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00:00Avec nous également, c'est une private joke, pardonnez-nous Charles Rodouel, merci d'être avec nous.
00:04A de me connaître les coulisses.
00:05Vous êtes un nouveau moment après.
00:07Député Renaissance des Yvelines, fondateur d'Ensemble Français.
00:11Alors, je vous connaissais, nous vous connaissions dans ce studio jusqu'à présent pour lutter pour la réindustrialisation de la France.
00:19En tout cas, pour présider cette commission qui analyse, diagnostique les freins à la réindustrialisation en France.
00:25Voilà maintenant que vous vous attaquez à l'immigration.
00:29Alors, est-ce que vous êtes un couteau suisse qui a pour but d'analyser toutes les failles qui sont peut-être d'ailleurs passées en revue tout à l'heure par le Président de la République à 20h10 ?
00:40Ou est-ce que j'y vois là une sorte de volonté d'éclore et de sortir de la Macronie ?
00:49Alors, en fait, avant de m'exprimer sur la question de l'immigration, j'ai pris le temps de comprendre l'ensemble du sujet en tant que rapporteur du budget de l'immigration,
00:58co-rapporteur avec mon collègue Mathieu Lefebvre.
01:01Et le constat que je fais, c'est la tribune que j'ai publiée ce week-end dans le Figaro, et je vous remercie de m'interroger sur ce sujet,
01:07c'est que depuis 30 ans, nous avons voté 30 lois d'immigration.
01:10Je note que vous ne voulez pas répondre à la question sur votre carrière, mais j'y reviendrai, ne vous inquiétez pas, c'est comme le moustique.
01:15Une fois que vous avez essayé de le tuer pendant la nuit, il revient trois ou quatre fois.
01:18Je note que vous vous comparez vous-même à un moustique, je n'aurais pas osé.
01:23Non, la seule chose que je voulais dire, sur le fond, c'est que malgré ces 30 lois plus fermes les unes que les autres,
01:30aujourd'hui, notre politique migratoire, elle est rejetée par plus de 70% des Français,
01:33qui ont le sentiment, peut-être, sûrement à juste titre, que nous n'arrivons pas à reprendre le contrôle.
01:38Et je pense que le sujet fondamental, cardinal de nos difficultés sur ce sujet, c'est que nous n'avons pas de doctrine.
01:45L'extrême-gauche et l'extrême-droite, on peut déplorer, on peut trouver démagogique leur vision des choses sur l'immigration,
01:52mais on ne peut pas contester que l'une et l'autre ont une vision très claire, une doctrine sur l'immigration.
01:58L'extrême-gauche, si je prends les mots de Jean-Luc Mélenchon, dit qu'il veut une immigration de masse pour créoliser la France et pour réduire le temps de travail.
02:05Il n'est pas le seul, mais si je prends l'aiguille par exemple, l'extrême-droite, si je prends Éric Zemmour parmi d'autres...
02:11C'est Terranova qui a publié je ne sais pas combien d'articles en ce moment, qui explique que si on ne fait pas d'immigration, l'économie va en pâtir en France.
02:18Terranova est connu pour son objectivité à toute épreuve, et Éric Zemmour de l'autre côté, parmi d'autres personnalités de ce camp-là,
02:25dit qu'il faut une immigration zéro pour éviter le grand remplacement.
02:28Et nous, qu'est-ce qu'on veut ?
02:29Dans cette tribune, j'essaie de poser les jalons d'une doctrine apportée par nos blocs centrales,
02:34qui est une immigration massivement réduite, choisie, fondée uniquement sur le travail pour répondre aux besoins des Français.
02:41Cette doctrine, je prends une minute, elle répond à deux constats lucides, je vous remercie.
02:46Deux constats lucides.
02:48Premier constat, il y a une bonne part de notre économie et de nos services publics qui reposent sur le travail d'étrangers et d'enfants d'étrangers.
02:54Mais le deuxième constat qu'on peut faire, je pense de manière objective, c'est qu'aujourd'hui, les flux migratoires qui rentrent en France sont insoutenables.
03:01Insoutenables pour les Français, insoutenables pour nos services publics, insoutenables pour l'hôpital, l'école,
03:05insoutenables pour les étrangers eux-mêmes, parce qu'ils sont trop nombreux,
03:09donc je crois vraiment qu'on devrait en accueillir moins pour les accueillir mieux,
03:12et insoutenables pour les pays d'origine qu'on dépouille de leur force vive.
