrai problème de gestion synergétique.
00:53:11 On est content nous de voir le lynx s'introduire sur notre massif et le loup également, ça
00:53:16 ne plaira pas tout le monde, mais c'est sûr que ce sont des prédateurs naturels qui ont
00:53:20 un vrai bon impact sur la régulation des populations, puisque le chasseur ne fait pas
00:53:25 forcément.
00:53:26 Et puis après il y a, qu'est-ce qu'on fait ? Je rejoins aussi Guy, est-ce qu'on réagit
00:53:31 vite ? C'est quand même des puits carbone qui disparaissent.
00:53:33 On sait quand on coupe un arbre qui a 30 ans, il a en plein potentiel de captation carbone.
00:53:38 Est-ce qu'on attend encore 10 ans que la régée se passe, qu'on ait des petits arbres qui
00:53:43 commencent à pousser ou est-ce qu'on plante maintenant nous avec des listes d'espèces
00:53:46 peut-être feuillues qui captent plus de carbone, des grands feuillus, ou des choses qui vont
00:53:50 couvrir le sol forestier, qui vont éviter sa minéralisation.
00:53:53 L'idée en fait c'est de ne pas attendre de voir ce que fait la nature, parce que la
00:53:56 nature est-ce qu'elle arrive à faire face à ce qu'on constate maintenant ? Non, à
00:53:59 l'heure actuelle ça va trop vite.
00:54:00 Donc l'idée c'est de cicatriser au plus vite et de planter avec des mélanges, des
00:54:05 choses qui sont des mélanges feuillus résineuses et qui seront, à notre avis, mais ça encore
00:54:09 personne ne le sait, à notre avis plus résilients que ce qu'on avait là.
00:54:12 C'est vrai qu'on avait aussi une question sur le problème de captation carbone sur
00:54:17 le sol français.
00:54:18 On a entendu récemment que les forêts captent moins de CO2 qu'avant.
00:54:23 Quel est votre avis là-dessus ? Donc on s'est cuit avec les épicéoles, le sapin, c'est
00:54:28 pas tellement...
00:54:29 Non mais même sur le feuillu, même sur le feuillu, les surchaleurs d'été, fermeture
00:54:33 des stomates, moins de captation de carbone, moins de croissance des arbres.
00:54:36 Ça c'est sûr, après ça c'est des tendances globales, générales, qu'on ne changera
00:54:40 pas de toute façon.
00:54:41 Après en mettant du feuillu je pense qu'on favorise la captation de carbone par rapport
00:54:44 aux résineux qui à mon avis ont plus de mal à pousser, en tout cas nous sur notre
00:54:49 massif, c'est vrai que ça sera plus compliqué.
00:54:51 Mais en fait la tendance est quand même à la baisse du puits carbone forêt, soit parce
00:54:56 qu'on a des peuplements qui se dégradent, soit parce qu'on a des chaleurs qui sont telles
00:55:00 que même l'arbre quand il est sain capte moins de carbone.
00:55:03 Qu'est-ce qu'on peut y faire à part nous agir ? Voilà on peut pas faire grand chose.
00:55:09 C'est vrai que même politiquement, moi je vois, c'était un peu sur les élus, voir
00:55:13 une forêt dépérir, c'est pas évident de la laisser faire.
00:55:17 Il y a aussi la perception de la population et des élus qui fait aussi qu'on se doit
00:55:23 d'intervenir, surtout quand c'est à proximité des habitations, des choses comme ça.
00:55:27 Parce que là on pourrait même parler des enjeux qui pourraient y avoir de protection
00:55:30 de populations, incendies qui peuvent être facilités, chutes de blocs et compagnie.
00:55:36 Sur la Monserbleix on a une forêt qui est assez expérimentale entre guillemets avec
00:55:43 l'héloscope, je vous en ai parlé, c'est vraiment une zone où les magrèves viennent,
00:55:46 voir la croissance des arbres, donc on a des données quand même issues de notre forêt,
00:55:51 du massif de l'Épine avec cet héloscope.
