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00:007h46, avez-vous autour de vous quelqu'un qui a souffert de l'alcoolisme ?
00:04Comment est-ce que ça a pesé sur votre relation ?
00:06Comment il ou elle a réussi à s'en sortir ?
00:08On en parle ce matin, vous nous appelez 0476 46 45 45.
00:12Et on en parle avec notre invité ce matin, Didier Monard.
00:15Bonjour.
00:15Bonjour.
00:16Merci d'être en studio avec nous ce matin.
00:18Vous êtes responsable de l'antenne de l'AMUR de l'association
00:20Vivre sans alcool et sans addiction.
00:22Merci d'être en studio ce matin.
00:24D'abord, à partir de quand est-on alcoolique ?
00:27Je disais tout à l'heure que 8 à 10% des Français buvaient chaque jour.
00:31Est-ce que ça, c'est de l'alcoolisme ?
00:34Alors, à partir de quand on est alcoolique, je dirais à partir du moment où on est dépendant.
00:40C'est-à-dire qu'on ne peut plus se passer du produit.
00:46On ne consomme plus le produit pour son plaisir ou pour se stimuler.
00:52On consomme le produit pour ne pas être mal.
00:59Ce n'est plus pour être bien.
01:03C'est pour ne pas être mal.
01:05Voilà.
01:06Alors, bon, c'est très compliqué.
01:08C'est ce qu'on appelle le déni.
01:10C'est-à-dire sortir d'un ronron de consommation qui paraît normal.
01:17Et se dire qu'il y a un problème.
01:19Et se dire qu'il y a un problème.
01:21Enfin, j'ai un problème.
01:22Oui.
01:23Voilà.
01:24Parce que le problème, c'est qu'on n'est pas tous pareils.
01:28Et qu'effectivement, voilà.
01:30La même consommation chez quelqu'un peut ne pas être problématique.
01:34Chez quelqu'un d'autre, quand il y a un besoin et une addiction, là, il faut s'inquiéter.
01:37Oui.
01:38On va en parler aussi au standard d'ici l'hiver avec nos auditeurs qui nous appellent Mathieu.
01:43On vous propose de nous appeler pour nous raconter, témoigner.
01:47Jeanne, vous nous appelez de Lamure.
01:48Bonjour.
01:49Bonjour.
01:50Et vous, vous avez été, bien sûr, confrontée à cette situation.
01:55Racontez-nous.
01:56Effectivement.
01:57Moi, j'ai eu mes deux parents, du coup, qui étaient dans cette situation-là.
02:00Donc, ils sont décédés à l'heure d'aujourd'hui.
02:02Mais bon, en même temps, ça a été un point qui était très négatif.
02:05Ils peuvent se grandir avec des parents alcooliques.
02:06En plus, moi, je viens d'une petite île.
02:09Donc, forcément, c'est quelque chose qui a l'air d'être courant dans les yeux.
02:14C'est ce qu'on n'arrête pas d'entendre dans les infos.
02:15Mais du coup, malgré tous les moyens qui ont été mis en place,
02:18je peux vous dire que ça a été très difficile pour eux de s'en sortir de là.
02:22Ils s'en sont sortis, pour le coup ?
02:24Pour le coup, une période, pour ma mère, oui.
02:26Mon père, ça a été un peu plus compliqué.
02:28Donc, finalement, il est retombé dedans.
02:30Ma mère, elle a duré quand même trois ou quatre ans et c'est reparti.
02:35Et du coup, nous, on a appris à grandir avec ça.
02:38Et malgré tout, sachez qu'on a été des enfants très propres, très bien élevés.
02:43C'est de ne pas refuser du truc, c'est que c'est ça.
02:46C'est vraiment ce que les gens pensent des parents alcooliques.
02:48Il y a des clichés qui perdurent.
02:50Exact.
02:50Et nous, ça a été vraiment complètement le contraire.
