MEDI1TV Afrique : Zoom sur "La dent de lumumba" de Samy Manga - 10/05/2025
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00:00And it's with a great pleasure to meet you on Median TV for this new scale culture in Africa.
00:16In a few moments, we will talk about cinema but also literature with Véronique Tajou.
00:23Our little immersion in Kendal Gears, an artist contemporain who has absolutely regalé.
00:31But before all, place to our invité of the day.
00:41And today, we have the immense pleasure of receiving Sami Manga with us.
00:50So, we will not introduce him, artist pluriel, méloman, poète, auteur.
00:57And, well, an human avant tout.
00:59Engagé, he is with us.
01:00Bonjour Sami.
01:02Bonjour.
01:03Bonjour.
01:04Merci d'être avec nous.
01:07Donc, vous êtes à Rabat pour le ciel, l'occasion ou jamais de vous recevoir.
01:14Et comme je le disais à l'instant, difficile de mettre un titre, une étiquette sur ce que vous êtes,
01:23tellement votre personnalité, je pense en tant qu'humain, mais aussi en tant qu'artiste, auteur est complexe et dense.
01:31Donc, voilà, vous touchez à plusieurs choses en même temps.
01:34Et comment, voilà, comment ça se fait que vous soyez aussi multitâche artistiquement parlant ?
01:42Est-ce qu'il n'y a pas un domaine dans lequel vous vous sentez le mieux ?
01:47Ou est-ce qu'il vous faut cette pluralité pour être ce que vous êtes ?
01:50Alors, ça dépend. Souvent, mon texte, c'est un peu d'artiste pluriel.
01:57Moi, ce qui me parle, c'est vraiment la création.
02:01Et la création, pour moi, c'est la matrice première et elle peut prendre les directions, toutes les directions qu'on veut.
02:08Je peux imaginer un projet de création à partir de la photographie, de l'écriture, de la danse, de la sculpture.
02:16Pour moi, en fait, le plus important, c'est d'être un artiste engagé pour une démarche créative.
02:22Maintenant, le médium, il peut varier.
02:26Les médiums peuvent varier.
02:29C'est vrai qu'on va dire que vous vous excellez également dans l'écriture qui revient souvent sur le devant de la scène dans votre carrière artistique,
02:40notamment avec ce dernier livre, livre coup de poing, la dent de Lumumba régissie contre la colonie.
02:50Donc, cette histoire très complexe et un fragment de l'histoire, de la mémoire à travers lequel vous ouvrez cette boîte de Pandore malheureuse, en quelque sorte.
03:03Et voilà, c'est l'occasion ou jamais de faire taire l'hypocrisie, de se dire il y en a assez, il faut qu'on regarde notre histoire en face et qu'on la nomme.
03:12Comment vous est venue l'idée de ce livre qui tourne autour de ses dents, mais qui finalement n'est pas qu'une dent, mais voilà, c'est un bout d'histoire de notre histoire en tant que pays colonisé en tant qu'Africain ?
03:25Alors, ce livre se situe un peu à la croisée des chemins de ce qu'on voit aujourd'hui entre les politiques de restitution, la reconnaissance des crimes coloniaux.
03:41Alors, ce livre n'était pas du tout prévu, mais comme il n'y a pas de hasard, il a été écrit sur la base d'une activité,
03:50donc celle du colonisateur belge qui a rapatrié la dent de Patrice Lumumba en 2022.
03:57Et donc, moi, c'était un événement assez triste, assez douloureux, puisqu'on connaît très bien les circonstances de la mort de Patrice Lumumba qui sont innommables.
04:08Et après avoir passé ce chaos qui a plombé tout un pays comme le Congo avec des millions de morts,
04:14on a vu cette histoire de la dent apparaître comme ça, comme étant un élément qui glorifie encore une fois de plus le colonisateur
04:25en ramenant la dent de Patrice Lumumba au Congo, ce que j'ai trouvé totalement indigne,
04:30parce que jusqu'à aujourd'hui, les crimes coloniaux commis au Congo ne sont pas reconnus de manière officielle par les bourreaux, finalement.
