Avec Louis Sarkozy, éditorialiste, essayiste, auteur du livre "Napoléon Bonaparte : l'Empire des livres" - Éditions Passés composés
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NewsTranscription
00:00En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
00:04En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h30 sur Sud Radio, sécurité, économie, numérique, immigration, écologie.
00:11Pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
00:16Et ce dimanche, nous avons le plaisir de recevoir Louis Sarkozy.
00:20Le chroniqueur nous parlera de son premier essai, Napoléon, l'Empire des livres,
00:25qui vient de paraître aux éditions passées composées.
00:27Il évoquera aussi avec nous les 100 premiers jours de la présidence Trump,
00:32l'élection du président de LR, ainsi que ses propres ambitions politiques.
00:37Comment expliquer la fascination des hommes politiques pour Napoléon ?
00:40Les 100 premiers jours de Trump à la Maison-Blanche se terminent-ils par un Waterloo ?
00:45La droite française a-t-elle besoin d'un nouveau Bonaparte ?
00:49Louis Sarkozy se rêve-t-il en Louis-Napoléon Sarkozy ?
00:53Tout de suite, les réponses de Louis Sarkozy, en toute vérité.
00:57L'hérité sur Sud Radio, Alexandre Devicchio.
01:01Louis Sarkozy, bonjour.
01:02Bonjour M. Devicchio.
01:03Ravi de vous recevoir sur ce plateau.
01:08On va parler de votre passion pour la politique, de vos ambitions.
01:12D'abord, votre livre, parce que c'est peut-être le plus important.
01:17Un livre d'histoire assez inattendu sur Napoléon.
01:25Napoléon par les livres, justement.
01:27L'Empire des livres aux éditions passées composées.
01:30Pourquoi s'être lancé dans cet essai ?
01:36Si vous voulez, il y a plusieurs raisons.
01:38La première est personnelle.
01:40Il est vrai que depuis que j'ai 16 ou 17 ans, je suis assez obsédé par le personnage Napoléon.
01:46Et je voulais absolument écrire quelque chose sur lui, publier quelque chose sur lui,
01:49de relativement long format, un livre, pas seulement un article, pour le sortir de moi.
01:54En fait, pour passer à autre chose.
01:56C'est un peu une tentative d'exorcisme, ce livre.
01:58Parce que si ma femme était votre invitée, elle pourrait vous dire qu'il est sur tous nos murs.
02:04Enfin, il y a eu une espèce d'obsession quasiment morbide sur l'Empereur depuis un jeune âge.
02:10Donc ça, c'est la première vraie raison.
02:13Ensuite, il est vrai que quand on lit en tant qu'amateur ou même en tant qu'historien,
02:18des biographies sur l'Empereur, des articles sur lui, des revues, etc.
02:23À chaque fois, on parle de son amour des livres.
02:25On parle des aspects culturels de l'expédition d'Egypte.
02:29On parle de l'impact que Rousseau et Bernaline de Saint-Pierre ont eu, par exemple,
02:33sur l'écriture de ses fameuses lettres d'amour.
02:35On parle de son ambition quand il était jeune, mais jamais un livre où tout était...
02:39Autour des livres, oui, parce qu'on parle beaucoup de ses conquêtes militaires.
02:42On parle beaucoup de son intelligence politique.
02:44Mais non, moi, je trouve qu'on ne sait pas suffisamment que c'est à la fois un grand lecteur et un grand écrivain.
02:51Vous avez parfaitement raison.
02:53Et c'est aussi la troisième raison de ce livre, c'est de pouvoir montrer ce côté littéraire chez lui,
02:59parce qu'en vérité, son amour des livres touche tous les aspects de sa vie.
03:04Sa vie amoureuse, sa vie personnelle, ses conquêtes militaires, son génie politique.
03:07Donc je voulais vraiment faire part de ce côté-là de son caractère.
03:10Et aussi, c'est une petite mission personnelle, mais je suis assez convaincu,
03:14peut-être que j'ai tort, mais en tout cas je défends ce point,
03:16que quand on est un ogre assoiffé de sang, qu'on veut conquérir le monde,
03:22qu'on n'est pas capable d'écouter la raison comme la légende noire de Bonaparte nous le fait souvent comprendre,
03:28on ne fond pas en larmes en lisant un roman d'amour de Jean-Jacques Rousseau comme il le faisait.
03:33On ne lit pas la Nouvelle-Éloïse cette fois, quand on a 18 ans.
03:37On ne lit pas Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre.
03:39On n'est pas passionné par le théâtre et par Corneille, surtout la pièce de Corneille,
03:43la clémence d'Auguste, qui n'est pas du tout quelque chose qui met en avant la férocité de l'empereur romain,
03:48mais au contraire, sa clémence.
03:49Donc il y a vraiment un côté humain chez lui, qui transpire plus par les livres
03:53que par ses conquêtes ou les anecdotes politiques qu'on connaît.
03:57Les livres, est-ce qu'ils ont eu une influence sur sa vie politique, justement ?
04:01Oui, bien évidemment. Déjà quand il est jeune, alors ça c'est vraiment quand vous parlez à des napoléoniens,
04:07à des historiens napoléoniens, une des premières choses qu'ils vous disent,
04:11c'est qu'il y a plusieurs Napoléons.
04:12Et que le jeune de 18 ans qui lit Rousseau et qui est un peu déprimé,
04:16et qui écrit des essais sur le suicide et sur le soir où il a perdu,
04:20il a couché avec une femme la première fois,
04:21c'est pas du tout le même homme que l'empereur un peu obèse,
04:26déjà un peu dépressif, qu'on retrouve à Waterloo.
04:29Alors quand il est jeune, il est fasciné par Rousseau,
04:31par les philosophes des Lumières, mais Rousseau en particulier,
04:34et le philosophe a une influence immense sur la personnalité politique
04:38que va devenir Napoléon.
04:40Par exemple, est-ce que l'importance placée par Napoléon
04:45sur les référendums et les plébiscites
04:47ne vient pas d'une sorte de manque de compréhension
04:51du vœu général de Rousseau, par exemple ?
04:53Est-ce que ces lectures historiques,
04:55constamment faire référence à Charlemagne,
04:57constamment faire référence à Clovis, etc.,
05:00n'est pas justement une volonté de s'inscrire,
05:03par manque de légitimité,
05:05dans la continuité historique des dynasties françaises ?
05:08Constamment, il veut remplir ou contrer ce complexe,
05:11il sent qu'il ne mérite pas d'être là,
05:13que sa couronne, en vérité, est arrivée un peu par chance,
05:16grâce à la Révolution.
05:17Donc il utilise ses lectures,
05:18et ce qu'il prend de ses lectures,
05:20pour justifier sa présence sur le trône de France.
05:22Est-ce que la littérature a eu aussi une influence
05:26sur sa vie amoureuse ?
05:28Vous l'avez évoqué d'un mot tout à l'heure,
05:31c'est un aspect intéressant,
05:32et on le sent, en les enlèves,
05:34vous a intéressé également.
05:35Oui, bien évidemment.
05:36C'est très marrant, parce que dans mes recherches,
05:38et c'est par pur hasard, et vraiment par pure chance,
05:40je tombe sur deux choses.
05:42Alors, en l'espace de dix minutes,
05:44vraiment une des joies de celui qui fait un petit travail de recherche,
05:47c'est de tomber sur des choses comme ça,
05:48c'est rarement aussi simple et aussi immédiat,
05:50mais en tout cas, moi, ça m'a fait bien plaisir.
05:51Je tombe sur un billet,
05:53une lettre de Madame de Rémusat,
05:55qui était amie des Bonaparte,
05:57surtout de Joséphine, mais des Bonaparte,
05:59et qui a eu des vraies conversations littéraires avec Napoléon,
06:01une des seules femmes d'ailleurs,
06:02qui arrivait à percer la coquille,
06:04je dirais légèrement sexiste de Napoléon,
06:06pour pouvoir parler de sujets un peu importants avec lui.
06:09Et elle écrit à une de ses amies en disant,
06:11est-ce que vous avez lu les lettres de Napoléon
06:14à sa femme Joséphine
06:16pendant la campagne d'Italie et pendant l'Égypte ?
06:18Elles sont exceptionnelles,
06:20ce n'est pas du tout des lettres d'un érudit
06:22posé, calmé, qui organise son argument,
06:25c'est vraiment les lettres d'un amoureux passionné,
06:27l'émotion est vomie sur la page,
06:29ça n'a aucun sens,
06:31mais c'est tellement beau,
06:31c'est tellement vrai,
06:33toutes les femmes aimeraient recevoir au moins une fois
06:35dans leur vie des lettres comme ça.
06:36Et dix minutes après,
06:38je lis une version de la préface de Jean-Jacques Rousseau
06:41de son roman épistolaire,
06:44amoureux, romantique,
06:45La Nouvelle Héloïse.
06:46Et Rousseau écrit,
06:47« Le vrai amoureux n'écrit pas une lettre organisée avec des références littéraires,
06:54quand vous la lisez, vous n'êtes pas impressionné par l'érudition ou l'intellectualisme de la chose,
07:00un vrai amoureux, il écrit n'importe quoi,
07:02il ne peut pas contrôler l'émotion,
07:04l'émotion est vomie sur la page,
07:05c'est le bordel, etc. »
07:06Et quand on sait que Napoléon a lu
07:08La Nouvelle Héloïse lui-même le dit sept ou huit fois,
07:11on se dit quand même que là,
07:12il y a une influence assez importante dans les deux descriptions.
07:16Ou le fait que, paradoxalement,
07:17il était sentimental.
07:18Alors, c'est une de vos thèses.
07:21Oui, fondamentalement,
07:22il y a un livre d'ailleurs qui s'appelle,
07:24un livre par un Américain, il me semble,
07:26« La première guerre totale sur les guerres napoléoniennes »
07:29et dans le premier chapitre,
07:30l'auteur argumente que Napoléon n'était pas si émotionnel que ça
07:33et qu'en fait,
07:34ses lettres d'amour n'étaient qu'un show.
