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  • 05/05/2025
Le 19 décembre 2024, Dominique Pélicot, 72 ans, était condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour les viols de Mazan. Son épouse, assommée de somnifères, inerte et comme morte, livrée pendant des année à une cinquantaine d'hommes qui avaient abusé d'elle. La chronique judiciaire aurait pu s'arrêter là. On aurait alors retenu la dérive d'un mari habité par des fantasmes morbides. Et le courage d'une épouse humiliée lui faisant face à chaque minute du procès.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:07Dominique Pellicot aujourd'hui, il reconnaît son implication dans la tentative de viol,
00:11même s'il dit qu'il n'a pas voulu la violer, qu'il a juste voulu passer du temps avec elle,
00:14et puis que ça s'est mal passé et qu'il a pris la fuite.
00:17Mais il nie son implication dans l'affaire Sophie Narme,
00:19comme il n'y a pas l'ADN, ça lui permet de dire ça, c'est pas moi.
00:23Bonjour, 19 décembre 2024, Dominique Pellicot, 72 ans,
00:28était condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour les viols de Mazan.
00:33Son épouse Gisèle, assommée de somnifères, avait été livrée pendant des années par son mari à une cinquantaine d'hommes.
00:40La chronique judiciaire aurait pu s'arrêter là,
00:43la dérive d'un mari habité par des fantasmes sexuels morbides,
00:47le courage d'une épouse humiliée qui lui avait fait face à chaque minute du procès.
00:53Mais contre toute attente, l'affaire Pellicot a continué,
00:56car le principal intéressé est sans doute bien plus qu'un retraité pervers
01:01qui filme sous les jupes des femmes et offre son épouse à des inconnus.
01:06Bel et bien un homme habité depuis des décennies par l'obsession du viol
01:11et peut-être même par celle du meurtre.
01:13Les enquêteurs et une juge du pôle des cold case tirent depuis des mois le fil de son passé,
01:19remontent la piste d'un homme soupçonné d'être un violeur en série.
01:22Que cache ce parcours de l'ombre ?
01:26Question posée aux invités de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:30Pellicot avant Pellicot, c'est tout de suite sur RTL.
01:34Mercredi 12 janvier 2022, pôle des cold case de Nanterre.
01:46La juge Nathalie Turquet travaille sur le dossier Sophie Narme,
01:50une jeune agente immobilière violée et tuée à l'hiver 1991 à Paris.
01:56La magistrate, qui a résolu l'affaire du grêlé,
01:58a un temps pensé que ce criminel sexuel pouvait être derrière cette affaire non résolue.
02:03Ce n'était pas le cas, mais la juge n'a pas lâché pour autant le dossier Sophie Narme.
02:09Elle l'a même comparé à une autre affaire qui lui ressemble beaucoup,
02:13la tentative de viol d'une autre agente immobilière, Marion, 19 ans, en grande banlieue parisienne.
02:20La juge est stupéfaite de découvrir que l'ADN masculin retrouvé sur les chaussures de Marion,
02:27une trace de sang, est en fait depuis très longtemps identifié.
02:32Personne n'avait jamais rien dit.
02:35Cet ADN appartient au dénommé Dominique Pellicot, 70 ans.
02:39Il est alors en prison, accusé d'une affaire sordide.
02:42Il a drogué et endormi son épouse pour qu'elle soit violée par des inconnus.
02:48L'ADN de Pellicot est inscrit au FNAEG depuis juillet 2010.
02:52Cette année-là, il avait déjà été surpris une première fois en train de filmer
02:57sous les jupes de clientes d'un supermarché.
03:00Dès le 9 novembre 2010, le parquet de mots avait été informé que cet ADN matchait
03:07avec la tentative de viol de Marion.
03:10Mais il n'y avait eu aucune suite, aucune convocation de Dominique Pellicot.
03:15Une énorme bourde.
03:16Si Pellicot avait été arrêté à cette époque, il n'y aurait sans doute jamais eu d'affaire de Mazan.
03:25Mercredi 12 octobre 2022, à la demande de la juge turquée,
03:29Dominique Pellicot est extrait de la prison des Beaumettes où il est écroué dans l'affaire de Mazan.
03:34On le place en garde à vue pour deux affaires non résolues, Sophie Narme et Marion.
