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Le 12 mai, la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques auditionnait Rodolphe Saadé, président-directeur général de CMA-CGM. La compagnie de transport maritime, l’une des plus importantes au monde, bénéficie d’une niche fiscale qui lui permet de ne pas payer d’impôt sur ses bénéfices, mais de payer une taxe à la quantité de marchandises transportée. Ce dispositif, coûteux pour l’Etat, a été défendu par le patron. “Elle est essentielle pour que la France reste au niveau de ses concurrents”, a-t-il affirmé devant les sénateurs. Ils ont également évoqué la guerre commerciale que Donald Trump, le président des Etats-Unis, livre à l’Europe et à la Chine. Dans ce contexte, l’entreprise a annoncé des investissements importants outre-Atlantique. Le dirigeant a également défendu son choix d’investir dans les médias, avec le rachat de BFM-TV et de RMC. Revivez leurs échanges. Année de Production :

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00:00:00Générique
00:00:00Bonjour à tous, ravis de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro de 100% Sénat,
00:00:14l'émission qui vous fait vivre les travaux de la Haute Assemblée.
00:00:18La commission d'enquête du Sénat sur les aides publiques versées aux entreprises poursuit ses auditions.
00:00:23Les sénateurs ont entendu hier Rodolphe Saadé, le patron de la compagnie CMA-CGM,
00:00:27géant français du secteur du transport maritime, un secteur qui bénéficie d'avantages fiscaux.
00:00:34Et les sénateurs ont interrogé Rodolphe Saadé sur ce sujet.
00:00:36Je vous laisse écouter cette audition.
00:00:38Mes chers collègues, Monsieur le Président, Directeur Général de CMA-CGM,
00:00:43déjà je vous réitère mes excuses pour le retard dans le début de l'audition de trois petits détails à régler.
00:00:49Nous poursuivons les travaux de notre commission d'enquête sur l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises
00:00:53et à leurs sous-traitants, avec l'audition de Monsieur Rodolphe Saadé, Président, Directeur Général de CMA-CGM,
00:01:00et Monsieur Ramon Fernandez, Directeur Financier.
00:01:03L'audition de ce jour est enregistrée et diffusée en direct.
00:01:06Elle fera l'objet d'un compte-rendu sur le site du Sénat.
00:01:10Monsieur le Président, Directeur Général, Monsieur le Directeur,
00:01:12avant de vous donner la parole, je vous rappelle qu'un faux témoignage devant notre commission d'enquête
00:01:16est passible des peines prévues aux articles 434-13, 434-14 et 434-15 du Code pénal.
00:01:24Je vous remercie par ailleurs de nous faire part de vos éventuels liens d'intérêt
00:01:27en relation avec l'objet de la commission d'enquête,
00:01:30outre bien évidemment vos fonctions à la CMA-CGM.
00:01:35Pas d'intérêt dans d'autres entreprises qui pourraient bénéficier d'aide publique.
00:01:38Merci.
00:01:42Je vois par petite précision, mais ça date, que Monsieur Fernandez,
00:01:46vous avez été Directeur Général du Trésor de mars 2009 à juin 2014.
00:01:51Voilà. Bon, c'est dit.
00:01:53Je vous invite à prêter successivement serment de dire toute la vérité,
00:01:58rien que la vérité, en levant la main droite et en disant je le jure,
00:02:01et en n'oubliant pas d'allumer vos micros, s'il vous plaît.
00:02:03Je le jure.
00:02:07Je le jure.
00:02:08Merci.
00:02:09Notre commission d'enquête, dont les membres ont été nommés le 15 janvier dernier,
00:02:13poursuit trois objectifs principaux.
00:02:15Tout d'abord, établir le coût des aides publiques octroyées aux grandes entreprises,
00:02:18entendues comme celles employant plus de 1 000 salariés,
00:02:21et réalisant un chiffre d'affaires net mondial de moins 450 millions d'euros par an,
00:02:26ainsi que le coût des aides versées à leurs sous-traitants.
00:02:29Ensuite, déterminer si ces aides sont correctement contrôlées et évaluées,
00:02:32car nous devons veiller à la bonne utilisation des deniers publics.
00:02:36Enfin, réfléchir aux contreparties qui pourraient être imposées en termes de maintien de l'emploi au sens large,
00:02:42lorsque des aides publiques sont versées à de grandes entreprises,
00:02:45qui procèdent ensuite à des fermetures de sites,
00:02:47prononcent des licenciements, voire délocalisent leur activité.
00:02:50Après une présentation succincte de l'activité de votre groupe,
00:02:54nous aimerions connaître votre regard, M. le Président,
00:02:56directeur général, sur les aides publiques aux entreprises.
00:02:59Quelques questions pour guider vos propos.
00:03:01Quelles sont les principales différences entre les aides versées en France
00:03:05et celles octroyées dans les pays où votre groupe est présent ?
00:03:10Quel est le montant global des aides publiques reçues par votre groupe en 2023 en France,
00:03:16en particulier le montant des subventions ?
00:03:20Quel est le panorama de vos sous-traitants et des aides qu'ils perçoivent ?
00:03:24Avez-vous le sentiment que les aides publiques aux entreprises sont suffisamment suivies et évaluées en France ?
00:03:31Quelles sont, selon vous, les aides dont l'efficacité est avérée et celles dont l'efficacité serait plutôt douteuse ?
00:03:39Quel est votre regard sur le dispositif de détermination du résultat imposable des entreprises de transport maritime
00:03:46en fonction du tonnage de leur navire, qui est une dépense fiscale dont le coût varie fortement ?
00:03:525,6 milliards d'euros en 2023, mais 615 millions en 2024.
00:03:57Quelles seraient vos propositions pour renforcer l'efficience des aides publiques octroyées aux entreprises ?
00:04:02Seriez-vous favorable à l'introduction de conditions ou de critères qui permettent d'évaluer l'efficacité des aides ?
00:04:09Et enfin, quelles devraient être alors les limites à la conditionnalité de ces aides ?
00:04:12J'aurais une dernière petite question.
00:04:15Est-ce que vous avez été approché par des cabinets d'avocats pour nous répondre et préparer cette audition ?
00:04:21Je vous propose de traiter ces questions dans un propos liminaire d'une vingtaine de minutes,
00:04:26puis Fabien Gué, rapporteur, vous posera quelques questions pour approfondir certains points.
00:04:32Enfin, les membres de la commission d'enquête pourront également vous interroger s'ils le souhaitent.
00:04:36Monsieur le président, directeur général, monsieur le directeur, je vous cède maintenant la parole.
00:04:40Merci encore de votre présence à cette audition.
00:04:44Merci, monsieur le président, monsieur le rapporteur, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs.
00:04:50Je suis honoré de m'exprimer aujourd'hui devant votre commission d'enquête consacrée à l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises.
00:05:00Ces dernières années, j'ai eu l'occasion de m'exprimer à plusieurs reprises au Sénat.
00:05:05J'aurai à cœur cette fois-ci encore de vous apporter l'ensemble des éléments demandés au sujet de CMA-CGM.
00:05:13CMA-CGM est aujourd'hui le numéro 3 mondial du transport maritime,
00:05:17le numéro 5 mondial de la logistique et l'un des tout premiers groupes de médias privés en France.
00:05:24Il y a un peu moins de 50 ans, mon père a fondé la compagnie maritime d'affrêtement avec un seul collaborateur à Marseille.
00:05:31Aujourd'hui, CMA-CGM compte 160 000 collaborateurs présents dans plus de 160 pays.
00:05:38L'une des raisons de cette croissance tient à l'ADN familial de CMA-CGM.
00:05:42Depuis l'origine, nous avons fait le choix de réinvestir plus de 80 % de nos bénéfices dans le développement du groupe,
00:05:51de ses activités et de ses équipes.
00:05:54C'est ce qui permet aujourd'hui à CMA-CGM de contribuer à la puissance maritime française
00:05:59qui est au cœur du rayonnement et de l'attractivité de notre pays depuis plusieurs siècles.
00:06:05Notre flotte se compose de près de 700 navires porte-containers
00:06:10qui sillonnent toutes les mers du monde avec 600 marins français.
00:06:15Nous possédons 59 terminaux portuaires,
00:06:18autant de points d'ancrage français aux quatre coins du globe.
00:06:21New York, Los Angeles, Alexandrie, Santos au Brésil,
00:06:26Mundra et Navasheva en Inde, Nador au Maroc ou Califa porte à Abu Dhabi.
00:06:32Nous opérons plus de 1000 entrepôts dans le monde.
00:06:35CMA-CGM est le transporteur de référence des entreprises françaises
00:06:40assurant le tiers des flux importés et exportés de France.
00:06:45Dans un monde instable et quel que soit le contexte géopolitique,
00:06:49notre raison d'être reste inchangée, relier les ports, les pays, les mondes.
00:06:55Nous imaginons de meilleures voies pour servir un monde en commun.
00:07:00C'est la raison d'être que nous avons adoptée en ce début d'année.
00:07:03Par mer, par terre ou par les airs, nous transportons chaque jour les produits et marchandises
00:07:10qui composent le quotidien de millions de personnes.
00:07:14Si nous sommes par nature un opérateur global, notre port d'attache reste depuis 46 ans, la France.
00:07:21La France compte beaucoup dans nos activités.
00:07:25Elle concentre 15 % de notre chiffre d'affaires, soit 8 milliards d'euros,
00:07:3013 % de nos effectifs, soit plus de 20 000 collaborateurs,
00:07:35et surtout 33 % de nos investissements, soit plus de 14 milliards d'euros depuis 2019.
00:07:41Cette place centrale de la France, nous l'avons fortement renforcée depuis que j'ai succédé à mon père.
00:07:48Elle abrite nos principaux centres de direction et d'expertise.
00:07:53Tous nos chefs de ligne qui pilotent l'ensemble des services maritimes du groupe à l'échelle mondiale.
00:07:59Notre direction de l'armement au Havre qui opère nos navires.
00:08:02Notre fleet center, notre centre opérationnel, qui nous permet de suivre en temps réel
00:08:07la position de tous nos navires sur les mers du monde.
00:08:11Le siège de CEVA Logistique, notre filiale logistique acquise en 2019,
00:08:16que nous avons choisi de transférer de la Suisse à Marseille.
00:08:20Notre fondation CMA CGM, qui développe ses innovations sociales dans le monde,
00:08:25et tout particulièrement en France.
00:08:26Nous avons, par exemple, ouvert fin 2024, à Marseille, notre premier entrepôt solidaire,
00:08:33mobilisant notre expertise logistique au service des associations d'aide alimentaire.
00:08:39Et depuis un an, TANGRAM, notre centre de formation et d'innovation,
00:08:43où se sont déjà formés 3 300 cadres du groupe, venant de plus de 110 nationalités différentes.
00:08:51Notre présence en France contribue aussi à la vitalité économique de nombreux territoires.
00:08:57Nous sommes le seul grand transporteur européen à être présent dans tous les grands ports français,
00:09:02Foss-sur-Mer, Le Havre, Dunkerque, Bordeaux, Montoir de Bretagne et Lyon.
00:09:08Nous assurons la continuité territoriale avec l'outre-mer,
00:09:11un engagement que peu de grands acteurs maintiennent aujourd'hui.
00:09:15Dans les Antilles, nous finalisons un programme de 145 millions d'euros
00:09:19de modernisation des ports de Guadeloupe et de Martinique,
00:09:23qui seront livrés en septembre prochain.
00:09:26Avec Céva Logistique, nous sommes aujourd'hui présents dans la matière des départements français.
00:09:32Depuis 2021, nous avons également lancé notre propre activité de frettaïrien en France,
00:09:38avec cinq avions en flotte aujourd'hui et huit Airbus A350 en commande.
00:09:44Notre base est située à Roissy-Charles-de-Gaulle,
00:09:47d'où nous desservons notamment les États-Unis, la Chine et le Vietnam.
00:09:51Le rachat récent de la compagnie Air Belgium nous permet de consolider notre activité,
00:09:57de maintenir des compétences clés et de préserver des emplois en Europe.
00:10:02Nous avons investi dans deux entreprises stratégiques pour la France,
00:10:06Air France-KLM et Eutelsat.
00:10:08Pour chacune d'elles, j'étais convaincu de leur importance pour la souveraineté française et européenne.
00:10:15J'assume pleinement la part de patriotisme économique dans ces décisions.
00:10:20Enfin, nous avons choisi de nous engager dans le secteur des médias,
00:10:24qui joue un rôle clé dans la qualité du débat public et de la vie démocratique.
00:10:29Nous sommes présents dans la presse quotidienne régionale, avec la Provence et Corse Matin,
00:10:33mais aussi dans la presse économique et nationale, avec la Tribune et la Tribune Dimanche.
00:10:39Nous sommes propriétaires de RMC et BFM, deux acteurs majeurs de l'information en continu.
00:10:45Nous avons investi dans M6 et Brut,
00:10:48afin de contribuer à la solidité et la pluralité du paysage médiatique français.
00:10:54Cet attachement à la France est celui du groupe CMA-CGM, mais aussi celui de ma famille.
00:10:59Dans la continuité de nos récents engagements, je suis heureux d'annoncer, aujourd'hui,
00:11:04notre entrée au capital de Pathé, via un investissement de notre holding familial.
00:11:09Aux côtés de cette grande maison du cinéma, nous souhaitons accompagner son développement,
00:11:14contribuer au rayonnement de l'exception culturelle française
00:11:18et rapprocher deux familles industrielles solidement ancrées dans le tissu économique national.
00:11:25Si CMA-CGM a pu se développer ainsi et devenir un atout pour la France,
00:11:31pour son économie et pour sa souveraineté,
00:11:33c'est aussi parce qu'on a pu compter sur l'État à nos côtés.
00:11:38C'est ce soutien qui m'amène au cœur de vos travaux.
00:11:42Je regrette qu'en France, on ait désormais tendance à opposer les réussites entrepreneuriales
00:11:48à celles du pays, comme si l'une se faisait au détriment de l'autre.
00:11:51Depuis toujours, je suis convaincu que les succès de CMA-CGM sont aussi des succès pour la France.
00:11:59L'Europe compte parmi les quatre plus grands transporteurs maritimes mondiaux
00:12:04qui résistent face à la concurrence asiatique,
00:12:07l'Italo-Suisse MSC, le Danois-Mersk, CMA-CGM et l'Allemand-Rapagloid.
00:12:13De plus en plus de grandes puissances affirment aujourd'hui
00:12:16leur ambition de devenir des acteurs majeurs du transport maritime.
00:12:21Les États-Unis, l'Inde ou encore l'Arabie saoudite.
00:12:26La concurrence internationale s'intensifie.
00:12:29Le défi de la compétitivité est donc central.
00:12:33Le premier pilier de cette compétitivité, c'est un cadre fiscal stable et cohérent.
00:12:38Avant de vous parler de la taxe au tonnage, je voudrais évoquer les aides que le groupe perçoit
00:12:48et qui atteignent en 2024 environ 75 millions d'euros.
00:12:5230 millions d'euros de délégations de services publics pour la Méridionale,
00:12:57qui assure la décès territoriale de la Corse à partir de Marseille,
00:13:0125 millions d'euros de crédits d'impôt au titre de nos activités de mécénat,
00:13:0710 millions d'euros d'aides sectorielles pour les entreprises maritimes
00:13:11et un peu plus d'un million d'euros d'aides à la presse écrite et aux médias audiovisuels.
00:13:17Pour en revenir à la taxe au tonnage, ce dispositif est en vigueur dans la plupart des grandes économies maritimes.
00:13:26Il est essentiel pour que la France reste au niveau de ses concurrents en matière de marine marchande,
00:13:33que la taxe au tonnage concerne 90 % de la flotte mondiale et l'intégralité de la flotte européenne.
00:13:40Il s'agit d'un mode de taxation adapté aux particularités du transport maritime,
00:13:45marqué par une forte cyclicité.