07:36Enfin, il faisait du spectacle.
07:37Je trouve que c'est complètement faux de dire ça
07:39et que tout ce qu'on sait du personnage,
07:40notamment dans ses écrits personnels
07:42qui n'étaient pas censés être publiés,
07:44on voit un être incroyablement émotif.
07:47Un être avec ses émotions
07:49vraiment à fleur de peau,
07:51capable d'exploser à n'importe quel moment.
07:53Le problème avec Napoléon,
07:55c'est qu'il tombe fou amoureux de Joséphine,
07:57mais raide dingue.
07:58C'est sa première expérience romantique,
08:00sa première expérience sexuelle qui lui plaît.
08:02Vraiment, il lui écrit des choses,
08:04pardon pour vos auditeurs
08:06qui ont peut-être un âge réduit,
08:08mais il lui écrit
08:09« J'arrive dans trois jours,
08:11ne te lave pas.
08:12Qu'est-ce que je donnerais
08:13pour retrouver ta petite forêt noire ? »
08:15Enfin, des espèces d'explosions,
08:17explosions émotionnelles.
08:19Et Joséphine le trahit.
08:20Joséphine le trompe
08:21pendant qu'il est en Égypte.
08:23Ça commence un peu avant,
08:24mais il le découvre en Égypte
08:25avec un jeune officier de dragon
08:26qui s'appelle Hippolyte Charles.
08:28Et quand Napoléon l'apprend,
08:31il a le cœur complètement brisé,
08:33il est détruit,
08:34et peut-être qu'il n'aimera plus jamais
08:37une autre femme.
08:38Son rapport...
08:39Finalement, votre thèse,
08:40alors je ne sais pas si c'est l'influence anglo-saxonne,
08:42mais elle n'est pas très éloignée
08:43de celle de Ridley Scott.
08:45Je ne sais pas si vous avez vu
08:46le film qui a fait...
08:47Malheureusement, je l'ai vu.
08:48...polémique en France.
08:49Oui.
08:49Non, vous n'êtes pas aussi caricatural
08:54que Ridley Scott.
08:56Non, mais le problème
08:56avec le film de M. Scott,
08:58j'ai trouvé le film catastrophique.
09:00Vraiment, j'ai trouvé
09:00que c'était un scandale,
09:02mais pas parce que
09:02l'histoire n'est pas précise,
09:04l'uniforme n'est pas bon,
09:05la réplique n'est pas crédible.
09:07Ce n'est pas ça.
09:07En tout cas, il est réduit,
09:09Napoléon, à son amour obsessionnel
09:10pour Joséphine.
09:11Oui, et ça,
09:12c'est complètement...
09:15C'est vraiment pas comprendre
09:16le caractère.
09:17Parce que chez Napoléon,
09:18même s'il était très émotif
09:20au début,
09:20comme je viens de le dire,
09:22il y a une obsession pour lui,
09:23c'est le politique.
09:24Et l'idée qu'il sacrifie
09:25l'expédition d'Égypte
09:26pour rentrer voir Joséphine
09:28n'a aucun sens.
09:29L'idée qu'il rentre d'Ile d'Elbe
09:30parce qu'il veut la voir,
09:31parce qu'elle a vu le Tsar,
09:32c'est n'importe quoi.
09:34Tout ce qui comptait
09:35chez cet être,
09:35c'était la politique.
09:36Surtout après
09:37la première déception amoureuse.
09:40Non, j'ai trouvé
09:40que le film était une catastrophe
09:41parce que c'était
09:42un mauvais film.
09:43Parce que l'écriture
09:44n'était pas dingue,
09:45parce que les dialogues
09:45étaient médiocres,
09:46parce qu'il n'y avait pas
09:47de couleurs.
09:47Même la musique
09:48était décevante.
09:49Les scènes de bataille
09:50étaient très décevantes.
09:51Il y a 40 mecs
09:52qui courent dans un champ,
09:53il n'y a aucune organisation.
09:55J'ai trouvé ça ridicule.
09:57Vous pourriez être
09:58chroniqueur au cinéma,
09:59pas seulement chroniqueur en politique.
10:00Je parle sous votre autorité ici.
10:03Je sais que je marche
10:04sur un champ de mine
10:04avec vous,
10:05grand connaisseur.
10:05Non, non, non.
10:06Je n'ai pas...
10:07Ridley Scott a fait quand même
10:08beaucoup mieux que l'Adiator.
10:09Le premier volet
10:10était quand même bien meilleur.
10:12Mais parenthèse refermée.
10:13Donc, passion amoureuse temporaire,
10:15mais passion de la France
10:16avant tout.
10:17Alors ça,
10:18c'est aussi un paradoxe
10:19que personne ou peu de gens
10:21connaissent.
10:22Au début,
10:22Napoléon déteste la France.
10:24Il est corse.
10:25Il est pas holiste
10:27avant tout.
10:28Et c'est d'ailleurs très étrange
10:29parce qu'il devient
10:30officier français
10:31avec des sentiments
10:32qui sont carrément
10:33insurrectionnels.
10:35Il écrit une espèce
10:37de nouvelle
10:38qui s'appelle
10:38Nouvelle Corse d'ailleurs.
10:40Une espèce de fantaisie
10:41revanchiste
10:43où un père corse
10:44voit sa fille
10:45violée par des officiers français
10:46et rentre sur un bâtiment
10:47de guerre français
10:48et tue tout le monde
10:49dont des enfants.
10:50Il dit que les Français
10:51sont une horreur
10:52vomi sur les côtes corse.
10:53Il se rêve
10:53comme le libérateur
10:54de la Corse.
10:55Et deux choses se passent.
10:57Un,
10:57il fait n'importe quoi en Corse.
10:58Il essaie de rentrer
10:59à travers plusieurs allers-retours
11:01sur son île
11:01dans la politique locale.
11:03Il fait n'importe quoi.
11:04Les paulis,
11:04le vire,
11:05la maison Bonaparte,
11:06la Casa Buenaparte
11:07est saccagée.
11:08Il doit prendre
11:08toute sa famille.
11:09Enfin,
11:09il fait vraiment n'importe quoi.
11:10Premier point.
11:11Et deuxième point,
11:12la révolution française explose.
11:14Et là,
11:14il se rend compte
11:14que les opportunités
11:15sur le continent
11:16sont bien plus importantes
11:17que les opportunités
11:18sur sa petite île.
11:19Et donc,
11:20plus par opportunisme
11:21que par amour
11:22de la France,
11:22il fait un déclic
11:23dans sa tête
11:24et il se dit
11:24en fait,
11:24c'est sur le continent
11:25où mon avenir
11:26peut se dérouler.
11:27Il fonce en France
11:28et il reviendra
11:29quasiment jamais.
11:30Merci Louis Sarkozy.
11:32On se retrouve
11:33après une courte pause.
11:34On continue de parler
11:35de votre livre.
11:36On parlera aussi
11:37de la passion
11:38des politiques français
11:39pour Napoléon
11:40et puis peut-être
11:41de votre propre
11:42ambition.
11:44Vous n'avez pas...
11:46Vous n'étiez pas en Corse,
11:47vous étiez aux Etats-Unis
11:48mais vous débarquez
11:49peut-être en France.
11:51Vous nous direz
11:52pourquoi,
11:53quelles sont vos idées derrière.
11:54A tout de suite
11:54après une courte pause.
11:56En toute vérité,
11:5711h30 sur Sud Radio,
11:59Alexandre Devecchio.
12:00en toute vérité
12:01avec Louis Sarkozy
12:02pour parler,
12:04pour faire connaissance
12:05avec vous Louis Sarkozy
12:06mais aussi pour parler
12:07de votre livre.
12:08On n'en a pas
12:09totalement fini
12:10avec ce livre.
12:11Napoléon,
12:12l'Empire des livres,
12:13ça paraît
12:13chez Passé Composé.
12:15D'ailleurs,
12:15les historiens
12:16ont trouvé
12:17que c'était un livre
12:18de qualité,
12:19très réussi.
12:21C'est autour
12:22de la passion
12:23justement de Napoléon
12:24pour les livres
12:24mais aussi
12:25de Napoléon écrivain.
12:27C'est un aspect
12:28qu'on connaît peu de lui.
12:30il était doué
12:31pour la littérature.
12:35Alors,
12:35il produit
12:36un bon nombre
12:36d'écrits
12:37à qualité variable.
12:39Sa plus grande production,
12:40c'est sûrement
12:41le petit roman
12:41ou la nouvelle
12:43plutôt Clisson et Eugénie
12:44qui est l'histoire
12:45d'un jeune officier français
12:46très brave,
12:48très bon,
12:48avec un vrai esprit stratégique.
12:50Vous devinez
12:50qui doit être
12:50l'inspiration
12:51de ce personnage
12:52qui est fou
12:52amoureux de sa femme,
12:53Eugénie.
12:54il est appelé
12:55par la patrie
12:55au combat,
12:56il part au combat,
12:57il est blessé
12:58et il envoie
12:59son aide de camp
12:59prévenir
13:00la chère Eugénie
13:02et pour une raison
13:03assez étrange
13:03qu'on ne connaît pas,
13:05Eugénie couche
13:05avec l'aide de camp,
13:07Clisson l'apprend
13:07à le cœur brisé,
13:09se rue au feu
13:10et meurt.
13:11Et c'est la fin
13:11de la nouvelle.
13:12Voilà,
13:12ça c'est à peu près
13:13Napoléon,
13:14en tout cas en tant
13:14qu'écrivain.
13:15Donc,
13:15qualité variable,
13:16mais il y a
13:16deux,
13:17trois choses pas mal.
13:17Il écrit une nouvelle
13:18sur le soir,
13:19on pense,
13:20où il couche
13:21avec une femme
13:21pour la première fois,
13:22avec une prostituée
13:23au Palais Royal,
13:24c'est assez marrant d'ailleurs,
13:25il voit quelques prostituées
13:27très fières d'elles-mêmes,
13:28très fortes,
13:29qui crient dans la rue,
13:30ça le dégoûte,
13:30et il voit une petite
13:31dans un coin
13:32qui ne fait pas grand bruit,
13:34qui est très discrète,
13:34il va la voir,
13:35il la bombarde de questions,
13:36mais que fait votre père ?