04:40Mais ils ont trouvé un moyen de faire un petit aveu en ramenant la dent.
04:45Et ça, c'est une posture qui ne nous arrange pas parce qu'on n'a pas encore réparé les crimes congolais.
04:51On ne les a même pas évoqués et on veut déjà nous faire passer à autre chose.
04:56– Et justement, cette nouvelle génération d'artistes africains, tout pays, confondus,
05:04donc contrairement, entre guillemets, aux anciens, aux pères fondateurs, par cinéma, musique,
05:10peu importe le domaine artistique, on voit cette question de la mémoire plus présente que jamais.
05:19Je ne sais pas si vous serez d'accord avec moi.
05:22On a l'impression que nous, la deuxième, troisième génération,
05:27on a le courage, en tout cas, de se poser les questions et ce désir d'être en paix
05:34avec notre histoire petit H et notre histoire avec le grand H,
05:38puisque finalement, on a presque tous la même histoire commune.
05:42Ce ne sont pas des protectorats, c'est des colonisations.
05:45Donc, qu'est-ce que vous en pensez, vous, en tant qu'artiste ?
05:49Est-ce que l'art peut être un porte-parole puissant par rapport à ça ?
05:55– Alors, on ne le dira jamais assez, ce qui reste, c'est la culture.
06:00Au-delà de tous les programmes politiques qu'on peut mettre en place pour notre humanité,
06:06la culture est un vecteur fondamental pour les esprits.
06:10C'est les esprits qu'il faut soigner, il faut éveiller les gens dans leur être intérieur
06:16pour qu'ils puissent appliquer les politiques, on va dire, qu'on a envie qu'ils appliquent.
06:22Si les gens ne sont pas réellement conscients par le biais de l'apport de la culture,
06:27de la poésie, des arts de manière globale,
06:30c'est des gens, à mon avis, qui ne sont pas prêts à embrasser le changement.
06:34Et donc, les crimes dont on parle ici, ils doivent être connus,
06:38ils doivent être enseignés, ils doivent être lus pour que cela ne se reproduise plus.
06:43Donc, la littérature et la culture, c'est un vecteur puissant pour un développement durable.
06:50– Et en tant qu'auteur, mais aussi en tant qu'Africain, en tant qu'homme,
06:55est-ce que pour vous, ce sont encore des sujets tabous et pour les victimes et pour les bourreaux ?
07:04Voilà, est-ce qu'on veut, en quelque sorte, être dans une sorte de déni ?
07:09Est-ce que ça nous arrange plus que de vouloir avancer la conscience tranquille ?
07:15– Alors, mais bien sûr, l'existence même de mon livre ou des autres travaux qui existent partout
07:22prouvent bien qu'on fait ce travail parce qu'il n'y a pas une reconnaissance,
07:27parce qu'il y a un déni, parce qu'il y a quelque chose que, on va dire,
07:31le pouvoir colonial ou l'impérialisme même refuse d'accepter.
07:36Aujourd'hui, la question de la mémoire, des réparations est extrêmement fondamentale.
07:43Et donc, quand moi j'ai écrit ces livres, ce qui se passe avec la Belgique,
07:46mais on voit qu'il y a une restitution de là-dedans,
07:49alors qu'il y a tous les autres crimes qui entourent ces dents qui ne sont pas reconnus.
07:55Donc, il y a un délit.
07:56Il y a au niveau de la restitution des œuvres d'art.
07:58Là, il nous emmène une dent.
07:59Je rappelle que le Congo a au moins 150 000 œuvres d'art
08:04qui sont emprisonnées dans les musées en Belgique.
08:06On n'en parle pas.
08:07On n'en parle pas des 10 millions de morts du Congo pendant l'époque de Léopold II.