00:13:49La taxe au tonnage est un levier stratégique pour l'attractivité du pavillon français
00:13:53et la compétitivité de notre secteur à l'échelle européenne.
00:13:58Ce régime fiscal ne s'applique qu'aux activités de transport maritime du groupe.
00:14:03Nos activités logistiques, portuaires et de médias,
00:14:06qui représentent 40 % de notre chiffre d'affaires,
00:14:10sont soumises à l'impôt sur les sociétés classiques, comme tout grand groupe français.
00:14:16Cela étant dit, dans un contexte de finances publiques sous tension,
00:14:20il est légitime que les grands groupes français prennent leur part.
00:14:24C'est pourquoi, lors des débats budgétaires de l'an dernier,
00:14:27il m'a semblé important de contribuer à l'effort national de redressement.
00:14:33CMA-CGM s'acquittera ainsi, en 2025, d'une contribution additionnelle, exceptionnelle,
00:14:40estimée à 500 millions d'euros.
00:14:42Cette contribution doit toutefois rester exceptionnelle.
00:14:47C'est une condition indispensable pour préserver la compétitivité et l'attractivité de la France.
00:14:53Le deuxième pilier, c'est un écosystème maritime structuré et soutenu dans la durée.
00:14:59Certaines exonérations de charges sociales pour le maritime sont aujourd'hui remises en cause.
00:15:04Or, elles bénéficient à l'ensemble de la filière maritime, qui représente plus de 500 000 emplois en France.
00:15:12A cela s'ajoutent les aides à la formation, qui ne sont pas des aides financières, mais sont tout aussi stratégiques.
00:15:18Pour accroître le nombre de navires sous pavillons français, encore faut-il former des navigants.
00:15:24C'est le rôle central de l'école supérieure maritime, l'ENSM, que nous devons pleinement soutenir.
00:15:31Aujourd'hui, l'ENSM forme une centaine d'officiers navigants par an, dont un quart rejoigne les rangs de CMA-CGM.
00:15:40Il est important d'atteindre le doublement de la taille des promotions, comme prévu par le fontenoy du maritime d'ici 2027.
00:15:50Enfin, nous avons besoin d'un État stratège, capable de penser le long terme et de s'engager sur les grandes priorités industrielles de notre secteur.
00:16:01Le premier défi, c'est la décarbonation.
00:16:03Le transport maritime représente à lui seul 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
00:16:12Conscients de notre responsabilité, nous nous sommes engagés à atteindre le net zéro d'ici 2050.
00:16:18Pour y parvenir, nous avons déjà investi 18 milliards d'euros pour verdir notre flotte avec des navires propulsés au gaz naturel liquéfié, au biométhanol et d'autres carburants alternatifs.
00:16:31Nous avons également créé Pulse, un fonds d'investissement doté de 1 milliard d'euros, dont 200 millions d'euros confiés à la BPI pour accélérer la décarbonation de notre filière.
00:16:45Mais ces efforts ne suffiront pas si, en parallèle, une filière européenne de biocarburants maritimes ne se structure pas.
00:16:53Comme cela a été fait pour le secteur aérien, nous comptons sur la France et l'Europe pour s'engager pleinement, notamment en facilitant l'accès aux fonds d'innovation européens.
00:17:06La question sera au cœur des débats lors du sommet des Nations unies sur les océans, l'UNOC, que la France accueillera en juin prochain à Nice et dont CERMA CGM est fière d'être partenaire.
00:17:17Le deuxième défi, c'est la montée en puissance de l'intelligence artificielle.
00:17:23Pour rester en tête, nous avons besoin d'un soutien clair à la recherche, qu'elle soit fondamentale ou appliquée, et surtout de la formation de talents.
00:17:33La France forme encore certains des meilleurs ingénieurs au monde. C'est un avantage compétitif à préserver.
00:17:40Je crois en une souveraineté technologique européenne ancrée en France. C'est pourquoi nous avons choisi d'agir concrètement, en soutenant Qtai, le premier laboratoire européen d'intelligence artificielle en open source, basé en France à hauteur de 100 millions d'euros.
00:17:58En nouant un partenariat stratégique de 100 millions d'euros avec Mistral, notre champion national avec lequel nous accélérons la transformation du groupe grâce à l'IA et en facilitant l'implantation à Marseille d'écoles de référence comme Albert School et l'école 42 installées dans un ancien siège de la Poste que nous avons entièrement rénové.
00:18:23Mesdames et Messieurs les sénateurs, vous le voyez, le groupe CMA-CGM continuera de lier sa réussite à celle de la France, parce que nous sommes un groupe français et fier de l'être.
00:18:37Nous aimons notre pays, nous savons ce que nous avons. Nous croyons en la capacité de la France à aller de l'avant. Je continuerai à y investir, comme nous l'avons toujours fait.
00:18:47Permettez-moi pour conclure de partager deux convictions qui me semblent essentielles dans le monde que nous traversons.
00:18:56Le commerce international reste un levier de dialogue et de stabilité dans le monde.
00:19:02Et la France, comme l'Europe, peuvent compter sur CMA-CGM pour défendre leurs intérêts et les valeurs que nous partageons.
00:19:10Je me tiens à vos dispositions pour répondre à vos questions. Merci.
00:19:13Merci, M. le Président, Directeur général. Je retrouve bien votre façon de présenter les choses.
00:19:21J'avais déjà pu l'apercevoir lors d'une audition de la Commission des affaires économiques en pleine crise Covid, je crois, quand vous avez auditionné ici au Sénat.
00:19:29Et j'avais fortement apprécié cette audition.
00:19:31Cependant, il nous manque quand même quelques chiffres.
00:19:38Je crois qu'on a été assez loin dans le questionnement qu'on vous a posé.
00:19:43Alors évidemment, vous nous parlez des exonérations de cotisations ou de charges sociales.
00:19:49Vous nous parlez des aides à la formation, un certain nombre de choses.
00:19:52Et là, on n'a pas de détails sur les chiffres, sur les différentes aides ou exonérations dont peut bénéficier CMA-CGM en France.
00:20:02On aimerait d'ailleurs un peu plus de détails au niveau des chiffres.
00:20:07Et puis, en parallèle, à comparer avec les impôts que vous payez en France et même le montant de la masse salariale que vous versez également en France,
00:20:24ça fait partie des chiffres qui nous sont communiqués par toutes les personnes qu'on auditionne, tous les grands patrons qu'on auditionne ici sur cette audition.
00:20:31Ça nous permet également d'alimenter nos travaux.
00:20:34Voilà. Moi, c'est les questions que j'avais à vous poser. Est-ce que vous aviez plus de détails ?
00:20:38Et si vous avez plus de chiffres à nous donner sur à la fois vos contributions, mais à la fois les aides publiques dont vous bénéficiez ?
00:20:45Parce que vous nous avez juste parlé au niveau chiffre des 75 millions d'aides.
00:20:51Mais 25 millions au titre de bécénat, 1 million d'euros d'aides pour le soutien à la presse écrite, audiovisuelle, 30 millions d'autre part.
00:21:01Mais on n'est pas allé assez dans le détail, si vous me permettez.
00:21:07Ce que je vous propose, M. le Président, c'est que je vais laisser la parole à Ramon Fernandez pour donner quelques chiffres et je compléterai.
00:21:14Merci.
00:21:15Merci, M. le Président.
00:21:16Donc, dans le détail, si on regarde 2024, si on fait la somme de toutes les subventions et autres contributions qui ont concerné le groupe,
00:21:29vous avez 34,9 millions, pour être précis, de financements reçus au titre de la DSP qui nous intéresse au titre des activités de la Méridionale pour la desserte de la Corse.
00:21:44Ensuite, vous avez des réductions de charges sur salaire sous différentes formes qui atteignent 12,2 millions.
00:21:556,2 millions au titre du dispositif de la loi Leroy.
00:22:01Et je pourrais vous donner des détails, si vous voulez.
00:22:05Si vous pouviez juste un petit peu nous préciser ce que c'est que cette loi Leroy, s'il vous plaît, M. le Président.
00:22:10Le dispositif, ce sont des exonérations de charges patronales qui ont été mises en place en 2016, mais qui, en réalité, début 2025, ont été interrompues pour le transport de marchandises.
00:22:26C'est spécifique au transport maritime.
00:22:29C'est spécifique au 12,2 d'exonération de copilations.
00:22:32Non, c'est dedans.
00:22:33Ça contribue.
00:22:34D'accord.
00:22:34Donc le 6,2, dont 6,2, mais qui, depuis ce début d'année, en réalité, ne bénéficie plus qu'au transport de personnes,
00:22:49ce qui fait que nous n'en bénéficierons plus au titre du transport de marchandises.
00:22:54Nous n'en bénéficierons plus que pour l'activité de la Méridionale, pour lesquelles ce montant atteignait 2,5 millions en 2024.
00:23:032,5 millions sur le total de 6,2.
00:23:08D'accord.
00:23:08D'accord.
00:23:09Et vous avez, par ailleurs, un dispositif qui, lui aussi, en réalité, a été interrompu en ce début d'année 2025, qui était le dispositif de soutien aux entreprises d'armement maritime,
00:23:21qui, lui, était un dispositif de remboursement des charges salariales par l'URSSAF pour les fonctions de lieutenant et les personnels d'exécution.
00:23:28De la même manière, ce dispositif a été recentré en ce tout début d'année 2025 pour ne plus concerner que le personnel de transport de passagers.
00:23:41Et le montant concerné pour la Méridionale en 2024 était de 1,2 million d'euros sur un total en 2024, qui concernait aussi le transport de marchandises,
00:23:52qui atteignait 3,3 millions.
00:23:55Donc, pour résumer, les dispositifs d'allègement de charges sociales qui bénéficiaient jusqu'à fin 2024, à la fois au transport de marchandises et de personnel,
00:24:04ne bénéficient plus qu'aux transports de personnel à compter de 2025, et donc ne nous concernent plus qu'aux titres de l'activité de la Méridionale.
00:24:12— D'accord. Donc sur les 6,2, il va vous rester 1,2 million d'exonération et 6 millions à côté au titre, je pense, de loi Fillon. Voilà.
00:24:25— C'est ça. Et on vous passera le détail des chiffres.
00:24:29— Oui, oui. Pour avoir un ordre d'idée.
00:24:30— Oui. Absolument. Ensuite, vous avez d'autres dispositifs divers de réduction de charges sur salaire qui atteignent un total en 2024 de 2,8 millions.
00:24:42Et donc la somme vous donne le 12,2 millions.
00:24:46— D'accord.
00:24:46— D'accord. Dont une bonne partie, en réalité, ne nous concernera plus en 2025, sauf...
00:24:53— Plus de la moitié.
00:24:53— Voilà. Ensuite, vous avez des aides à l'emploi qui concernent pour l'essentiel les apprentis et qui atteignent 2,5 millions d'euros en 2024.
00:25:07Vous avez des aides diverses à la presse qui atteignent 1,4 million.
00:25:11Et puis d'autres dispositifs, mais qui sont vraiment des aides qui atteignent quelques centaines de milliers d'euros chacune pour ce qui les concerne et qui font un total de 2,1.
00:25:29Ensuite, vous avez des crédits d'impôt. Donc quand le président Rodolphe Saladé vous faisait ce total de 75, 80 millions, vous aviez 25 millions au titre des crédits d'impôt.
00:25:42Et ici, le montant principal, c'est le crédit d'impôt au titre du mécénat qui atteint en 2024 24 millions, 24,1 millions d'euros.
00:25:53Et ici, vous avez principalement le crédit d'impôt au titre des actions de la fondation CMACGM pour 12 millions.
00:26:03Vous avez 7,5 millions au titre de l'activité de Qtai dont M. Saladé vous a parlé dans l'intelligence artificielle.
00:26:13Et ensuite, quelques centaines de milliers d'euros qui, à chaque fois, concernent des dons qui sont faits à différents musées, universités et autres institutions publiques.
00:26:30Dernier élément sur les crédits d'impôt. Vous avez le crédit d'impôt recherche pour 900 000 euros.
00:26:38Donc c'est très, très, très, très limité. Et voilà. Je crois qu'on a fait le tour.
00:26:48Au niveau des impôts que vous payez, vous avez un montant...
00:26:58Oui. Alors l'impôt payé, je réponds, M. Saladé.
00:27:01En France, hein.
00:27:02Donc en France. En France, au titre de 2024, même si les liasses fiscales ne sont pas totalement bouclées,
00:27:11180 millions d'impôt payés sur les sociétés en France, 180 millions, qui concernent donc la totalité des activités du groupe,
00:27:24sachant que nous payons donc l'impôt sur les sociétés, je dirais, de droit commun pour toutes les activités autres que les activités du shipping,
00:27:35qui relèvent du périmètre de la taxe au tonnage, sur lequel vous avez, M. le Président, rappelé les chiffres pour l'année 2024.
00:27:48Donc l'impôt payé par le groupe, au titre des résultats 2024, atteindra 180 millions d'euros, pour un total, dans le monde,
00:28:00je vous donne cette information également, de 310 millions d'euros au total.
00:28:04Auquel on rajoutera 500 millions de contributions additionnelles, exceptionnelles, sur l'adressement budgétaire de notre pays.
00:28:13Au titre de 2025, M. le Président.
00:28:15Oui, 2025. Et ça nous permet également de pouvoir relativiser les choses, ou du moins les comparer.
00:28:23Le montant des salaires chargés ou non chargés, c'est vous qui me dites, en France, global, sur une année ?
00:28:33Il faut que je... Nous allons vous donner cette information.
00:28:36Merci.
00:28:37Vous donner une information inexacte.
00:28:39Merci. Je donne la parole à notre rapporteur.
00:28:41Merci, M. le Président, M. le Président, Directeur Général, M. le Directeur Général.
00:28:46Merci de vos propos introductifs et des chiffres et des détails que vous venez de donner.
00:28:53Donc ma première question, M. le Président, Directeur Général, est-ce que vous êtes d'accord sur la question de la transparence des aides publiques
00:29:03et de son utilisation ?
00:29:05Bien sûr.
00:29:07Très bien.
00:29:10Maintenant, j'en viens parce que, bon, c'est 75 millions dont vous venez de nous donner le détail,
00:29:15bon, qui portent beaucoup sur la méridionale, plus de la moitié,
00:29:19plus des exonérations de cotisations qui sont de droit commun,
00:29:23des aides à la presse pour un montant très faible,
00:29:26et le crédit d'impôt, notamment le crédit d'impôt mécénat
00:29:31et très faiblement, d'ailleurs, le crédit d'impôt recherche.
00:29:35Bon, la question, et vous le savez, elle se pose autour de la taxe au tonnage.
00:29:39C'est un débat qui anime le Parlement depuis des années et des années.
00:29:45Elle a coûté 5,6 milliards d'euros en 2023,
00:29:52parce que c'était l'année de référence.
00:29:53On ne vous en veut pas que vous ayez choisi 2024,
00:29:56mais je reviens sur notre année de référence à nous.
00:29:59Est-ce que vous pouvez nous indiquer,
00:30:01sur les 5,6 milliards qu'a coûté cette taxe au tonnage,
00:30:06votre groupe en a bénéficié ?
00:30:08À quelle hauteur ?
00:30:10Je rappelle, 5,6 milliards pour l'ensemble,
00:30:12pour la totalité de cette dépense fiscale.
00:30:17Le chiffre que vous prenez fait référence à l'exercice 2022,
00:30:24qui est un exercice exceptionnel dans le transport maritime.
00:30:28Comme j'ai pu l'exprimer dans mon propos,
00:30:31le transport maritime est une industrie cyclique et volatile,
00:30:36où depuis plus de 46 ans que nous existons,
00:30:40nous traversons des hauts et des bas,
00:30:42et nous investissons plus de 90 % de nos résultats
00:30:47dans l'outil de l'entreprise.
