Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent » (Mt 6, 24). À travers les nombreuses paraboles des intendants, l'Évangile ne se prive pas de critiquer vigoureusement l'asservissement par l'argent et s'oppose à la propriété comme jouissance exclusive, de même qu'il rejette le pouvoir perçu comme maîtrise d'autrui. Selon le Christ, nos biens et nos statuts ne nous appartiennent pas vraiment mais sont des dons à partager. Notre autorité ne légitime pas notre domination mais oblige au service des autres. Dans bien des cas, pourtant, cet enseignement n'est guère accueilli ; pour nombre de chrétiens une foi authentique s'accommode fort bien de privilèges indécents. Comment briser la logique mortifère de l'appropriation et de la privatisation du monde ? S'inspirant des textes évangéliques, Guillaume Dezaunay invite à raviver en nous la soif de justice, à participer à la construction d'un autre régime économique et à déployer une spiritualité de la désappropriation et de la mise en commun. Jusqu'à parler d'un « Christ rouge ». AUTEUR Professeur agrégé de philosophie, Guillaume Dezaunay enseigne cette discipline dans un lycée à Metz ainsi qu'en maison d'arrêt. Il est l'auteur d'un roman publié en 2018 aux éditions Balland : La mort est un problème à résoudre.
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00:00Bonjour, voici quelques temps que je souhaite vous inviter à la lecture du livre de Guillaume de Sosé,
00:17Le Christ Jour, Le Christ Rouge, Salvatore 2023.
00:21Aujourd'hui, je prends la page 69, Maître et Serviteur, une invitation, bien sûr, à lire lentement tout chapitre.
00:30Je regarde la dernière page de ce chapitre et je découvre Didier Wampas, punk chrétien communiste.
00:39Assurément, je me tourne vers YouTube.
00:47Et je lis.
00:51« Mais si demain tu me quittais, mais si demain tu t'en allais, je souffrirais tellement, même si la propriété c'est du vol.
01:08Je ne serai jamais à toi, tu ne seras jamais à moi.
01:17Rien ne sera jamais à personne.
01:23Alors, pourquoi s'en faire ? »
01:32Et je vous invite, bien sûr, à écouter le chant de Didier Wampas.
01:41Mais chez ce commentaire de Guillaume de Sosé, Le Christ Rouge,
01:47Tout est dit dans la phrase « Rien ne sera jamais à personne ».
02:00Rien ne sera jamais à personne, une phrase qui formule le principe de l'intendance généralisée
02:08de la possession responsable opposée à la propriété exclusive.
02:16Tout est dit de l'amour qui est don et dont la convoitise qui est prise n'est que la parodie.
02:31Tout est dit également de la tranquillité que procure le détachement.
02:39Pourquoi s'en faire ?
02:42Opposé à l'angoisse qui est fondement et conséquence de l'appropriation.
02:49Une seule phrase pose problème.
02:54Dire « Tu ne seras jamais à moi » est l'expression même du respect.
03:05Mais on peut dire « Je suis à toi » car c'est un don.
03:13On peut donc concevoir, malgré ces risques, la paradoxale entre appartenance des époux
03:25qui se disent chacun « Je suis à toi » sans jamais se dire « Tu es à moi ».
03:36Bref, j'ai lu un petit passage, mais je vous invite vraiment à lire l'ensemble de ce chapitre.
03:46Ça se termine à la page 75 et cela commence à la page 69, le titre « Maître et Serviteur, une méditation de l'Évangile ».
04:03Bonne lecture.
04:06Sous-titrage Société Radio-Canada