Dans ce reportage diffusé sur 7 Jours (Antenne 2) le 2 octobre 1976, Johnny Hallyday se confie depuis les coulisses de son spectacle au Palais des Sports. Entre interview exclusive et images en immersion, on découvre un artiste au sommet, à la fois réfléchi et survolté. En bonus : un extrait poignant de La Fille de l’Été Dernier, capté sur scène. Une archive rare et précieuse pour les fans.
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00:00Cinq ans absents de la Seine à Paris, une rentrée au palais des sports absolument triomphale.
00:05Johnny garde ses lunettes parce qu'il a eu un choc lors de la présentation de Mercandie Soir, je crois.
00:11Et bon, et puis vous l'excusez parce que des lunettes de soleil, ça va bien dans le personnage d'Olive de toute façon.
00:17Alors je vais essayer quand même de le faire rougir de modestie en citant les dernières des critiques parues sur son spectacle.
00:23Donc il faut remonter à très loin, à traîner, plus récemment à Brassens, pour avoir un concert aussi dithyrambique après le passage d'une vedette au Music Hall.
00:34Il a trouvé, Johnny Hallyday, la formule idéale. Il satisfait ses inconditionnels et les autres.
00:40Superstar, une sorte de quatrième dimension dans le spectacle. Un maître à son genre dont la classe n'est plus inventée.
00:46Un tribun persuasif, puissance formidable de ce rat de marée.
00:49Bon, Johnny, qu'est-ce qui se passe ? Parce que là, j'ai cité des journaux aussi divers que Le Figaro, qui n'a pas un public de lecteurs en blue jean pourtant.
00:56Alors vous êtes récupéré par une certaine presse et un certain public. Vous avez changé ou ce sont les gens qui ont changé à votre égard ?
01:04Je ne sais pas, je suis... D'ailleurs, je suis le premier ouvrier.
01:07Ça fait plaisir quand même.
01:09Bien sûr, enfin je peux dire que ça fait toujours plaisir, oui.
01:11Je veux dire que j'ai en général toujours eu de très mauvaises critiques, surtout à Paris.
01:21Et c'est vrai, c'est la première fois où j'ai des...
01:25J'ai des... Enfin, des très bonnes critiques.
01:27De très bonnes critiques, absolument du tyrambique.
01:29C'est pour ça, c'est parce que la critique était méchante que vous n'avez pas fait de première cette année ?
01:33Ah non, pas du tout, non.
01:34Non, j'ai pas fait de première parce que d'abord, le palais des sports est une salle très difficile pour faire une première.
01:40Parce que c'est une trop grande salle, ça contient quand même 5000 personnes.
01:45Et je considère que dans le genre de spectacle que je fais,
01:51ça ne rend pas pareil quand on fait une première et que ce n'est pas un public qui vient pour voir un artiste.
01:56Alors j'ai préféré inviter quelques journalistes, quelques critiques, quelques amis à moi au cours d'une représentation normale
02:04pour qu'ils se retrouvent, disons, dans l'ambiance qui, disons, est plus exacte pour pouvoir juger un spectacle
02:10que lors d'une première où finalement ce sont tous les gens de Paris qui viennent
02:13et où c'est difficile à reconstituer une espèce de, disons, de communion avec un public.
02:20Parce que finalement mon spectacle est aussi très important également avec le contact que j'ai avec le public.
02:24D'ailleurs c'est un problème pour toutes les premières et pour toutes les formes de théâtre et de show business.
02:29Alors posons-nous une autre question.
02:30Est-ce que pour être reconnu comme vous l'êtes aujourd'hui, dans le show business, il faut avoir mûri ?
02:35Vous êtes arrêté 5 ans. Pourquoi ? 5 ans à Paris sur des récitals.
02:39Je me suis arrêté 5 ans parce que je n'avais plus rien à dire.
02:43Si j'ai arrêté les dernières de chanter pendant un an...
