Son amour pour Bob Dylan, son disque préféré de Radiohead, l'importance de Robbie Williams dans sa carrière : Aliocha Schneider nous présente les disques qui ont marqué sa vie.
Catégorie
🎵
MusiqueTranscription
00:00Et c'est à ce moment-là que je me suis dit, je veux être chanteur, je veux être comme Robbie Williams.
00:08Son côté surfeur, j'ai l'impression que c'était un peu comme un grand frère qui m'apprenait la vie.
00:13C'est vraiment le groupe que j'ai le plus écouté, je pense, avec les Beatles.
00:18J'ai viré tous mes posters de Vinay Dindy Dan et de Ronaldinho, et j'ai mis des posters de Bob Dylan partout.
00:24Salut, c'est Alyosha, on est à Balade Sonore, à Paris.
00:28Et je vais vous parler de quelques disques que j'adore et qui m'ont beaucoup inspiré.
00:41Jack Johnson.
00:43J'adore vraiment ce disque, It's All Understood, j'ai tellement écouté, Bubbly Toes, The News, Inaudible Melodies.
00:50Bref, c'est vraiment un album dingue.
00:53Jack Johnson, c'est le premier concert que j'ai vu quand j'avais 13 ans.
00:58Je l'ai vu à Montréal, au Parc Jean Drapeau.
01:00C'était incroyable, quelle vibe incroyable.
01:02Et j'avais acheté ces carnets de tablature.
01:05Et c'est vraiment avec Jack Johnson que j'ai appris à jouer de la guitare.
01:08Et c'est qu'aujourd'hui, je fais du picking et des trucs comme ça.
01:11C'est vraiment, ça a commencé avec Jack Johnson.
01:12Ce qui m'a attiré, je pense, chez Jack Johnson, c'est son calme.
01:26Il a vraiment quelque chose de rassurant.
01:28Et peut-être son côté surfeur, je ne sais pas.
01:30J'avais l'impression que c'était un peu comme un grand frère qui m'apprenait la vie.
01:34Et je l'ai découvert jeune, je crois, à 10 ans avec « Sitting, waiting, wishing » que sur « In Between Dreams ».
01:41Ça s'inscrit quand même dans une époque, ça n'a pas vieilli hyper bien.
01:54Malheureusement, je trouve qu'il n'a pas forcément réussi à se réinventer.
01:58Il est resté dans quelque chose de très… dans ce qu'il sait faire de très bien.
02:03Mais à un moment, c'est vrai qu'il m'a perdu un peu, malheureusement.
02:11« Either or, Elliot Smith ».
02:14Mais ça, je l'ai tellement, tellement écouté, cet album.
02:18C'est vraiment mon préféré, mais ça aurait pu en être plein d'autres d'Elliot Smith.
02:22C'est hyper mélancolique.
02:26C'est assez dark, mais quel songwriting incroyable.
02:37Je ne sais pas, il y a un truc très, très Beatles-esque.
02:39C'est assez rare, en fait, ces artistes pop qui sont capables d'avoir des progressions d'accords un peu plus complexes.
02:43Il y a qui, dans un autre style, Stevie Wonder, le fait à merveille ou les Beach Boys, ce genre de trucs-là.
02:48Et je retrouvais vraiment ça avec Elliot Smith.
02:50On entend sa respiration, on entend ses doigts sur les cordes, on est très, très proche de lui.
03:04C'est vraiment, voilà, c'est un mec hyper écorché, qui est mort très, très jeune.
03:09C'est un truc assez… assez tragique.
03:12Moi, qui sortais de Jack Johnson, justement, avec quelque chose de très, très doux, là, tout d'un coup, il y a énormément plus d'aspérité.
03:17Mais ouais, je ne sais pas comment avec Elliot Smith, il y a certains artistes tellement mélancoliques, tellement tristes,
03:22mais à la fois, c'est tellement beau.
03:24Et quand tu arrives dans quelque chose de si sombre, à avoir une espèce de lumière,
03:29où il y a de la beauté qui jaillit, chaque fois, ça m'émeut de façon incroyable.
