Avec Boris Vallaud, député des Landes, président du groupe PS à l'Assemblée nationale et candidat au poste de Premier secrétaire du PS
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Maxime Liedot.
00:07Il est 8h35 sur Sud Radio et l'interview politique ce matin et Boris Vallo, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Vous êtes président du groupe S à l'Assemblée Nationale et vous êtes à la conquête du parti socialiste pour le congrès qui aura lieu à Nancy mi-juin.
00:20Mais ouvrons d'abord avec ce qui est sur toutes les lèvres des politiques ce matin.
00:24François Bayrou a-t-il été suffisamment convaincant pour passer outre la censure ?
00:30D'abord peut-être rappeler ce qu'est une commission d'enquête parlementaire et quel est son objet.
00:36Une commission d'enquête parlementaire, ce n'est pas un tribunal.
00:39C'est un lieu d'évaluation et de contrôle de l'action politique, de l'action publique, de l'action gouvernementale.
00:45C'est un lieu où les parlementaires représentant des Françaises et des Français posent aux responsables politiques notamment
00:52les questions qui intéressent les Françaises et les Français.
00:55Et en l'occurrence...
00:56Ce n'était pas le cas hier soir.
00:57En l'occurrence, si c'était le cas hier soir.
00:59En l'occurrence, ce qui est important dans ce travail de commission d'enquête,
01:04c'est d'établir la vérité sur ce qui s'est passé à Bétharam pendant des années et des années.
01:11Comment cet immense scandale humain avec des victimes par dizaines, par centaines,
01:21a pu finalement être tenu dans le silence et ne se révéler dans une douleur épouvantable pour les victimes et leurs familles ?
01:29Donc est-ce que vous estimez que Pierre-François Bayrou a répondu aux questions ?
01:32J'ai eu le sentiment, au fond, d'une énorme entreprise d'enfumage.
01:41Je le dis tel que je l'ai ressenti.
01:45Une énorme entreprise d'enfumage.
01:46Oui, ce qu'on attendait, c'était la vérité, la meilleure défense d'ailleurs et la vérité, la compréhension des choses.
01:57Est-ce qu'au sortir de cette audition, les Françaises et les Français, les victimes, ont le sentiment d'avoir été éclairées sur ce qui s'est passé ?
02:08Ont-ils eu des éléments supplémentaires de compréhension ?
02:12Je ne le crois pas.
02:14Le Premier ministre a été sur la défensive en permanence, il a été très agressif.
02:19Mais il était non plus que de son politique, de toute façon.
02:21Ça a été son angle d'attaque en permanence.
02:23J'ai vu la façon dont notamment la présidente de la commission, Fatia Kalawashi, a précisément fait en sorte...
02:30KPS.
02:30KPS a fait précisément en sorte, avec les deux rapporteurs, d'avoir un travail qui est un travail sérieux.
02:38Il y a eu beaucoup d'autres auditions et nous ne devons jamais perdre de vue.
02:43Mais alors qu'on comprenne clairement, je vais prendre une phrase qui est issue de votre famille politique, Boris Vallaud.
02:48Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
02:50Est-ce que le loup était François Bayrou ? Et s'il n'a pas été convaincant, est-ce que c'est un motif de censure ?
02:55Je vous pose la question parce que je répète les mots d'Olivier Faure il y a encore deux jours.
02:59S'il avait lui-même couvert l'institution pour la protéger au détriment des élèves, effectivement, il devrait partir.
03:04Est-ce que c'est ce que vous demandez ce matin ?
03:05Écoutez, la commission d'enquête n'est pas allée à son terme.
03:08La présidente de la commission a prévu de s'exprimer.
03:13Je crois qu'elle l'a fait sur une autre antenne ce matin, à nouveau dans la matinée.
03:17Moi, mon sentiment, c'est que je n'ai pas eu les éclaircissements que je souhaitais hier
03:24dans ce que j'ai entendu de l'audition de François Bayrou.
03:26J'ai eu le sentiment qu'il s'évertuait à se placer plutôt du côté des victimes.