00:30:51Donc, à partir de là, la taxe au tonnage,
00:30:54je suis encore surpris qu'on revienne sur ce sujet,
00:30:59M. le rapporteur,
00:31:00parce qu'aujourd'hui, c'est un régime
00:31:02qui concerne toutes les compagnies maritimes mondiales.
00:31:04Ce n'est pas une fleur qu'on fait à CMACGM.
00:31:07Mes concurrents bénéficient de la taxe au tonnage,
00:31:10et mes concurrents n'ont pas payé de contributions exceptionnelles cette année.
00:31:15Dans le secteur du transport maritime,
00:31:16je suis le seul à contribuer avec CMACGM à hauteur de 500 millions.
00:31:21Donc, je comprends la question,
00:31:23et vous avez raison de poser la question,
00:31:24on vous donnera tous les chiffres nécessaires,
00:31:26mais je considère qu'aujourd'hui,
00:31:28si CMACGM est là où elle est aujourd'hui,
00:31:31c'est parce qu'elle investit.
00:31:32Elle achète des navires qui sont propulsés
00:31:34au gaz naturel liquéfié,
00:31:35elle investit dans des terminaux,
00:31:37elle investit dans la logistique,
00:31:39et également, dans une moindre mesure, dans les médias.
00:31:42Je voulais juste appuyer sur un point,
00:31:44c'est sur le côté cyclique,
00:31:46puisque les 5,6 milliards d'euros
00:31:48dont a parlé mon collègue rapporteur
00:31:52sont à comparer, par exemple, pour 2023 à 2024
00:31:55à 615 millions d'euros.
00:31:57Donc, ce qui montre bien l'amplitude,
00:31:59mais là, c'est carrément une amplitude
00:32:01très, très, très importante,
00:32:02qui peut varier cycliquement dans le domaine.
00:32:06Et si on s'en réfère, comme vous le dites,
00:32:08aux 500 millions de contributions
00:32:12exceptionnelles du redressement,
00:32:15bon, il faut relativiser tout cela quand même.
00:32:19Alors, moi, j'en reviens,
00:32:20mais j'entends ce que vous dites d'accord
00:32:24sur la question de la transparence, moi aussi.
00:32:26Et je pense que c'est un débat,
00:32:28je l'ai dit à un certain nombre de vos collègues,
00:32:31un débat d'intérêt général et d'intérêt public.
00:32:34Et la question n'est pas de pointer du doigt,
00:32:36mais la question est de dire,
00:32:38je crois que nous pouvons discuter de tout.
00:32:41Et évidemment, et je vous ai souvent entendu,
00:32:43et puis vous êtes déjà venus au Sénat,
00:32:45et vous dites que c'est une activité cyclique.
00:32:47C'est vrai que parfois, vous avez été mis en difficulté.
00:32:51C'est vrai, vous l'avez rappelé en 2008-2009,
00:32:54la crise Covid,
00:32:55mais à chaque fois, l'État,
00:32:57elle a été aussi là pour aider
00:32:58et accompagner votre entreprise
00:33:00pour passer ces difficultés.
00:33:02Ce qui est logique,
00:33:03parce que c'est une activité stratégique,
00:33:06le débat essentiel, ça certes,
00:33:08on va le dire,
00:33:09il y a des milliers d'emplois,
00:33:11donc ce qui est normal,
00:33:13et comme n'importe quelle autre entreprise,
00:33:14il faut que vous soyez accompagné.
00:33:17Mais l'État a toujours été au rendez-vous.
00:33:19Je rappelle qu'en 2008-2009,
00:33:21lorsque vous avez été,
00:33:22près du dépôt de bilan,
00:33:23vous avez été donc recapitalisé
00:33:25avec un entrepreneur turc,
00:33:27mais aux côtés de la BPI,
00:33:29donc l'État a été au rendez-vous.
00:33:31Lorsqu'en 2020,
00:33:32il y a eu la crise Covid mondiale,
00:33:34qui a impacté l'ensemble de l'économie mondiale
00:33:36dans tous les secteurs d'activité,
00:33:38une nouvelle fois,
00:33:39l'État a été au rendez-vous
00:33:40avec un prêt de 1 milliard de PGE,
00:33:43que vous avez remboursé,
00:33:44certes, puisque c'est un prêt,
00:33:46mais l'État a été aussi au rendez-vous.
00:33:49Et cette taxe au tonnage,
00:33:51elle reste un avantage
00:33:53qui est d'abord un impôt français,
00:33:55pas européen.
00:33:56Certes, il en existe d'autres
00:33:58dans d'autres pays,
00:34:00et évidemment,
00:34:01c'est un élément de compétitivité
00:34:04et d'attractivité,
00:34:06mais elle permet,
00:34:06lorsque ça va bien,
00:34:07et c'est pour ça que la question
00:34:09de la taxe exceptionnelle
00:34:10vient en débat,
00:34:12et que vous dites,
00:34:13il est normal qu'une entreprise,
00:34:14lorsqu'elle fait des milliards de bénéfices,
00:34:17et qu'elle dispose d'un tel bénéfice.
00:34:20Donc, moi, ma question,
00:34:21je la repose,
00:34:22et on peut prendre peut-être
00:34:24les deux années de référence.
00:34:26Donc, 2023,
00:34:27ça a coûté 5,6 milliards,
00:34:29donc à combien
00:34:30CMA, CGM
00:34:32a bénéficié ?
00:34:34Et on peut poser aussi la question
00:34:35pour 2024,
00:34:37puisque ça a été de 615 millions,
00:34:39donc,
00:34:39combien vous avez bénéficié
00:34:41sur ces 614 millions ?
00:34:44Donc, si l'on...
00:34:49Monsieur le rapporteur général,
00:34:50si l'on regarde l'impôt
00:34:52que le groupe
00:34:54aurait payé,
00:34:55si effectivement,
00:34:56il avait été assujetti
00:34:58à l'impôt sur les sociétés
00:35:00de droit commun,
00:35:01il aurait payé
00:35:035,7 milliards d'impôts
00:35:05supplémentaires
00:35:06au titre
00:35:07des résultats 2022,
00:35:11il aurait payé
00:35:12583 millions
00:35:13de plus
00:35:15au titre
00:35:16du résultat
00:35:172023.
00:35:20Donc, impôts payés
00:35:21en 2024
00:35:22et 2023.
00:35:25Merci.
00:35:25Je trouve que, du coup,
00:35:27l'effort de transparence,
00:35:29il permet d'avoir un débat.
00:35:30un serein.
00:35:31Alors, moi, je ne suis pas
00:35:32un spécialiste,
00:35:34je le dis,
00:35:35on va se concentrer
00:35:36sur l'activité
00:35:37fret maritime,
00:35:38si vous le permettez,
00:35:39monsieur le président.
00:35:40Je ne suis pas un spécialiste,
00:35:41beaucoup travaillé,
00:35:42du coup,
00:35:42le dossier.
00:35:44Est-ce que vous nous avez dit
00:35:45700 navires,
00:35:46à peu près,
00:35:46c'est ça ?
00:35:47Alors, moi,
00:35:48j'avais les derniers chiffres
00:35:482023,
00:35:49mais on peut les mettre
00:35:50en comparaison.
00:35:52Donc, moi, 2023,
00:35:53mais vous pouvez
00:35:55infirmer mes chiffres
00:35:57s'ils ne sont pas bons.
00:35:58C'est les chiffres
00:35:59que vous aviez rendus publics.
00:36:01Donc, 627 navires,
00:36:02ce qui correspond,
00:36:03et aujourd'hui,
00:36:04200 supplémentaires.
00:36:05Donc, 242 navires
00:36:07en propriété,
00:36:08à l'époque,
00:36:09385 affrétés.
00:36:11Donc, ça, c'est,
00:36:13pardonnez-moi
00:36:13si le terme n'est pas bon,
00:36:14mais pour qu'on arrive
00:36:15à se comprendre,
00:36:16de la sous-traitance.
00:36:17Vous louez l'équipage
00:36:17et le bateau,
00:36:18mais ils ne vous appartiennent
00:36:19pas en propre.
00:36:20Voilà.
00:36:21Et j'avais 103 bateaux
00:36:23en commande.
00:36:24Donc, j'imagine
00:36:24qu'ils ont été livrés
00:36:25plus que vous en avez commandé.
00:36:27Est-ce que cette part
00:36:28entre navire en propriété
00:36:30et navire affrétés
00:36:31reste à peu près
00:36:32le même
00:36:33aujourd'hui ?
00:36:35Grâce à nos résultats
00:36:40de ces dernières années,
00:36:41on a décidé
00:36:42d'acheter nous-mêmes
00:36:43les navires
00:36:43plutôt que d'être
00:36:45locataires de bateaux.
00:36:47Et donc,
00:36:47ce qui fait que,
00:36:48je dirais,
00:36:49qu'on n'est plus très loin
00:36:50d'être à l'équilibre
00:36:51entre navire propriété
00:36:53et navire affrétés.
00:36:55et vous faites référence
00:36:56au chiffre
00:36:57de 103 navires.
00:36:59Depuis,
00:36:59on les a eus
00:37:01et on en a commandé
00:37:02134.
00:37:03D'accord.
00:37:04Supplémentaires.
00:37:04Supplémentaires.
00:37:06Donc,
00:37:07dans le secteur
00:37:07du transport maritime,
00:37:09pour pouvoir continuer
00:37:10à être compétitif,
00:37:11il faut investir
00:37:12et voilà la preuve
00:37:14qu'on le fait régulièrement
00:37:15avec de nouvelles commandes
00:37:16de navires,
00:37:17avec un mélange
00:37:20entre navire propriété
00:37:21et navire affrétés
00:37:22de 50-50.
00:37:23à peu près 55.
00:37:26C'est ça.
00:37:27Vous nous avez dit aussi
00:37:29au départ,
00:37:29donc,
00:37:30600 marins,
00:37:33ce qui,
00:37:33donc,
00:37:33ça,
00:37:34j'imagine que c'est
00:37:35dans les navires
00:37:36propriétaires.
00:37:38À peu près,
00:37:39combien bat
00:37:40pavillon français
00:37:41dans les 350,
00:37:43à peu près,
00:37:43si on devait,
00:37:45350 navires
00:37:46en termes de propriété ?
00:37:4830.
00:37:5030.
00:37:50D'accord.
00:37:50Donc,
00:37:51le reste,
00:37:53c'est sous pavillants
00:37:54internationaux.
00:37:56Bon,
00:37:57là aussi,
00:37:57vous me dites,
00:37:58bon,
00:37:58moi,
00:37:58j'avais entre 30 et 50,
00:38:00donc on me dit 30,
00:38:00donc on est en 2023,
00:38:02donc à peu près stable,
00:38:03on va le dire
00:38:04comme ça.
00:38:06Ça concerne
00:38:07vos gros porteurs,
00:38:09Jacques Saadé,
00:38:11le palais royal,
00:38:12entre autres.
00:38:13C'est les 24 000 containers,
00:38:14ceux-là.
00:38:14C'est les plus beaux
00:38:16et les plus gros,
00:38:17a priori.
00:38:18Voilà.
00:38:19Après,
00:38:19vous avez du Malte,
00:38:20de l'Indien,
00:38:21du Singapourien,
00:38:23Bahamas,
00:38:23Chypre,
00:38:24et d'autres.
00:38:26On a aussi anglais.
00:38:27Anglais.
00:38:28Oui,
00:38:28et américains.
00:38:29Alors,
00:38:30quel est le but
00:38:33d'avoir 30
00:38:36en pavillons français
00:38:37et le reste
00:38:38sous différents pavillons,
00:38:40peu importe,
00:38:41étrangers,
00:38:42quelle est la différence ?
00:38:43C'est la question sociale.
00:38:45Le coût.
00:38:46Le coût.
00:38:46Le coût.
00:38:46Le coût.
00:38:47Sur l'équipage.
00:38:49L'équipage français
00:38:51coûte beaucoup plus cher
00:38:53qu'un équipage international.
00:38:55C'est pour ça
00:38:56que dans les navires propriétés,
00:38:58on a des navires
00:39:00battant pavillons français,
00:39:01une trentaine,
00:39:02et notamment
00:39:02ces grands navires
00:39:03propulsés
00:39:04au gaz naturel liquéfié
00:39:06et le reste,
00:39:08pour pouvoir faire face
00:39:09à la concurrence
00:39:10des autres compagnies maritimes,
00:39:11on est obligé
00:39:12de réduire nos coûts
00:39:13et donc on va aller privilégier
00:39:14les équipages internationaux.
00:39:17Est-ce que sur une part
00:39:19des navires
00:39:21que vous possédez en propre
00:39:22ou que vous affrêtez,
00:39:23je ne sais pas
00:39:24s'il y a une différence,
00:39:25d'ailleurs,
00:39:25il n'y a pas de français
00:39:26en affrété ?
00:39:27Non.
00:39:27Parce que les armateurs
00:39:30considèrent que c'est
00:39:31beaucoup trop cher
00:39:32et ne vont pas...
00:39:33Justement,
00:39:34pour qu'on ait un débat éclairé,
00:39:35c'est quoi la différence
00:39:36de prix ?
00:39:36Alors,
00:39:36je ne sais pas,
00:39:37avec un équipage indien,
00:39:40un équipage chengaborien,
00:39:41un équipage chypriote,
00:39:44c'est...
00:39:44Du simple au double.
00:39:45Du simple au double.
00:39:46Oui.
00:39:47Sur l'ensemble,
00:39:47à peu près,
00:39:48sur l'ensemble.
00:39:49Oui.
00:39:49Dont certains sont
00:39:50ce qu'on appelle
00:39:51des pavillons de complaisance,
00:39:53par exemple,
00:39:54Chypre.
00:39:54Non.
00:39:55Non ?
00:39:55Non,
00:39:55pas de complaisance.
00:39:56Non.
00:39:57On travaille uniquement
00:39:57avec les pavillons
00:39:58qui sont autorisés
00:40:00par la classe.
00:40:01Donc,
00:40:01nous,
00:40:01on ne s'amuse pas
00:40:02à utiliser
00:40:03des pavillons de complaisance.
00:40:04D'accord.
00:40:04Mais j'en reviens,
00:40:05du coup,
00:40:06sur la taxe au tonnage.
00:40:07Oui.
00:40:08Elle concerne
00:40:10uniquement
00:40:10ceux qui battent
00:40:12pavillons français,
00:40:13donc les 30 navires,
00:40:14dont les deux plus gros,
00:40:15ou elle concerne
00:40:16l'ensemble
00:40:17de la flotte propriétaire,
00:40:19ou elle concerne
00:40:20l'ensemble de la flotte
00:40:21propriétaire plus affrêté.
00:40:25En fait,
00:40:26le régime
00:40:26de la fiscalité
00:40:29du transport maritime
00:40:31est assez particulier
00:40:32par rapport,
00:40:32je pense,
00:40:33à d'autres entreprises.
00:40:34En fait,
00:40:35on a un débat.
00:40:35Oui,
00:40:35oui,
00:40:35tout à fait.
00:40:36En réalité,
00:40:37le principe international
00:40:38consiste à concentrer
00:40:41la totalité,
00:40:43en réalité,
00:40:44du résultat imposable
00:40:45dans le pays
00:40:47qui abrite
00:40:48les lieux
00:40:49de décision
00:40:50pour la France,
00:40:53la France
00:40:53pour l'ensemble
00:40:54des opérations,
00:40:55sauf
00:40:55si vous avez
00:40:57une filiale
00:40:58avec un armateur
00:41:00dans un autre pays.
00:41:01Donc,
00:41:02pour ce qui nous concerne,
00:41:05la quasi-totalité,
00:41:06en réalité,
00:41:07comme pour tous
00:41:07les grands armateurs,
00:41:10des résultats
00:41:11du shipping
00:41:12sont déclarés
00:41:14et remontent
00:41:15sur l'entité France
00:41:16puisque le siège social
00:41:17de l'entreprise
00:41:18est en France.