08:12On ne veut même pas parler des génocides.
08:14D'ailleurs, la Belgique parle de reconnaissance morale, simplement de manière légère comme ça.
08:20Donc, il y a bien un déni.
08:21Il y a un refus systématique de reconnaître.
08:24Voilà, il y a des gens qui ont souffert par l'apport et par l'appui des forces étrangères.
08:31Donc, nous, on doit faire ce travail.
08:33Alors, on ne dit pas que ce sont les autres qui doivent faire ce travail pour nous.
08:36On doit, nous, en tant qu'Africains, faire le travail de la mémoire, poser cette histoire sur la table
08:42pour pouvoir guérir de tout ce qui perd sur nous pour aller vers une Afrique plus solide et fière d'elle-même.
08:51C'est une question que j'avais posée également à un auteur, un écrivain marocain.
08:59J'aimerais bien que vous me donniez votre avis dessus.
09:02C'est vrai qu'avec la colonisation, on a tous hérité du langue, que ce soit le portugais, le français, l'anglais,
09:09peu importe, cette langue d'emprunt, de colonisation qu'on a fait sienne avec le temps.
09:14Donc, voilà, pour la plupart d'entre nous, on est bilingue, voire multilingue.
09:18Et est-ce qu'on est, même à travers cette langue, est-ce que, selon vous, on est vers...
09:25Eh bien, on est en train de s'affranchir d'une pensée qu'on nous a imposée.
09:30Est-ce qu'on est vers une autonomie de la pensée qui est propre à notre culture, à ce qu'on est avant la colonisation ?
09:40Alors, moi, je pense que si, je crois, si je ne me trompe pas, quelqu'un qui a dit que le français, pour nous, est un butin de guerre.
09:49Ce n'est pas simplement... C'est aussi une langue qui est venue dans les bagages de la colonisation,
09:54mais qu'on a faite sienne aussi, à un moment donné, qui est devenue une autre langue.
09:59Donc, il est hors des questions qu'on se sente frustré parce qu'on pensera que c'est la langue du colonisateur.
10:05Non, c'est une langue humaine, comme toutes les autres langues de la planète.
10:09Le français n'est pas une propriété fondamentale, une propriété privée de la France ou du français.
10:16C'est une langue universelle.
10:17Donc, moi, je me sers de cette langue, comme d'autres langues, pour passer le message que j'ai envie de passer en termes de création, d'éveil, de conscience.
10:27Je ne m'embrasse pas vraiment de ces questions parce que la langue est un outil qui nous appartient à tous.
10:34Et merci d'utiliser justement cette langue qu'on a faite, sienne, pour que nous, Africains, on puisse avancer en paix
10:43et reconnaître notre histoire et l'embrasser, même dans tout ce qu'elle a de plus horrible,
10:48et de l'accepter enfin pour que les générations suivantes puissent être fiers de leur histoire malgré les zones d'ombre.
10:56Merci beaucoup, Samyanga, d'avoir été avec nous.
10:58C'était un plaisir que de vous recevoir.
11:01Mais c'est moi qui vous remercie.
11:03Je remercie le Salon du Ciel.
11:05Je remercie mon éditeur La Croisée des Chemin,
11:07qui fait un travail magnifique pour la diffusion de la littérature africaine,
11:12pour les Africains, par les Africains.
11:14On va rester fiers.
11:16Nos fiangas.
11:17Merci beaucoup.
11:26Et focus aujourd'hui dans l'Afrique en culture sur l'œuvre de Ken Dalgiers,
11:29un artiste contemporain sud-africain dont la pratique inclut peinture, sculpture,
11:34installation, performance, photographie, un art pluriel dont le but est de questionner les identités,
11:41la violence dans les rapports d'hégémonie culturelle.