03:31Est-ce que c'est dit d'un Premier ministre ? Est-ce que vous lui faites encore confiance ?
03:33Ou est-ce qu'il est temps de lui demander de partir ?
03:35Ça fait longtemps que je considère que François Bayrou n'est pas à la hauteur de ses responsabilités.
03:43Mais c'est indépendant de cette affaire.
03:45Cette affaire-là, moi, ce qui me préoccupe, c'est comment nous comprenons ce qui s'est passé,
03:50comment un responsable politique peut, comme il le prétend, ne pas avoir été au courant de ce qui s'est passé,
03:56comment peut-il démentir avec autant d'aplomb d'autres témoignages devant la commission d'enquête.
04:01C'est les conclusions maintenant que nous attendons.
04:04Mais oui, la vérité est une exigence, est une exigence forte que tout responsable politique
04:09doit attendre des représentants gouvernementaux et du premier et du premier d'entre eux.
04:14Et s'il est établi, évidemment, qu'il y a des mensonges,
04:17il ne serait pas en situation de continuer d'être Premier ministre.
04:20Donc s'il y a un mensonge et s'il y a ce sentiment de mensonge ou d'absence de vérité, comme vous le dites,
04:24censure, pèse, oui, non.
04:26S'il y a un mensonge, mais c'est à la commission de le déterminer.
04:29Et c'est pour ça que nous suivons ces travaux avec beaucoup d'attention.
04:32Mais ne perdons jamais de vue, parce que c'est arrivé très tard dans les auditions hier,
04:35la question des victimes, la question de la certitude que doivent avoir les élèves, leurs familles,
04:43que tout cela ne pourra jamais se repasser.
04:45Vous savez, il y avait eu des affaires dans un certain nombre d'établissements
04:51à la fin du quinquennat de François Hollande.
04:53Il y avait un travail considérable qui avait été fait, des décrets qui avaient été pris
04:55pour fluidifier les relations entre la justice et l'éducation nationale,
04:58qu'il y ait connaissance des condamnations quand elles ont lieu.
05:01Et plusieurs centaines de milliers de casiers judiciaires avaient été passés au crible.
05:05Nous devons à toute force n'avoir qu'une exigence,
05:08celle que nos enfants soient en sécurité dans les établissements scolaires, publics et privés.
05:15Vous êtes, je le disais au début de cet entretien,
05:18pour avancer et pour essayer de décortiquer l'actualité qui est riche ces derniers temps.
05:22Vous êtes, Boris Vallaud, candidat à la tête du PS.
05:25Vous vous installez, vous êtes qualifié de troisième homme.
05:27La question qui vient dans beaucoup d'esprits, peut-être parfois un peu taquins,
05:31et dans ceux qui vous voient, c'est pourquoi vous présentez ?
05:34Parce que j'ai la conviction que les différentes sensibilités qui s'expriment
05:41s'affrontent sur de faux désaccords.
05:44J'ai la conviction et la certitude que c'est unis que les socialistes sont forts
05:51et qu'ils peuvent être utiles à la vie quotidienne des Françaises et des Français.
05:55Est-ce que ce n'est pas paradoxal de dire qu'ils ne sont forts que lorsqu'ils sont unis,
05:58mais d'aller se déclarer d'être le troisième homme ?
06:00Est-ce que ce n'est pas ajouter de la division à la division ?
06:02Non, je crois que c'est, au contraire, offrir la possibilité d'un autre chemin
06:07que celui de la confrontation stérile.
06:09C'est offrir la possibilité d'un travail qui soit vraiment un collectif de travail,
06:14là où j'ai la crainte que ce soit une logique de bloc contre bloc qui prévale.
06:19Vous savez, c'est ce que je fais depuis trois ans à l'Assemblée nationale
06:22comme président du groupe.
06:22Je ne demande à aucun des députés de qui il est le soutien, le fidèle.
06:28Je demande à chacun...
06:29Parce que ce n'est pas en votre faveur ou parce que...
06:31Non, parce que chacun est riche de son territoire.
06:36Ce n'est pas la même chose d'être élu du centre-ville de Paris,
06:40de la campagne comme je le suis.