00:41:19Il y a deux exceptions
00:41:20très limitées
00:41:21qui sont une filiale
00:41:22américaine,
00:41:24APL,
00:41:25et il y a
00:41:26aux Etats-Unis
00:41:27également
00:41:28un régime équivalent
00:41:29à la taxe au tonnage.
00:41:30Donc,
00:41:30le résultat dégagé
00:41:31par cette activité
00:41:33relève
00:41:34de la fiscalité américaine
00:41:35qui est en gros
00:41:36la même
00:41:36que celle
00:41:37qui existe en France.
00:41:38Et l'autre exception,
00:41:39ce sont,
00:41:41c'est,
00:41:41disons,
00:41:41l'armateur
00:41:42qui est à Singapour
00:41:43et qui relève
00:41:45de la taxe au tonnage
00:41:46de Singapour,
00:41:47qui existe aussi
00:41:48de la même manière
00:41:49à Singapour.
00:41:51Donc,
00:41:51pour répondre
00:41:52à votre question,
00:41:53la totalité
00:41:54à ces deux exceptions
00:41:56près
00:41:56de toutes les activités,
00:41:57de tout le chiffre
00:41:58d'affaires,
00:41:59de tous les résultats,
00:42:01ça remonte en France
00:42:02et vous êtes
00:42:04dans ce périmètre-là.
00:42:06Si je peux me permettre,
00:42:07monsieur le rapporteur,
00:42:08juste d'apporter
00:42:08un chiffre complémentaire
00:42:10par rapport
00:42:11à l'impact
00:42:12de ce régime fiscal.
00:42:14Je pense
00:42:15que c'est quand même
00:42:15très important
00:42:16de se rappeler
00:42:16que pendant 40 ans,
00:42:18si vous me le permettez,
00:42:19les résultats
00:42:20de l'armateur,
00:42:21de CMACGM,
00:42:23étaient très,
00:42:23très, très loin
00:42:24des résultats
00:42:25qui ont pu être dégagés
00:42:27dans des circonstances
00:42:28assez exceptionnelles.
00:42:30Et donc,
00:42:30quand vous regardez
00:42:311 milliard
00:42:33ou 600 millions,
00:42:34comme on a pu l'évoquer,
00:42:35si vous prenez
00:42:36des moyennes
00:42:37qui sont plus longues
00:42:39et par exemple
00:42:402004-2021,
00:42:42le coût
00:42:43pour les finances publiques
00:42:45de ce régime
00:42:46de taxe-tonnage
00:42:47et donc le bénéfice
00:42:48pour l'entreprise,
00:42:49c'est 90 millions
00:42:50par an.
00:42:51Je veux dire,
00:42:51juste pour revenir
00:42:53à des séries
00:42:54un peu plus longues
00:42:54et donc,
00:42:55on pourra vous donner
00:42:56en réalité
00:42:56toutes les séries
00:42:57que vous souhaitez,
00:42:57on pourra vous donner
00:42:58année par année,
00:42:59vous pourrez faire
00:42:59vos calculs.
00:43:00Ce que je veux
00:43:00simplement dire,
00:43:02c'est que les années
00:43:0322, 23, 24
00:43:05ont été effectivement
00:43:06de très très bonnes années
00:43:07mais que toutes les années
00:43:08qui précédaient
00:43:09étaient très très très loin
00:43:10d'atteindre ces montants.
00:43:11Voilà.
00:43:11Je sais,
00:43:12puisqu'on a déjà eu,
00:43:13et M. Saadé l'a dit,
00:43:14il s'est exprimé
00:43:15à plusieurs reprises
00:43:15et donc j'ai lu
00:43:16beaucoup de vos interviews
00:43:17et donc vous avez répété ça
00:43:19et vous défendez,
00:43:22j'ai envie de dire,
00:43:22ce qui est normal
00:43:23votre entreprise.
00:43:25Donc,
00:43:27moi je pense que
00:43:28il y a la question
00:43:30depuis 4 ans
00:43:31et depuis 4 ans,
00:43:32c'est vrai que les résultats
00:43:33sont exceptionnels
00:43:34et que c'est un coût
00:43:34non négligeable
00:43:36pour les finances publiques.
00:43:38Effectivement,
00:43:38vous l'avez redit,
00:43:39l'activité est cyclique
00:43:40mais je l'ai redit,
00:43:42à chaque fois
00:43:43que vous avez eu
00:43:44une difficulté,
00:43:45l'État a été présent
00:43:46évidemment
00:43:47pour accompagner
00:43:48l'entreprise
00:43:49à passer le cap,
00:43:50ce qui là aussi
00:43:51semble logique
00:43:52mais donc,
00:43:54quand on va au bout,
00:43:55il semble logique
00:43:55qu'on puisse échanger
00:43:57et discuter
00:43:58autour de cette taxe de tonnage
00:43:59d'autant plus
00:43:59que vous nous donnez
00:44:01donc les montants,
00:44:02que j'ai les montants globaux.
00:44:03et que globalement,
00:44:05cette niche fiscale,
00:44:07elle vient pour vous,
00:44:11c'est quasiment 98% du montant
00:44:13puisque j'avais 5,6 milliards
00:44:15pour le 2023
00:44:17et donc vous nous dites
00:44:18que ça serait 5,7 milliards
00:44:19donc là,
00:44:20on est quasiment au-dessus
00:44:21et sur 2015,
00:44:23sur les 615 millions,
00:44:25ça vous a bénéficié
00:44:26à 583.
00:44:27donc il est logique
00:44:29que des parlementaires
00:44:30interrogent une niche
00:44:32qui en réalité
00:44:33ne vient que pour un gros
00:44:36et de façon
00:44:38plus de 95%
00:44:41et la deuxième chose,
00:44:43qu'on puisse avoir
00:44:44un échange
00:44:45sur cette question-là
00:44:47et vous comprendrez
00:44:47qu'elle anime
00:44:48les discussions,
00:44:49notamment dans des discussions
00:44:50budgétaires en ce moment,
00:44:52d'autant plus
00:44:53que depuis 2022
00:44:54et vous l'avez redit
00:44:55M. Saadé,
00:44:56vous investissez beaucoup
00:44:57et pas que dans le maritime,
00:45:00vous avez racheté
00:45:01la Méridionale
00:45:02mais vous avez acheté
00:45:03aussi la Provence,
00:45:05Altice,
00:45:06vous avez donc élargi,
00:45:07vous avez pris des parts
00:45:08dans Air France-KLM,
00:45:10vous avez pris
00:45:11un certain nombre de parts
00:45:12dans Bolloré Technologie
00:45:14aussi,
00:45:15comment on dit,
00:45:15Bolloré Logistique,
00:45:17merci.
00:45:17Bon,
00:45:19vous avez donc
00:45:19depuis 2022
00:45:21avec des bénéfices
00:45:22qui,
00:45:24et c'est tout,
00:45:25sont assez records
00:45:27avec une niche fiscale
00:45:29qui vous accompagne
00:45:30de façon assez massive
00:45:32qui permet d'ailleurs
00:45:34à l'entreprise
00:45:34de continuer à investir
00:45:36et dans le transport maritime
00:45:38mais aussi largement
00:45:39se diversifier
00:45:41dans le média
00:45:42et dans d'autres choses
00:45:44et dans le transport
00:45:46et dans le fret aérien
00:45:47donc il est logique
00:45:49pardonnez-moi
00:45:50qu'on ait au moins
00:45:51ce débat,
00:45:52au moins cet échange
00:45:53et qu'elle puisse être
00:45:55à un moment donné
00:45:55réinterrogée
00:45:56et je pense que la question
00:45:57de dire
00:45:58comment on fait contribuer
00:46:00une entreprise
00:46:01comme la Vot
00:46:02de façon exceptionnelle
00:46:03parce que les résultats
00:46:05sont exceptionnels
00:46:05et que l'accompagnement financier
00:46:07depuis 4 ans
00:46:08a été aussi exceptionnel
00:46:09me paraît
00:46:10somme toute
00:46:10assez logique.
00:46:11Si je peux me permettre,
00:46:14moi j'avais une question
00:46:14supplémentaire
00:46:15dans le même ordre
00:46:16sur le même sujet.
00:46:17pour bien comprendre
00:46:19pour éclaircir un peu
00:46:21au niveau des débats
00:46:21comment ça se passe
00:46:24au niveau de l'engagement
00:46:25du choix
00:46:25de l'engagement fiscal
00:46:26est-ce que c'est chaque année
00:46:28que vous décidez
00:46:29parce qu'on est quand même suivi
00:46:31c'est retransmis en direct
00:46:32donc pour que chacun comprenne bien
00:46:33est-ce que c'est chaque année
00:46:35que vous choisissez
00:46:36la fiscalité
00:46:39de votre entreprise
00:46:41de vous engager
00:46:42soit sur la taxe au tonnage
00:46:44parce que imaginons une année
00:46:45déficitaire
00:46:46vous puissiez dire
00:46:47bah oui
00:46:48mais je n'ai quand même pas
00:46:48payé une taxe au tonnage
00:46:49alors que je ne déclare pas
00:46:51de bénéfices
00:46:51voilà comment ça se passe
00:46:53concrètement parlant
00:46:54la deuxième chose
00:46:55je voudrais quand même préciser
00:46:56parce que je me souviens
00:46:57parfaitement de cette audition
00:46:58qu'on avait faite
00:46:58puis je connais un petit peu
00:46:59l'histoire
00:46:59par ma culture personnelle
00:47:01je ne voudrais pas
00:47:02qu'on laisse à croire
00:47:03non plus
00:47:03que c'est l'État
00:47:04qui a sauvé l'entreprise
00:47:05CMA-CGM
00:47:06dans 2008-2009
00:47:07je sais que le premier
00:47:09et la première
00:47:10entre guillemets
00:47:11entité
00:47:12alors chacun pourra me dire
00:47:14c'est tout à fait normal
00:47:15mais avoir pris tous les risques
00:47:16pour essayer de sauver l'entreprise
00:47:18sur tous les biens personnels
00:47:19c'est la famille Saadé
00:47:20qui a mis sur la table
00:47:22quasiment l'intégralité
00:47:23de ses biens personnels
00:47:24pour sauver l'entreprise
00:47:25après il y a eu
00:47:26l'accompagnement de l'État
00:47:26il y a eu l'accompagnement de la PPI
00:47:28mais c'est quand même
00:47:29bien vous
00:47:29famille Saadé
00:47:30qui avez sauvé l'entreprise
00:47:31CMA-CGM
00:47:32en 2008-2009
00:47:33je voulais le préciser
00:47:34vous avez vu
00:47:35il y a du débat entre nous
00:47:36moi je n'ai jamais dit
00:47:37que l'État avait sauvé
00:47:38votre entreprise
00:47:39non mais je ne voulais pas
00:47:39le laisser croire
00:47:40je ne l'ai jamais laissé croire
00:47:42moi j'essaie d'utiliser
00:47:43des mots extrêmement précis
00:47:44l'État vous a accompagné
00:47:45et par la BPI
00:47:47en 2008 ce que j'ai dit
00:47:48et par un prêt garanti
00:47:49après c'est vous
00:47:50et c'est chaque entreprise
00:47:51qui se sauve elle-même
00:47:52mais enfin vous avez été accompagné
00:47:54et cette taxe au tonnage
00:47:56depuis 4 ans
00:47:56offre un régime fiscal
00:47:59extrêmement avantageux
00:48:00voilà
00:48:01et enfin
00:48:02juste pour finir
00:48:03c'est pour ça que je vous demandais
00:48:05des précisions
00:48:05sur la différence
00:48:07entre propriété
00:48:08et affrêtement
00:48:09et comprenez
00:48:09qu'un parlement
00:48:11puisse dire
00:48:12ok
00:48:12on peut accompagner
00:48:14et avoir une niche fiscale
00:48:16sur des bateaux
00:48:16qui battent
00:48:17pavillons français
00:48:18je vais te dire
00:48:20c'est notre compétitivité
00:48:21etc
00:48:21sauf que la part
00:48:23des pavillons français
00:48:24dans les 700
00:48:25je ne vais pas faire 30
00:48:26divisé par 700
00:48:28enfin c'est
00:48:29en tout cas
00:48:30moins de 5%
00:48:32et qu'elle puisse
00:48:34bénéficier aussi
00:48:35à des bateaux
00:48:37sous pavillons
00:48:38étrangers
00:48:39interroge
00:48:39même si
00:48:40c'est une économie
00:48:42évidemment
00:48:43que j'entends
00:48:44qui est mondiale
00:48:45etc etc
00:48:46mais comprenez
00:48:47qu'une partie
00:48:47du parlement
00:48:48en tout cas
00:48:48s'interroge
00:48:49sur cette question
00:48:50si je puis me permettre
00:48:52monsieur le président
00:48:53et monsieur le rapporteur
00:48:54puisque
00:48:55vous aimez les chiffres
00:48:57la BPI
00:48:58a investi
00:48:59150 millions d'euros
00:49:01et a récupéré
00:49:03à ce jour
00:49:04435 millions d'euros
00:49:07donc la fée
00:49:08a été pas mal
00:49:08pour l'état
00:49:09c'est plutôt positif
00:49:12pour l'état
00:49:13donc si tous les investissements
00:49:15de l'état
00:49:15rapportaient autant
00:49:16on n'en serait pas là
00:49:18je crois
00:49:18et j'insiste
00:49:21sur la taxe au tonnage
00:49:22vous savez
00:49:23la taxe au tonnage
00:49:24est un régime
00:49:24international
00:49:26c'est pas uniquement
00:49:27la France
00:49:28c'est pas uniquement
00:49:29l'Europe
00:49:29c'est toutes les compagnies
00:49:30maritimes du monde entier
00:49:31bénéficient
00:49:32de cette taxe au tonnage
00:49:33et aujourd'hui
00:49:35pour qu'on puisse tous
00:49:36être au même niveau
00:49:36de compétitivité
00:49:37il faut que la manière
00:49:39dont les impôts
00:49:40sont perçus
00:49:41sur cette industrie
00:49:42soit les mêmes partout
00:49:43sinon
00:49:45CMACGM
00:49:46se trouverait
00:49:46dans une situation
00:49:47très délicate
00:49:48que ça soit
00:49:50au Danemark
00:49:51en Allemagne
00:49:52en Chine
00:49:54et ailleurs
00:49:55au Japon
00:49:56et à Singapour
00:49:58tout le monde
00:49:58bénéficie
00:49:59de ce même régime
00:50:00et personne
00:50:02ne paye
00:50:03de contributions
00:50:03exceptionnelles
00:50:05à part CMACGM
00:50:06parce qu'il est
00:50:07attaché
00:50:08à son pays
00:50:08j'ai deux dernières
00:50:11questions
00:50:11monsieur
00:50:11président
00:50:12directeur général
00:50:13peut-être
00:50:13sur Tangram
00:50:14où vous nous avez
00:50:14parlé de ça
00:50:16c'est un centre
00:50:18qui a ouvert
00:50:18donc à Marseille
00:50:19sur la recherche
00:50:20l'innovation
00:50:20dédiée à la formation
00:50:22est-ce que
00:50:23dans le cas
00:50:24où vous avez investi
00:50:25et ouvert
00:50:27ce centre
00:50:28est-ce que vous avez
00:50:28bénéficié
00:50:29ou non
00:50:29d'argent public
00:50:31d'aide d'état
00:50:32ou peut-être
00:50:33d'aide
00:50:33de la collectivité
00:50:35ou de la région
00:50:36pour l'ouvrir
00:50:37je pense
00:50:42de la région
00:50:43mais on va vérifier
00:50:44et revenir vers vous
00:50:45et peut-être
00:50:46pour revenir
00:50:47à la question
00:50:47de monsieur le président
00:50:49vous posiez la question
00:50:50sur comment s'applique
00:50:51la taxe au tonnage
00:50:52la taxe au tonnage
00:50:53elle s'applique
00:50:54systématiquement
00:50:55tous les ans
00:50:56qu'il fasse beau
00:50:57ou mauvais
00:50:57qu'on gagne
00:50:58ou qu'on perde
00:50:59on est sous régime
00:51:01de la taxe au tonnage
00:51:01donc il n'y a pas
00:51:02on ne se pose pas