13:38Est-ce que vos parents
13:38savent ce que vous faites
13:40de votre vie ?
13:40Comment vous êtes arrivés là ?
13:42Enfin,
13:42encore une fois,
13:43on voit un peu
13:44son mal à l'aise
13:46avec les femmes
13:47et ça se termine
13:48sur la pauvre jeune fille
13:49qui lui dit
13:50« Mais monsieur,
13:51est-ce que vous ne voulez pas
13:52qu'on aille se réchauffer
13:52et vous prendrez votre plaisir ? »
13:54Et ça se finit ici.
13:55Donc quand même,
13:56il y a un petit talent
13:57et puis plus intéressant encore
13:59pour sa carrière,
13:59il écrit quelque chose
14:00qui le propulse
14:01dans l'armée de Toulon,
14:03juste avant le siège
14:04de cette ville
14:05qui va vraiment lui donner
14:06son premier vrai début militaire,
14:08c'est le souper de Bocquer.
14:09C'est un espèce
14:10de petit essai
14:11où encore une fois,
14:12un jeune officier français
14:13révolutionnaire
14:14arrive à convaincre
14:15des royalistes
14:16dans une auberge
14:16que la révolution,
14:18c'est la bonne cause
14:18et qu'elle est là
14:19pour rester.
14:20Et ça,
14:20ça l'aide vraiment
14:21et ça le propulse vraiment
14:23à prouver sa loyauté
14:24au gouvernement révolutionnaire
14:25et à rentrer dans l'armée
14:26de Toulon.
14:27Donc là,
14:27on voit un endroit
14:28où sa plume
14:29mène assez directement
14:30à l'épée
14:31d'une certaine façon.
14:32Ce qui est intéressant,
14:33effectivement,
14:34c'est qualité variable
14:35et production littéraire
14:36quand même,
14:37ce qui montre quand même
14:37le rapport entre ce pays
14:38et la littérature
14:39qui a toujours existé
14:41et vous l'avez dit
14:43tout à l'heure
14:43et vous le rappelez là,
14:44la littérature
14:45était aussi
14:46pour Napoléon
14:47un moyen
14:47de se légitimer
14:49politiquement.
14:49Vous l'avez dit
14:50pour la Révolution française
14:52mais également
14:53pour s'inscrire
14:54dans une filiation
14:56qu'il n'avait pas
14:57puisqu'il était
14:58venu de rien
14:59d'une certaine manière.
15:00Oui,
15:01entièrement
15:01et puis
15:02il le fait
15:03à une époque
15:04où la Révolution
15:05a besoin
15:06d'officiers professionnels
15:07fidèles à la cause
15:08parce que
15:09tous les aristocrates
15:10qui constituaient
15:10la majorité des officiers
15:12avant la Révolution
15:13étaient partis
15:14et donc
15:14dès qu'il y en a
15:15un qui montre
15:16un peu de talent
15:16et qui montre
15:17sa loyauté
15:17on le prend tout de suite
15:18donc il était
15:19parfaitement au courant
15:20de cette réalité-là
15:22mais il ne faut pas
15:23du tout oublier aussi
15:23que la majorité
15:24de ses écrits
15:25sont avant tout
15:26Corses.
15:27Il veut écrire
15:28une histoire
15:29de son île
15:29il écrit
15:30la nouvelle Corse
15:31dont je viens
15:32de vous parler
15:32et donc il est encore
15:33complètement dans le mode
15:34au moment où
15:35la Révolution explose
15:36la Corse
15:37c'est ma vie
15:38et c'est qu'après
15:39qu'il va se décider
15:40que la France
15:41finalement
15:41est là où son avenir
15:42va se dérouler.
15:45Angle original
15:46Napoléon
15:47et les livres
15:48mais personnages
15:49qui fascinent
15:50qui fascinent
15:51le monde entier
15:52mais qui fascinent
15:53particulièrement
15:54les politiques
15:55et on sait
15:56que vous êtes
15:56passionné de politique
15:57comment vous
15:58vous expliquez
15:58cette fascination
16:00de la classe politique
16:00française
16:01pour Napoléon ?
16:03Déjà le monde entier
16:04est fasciné par Napoléon
16:05qu'on soit à Berlin
16:06à Bagdad
16:07n'importe où dans le monde
16:08les gens reconnaissent
16:09le chapeau
16:09la silhouette
16:10le nom
16:10c'est sûrement
16:11le personnage français
16:12le plus connu
16:13de notre histoire
16:14et aux yeux
16:15du monde entier
16:16chez les politiques
16:17vous avez parfaitement raison
16:18encore plus
16:19pourquoi ?
16:20mille théories
16:20j'ai la mienne
16:21c'est que chez lui
16:23il y a le triomphe
16:24de la volonté
16:25que ça soit vrai
16:26ou pas
16:26moi j'ai l'impression
16:27que c'est vrai
16:27je crois que c'est vrai
16:28d'ailleurs
16:29et que c'est pas du tout
16:29comme les marxistes
16:30nous expliquent
16:31l'histoire
16:31c'est ces grands courants
16:32idéologiques
16:33que personne ne comprend
16:34qui bougent les hommes
16:34et les hommes ne sont que
16:35que des automatons
16:36qui agissent sur des grands courants
16:38sociétaux
16:39et sociaux
16:39etc.
16:40je ne pense pas que c'est ça
16:41je pense qu'il y a
16:42effectivement
16:43le triomphe d'un homme ici
16:44et si c'était quelqu'un d'autre
16:46ça n'aurait pas marché
16:47ce n'est que lui
16:48surtout dans les premières années
16:49c'est la spécialité
16:50notamment de Thierry Lenz
16:51le directeur de la fondation
16:52Napoléon
16:53où avec
16:5310
16:5415 collaborateurs
16:56ils prennent un pays
16:57meurtri
16:57de révolution
16:59et de contre-révolution
17:00l'état n'existe quasiment plus
17:01et ils créent la France moderne
17:03en deux ans
17:04enfin c'est
17:04les premières
17:05de 1800 à 1802
17:07ou 1803
17:07c'est vraiment
17:08tout l'échafaudage
17:10juridique
17:11politique
17:11social
17:12même en termes
17:14de logistique
17:15et d'administration
17:16qui gouverne encore
17:17aujourd'hui
17:17notre pays
17:18donc c'est vraiment pour ça
17:19à mon avis
17:19qu'il exerce une fascination
17:20parce qu'il montre
17:21qu'avec la légitimité
17:23et la volonté politique
17:24tout est possible
17:25ça c'est le premier point
17:26et le deuxième
17:27c'est que
17:27c'est relié à la première cause
17:29mais
17:30aujourd'hui
17:31on ne peut pas nager
17:32dans l'univers politique français
17:33sans se heurter à lui
17:35constamment
17:35il est partout
17:37ça aussi c'est écrit
17:38par Thierry Lenz
17:38dans son livre
17:39Pour Napoléon
17:40on ne peut pas lui échapper
17:41c'est pas du tout
17:42une figure
17:42que j'aime énormément
17:43et qui est très respectable
17:44comme un Richelieu
17:45ou un Mazarin
17:46où il faut quand même
17:47un peu creuser
17:48dans les institutions présentes
17:49pour trouver leur influence
17:51elles le sont
17:51mais c'est plus difficile
17:52lui
17:53c'est l'homme des lumières
17:55c'est l'homme qui réforme tout
17:56c'est l'homme qui touche à tout
17:57que ça soit la façade
17:59du Palais Bourbon
17:59que ça soit le fait
18:00que le Conseil des ministres
18:01se réunit toujours à mercredi
18:02ou la Cour des Comptes
18:03que ça soit les rues numérotées
18:05il est partout cet homme
18:06et donc on ne peut pas
18:07rentrer en politique aujourd'hui
18:08sans avoir une appréciation
18:10et encore mieux
18:11une compréhension
18:11de son héritage
18:13qui est et qui reste immense
18:14votre père a parfois été comparé
18:17non pas pour le bilan spécialement
18:19mais pour le tempérament
18:20à Bonaparte
18:23est-ce que ce n'est pas
18:24une référence écrasante aussi ?