03:16Fort de ces deux constats, cette doctrine, elle permet de faire deux choses.
03:20Il y a deux choix politiques que nous devons assumer.
03:22mener une politique d'immigration fondée sur le travail,
03:27donc définir des quotas, tous les ans ou tous les trois ans au Parlement.
03:30Vous faites ce que Brice-Ortefeu a essayé de faire déjà à une époque ?
03:33Brice-Ortefeu, en tout cas, s'était attaqué sujet avec Nicolas Sarkozy,
03:36et le quinquennat de Nicolas Sarkozy a eu le mérite de poser un certain nombre de jalons
03:39qui, à mon avis, s'ils avaient été poursuivis, auraient été bons pour notre pays.
03:43Donc, première chose, on assume de mener une...
03:45Et deuxièmement ?
03:46D'assécher les quatre voies d'immigration principale,
03:49que sont l'immigration irrégulière,
03:50que ce qui est le dévoiement du droit d'asile.
03:52Moi, je suis attaché au droit d'asile, mais aujourd'hui, il est dévoyé.
03:56Troisième sujet, c'est la fin de l'immigration pour soins.
03:59Le débat sans piternelle sur l'AME, en fait, cache le vrai débat qu'il y a sur l'immigration pour soins.
04:03Et enfin, moi, je propose un moratoire sur le regroupement familial,
04:07afin qu'on en redéfinisse les règles,
04:09pour le resserrer.
04:10Donc là, vous revenez en 1976,
04:12et vous accusez à la fois Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing
04:16d'avoir mené à bien ce regroupement familial
04:18qui traîne depuis et qui apporte ses conséquences en France.
04:22Il se trouve, en tout cas, objectivement,
04:24quand on prend les chiffres de l'immigration,
04:26l'immigration choisie de travail est aujourd'hui une part minoritaire
04:29des flux migratoires entrant en France.
04:32Il y a chaque année entre 550 000 et 650 000 personnes
04:36qui rentrent sur le territoire français,
04:37et l'immigration de travail représente entre 100 et 180 000 personnes.
04:42Le reste, c'est l'immigration irrégulière,
04:44c'est l'immigration familiale,
04:45c'est l'immigration pour soins,
04:46et c'est le droit d'asile.
04:48Alors moi, je suis attaché au droit d'asile,
04:50mais je considère qu'il est aujourd'hui dévoyé,
04:51c'est ce qu'on constate en tant que rapporteur sur le budget.
04:54Et donc l'idée, en fait, c'est tout simplement
04:55de redéfinir de manière assez pragmatique
04:58une politique d'immigration choisie,
05:00et le combat auquel j'ai essayé de m'attaquer,
05:02et pardon d'être un peu long,
05:03c'est que tout le monde parle d'immigration choisie,
05:05mais j'ai essayé de mettre en lumière,
05:07en fait, ce que l'immigration choisie veut dire,
05:10et quels sont les choix politiques majeurs qu'il faut faire,
05:13si c'est vraiment le projet qu'on défend collectivement.
05:15Et vous devancez Bruno Retailleau,
05:16qui sera ici à cette place à 8h10 demain matin.
05:19Vous avez en effet travaillé sérieusement
05:21un sujet qui l'est tout autant.
05:23Deux questions,
05:23est-ce que vous attendez à une annonce précise
05:26d'Emmanuel Macron en la matière
05:29lors d'une émission qui va durer 2h30 ?
05:31Et deuxième question,
05:32concernant la régularisation de travailleurs sans papier,
05:37sur quels critères et conditions
05:38êtes-vous favorable à la régularisation ou pas ?
05:41Alors, merci pour vos deux questions.
05:43Première question,
05:44dans les mesures que je propose,
05:46il est évident qu'il faudra un référendum constitutionnel,
05:50si on veut mettre en œuvre les mesures que je propose.
05:52Et moi, je ne faisais pas un référendum pour un référendum,
05:54mais comme je défends une vision fondée sur l'immigration choisie,
05:58c'est pour cette raison,
05:59et parce qu'on a besoin de déverrouiller
06:01des éléments constitutionnels et légaux,
06:03que je soutiendrai,
06:04et que j'espère qu'un jour,
06:05la France proposera un référendum sur l'immigration.
06:09Deuxième sujet que vous évoquez,
06:12les sans-papiers,
06:12je prendrai un sujet un peu plus large,
06:14et je viendrai à la question des travailleurs sans-papiers
06:16juste dans une minute.
06:17On n'a pas deux heures non plus.