06:41Moi, je suis élu d'un territoire rural,
06:43être élu de grandes banlieues ou d'un territoire de montagne.
06:46Et nous avons besoin, dans la construction d'oppositions communes,
06:49d'une démocratie qui soit ancrée dans le réel.
06:52Et quand on construit des positions communes,
06:54on a besoin d'écouter les autres, d'accepter de douter, de changer d'avis.
06:58Et puis de construire, de rechercher à construire des positions
07:00si elles ne sont unanimes, en tout cas majoritaires.
07:02Et si vous, vous êtes justement pour une démocratie réelle,
07:04pour une véritable démocratie, vous ne faites pas,
07:06vous n'êtes pas en train de faire juste un tour de piste
07:08pour exposer quelques idées et mieux rallier.
07:10Parce que, admettons, vous êtes le troisième homme.
07:12Comme dit Olivier Faure, vous faites un tour de piste un peu pour vous faire plaisir.
07:15Si vous êtes le troisième homme, à un moment,
07:18pour qui vous allez faire droit ?
07:20Mais je vous suggère de poser la question aux deux autres
07:22qui me disent toute leur amitié, notre proximité, etc.
07:29Ce qui me conforte dans l'idée qu'en effet,
07:32ce qui nous rassemble est bien plus fort que ce qui nous sépare.
07:34Et nous devrions partir en réalité très groupés, tous ensemble.
07:38Mais je comprends que les appétits des uns, les inimitiés des autres
07:42produisent d'autres chemins.
07:47Ce n'est pas un petit tour pour se faire plaisir.
07:49Vous savez, je regarde l'état du monde.
07:52Je regarde l'état du pays.
07:54Nous pensions la démocratie menacée à ses marges.
07:56La voici qui est menacée en son centre.
07:58Que tout ce que nous avons construit de grand depuis 200 ans,
08:01le plus souvent sans l'extrême droite,
08:03et même contre l'extrême droite,
08:05est menacée d'être ébranlée dans toutes les démocraties
08:08occidentales et en particulier européennes.
08:12Je vois aussi la réalité.
08:15Nous devons nous mettre au service des Françaises
08:17et des Français qui n'ont que leur force de travail pour vivre.
08:19Nous devons parler aux classes populaires, aux classes moyennes.
08:22Moi, je veux que nous tirions les leçons de la crise de la Covid.
08:25Et justement, c'est ce que vous proposez.
08:27Vous voulez remettre le parti réellement au travail.
08:29Lancer une académie, dit Léon Blum.
08:31Vous avez écrit un livre.
08:32Vous essayez de faire monter des concepts.
08:34Vous parlez de démarchandisation, c'est ça ?
08:37Oui, je fais un constat que chacune et chacun,
08:39et vos auditeurs en premier lieu, peuvent faire.
08:42Tous les aspects de notre vie sont saisis par une logique marchande.
08:45De la naissance, la petite enfance, jusqu'au grand âge,
08:48jusqu'aux obsèques.
08:49Tout est devenu marchandise.
08:50Nous sommes devenus marchandises.
08:52Nos corps, nos données personnelles sont devenus marchandises.
08:55Quand je regarde ce que sont nos biens communs,
08:57l'eau, le foncier, les terres agricoles,
09:00tout ça est accaparé, privatisé,
09:03et empêche de vivre parfois dignement.
09:06Les services publics sont parfois privatisés,
09:09dans une logique marchande.
09:11C'est le cas des EHPAD, c'est le cas des crèches.
09:13Je formule des propositions qui consistent non seulement
09:15à reprendre en main l'ordre économique et social.
09:18On évoque justement ces EHPAD en manque de moyens,
09:20en manque de place, l'idée d'ici quelques années
09:22de ne même plus pouvoir trouver un lieu idéal pour certaines vies.
09:24On a toujours l'impression que c'est théorique.
09:27Non, ce n'est pas théorique.
09:29Dans le département des Landes dans lequel je suis,
09:31il n'y a pas d'EHPAD à but lucratif.