00:55:53 On a aussi avec, je me rappelle plus lesquelles structures, on a fait une analyse, je crois
00:56:00 que c'est l'OFB, avec l'ONF qui ont pris notre forêt pour faire l'analyse des mesures
00:56:05 civo-environnementales.
00:56:06 Donc sur un ensemble de critères environnementaux, ils ont vu comment notre forêt et la gestion
00:56:11 de notre forêt participait à répondre aux services écosystémiques.
00:56:15 On a une belle étude que je pourrais mettre à votre disposition qui a été rendue dans
00:56:18 ce cadre-là, qui est intéressante.
00:56:21 Donc ils ont pris des placèdes, ils ont regardé comment ça se régénérait, si la régie
00:56:23 était assez suffisante et ce que la forêt apportait en fonction de la placède.
00:56:28 Donc c'est des choses qu'on pourrait mettre à votre disposition, ça peut être intéressant
00:56:31 pour vous.
00:56:32 Mais voilà, après, moi comme je le répète, on a des évolutions de forêt qui sont telles,
00:56:37 même nous sur une forêt qui est une futé jardinée, on a des arbres en mélange, on
00:56:40 n'a jamais fait de coupe-rase, c'est catastrophique.
00:56:43 Je veux dire, en 50 ans, on voit d'année en année exponentiellement le volume d'épicéascolité
00:56:48 qui augmente.
00:56:49 Alors que l'ONF, ils sont très réactifs, ils font une tournée tous les 10 jours, tous
00:56:56 les 10 jours ils repassent, ils remarquent des arbres, ils remarquent en permanence,
00:56:58 et on n'arrive pas à enrayer ce phénomène d'attaque de l'épicère.
00:57:02 Donc on avait une question, pourquoi une telle augmentation des scolites ? C'est avant
00:57:07 tout parce que l'arbre est déjà affaibli en raison de l'augmentation des températures.
00:57:14 C'est ça, c'est une faible augmentation.
00:57:15 Les arbres sains, alors si vous, d'ailleurs on voit des résineux, certains résineux
00:57:19 qui sont vraiment isolés au milieu de feuillus de grande taille, ils résistent mieux.
00:57:25 Ils résistent mieux que des résineux qui sont dans un peuplement à dominante résineuse
00:57:28 avec quelques hêtres.
00:57:29 En fait, l'arbre est en difficulté pour des questions de manque d'enneigement, de
00:57:34 surchaleur l'été et de douceur l'hiver aussi, de manque de précipitation au pied
00:57:39 de l'arbre, parce que normalement il se nourrit avec la fonte des neiges, il prend ses racines
00:57:43 avec la fonte des neiges, et aussi le scolite fait 2 à 3 générations de plus qu'avant.
00:57:47 Donc ça veut dire que les attaques de scolite sont 2, enfin il y en a 2 de plus que par
00:57:53 rapport à 2008.
00:57:54 C'est par moins de gel aussi, mais de toute façon c'est pas l'augmentation de la population
00:58:01 de scolite, c'est avant tout un affaiblissement des peuplements.
00:58:05 Et le scolite en profite, il profite de nombre d'arbres fragiles et il profite aussi de températures
00:58:11 plus clémentes.
00:58:12 Mais le scolite c'est quelque chose d'endémique, il a toujours été présent dans nos forêts,
00:58:15 mais le problème c'est qu'il explose.
00:58:18 C'est pas comme le champ ou la calinrose qui n'étaient pas présentes, c'est différent.
00:58:22 Alors après, qu'est-ce qu'on aurait comme questions ? Quelle plantation d'arbre a privilégié
00:58:35 ? On en a parlé quand même.
00:58:36 Excellente question.