00:51:03la question tous les ans
00:51:04de savoir
00:51:04si on paye
00:51:05la taxe au tonnage
00:51:06ou pas
00:51:06non
00:51:06elle est systématique
00:51:08et tous les ans
00:51:08ce n'est pas une option
00:51:09fiscale
00:51:10elle s'applique
00:51:11ça veut dire que même
00:51:11l'année où vous ne faites
00:51:12pas de bénéfice
00:51:13mais vous avez transporté
00:51:15c'est sur 10 ans
00:51:15l'année où vous ne faites
00:51:16pas de bénéfice
00:51:17ou les 2 années
00:51:18ou les 3 années
00:51:18où vous ne faites pas
00:51:19de bénéfice
00:51:19mais vous transportez
00:51:20un gros tonnage
00:51:21vous payez la taxe au tonnage
00:51:22alors que vous n'avez
00:51:23pas gagné d'argent
00:51:24il y a le revers
00:51:25de la médaille
00:51:26exactement
00:51:26et comme le disait
00:51:27Ramon Fernandez
00:51:28pendant de très nombreuses années
00:51:30où nous n'avons pas
00:51:30gagné d'argent
00:51:31on a quand même
00:51:32payé l'impôt
00:51:32c'est un système
00:51:35assez unique
00:51:37quand même
00:51:37dans un sens
00:51:38comme dans l'autre
00:51:38exactement
00:51:39et c'est pour ça
00:51:40qu'on dit
00:51:40il ne faut pas regarder
00:51:41uniquement les 3 années
00:51:42exceptionnelles
00:51:43mais regarder
00:51:44sur les 46 ans
00:51:45d'existence
00:51:45tout à fait
00:51:47oui
00:51:48ça dépend
00:51:50quand on met
00:51:51le curseur
00:51:52oui
00:51:52vous allez le mettre
00:51:53en 22
00:51:54non non
00:51:54pas du tout
00:51:55vous trompez
00:51:57sur
00:51:57pas du tout
00:51:57non non
00:51:58mais c'est
00:51:59parce que des fois
00:52:01je parle de quelque chose
00:52:02le CICE
00:52:03donc un certain nombre
00:52:04de PDG
00:52:04tu ne vas pas remonter
00:52:05à Matusalem
00:52:06il y en a même un
00:52:07qui m'a dit
00:52:08on peut remonter
00:52:08à la création
00:52:09de mon groupe
00:52:09en 1902
00:52:10pas du tout
00:52:10peut-être sur les 10
00:52:11dernières années
00:52:12et vous
00:52:13vous avez envie
00:52:13de remonter
00:52:14sur 46 ans
00:52:16donc c'est très bien
00:52:16non mais j'ai envie
00:52:18de dire
00:52:18c'est là
00:52:18j'ai envie de dire
00:52:20c'est là
00:52:20où on a envie
00:52:20de mettre le curseur
00:52:21mais effectivement
00:52:22vous avez raison
00:52:23et je l'ai redit
00:52:24au départ
00:52:24parce que je ne veux pas
00:52:25qu'on caricature
00:52:26mes propos
00:52:26moi je veux avoir
00:52:28un débat
00:52:28sérieux
00:52:29argumenté
00:52:30la question
00:52:30n'est pas de pointer
00:52:31du doigt
00:52:31et de dire
00:52:31oh là là
00:52:32les méchants
00:52:33et ils se sont
00:52:34goinfrés
00:52:35sur les 3 dernières années
00:52:36la question
00:52:37est d'interroger
00:52:38un système
00:52:38qui est favorable
00:52:40lorsque les bénéfices
00:52:41sont très favorables
00:52:43et peut être
00:52:43un peu contraignant
00:52:45lorsque
00:52:45il n'y a pas
00:52:46beaucoup d'activité
00:52:47donc effectivement
00:52:48qu'en 2023
00:52:50sur les revenus
00:52:512022
00:52:52on est 5,7 milliards
00:52:54est quand même
00:52:55quelque chose
00:52:55d'assez conséquent
00:52:56qui effectivement
00:52:57ne s'est pas reproduit
00:52:58depuis
00:52:59mais qui reste
00:52:59extrêmement conséquent
00:53:01et qui a permis
00:53:01au groupe
00:53:02de dégager de la marge
00:53:03et de pouvoir
00:53:04investir
00:53:04et de se diversifier
00:53:06et donc je pense
00:53:07que la question
00:53:08mérite d'être soulevée
00:53:09et de dire
00:53:09en tout cas
00:53:10pour ma part
00:53:11je pense que
00:53:12nous devons réfléchir
00:53:14avec vous
00:53:15sur cette question
00:53:16et je suis
00:53:18je m'interroge
00:53:19je veux dire
00:53:20qu'on peut accompagner
00:53:21des bateaux
00:53:23sous pavillons français
00:53:24les 600 marins
00:53:25parce que c'est
00:53:26évidemment
00:53:26défendre
00:53:27nos marins
00:53:29et que du coup
00:53:30qu'elles s'appliquent
00:53:31aussi sur un certain
00:53:32nombre de pavillons
00:53:33étrangers
00:53:33mais vous me dites
00:53:34que c'est mondial
00:53:35donc voilà
00:53:35m'interroger
00:53:36et je pense
00:53:37qu'il est plutôt simple
00:53:38de pouvoir
00:53:38avoir ce dialogue
00:53:40entre nous
00:53:40et de se dire
00:53:42est-ce que ça aurait pu
00:53:43concerner que la partie
00:53:44française
00:53:45et de dire
00:53:46que les autres impôts
00:53:47lorsqu'on bat pavillons
00:53:48singapouriens
00:53:48chypriotes
00:53:49ou autres
00:53:50et payés ailleurs
00:53:51vous voyez
00:53:51mais moi vous savez
00:53:52vous avez raison
00:53:53et je suis très ouvert
00:53:54à ce type de discussion
00:53:55la difficulté
00:53:56que nous avons
00:53:56si on avait
00:53:57on a 134 navires
00:53:59qui arrivent
00:53:59entre 2025
00:54:02et 2029
00:54:03une partie
00:54:03de ces 134 navires
00:54:05battront pavillons français
00:54:07notre difficulté
00:54:08aujourd'hui
00:54:08c'est qu'on n'arrive
00:54:09pas à trouver
00:54:09suffisamment
00:54:10de marins français
00:54:12ou d'officiers français
00:54:13qui soient prêts
00:54:14à monter à bord
00:54:14de nos bateaux
00:54:15faute de ressources
00:54:16il n'y a pas suffisamment
00:54:18d'officiers formés
00:54:19pour pouvoir monter
00:54:20à bord de nos bateaux
00:54:21oui vous avez dit
00:54:22les deux choses
00:54:22assez d'officiers
00:54:23de recrutement
00:54:24et manque de formation
00:54:25et la question sociale
00:54:27puisque vous nous avez dit
00:54:28globalement
00:54:29c'est un pour deux
00:54:30avec les autres pavillons
00:54:32que je viens de citer
00:54:33singapouriens
00:54:34chypriotes
00:54:34maltais
00:54:35je ne sais
00:54:36il y a quand même
00:54:37une question aussi sociale
00:54:38et de modèle social
00:54:40moi j'ai une dernière question
00:54:43je suis assez surpris
00:54:45que vous n'ayez que
00:54:47900 000 euros
00:54:48de crédit d'impôt recherche
00:54:50c'est très peu en fait
00:54:51est-ce que vous pouvez
00:54:52nous donner le montant
00:54:54par contre global
00:54:55de la recherche
00:54:56et développement
00:54:57que vous effectuez
00:54:58en France
00:54:59et de fait
00:55:00est-ce que ces 900 000 euros
00:55:02sont déterminants
00:55:03dans le modèle
00:55:06de recherche et développement
00:55:07ou ça pèse extrêmement peu
00:55:08est-ce que vous pouvez
00:55:10nous donner un peu plus
00:55:11d'informations
00:55:12sur cette question
00:55:13et sur quoi porte
00:55:14la recherche et développement
00:55:15M. le rapporteur
00:55:19en fait
00:55:19le fait que le montant
00:55:21soit faible
00:55:22est lié au fait
00:55:24que nous ne sommes pas éligibles
00:55:27tout simplement
00:55:28parce que le crédit d'impôt recherche
00:55:30n'est mobilisable
00:55:32que pour des sociétés
00:55:33qui payent l'impôt
00:55:34sur les sociétés
00:55:35de droit commun
00:55:36donc en fait
00:55:36la modicité
00:55:38de notre recours
00:55:39au crédit d'impôt recherche
00:55:41tient au fait
00:55:42que nous sommes
00:55:43sous le régime
00:55:44de la taxe au tonnage
00:55:46si je peux me permettre
00:55:47pour en profiter
00:55:49pour rajouter
00:55:49deux points
00:55:50le premier
00:55:51c'est que l'éligibilité
00:55:53du dispositif
00:55:54de taxe au tonnage
00:55:54pour lequel nous optons
00:55:55pour 10 années
00:55:56suppose que nous ayons
00:55:58au moins 60%
00:55:59de nos navires
00:56:00sous pavillons européens
00:56:01c'est la règle européenne
00:56:02donc il y a quand même
00:56:05il y a des conditions
00:56:06c'est bien de le préciser
00:56:08il y a des conditions
00:56:09qui sont associées
00:56:10au bénéfice
00:56:11de ce régime
00:56:12européen
00:56:13qui est un régime
00:56:14en réalité dérogatoire
00:56:15aux aides d'Etat
00:56:16ce n'est pas
00:56:17en tant que tel
00:56:18un régime fiscal
00:56:19européen
00:56:20ce sont des lignes
00:56:22directrices
00:56:22de la commission européenne
00:56:24qui ont plusieurs années
00:56:24qui permettent
00:56:26aux Etats membres
00:56:27de déroger
00:56:28au régime
00:56:28des aides d'Etat
00:56:29ce que la quasi-totalité
00:56:31des Etats
00:56:31de l'Union européenne
00:56:32ont fait
00:56:32et donc ont mis en place
00:56:34ces différents dispositifs
00:56:35vous pourriez pas avoir
00:56:3690%
00:56:37c'est un million
00:56:38sous pavillon indien
00:56:39et prétendre
00:56:40à l'adapte 3
00:56:41impossible
00:56:42sachant quand même
00:56:43que là
00:56:44le régime chypriote
00:56:45et maltais
00:56:46est quand même
00:56:47extrêmement favorable
00:56:48il faut se le dire
00:56:50non mais ça
00:56:51ça répond
00:56:52aux critères
00:56:53des 60%
00:56:53mais
00:56:54le niveau
00:56:55de Chypre
00:56:56et de Malte
00:56:57n'est pas le niveau français
00:56:58et c'est assez connu
00:56:59voilà
00:57:00peut-être ma toute dernière question
00:57:05qui est une question
00:57:05plutôt d'actualité
00:57:06puisque vous l'avez dit
00:57:09d'ailleurs
00:57:09vous êtes un patriote
00:57:11économique
00:57:11vous avez votre siège social
00:57:14à Marseille
00:57:15on connaît votre implication
00:57:17à Marseille
00:57:17et justement
00:57:19dans la guerre commerciale
00:57:21Etats-Unis-Chine
00:57:22vous avez été
00:57:24reçu par le président
00:57:27américain
00:57:28vous avez même annoncé
00:57:29dans son bureau
00:57:30un investissement
00:57:31à hauteur de 20 milliards
00:57:32de dollars
00:57:33je crois
00:57:33dans des nouveaux terminaux
00:57:35aux Etats-Unis
00:57:36dans le golfe du Mexique
00:57:39que lui-même a rebaptisé
00:57:40le golfe d'Amérique
00:57:41et dans le même mouvement
00:57:44le président Macron
00:57:46a appelé
00:57:47plusieurs fois
00:57:48dans plusieurs discours
00:57:49sans citer nommément
00:57:51des grands industriels
00:57:54des grands patrons
00:57:55il se dit dans la presse
00:57:57que c'était
00:57:58et vous
00:57:58et Bernard Arnault
00:58:00notamment
00:58:00puisque vous êtes en discussion
00:58:02avec le président Trump
00:58:03et tous les PDG
00:58:04de France
00:58:05ne sont pas en discussion
00:58:06avec le PDG Trump
00:58:07à du patriotisme
00:58:08économique
00:58:09et à ne pas céder
00:58:10justement
00:58:11sur cette ligne
00:58:12dans la guerre commerciale
00:58:14entre la Chine
00:58:15et les Etats-Unis
00:58:16donc j'ai deux questions
00:58:17comment
00:58:18un
00:58:18vous avez vécu
00:58:19vous
00:58:19ces déclarations
00:58:20et
00:58:21pourquoi
00:58:22l'investissement
00:58:23à ce moment-là
00:58:25à hauteur
00:58:26de 20 milliards
00:58:26de dollars
00:58:27dans le golfe
00:58:29du Mexique
00:58:30nous investissons
00:58:34aux Etats-Unis
00:58:35depuis
00:58:36plus de 35 ans
00:58:38et de manière générale
00:58:39on investit
00:58:40environ
00:58:403 milliards
00:58:42et demi
00:58:43à 4 milliards
00:58:43par an
00:58:44l'investissement
00:58:46qu'on a annoncé
00:58:46est sur une période
00:58:48de 4 ans
00:58:48donc finalement
00:58:50on n'est pas très loin
00:58:51de ce qu'on fait
00:58:51voilà
00:58:52donc le président Trump
00:58:54a voulu en faire
00:58:55un effet d'annonce
00:58:56et d'où
00:58:58la médiatisation
00:59:00de cet événement
00:59:01mais nous
00:59:02on investit
00:59:03aux Etats-Unis
00:59:04mais on investit
00:59:04également en Inde
00:59:06on investit
00:59:06en France
00:59:07on en a parlé longuement
00:59:08mais on investit
00:59:09partout
00:59:09on est un groupe
00:59:10présent
00:59:10dans 160 pays
00:59:12à travers le monde
00:59:12et le métier
00:59:14de CMA-CGEM
00:59:15c'est de relier
00:59:16les différents ports
00:59:17avec ces navires
00:59:19portes-conteneurs
00:59:20donc on investit
00:59:20partout
00:59:21les Etats-Unis
00:59:22est un grand marché
00:59:22pour nous
00:59:23on investit
00:59:24dans les ports
00:59:25on investit également
00:59:26dans des projets
00:59:27dans la logistique
00:59:29dans l'aérien
00:59:30donc on est très présent
00:59:31aux Etats-Unis
00:59:31au même titre
00:59:32qu'on est présent ailleurs
00:59:33on n'a pas fait
00:59:33un choix délibéré
00:59:34on investit partout
00:59:36non mais du coup
00:59:37vous me répondez
00:59:38à une partie de la question
00:59:39sur l'investissement
00:59:40en vérité
00:59:41plutôt
00:59:42un coup de con
00:59:43du président Trump
00:59:45pour reprendre vos mots
00:59:47je ne veux pas caricaturer
00:59:48vos propos
00:59:49mais grosso modo
00:59:50si on prend
00:59:514 à 5 ans
00:59:52d'investissement
00:59:52ça suit à peu près
00:59:54il n'y a pas un surinvestissement
00:59:55à ce moment là
00:59:56mais comment vous avez analysé
00:59:58la déclaration
00:59:58du président Macron
00:59:59sur cet appel
01:00:01au patriotisme économique
01:00:02vous êtes un des grands
01:00:03patrons français
01:00:05vous intervenez souvent
01:00:06dans le débat politique
01:00:07comment vous avez apprécié
01:00:09ces différentes déclarations
01:00:10il y a eu au moins
01:00:114 discours
01:00:12ces 4 derniers mois
01:00:13et comment vous voyez
01:00:14cette question
01:00:15de la résolution
01:00:16du conflit
01:00:17notamment de cette guerre
01:00:18commerciale
01:00:19voulue par le président Trump
01:00:20avec la hausse
01:00:21des taxes
01:00:22on va dire