09:34Que vous soyez riche ou pauvre,
09:36vous êtes pris en charge dans les mêmes conditions
09:38et dans de bien meilleures conditions
09:39que beaucoup d'EHPAD privés.
09:41Le taux d'encadrement par résident est de 0,8 dans les Landes.
09:46Il était de 0,5 au moment du scandale Orpéa.
09:49Vous voyez, ce n'est pas théorique, c'est pratique.
09:51Je ne veux pas que la viesse soit une marchandise.
09:53Et puis, vous soulevez un deuxième problème,
09:55qui est celui du financement du grand âge, de la dépendance.
10:00Oui, c'est un grand défi démographique et anthropologique
10:03qui est face à nous.
10:05Et je ne veux pas laisser les familles à la débrouille.
10:07Aujourd'hui, le reste à charge dans certains établissements
10:09est si élevé que des familles qui ne sont pas éligibles à l'aide sociale
10:13retirent leurs parents des EHPAD.
10:15Or, vous savez que la prise en charge à domicile,
10:18elle aussi est déficiente
10:21parce que ces métiers, ces métiers du soin et du lien
10:24qui ont besoin d'être reconnus,
10:25reconnus sur le plan économique, salarial, moral,
10:29ne sont pas traités comme ils le devraient.
10:31Donc, ce serait quelque chose à généraliser peut-être
10:33sur tout le territoire ou une idée forte
10:35de tout ce travail que vous faites sur les EHPAD ?
10:37Bien sûr, mais sur les EHPAD, sur les crèches,
10:39sur la politique publique de l'eau,
10:41vous savez que, là encore, je prends le territoire des Landes.
10:43Quand nous avons engagé, avec Henri Amenulli,
10:45qui était mon illustre prédécesseur,
10:47une politique publique de l'eau
10:49contre l'accaparement par les grands fermiers,
10:51le prix de l'eau a baissé de 30%.
10:53Quand des grandes villes comme Paris
10:55remunicipalisent l'eau,
10:57eh bien, on redonne du pouvoir, en réalité,
11:00et du pouvoir de vivre aux consommateurs.
11:03Vous êtes député des Lampes,
11:04vous vous vantez aussi comme un homme de terrain,
11:06vous faites le tour des fédérations ces dernières semaines.
11:08Allons justement sur le terrain.
11:10La diagonale du vide, longtemps, on va dire,
11:13rassemblant les électeurs de gauche,
11:15est définitivement passée aux mains du RN.
11:19Je vous lis le témoignage d'un habitant
11:20qui dit, j'ai longtemps mis mon bulletin,
11:22un bulletin de gauche dans l'Urde,
11:24mais là, ce n'est plus possible.
11:25La gauche ne nous parle plus,
11:26plus à nous, plus à nous, les gens de la campagne.
11:28Il est tellement plus facile de voter RN.
11:30C'est ça, aujourd'hui, le véritable vote d'espoir.
11:33André Chassaigne, qui était dans cette diagonale du vide,
11:35élu et absolument inquiet de cette montée du RN,
11:38il explique que lui a choisi la solution du déni.
11:41Pendant des années, il le regrette.
11:43Est-ce que ce n'est pas le cas de votre parti, également ?
11:46Je crois que ce n'est pas le cas de mon parti.
11:48En tout cas, ce n'est plus le cas de mon parti.
11:50D'avoir sous-estimé le RN ?
11:51Ça n'est pas...
11:51D'avoir sous-estimé le RN ?
11:52Moi, je n'ai pas sous-estimé, vous savez.
11:55Moi, je suis dans un département socialiste,
11:59avec des politiques socialistes.
12:00Je parlais des EHPAD à but non lucratif.
12:03Il y a la gratuité du transport scolaire, depuis très longtemps,
12:06parce que l'on considère que les inégalités
12:07ne commencent pas à la porte de l'école,
12:09mais au pied du bus, dans des territoires ruraux.
12:11La question de la mobilité est extrêmement importante,
12:14où le prix de l'essence détermine parfois
12:17la façon dont vous pouvez vivre ou pas dignement de votre travail.