00:58:37 Nous on mit sur le feuillu, le feuillu de nos montagnes, feuillu collinéen, feuillu
00:58:42 montagnard, et quelques espèces de résineux, mais là on sait que nous derrière, la haussée
00:58:48 boite chartose, on n'en fera plus beaucoup parce que la haussée c'est sur le sapin et
00:58:51 l'épicéa.
00:58:52 Donc derrière on aura du mélèze et du pain sylvestre.
00:58:55 On nous demandait aussi si le Douglas...
00:58:59 Je voyais qu'il y avait aussi une question qui concernait les maladies des feuillus,
00:59:04 c'est vrai qu'il y a aussi des maladies chez les feuillus.
00:59:07 On en a parlé, la calinrose du frêne, le chancre du châtaignier.
00:59:11 Bon, nous je crois qu'on n'est pas encore, je sais pas, au niveau de l'érable, maladie
00:59:15 de la suie en Savoie.
00:59:17 Nous on n'a pas attaqué.
00:59:19 Il y avait une question là-dessus.
00:59:21 On demandait pour le Douglas, est-ce que le Douglas serait-il impacté par le changement
00:59:26 climatique ? Je crois que vous savez.
00:59:29 Non, je crois pas qu'il soit attaqué, non.
00:59:31 C'était une proposition de nous de mettre du Douglas, moi je n'y tenais pas forcément
00:59:34 sur le peuplement forestier, je préférais qu'on parte sur des espèces plus méridionales
00:59:39 comme le mélèze, le pain sylvestre plutôt que sur du Douglas.
00:59:42 Ça aurait pu être, est-ce que ça sera peut-être un choix dans le futur, si on voit que certains
00:59:46 résineux qu'on installe ne tiennent pas, on fera peut-être le choix d'une troisième
00:59:49 essence résineuse qui est le Douglas, mais je ne sais pas.
00:59:55 Après lui on avait une question aussi de, oui, comment vous y prenez-vous pour purger
01:00:00 les scolites à un moment, Anthony, vous parliez.
01:00:04 Ils sont coupés, scoupés et déplacés sur place de dépôt.
01:00:08 Et quand ils sont trop attaqués, ils sont écorcés et mis au soleil.
01:00:13 Et là le scolite ne tient pas.
01:00:15 Et nous on a des bases, alors je n'ai pas précisé, mais on a quand même, nous on
01:00:18 fait très peu de ventes de bois sur pied, c'est-à-dire qu'on donne très peu de lots
01:00:21 de bois à des forestiers privés ou des scieurs pour venir couper dans notre forêt.
01:00:26 Nous on a une mode de délivrance bois façonné bord de route, c'est-à-dire qu'on maîtrise
01:00:31 de bout en bout l'exploitation de notre forêt.
01:00:33 Et ça c'est pour éviter les dérives de couperages ou de mauvaise coupe sur des boisements.
01:00:37 C'est aussi pour trier les bois par qualité, faire nous notre propre production de bois
01:00:41 énergie.
01:00:42 Si on vendait un lot de bois sur pied à un bûcheron, il partait avec tous les bois.
01:00:46 Je veux dire, on n'aurait pas de bois énergie.
01:00:48 Là, cette méthode de coupe-là, elle permet de vraiment trier notre bois par qualité,
01:00:53 choisir notre scieur à qui on vend, récolter notre bois énergie.
01:00:56 Et en plus, après ça impose de faire des places de dépôt quand même.
01:01:00 Donc ça, c'est un investissement qu'on a fait depuis 10 ans.
01:01:03 On a une 8 ou 9 places de dépôt en forêt.
01:01:05 Mais voilà, en tout cas, ça permet aussi de déposer les bois scolités sur des places
01:01:09 de dépôt en plein soleil et ça calme le scolite quand même.
01:01:12 Donc ça touche aussi une autre problématique qui est la valorisation de ces bois scolités
01:01:17 aussi.