06:18J'imagine bien,
06:19mais je vois le temps de parole sous mes yeux,
06:22mais je pense que la question est importante.
06:25Je considère que si on mène une politique de travail,
06:27d'immigration de travail,
06:28il faut que tous les patrons contribuent financièrement
06:32à l'assimilation de leurs salariés étrangers.
06:34Donc ça veut dire que par exemple,
06:35dans le parcours d'intégration,
06:36l'apprentissage de la langue,
06:37il faut que les entreprises qui emploient des personnes étrangères
06:40s'engagent,
06:40et notamment s'engagent financièrement et payent.
06:43Deuxième sujet,
06:44moi, l'esclavagisme moderne
06:46qui consiste à employer des personnes
06:47en situation irrégulière
06:49pour ne pas leur payer la protection sociale
06:51me débecte.
06:53C'est la raison pour laquelle je considère
06:54qu'il faut renforcer
06:55toutes les sanctions financières,
06:58administratives et pénales
06:59pour sanctionner les chefs d'entreprise
07:01qui emploient
07:02et qui usent de l'esclavagisme moderne,
07:05à savoir qui embauchent des personnes sans papier.
07:08Mais pour pouvoir répondre aux deux problématiques,
07:10il faut les mener en même temps.
07:12Un, une politique d'immigration
07:13fondée sur le travail
07:15où le chef d'entreprise contribue
07:17à l'intégration,
07:18à l'assimilation de la personne étrangère
07:20qui l'embauche,
07:21et de deux,
07:22une politique de sanction
07:23vis-à-vis des patrons
07:24qui sciemment emploient des personnes
07:26en situation irrégulière.
07:27Qu'en pense Maître Goldnadel ?
07:28J'en pense que dans l'ensemble,
07:30ça me paraît cohérent intellectuellement.
07:33Je vois quand même,
07:34pardon,
07:34une faille dans le raisonnement.
07:36Vous avez renvoyé dos à dos
07:38l'extrême gauche et l'extrême droite.
07:40L'extrême droite,
07:40vous avez récusé cela
07:41en parlant uniquement de reconquête
07:43et du concept
07:44tout à fait particulier,
07:46de grand remplacement,
07:47mais vous avez quand même admis
07:48qu'il y avait
07:49trop d'immigrés en France.
07:52Donc,
07:53sur un simple plan existentiel
07:56et au-delà des circonstances économiques,
08:00s'il y a trop d'immigrés en France,
08:03trop d'étrangers en France,
08:05pourquoi acceptez-vous
08:06qu'il y en ait encore davantage ?
08:11Eh bien parce que je constate factuellement,
08:14quand je regarde
08:15une entreprise,
08:17un laboratoire,
08:18un EHPAD,
08:19un hôpital public
08:20sous ma circonscription,
08:21qu'il y a
08:23des dizaines de milliers d'étrangers
08:24qui travaillent en France
08:26et qui contribuent
08:27à notre économie
08:28et à nos services publics.
08:29Et dans ce cas-là,
08:29vous avez deux logiques possibles.
08:31Soit vous dites
08:32que vous baissez le temps de travail,
08:34mais que vous accroissez
08:35les flux migratoires.
08:36C'est ce que propose la gauche
08:37et dans ce sens-là,
08:39c'est une logique
08:39que je ne partage
08:40évidemment absolument pas,
08:41mais il y a une forme de logique.
08:43Soit vous voulez réduire
08:45l'immigration,
08:46c'est ce que je souhaite,
08:47mais dans ce cas-là,
08:48vous n'avez pas d'autre choix
08:49que de demander aux Français
08:50de travailler un peu plus.
08:51Mais la question de Gilles William,
08:53c'est de dire
08:54qu'est-ce qu'on fait
08:55de ceux qui sont en France
08:58et qui sont inoccupés ?
08:59C'est-à-dire,
09:00est-ce que vous les forcez au travail
09:01plutôt que...
09:03Enfin, je pense que c'est ça
09:04votre question,
09:05Gilles William,
09:05plutôt que d'aller en France
09:07d'autres qui ne sont pas encore en France.
09:08On voit que il y a deux questions
09:09qui se posent.
09:10Et vous qui êtes franco-britannique,
09:11il me semble,
09:12en Grande-Bretagne,
09:13c'est bien simple.
09:14Le chômage,
09:15c'est assez simple.
09:15Une première fois,
09:16vous acceptez un boulot,
09:17non.
09:17La deuxième fois,
09:18vous acceptez non.