01:00:23c'est de la com' aussi
01:00:24monsieur le président
01:00:27a répondu aussi
01:00:29j'ai pas de jugement
01:00:31à apporter
01:00:32monsieur le rapporteur
01:00:33moi je fais mon métier
01:00:34et je rentre pas
01:00:35dans ces discussions là
01:00:36moi tout ce qui est important
01:00:37pour moi
01:00:37c'est que mes clients
01:00:38soient contents
01:00:39que je gagne de l'argent
01:00:40et que les salariés
01:00:41soient contents
01:00:41de travailler
01:00:42chez CMACG
01:00:43le reste
01:00:43me dépasse un peu
01:00:45j'ai envie de vous dire
01:00:47d'accord
01:00:48mais vous intervenez régulièrement
01:00:50dans le débat politique
01:00:51sur beaucoup de questions
01:00:52notamment
01:00:53vous l'avez dit
01:00:53sur cette question
01:00:55la politique
01:00:56c'est pas mon domaine
01:00:56non mais
01:00:57la politique
01:00:58c'est pas la carte politique
01:00:59la politique
01:01:00c'est s'occuper
01:01:01du bien commun
01:01:04de l'intérêt général
01:01:05des discussions en France
01:01:06sur les questions
01:01:07d'imposition
01:01:08de guerre commerciale
01:01:10parce que de fait
01:01:11elle impacte les entreprises
01:01:13et une entreprise
01:01:13comme la vôtre
01:01:14elle peut l'impacter
01:01:15lourdement
01:01:17vous savez
01:01:17la politique
01:01:18c'est pas un vilain mot
01:01:19ça veut pas dire
01:01:20forcément
01:01:21avoir une vision économique
01:01:22vous avez une vision
01:01:23économique
01:01:24et politique
01:01:25mais alors dans ce cas là
01:01:26est-ce qu'il faut encore
01:01:26parler de la taxe au tonnage
01:01:28monsieur le rapporteur
01:01:29est-ce que vous pensez pas
01:01:30qu'il est temps
01:01:30de passer à autre chose
01:01:31si vous voulez
01:01:32que CMACGM
01:01:33reste un groupe solide
01:01:34le troisième armement mondial
01:01:36qui continue à bien travailler
01:01:38à recruter du personnel
01:01:39en France
01:01:39à se développer en France
01:01:41est-ce qu'à un moment donné
01:01:42le débat n'est pas ailleurs
01:01:43d'accord
01:01:44mais là
01:01:44on revient
01:01:46sur la taxe au tonnage
01:01:47si vous voulez
01:01:47on peut réavoir le débat
01:01:48monsieur Sade
01:01:49vous avez vu
01:01:50que je n'ai aucun problème
01:01:52et on peut réavoir le débat
01:01:54pendant X heures ensemble
01:01:55mais là
01:01:56on était passé
01:01:56je pensais clôturer le débat
01:01:59mais on peut le remouvrir
01:01:59avec plaisir
01:02:00mais du coup
01:02:01bien sûr
01:02:02mais du coup
01:02:03bon
01:02:03donc vous n'avez pas d'avis
01:02:05mais en même temps
01:02:06pardon
01:02:07vous n'avez pas d'avis
01:02:08sur les déclarations
01:02:09du président Macron
01:02:10vous n'avez pas envie de le dire
01:02:11je le respecte
01:02:12en même temps
01:02:13le fait d'aller
01:02:14dans le bureau de Trump
01:02:15participer
01:02:16comme vous l'avez dit
01:02:18un élément de communication
01:02:19mais c'est le président des Etats-Unis
01:02:20je fais 25%
01:02:22de mon chiffre d'affaires
01:02:22aux Etats-Unis
01:02:23j'ai la chance
01:02:24d'aller le rencontrer
01:02:26je vais lui dire non
01:02:27je ne vous ai pas dit ça
01:02:28mais du coup
01:02:29de fait
01:02:29il y a un parti pris
01:02:31donc
01:02:32on a reçu le premier ministre indien
01:02:34à la tour CMACGM
01:02:35et j'étais très heureux
01:02:36avec le président Macron
01:02:38j'étais très heureux
01:02:38de recevoir les deux
01:02:39on travaille avec tout le monde
01:02:41donc c'est normal
01:02:42c'est pas ça la question
01:02:43je reprends la question
01:02:45je vous interroge
01:02:46sur comment vous
01:02:47vous voyez
01:02:48la question
01:02:50de la résolution
01:02:50de la guerre commerciale
01:02:52entre les Etats-Unis
01:02:53et le reste du monde
01:02:54en tout cas on a eu de bonnes nouvelles
01:02:57aujourd'hui
01:02:57ils ont décidé
01:02:58la Chine et les Etats-Unis
01:02:59de fumer le calumet de la paix
01:03:01tant mieux pour nous tous
01:03:02en tout cas pour CMACGM
01:03:04c'est une bonne nouvelle
01:03:05parce qu'on va pouvoir
01:03:05continuer à exporter
01:03:07de la marchandise
01:03:08d'Asie
01:03:08à destination
01:03:09et notamment de Chine
01:03:10à destination des Etats-Unis
01:03:12parce que depuis maintenant
01:03:13pratiquement trois semaines
01:03:14nos volumes au départ
01:03:15de Chine vers les Etats-Unis
01:03:17j'allais effectivement
01:03:17vous poser la question
01:03:18l'impact sur les transports
01:03:20Chine et les Etats-Unis
01:03:20on a perdu 50%
01:03:21de nos volumes
01:03:22à destination des Etats-Unis
01:03:24depuis cette crise
01:03:26entre la Chine et les Etats-Unis
01:03:2750% du volume
01:03:28entre la Chine et les Etats-Unis
01:03:29c'est ça
01:03:30c'est ça
01:03:3150%
01:03:32ce qui est énorme
01:03:3350%
01:03:33donc vous voyez
01:03:35comment du jour au lendemain
01:03:36avec la géopolitique
01:03:37il faut s'adapter
01:03:38mais il faut aussi jongler
01:03:40du mieux qu'on peut
01:03:41Oui juste pour ceux
01:03:44qui ne l'ont pas entendu
01:03:44une décision aujourd'hui
01:03:46bilatérale
01:03:47entre Chine et les Etats-Unis
01:03:49la Chine appliquera
01:03:5210% de droits de douane
01:03:53et les Etats-Unis
01:03:5430% sur les produits chinois
01:03:55pendant 90 jours
01:03:56pour l'instant
01:03:57voilà
01:03:57donc il faut quand même
01:03:59bien que les affaires
01:04:00puissent se faire quand même
01:04:00et qu'elles ne soient pas
01:04:01toujours bloquées
01:04:02effectivement
01:04:02Deux questions
01:04:04enfin
01:04:05des questions
01:04:07de nos collègues
01:04:08membres de la
01:04:09commission d'enquête
01:04:10Evelyne Renaud-Garin-Bédian
01:04:11et Michel Masset
01:04:12ils vont poser leurs questions
01:04:13l'un après l'autre
01:04:15et vous répondrez
01:04:16en ensemble
01:04:17Monsieur le Président
01:04:18Merci Monsieur le Président
01:04:20Monsieur le Président
01:04:21il y a une question
01:04:21où je n'ai pas bien compris
01:04:23vous avez dit tout à l'heure
01:04:24que pour les bateaux
01:04:25qui étaient au RIF
01:04:26que vous allez recevoir
01:04:28prochainement
01:04:28vous allez avoir
01:04:29des difficultés
01:04:30pour trouver du personnel
01:04:31français
01:04:31parce que vous ne mettez pas
01:04:33de personnel étranger
01:04:34sur ces bateaux là
01:04:36ça c'est ma première question
01:04:37Deuxième question
01:04:39sur l'outre-mer
01:04:40au mois d'octobre
01:04:42de l'année dernière
01:04:43en Martinique
01:04:45un protocole
01:04:46pour lutter
01:04:46contre la vie chère
01:04:47a été mis en place
01:04:49il a été signé
01:04:50entre les services
01:04:51de l'Etat
01:04:52les distributeurs
01:04:53et votre groupe
01:04:55également
01:04:56pour atteindre
01:04:57un objectif
01:04:58à terme
01:04:58de moins 20%
01:05:00sur 6000 produits
01:05:02aujourd'hui
01:05:03on est au mois de mai
01:05:04donc depuis le début
01:05:05de l'année
01:05:05est-ce que
01:05:06quelle a été
01:05:07votre part
01:05:08de réduction
01:05:09dans le cadre
01:05:10de ce protocole
01:05:11merci de vos réponses
01:05:13pardon
01:05:17pour le premier sujet
01:05:18concernant
01:05:19les navires
01:05:20sur les 134 navires
01:05:23en commande
01:05:24et qui seront livrés
01:05:25entre 2025
01:05:26et 2029
01:05:27une partie
01:05:28sera
01:05:29sous pavillon français
01:05:30et ce qu'on dit
01:05:32aujourd'hui
01:05:33c'est qu'au vu du nombre
01:05:34de navires
01:05:35qui devront passer
01:05:36sous pavillon français
01:05:37on a un sujet
01:05:38de formation
01:05:39et de mise à disposition
01:05:41des officiers
01:05:42parce qu'il n'y en a pas
01:05:43suffisamment
01:05:43au vu du nombre
01:05:44de navires
01:05:45parce que nous ne sommes
01:05:45pas les seuls
01:05:46à aller sur le marché
01:05:47de l'emploi
01:05:48il y a aussi
01:05:49d'autres armateurs français
01:05:50de plus petite taille
01:05:50qui sont aussi concernés
01:05:52par les officiers français
01:05:54et l'équipage français
01:05:55parce que vous ne prenez
01:05:56que du personnel français
01:05:57sur les navires
01:05:58battant pavillon français
01:05:59exactement
01:06:01ça c'est votre choix
01:06:02ou c'est une obligation
01:06:02du RIF
01:06:03on a la possibilité
01:06:05dans certains cas
01:06:06de passer
01:06:07en pavillon européen
01:06:08et là c'est un mix
01:06:09entre français
01:06:10et européen
01:06:11ou alors c'est
01:06:12complètement français
01:06:12et dans ce cas là
01:06:13vous avez tout le monde
01:06:14qui est français
01:06:15ensuite
01:06:17pour ce qui concerne
01:06:19les Antilles
01:06:20oui nous avons
01:06:21des discussions
01:06:22avec l'état
01:06:23avec les partenaires
01:06:25aux Antilles
01:06:26pour essayer
01:06:27de trouver des solutions
01:06:28sur la cherté
01:06:29de la vie
01:06:30ce qu'on note
01:06:31au niveau des tarifs
01:06:32de fret
01:06:32de CMACGM
01:06:33si on regarde
01:06:34les dernières années
01:06:35les tarifs de fret
01:06:36n'ont pas augmenté
01:06:37on est resté
01:06:39sur des tarifs
01:06:40de fret
01:06:40stables
01:06:41sur une période
01:06:42de plusieurs années
01:06:43donc en ce qui nous concerne
01:06:44on est ouvert
01:06:45à la discussion
01:06:46on est prêt
01:06:47à faire tout ce qui est possible
01:06:48mais je pense
01:06:49qu'on a déjà fait
01:06:50une partie du travail
01:06:50et de plus
01:06:52on investit
01:06:53un montant conséquent
01:06:54comme je le disais
01:06:55dans mon propos
01:06:57de 145 millions
01:06:59145 millions d'euros
01:07:00pour augmenter
01:07:03la taille
01:07:03des terminaux
01:07:04de Martinique
01:07:05et de Guadeloupe
01:07:05pour pouvoir accueillir
01:07:07des navires
01:07:07de plus grande taille
01:07:08c'est financé
01:07:09par l'état
01:07:10et par CMACGM
01:07:11à hauteur
01:07:11de 145 millions d'euros
01:07:13Monsieur le Président
01:07:17une question aussi
01:07:19mais il y avait
01:07:19une partie géopolitique
01:07:21qui a été abordée
01:07:21par le rapporteur
01:07:23donc je n'y reviendrai pas
01:07:26concernant la contribution
01:07:28exceptionnelle
01:07:28dans l'esprit patriotique
01:07:31elle était de 500 millions
01:07:32en 2025
01:07:33et sera de 300 millions
01:07:35en 2026
01:07:35je ne me trompe
01:07:36vous nous confirmez bien
01:07:39les 300 millions
01:07:40en 2026
01:07:41mais bon
01:07:42vu l'état
01:07:42des comptes
01:07:43de la France
01:07:43vous pouvez
01:07:44vous pouvez
01:07:45arrondir à 500 millions
01:07:46l'an prochain
01:07:47si vous souhaitez
01:07:48pour 2026
01:07:49vous pouvez aussi
01:07:50arrondir à 500
01:07:51c'était 300 prévus
01:07:52je crois
01:07:52on peut même dire
01:07:52un milliard
01:07:53je veux dire
01:07:54à un moment donné
01:07:55il faut qu'on reste raisonnable
01:07:56on paye une taxe exceptionnelle
01:07:58qui ne peut pas aller
01:08:00au-delà d'une année
01:08:01mais justement
01:08:02ce qu'on a discuté
01:08:04avec l'état
01:08:05c'est uniquement
01:08:06une année
01:08:072025
01:08:08uniquement
01:08:08en une année
01:08:10en une année
01:08:10il n'y avait pas
01:08:11300 millions de plus
01:08:12en 2026
01:08:13oui c'était une discussion
01:08:15avec le gouvernement Barnier
01:08:16qui n'a pas abouti
01:08:17voilà c'est ça
01:08:18c'est pour ça que
01:08:19c'était d'autres chiffres
01:08:22c'était d'autres chiffres
01:08:23non c'était 800 en tout
01:08:24je crois
01:08:25500 et 300
01:08:25c'était d'autres chiffres
01:08:27maintenant c'est un nouveau gouvernement
01:08:29qui s'est mis en place
01:08:30pas de soucis
01:08:30avec le gouvernement
01:08:32Bayrou
01:08:33on a acté
01:08:34500 millions
01:08:35sur
01:08:35ce qui est une moyenne
01:08:36entre 2024 et 2025
01:08:38d'accord
01:08:38alors ma petite question
01:08:40c'était sur
01:08:40les centres de formation
01:08:42ce sont des centres de formation
01:08:43que vous avez en propre
01:08:44ou ce sont des centres de formation
01:08:46que vous avez un partenariat
01:08:47public
01:08:48privé
01:08:48entièrement privé
01:08:50d'accord
01:08:51100% c'est un massage
01:08:52financé 100% par CMACGM
01:08:54d'accord
01:08:55et est-ce que
01:08:56juste dernière question
01:08:57vous avez des apprentis
01:08:58aussi également
01:08:58aucune aide publique
01:08:59sur le sujet
01:09:01aucune
01:09:01la seule chose
01:09:02qu'on doit vérifier
01:09:03c'est est-ce qu'on reçoit
01:09:04une aide
01:09:05du conseil régional
01:09:07mais ça
01:09:08on va vous répondre
01:09:10et vous avez
01:09:11une formation d'apprentis
01:09:13aussi monsieur
01:09:13ou pas
01:09:13oui on a des formations
01:09:14d'apprentis
01:09:15en propre aussi
01:09:15oui
01:09:16non
01:09:16enfin on a des apprentis
01:09:18qui viennent chez nous
01:09:19et qui sont formés
01:09:20par CMACGM
01:09:21donc oui en propre
01:09:22merci
01:09:22merci
01:09:26Michel
01:09:27j'ai deux petites questions
01:09:29de notre rapporteur
01:09:30monsieur le président
01:09:30pour finir
01:09:31pour élargir un peu le débat
01:09:34donc depuis 2022
01:09:35vous diversifiez
01:09:37ce que vous avez dit
01:09:38je comprends à peu près
01:09:40le fret aérien
01:09:40votre volonté par exemple
01:09:42sur Air France KLM
