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Son premier film "Partir un jour" fera demain l'ouverture du Festival de Cannes, et sortira en salles le même jour. La réalisatrice Amélie Bonnin est ce matin l'invitée de Mathilde Serrell.


Retrouvez « Nouvelles têtes » présenté par Mathilde Serrell sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

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Transcription
00:00Et place aux nouvelles têtes, Mathilde Serrel, ce matin, votre invitée à 40 ans et n'en est qu'au commencement.
00:06Son premier long-métrage fait l'ouverture du Festival de Cannes demain.
00:10La réalisatrice Amélie Bonin est dans notre studio.
00:14Tu t'es perdue ?
00:15C'est sûr qu'en bougeant jamais du bled où t'es née, toi tu risques pas de te perdre ?
00:18Je suis là parce que mon père avait un infarctus.
00:22Ah merde !
00:22Il faut pas que je m'énerve. Et ça m'énerve.
00:25Bonjour Amélie Bonin.
00:27Bonjour.
00:27On vient d'entendre un extrait parlé de Partir un jour, cette comédie chantée que vous présentez hors compétition.
00:34En ouverture du Festival de Cannes demain avec Juliette Armanet, on l'a entendu, Bastien Bouillon, François Rollin, on l'a entendu aussi, mais aussi Dominique Blanc, Toufique Djalab.
00:42Vous avez prévu quoi pour la montée des marches ? Ça va danser ?
00:46J'espère. Il faut juste que Juliette et moi on arrive à danser sur les quelques centimètres de talons qu'on va porter.
00:52Vous en avez prévu combien ? 12 minimum ?
00:55Non, un petit peu moins.
00:56Alors, on rit, on pleure, on chante, on danse dans ce premier long métrage.
01:00Nougaro, Delpeche, Accelerate, Camaro, Stromae et Mourir sur scène de Dalida par François Rollin.
01:05Une pépite avec une esthétique karaoké assumée.
01:08C'est la première fois qu'un premier film fait l'ouverture du Festival.
01:12Ils vous ont dit quoi les organisateurs, le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, que ça allait faire du bien.
01:17C'est fédérateur comme Mylène Farmer qui chante à la cérémonie d'ouverture.
01:21Alors, je ne lui ai pas parlé directement, donc pour le moment je ne sais pas.
01:25Vous ne savez pas ce que vous faites là ?
01:26Exactement. Je pense encore à une erreur.
01:28Personne ne vous a dit qu'on a aimé votre film, on veut que vous ouvriez la cérémonie, etc.
01:36Mes producteurs m'ont dit qu'on avait dit qu'a priori, les gens ont aimé le film.
01:41D'accord. Alors, les chansons populaires, moi je pense que ce sont aussi nos communs, notre socle aujourd'hui.
01:46Est-ce qu'au fond, on peut le dire, c'est un film qui réconcilie la France de Sardou et celle d'Armané ?
01:50Parce qu'au fond, c'était un peu la même, en fait.
01:53Ah bah oui, pour moi, c'est carrément la même.
01:56C'est un film qui dit que, je ne sais pas ce que ça dit, mais oui,
02:00qui est traversé comme ça par des chansons, comme nos vies sont traversées par des chansons
02:06et qui raconte comment ça nous lit et comment ça crée une mémoire collective
02:09qu'on partage toutes et tous, peu importe si on a des vies différentes, des goûts différents.
02:13Vous avez projeté le film en salle avant qu'il soit présenté à Cannes,
02:17donc vous avez déjà des premiers retours.
02:18Est-ce que ça se transforme en karaoké dans la salle ?
02:22Est-ce que les gens font des soirées ensuite en réécoutant les sons ?
02:25Qu'est-ce qu'on vous dit ?
02:26On me dit qu'on sort de là avec une petite bande son qu'on se crée ensuite sur son téléphone.
02:32Donc oui, j'ai l'impression que ça donne envie de chanter, de danser.
02:36On écoute une des reprises du film, celle qui donne son nom au film,
02:39c'est « Les 2B3 » par Juliette Armané.
02:41Pour savoir regarder un ciel étoilé
02:48Tendre les mains à son destin
02:52Vouloir plus fort encore demain
02:56Partir un jour sans retour
03:00Effacer notre amour
03:04Sans se retourner
03:06Ne pas regretter
03:09Garder les instants qu'on a volés
03:12C'est pas trop bon ?
03:14On écoute mieux les paroles, non ?
03:16Ah bah oui !
03:16Il me semble qu'on était passé à côté de cette prose des 2B3.
03:19Elles sont pas si mal finalement ces paroles.
03:21Alors partir un jour, pourquoi ?
03:23Parce que l'héroïne Cécile Juliette Armané, elle a gagné top chef,
03:26elle retourne dans son bled
03:27Et on est du côté de Châteauroux, comme là où vous avez grandi vous-même, Amélie Bonin.
03:32Et en fait, elle va retrouver cet amour non consommé avec Raphaël.
03:37Est-ce que vous avez laissé un Raphaël derrière vous ?