01:01:18 Comme quand on a eu des tempêtes, à un moment donné, on se retrouve avec beaucoup de bois
01:01:21 sur les bras et pour lesquels il faut trouver des débouchés.
01:01:24 Tout à fait.
01:01:25 Alors ça aurait été compliqué il y a trois ans.
01:01:26 Je ne sais pas si Guy, tu te rappelles quand il y a eu toutes les Alpes du Nord qui ont
01:01:30 été touchées par le scolite et qu'on ne pouvait plus vendre.
01:01:32 On avait même eu des courriers de l'ONF pour limiter les coupes de bois.
01:01:36 Là, c'est reparti super à la hausse.
01:01:38 La construction bois est dans ses beaux jours.
01:01:41 C'est vrai qu'on arrivait à bien vendre le bois, mais effectivement, il y a plusieurs
01:01:44 minutes pour la commune de la Moix de Servolex, on n'a jamais autant produit de bois d'oeuvre.
01:01:48 Ça pose la question de la destination de ce bois, si on n'arrivait pas à le vendre.
01:01:52 Là aussi, Bois de Chartreuse nous permet de mieux le valoriser et de mieux le vendre.
01:01:55 Donc là aussi, il y a aussi un intérêt ici, c'est qu'en vendant au ciré local, on arrive
01:01:59 à mieux discuter avec elle, les époques de livraison, etc.
01:02:01 Et ça marche plutôt pas mal.
01:02:02 Mais ça va peut-être poser problème d'ici quelques temps.
01:02:05 Effectivement.
01:02:06 On peut rebondir justement sur une question, sur quel compromis trouver entre l'exploitation,
01:02:14 la forêt, pour le secteur de la construction et de l'énergie, et la préservation des
01:02:19 espaces pour la captation de CO2 ? Comment trouver l'équilibre ?
01:02:24 Moi, le compromis, il est dans le cadre des îlots de sénescence, des PFC, tout ce qu'on
01:02:28 fait en forêt communale.
01:02:30 De toute façon, on ne surexploite pas la forêt communale.
01:02:34 Les arbres qui sont récoltés sont des grands arbres matures, on ne martèle pas comme des
01:02:38 fous quand on est en forêt.
01:02:39 C'est tout l'enjeu de ce qu'on fait avec notre outil l'îloscope.
01:02:42 On préserve des arbres en bio pour la biodiversité, pas que du feuillu, qu'on exploite peu finalement,
01:02:47 qu'on utilise peu, mais surtout aussi du résineux.
01:02:49 Et après, effectivement, quand on coupe un arbre qui a plus de 30 ans, nous derrière,
01:02:54 on s'assure qu'il y a des arbres de 25 ans derrière qui capent du carbone.
01:02:56 Voilà, on ne va pas taper un peuplement complet.
01:02:58 Après, on a une forêt, on pourrait faire des îlots de sénescence partout, mais au
01:03:03 moment où on va s'effondrer dans 20 ans, où est le puits carbone ?
01:03:05 Donc, c'est aussi important d'avoir une futé jardinée où, quand on coupe un gros arbre,
01:03:10 on laisse une place pour que les petits poussent au-dessous.
01:03:13 C'est important.
01:03:14 C'est-à-dire qu'il y a aussi cette régénération forestière qui est liée à l'exploitation
01:03:19 forestière, mais qui est importante en termes de puits carbone quand même.
01:03:21 On n'attend pas l'effondrement de pents forestiers complets pour replanter parce que là, on
01:03:25 se retrouverait quand même un peu en difficulté.
01:03:27 J'imagine qu'au niveau national, c'est à peu près la même logique parce que la question
01:03:33 est orientée au niveau national.
01:03:35 Comment fonctionner à l'avenir ? Parce que c'est vrai qu'on a quand même une augmentation
01:03:40 du bois d'oeuvre et à la fois aussi problème de captation carbone.
01:03:48 Après, je ne dis pas que ce qui se fait au niveau national, c'est comme ce qu'on fait
01:03:52 à la motte, loin de là.