02:52Pour ma mère, par exemple, si on ne disait pas que c'était quelqu'un qui buvait,
02:56les gens ne le voyaient pas.
02:57Vous voyez, comparé à mon père qui, lui, ça se voyait un peu plus.
03:01Et c'est vrai que, du coup, ça nous a amenés à peut-être faire des métiers
03:05qui, aujourd'hui, est dans les dents.
03:07Ah oui.
03:08Ça vous a marqué, Jeanne.
03:09Oui, beaucoup.
03:11Et même pour mes soeurs, ça a été aussi la même chose.
03:14On est toutes les trois dans des métiers des dents, de toute façon,
03:18avec des échelles différentes.
03:20Et c'est vrai que, du coup, moi, dans mon métier, ça m'aide beaucoup
03:23à comprendre les gens qui sont dans ce sevrage alcoolique
03:27ou qui sont dans cette phase-là.
03:30Et de mieux porter cette parole, parce que souvent,
03:34les gens qui sont aidants et qui soignent, qui aident et qui accompagnent ces gens-là,
03:38ils n'ont pas cette vision parce qu'ils ne l'ont pas vécu à l'intérieur.
03:41Moi, c'est vrai que, du coup, je l'ai vécu à l'intérieur.
03:44Et c'est vrai que, des fois, ça nous ramène sur nos histoires
03:45et on s'est dit, waouh, ok.
03:47En tout cas, merci, Jeanne, d'être venue nous en parler ce matin
03:52et qui veut nous permettre aussi d'avancer dans la discussion avec notre invité.
03:56Oui, moi, j'écoute souvent la radio.
03:58Depuis que je suis installée sur la métropole, je l'écoute souvent.
04:02Et je vous avoue, ça fait du bien.
04:03Ça me fait penser à une radio locale de chez nous.
04:05Donc, ça me fait hyper agréable.
04:06C'est le but.
04:07Et bien, continuez.
04:07C'est parfait, Jeanne.
04:08À bientôt.
04:10Merci.
04:10Bonne journée.
04:11Notre invité ce matin, Didier Monard,
04:13responsable de l'antenne Lamure de l'association
04:16Vivre sans alcool et sans addiction.
04:18L'une de vos spécificités, justement,
04:20c'est de faire des groupes de parole avec des proches aidants
04:23de personnes alcooliques.
04:24J'imagine que le témoignage de Jeanne, il vous parle.
04:26Oui, tout à fait.
04:28Parce qu'effectivement, nous, on s'est rendu compte dans l'association,
04:33et on n'est pas les seuls, il y en a d'autres,
04:35que si on ne tendait pas la main à l'entourage d'un malade,
04:43on se prive de 50% de chances de pouvoir arriver à une prise de conscience
04:51et d'arriver, de l'accompagner sur des soins.
04:55Les proches représentent 50% du travail, entre guillemets ?
04:58Absolument.
04:59Et quand l'entourage, ou l'entourage, ça peut être des amis,
05:06ce n'est pas forcément la famille,
05:09mais quand la famille accroche et vient à nos groupes d'entourage,
05:14qui sont spécifiques et séparés des groupes de malades,
05:18bon, ça, c'est pratiquement gagné.
05:21Et on mettra justement les coordonnées de votre association sur notre site,
05:25ici, isère.fr.
05:27On a des témoignages, en tout cas, on en a eu à l'antenne.
05:29Tout à fait.
05:30Comme Jeanne, n'hésitez pas à nous appeler également pour témoigner.
05:3204 76 46 45 45,
05:35pendant les minutes pendant lesquelles on échange encore.
05:37Il y a des témoignages aussi sur notre page Facebook.
05:39Tout à fait, je pense notamment à celui de Colette,
05:42qui résonne complètement avec la discussion qu'on est en train d'avoir,
05:44c'est la difficulté des entourages.
05:46Elle s'est rendue compte.
05:48Un jour, elle est allée voir avec une amie, une autre amie,
05:50qui était tombée, s'était cassé le bras.