12:22Je suis dans un territoire où nous avons doté très tôt
12:25tous les collégiens d'un ordinateur.
12:27que ce ne soit pas discriminant.
12:28Votre territoire, Aurézalo,
12:29mais pensez à tous ceux, les gilets jaunes qui votent RN,
12:31les ouvriers qui votent RN,
12:32comment vous expliquez, si vous voulez,
12:33qu'ils étaient à ce point abandonnés qui votent RN ?
12:35Mais un DRN qui ne veut pas l'augmentation du SMI,
12:39qui ne veut pas la régulation de l'installation des médecins,
12:41je voudrais revenir sur ce dernier point,
12:43parce que dans nos territoires, dans cette diagonale du vide,
12:45l'espérance de vie est inférieure
12:48à ce qu'elle est dans le centre-ville des grandes métropoles.
12:51Vous savez qu'il y avait à peu près trois ans
12:53de différence d'espérance de vie
12:54entre un hyper-urbain et un hyper-rural dans les années 90.
12:57Aujourd'hui, c'est près de deux ans et demi.
12:58C'est un scandale absolu.
12:59Moi, j'ai des maires, j'ai des habitants de mes communes
13:01qui me disent que la République ne passe plus par chez nous.
13:04Eh bien, nous avons souhaité, avec Guillaume Garraud,
13:06avec une loi transpartisane,
13:07réguler l'installation des médecins.
13:09Ce n'est pas une abstraction,
13:10c'est une proposition qu'ont formulé les socialistes.
13:12Comme les pharmaciens,
13:15comme les laboratoires d'analyse médicale,
13:18comme les infirmières libérales.
13:20Vous vous rendez compte qu'il y a des départements,
13:22je pense aux Hautes-Alpes,
13:23où certaines spécialités n'existent plus,
13:26n'existent plus.
13:27Et donc, il faut se battre à toute force.
13:29Moi, je veux...
13:30Contre les médecins, parfois ?
13:31Parfois, contre les médecins,
13:34mais qui seront accompagnés dans l'exercice...
13:36C'est pas un pansement sur une fuite qui est colossale,
13:38Boris Allo, quand on les écoute,
13:39et on les a eus ici sur Sud Radio 0826, 300-300,
13:42ils racontent, en réalité,
13:43vous essayez de mettre un pansement sur une fuite qui est béante,
13:45parce que le numerus clausus est trop raccourci,
13:47c'est le politique lui-même qui a organisé...
13:49Le numerus clausus a été augmenté par deux fois,
13:54sous François Hollande et encore récemment,
13:55mais il faut que ces médecins-là,
13:57ils ne s'installent pas seulement dans les centres-villes,
13:59il faut qu'ils viennent dans nos territoires.
14:02Parce que, vous savez,
14:03quand vous êtes parents d'un enfant en situation de handicap,
14:06et pardon, il y en a beaucoup dans nos territoires,
14:08on ne peut pas laisser ces familles à la débrouille.
14:09Ils ont besoin d'un suivi médical, d'un accompagnement,
14:12ils ont besoin d'ergothérapeutes,
14:14ils ont besoin d'orthophonistes,
14:15ils ont besoin de pédopsychiatres.
14:17Eh bien, c'est notre boulot que de répondre à ces demandes
14:20et à ces urgences qui sont sanitaires, sociales.
14:23Oui, cette diagonale du ville,
14:25oui, nos territoires ruraux doivent faire l'objet
14:27de préoccupations premières.
14:28Moi, c'est ce pourquoi je me bats.
14:31Et territoires ruraux, le travail également est important,
14:33on va y venir, parce que ça aussi, c'est du concret.
14:35Vous avez vu les différentes propositions
14:36formulées par Emmanuel Macron dans cette émission
14:39sur TF1 mardi soir.
14:40Il a promis notamment une conférence sociale
14:42et des réponses très concrètes et très rapides,
14:44Boris Vallaud.
14:45Est-ce que oui, non, cette conférence sociale
14:47est souhaitable et dans quel sens elle doit aller ?
14:49Mais moi, je suis toujours favorable
14:50au dialogue social.