03:33Le fait que j'ai énormément écouté Elliot Smith 100 ans dans ma musique,
03:35mais ce n'est pas quelque chose qui est conscient, quand je travaille, c'est plutôt quelque chose que je n'y échappe pas, en fait.
03:51Cet album, Karen Dalton.
03:55J'ai découvert Karen Dalton grâce à Bob Dylan.
03:58Ah ben justement, tiens, il en parle.
03:59Et c'est incroyable, moi qui suis fan aussi de Janis Joplin, elle a cette espèce aussi de voix rocailleuse, tellement...
04:11Qu'il y a un peu Dylan aussi, ce truc-là, on dirait qu'ils ont eu mille vies, alors qu'ils avaient quoi, ils avaient 25 ans.
04:18Ça s'appelle In My Own Time, quelque chose de, encore une fois, très mélancolique.
04:22Il y a une espèce d'urgence, elle chante, c'est trip, c'est une interprétation, c'est vraiment un fleur de peau.
04:29Les chansons absolument sublimes et de la pure folk, on sent aussi du blues.
04:43J'ai tellement écouté cette musique-là, qui est dans un espace-temps donné, que forcément j'aurais aimé le vivre.
04:50Et j'ai un peu vécu ça dans mon adolescence aussi, d'avoir mes amis qui écoutaient la pop actuelle et moi qui avais des goûts un peu décalés par rapport à mes potes.
04:59Donc c'est sûr que j'aurais été plus tendance si je tenais dans les années 60.
05:04Il y avait un gros contraste.
05:05Puis en plus, moi, une fois que j'ai découvert Bob Dylan, je suis allé justement fouiller dans ce qu'il aimait.
05:08Je suis allé écouter Robert Johnson, je suis allé écouter vraiment tout le bluegrass, tout le delta blues.
05:13Je me suis vraiment intéressé à tout ça pendant que mes amis écoutaient de la pop que moi je méprisais aussi un peu et je snobais à tort.
05:21Et du coup, ça s'est un peu inversé.
05:22Après, quand mes amis ont commencé à écouter des trucs un peu plus comme ça, moi j'ai commencé à écouter un peu plus de pop et à m'intéresser à la musique actuelle.
05:29« When a man lost a woman, he gave his very last time. »
05:40« How many roads must a man walk down ? »
05:45Bob Dylan.
05:48« The freewheeling Bob Dylan »
05:50C'est son, qui s'appelle en français, « En roue libre ».
05:53Très monté, avec trois points de suspension.
05:56Pour moi, c'est le plus grand, le plus grand songwriter de tous les temps.
05:59C'est vraiment grâce à lui que j'ai commencé à écrire des chansons.
06:11Pourquoi cet album-là ? J'aurais pu choisir n'importe quel album de Dylan des années 60.
06:15Il est encore en guitare-voix avec son harmonica et du coup, on a vraiment les chansons pures.
06:20J'ai adoré aussi, après quand elle est électrique, mais je ne sais pas, là on a vraiment encore plus sa personnalité, si on veut.
06:27Toutes les chansons sont immenses.
06:28« Blowing in the Wind », « Girl from the North Country », « A Heart Rain is Gonna Fall ».
06:32Qui est une chanson sur la guerre.
06:35J'ai eu des manifestations contre la guerre du Vietnam à l'époque et sur une chanson très engagée et qui a marqué la génération.
06:43« I saw a white ladder all covered with water. I saw 10,000 talkers whose tongues were all broken. »
06:55J'ai découvert Dylan avec un best-of.
06:57C'est mon parrain qui m'a dit « c'est-à-dire Jack Johnson, écoute Bob Dylan ».
07:01Il y a quand même un petit pont, mais je suis rentré dedans et toute mon adolescence, j'ai eu même une obsession.
07:08En fait, j'ai viré tous mes posters de Vinedine Zidane et de Ronaldinho et j'ai mis des posters de Bob Dylan partout.
07:14Et ouais, je voulais être comme lui, je voulais avoir les Ray-Ban comme lui, les Vesco comme lui.