01:03:53 On sait des zones où on tape trop fort, ça c'est sûr.
01:03:55 Il y a des zones où on tape trop fort et où on plante mal encore.
01:03:59 Des espèces non adaptées.
01:04:01 Ou futaies monospécifiques.
01:04:03 Alors ça serait quoi mal planté ?
01:04:08 Pas mal planté, pour moi c'est des futaies monospécifiques d'un même âge qui font
01:04:14 des futaies régulières, qui sont après touchées par les maladies, où il n'y a pas de biodiversité,
01:04:19 où il y a un entretien comme un champ de maïs.
01:04:22 Voilà, en gros c'est ça.
01:04:23 Pour moi, ça c'est des mauvaises forêts.
01:04:25 C'est à dire que nous on produit quand même une futaie qui est jardinée comme celle de
01:04:27 la motte sur volaille, qui est multi-accueil, on produit quand même 500 à 800 mètres
01:04:31 cubes de bois par an, ce qui n'est pas négligeable pour une forêt de 530 hectares.
01:04:35 Donc c'est des espèces différentes, des âges différents, de la plantation mais aussi
01:04:43 de la régénération naturelle.
01:04:45 C'est tous ces critères-là qui font la différence.
01:04:47 L'objectif après étant d'éviter la couperasse, parce qu'il n'y a rien de plus impactant
01:04:51 pour un sol forestier, et pour un peu de vent, c'est la couperasse.
01:04:55 La couperasse, derrière nous, on voit les forestiers privés qui font des plantations
01:04:59 sans queue ni tête, les choses, ils ne vérifient même pas au bout de trois ans que ça a repris,
01:05:03 malgré la contrainte que leur impose la DDT.
01:05:05 Malheureusement, je pense que les collègues de la DDT ne sont plus assez nombreux pour
01:05:09 contrôler tout ça, malheureusement.
01:05:11 Et ce n'est pas qu'ils ne veulent pas faire ce qu'il faut pour que ça se passe bien,
01:05:15 mais c'est un peu voilà, on passe, on fait une coupe de bois, on fait beaucoup de pognon,
01:05:19 puis après on s'en va, puis on laisse faire le reste.
01:05:21 Donc ce n'est pas évident.
01:05:23 On avait une autre question.
01:05:27 Pourquoi ne pas avoir envisagé la certification FSC, qui semblerait mieux correspondre à
01:05:32 votre forte ambition politique ?
01:05:34 Non, après, c'est en 2003 que ça a été labellisé PUFC, donc moi je n'étais pas
01:05:41 là encore.
01:05:42 Mais je pense que le label PUFC est un bon label quand même, il ne faut pas non plus
01:05:45 dénigrer le label PUFC par rapport à FSC.
01:05:47 Je ne pense pas que ce soit un vrai sujet.
01:05:50 Oui, effectivement.
01:05:51 Vous voyez, il y avait une question sur la pro, la pro, donc que j'imagine sur les
01:06:02 feuillus, sur les pépiniéristes.
01:06:03 C'est ça.
01:06:04 C'est une vraie question aussi.
01:06:05 Je sais que là sur Villars-Salé, on avait essayé, là on est parti avec, par rapport
01:06:11 à notre contrat verre et bleu, on a acheté des plants, on a choisi des plants qui étaient
01:06:17 labellisés végétales locales par exemple.
01:06:19 Et on a aussi un porteur de projet qui s'est lancé, malheureusement ce n'était pas tout
01:06:25 à fait dans le timing, mais pour justement faire pépiniéristes sur notre secteur.
01:06:31 Donc là, je crois que les prochains jachats qu'on fera avec le contrat verre et bleu,
01:06:36 on essaiera de travailler avec ces pépiniéristes locaux.