14:53Sur le financement du modèle social ?
14:54Sur le financement du modèle social,
14:58comme sur beaucoup de sujets,
14:59j'attends aussi une conférence sur les salaires
15:01qui a été promis par le Premier ministre.
15:04Moi, je fais confiance aux partenaires sociaux,
15:07je crois à la nécessité de ce dialogue social.
15:10La démocratie sociale,
15:11comme la démocratie parlementaire,
15:13comme la démocratie parlementaire...
15:13Vous êtes candidat à la tête du PS,
15:15est-ce que vous proposez pour augmenter les salaires ?
15:17Mais d'abord, un meilleur partage de la valeur.
15:19Je vais vous donner juste quelques petits exemples.
15:22Vous savez que dans un certain nombre de grandes entreprises,
15:26il y a des écarts de rémunération absolument délirants.
15:28On limite ?
15:30Je propose qu'on les limite de 1 à 20.
15:32Vous savez, avec 20 fois le SMIC,
15:34je pense que vous arrivez quand même à joindre les deux bouts.
15:36Ça, c'est pour les très grandes entreprises.
15:38Mais par exemple, pour ceux au SMIC,
15:39regardez, il y a une étude ce matin qui explique,
15:41et excusez-moi, c'est totalement votre électorat,
15:43un salarié sur quatre juge en réalité
15:45qu'il ne suit pas suffisamment payé
15:46par rapport au travail qu'il faut remis à ces gens.
15:49Mais moi, j'en suis convaincu.
15:51Mais partagez la valeur, parce que vous savez,
15:52quand vous êtes une entreprise...
15:54Je vais vous répondre.
15:58Vous savez, par exemple, là, vous parlez du chef de chantier.
16:00Je vais vous parler de la construction.
16:02Vous savez ce qui a fait exploser
16:04l'accès à la propriété, le coût de la construction ?
16:07Ce n'est pas la construction elle-même.
16:09C'est le prix du foncier.
16:10Si vous baissez le prix du foncier,
16:13vous pouvez augmenter le prix de la construction.
16:15Vous pouviez mieux rémunérer les ouvriers
16:18du bâtiment.
16:21Lorsque, par exemple,
16:23j'évoque la question des grandes rémunérations.
16:25Vous savez, il y a seulement 0,32% des salariés en France
16:27qui gagnent plus de 12 fois le SMIC.
16:29Si vous deviez redistribuer cette richesse
16:30qui est quand même créée,
16:31qui est créée par les employés,
16:33par les ouvriers, les ouvrières sur notre territoire,
16:36que vous le redistribuez,
16:37vous pourriez augmenter de 300 euros nets par mois
16:3920% des salariés les plus modestes.
16:41Vous ne pensez pas que quand on a un peu plus de justice,
16:43tout le monde vit mieux ?
16:44Et puis moi, je crois aussi,
16:46ça c'est ma conviction,
16:47je plaide pour de l'universalité des aides.
16:52Je préfère des droits pour tous
16:54plutôt que des allocations pour certains.
16:55Parce qu'il y a des gens qui bossent beaucoup
16:57et qui ont le sentiment d'avoir droit à rien.
16:58Il faut répondre à cette préoccupation-là.
17:00Est-ce que la TVA sociale, autre idée évoquée,
17:02est une solution qui peut vous plaire,
17:03qui doit voir le jour dans les prochains temps ?
17:05Je vais vous dire deux choses.
17:06D'abord, l'hypocrisie de M. Macron.
17:09À chaque fois qu'il a baissé les cotisations sociales,
17:12il les a remplacées par de la TVA.
17:14Il y a 50 milliards de TVA
17:15qui est déjà venu compenser les baisses de cotisations.
17:19C'est l'équivalent de 4 points de TVA.
17:21La TVA, c'est un impôt qui n'est pas proportionnel,
17:22qui ne prend pas en compte la capacité des uns et des autres
17:26à participer à la solidarité nationale.
17:29Et donc, la TVA est, comme on dit, anti-redistributif.
17:32On est le système le plus redistributif
17:34parmi les pays de l'OCDE.