18:26non je ne suis pas d'accord
18:27Jean Tullard avait écrit
18:27un article en 2008
18:28justement
18:29qui faisait cette comparaison
18:30un article intéressant
18:31d'ailleurs
18:31lui parlait principalement
18:32de l'amour des belles femmes
18:34il parlait aussi
18:35des gesticulations
18:37et des tics
18:37et du pas
18:38un peu rapide
18:39et c'est vrai
18:40qu'il y a
18:41une certaine comparaison possible
18:43ayant passé
18:44un peu de temps
18:44avec les deux hommes
18:45je pense que j'ai
18:46une certaine légitimité
18:47pour comparer
18:48enfin pour utiliser
18:49cette comparaison
18:50avec Nicolas Sarkozy
18:53et Napoléon
18:54à travers les livres
18:56à travers notamment
18:58les livres
18:59mais c'est vrai
19:00que les deux hommes
19:01ont quelques points
19:02je pense en toute objectivité
19:04qui méritent
19:05d'être soulignés
19:06par exemple
19:07les deux ont suscité
19:08chez leurs contemporains
19:10soit une espèce
19:11d'adulation
19:12une adoration constante
19:13soit une haine viscérale
19:15il y a très peu de personnes
19:16que ces deux personnalités
19:17lassent indifférentes
19:18il y a aussi
19:19quelque chose chez eux
19:20c'est des hommes
19:20les deux
19:21d'une immense culture
19:22mais une méfiance
19:24envers le collégial
19:26la commission
19:27la délibération
19:28sans fin
19:28les réunions
19:29etc
19:30et les deux hommes
19:31se disent peut-être
19:32il vaut mieux prendre
19:33une mauvaise décision
19:34que pas de décision du tout
19:36une espèce de religion
19:37de l'action
19:38qui revient assez souvent
19:39donc je ne pense pas
19:40que l'analogie
19:41et sans vouloir faire
19:42des comparaisons
19:42qui n'ont pas lieu d'être
19:44mais l'analogie
19:45se tient au moins
19:45sur quelques points
19:46et est assez intéressante
19:47notamment psychologiquement
19:48Napoléon a aussi
19:51un personnage
19:51très controversé
19:52très critiqué
19:53est-ce que vous avez
19:54un Napoléon préféré
19:56souvent on oppose justement
19:58Bonaparte
19:58à l'empereur
20:00est-ce que vous
20:01vous prenez
20:02Napoléon
20:03comme un bloc
20:04ou est-ce qu'il y a
20:04des aspects
20:05de son histoire
20:06de son parcours
20:07qui vous posent
20:09plus de problèmes
20:10il y a
20:11mais cette question
20:12en vérité
20:13est quand même incroyable
20:15parce que
20:15quelle personnalité historique
20:17ne pose pas de problème
20:18sur au moins un point
20:19enfin je vais
20:19et où sont ces anges
20:21ou ces archanges
20:22qui sont sans aucun défaut
20:23qui atterrissent sur terre
20:24et qui avaient vu juste
20:26il y a 4 siècles
20:26ou 3 siècles
20:27sur toutes les questions
20:28ça n'existe pas
20:29est-ce qu'il y a
20:30des choses problématiques
20:31chez Napoléon
20:31bien évidemment
20:32le rétablissement
20:33de l'esclavage
20:35et aussi
20:36une vision de la femme
20:37qui est parfaitement
20:38de cette époque
20:39mais est-ce qu'on devrait
20:40s'en excuser de ça
20:41on est quand même
20:42chez les dingues
20:42on s'attend à quoi
20:43c'est un homme qui naît
20:44au milieu du 18ème siècle
20:46bien sûr qu'il considère
20:47la femme
20:47comme une mère
20:48une soeur
20:49une fille
20:49peut-être une amie
20:50mais pas du tout
20:51une collègue
20:51ou une femme politique
20:52ou même une écrivaine
20:53bien sûr qu'il considère
20:54que l'esclavage
20:55d'ailleurs il le sait
20:57au début
20:57et il l'écrit
20:58est une abomination
20:59mais face à la réalité
21:00économique de la France
21:01à l'importance
21:02notamment de Saint-Domingue
21:04Haïti aujourd'hui
21:04et le fait que ça représente
21:06un tiers de la production
21:07sucrière du monde
21:07il sait très bien
21:08que c'est une nécessité économique
21:10donc d'ailleurs
21:11c'est tellement drôle
21:12parce que les gens
21:12qui critiquent Napoléon là-dessus
21:14ignorent
21:15ou ne s'intéressent
21:16même pas assez
21:16pour se rendre compte
21:17que personne ne parle
21:18de ses défauts plus
21:19que les historiens napoléoniens
21:20des livres entiers
21:21ont été dédiés à ça
21:23on entend les journalistes
21:25sur les plateaux télé
21:25ou les politiques de gauche
21:26nous expliquer
21:27que c'est tabou d'en parler
21:28mais tout le monde
21:29en parle dans les universités
21:30et dans les commissions d'études
21:31et dans les conférences
21:32mais c'est des gens
21:33qui ne font pas l'effort
21:34d'aller voir
21:35c'est des gens
21:35qui font de l'histoire
21:36avec des pancartes
21:37ils pensent que l'histoire
21:38c'est une manifestation
21:39mais ce n'est pas
21:40une manifestation
21:41il faut enlever l'émotion
21:42remettre le contexte
21:44et étudier ces sujets
21:45vous me demandez
21:46quel est mon Napoléon préféré ?
21:48là la réponse
21:49est peut-être
21:49un peu paradoxale
21:50mais moi il y en a un
21:51que j'aime plus
21:52que peut-être tout autre
21:54c'est le Napoléon
21:55en fin de vie
21:56sur Saint-Hélène
21:57qui sait que c'est fini
21:58avec une dépression
22:00qui commence à le manger
22:02et avec un cancer de l'estomac
22:04le même qui avait tué son père
22:05et qui allait tuer
22:06une de ses soeurs
22:07qui commence à le tuer
22:08et quand cet homme
22:09qui a perdu l'Empire
22:10qui a perdu les titres
22:11qui a perdu les royaumes
22:12qui a perdu les armées
22:13les maréchaux etc
22:14il ne lui reste qu'une seule chose
22:16c'est les livres
22:16et il y a plein d'épisodes
22:17qui sont très touchants
22:18comme un enfant
22:19le matin de Noël par exemple
22:21quand il reçoit
22:21une cargaison de livres
22:22il est en chemise de chambre
22:25il se met à genoux
22:26avec une cisaille
22:27et un marteau
22:27pour ouvrir les boîtes lui-même
22:29il reste debout toute la nuit
22:30pour lire
22:31marchant rentre dans la chambre
22:32le lendemain matin à 7h
22:33et dit
22:34j'ai trouvé des livres ouverts
22:35partout sur le sol
22:36sur le lit
22:36sur les tables
22:37et l'Empereur m'avait dit
22:39j'ai passé la nuit
22:40à les lire avec le pouce
22:41comme il le disait
22:42tellement il était excité
22:43d'avoir de la nouvelle lecture
22:44qu'il sautait de livre en livre
22:46de page en page
22:46ça pour moi
22:47c'est profondément touchant
22:48et je le préfère
22:49vous savez
22:50c'est le poème
22:51de Victor Hugo
22:52dans les contemplations
22:53à la gloire du général
22:55ou du soldat
22:56je préfère l'ombre
22:57que tu fais sur mon livre
22:58quand tu te penches
22:59au-dessus de moi
22:59pour moi ce petit poème
23:01c'est Napoléon
23:02à la fin de sa vie
23:02sur Saint-Hélène
23:03et le Napoléon guerrier
23:05impérialiste
23:06est-ce que c'est un modèle politique
23:08qui devrait exister
23:11aujourd'hui ?
23:13écoutez
23:13ça c'est encore une chose
23:15pour moi
23:15qui est profondément
23:16mal comprise
23:18parce que sur les sept
23:19guerres napoléoniennes
23:20cinq sont des guerres défensives
23:22cinq sont des guerres
23:23qui sont déclarées
23:24sur la France révolutionnaire
23:25et sur l'Empereur
23:26lui-même
23:27pardonnez-moi
23:28mais quand son allié
23:29la Bavière est envahi
23:30qu'est-ce qu'il est censé faire ?
23:31c'est les règles de l'époque
23:32et d'ailleurs
23:33on n'a pas besoin
23:33de refaire l'histoire
23:34du 18ème siècle
23:35pour comprendre
23:35que les guerres dynastiques
23:37les guerres entre couronnes
23:38ça se passait assez souvent
23:39lui
23:40à son actif
23:41j'ai envie de dire
23:42il y a deux guerres
23:43qui sont catastrophiques
23:44et d'ailleurs
23:44qui lui coûtent son empire
23:45comme quoi il en a payé le prix
23:46c'est l'Espagne et la Russie
23:48qui sont deux catastrophes
23:49bien sûr
23:49mais on est loin
23:50de l'idée
23:51que c'est le conquérant
23:53qui ne pouvait
23:53absolument pas s'arrêter
23:55non
23:55l'erreur de Napoléon
23:56est tout autre
23:57l'erreur de Napoléon
23:58et ça c'est Talleyrand
23:59qu'il a compris
24:00et c'est notamment
24:01mais merveilleusement écrit
24:03dans la biographie de Talleyrand
24:04d'Emmanuel de Varesquiel
24:05qui est un livre exceptionnel
24:07c'est que Napoléon
24:08n'arrive pas
24:08à créer
24:09un ordre international
24:10à chaque fois
24:11qu'il fait une victoire
24:13qu'il gagne une guerre
24:14qu'il remporte
24:15une grande bataille
24:16il punit
24:16il est punitif
24:17et il n'arrive pas
24:18à comprendre
24:19qu'il faut justement
24:20montrer de la clémence
24:21montrer de la modération
24:22et créer un système
24:24où tout le monde
24:25peut être relativement satisfait
24:26Merci Louis Sarkozy
24:28on se retrouve
24:29après une courte pause
24:30on parlera un peu
24:31de politique américaine
24:33parce que
24:34vous pouvez nous apporter
24:36un éclairage
24:37je pense
24:37sur la vie politique américaine
24:39vous y avez vécu longtemps
24:40c'est tout de suite
24:41après la pause
24:42sur Sud Radio
24:42en toute vérité
24:43Nous sommes de retour
24:48sur Sud Radio
24:49avec Louis Sarkozy
24:51Louis Sarkozy
24:52auteur de
24:53L'Empire des Livres
24:54consacré à Napoléon
24:57Louis Sarkozy
24:58également chroniqueur
24:59spécialiste des Etats-Unis
25:02on a beaucoup parlé
25:03de Napoléon
25:05on y reviendra
25:06mais je voulais aussi
25:07qu'on parle effectivement
25:08des Etats-Unis
25:10puisque vous avez commencé
25:11comme chroniqueur politique
25:14international
25:15chez nos confrères
25:17de LCI
25:19vous avez été très enthousiasmé
25:22par la campagne
25:23de Donald Trump
25:23et par son élection
25:26on vous sent
25:26moins enthousiaste
25:28100 jours plus tard
25:29donc pour faire la transition
25:30de manière un peu facile
25:31est-ce que
25:32Donald Trump
25:33au bout de 100 jours
25:34c'est Waterloo ?