09:18La troisième fois,
09:19il n'y a plus d'allocations chômage.
09:20Est-ce que ce n'est pas ça la solution ?
09:21La question que vous posez,
09:24monsieur,
09:24est fondamentale.
09:25Moi, dans la tribune que j'ai évoquée,
09:26je me suis intéressé
09:27au flux entrant.
09:28Et la question de la gestion
09:29entre guillemets du stock
09:30et du flux,
09:31c'est deux questions très différentes
09:32parce que la vérité,
09:34c'est qu'une fois qu'une personne
09:35est sur le territoire français,
09:36il est beaucoup plus difficile
09:37de l'expulser
09:39que lorsqu'on l'empêche
09:41de rentrer.
09:42Et ça vient à un point
09:43qui est important
09:44que vous avez souligné
09:44un peu dans votre question
09:45et sur lequel je voudrais vraiment venir.
09:47La raison pour laquelle
09:48je ne partage pas
09:49la vision du RN,
09:51c'est que je considère
09:51que si le Rassemblement National
09:52arrive au pouvoir,
09:54les flux migratoires
09:55s'accroîtront
09:56et ne réduiront pas l'immigration.
09:57Et ça,
09:58pour trois raisons simples.
09:59La première des choses,
10:01c'est le point
10:01que je viens de vous dire.
10:02On ne peut pas réduire l'immigration
10:03et réduire le temps de travail
10:05en même temps.
10:06Soit vous réduisez
10:06le temps de travail,
10:07mais dans ce cas-là,
10:07il faut accepter
10:08qu'il y ait plus d'immigrés
10:09qui viennent.
10:10Soit vous voulez réduire
10:11l'immigration,
10:12mais dans ce cas-là,
10:12il faut demander aux Français
10:13de travailler un peu plus.
10:14Or, le RN propose les deux.
10:15Ça n'est pas compatible.
10:17On ne peut pas vouloir
10:18la retraite à 60 ou 62 ans
10:19et limiter le temps de travail
10:21aux 35 heures,
10:22mais demander moins de personnes
10:23immigrées,
10:23ça ne marche pas.
10:24La deuxième raison
10:25pour laquelle je pense
10:26que s'ils viennent
10:27et s'arrivent au pouvoir,
10:27les flux migratoires s'accroîtront.
10:29Sans polémique,
10:30encore une fois,
10:30mais quand je regarde
10:31leurs mesures,
10:32c'est parce qu'ils refusent
10:33de traiter le sujet
10:34à l'échelle européenne.
10:36L'Europe n'est pas parfaite,
10:38mais si on considère
10:39comme eux le considèrent,
10:40peut-être à juste titre
10:41que l'Europe est une civilisation,
10:43si l'on considère aussi
10:43que tous les gouvernements
10:44européens,
10:45de centre-gauche
10:46jusqu'à la droite,
10:48sont confrontés
10:48aux mêmes sujets
10:49et apportent les mêmes mesures
10:50et surtout que le pacte
10:51à l'échelle européenne
10:53est une vraie réponse
10:53pour réduire l'immigration,
10:55je ne comprends pas
10:56le refus du RN
10:56de négocier l'échelle européenne.
10:57Et la troisième raison ?
10:58Je prends un exemple rapide.
10:59Non, non, il n'y a pas de temps.
11:01Eh bien, la troisième raison,
11:02c'est que la première cause
11:04des flux migratoires
11:05au XXIe siècle,
11:06ce sera le changement climatique,
11:08la désertification des sols
11:09et les guerres de l'eau.
11:10Et donc, je ne comprends pas
11:11comment vous pouvez vous rendre,
11:12mais c'est leur choix,
11:14à l'investiture de Donald Trump
11:15qui annonce
11:16contre vents et marées
11:17qu'il sort des accords de Paris,
11:19je pense,
11:19tous les thèmes ajeurs,
11:20de Louis Aulio à Sarah Knafo,
11:22mais en même temps,
11:23d'appeler à la réduction
11:24des flux migratoires
11:25alors que
11:26ces flux migratoires
11:27vont se compter
11:27en millions de personnes
11:29dans les décennies qui viennent.
11:30Charles-André,
11:31je pense que le meilleur moyen,
11:32mais peut-être qu'on a des accords là-dessus,
11:33que le meilleur moyen
11:34de réduire les flux migratoires,
11:35c'est aussi
11:36de lutter contre
11:37le changement climatique.
11:38Et on vous écoute
11:39juste après une pause.
11:40A tout de suite sur Orba.