03:39Un secret défense absolu !
03:42Qui n'a pas laissé de Raphaël derrière soi ?
03:45Un Raphaël qui est incarné par Bastien Bouillon.
03:48Alors c'était l'inverse dans le court-métrage qui vous a valu.
03:51D'ailleurs, un César du meilleur court-métrage de fiction.
03:53Bastien Bonin était...
03:55Pardon, Bastien Bonin.
03:56J'adore.
03:56Vous avez marié.
03:57C'est bon ça.
03:59Bastien Bouillon était un auteur à succès qui retournait chez lui,
04:04dont vous l'avez retrouvé, un amour non consommé.
04:06Juliette Armané en caissière enceinte.
04:08Là, vous avez inversé.
04:10C'est Juliette Armané qui revient donc sur ses terres.
04:12Et vous avez quand même gardé ce que vous aviez perçu, il me semble, de Bastien Bouillon.
04:16C'est-à-dire son potentiel solaire et extrêmement sexy, on peut le dire.
04:21En tout cas, c'est sûr qu'il a...
04:24Je ne sais pas, il a l'œil espiègle.
04:26C'est le premier sur la vanne, Bastien.
04:28C'est quelqu'un que tout le monde est content de voir arriver le matin.
04:31Il avait vraiment ce truc-là, ouais, de solaire, comme vous dites.
04:34Et hyper exaltant.
04:36On va l'écouter en extrait.
04:38C'était donc votre court-métrage, la première mouture finalement de ce qu'on voit maintenant.
04:43Scène d'anthologie à la piscine entre Juliette Armané et Bastien Bouillon.
05:04Pourquoi cette fois, ça vous fait plaisir aussi que ce soit une femme qui revienne avec le succès dans son bled de départ ?
05:12Ce qui s'est passé, c'est que je ne m'étais pas vraiment posé la question.
05:17Au moment d'écrire le court-métrage avec Dimitri Lucas, mon co-auteur, on a posé un héros masculin sans vraiment se questionner.
05:24C'est plus tard quand on m'a demandé pourquoi c'était un mec qui portait le film.
05:29Je me suis dit, ah oui d'accord, donc je n'ai pas du tout intellectualisé ça.
05:31J'ai vraiment l'impression que c'est au moment de trouver un héros, bah voilà, c'était un homme quoi.
05:36Et donc à ce moment-là, je me suis dit que si un jour il y avait un long-métrage, on ferait dans l'autre sens.
05:42Et puis il y a des thématiques, des questionnements qui sont portés par l'héroïne du film qui pouvaient l'être, à mon sens, que par une femme.
05:48Tomber enceinte ou pas à 40 ans par exemple.
05:50Alors finalement, cette idée, elle était déjà là dans votre discours lorsque vous avez reçu votre César du meilleur court-métrage.
05:56On vous écoute.
05:57Merci.
06:00Le truc qui me vient quand même de dire là, c'est à mes fils qui nous regardent à la télé, les gars, il n'y a pas que Mbappé qui peut ramener la coupe à la maison.
06:11Ce que je voulais dire aussi, c'est qu'à titre personnel, en tout cas, c'est comme ça que je le reçois.
06:15Ce prix, ça veut aussi dire qu'on peut être une femme, avoir presque 40 ans, avoir deux enfants, avoir des cheveux blancs et sentir qu'on est au commencement des choses.
06:25Et ça, c'est hyper précieux. Merci beaucoup.
06:29Amélie Bonin, et tout recommencer.
06:33C'est ça le projet ? Tout démarre ?
06:35En tout cas, tout peut démarrer à n'importe quel âge.
06:37Je crois que c'était surtout ça, l'idée.
06:39J'ai l'impression qu'on est dans une société où, d'autant plus quand on est une femme, on a l'impression qu'après 25 ans, c'est game over.
06:47Et ce n'est pas du tout ce qu'on ressent.
06:49En tout cas, vous, vous êtes mise à dessiner.
06:52Vous êtes venue au cinéma aussi par l'art.
06:54Vous aimez beaucoup regarder Juliette Armanet.
06:56Elle vous donne envie de la dessiner.
06:58Vous avez un jour vu des étudiants avec des cartons sous le bras.
07:01C'est ça qui vous a donné envie de faire une école d'art.
07:03Sinon, vous ne seriez pas projetée là ?
07:05Ah bah oui, oui.
07:06On est venu à Paris avec une amie à moi, Aurélie Charomba, qui est d'ailleurs journaliste à la radio.
07:11Oui, à France Culture.
07:12Exactement.
07:13Et on a emménagé au-dessus d'une école d'art.
07:15Et c'est là que j'ai découvert que c'était possible, que ça pouvait être un métier et que ce n'était pas juste un loisir du mercredi.
07:20Alors, j'ai failli vous faire un petit karaoké avec les chansons d'amour de Christophe Honoré,
07:25qui est un peu votre film totem et qui vous a déclenché.
07:27On pense aussi à Alain René.
07:28On connaît la chanson, mais surtout à aller voir et chanter sur Partir un jour, qui est déjà en salle.
07:33Et que vous présentez demain à Cannes, au festival, Amélie Bonin en Jacquemus.
07:37J'ai l'info.
07:39Merci Mathilde.

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