02:45D'ailleurs je pensais m'arrêter plus longtemps et puis je me suis ennuyé finalement au bout de deux mois.
02:49C'était parce que je n'avais plus rien à dire.
02:53Ça devenait presque une corvée de m'aller sur scène.
02:58J'étais fatigué.
02:59Et 73 ressemblait à 72 et à 71 ?
03:01Oui, je n'avais plus d'idées pour essayer de faire quelque chose de nouveau.
03:04Il fallait que je m'arrête.
03:05Il fallait que je fasse, disons, un retour sur moi-même
03:09et que je me comprenne d'abord moins et que j'essaye de comprendre pourquoi j'en avais assez.
03:14Et puis finalement ça m'a fait du bien parce que ça m'a donné envie de travailler.
03:17Ça m'a permis de...
03:21Enfin ça m'a donné surtout l'envie de retourner sur scène et de faire quelque chose de nouveau.
03:26Je pense que...
03:27Je ne dis pas que la formule que je suis différent sur scène.
03:31Simplement c'est que...
03:32Peut-être aussi c'est que j'ai envie d'aller sur scène.
03:35Je suis heureux d'y être.
03:37Je suis heureux d'en trouver mon public.
03:39Et puis peut-être que ça se sent aussi.
03:40Et tout le monde le sent certainement.
03:42Mais il y a aussi des moyens considérables dans ce spectacle du Palais des Sports.
03:45Alors ça nous amène sous un autre angle qui est...
03:48Économiquement, c'est peut-être pas très rentable ce que vous faites.
03:50Ça revient très cher et ça ne me rapporte pas ce que ça pourrait rapporter.
03:53Vous perdez de l'argent, dit-on.
03:55Écoutez, le Palais des Sports à peu près...
03:58Je reviens à peu près dans les 400 millions d'anciens.
04:02Et de toute façon, le Palais des Sports, s'il est plein jusqu'au 31 octobre,
04:08je suis obligé de toute façon de perdre dans les 20 millions.
04:12Parce que le Palais des Sports plein ne peut pas faire plus qu'une certaine recette.
04:16Mais ça va être égal parce que j'ai fait ce que j'avais envie de faire.
04:20Et des fois, on a besoin de faire ce qu'on a envie.
04:22On écoute La Fille de l'été dernier, telle que vous la chantiez,
04:25mercredi soir sur la scène des Palais des Sports,
04:27telle que vous la chanterez tout à l'heure,
04:28puisque vous avez une matinée, une soirée aujourd'hui.
04:30Et encore une matinée demain.
04:31Merci d'être venu dans tout ce temps positif.
04:34Je te la préfère pour retrouver La Fille de l'été dernier.
04:48Je n'ai pas...
04:52Et mon père et ma mère m'ont retiré dans la voiture.
05:02Oui, je n'ai pas travaillé, j'ai dit que j'étais malade.
05:06Je n'ai pas de malade, c'est pas de malade.
05:09Oui, parfois je me demande qu'il y a de pire que de vouloir aimer une fure d'été.
05:22Je prendrai le premier train, je n'attendrai pas l'été.
05:31Et j'enverrai tous mes problèmes au bureau de l'Elysée.
05:38Oui, c'était le président, il avait l'air étonné.
05:42Ça m'a été dit, mais tu es trop jeune pour voter.
05:45Oui, parfois je me demande qu'il peut m'empêcher de retrouver la vie de l'été.
05:52Je me demande qu'il est de l'autre, je tiens de l'autre.
05:57Je me demande qu'il est de le vent, c'est une fure d'autre.
06:08C'est parti.
06:10Ils enfants à l'embranche.
06:11J'étais de l'argent.
06:13Ça m'a été de l'argent.
06:14Le t'as de l'argent, c'est un homme qui me va.
06:15Il fut maintenant.
06:17Il y en fait le monde qu'il doit d'autres.
06:17Ça m'a été d'argent.
06:18Il va leur dire.
06:19Il va marcher.
06:20C'est parti.
06:21C'est parti.