25:35Alors vous avez parfaitement raison
25:36sur les deux points
25:37parce que déjà
25:38la campagne de Donald Trump
25:39il faut le dire
25:40fut exceptionnel
25:41non seulement parce qu'elle a réuni
25:44des groupes
25:45qui n'étaient jamais voués
25:47à être réunis
25:48le mariage idéologique
25:49entre les cols bleus
25:50des petites villes
25:51déindustrialisées
25:52des Appalaches
25:53et les élites
25:55techno-capitalistes
25:56de la côte ouest
25:57c'est quand même
25:58quelque chose d'exceptionnel
25:59il arrive à le faire
26:00premier point
26:01deuxième point
26:02il y a toujours
26:03cette espèce de chose
26:05qui n'est pas tangible
26:07cette chose nébuleuse
26:08dans les campagnes
26:09c'est le momentum
26:10et lui a vraiment su
26:11non seulement en créer un
26:13mais le ressusciter
26:14quand il commençait à baisser
26:15je pense à l'épisode
26:17du camion poubelle
26:17je pense à la capitalisation
26:19après
26:20avant même ça
26:21il y a quand même eu
26:22un attentat contre sa personne
26:23bien sûr
26:24ce qui a donné
26:24une couleur à la campagne
26:26je garde ça or
26:28parce que
26:29ce qui s'est passé
26:30ce jour-là
26:31la tentative
26:31c'était pas de son fait
26:32mais il se relève
26:34quand même
26:34avec ce fameux fight
26:35il y a quand même
26:36l'image
26:36ça restera l'image
26:37de cette campagne
26:38l'image est monstrueuse
26:39magnifique aussi
26:40il faut le dire
26:41mais c'est pas quelque chose
26:42qu'on peut créer ça
26:44artificiellement
26:44et d'ailleurs
26:45si vous avez n'importe quel militaire
26:46qui fut au combat
26:47devant vous
26:48il vous explique très clairement
26:49que quand les balles
26:50commencent à siffler
26:51quand on a du sang sur la gueule
26:52il y a ceux qui se lèvent
26:53et il y en a ceux
26:54qui s'effondrent
26:55ça a été un moment de vérité
26:56un moment de complète vérité
26:58et d'ailleurs
26:59les américains ont répondu
27:00à ce moment de vérité
27:01avec une hausse
27:02dans les sondages
27:03quasi immédiate
27:04parce que les gens
27:05ne sont pas idiots
27:05et voient très bien
27:07que ça
27:07on ne peut pas
27:07le créer artificiellement
27:10cette chose là
27:10donc la campagne
27:11fut exceptionnelle
27:12sur tous ces points là
27:13il est vrai que depuis
27:14on a l'impression
27:15qu'il manque à Donald Trump
27:17son origat
27:17vous savez
27:18dans les triomphes
27:19de l'antiquité
27:19de l'empire romain
27:21particulièrement
27:22ces grandes parades festives
27:23après une grande campagne
27:24l'impérateur était
27:25remercié par la république
27:27et plus tard par l'empire
27:28par ces grandes campagnes là
27:29et donc on le mettait
27:30dans un chariot
27:30le peuple de Rome
27:32était là
27:32toutes les richesses
27:33du monde antique y étaient
27:34et pour pas justement
27:35qu'il perde la tête
27:36pour garder ses pieds
27:37ancrés sur terre
27:38on le mettait dans le chariot
27:39avec un esclave
27:40qu'on appelait l'origa
27:41qui lui tenait une couronne
27:42au-dessus de la tête
27:43et qui chuchotait dans son oreille
27:44memento mori
27:45souviens-toi
27:46que tu vas mourir
27:47toute la beauté stoïque
27:48de l'ancien monde
27:49est dans cette phrase
27:50et dans cette anecdote là
27:51on a l'impression
27:52qu'il manque à Donald Trump
27:53cet origat
27:54que sa victoire
27:54fut si totale
27:55que la purge
27:56du parti républicain
27:57est si complète
27:58parce que c'est son parti
27:59aujourd'hui
28:00c'est une annexe
28:00de sa personne
28:01qu'il perd un peu les pieds
28:03par exemple
28:03il faut m'expliquer
28:05pourquoi taper sur le Canada
28:06est une si bonne idée
28:07Donald Trump
28:08en quelques mois
28:09a détruit la droite canadienne
28:10qui avait
28:11le soir de son élection
28:1225 points d'avance
28:13dans les sondages
28:14elle est aujourd'hui
28:15à 2 ou 3
28:15il faut m'expliquer
28:16pourquoi on tape sur le Japon
28:18et sur la Corée du Sud
28:19surtout
28:20sur le fait que la Chine
28:21est l'adversaire géostratégique
28:23du siècle
28:23au contraire
28:24il faut absolument rassurer
28:25ces gens là
28:26et bien sûr
28:26la politique monétaire
28:27les tarifs
28:28et les tarifs douaniers
28:29sont une catastrophe
28:30d'abord pour le consommateur
28:31américain
28:32il l'avait annoncé
28:33Louis Sarkozy
28:35c'est une catastrophe
28:36à court terme
28:37est-ce qu'on va pas
28:38un peu vite
28:39à déclarer son Waterloo
28:40économique
28:42il l'avait annoncé
28:44il l'avait annoncé
28:45qu'il y aurait
28:45de l'inflation
28:46mais on peut imaginer
28:47qu'il y aura des baisses
28:48d'impôts
28:48qu'il y aura une
28:49industrialisation
28:50c'est pas tout à fait
28:51autant effectivement
28:53l'annexion du Kwanada
28:54apparaît comme
28:55la folie du personnage
28:57autant la politique
28:59protectionniste
29:00a été mûrement
29:00à réfléchir
29:01alors vous avez raison
29:02sur le fait que
29:03Donald Trump ici
29:04est parfaitement
29:05consistant
29:06et d'ailleurs
29:06depuis les années 80
29:07il dit que les tarifs
29:08c'est son mot préféré
29:09dans le dictionnaire
29:10pour vous dire
29:11c'est la seule chose
29:12d'ailleurs
29:12où il n'a pas fait
29:13vraiment d'aller-retour
29:14il est parfaitement
29:15consistant
29:15vous avez raison
29:16mais je ne pense pas
29:17que c'est trop tôt
29:17pour dire que c'est
29:18une catastrophe
29:19parce que ça ne marche pas
29:20on le sait
29:21l'économie
29:22est certes
29:22pas de la biologie
29:23mais on a quand même
29:24des règles
29:24qu'on comprend
29:25la première chose
29:26c'est que le tarif
29:27est payé d'abord
29:27par le consommateur
29:28et ça c'est sans
29:30les tarifs
29:30de réciprocité
29:32qui seront installés
29:33si de tels tarifs
29:34déjà
29:35seront installés
29:36donc on assume
29:37juste les tarifs américains
29:38payés par le consommateur
29:39bien évidemment
29:40premier point
29:41deuxième point
29:42la logique
29:42de la réindustrialisation
29:44est intéressante
29:45parce que comme d'habitude
29:46Trump a raison
29:47grosso modo
29:48sur le problème
29:49qu'il soulève
29:49il est vrai
29:50que le vrai problème
29:51du libre-échange
29:51c'est la déindustrialisation
29:53mais aux Etats-Unis
29:54aujourd'hui
29:54vous croyez quoi
29:55qu'on va revenir
29:56à une politique industrielle
29:57des années 50
29:58où les chaussettes
29:59et les micro-ondes
30:00et les télévisions
30:00sont fabriquées
30:01tous par les américains
30:02c'est impossible
30:03c'est absolument impossible
30:04un exemple
30:05une anecdote
30:06en 2018
30:07Donald Trump
30:08met des tarifs
30:09sur les machines à laver
30:10et il dit
30:11qu'il veut recréer
30:12des filières industrielles
30:13de machines à laver
30:14aux Etats-Unis
30:14il est vrai
30:15qu'il réussit
30:17à faire ouvrir
30:18une filière industrielle
30:19de machines à laver
30:20à peu près 1600 emplois
30:21en 2019
30:22un an après
30:23donc on déclare victoire
30:25sauf que
30:25la seconde où les tarifs
30:27sont disparus
30:27la filière industrielle
30:28est disparue
30:29donc le tarif
30:30assume une continuité
30:32de politique étrangère
30:34à travers des administrations
30:35démocratiques
30:35qui n'ont pas lieu d'être
30:36donc elle est vouée
30:37au court terme
30:38si vous voulez
30:38et deuxièmement
30:39chacun de ces 1600 emplois
30:41ont coûté
30:42600 000 dollars
30:43aux consommateurs américains
30:44donc c'est pas soutenable
30:45si vous voulez
30:46ce n'est pas soutenable
30:47pour qu'on revienne
30:48à une politique industrielle
30:49où les nations
30:50sont vraiment autodépendantes
30:52et plus indépendantes
30:54plutôt qu'aujourd'hui
30:55mais de manière substantive
30:57c'est-à-dire comme il y a
30:5850 ou 60 ans
30:59il faudrait une catastrophe mondiale
31:00il faudrait que les marchés
31:02s'effondrent un peu partout
31:02que la Chine soit complètement
31:04guerrière et belliqueuse
31:06envers nous
31:06et c'est pas du tout
31:07sur l'horizon
31:08en tout cas
31:09pour le court terme
31:10les tarifs n'ont pas
31:11le pouvoir de réindustrialisation
31:12que Donald Trump
31:13laisse penser
31:13cela dit
31:14il pointe un problème
31:15qui est celui d'une société
31:16de consommateurs
31:17vous avez dit
31:18et c'est la logique
31:19des hommes politiques
31:20qui nous gouvernent
31:22depuis 40 ans
31:23il faut des produits
31:26à bas coût
31:26pour le consommateur
31:27mais enfin
31:28s'il n'y a que des consommateurs
31:29et plus de producteurs
31:30ça risque de devenir compliqué
31:31et de coûter très cher
31:32à l'Etat également
31:33oui alors vous ignorez
31:34juste une chose
31:35dans cette équation
31:36pardonnez-moi pour cette
31:36parenthèse économique
31:38mais au contraire
31:39ça me fait grand plaisir
31:39c'est intéressant
31:41de nous entendre là-dessus
31:42je suis toujours ravi
31:43de parler de cette question-là
31:45vous avez bien évidemment
31:45raison de la soulever
31:46vous oubliez une chose
31:47c'est l'importance
31:48de l'industrie de service
31:49où là nous ne sommes pas
31:50du tout simples consommateurs
31:52mais au contraire
31:53même une envie
31:55du monde entier
31:56premier point
31:56et deuxième point
31:58j'aimerais qu'on pèse
31:59les conséquences
32:00de votre argument
32:01vous voulez qu'on réduise
32:03le taux de consommation
32:04des sociétés
32:05en vérité
32:05qui en sont définies
32:07aujourd'hui
32:07je n'ai pas dit
32:07que j'étais décroissant
32:08j'ai dit qu'il fallait
32:09bien produire
32:10pour consommer
32:11depuis le fordisme
32:12on sait ça
32:14si vous voulez
32:15vous avez parfaitement raison
32:17on ne peut pas avoir
32:17que des chômeurs
32:18on a quand même
32:19beaucoup de chômage
32:20alors peut-être pas
32:21aux Etats-Unis
32:21mais dans les sociétés
