Donald Trump est arrivé à Doha, après avoir effectué un changement de cap majeur sur la Syrie, via une levée des sanctions et une rencontre avec le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00On va suivre Donald Trump dans sa tournée au Moyen-Orient, avec une rencontre aujourd'hui.
00:04Le président américain a rencontré le président syrien par intérim, le président Al-Shara.
00:08Une poignée de main, une simple poignée de main, on la voit ici et à l'entretien derrière,
00:13une poignée de main mais qui veut dire beaucoup.
00:15Qui veut dire véritablement beaucoup, puisque en présence du prince héritier saoudien,
00:20Mohamed Ben Salman, MBS, le président américain a accepté de rencontrer Al-Shara,
00:26qui dirigera la Syrie pendant sa période de transition.
00:30Et ça, c'est une demande personnelle de MBS à laquelle Donald Trump ne pouvait pas refuser de lui accorder.
00:40Tout simplement parce que l'Arabie saoudite, d'une part c'est l'allié historique des États-Unis au Moyen-Orient,
00:45mais surtout l'Arabie saoudite vient de signer un contrat, le contrat d'armement du siècle, 142 milliards de dollars.
00:52Et puis, elle va aussi investir 600 milliards de dollars dans l'économie américaine.
00:59Autant dire que c'est un échange gagnant-gagnant, soutien économique contre soutien diplomatique.
01:04Il y a la poignée de main à Al-Shara qui, encore une fois, avant d'être président par intérim de la Syrie,
01:09était dans les rangs djihadistes, dans les rangs islamistes, on le rappelle, on le répète.
01:13Mais au-delà de cette poignée de main, il y a aussi levé les sanctions américaines,
01:19décidées par Donald Trump, contre la Syrie.
01:21C'est ça, et c'est le deuxième enjeu. Le premier enjeu, c'était de faire ce cadeau à l'Arabie saoudite.
01:26Le deuxième enjeu, c'est la bouffée d'air pour la Syrie.
01:29Ça, c'était hier. En grande pompe, Donald Trump a annoncé la levée des sanctions américaines.
01:34On va écouter et regarder le cadre dans lequel tout cela s'est déroulé.
01:39Par exemple, en Syrie, pays qui a connu tant de misère et de mort,
01:45il y a un nouveau gouvernement qui, espérons-le, réussira à stabiliser le pays et à maintenir la paix.
01:51C'est ce que nous voulons voir en Syrie.
01:55Je vais ordonner la cessation des sanctions contre la Syrie afin de lui donner une chance d'y arriver.
01:59C'est loin d'être anodin. C'est vraiment une demande instante de l'Arabie saoudite.
02:12Et c'est une manière de s'adresser à Trump qui marche.
02:15Juste après, il y a une standing ovation.
02:17Sans aucun doute, il y a là un deal qui est scellé.
02:21Et pour les Syriens, c'est quand même l'occasion de respirer.
02:2490% de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté.
02:29Donc, cette annonce a été fêtée.
02:31Sende-liès à Damas, c'est tout aussi déterminant pour l'avenir du pays.
02:36Alors, c'est en lien avec ce dont on parlait tout à l'heure dans le journal.
02:38Mais tout ça est aussi un camouflet pour le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
02:42Oui, c'est même une série de camouflets en une seule poignée de main.
02:46Parce que Benyamin Netanyahou avait insisté.
02:49Il avait vraiment insisté fortement auprès de Donald Trump
02:51pour que cette reconnaissance, d'une part, n'ait pas lieu.
02:55Cette rencontre, mais aussi la levée des sanctions.
02:58Or, pour Donald Trump, ses ambitions au Moyen-Orient, elles sont importantes.
03:02Régler le conflit Israël-Gaza.
03:04Mais aussi obtenir une reconnaissance d'Israël par des pays arabes.
03:08dont l'Arabie Saoudite.
03:09Eh bien, cette politique, elle est en contradiction avec celle menée par Benyamin Netanyahou.
03:13Sur la Syrie et sur l'Iran, Donald Trump préfère la voie diplomatique.
03:18Or, Benyamin Netanyahou, lui, préfère la voie militaire.
03:22C'est absolu.
03:23Il frappe en Syrie depuis de nombreuses semaines.
03:26Et il aimerait se débarrasser du programme nucléaire iranien par des frappes.
03:30Netanyahou, pardon, a frappé l'armée israélienne,
03:33a frappé à proximité immédiate du palais présidentiel d'Al-Sharan.
03:36Absolument, en prétendant vouloir détruire des stocks d'armes,
03:39puisque pour le régime israélien, le président est toujours un djihadiste,
03:43même s'il a rompu avec Al-Qaïda en 2016.
03:46Washington a donc montré son désaccord avec la position d'Israël,
03:51tout simplement en négociant la libération de l'otage américano-israélien,
03:56Edan Alexander, directement avec le Hamas,
04:00ce qui a ulcéré Benyamin Netanyahou.
04:04La seule chose que Donald Trump n'ait pas fait encore,
04:07c'est de dénoncer la politique israélienne à Gaza,
04:10alors que les frappes continuent pendant la tournée américaine au Moyen-Orient.
04:14Il n'ira pas en Israël, mais il n'a pas dénoncé la réponse militaire israélienne à Gaza,
04:20alors qu'aujourd'hui, Médecins du Monde a pris position en disant que l'Israël crée les conditions d'une catastrophe humanitaire délibérée dans la bande de Gaza
04:29et tente de faire un chantage.
04:33Aide humanitaire contre départ des habitants,
04:35c'est donc, pour Médecins du Monde, une tentative d'éradiquer la présence palestinienne à Gaza.
04:41Et donc, Donald Trump va devoir choisir, s'il veut garder la proximité avec l'Arabie saoudite,
04:46il va devoir faire pression sur Donald Trump.
04:48– Réaction au choix d'Elsa Vidal.
04:50– Ah non, sur Benjamin Netanyahou.
04:51– Sur Benjamin Netanyahou, vous avez raison.