01:09:43de monter au capital
01:09:44de nouer des partenariats
01:09:46vous avez dit
01:09:47bon le but
01:09:47c'est de
01:09:48transporter
01:09:49de façon maritime
01:09:50aérien
01:09:52et même terrestre
01:09:53donc d'avoir
01:09:54toute la chaîne
01:09:55globalement
01:09:56pourquoi la diversification
01:09:58vers les médias
01:09:58c'est une question
01:10:00parce que les médias
01:10:02ça coûte cher
01:10:03ça rapporte
01:10:04la presse papier
01:10:06pas trop
01:10:06donc pour vous
01:10:08c'est un moyen
01:10:10mais d'autres industriels
01:10:12le font
01:10:12de mener
01:10:13le débat politique
01:10:14on en revient
01:10:15ou pas
01:10:15ou soutenir
01:10:17le pluralisme
01:10:17de la presse
01:10:18et puis j'en reviens
01:10:19à la question du président
01:10:20vous n'avez pas répondu
01:10:21au départ
01:10:21est-ce que oui ou non
01:10:24vous avez été approché
01:10:25par le cabinet d'avocats
01:10:26pour préparer
01:10:27pour préparer
01:10:28cette audition
01:10:29puisque dans la presse
01:10:30est sorti ce matin
01:10:31que le cabinet d'avocats
01:10:32s'était rapproché
01:10:33de tous les derniers
01:10:34PDG
01:10:35pour préparer cette audition
01:10:36donc je me permets
01:10:37de reposer
01:10:37cette question
01:10:38parce que
01:10:39vous avez
01:10:40oublié
01:10:41d'y répondre
01:10:42voilà
01:10:42je vais répondre par ça
01:10:44en premier
01:10:44c'est non
01:10:45je compte beaucoup
01:10:46sur les talents
01:10:47des collaborateurs
01:10:48je pense que vous n'en aviez
01:10:48pas vraiment besoin
01:10:49et donc pour préparer
01:10:51tous ces documents
01:10:51et le travail
01:10:52a été très bien fait
01:10:53concernant
01:10:55la presse
01:10:56oui c'est vrai
01:10:57c'est une diversification
01:10:58et on a souhaité
01:11:00aller dans cette direction là
01:11:01au départ
01:11:02c'était avec la Provence
01:11:03parce que je souhaitais
01:11:04à tout prix
01:11:04que la Provence
01:11:06ne plonge pas
01:11:06et par patriotisme
01:11:08marseillais
01:11:08j'ai souhaité
01:11:09que la Provence
01:11:11reste à Marseille
01:11:11et comme je suis
01:11:13entrepreneur dans l'âme
01:11:14je me suis dit
01:11:15après la Provence
01:11:16qu'est-ce qu'on peut faire
01:11:16de plus
01:11:17il y a eu la tribune
01:11:18il y a eu la tribune dimanche
01:11:19et puis on s'est dit
01:11:20on a fait la presse
01:11:22est-ce qu'il n'y a pas
01:11:22des complémentarités
01:11:23avec l'audiovisuel
01:11:24et des discussions
01:11:25ont démarré
01:11:26avec à l'époque
01:11:28Patrick Drahi
01:11:29pour acheter
01:11:30BFM
01:11:31et RMC
01:11:31et je pense qu'un groupe
01:11:32comme CMA-CGEM
01:11:34j'allais dire
01:11:37se doit
01:11:37mais c'est bien
01:11:38qu'un groupe
01:11:39de notre taille
01:11:39de notre envergure
01:11:40présent en France
01:11:41soit aussi impliqué
01:11:42dans les médias
01:11:43évidemment
01:11:43il y a l'indépendance
01:11:44éditoriale
01:11:45mais si nous on ne vient pas
01:11:47qu'est-ce qui se serait passé
01:11:48au niveau de la presse
01:11:50et du l'audiovisuel
01:11:51alors c'est tous les jours
01:11:52sportifs
01:11:53avec ces médias
01:11:55mais je pense
01:11:56qu'il y a un grand potentiel
01:11:58et je suis très heureux
01:11:59qu'on ait réalisé
01:11:59cet investissement
01:12:00dans la presse
01:12:01et dans l'audiovisuel
01:12:02ma famille
01:12:04ma famille est également
01:12:04impliquée
01:12:05dans les investissements
01:12:06dans le domaine
01:12:07de la presse
01:12:09et de l'audiovisuel
01:12:10parce que
01:12:10surtout dans l'audiovisuel
01:12:11parce que
01:12:12cette société là
01:12:13est détenue
01:12:14à 20%
01:12:15par ma famille
01:12:15et à 80%
01:12:17par le groupe
01:12:17CMA-CGEM
01:12:18c'est ça
01:12:20et l'annonce
01:12:22qu'on a faite
01:12:22aujourd'hui
01:12:23d'une prise de participation
01:12:24de 20%
01:12:25dans Pathé
01:12:26c'est la holding familiale
01:12:28qui investit
01:12:29et ce n'est pas
01:12:30CMA-CGEM
01:12:31Et là c'est une passion
01:12:33Je trouve
01:12:35la plus belle société
01:12:37de production
01:12:37en France
01:12:38est Pathé
01:12:39C'est une des plus anciennes
01:12:41je crois en plus
01:12:42Aussi
01:12:42et qui est
01:12:44dirigée
01:12:45par un très grand patron
01:12:46et j'ai souhaité
01:12:48un accord
01:12:49avec ma famille
01:12:49qu'on prenne
01:12:50une participation
01:12:50minoritaire
01:12:51de 80%
01:12:52dans ce secteur là
01:12:54Je pense qu'il y aura
01:12:54même des complémentarités
01:12:56avec le pôle média
01:12:57du groupe
01:12:58d'où le fait
01:12:59qu'à un moment donné
01:12:59on verra ce qu'on fait
01:13:00Mais je trouve que
01:13:01c'est bien qu'un groupe
01:13:02comme CMA-CGEM
01:13:03le fasse
01:13:04parce que si ce n'est pas nous
01:13:06et en plus une famille
01:13:07je ne sais pas
01:13:07qui l'aurait fait
01:13:08Pardon
01:13:10c'est passionnant
01:13:11Le but
01:13:13est de faire
01:13:14une plateforme numérique
01:13:15comme Canal
01:13:16parce que c'est ça qui marche
01:13:17c'est-à-dire
01:13:17pour concurrence
01:13:18et Netflix
01:13:19à partir de BFM
01:13:20et de RMC
01:13:21ou de faire vivre
01:13:22la chaîne d'information
01:13:24en continu
01:13:24Non
01:13:25c'est de faire vivre
01:13:26la chaîne d'information
01:13:27en continu
01:13:27Ce n'est pas le but
01:13:28et de le transformer
01:13:28mais ça pourrait être
01:13:30une belle ambition
01:13:31L'année prochaine
01:13:32quand vous m'interrogerez
01:13:33peut-être que ça sera le cas
01:13:34je vous dirais
01:13:35Je ne compte pas mener
01:13:37une commission d'enquête
01:13:38chaque année
01:13:38Et un peu dans le cinéma aussi
01:13:40Oui
01:13:41Pourquoi pas
01:13:41En tout cas
01:13:43merci
01:13:44s'il n'y a pas d'autres
01:13:45questions
01:13:46ou interventions
01:13:46Merci beaucoup
01:13:47Monsieur le Président
01:13:48Directeur Général
01:13:48Rodolphe Saadé
01:13:49Merci beaucoup
01:13:50Monsieur le Directeur
01:13:51pour toutes les précisions
01:13:53que vous nous avez apportées
01:13:54pour votre disponibilité
01:13:55et votre état d'esprit
01:13:56hyper positif
01:13:57lors de cette audition
01:13:59Je tenais à le faire remarquer
01:14:01Merci beaucoup
01:14:02Bonne fin de journée
01:14:03Voilà pour cette audition
01:14:05de Rodolphe Saadé
01:14:06le patron de la compagnie
01:14:07CMA-CGM
01:14:08géant français
01:14:09du secteur du transport maritime
01:14:11On continue à suivre
01:14:12les auditions
01:14:13de la commission d'enquête
01:14:14du Sénat
01:14:14sur les aides publiques
01:14:15versées aux entreprises
01:14:16Les sénateurs ont également
01:14:18entendu Bruno Le Maire
01:14:19l'ancien ministre de l'économie
01:14:21entre 2017 et 2024
01:14:23Bruno Le Maire
01:14:24qui défend une certaine stabilité
01:14:26dans le montant
01:14:27des aides publiques
01:14:27versées aux entreprises
01:14:28Ces aides aux entreprises
01:14:30en France
01:14:31elles sont régulièrement
01:14:32sous le feu des critiques
01:14:34Elles regroupent en fait
01:14:36deux réalités
01:14:37extrêmement différentes
01:14:39que j'ai eu à connaître
01:14:40dans mes anciennes fonctions
01:14:41Il y a d'abord
01:14:43les aides conjoncturelles
01:14:44sur lesquelles je passe rapidement
01:14:46parce qu'elles sont
01:14:47par définition conjoncturelles
01:14:49Elles sont liées
01:14:50à une situation particulière
01:14:52De ce point de vue-là
01:14:54nous n'avons pas été épargnés
01:14:55puisque nous avons connu
01:14:56deux crises parmi les plus graves
01:14:57depuis un siècle en France
01:14:59La crise du Covid
01:15:00avec un effondrement
01:15:02de la production comparable
01:15:03à ce qui s'était passé
01:15:04en 1929
01:15:05et la crise inflationniste
01:15:07qui était la plus grave
01:15:08depuis les années 70
01:15:10Je voudrais juste insister
01:15:12sur deux points
01:15:13dans la réponse
01:15:14et dans les aides conjoncturelles
01:15:16qui ont été apportées
01:15:17J'estime que l'Etat
01:15:19a joué tout son rôle
01:15:20et que le rôle de l'Etat
01:15:22face à une crise conjoncturelle
01:15:24est de soutenir
01:15:25défendre
01:15:26protéger les entreprises
01:15:28notamment les plus petites
01:15:29Et je veux rappeler
01:15:31à tous ceux
01:15:31qui ont la critique facile
01:15:32aujourd'hui
01:15:33que ces aides
01:15:34nous ont permis
01:15:35de sauver
01:15:35des milliers d'entreprises
01:15:37et des entreprises
01:15:38qui vont de Air France
01:15:40ou Renault
01:15:41jusqu'à la plus petite
01:15:42des très petites entreprises
01:15:44et que mon obsession
01:15:46pendant cette période-là
01:15:47a justement été
01:15:48de protéger
01:15:49les plus fragiles
01:15:50les entreprises
01:15:52de moins de 10 salariés
01:15:52en mettant à leur disposition
01:15:54notamment
01:15:55un fonds de solidarité
01:15:56de 1500 euros
01:15:58pour les petits commerçants
01:15:59pour les petits artisans
01:16:00et pour éviter
01:16:00qu'ils ne soient emportés
01:16:02par l'effondrement
01:16:03du niveau d'activité
01:16:05Par conséquent
01:16:06si c'était à refaire
01:16:07je referais
01:16:08exactement la même chose
01:16:10protéger massivement
01:16:12notre tissu économique
01:16:13économique et industriel
01:16:15pendant une crise
01:16:16qui n'avait pas eu
01:16:16d'équivalent
01:16:17depuis 1929
01:16:18Ma deuxième observation
01:16:20c'est que ces aides
01:16:21nous ont aussi permis
01:16:23d'avoir la relance économique
01:16:25la plus rapide
01:16:26de tous les grands pays
01:16:27de la zone euro
01:16:28et que là aussi
01:16:29je pense que l'argent public
01:16:30a été bien employé
01:16:31parce qu'il a permis
01:16:33à la France
01:16:34d'éviter de passer
01:16:35par la case récession
01:16:37dans laquelle sont tombés
01:16:38de nombreux autres pays
01:16:40de la zone euro
01:16:41y compris
01:16:41je le rappelle
01:16:42le plus puissant d'entre eux
01:16:43l'Allemagne
01:16:44j'en viens maintenant
01:16:46aux aides structuraires
01:16:47leur montant
01:16:49tel qu'il est présenté
01:16:50par le rapport
01:16:51de l'IGF de 2024
01:16:52est de l'ordre
01:16:53de 86 milliards d'euros
01:16:55soit un montant
01:16:56très élevé
01:16:57qui se décompose
01:16:59en 36 milliards d'euros
01:17:00de dépenses fiscales
01:17:0128 milliards d'euros
01:17:02de dépenses budgétaires
01:17:0415 milliards d'euros
01:17:05de dispositifs
01:17:06qui sont aujourd'hui
01:17:07en extinction
01:17:07et 7 milliards d'euros
01:17:09de dépenses sociales
01:17:10ce chiffre en réalité
01:17:12est très disputé
01:17:13je pense que la commission
01:17:14fera oeuvre utile
01:17:15en essayant de préciser
01:17:17exactement
01:17:18le chiffrage
01:17:19il recouvre
01:17:20des dispositifs
01:17:21totalement
01:17:22hétérogènes
01:17:23qui vont
01:17:24de taux de TVA réduits
01:17:26qui peuvent coûter
01:17:26plusieurs milliards d'euros
01:17:27qui sont en fait
01:17:28la dépense fiscale
01:17:28la plus importante
01:17:29jusqu'à la prime
01:17:31à la bagasse
01:17:31pour les territoires
01:17:32d'outre-mer
01:17:33en passant par
01:17:34le soutien
01:17:35à la SNCF
01:17:36on a donc
01:17:37des aides
01:17:37qui sont
01:17:38profondément
01:17:39hétérogènes
01:17:40et très complexes
01:17:41Deuxième observation
01:17:43sur ces aides permanentes
01:17:44le chiffre que je donne
01:17:45ne comprend pas
01:17:46les allègements
01:17:47de charges
01:17:48sur les bas salaires
01:17:49qui représentent
01:17:50à elles seules
01:17:5175 milliards d'euros
01:17:52en 2023
01:17:53et enfin
01:17:55ce chiffre
01:17:56ne comprend pas
01:17:57les aides
01:17:57qui sont accordées
01:17:58parfois de manière
01:17:59redondante
01:18:01par les collectivités locales
01:18:02et par l'Union Européenne
01:18:03donc oui
01:18:04un travail
01:18:05de simplification
01:18:06et de clarification
01:18:07me semble nécessaire
01:18:09et l'efficacité
01:18:10et la pertinence
01:18:11de ces aides
01:18:12peuvent être évaluées
01:18:13en revanche
01:18:14les entreprises
01:18:16ne doivent pas
01:18:17être le bouc émissaire
01:18:19de ce travail
01:18:20de simplification
01:18:21et de rationalisation
01:18:22dans le fond
01:18:24quand j'entends certains
01:18:25il suffirait
01:18:25de réduire
01:18:26les aides aux entreprises
01:18:27pour réduire
01:18:28les déficits publics
01:18:30on oublie juste
01:18:31une chose
01:18:31c'est que la raison
01:18:33d'être de ces aides
01:18:34c'est que l'État
01:18:35redonne d'une main
01:18:36ce qu'il a pris
01:18:38de l'autre
01:18:38pour le dire
01:18:39autrement
01:18:40le niveau
01:18:41très élevé
01:18:42et très complexe
01:18:43des aides aux entreprises
01:18:44en France
01:18:44n'est que le résultat
01:18:46direct
01:18:46de prélèvements
01:18:48obligatoires
01:18:49confiscatoires
01:18:50en France
01:18:51parmi
01:18:52les plus élevés
01:18:53au monde
01:18:53lorsque les restaurateurs
01:18:55estiment qu'ils ne s'en sortent pas
01:18:56avec les charges
01:18:57qui pèsent sur leurs salariés
01:18:59on fait une TVA
01:19:00restauration
01:19:00à 10%
01:19:01n'estimant que ça redonnera
01:19:02de l'air
01:19:03aux restaurateurs
01:19:05et à l'ensemble