32:22européennes
32:24on ne peut pas avoir
32:25que des services non plus
32:26sinon on est une complète
32:27société de loisirs
32:28oui mais je ne dis pas
32:29que vous avez tort
32:30sur l'objectif en tête
32:31je dis que vous êtes irréaliste
32:32par la méthode
32:33et que pour arriver
32:34à votre but
32:35c'est-à-dire
32:36une réindustrialisation
32:37sérieuse de notre pays
32:38ou si on est Trump
32:39des Etats-Unis
32:40il faudrait des mesures
32:41qui ne sont pas du tout
32:43adaptées à la vie
32:45des Français
32:45ou des Américains
32:46enfin j'imagine
32:47l'homme politique
32:48qui va devoir expliquer
32:49que le prix d'un micro-ondes
32:50ou le prix d'un Airbus
32:52va quadrupler
32:53parce que
32:53comme vous le savez
32:54aujourd'hui un Airbus
32:55l'aile est faite en Italie
32:56les fenêtres au Japon
32:58les roues en France
32:59enfin c'est des espèces
33:00de choses qui sont
33:01c'est l'analogie du crayon
33:02que vous devez connaître
33:03de Milton Friedman
33:04si aujourd'hui
33:05un Français veut produire
33:06un crayon à papier
33:07il doit aller
33:08fêler le bois lui-même
33:09fêler l'arbre lui-même
33:10récupérer le bois
33:11le traiter
33:11l'industrialiser
33:12aller dans les mines
33:13de graphite
33:14récupérer le cuivre
33:15récupérer le caoutchouc
33:18enfin c'est des choses
33:19qui sont complètement
33:19impossibles à faire
33:20on a créé une société
33:21que l'on aime ou pas
33:23sur un modèle
33:24de collaboration
33:25de coopération internationale
33:27et pour en sortir
33:28il faudrait des douleurs
33:29immenses
33:30aucun homme politique
33:30aujourd'hui
33:31ne peut se permettre
33:32de promettre une telle chose
33:33je pense que d'ailleurs
33:34un article de l'économiste
33:35faisait ce point là
33:36il y a 4 ou 5 ans
33:37que la seule chose
33:38qui réduit la consommation
33:40et dans l'article de l'économiste
33:41l'inégalité
33:42c'est des catastrophes
33:43internationales
33:44des immenses guerres
33:45ou alors des pandémies
33:46sans ça
33:47je ne vois pas comment
33:48on arrive à votre objectif
33:49ce n'est pas mon objectif
33:51je vous posais une question
33:52mais c'est intéressant
33:53puisque vous voulez faire
33:54de la politique
33:54et ça permet de vous situer
33:55sur les sitiers politiques
33:58donc vous n'êtes pas protectionniste
34:00vous êtes libéral
34:01vous dites même
34:02je suis plus libéral
34:03que mon père
34:04c'était dans le
34:05le Figaro
34:05magazine
34:07c'est un héritage
34:08pour le coup
34:08américain
34:09vous avez vécu
34:11là-bas
34:12plus libéral
34:13que
34:13alors Donald Trump
34:14est libéral
34:14mais libéral protectionniste
34:16vous avez cité
34:17Milton Friedman
34:18oui c'est intéressant
34:19votre
34:19c'est intéressant
34:21parce qu'en France
34:21c'est un courant politique
34:22qui n'existe pas
34:25ou quand il a existé
34:25a toujours été
34:26battu à plate couture
34:28oui
34:29je vous remercie
34:31pour votre encouragement
34:32et votre stratégie électorale
34:35non non non
34:36c'est marrant
34:37que vous dites
34:37que c'est un héritage américain
34:39parce que généralement
34:40quand j'ai cette conversation
34:41avec des amis
34:41en vrai c'est faux
34:42parce que les américains
34:43ont toujours fait
34:44plus de protectionnistes
34:45que les européens
34:45premier point
34:46et deuxièmement
34:47c'est qui crée ça
34:48c'est des gens comme
34:49Benjamin Constant
34:50c'est des gens comme
34:50John Stuart Mill
34:51qui étaient d'abord
34:52des anglais
34:53et des français
34:53et la France en vérité
34:54est la mère du libéralisme
34:55si l'Angleterre est le père
34:57donc c'est quelque chose
34:58qui est quand même
34:58aussi français
34:59qu'une baguette de pain
35:01mais c'est vrai que
35:01aujourd'hui
35:02l'oeuvre
35:03ou l'offre plutôt
35:04électorale du libéralisme
35:05n'a pas toujours été satisfaite
35:07quoique
35:07la candidature
35:09de monsieur Fillon
35:10n'était pas si loin que ça
35:12l'essor dans les sondages
35:13il y a quelques
35:14depuis quelques années
35:15de monsieur Lysnard
35:16n'est pas
35:16je pense
35:18quelque chose
35:18d'anodin
35:19et aussi
35:19en fait
35:20je fais un pari
35:21qui est assez simple
35:22c'est qu'on a parfaitement raison
35:24quand on dit
35:24que les français
35:25aiment leur état
35:26admirent leur état
35:27aiment leur service public
35:28mais on constate aujourd'hui
35:29qu'ils ne sont pas satisfaits
35:31des services publics
35:32qui sont les leurs
35:32et que
35:33le poids de la bureaucratie
35:36les dépenses monumentales
35:38du gouvernement
35:39peut mener
35:40vers un réveil
35:42qui serait en vérité
35:43complètement consistant
35:44avec leur histoire
35:45politico-philosophique
35:46quand on dit aux français
35:47qu'il y a 450 personnes
35:49au staff de communication
35:50de la maire de Paris
35:51madame Hidalgo
35:52quand on leur dit
35:53que la deuxième bureaucratie mondiale
35:55c'est le ministère
35:56de l'éducation nationale
35:57avec 1,2 million
35:58de fonctionnaires
35:59sur ce point
35:59ça fonctionne
36:01effectivement
36:01c'est pas totalement
36:02lié à la question
36:03du libre-échange
36:04mais effectivement
36:05je pense qu'il y a
36:06un ras-le-bol
36:06et de la bureaucratie
36:09et de l'assistat
36:10comment se passent
36:10les conversations politiques
36:12en famille
36:13Louis Sarkozy ?
36:14écoutez
36:15je ne vais rien vous donner
36:16de trop intime
36:17mais ce que je peux vous dire
36:18c'est qu'il y a toujours
36:19des conversations intéressantes
36:20c'est compliqué
36:21avec l'homme
36:22qui est mon père
36:23parce qu'en vérité
36:24il est comme le lion
36:26vous savez
36:26dans sa grotte
36:28dans la savane
36:29et que nous
36:30comme ses fils
36:31on est parfaitement conscients
36:32de notre place
36:34sur la chaîne alimentaire
36:35si vous voyez
36:36ce que je veux dire
36:37et donc
36:37quand on émet un désaccord
36:39ce qui est complètement possible
36:40c'est plus une saillie
36:42hors des murs
36:43qui doit durer
36:4430 ou 40 secondes
36:46et après
36:46se remettre
36:47derrière la muraille
36:48fermer la grille
36:49et voir comment
36:50la chose prend
36:51et il faut être prêt
36:52à passer à autre chose
36:53vous voyez ce que je veux dire
36:53c'est pas du tout
36:54et c'est un peu ce qu'on disait
36:55sur lui et Napoléon
36:56d'ailleurs
36:56il n'est pas tellement démocrate
36:57alors en tout cas
36:58dans le cadre familial
36:59moins à sa table
37:00de salle à manger
37:02que peut-être
37:03dans l'arène politique
37:04merci Louis Sarkozy
37:06on n'a pas fini
37:07on se retrouve
37:08après une courte pause
37:09pour la dernière partie
37:10de l'émission
37:10nous sommes de retour
37:16sur Sud Radio
37:17avec Louis Sarkozy
37:19Louis Sarkozy
37:19qui est venu nous
37:20nous parler
37:21de son premier livre
37:22L'Empire des Livres
37:24consacré à Napoléon
37:26on a parlé aussi
37:27de Donald Trump
37:29de votre père
37:30Nicolas Sarkozy
37:33comment il vit
37:35la multiplication
37:37des affaires
37:38et les condamnations
37:42est-ce que vous trouvez
37:43vous qu'il y a
37:43une forme d'acharnement
37:44judiciaire
37:46contre lui
37:46vous savez
37:47je ne vais pas commenter
37:48des affaires
37:49qui sont certaines
37:50clauses
37:51mais certaines en cours
37:52ces avocats
37:54et ces équipes
37:54seront infiniment
37:55mieux qualifiés
37:56et pourront vous parler
37:59de ça
37:59avec beaucoup plus
38:00d'habilité que moi
38:01et avec beaucoup plus
38:01d'objectivité
38:02non ce que je vais vous dire
38:04c'est que
38:04sur un point de vue
38:05plus personnel
38:05c'est que Nicolas Sarkozy
38:07est Nicolas Sarkozy
38:08est pleinement Nicolas Sarkozy
38:09lors d'un combat
38:10et que c'est un peu
38:12Saint-Georges et le dragon
38:12j'ai eu l'occasion
38:13de donner cette analogie
38:15déjà quelques fois
38:15sur une de vos radios
38:18sœurs
38:18mais la vérité
38:19c'est qu'on a l'impression
38:20que c'est Saint-Georges
38:21vous savez
38:21qui cherche le dragon
38:22qui tue le dragon
38:23et que comme Saint-Georges
38:24n'est que Saint-Georges
38:25quand il se bat
38:26contre un dragon
38:26il cherche un autre dragon
38:27et donc il est condamné
38:29à toujours chercher
38:30un futur combat
38:31et quand il ne tue pas
38:32un dragon
38:33il n'est pas pleinement
38:33Saint-Georges
38:34et c'est un peu pareil
38:35avec lui
38:36c'est-à-dire que
38:37même dans
38:38ce que je perçois
38:39avec tout le manque
38:41d'objectivité
38:42qu'est le mien
38:42comme une injustice
38:44même dans la difficulté
38:45du moment
38:46même dans ce combat présent
38:47il est pleinement lui-même
38:49et je pense que
38:51peut-être qu'il ne
38:52ne l'admettra pas
38:53mais ce n'est pas
38:54si risqué de le dire
38:55que
38:55s'il n'avait pas ça
38:58s'il n'y avait
38:58il était rentré
38:59dans une période de sa vie
39:00sans combat
39:01ça l'ennuierait
39:03un petit peu aussi
39:03vous voyez ce que je veux dire
39:04que la vie pour lui
39:05ça a toujours été des combats
39:06en voilà un énième
39:07tant mieux
39:09et vous
39:10quel combat vous poursuivez
39:12Louis Sarkozy
39:13pourquoi
39:13êtes venu
39:14vous installer
39:15en France
39:16récemment
39:17vous avez fait une partie
39:18de votre vie
39:19aux Etats-Unis
39:20est-ce que vous avez
39:22des combats
39:23à mener
39:23en France
39:24non mais écoutez
39:25moi je suis
39:26l'enfant
39:27de parents divorcés
39:28comme beaucoup de français
39:28j'ai suivi ma mère
39:29quand j'avais
39:31un jeune âge
39:31j'ai fait mes études
39:32aux Etats-Unis
39:33et il est vrai
39:33un début de carrière professionnelle
39:35notamment là-bas
39:36aussi en Amérique latine
39:37mais notamment là-bas
39:38je rentre en France
39:39pourquoi ?