05:53Elle savait que cette amie buvait.
05:54Elles ont essayé toutes les deux de l'aider.
05:56L'amie les a traitées de folles.
05:58Elle dit qu'elle ne buvait pas.
05:59Elle est complètement dans le déni.
06:00Elle dit que depuis, elle n'a plus de contact avec cette ex-amie.
06:05Et la question qui nous vient immédiatement,
06:07c'est finalement, qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ?
06:09C'est-à-dire que quand on est de l'entourage,
06:10qu'on s'en rend compte qu'on veut aider,
06:12et qu'il y a un déni total en face,
06:13comment faire progresser la personne, comment la faire avancer ?
06:16Alors là, c'est tout le problème
06:18du début d'une prise en charge.
06:22C'est-à-dire, comment déclencher les choses ?
06:25Bon, nous, on procède par déduction.
06:31C'est-à-dire qu'il n'y a pas de bonne solution.
06:34Il y a des choses qu'il faut éviter.
06:36Alors, éviter, c'est de ne pas en parler.
06:39Il ne faut pas rentrer dans le déni avec la personne.
06:41Donc, ne pas...
06:44Il faut éviter de se braquer, peut-être, aussi ?
06:46Oui, il faut essayer de ne pas la braquer.
06:49Et alors, nous, on a un avantage,
06:51c'est que chez nous,
06:52tous les gens qui sont dans l'assaut,
06:54hommes, femmes...
06:56Et il n'y a que ça, pour l'instant.
06:59Et autres genres ?
07:01Hommes, femmes...
07:02Tout le monde.
07:03Tout le monde.
07:04ont été alcooliques.
07:09Oui.
07:09Se sont soignés, passés par des soins, etc.
07:12Vous, vous êtes abstinent depuis 2004 ?
07:14Moi, j'ai arrêté en 2004, c'est ça.
07:17Ça fait 20...
07:18Ça fait 20 ans.
07:20Ah bon.
07:20Donc, quand on se retrouve,
07:26quand une personne accepte de parler avec nous,
07:29soit en entretien individuel,
07:31soit en groupe de parole,
07:34de son problème à l'alcool,
07:36d'emblée, moi...
07:38Vous savez de quoi il parle.
07:39... mes collègues, voilà,
07:40on balance notre témoignage,
07:42c'est-à-dire, voilà, comment ça s'est passé, etc.
07:45Donc, d'emblée, la personne en face,
07:48soit elle n'est pas concernée,
07:50et c'est très rare,
07:51soit elle s'aperçoit que c'est pratiquement son problème identique.
07:56Bien qu'il y ait moult...
07:59Moult cas.
07:59Chacun est différent.
08:00... cas différents, voilà.
08:02Effectivement.
08:02On mettra en tout cas vos coordonnées
08:04de l'association Vivre Sans Alcool et Sans Addiction
08:06sur notre site ICI-ISER,
08:08l'une des associations qui tentent de lutter contre l'alcoolisme.
08:11Merci en tout cas d'être venu dans nos studios ce matin.
08:13Didier Monard, belle journée.
08:15Merci.
08:16Je voulais juste citer Bruno,
08:17qui nous a appelés aussi pour nous dire que lui avait,
08:19je pense que c'est plutôt une exception,
08:21vu ce dont on a pu parler,
08:22avait arrêté de boire du jour au lendemain
08:24après 30 ans d'alcoolisme tout seul.
08:25Quand ça peut arriver, c'est tant mieux.
08:27Bravo, lui.
08:27Mais on a entendu que ça pouvait être beaucoup plus compliqué.
08:29C'est l'exception qui confirme la règle.
08:31Exactement.
08:32Voilà, c'était l'occasion de le dire.
08:33Et vous avez tous les contacts,
08:34comme vous l'a dit Théo,
08:35on vous les communiquera si vous avez besoin.
08:37On vous laisse continuer d'échanger sur notre page Facebook.
08:39...
08:39...
08:41...

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