17:35Mais il se trouve que la TVA efface une grande partie de cette transition.
17:39Oui, parce que ça fait payer, en réalité, de façon insidieuse,
17:43d'abord celles et ceux qui n'ont que leur force de travail pour lui.
17:44Moi, je veux que ceux qui ont des très hauts revenus,
17:47des très hauts patrimoines,
17:49participent plus et mieux à la solidarité nationale.
17:51J'ai déjà eu l'occasion de le dire sur votre antenne.
17:54Un milliardaire a un taux d'effort fiscal inférieur
17:57à celui qui rend dans la première tranche de l'impôt sur le revenu.
18:00Le taux d'effort fiscal d'une multinationale
18:02est inférieur à l'effort de solidarité que fait notre boulanger.
18:06Parlons concret, parlons travail et parlons territoire.
18:08Vous y êtes attaché.
18:09Tout à l'heure, par exemple, j'en étais avec un habitant de Castres
18:12qui subit de plomb à fouet l'arrêt du chantier, par exemple, à 69.
18:15Est-ce que, selon vous, parce que c'est le but de certains sénateurs centristes,
18:18est-ce que, selon vous, c'est un chantier d'utilité publique ?
18:21200 000 euros par jour, ça nous coûte, cet arrêt ?
18:23Je le sais bien.
18:25La question plus fondamentale que se pose...
18:28Moi, je vous pose, est-ce que c'est un chantier d'intérêt public ?
18:31On aura le débat parlementaire.
18:34Moi, ce que je crois aujourd'hui, c'est qu'un certain nombre de projets structurants
18:38doivent pouvoir, une fois qu'ils ont été démocratiquement débattus, se dérouler.
18:45On a beaucoup de projets, je pense à Notre-Dame-des-Landes.
18:47Non, mais j'ai bien compris votre question.
18:49Laissez-moi...
18:50Là, au moment où je vous parle, je vous dis qu'il y a un débat parlementaire
18:53que je veux écouter et auquel je veux participer.
18:55J'attends par ailleurs l'avis, je crois, du Conseil d'État qui arrive...
18:57C'était hier l'avis du Conseil d'État, il dit que le contrat de cession, ça n'existe pas.
19:02Le quoi, le ?
19:03Que le fameux contrat de cession entre l'entreprise et la 69, malgré la durée,
19:07on ne peut pas le rompre, contrairement à ce que demandaient beaucoup d'associations.
19:10Bon, écoutez, honnêtement, je n'ai pas lu l'avis, donc je ne vais pas le commenter.
19:13Moi, je voudrais juste...
19:14Parce qu'il y a le cas d'espèce, mais je voudrais quand même d'une manière générale,
19:16parce que cette question-là, elle va se poser régulièrement.
19:19Moi, ce que je crois, c'est que nous devons nous poser la question
19:21de ce que doivent être les grands projets structurants à venir
19:25et de quelle manière ils s'imbriquent dans un certain nombre de contraintes
19:30qui sont des contraintes à la fois économiques, sociales et environnementales.
19:34Dans nos territoires, oui, il y a la demande que l'on puisse continuer
19:37de faire des projets structurants.
19:39Et donc, je crois que c'est le débat que nous devons avoir à travers ce cas d'espèce.
19:43Mais bien d'autre, il y a beaucoup d'autres projets.
19:45Autre débat très structurant ?
19:46J'ai dans mon département, pardon, un projet de LGV, ligne à granditesse,
19:51entre Bordeaux et Andai.
19:53Et je plaide, c'est un sujet, pour le coup, que je connais,
19:56je plaide pour que les investissements qui sont attendus depuis longtemps soient faits.
20:00Trois questions encore, Boris Vallaud.
20:02La première sur un projet très structurant, très concret, ArcelorMittal.
20:05Vous avez reçu la délégation à l'Assemblée nationale mardi, il me semble.
20:09Emmanuel Macron a dit, c'est net, nous ne nationaliserons pas.
20:12Qu'est-ce que vous lui répondez ?
20:13Moi, je dis...