11:44Ken Dalgiers utilise des matériaux fort choquants qui convoquent avant tout la mémoire,
11:50barbelés, tessons de verre, haut-parleurs, certificats de décès sans,
11:54mais aussi sculptures en bois et peintures corporelles.
11:57La pratique de Ken Dalgiers est avant tout un art engagé,
12:00née pendant l'apartheid dans une famille afkaner, donc de couleur de peau blanche.
12:05Il rompt avec sa famille dès l'âge de 15 ans et il se rapproche des mouvements anti-apartheid,
12:10chose qui va bien sûr influencer à jamais sa vision du monde et son art.
12:15The ability to speak and make words by shaping our breath into sounds
12:23is what distinguishes us from every other species and makes us human,
12:28for better and for worse.
12:30The ability to speak is also what distinguishes us as adults from children,
12:35and the command of that same ability is what transforms the poet from a person
12:39into a visionary and a seer.
12:42I stand before you of able tongue, a man and an artist.
12:47But I'm not just any man or any artist because I'm an African artist.
12:52Like so many white Africans, my ancestors were criminals leaving the Netherlands of Europe
12:58in search of a clean slate, a second chance to do good,
13:02an opportunity not to repeat the mistakes of history.
13:05My ancestors failed miserably as Dutch twisted into Afrikaans
13:10and the Boers used their voices to take possession of lands that did not belong to them
13:14in order to subjugate and silence their native hosts
13:19so that they could rape the rich earth for its gold, oil, silver, uranium, chrome,
13:24copper, coal and platinum and everything else until diamonds turned to blood.
13:30I bow my bloody white head in shame, heavy with the burden of history.
13:35Layden with the horror that was the envelope on which white privilege hammered out its
13:39deft dictatorship for centuries.
13:41But that does not make me less of an African and I'm not my ancestors.
13:45The art of Kendall Gears is based on the power of the transgression,
13:50of the creation artist, influenced by the political context
13:53which makes its artistic production an act of contestation and of rejet
13:57face to the history and the history of the art.
13:59Influenced by the political context in which he is issued,
14:03Kendall Gears question inlassablement
14:05sur the identity of African African,
14:08the détournement of the codes, the language, the appearance
14:10and of usurpations of identity also vindicatrices and illegitimes.
14:15If the violence and the transgression are often perceived
14:18as the heart of the classical practice of Kendall Gears,
14:20it is also the world of the daily violence
14:24where the artist is issued this violence more insidious
14:27and the exploitation and the reappropriation
14:30of the codes culture locaux
14:32to impose a desire contrary to the history
14:36and to the identity of the black man.
14:38Consider now looking at your world from a different point of view,
14:42from an African perspective.
14:45Turn your habits inside doubt
14:47and your perceptions upside down.
14:51I stand before you as an artist.
14:54I am a contradiction and a conundrum
14:56and cannot speak for a continent anymore
14:58than I can expect anybody to speak on my behalf.
15:02I speak for myself with my roots as a freedom fighter
15:06on the front lines of the anti-apartheid movement
15:08as an artist with an identity
15:10that has been seeded in the raw experiences of life.
15:13Like so many fellow African artists,
15:17our art has been forged on the struggle to speak and be heard.
15:21The most basic right might fall upon deaf ears
15:25to many Europeans who have forgotten
15:27that their freedom to speak with equality, fraternity and liberty
15:31was written with quills soaked in the bloodstains of revolution.
15:36In 1948, the same year Apartheid was legislated,
15:40Jean-Paul Sartre wrote the introduction to Black Orpheus,
15:43the collection of poems edited by Leopold Senghor
15:46that launched the Negritude Movement.
15:48Sartre asked,
15:50what would you expect to find
15:51when the muzzle that has silenced the voices of black men is removed?
15:56Would you expect they would thunder your praise?
15:59For Kendall Gers, one of the ways to change the world
16:03is to gratter, to déranger.
16:05Africa is a continent composed of 54 countries
16:08with a history plurimillinaire.