07:21Et même toutes mes premières compositions, ce n'est vraiment comme du Bob Dylan.
07:25Et il a fallu du temps à un moment pour faire genre « Ok, qui suis-je moi ? Je ne suis pas Bob Dylan ».
07:29Mais c'est drôle parce qu'en plus, moi j'ai grandi à Montréal aussi l'hiver.
07:32Ça, je voulais tellement être comme lui, je la faisais moi aussi, mais juste pour moi, avec les personnes qui me regardaient.
07:39Mais dans ma tête, je me prenais pour Bob Dylan, évidemment.
07:45Ah, Robbie Williams.
07:49« Live through a lens ».
07:50Robbie Williams, c'est hyper important pour moi parce que c'est le premier artiste dont j'ai été fan.
07:55Mon grand-fra m'avait offert son album « Escapology », ce n'est pas celui-ci.
07:58Et oui, j'ai regardé toutes ses vidéos, YouTube, ses clips, en DVD, j'avais ses concerts.
08:03J'étais vraiment très, très fan.
08:06Et c'est à ce moment-là que je me suis dit « Je veux être chanteur, je veux être comme Robbie Williams ».
08:09« In through it, oh, she offers me protection, a lot of love and affection, whether I'm right or wrong ».
08:21Je trouvais qu'il avait un charisme incroyable.
08:24Sa façon de bouger sur scène, ça avait l'air juste d'être le plus gros kiff au monde, en fait.
08:28Sa voix, je trouvais qu'il chantait tellement bien, j'adorais les chansons.
08:31Mais en fait, là-dessus, il y a quand même « Angels », qui est quand même la chanson que j'ai le plus écoutée,
08:35qui est peut-être la plus connue de Robbie Williams.
08:37Mais c'est incroyable, le peu de fois où ça m'est arrivé de réécouter,
08:41c'est vrai que j'entends des choses que je n'entendais pas avant.
08:43C'est assez troublant parce que ce n'est pas un plaisir que je peux partager tellement facilement.
08:47Je ne peux pas dire « Ah, mes potes, écoute ça, mec ».
08:49Donc, oui, je l'écoute seul.
09:05Adjured, Kid A.
09:08C'est vraiment le groupe que j'ai le plus écouté, je pense, avec les Beatles.
09:11Musicalement, ils ont tellement innové, ils ont tellement poussé le truc plus loin.
09:16Sur cet album, qu'est-ce que j'adore ?
09:18Everything in its right place.
09:30Rhythmiquement, ils font des trucs absolument dingues.
09:33Il y a de la progression d'accord, la voix de Tom Lurk aussi, où il a ce truc assez lyrique et unique.
09:40Je pense que les artistes, de toute façon, qui ont duré et qui sont restés, c'est parce qu'ils ont changé.
09:45Et ce qui est intéressant, c'est qu'ils n'ont changé pas forcément en suivant, en se collant à ce qui se faisait.
09:53Ils ont tracé la voix.
09:54C'est Moz Def, je pense, on lui disait.
09:56« Où est-ce que tu crois que le rap va ? »
09:59Et il dit « Le rap, c'est nous, le rap va où on va. »
10:01Et je pense que ces artistes-là ont ça, ils tracent la voix.
10:04J'étais aussi un adolescent, finalement, assez mélancolique.
10:18Et même mes choix, c'est vrai, Karen Dalton, Elliot Smith.
10:21C'est une sélection qui me représente parce que j'ai choisi des albums qui m'ont inspiré.
10:26Pour moi, de la musique qui est purement joyeuse, s'empare d'ombre, ça me rentre par une oreille et ça sort de l'autre.
10:37Si je n'avais pas de mélancolie ou si tout ça allait bien, je ne pense pas que j'écrirais des chansons.
10:42« Qu'est-ce que ça veut dire d'être ensemble si l'on n'est pas ensemble ? Est-ce que ça suffit de rassembler ? »
10:51Mais oui, je trouve que cette mélancolie, ça amène du poids et ça amène même juste une raison d'écrire.