39:40je rentre en France
39:41parce qu'après
39:41vous avez voulu
39:43embrasser une carrière militaire
39:44aussi
39:44lui et Sarkozy
39:45c'est pas un secret
39:46il est vrai
39:47on peut le dire
39:48mais bien évidemment
39:49en sortant de l'académie
39:50militaire américaine
39:51j'étais d'ailleurs
39:52assez convaincu
39:53que ma vie
39:53allait se dérouler
39:54dans l'armée de terre américaine
39:55et que j'ai pris
39:56toutes les mesures nécessaires
39:57pour faciliter
39:58cette éventualité
39:59ça ne s'est pas fait
40:00pour diverses raisons
40:01et je ne le regrette
40:03absolument pas
40:03après j'ai travaillé
40:05dans le privé
40:05notamment en Amérique latine
40:06et à Washington
40:08et j'ai ensuite
40:09décidé
40:11avec ma femme
40:11une décision conjointe
40:12de rentrer en France
40:13parce que
40:14je suis français
40:15parce que ça fait 12 ans
40:16que je ne suis plus
40:17dans mon pays
40:17et qu'il était temps
40:18de rentrer
40:19c'est marié
40:20à cette volonté
40:21j'ai envie de dire
40:21presque européenne
40:22parce que ma femme
40:23qui est monténégraine
40:24ex-yougoslave
40:26et d'ailleurs j'ai vu
40:26que les gens se demandaient
40:27pourquoi je disais
40:27qu'elle était yougoslave
40:28parce qu'elle est née en 91
40:29quelques mois
40:30avant la désintégration
40:32de son pays
40:32et donc elle a un des derniers
40:33certificats de naissance
40:35acte de naissance
40:36en latin
40:36yougoslave
40:37d'ailleurs un très beau document
40:39et ma femme aussi
40:40tombe dans la catégorie de gens
40:41qu'on peut appeler
40:41les yougo-nostalgiques
40:42c'est-à-dire qu'elle naît
40:44constamment
40:44une espèce de romance
40:46de l'époque Tito
40:47c'est assez intéressant
40:48d'ailleurs psychologiquement
40:49je ne sais pas si c'était vrai
40:50parce qu'elle arrive à marier
40:51sans aucune contradiction
40:52le nationalisme croate
40:54et la yougo-nostalgie
40:56deux choses qui bien sûr
40:57à l'époque
40:57étaient complètement
40:58complètement opposées
41:01complètement opposées
41:02donc c'est un choix de vie
41:03un choix de vie
41:03que nous avons fait
41:04qui s'est marié
41:05des opportunités professionnelles
41:07notamment
41:08pour couvrir
41:09la campagne américaine
41:10sur LCI
41:11et aussi
41:12d'abord dans le figure
41:13et ensuite
41:13quand je me suis fait engager
41:14à Valeurs Actuelles
41:16et aussi
41:16maintenant que je débat
41:18madame Garrido
41:19tous les samedis
41:20c'est si vous voulez
41:21que je trouve
41:22j'ai la chance de trouver
41:23avec ma chaîne
41:24et avec mon papier
41:25mon journal
41:25une espèce
41:27d'activité économique
41:28soutenable
41:29je me suis dit
41:30que c'était le moment
41:31de rentrer
41:32c'est ça la vérité
41:33vous attendez sûrement
41:34à ce que je vous dise
41:35que je rentre
41:35parce que je rêve
41:36d'une échéance politique
41:37c'est pas vrai
41:38la vérité
41:39c'était un attachement
41:40émotionnel à la France
41:41et une vérité économique
41:42qui m'a permis de rentrer
41:43on vous prête
41:45malgré tout
41:46des ambitions politiques
41:48peut-être
41:48à un menton
41:49on en reparlera
41:50est-ce que vous craignez pas
41:52malgré tout
41:53qu'une partie des français
41:54se dise que votre retour
41:56est lié à un choix
41:57d'opportunité
41:58mais écoutez déjà
41:59vous l'avez dit d'ailleurs
42:01vous-même
42:01il y a eu une opportunité
42:02de rentrer
42:03mais bien sûr
42:04parce que nous vivons
42:05dans le monde
42:05qui est le nôtre
42:06et que j'ai une femme
42:07et une famille
42:08et que j'ai besoin
42:09de pouvoir gagner ma vie
42:10je ne pense pas
42:11qu'un seul français
42:12au monde
42:13ferait différemment
42:13si une opportunité
42:14est intéressante
42:15les gens déménagent
42:16etc
42:16ce fut mon cas
42:17comme je vous l'ai dit
42:18marié à une vraie volonté
42:19de retourner vivre en France
42:21et en Europe
42:21ensuite sur votre question
42:23pour l'instant
42:23je ne suis candidat nulle part
42:25c'est un fait
42:26on me pose cette question
42:27tous les jours
42:27je vous le dis
42:27je ne suis pas candidat
42:29je ne vous dis pas
42:29que j'y pense pas
42:30je ne vous dis pas
42:31qu'il n'y a pas eu
42:32de conversation à ce sujet
42:33je ne vous dis pas
42:33que je ne réfléchis pas
42:34à une possible élection
42:36je vous dis juste
42:37que ce n'est pas fait
42:38que la décision n'est pas prise
42:39et que la seule chose
42:40pour moi aujourd'hui
42:40c'est de débattre
42:41Madame Garrido
42:42c'est d'écrire
42:43des belles tribunes
42:43pour Valence Actuelle
42:44c'est d'essayer
42:45de ne pas dire des conneries
42:45pendant l'interview
42:46sur Sud Radio
42:47avec Alexandre De Vecchio
42:48et c'est de vendre
42:49le plus de livres possible
42:50vous vous en sortez pas mal
42:51pas mal
42:52Louis Sarkozy
42:53je n'ai pas réussi
42:55à vous faire trébucher
42:56je présente
42:57parce que ce n'était pas
42:58le but
42:59le but est de
43:00vous connaître
43:02vous dites quand même
43:03que vous avez
43:04des discussions
43:05ça vous démange
43:06la politique
43:07ça vous démange
43:08est-ce que ça ne vous fait pas
43:09un peu peur
43:09puisque votre père
43:11a d'une certaine manière
43:13quoi qu'on pense
43:14de son bélan
43:14a réussi
43:15à remporter
43:16l'élection suprême
43:17pour faire aussi bien
43:19bon courage
43:19écoutez
43:20est-ce que ça me fait peur
43:22mais pas du tout
43:23ce qui me fait peur
43:24c'est l'opportunité manquée
43:25ce qui me fait peur
43:26c'est d'avoir pu faire quelque chose
43:27et de ne pas l'avoir fait
43:28ce qui me fait peur
43:29c'est de regretter quelque chose
43:30j'ai pas du tout peur
43:31de quoi ?
