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00:00Ça s'appelle The Storage, qui est un hangar à Saint-Ouen-le-Aumône, à quelques kilomètres de Paris.
00:06C'est un lieu magique que vous allez découvrir dans quelques instants et trésor caché là-dedans.
00:11C'est la caverne d'Ali Baba.
00:17Je suis Ludo Braniac, 40 ans, ancien international polonais.
00:22J'ai joué aussi pas mal de matchs dans notre championnat domestique, le championnat de France,
00:27passé par Metz-Bordeaux-Lille.
00:30Nous sommes dans l'antre du maître Philippe Pasquois.
00:34Au vu du lieu, j'ai un rapport particulier avec l'art, l'art contemporain.
00:38Je me considère plus comme un collectionneur amateur qu'un marchand, bien évidemment.
00:43Cette attirance pour l'art fait partie de mon jardin secret.
00:46Mais c'est vrai que les gens sont un peu surpris de cette passion-là.
00:49Moi, je me reconnais là-dedans parce que j'étais au milieu de terrain offensif,
00:52donc il fallait inventer des choses.
00:53Et je me retrouve dans cette sensibilité de création.
00:58On a une première fulgurance et puis on essaye de développer cette fulgurance.
01:01Alors le peintre a un peu plus de temps pour le faire.
01:03Nous, on est vraiment dans l'instantané.
01:05Un art t'amène à un autre finalement.
01:07J'étais fan de musique, notamment de hip-hop.
01:11Et un de mes artistes préférés, c'était Kenny West.
01:14Et lorsque j'ai acheté l'album The Graduation,
01:17j'ai été interpellé par la pochette de cet album-là.
01:22Ouais, elle est chouette, cette pochette.
01:25Elle attire l'attention parce que déjà, il y a ce côté un peu mascotte,
01:30le nounours, mais c'est surtout ça qui a attiré mon attention.
01:33Je trouvais qu'il y avait un côté très graphique, très coloré.
01:36Je n'étais pas trop de l'univers du manga avant de voir cette pochette.
01:40Et quand j'ai creusé, je suis tombé sur Takashi Murakami.
01:44Et Takashi Murakami, c'est The Legend.
01:47C'est les flower balls, c'est les sculptures.
01:50C'est un des maîtres de l'univers du manga.
01:55C'est une reproduction de l'atelier de Philippe.
01:58C'est un big bordel, mais dans lequel, qui est finalement très organisé.
02:03Il y a 20 ans de travail, je me suis beaucoup amouraché du personnage, de l'artiste.
02:08Je suis passionné par ce qu'il fait, parce qu'il va au-delà des codes, il brusque, il est clivant.
02:14Je me retrouve aussi un peu dans cette personnalité-là, je suis quelqu'un aussi clivant.
02:18On aime ou on n'aime pas, et c'est un peu le but de la peinture de Philippe, c'est que c'est impactant.
02:23Tout est dans le détail, il y a juste à regarder.
02:26Quand vous voyez la pièce, elle paraît aérienne alors qu'elle pèse 400 kilos.
02:30Regardez les détails du casque de samouraï, les casques du dragon.
02:37Après, évidemment, le masque.
02:39Le masque, il fait un peu, on se croirait un peu dans le dernier Batman de Nolan.
02:44Et puis, je ne sais pas, en termes de personnalité, ça a matché tout de suite.
02:48Ce côté un peu rigoureux dans le travail, ce côté un peu ermite.
02:52Il y a une espèce d'hygiène de vie qu'il avait, qui me plaisait beaucoup,
02:55qui est l'hygiène de vie des sportifs de haut niveau.
02:58Il ne boit pas, il ne fume pas.
03:00C'est une pièce qu'on appelle la face-off.
03:06Il a tiré cette sculpture d'une photo qu'il avait prise d'une petite fille handicapée.
03:11Et donc, on voit ce côté un peu brisé, rongé par la vie.
03:16Je trouve ça fascinant, monumental.
03:18Le travail est juste sublime.
03:20C'est une pièce très forte, très, très forte.
03:22Roné Magritte, c'est un personnage iconique de l'histoire de l'art.
03:30Là, le titre interpelle, le fils de l'homme.
03:32Il y a déjà ce côté un peu spirituel.
03:35Et puis, il y a le côté très énigmatique de cette pomme.
03:38En fait, qu'est-ce que cette pomme vient faire là ?
03:39Qui elle cache ? Qu'est-ce qu'il est ?
03:42À quoi ressemblent ses yeux ?
03:44Les yeux, c'est souvent la profondeur de l'âme.
03:46Puis, la stature du bonhomme tiré à quatre épingles avec ce chapeau melon.
03:52Il en jette.
03:53L'art me touche et me subjuge.
03:56C'est que je peux y entrer par le biais que je veux.
03:59Je ne suis pas obligé d'aller voir ce qui se raconte sur cette œuvre-là.
04:02Quand je la vois, je l'interprète à ma façon.
04:05Il y a mille portes d'entrée.
04:10C'est incroyable.
04:11J'invite tout le monde à vivre.
04:13On n'est pas obligé d'acheter quand on va dans une salle des ventes.
04:17Et je peux vous dire, il y a une certaine forme d'adrénaline.
04:19C'est comme si vous étiez dans un stade.
04:21Parce que le fait de lever la main, que les enchères montent,
04:25et qu'ils pouvaient être en concurrence avec quelqu'un d'autre.
04:28Il y a une espèce d'atmosphère qui est vraiment vibrante.
04:31C'est grisant.
04:32Après, il ne faut pas partir dans tous les sens.
04:33Parce que si vous commencez, il faut se fixer un budget
04:37et ne pas aller trop au-dessus du budget.
04:43Mon futur est lié au rectangle vert.
04:46J'ai un attachement à ce foutu gazon.
04:49Et donc, je vais évidemment essayer de revenir dans le monde que j'aime
04:53et dans le monde qui me crée de l'adrénaline au quotidien.
04:57Cette adrénaline, on la retrouve à travers des passions comme celle-ci,
05:00mais elle n'est pas constante.
05:02Donc, j'aimerais revenir sur un banc, en tant qu'entraîneur ou dans un club,
05:06en tant que manager, parce que c'est la vie que j'ai choisie.
05:10C'est la vie qui me fait vibrer.
05:11Ce n'est pas si simple d'y revenir,
05:13mais quand j'y serai, il faudra compter avec moi, par contre.
05:16Sous-titrage Société Radio-Canada