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00:00Tu penses quoi de ce tableau ?
00:02Alors, peut-être que tu te dis
00:03« Oh non, trop mignon, des enfants qui jouent ensemble »
00:06Mais non.
00:07Ce tableau, ces enfants,
00:09c'est une allégorie du mal
00:11sur Terre.
00:14En gros, on est en 1560
00:15quand Peter Bruegel l'ancien peint
00:17« Jeux d'enfants ». A première vue, rien de choquant.
00:20C'est des enfants qui jouent
00:21à plein de jeux différents.
00:23Un peu dans une vibe « Les enfants de Simple Back ».
00:25Mais si vous avez vu le film, vous voyez où je veux en venir.
00:28Trop d'enfants livrés à eux-mêmes,
00:30ça devient comme des adultes,
00:31mais la politesse en moins.
00:33En fait, Bruegel, avec ce tableau, il va te montrer
00:35tous les vices possibles.
00:37Et ça, ça s'appelle une satire.
00:39En gros, Bruegel, avec ce tableau,
00:41il veut clasher la société.
00:43Si tu regardes bien, en fait, tous les enfants,
00:45ils sont en train de se bagarrer, de se taper,
00:48de faire du pire partout,
00:49de jouer avec des excréments.
00:51Ça, on appelle ça des détails riparographes.
00:54Le mot compliqué, c'est cadeau.
00:55Et même, pour certains spécialistes,
00:57les enfants qui jouent avec les échasses, c'est une référence
00:59au renversement des dogmes religieux de l'époque.
01:03Tout un programme.
01:04Mais le spectateur doit surtout se rendre compte
01:06que tous ces soi-disant jeux d'enfants
01:08sont à comprendre autrement.
01:10Il y a un indice super important
01:12qui peut aider à capter ça,
01:14c'est cette petite chouette.
01:16Alors, aucun rapport avec Edwige
01:18ou la chouette d'Athéna.
01:19Pour les flamands, la chouette,
01:21c'est l'attribut du diable Wazler,
01:23celui qui trompe le monde.
01:25Donc, si dans n'importe quelle peinture
01:26de la Renaissance ou des primitifs flamands,
01:29vous voyez cette petite chouette,
01:31prenez garde, vous n'avez pas la réalité en face de vous.
01:34Au final, c'est une scène super dense
01:36mais qui est remplie d'allégories du monde adulte
01:38et toujours avec un ton ironique.
01:40Ça ne se rend pas au sérieux.
01:42Et ça, pauvre gueule,
01:43c'est super important.
01:45Parce que oui, des peintures satiriques,
01:47il y en a plein.
01:48Et surtout chez les flamands.
01:49Mais ici, le peintre,
01:50il vient critiquer deux trucs.
01:52Le vice des hommes,
01:53comme on vient de le voir plus tôt,
01:54mais aussi la peinture
01:56qui se veut trop sérieuse.
01:57Parce qu'on se rappelle
01:58qu'à la même époque,
02:00en Italie,
02:00on peint ça.
02:02Bruegel, il est assez saoulé
02:03parce qu'il y a beaucoup de peintres du Nord
02:05qui du coup vont aller là-bas
02:06et qui reviennent genre
02:07« Ouais, mais en fait,
02:09Michel-Ange, il m'a trop touchée. »
02:11Bruegel, il y allait aussi.
02:12Mais il est revenu avec rien
02:14à part du mépris
02:15pour tous ceux là-bas
02:16qui snobaient l'art local.
02:17Du coup, il choisit de se tourner
02:19vers ce qu'on appelle
02:19l'art vernaculaire,
02:21à savoir l'art propre à un pays.
02:23Et que la jolie petite perspective du tableau,
02:25il la salit dans tous les sens
02:27avec des gamins,
02:28des détails cracras
02:29et de la boue.
02:30En fait, devant ce tableau,
02:31tu as deux options
02:32et on les voit
02:32avec ces deux petits personnages.
02:34Soit tu es le petit gamin mignon
02:36qui voit cette toile
02:36de manière naïve,
02:37soit tu es l'enfant
02:38qui a le masque de la vérité
02:39et tu comprends que le monde,
02:41il n'est pas si ouf.
02:43Et n'hésite pas à t'abonner
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