43:32des critiques
43:32peur de ne pas vivre
43:34de ne pas dépasser
43:35l'ombre du père
43:35mais je trouve
43:36que c'est un exercice psychologique
43:38tellement facile
43:38de penser comme ça
43:39parce que c'est tellement pas le cas
43:40je ne regarde pas du tout
43:42mon père
43:43comme un espèce
43:44de modèle freudien
43:45à dépasser
43:46pas du tout
43:47je me rends compte
43:48de l'immensité
43:48du privilège
43:49qu'est d'être son fils
43:51je me rends compte
43:52du puits de savoir
43:53et de sagesse
43:54et d'énergie
43:55qu'il est
43:55et j'y puise
43:56le plus de choses
43:57que je peux
43:58il n'y a pas du tout
43:59de comparaison
44:00il n'y a pas de volonté
44:01dynastique
44:02après si vous me dites
44:03la politique vous démange
44:04mais bien évidemment
44:05la preuve
44:06j'y suis déjà
44:07je débats
44:08madame Garry
44:08de toutes les semaines
44:09j'écris sur la politique
44:10quasiment tous les jours
44:11de ma vie
44:11je suis passionné par ça
44:13encore une fois
44:13si ma femme
44:14et d'ailleurs vous devrez l'inviter
44:15je pense que
44:16vous vous entendez très bien
44:17si ma femme était ici
44:18elle vous dirait
44:19que ça fait 15 ans
44:20qu'on n'a pas regardé
44:21un film drôle
44:21que tout ce que je lis
44:23que tout ce qu'on regarde
44:25que tout ce qu'on écoute
44:26c'est la politique
44:27ou la guerre
44:28enfin pardonnez-moi
44:29c'est pas du tout
44:30quelque chose d'artificiel
44:31que je vous dis
44:31c'est ce que je suis
44:32c'est ce que j'aime
44:33l'histoire c'est ma vie
44:34l'histoire politique
44:34c'est ma vie
44:35l'affaire des nations
44:36c'est tout ce qui m'a jamais intéressé
44:38depuis que j'ai 10 ans
44:39donc bien sûr que ça me démange
44:41bien sûr que j'y réfléchis
44:42mais la décision n'est pas encore prise
44:44alors parlons de politique
44:45on a parlé de politique américaine
44:47comment vous voyez
44:48le paysage politique national
44:51aujourd'hui
44:52et où est-ce que vous vous situez
44:54on a compris que
44:55vous étiez libéral
44:57mais ça ne vous situe pas très bien
45:02sur les différents partis
45:05par certains aspects
45:06vous pouvez apparaître populiste
45:08conservateur
45:08vous êtes attaché
45:11à la famille politique
45:12de votre père
45:13les LR ?
45:14idéologiquement
45:15je ne suis pas encarté
45:16je ne suis pas membre
45:17des républicains
45:18mais il est vrai que
45:19si demain je devais me présenter
45:20à une élection
45:21ça serait difficile
45:22d'imaginer une autre étiquette
45:23simplement parce que
45:24idéologiquement
45:24c'est là où je me retrouve
45:25c'est pas du tout
45:26par une loyété
45:28vous arrivez à situer
45:29l'idéologie des républicains
45:30je pense qu'aujourd'hui
45:32vous soulevez
45:32la question est impertinente
45:34mais je pense que
45:35beaucoup de personnes
45:36ne savent plus très bien
45:37ce qu'incarne ce parti
45:38bien sûr
45:39parce que sur le régalien
45:40on a l'impression
45:41qu'il y a
45:41une présence
45:43une omniprésence
45:45du rassemblement national
45:46qui l'a dépassé
45:46un peu partout
45:47un message
45:49sur le libéralisme
45:50un peu contre-productif
45:51quoique facilité
45:52par l'étatisme
45:53et le quasi-socialisme
45:55du rassemblement national
45:56et une différence
45:59bien plus marquée
45:59par contre
46:00avec la gauche
46:01donc vous me demandez
46:02comment je voyais
46:02l'échec politique
46:04je vais vous répondre
46:05en face de l'éventualité
46:07qu'est la nôtre
46:07c'est l'élection présidentielle
46:08de 2027
46:09avec un bloc central
46:11qui conserve quand même
46:12des forces
46:13que tout le monde enterrait
46:13mais qui conserve
46:14certaines forces
46:15c'est indéniable
46:16mais qui quand même
46:17semble être moribond
46:19au moins sur le moyen terme
46:20une gauche
46:20pour l'instant unie
46:22mais avec des vraies fissures
46:23qui se montrent
46:23notamment avec la publication
46:24de ce livre
46:25la meute
46:26où on voit justement
46:27les pratiques insupportables
46:29de monsieur Mélenchon
46:29pour moi à gauche
46:30il y a une seule question
46:31c'est est-ce que la gauche
46:32arrive comme elle l'a prouvé
46:33après les européennes
46:34de garder cette unité
46:36malgré les rivalités
46:37et de représenter
46:39et d'amener au combat
46:40une machine électorale
46:41immense
46:42ce qui est le nouveau
46:42front populaire
46:43si c'est le cas
46:43la droite a du souci
46:45à se faire
46:45si ce n'est pas le cas
46:46comme je le pense
46:47la gauche sort de l'équation
46:49d'une certaine façon
46:50pour 2027
46:51ensuite il y a
46:52au centre droit
46:53l'importance d'un chef
46:55qui va pouvoir montrer
46:56qu'il est à la fois
46:57crédible comme état
46:59successeur du groupe central
47:00et qui peut récupérer
47:02certaines voix
47:02notamment sur le régalien
47:04du rassemblement national
47:05pour l'instant
47:06ceci semble être incarné
47:07par monsieur Retailleau
47:09parce que c'est le seul
47:09c'est intéressant
47:11vous avez votre choix
47:12entre Laurent Wauquiez
47:13et Bruno Retailleau
47:15déjà je ne suis pas
47:16membre des républicains
47:16je ne peux pas voter
47:17et je vous le dis
47:18avec toute l'honnêteté du monde
47:19je n'ai pas de candidat
47:20dans cette élection
47:21et d'ailleurs je m'entends
47:22très bien avec les deux
47:23ce n'est pas du tout
47:24le sujet
47:24moi ce que je viens
47:25de vous dire
47:26c'est une observation
47:27il est vrai que l'essor
47:28dans les sondages
47:29de monsieur Retailleau
47:30alors qu'il est ministre
47:31du président Macron
47:32montre qu'il peut être
47:34crédible comme état
47:35successeur
47:35et à la fois qu'il puisse
47:36des voix du rassemblement
47:37national et juste pour terminer
47:38l'analyse face à 2027
47:40avec la peine d'inégibilité
47:42de Marine Le Pen
47:43qui est quand même
47:44quelque chose
47:44qui est une bombe nucléaire
47:45mais on a l'impression
47:46qu'elle a explosé
47:47sous silencieux
47:48parce que la chose
47:49a été quand même
47:49rapidement classée
47:50elle est sortie
47:51du monde politique
47:53assez vite
47:53est-ce que ça vous choque ?
47:54on parlait de votre père
47:55qui a parfois dénoncé
47:56le gouvernement des juges
47:58est-ce qu'on est en plein
47:58gouvernement des juges ?
47:59la condamnation
48:00ne me choque pas
48:01elle-même
48:02parce que le dossier
48:02est très bien étayé
48:03et d'ailleurs
48:04la stratégie du rassemblement
48:05national
48:06n'est même pas
48:07sur l'argumentation
48:08c'est les parlementaires
48:09qui ont voté ça
48:10mais est-ce que
48:10le peuple français
48:11n'est pas assez grand
48:12pour savoir
48:12pour qui il doit voter ?
48:13est-ce que l'inélégibilité
48:14c'est une question
48:15qu'on ne pose jamais ?
48:16il y a deux choses différentes
48:18un, il y a la condamnation
48:19en elle-même
48:19et là
48:20même le rassemblement national
48:21ne remet pas en question
48:21la condamnation
48:22premier point
48:23deuxième point
48:23il y a la peine d'inélégibilité
48:25ça il est vrai
48:26que je trouve
48:26que c'est un scandale
48:27bien sûr
48:28parce que c'est la phrase
48:29de De Gaulle
48:29la cour suprême
48:30c'est le peuple
48:30et que ce n'est pas du tout
48:32à une élite
48:32aussi légitime soit-elle
48:33de dire au peuple français
48:35à qui elle a le droit
48:36de voter
48:36et quand on me dit
48:37ah non mais
48:38la peine d'inélégibilité
48:39c'est dans le droit pénal
48:40la juge a eu parfaitement
48:42le droit de
48:42oui mais elle avait aussi
48:43le droit de ne pas l'appliquer
48:44et d'ailleurs
48:45c'était un choix personnel
48:46et je remarque
48:47que chez les magistrats
48:47l'obligation
48:49c'est de maintenir
48:50surtout l'ordre social
48:51il est vrai
48:52qu'il y avait
48:53une vraie menace
48:54à l'ordre social
48:54alors beaucoup moins
48:55qu'on pensait
48:56c'est d'ailleurs intéressant
48:57de voir à quel point
48:57le RN peine à mobiliser
48:59un ras-le-bol
49:00sur cette question-là
49:01on l'a vu notamment
49:02à travers leur discours
49:04et leur événement
49:05mais moi
49:05juste pour finir
49:06je pense que
49:06la domination du RN
49:08est plus due
49:09en vérité
49:10à la faiblesse
49:11de la droite républicaine
49:12qu'à un essor
49:13de ce parti-là
49:13je ne crois pas vraiment
49:14en la force de ce parti
49:15sur le long terme
49:16je pense que c'est un parti
49:17d'opposition
49:17et qui est voué à mourir
49:19s'il gagne une élection présidentielle
49:21c'est un parti jetable
49:22si vous voulez
49:23un parti fait
49:23pour être un parti d'opposition
49:25parce que quand on bénéficie
49:26du vote ras-le-bol
49:27à ce point-là
49:27et qu'on est élu
49:28et que les institutions
49:29sont contre nous
49:30et qu'on ne peut pas remplir
49:30toutes ces promesses
49:31on perd le vote ras-le-bol
49:32assez vite
49:33Merci Louis Sarkozy
49:35je crois qu'on vous connait
49:36un peu mieux
49:37on vous situe
49:37un peu mieux
49:39on verra
49:40si vous lancez ou pas
49:41dans la course politique
49:43merci d'avoir été avec nous
49:44c'était passionnant
49:46je vous laisse
49:48avec les informations
49:49et on se retrouve
49:50la semaine prochaine
49:50pour un nouveau numéro
49:51dans Toute Vérité