20:14Ceux qui promouvent la nationalisation sont des menteurs, a-t-il ajouté ?
20:18Écoutez, on verra à la fin qui ment,
20:20parce que je l'ai entendu prendre des engagements devant les Françaises et les Français,
20:22devant les salariés d'ArcelorMittal.
20:24C'est-à-dire, l'arrière d'ArcelorMittal,
20:25je les ai rencontrés aussi à Dunkerque,
20:28c'est des hommes et des femmes qui ont consacré toute une vie,
20:30parfois leurs parents avant eux, à une entreprise.
20:33Qui ont fait la fortune de cette entreprise,
20:36qui ont fait la fierté de bassins industriels,
20:39et les considérer, j'allais dire, comme des variables d'ajustement,
20:43dans une mondialisation qui est déloyale,
20:44avec une concurrence indienne et chinoise insupportable,
20:47ça n'est pas possible.
20:48Si notre souveraineté dépend de la nationalisation,
20:50notre souveraineté sur l'acier européen en dépend,
20:55oui, il faudra nationaliser.
20:56Et nous, nous proposons que nous mettions,
20:58dès à présent, sous tutelle cette entreprise,
21:01pour que Mittal tienne ses engagements.
21:04Si Mittal ne tient pas ses engagements,
21:06et que notre souveraineté en dépend,
21:07oui, il faudra prendre des décisions fortes,
21:10et M. Macron ne pourra pas esquiver.
21:12Dernière question encore, c'est un débat également
21:14qui agit dans les territoires, la question de la sécurité.
21:16Vous avez vu, qui dit sécurité dit justice,
21:18qui dit justice dit prison.
21:19Une solution a émergé sur le plateau face à Emmanuel Macron,
21:22proposée par Robert Nénard.
21:23L'idée, quand les prisons, et quand on n'a pas suffisamment de place,
21:26il faut aller louer à l'étranger des places de prison.
21:28Est-ce que c'est une idée qui peut vous séduire ?
21:30Non, c'est une idée absurde.
21:32On ne se retraite pas la gestion de notre justice.
21:37Et moi, j'ai bien vu cette espèce de concours lépine.
21:40Non, s'il y a besoin de places de prison,
21:41il faut construire des prisons.
21:43Et surtout, il y a besoin de moyens pour la police,
21:48la justice, la gendarmerie.
21:49Là aussi, moi, je suis dans un territoire rural.
21:51Je pourrais dire que certaines brigades de gendarmerie
21:53ont des conditions de travail qui sont déplorables,
21:56ont besoin de casernes neuves, de bureaux neufs,
21:59de véhicules neufs et d'effectifs supplémentaires.
22:02Vous savez, quand on est dans un très grand territoire comme le mien,
22:04quand la brigade, elle est à un endroit,
22:05quand la patrouille du gendarmerie est à un endroit,
22:07elle n'est pas un autre.
22:07Donc moi, j'ai besoin que les policiers,
22:11les gendarmes sur le terrain aient les moyens de leur travail
22:13parce que la sécurité publique, la tranquillité publique,
22:15l'ordre public, dans tous les territoires,
22:17c'est un droit premier.
22:18Boris Vallot, député d'Elande, président du groupe PS
22:20à l'Assemblée Nationale
22:21et candidat au poste de premier secrétaire du PS.
22:23Vous allez gagner ?
22:24Mais bien sûr, c'est mon intention.
22:26Merci beaucoup d'avoir été.
22:27On va tous gagner, c'est ça, ce que j'espère.
22:30C'est votre côté bisounours,
22:31mais c'est pour ça qu'on vous aime bien.
22:32C'est pour ça, c'est mon côté chamallow.
22:36Chamallow, voyons, merci d'avoir été avec nous sur Sud Radio.
22:39Dans un instant, Patrick Roger, 9h-10h, la vérité en face.
22:42Il reçoit le docteur Eric Revu
22:44qui publie un livre, Les Urgences en Détresse.
22:46Nous, on se retrouve même heure demain,
22:48même studio.
22:49A tout de suite.
22:49Merci.
22:50Merci.