01:19:05du secteur
01:19:06hôtellerie
01:19:07restauration
01:19:08pour moi
01:19:09c'est une politique
01:19:09de chadoc
01:19:10où on creuse un trou
01:19:12pour pouvoir
01:19:13en boucher
01:19:14un autre
01:19:15par conséquent
01:19:16la voie
01:19:17je suis selon moi
01:19:18n'est absolument pas
01:19:19de passer un coup de rabot
01:19:20sur les aides aux entreprises
01:19:20en 7 ans
01:19:21j'ai 7 fois fait
01:19:23l'exercice
01:19:23d'étudier
01:19:24les aides aux entreprises
01:19:25pour cette fois
01:19:26faire chou blanc
01:19:27sauf sur des montants
01:19:28très réduits
01:19:29tout simplement
01:19:29parce qu'à chaque fois
01:19:30qu'il y a une aide
01:19:31c'est la compensation
01:19:32de charges
01:19:34de taxes
01:19:34ou de prélèvements
01:19:36qui sont excessifs
01:19:37et par conséquent
01:19:38si on passe juste
01:19:39un coup de rabot général
01:19:40sur ces aides aux entreprises
01:19:41nous allons
01:19:42affaiblir la compétitivité
01:19:44de nos entreprises
01:19:45et affaiblir
01:19:46leur capacité
01:19:47à créer de l'emploi
01:19:48pour moi
01:19:49la bonne voie à suivre
01:19:50c'est de réduire
01:19:51la dépense publique
01:19:52inefficace
01:19:53d'alléger le poids
01:19:54des prélèvements
01:19:55et des impôts
01:19:56pour finalement
01:19:57refonder les aides
01:19:59aux entreprises
01:19:59sans affecter
01:20:00leur compétitivité
01:20:01en somme
01:20:02refonder le modèle
01:20:03économique et social
01:20:04de la France
01:20:05pour développer
01:20:06ce qui a été
01:20:06mon obsession
01:20:07pendant 7 ans
01:20:08une économie
01:20:09de production
01:20:10qui crée
01:20:11des emplois
01:20:12qui ouvre
01:20:13des usines
01:20:13et qui crée
01:20:14de la valeur
01:20:15parce que des entreprises
01:20:16qui se portent bien
01:20:17je le rappelle
01:20:18cela veut dire aussi
01:20:19de meilleurs salaires
01:20:20davantage de participation
01:20:22davantage d'intéressement
01:20:24plus de pouvoir d'achat
01:20:25et une meilleure rémunération
01:20:27du travail
01:20:28qui est un des enjeux
01:20:29stratégiques
01:20:30et sociaux
01:20:30pour notre pays
01:20:32je rappelle que les dispositifs
01:20:33d'intéressement
01:20:34et de participation
01:20:35que nous avons largement développés
01:20:37depuis la loi Pacte
01:20:38ont touché en 2024
01:20:40près de 10 millions
01:20:41de salariés
01:20:42pour un montant moyen
01:20:44par salarié
01:20:44de près de 3000 euros
01:20:46par an
01:20:47contre 2500
01:20:48au moment où j'avais commencé
01:20:49mes fonctions
01:20:50en 2017
01:20:51une économie
01:20:53qui se porte bien
01:20:53des entreprises
01:20:54qui font des bénéfices
01:20:56ce sont des salariés
01:20:57qui peuvent être
01:20:58mieux intéressés
01:20:59aux résultats
01:21:00et avoir
01:21:00de meilleures rémunérations
01:21:02c'est donc
01:21:03ce que nous avons commencé
01:21:04à faire
01:21:04en 2017
01:21:05et 2024
01:21:07créer
01:21:08une politique
01:21:09la plus attractive possible
01:21:10pour les entreprises
01:21:11s'assurer
01:21:12qu'une partie
01:21:13est redistribuée
01:21:14aux salariés
01:21:14par l'intéressement
01:21:15et la participation
01:21:16et réduire
01:21:17la dépense publique
01:21:19la moins efficace
01:21:20exemple
01:21:21nous avons réduit
01:21:22l'impôt sur les sociétés
01:21:23de 33,3%
01:21:24à 25%
01:21:26nous avons mis en place
01:21:27la flat tax
01:21:28à 30%
01:21:29à mon initiative
01:21:30et croyez-moi
01:21:31si j'étais resté
01:21:32j'aurais continué le combat
01:21:34nous avons baissé
01:21:35les impôts de production
01:21:36qui étaient 7 fois plus élevés
01:21:38que ceux
01:21:38de notre voisin allemand
01:21:40nous avons engagé
01:21:41la suppression
01:21:42de la contribution
01:21:43sur la valeur ajoutée
01:21:44qu'il est indispensable
01:21:46de supprimer
01:21:47totalement
01:21:48définitivement
01:21:49et rapidement
01:21:50nous avons mis
01:21:51également en place
01:21:52un plan de décarbonation
01:21:54pour les secteurs
01:21:54les plus polluants
01:21:55comme la chimie
01:21:56le ciment
01:21:57l'aluminium
01:21:57nous avons créé
01:21:58un crédit d'impôt
01:21:59pour l'industrie verte
01:22:00sur le modèle
01:22:01de l'Inflation Reduction Act
01:22:02nous avons donc
01:22:03soutenu
01:22:04l'industrie
01:22:05et les entreprises
01:22:06dans un cadre
01:22:07le plus attractif possible
01:22:09pour le développement
01:22:10économique
01:22:10mais nous avons aussi
01:22:12de l'autre côté
01:22:12réduit la dépense publique
01:22:13dans un combat difficile
01:22:15contre beaucoup de monde
01:22:17nous avons notamment
01:22:18réduit les aides
01:22:20aux chambres de commerce
01:22:21et d'industrie
01:22:21transformé le CICE
01:22:22en allègement de charges
01:22:23pérennes
01:22:24et nous avons aussi
01:22:25encadré le CIR
01:22:26parce que j'estimais
01:22:27que sur le CIR
01:22:28il y avait
01:22:29certains abus
01:22:30qui méritaient
01:22:31d'être corrigés
01:22:32je rappelle que je suis
01:22:33le ministre de l'économie
01:22:34qui a supprimé
01:22:35le doublement de la prime
01:22:36pour les jeunes doctorants
01:22:37et qui a exclu
01:22:38les dépenses
01:22:38non directement liées
01:22:40à la recherche
01:22:41et au développement
01:22:42en bref
01:22:43nous nous sommes
01:22:45attaqués
01:22:45aux dépenses
01:22:46les moins efficaces
01:22:47nous avons créé
01:22:48un environnement
01:22:48favorable aux entreprises
01:22:50et le résultat
01:22:51je le rappelle
01:22:52entre 2017
01:22:53et 2024
01:22:54plus de 600
01:22:55nouvelles usines
01:22:57ont été ouvertes
01:22:59et le rythme
01:22:59d'ouverture
01:23:00des usines
01:23:01en 2022
01:23:02et 2023
01:23:03était de 200
01:23:05entreprises par an
01:23:06depuis 2024
01:23:08la baisse
01:23:09des impôts
01:23:09de production
01:23:09a été arrêtée
01:23:11c'est une erreur
01:23:12la suppression définitive
01:23:14de la CVAE
01:23:15a été stoppée
01:23:16c'est une erreur
01:23:17la politique
01:23:18de soutien
01:23:19aux entreprises
01:23:20industrielles
01:23:20les plus exposées
01:23:21à la concurrence
01:23:22a été relâchée
01:23:24c'est une erreur
01:23:25dans une conjoncture
01:23:27internationale
01:23:27difficile
01:23:28où la guerre
01:23:29commerciale
01:23:30menace notre industrie
01:23:31et menace
01:23:32la survie
01:23:33de pans entiers
01:23:34de notre industrie
01:23:35de l'industrie automobile
01:23:36jusqu'à l'industrie chimique
01:23:37ces changements
01:23:38de cap
01:23:38se paient
01:23:39cash
01:23:40et il n'y a rien
01:23:41de pire
01:23:42que de changer
01:23:42de politique économique
01:23:43au moment
01:23:44où la conjoncture
01:23:44internationale
01:23:45se dégrade
01:23:46résultat
01:23:47en 2024
01:23:48et 2025
01:23:49les ouvertures
01:23:50d'usines
01:23:51ont nettement ralenti
01:23:52et pas besoin
01:23:53d'être grand devin
01:23:54pour savoir
01:23:54que les choses
01:23:55vont continuer
01:23:55de s'aggraver
01:23:56si nous ne corrigeons
01:23:57pas le tir
01:23:58rapidement
01:23:59en offrant
01:23:59la visibilité
01:24:00et la stabilité
01:24:01aux entreprises
01:24:02aux PME
01:24:03en particulier
01:24:04dans le secteur
01:24:05industriel
01:24:05dont elles ont
01:24:06impérativement
01:24:07besoin
01:24:07pour survivre
01:24:09pour se développer
01:24:10et pour créer
01:24:11de nouveaux emplois
01:24:12je le dis
01:24:13avec beaucoup
01:24:14de force
01:24:16parce que je crois
01:24:17que l'enjeu
01:24:17est autant
01:24:18culturel
01:24:19identitaire
01:24:20qu'économique
01:24:22nous devons
01:24:23réindustrialiser
01:24:24la France
01:24:24nous devons
01:24:26poursuivre
01:24:27la politique
01:24:27de reconquête
01:24:28de la production
01:24:29que nous avions
01:24:29engagée depuis 2017
01:24:31sans relâche
01:24:32nous devons
01:24:33supprimer
01:24:34des impôts
01:24:34de production
01:24:35qui pèsent
01:24:36sur les entreprises
01:24:36industrielles
01:24:37c'est une condition
01:24:38de notre prospérité
01:24:40de notre indépendance
01:24:41mais aussi
01:24:42de la bonne rémunération
01:24:43des salariés
01:24:44parce que ces emplois
01:24:45industriels
01:24:45sont des emplois
01:24:46qualifiés
01:24:47c'est une condition
01:24:48de notre intelligence
01:24:49collective
01:24:50et de la défense
01:24:52d'un patrimoine
01:24:53culturel ouvrier
01:24:54auquel je suis
01:24:55attaché
01:24:56cette réindustrialisation
01:24:58ne se fera pas
01:25:00contre
01:25:00les règles
01:25:01économiques
01:25:02de base
01:25:02elle va demander
01:25:04du temps long
01:25:05de la constance
01:25:06de la stabilité
01:25:08pas des changements
01:25:10de cap
01:25:10permanents
01:25:11changer
01:25:12tous les quatre matins
01:25:13notre fiscalité
01:25:14nos taux
01:25:16nos impôts
01:25:17c'est la pire
01:25:18des erreurs
01:25:19économiques
01:25:20et c'est l'assurance
01:25:21de l'appauvrissement
01:25:23de la France
01:25:23d'autant plus
01:25:25que nous devons
01:25:26être lucides
01:25:27sur notre environnement
01:25:28international
01:25:29il a radicalement
01:25:32changé
01:25:32en 12 mois
01:25:34vous en êtes
01:25:35tous conscients
01:25:36ici
01:25:36j'aimerais
01:25:37que tout le monde
01:25:38en soit conscient
01:25:38au-delà
01:25:39des murs
01:25:40du Sénat
01:25:40la mondialisation
01:25:43heureuse
01:25:43est terminée
01:25:45à supposer
01:25:46qu'elle ait
01:25:46jamais existé
01:25:47la mondialisation
01:25:48cannibale
01:25:49a commencé
01:25:51où chaque continent
01:25:53veut dévorer
01:25:54le voisin
01:25:55
01:25:57les continents
01:25:58se dotent
01:25:58des moyens
01:25:59nécessaires
01:25:59pour soutenir
01:26:00massivement
01:26:01leur économie
01:26:02leur industrie
01:26:03l'Inflation Reduction Act
01:26:05mis en place
01:26:06par le président
01:26:06Biden
01:26:07et que nous avons
01:26:08combattu à l'époque
01:26:09avec le président
01:26:10Macron
01:26:11qui m'a valu
01:26:12plusieurs visites
01:26:12à Washington
01:26:13et plusieurs discussions
01:26:14très houleuses
01:26:15avec la ministre
01:26:16des Finances
01:26:16de l'époque
01:26:16Jeannette Yellen
01:26:17c'est 350 milliards
01:26:20de dollars
01:26:21de soutien
01:26:22direct sous forme
01:26:23de subvention
01:26:23et de crédit d'impôt
01:26:24à la réindustrialisation
01:26:26aux Etats-Unis
01:26:26Quant à la Chine
01:26:28inutile de vous dire
01:26:29que ça fait plusieurs décennies
01:26:31qu'ils subventionnent
01:26:33massivement
01:26:34à coup d'aide publique
01:26:35et à coup d'environnement
01:26:37normatif
01:26:37favorable à leur entreprise
01:26:39le développement
01:26:40de leur industrie
01:26:40il suffit de regarder
01:26:41la manière
01:26:41dont a été développée
01:26:42la voiture électrique
01:26:44en Chine
01:26:44la filière
01:26:45des batteries électriques
01:26:46la filière
01:26:47de l'hydrogène
01:26:48la filière
01:26:49des semi-conducteurs
01:26:50pour comprendre
01:26:51que si nous voulons
01:26:52être à armes égales
01:26:53il faut soutenir
01:26:54nous aussi
01:26:54nos entreprises
01:26:55et les protéger
01:26:56nous aussi
01:26:56parce que ce qui est en jeu
01:26:58c'est la survie
01:27:00de ce qui a fait
01:27:00la puissance européenne
01:27:02et française
01:27:02au XXe siècle
01:27:03l'industrie automobile
01:27:04l'industrie chimique
01:27:06l'industrie aéronautique
01:27:08et tous les sous-traitants
01:27:10qui font derrière
01:27:11ceux dont on parle le moins
01:27:13mais qui sont en réalité
01:27:14en première ligne
01:27:15et qui sont les plus menacés
01:27:16de disparition
01:27:18je ne vous propose pas
01:27:19d'être des cannibales
01:27:20parmi les cannibales
01:27:21je propose juste
01:27:23de ne pas nous laisser
01:27:24dévorer tout cru
01:27:25en prenant un certain nombre
01:27:26de mesures
01:27:27en matière de soutien
01:27:28aux entreprises
01:27:29et d'aide aux entreprises
01:27:31puisque c'est le sujet
01:27:31de cette commission
01:27:32pour déployer
01:27:34les moyens nécessaires
01:27:34pour attirer
01:27:35les investisseurs en France
01:27:36accélérer la décarbonation
01:27:38de notre économie
01:27:39et financer l'innovation
01:27:41cette politique
01:27:43à laquelle je crois
01:27:44doit aussi nous amener
01:27:45à remettre en cause
01:27:46beaucoup de dogmes européens
01:27:49de la libre concurrence
01:27:51jusqu'à la politique
01:27:53de concurrence
01:27:54en passant par les moyens
01:27:55de protection
01:27:56indispensables
01:27:57contre la concurrence déloyale
01:27:59que nous livre la Chine
01:28:01Voilà pour ces auditions
01:28:02de la commission d'enquête
01:28:03du Sénat
01:28:04sur les aides publiques
01:28:05versées aux entreprises
01:28:06C'est la fin de cette émission
01:28:07merci de l'avoir suivie
01:28:08continuez à suivre
01:28:09l'actualité politique
01:28:10et parlementaire
01:28:11sur notre site internet
01:28:12publicsénat.fr
01:28:13je vous souhaite une très bonne journée
01:28:14sur Public Sénat
01:28:15au Leup..
01:28:17..
01:28:18n' Repeat
01:28:31la question
01:28:32...
01:28:33de la production
01:28:34dont j'ai pour leā

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