01:06:39 Sachant que nous, dans le cadre des regarnis forestiers, plantations forestières par l'ONF,
01:06:45 c'est exclusivement du plant forestier, donc de pépinières de plants forestiers français
01:06:49 d'origine, donc ils contrôlent l'origine, ils contrôlent l'aspect génétique et le
01:06:55 potentiel de reprise des végétaux.
01:06:57 Donc en forêt, c'est plant forestier, c'est-à-dire c'est quand même la fourniture de plants
01:07:02 de qualité.
01:07:03 On ne fait pas de l'achat chez un pépiniériste en Europe ou à l'autre bout de l'Europe.
01:07:08 Et puis nous, par contre, sur les plantations biodiversité en ville, parce qu'on fait
01:07:11 beaucoup de plantations en ville aussi, on fait comme on essaie maintenant de s'approvisionner
01:07:15 en plant végéta local, comme le disait Guy, puisque c'est une filière qui commence à
01:07:19 prendre de l'importance au niveau production ligneuse en Savoie.
01:07:23 On va prendre une dernière question qui est intéressante aussi, qu'on avait donc au niveau
01:07:29 carbone, n'est-il pas préférable de faire vieillir la forêt avec moins d'extraction
01:07:34 de bois ?
01:07:35 Moi je répète, on n'extrait pas tant que ça de bois sur un patrimoine forestier, 800
01:07:40 m3, ce n'est pas énorme par an.
01:07:41 Et après, je l'ai dit tout à l'heure.
01:07:44 Au niveau national, c'est top.
01:07:46 Mais c'est vrai que vous, je pense que vous avez un modèle quand même assez exemplaire.
01:07:51 Mais voilà, quand on parle de puits de carbone, on revient sur le problème du compromis,
01:08:00 même dans la construction.
01:08:01 Je pense que c'est bien aussi de faire des constructions bois.
01:08:06 Oui, parce qu'on en préserve le carbone.
01:08:09 On en préserve le carbone aussi, mais il faut aussi laisser vieillir effectivement
01:08:13 le bois en forêt, parce qu'on sait que ça a un puits de carbone important aussi.
01:08:17 Après, il ne faut pas laisser trop vieillir non plus, rendre les peuplements trop denses.
01:08:21 Au bout d'un moment, des boisements très très vieux, ils stockent quand même moins
01:08:25 de carbone que des emboisements dynamiques où il y a un peu tous des stratages.
01:08:28 Attention, il ne faut pas confondre biodiversité, l'îlot de ses naissances, vieux bois, qui
01:08:36 ont une vraie belle importance en termes de biodiversité, et intérêt carbone de ces
01:08:41 vieux bois.
01:08:42 Quand on a un vieux bois qui tombe en îlot de ses naissances, des très vieux bois qui
01:08:45 tombent au sol, qui émettent, qui bruisent au sol, c'est aussi des émissions de carbone.
01:08:49 Oui, c'est ça.
01:08:50 Attention là-dessus, il faut…
01:08:51 Une futée jardinée, c'est un très beau puits de carbone, quoi qu'il en soit.
01:08:54 Oui, c'est le côté biodiversité, quoi qu'il en soit.
01:08:57 Oui, mais c'est un très beau, c'est un sujet très intéressant et on en fait un petit
01:09:00 peu.
01:09:01 Voilà, 24 hectares sur 500 ans.
01:09:02 D'accord.
01:09:03 Bon, on va passer à la conclusion, du coup, avec Guillaume Bastide.
01:09:10 Merci pour ces échanges, c'est très riche.
01:09:16 Je voulais parler, faire le lien avec nos référentiels.
01:09:23 Donc, vous voyez bien ma présentation ?
01:09:28 Oui.
01:09:29 Donc, les référentiels…
01:09:30 Tu as un écran, peut-être ?
01:09:31 Je suis en plein écran, moi, mais…
01:09:32 Tu as un plein écran ?
01:09:33 Ouais.
01:09:34 Est-ce que vous arrivez à lire ?