16:11This leads to a question for Kendall Gers.
16:14I am African, I am black, and my family lives in Africa
16:17for 300 years.
16:19How to consider the continent by the color of the peat,
16:22the identity, the earth, the spirituality?
16:24En tant qu'artiste, mon rôle est d'ouvrir ces discussions
16:27et d'interroger la manière dont nous définissons l'Afrique
16:31et je préfère l'aborder de façon généreuse.
16:34And I would like to quote an Igbo proverb
16:37that Chinua Achebe was so fond of.
16:39The world is a dancing masquerade.
16:41If you want to understand it,
16:43you cannot remain standing in one place.
16:47Identity is not simple.
16:49Identity is not a simple understanding or checklist
16:51for an African artist or a person of color,
16:54but a skin that's been peeled and ripped and flayed
16:56and scratched off from vital flesh so many times
16:59that the wounds might never heal.
17:02Our cultural heritage is imprisoned behind glass
17:04in museums around the world,
17:06and our history is told from the point of view
17:08of the colonizers who never bothered to listen
17:10to the voices they refused to hear.
17:13Why do Europeans insist on dividing classic
17:15from contemporary African art
17:17with titles like traditional, art premier, tribal,
17:20or was the case of the second exhibition
17:22of the Beaux-Arts in 1930, art negre?
17:24Why do Europeans consider Picasso, Matisse, Braque,
17:27Léger, Modigliani, etc., etc.?
17:29To be the heirs and custodians of a language of abstraction
17:32that they learned from a cotta, fang, leg, a mask, or figure.
17:41Et tout de suite, nous parlons cinéma
17:43avec cette nouvelle copie restaurée,
17:46initiée par la Fondation Martine Scorsese
17:49du long métrage 110 langues,
17:50sorti en 72 de Sarah Maldoror.
17:53Une brillante opportunité de revenir
17:55sur cette cinéaste multifacette
17:57qui s'est impliquée corps et âme
17:59dans le cinéma et l'engagement politique
18:01avec un langage rare de l'histoire officielle du cinéma
18:04et bien qu'il n'a pas encore tout dit
18:07et qu'elle a fait reconnaître.
18:08On regarde tout de suite un extrait de la bande-annonce.
18:11Sous-titrage Société Radio-Canada
18:14Let's go.
18:44Let's go.
19:15Caminho do mato, caminho da gente, gente cansada.
19:24Caminho do mato, caminho do sofá, sofá grande.
19:32Caminho do mato, caminho do amor, o amor de limpa.
19:52Caminho do mato, caminho do mato, caminho do cúri, lúri do amor.
20:01Sarah Maldoror qui nous régale avec Sambizanga, c'est vrai qu'il faut dire qu'un contexte idéal pour redécouvrir cette cinéaste dans le cadre historique et politique où elle a émergé.
20:24Tout commence avec son collègue contemporain Ousmane Samben, Sarah Maldoror, est une artiste qui prend à corps les questions de la décolonisation et de la remise en cause du racisme structurel.
20:37Son approche comprend également une dimension féministe affirmée avec beaucoup de force, comme en témoigne Sambizanga ou la figure du martyr de la guerre d'indépendance en Angola.
20:47Domingo Xavier devient le prétexte à partager le point de vue et le combat de son épouse Maria.
20:55Il faut dire que la force résiliente de cette femme n'est pas sans lien avec l'histoire de Sarah Maldoror elle-même,
21:02puisque celle-ci a dû s'occuper seule de ses filles pendant que son compagnon et père de ses deux filles vivaient sans cesse dans la clandestinité.
21:09La cinéaste a choisi une adaptation de l'ouvrage biographique initial avec une grande liberté en favorisant,
21:15vous l'aurez remarqué, une approche essentielle et poétique du monde traversée par son héroïne Maria.