01:09:35 Ouais, on lit.
01:09:36 Moi, j'arrive à lire, en tout cas.
01:09:37 C'est bon, après, il ne faut pas forcément regarder tous les détails, mais c'est juste
01:09:49 pour souligner qu'on a ces référentiels qui sont en ligne, qui sont numériques, qui
01:09:53 sont accessibles pour chaque collectivité.
01:09:56 Donc, vous pouvez aller pour votre collectivité voir ce qui est précisé pour la gestion forestière.
01:10:03 Donc, on a dans le premier domaine, c'est plus sur la stratégie, des points, des parties
01:10:11 sur le diagnostic, donc l'estimation de la séquestration en carbone des forêts.
01:10:20 Je pense que là, si on creuse, il y aura l'outil ALDO de l'ADEME, également un diagnostic
01:10:27 de vulnérabilité par rapport à l'adaptation au changement climatique, donc un point sur
01:10:32 les forêts.
01:10:33 Et on a également dans la partie plus, un autre acte, l'axe-ci sur la coopération,
01:10:44 des points spécifiques liés à la gestion de la forêt et ses enjeux.
01:10:50 Voilà, donc je vous invite, pour ceux qui n'ont pas fait, à aller voir ces référentiels,
01:10:57 à vous familiariser avec.
01:10:58 C'est quand même un gros changement, c'est que les collectivités ont accès directs
01:11:04 et un accès direct à ces référentiels, à tous les sujets.
01:11:08 Et vous pouvez jouer, travailler avec ces référentiels.
01:11:13 Voilà, et puis, ces référentiels sont sur le site, le deuxième site, donc ces territoires
01:11:23 en transition.
01:11:24 Je ne sais pas ce que je fais là, mais voilà, ici, territoire-en-transition.fr.
01:11:30 Vous pouvez accéder à votre référentiel.
01:11:37 Et puis, je vous invite aussi à ne pas hésiter à participer sur l'espace collaboratif du
01:11:42 programme.
01:11:43 Toutes les collectivités sont invitées à venir échanger, à partager vos bonnes pratiques,
01:11:47 vos outils, et poser des questions à l'ADEME, mais surtout aux autres collectivités pour
01:11:54 qu'il y ait vraiment un esprit de réseau qui continue.
01:12:00 Voilà, donc plutôt vite.
01:12:03 Oui, le replay de toute façon, voilà, comme je disais, le webinaire a été enregistré,
01:12:10 le replay vous sera envoyé.
01:12:12 Et puis, s'il y a certaines questions auxquelles on n'a pas eu le temps de répondre, elles
01:12:20 sont transférées également par mail.
01:12:23 Voilà, merci.
01:12:25 Je fais de la pub aussi pour un événement à Toulouse, pour le programme.
01:12:30 Donc, chaque année, on fait la journée des collectivités.
01:12:33 Donc là, elle a lieu le 13 et 14 septembre à Toulouse.
01:12:39 Voilà, donc toutes les collectivités sont les bienvenues.
01:12:42 Il y a plein d'ateliers, soit de transmission de connaissances, soit d'échanges entre les
01:12:49 collectivités.
01:12:50 Voilà, on a essayé.
01:12:52 C'est autour de l'angle du récit, de la mobilisation interne.
01:12:56 On aborde plein de sujets également, d'autres sujets, mais on a cette ligne rouge.
01:13:01 Voilà, merci à nos intervenants.
01:13:07 Merci à tous les deux.
01:13:09 Merci Ludovic pour l'organisation.
01:13:12 Merci beaucoup.
01:13:13 Voilà.
01:13:14 Merci pour votre participation.
01:13:15 Bonne après-midi.
01:13:16 Au revoir.
01:13:17 Bonne après-midi à tous.
01:13:18 Merci, au revoir.
01:13:18 - Merci. - Au revoir.
01:13:19 Merci à tous !
01:13:21 [SILENCE]