21:21D'ailleurs en avantage parallèle, c'est toute une collectivité qui se réveille à ses côtés,
21:25des plus jeunes, aux différents individus, aux professions distinctes et parmi les plus démunis de la représentation sociale.
21:33Tout ça dans un élan plutôt manifeste de solidarité, tourné au Congo, qui connaissait lui-même une succession de coups d'État.
21:40Saint-Buzanga témoigne au plus près d'une guerre coloniale en Angola qui n'était pas encore achevée au moment du tournage,
21:46réveillant tout simplement le documentant, une réflexion avant tout politique sur l'État du monde, plus d'actualité que jamais.
21:54Et en finie en beauté, l'African culture en parlant de littérature, je remercie la nuit.
22:05Un roman qui raconte le parcours de deux jeunes Iboriennes confrontées à la crise politique dans leur pays en 2010.
22:12Engagement, violence, conviction, exil.
22:14Tels sont les thèmes abordés dans cet ouvrage tigné Véronique, Tadjo Flora et Yasmina.
22:20Son deux amies étudiantes, la première en littérature, la seconde en biologie.
22:24Elle partage la même chambre et la même espérance, tout simplement, de la jeunesse.
22:29Avec confiance et presque une certaine naïveté, elle traverse la vie sans trop se poser de questions,
22:35jusqu'à ce que les soubres sous-surprises arrivent avec la crise politique qui éclate en 2010 et embrase tout le pays.
22:41L'histoire attrape alors les personnages et la fiction bascule dans la réalité.
22:45A l'époque, Ouattara et Gap Goudot revendiquent tous les deux la victoire aux élections.
22:51La Côte d'Ivoire se retrouve écartelée entre deux présidents et polarisée par des militants fanatisés,
22:57au mépris d'une population bien souvent prise en étoile.
23:00En tout cas, Véronique Tadjo veut replacer l'homme au centre de la nature avec sa petitesse et sa fragilité.
23:07La thèse est claire, c'est là le livre d'une femme engagée et probablement toujours en colère.
23:13On écoute tout de suite.
23:15J'ai habité à Lagos, deux ans, à Nairobi, trois ans, puis en Afrique du Sud, où j'ai vécu pendant 14 ans,
23:26dont sept en tant que professeure à l'université du Wittwatersrand à Johannesburg.
23:34Tous mes livres portent les traces de mes voyages.
23:38Je suis mariée à un journaliste et nous avons deux garçons.
23:42Je remercie la nuit est venue de mon désir d'explorer la vie de deux étudiantes, Flora et Yasmina,
23:53inscrite à l'université d'Abidjan.
23:57Prise dans la tourmente d'une crise politique majeure, leur vie bascule dans le vide tout à coup.
24:05Pour fuir le danger, Yasmina doit retourner chez elle dans le nord du pays.
24:13Flora, quant à elle, se sauve en Afrique du Sud.
24:16Les lecteurs suivent leur parcours, amitié, amour, espoir brisé, peur, solitude,
24:27mais aussi leur détermination à reprendre en main leur avenir.
24:31En fait, j'ai voulu montrer ce qu'il pouvait y avoir de commun entre deux pays qui me tiennent à cœur,
24:42la Côte d'Ivoire et l'Afrique du Sud.
24:45Et au-delà de ça, tout ce que nous pouvions aussi avoir en commun avec le reste du monde.
24:55Les étudiants, je pense, sont des étudiants partout, les mêmes.
25:01Et donc, au final, c'est l'histoire d'une génération qui refuse de baisser les bras face à un mauvais destin.
25:10Ce sont des jeunes filles qui veulent faire entendre leur voix et tordre le cou au malheur.
25:18Véronique Taggio, donc, avec son superbe roman, je remercie.
25:22Merci la nuit et c'est ainsi que se clôture l'Afrique en culture.
25:25Merci d'avoir été avec nous et puis on se donne rendez-vous dès la semaine prochaine.
25:30Sans faute, d'ici là, portez-vous bien.