03:39« Je n'ai tué personne, je n'ai violé ou tenté de violer personne », déclare-t-il d'emblée.
03:45On lui présente les photos des victimes.
03:48Il n'a jamais vu ces jeunes femmes.
03:50La tentative de viol de Marion a eu lieu le mardi 11 mai 1999 à Ville-Parisie, en Seine-et-Marne.
03:56La jeune agente immobilière, 19 ans, avait été attaquée dans un appartement
04:01qu'elle faisait visiter au 78 avenue des Faisans, plaquée au sol, ligotée,
04:08à moitié abrutie par un tampon d'éther.
04:11Elle avait réussi à s'enfuir en s'enfermant dans un placard.
04:14À l'époque, Pellicot habitait avec son épouse Gisèle et ses enfants à une trentaine de kilomètres de là.
04:21Dominique Pellicot ne connaît pas l'avenue des Faisans.
04:24Il n'a jamais voulu acheter un appartement.
04:27À l'époque, il était chômeur.
04:29On l'informe que son ADN apparaît.
04:31Pourtant, sur la scène de la tentative de viol, il continue à nier, obstinément.
04:37Après plusieurs heures et après avoir parlé à son avocate, il reconnaît les faits.
04:42« Je n'ai de souvenirs qu'à partir du moment où je l'ai déshabillée,
04:46à partir du moment où je me suis dit « j'arrête » et quand je suis parti,
04:50« désolé de vous avoir menti en priorité »,
04:53ce n'est pas facile tout ça à assumer. »
04:57Mercredi 12 octobre, Marion, désormais âgée de 42 ans,
05:00est entendue de son côté au pôle des Colquays par la juge turquée.
05:05Les larmes aux yeux, elle raconte son agression au cutter le 11 mai 99 par cet homme d'un mètre 80 au physique massif.
05:14Elle, qui ne mesure qu'un mètre 58, n'a pas été de taille à lutter.
05:18Elle n'a rien oublié de cette attaque où elle a eu la peur de sa vie.
05:23C'est vraiment au moment où il m'a saisi le coup et que j'ai senti que,
05:27même si je me laissais faire, que je me relâchais un peu,
05:31il continuerait quand même, raconte-t-elle.
05:33L'agresseur l'a attaqué dans le dos, il lui avait demandé de mesurer la pièce,
05:39jetée sur le ventre, ligotée, un tissu imbibé d'éther sur la bouche,
05:43des coups pour l'assommer.
05:45Il prenait vraiment son temps, j'étais amorphe, prisonnière de tout mon corps.
05:49Je ne voulais pas qu'il voit que j'étais réveillé, témoigne alors Marion.
05:55Marion, qui va réussir à se défendre et à échapper à Dominique Pellicot,
05:59lequel va prendre la fuite, en empruntant d'ailleurs au passage la voiture de la victime.
06:03Il dira qu'il est parti parce que la victime aurait pu être sa fille.
06:07Voilà ce qu'il va dire tout de suite à la juge qui l'interroge.
06:12L'agression de Marion qui ressemble étrangement, c'est vrai, à celle de Sophie Narme, violée et assassinée.
06:19Bonjour Laurent Valdiguet.
06:20Bonjour Jean-Alphonse.
06:21Merci infiniment d'être avec nous dans l'heure du crime aujourd'hui.
06:25Vous êtes grand reporter au magazine Marianne et auteur de cet ouvrage,
06:29Fétiche 45, les autres vies de Dominique Pellicot,
06:33qui est publié aujourd'hui même aux éditions du Seuil.
06:36C'est un très bon bouquin pour comprendre la trajectoire de Dominique Pellicot.
06:41Alors évidemment la trajectoire à Mazan, mais la trajectoire aussi de ce qu'il a fait avant.
06:45Et c'est ce qui nous intéresse aujourd'hui dans cette heure du crime.
06:48Alors, il faut retourner au pôle des Colquais, au moment où la juge turquée,
06:53elle va découvrir, d'ailleurs ébahie, cette ADN qui est dans le dossier,
06:58cette ADN qui matche avec une tentative de viol, et cette ADN c'est celui de Dominique Pellicot.
07:02Oui, parce que le point de départ de mon enquête là, c'est que j'avais rien compris.
07:06Je croyais que l'affaire de Mazan avait permis de révéler d'autres cas de Dominique Pellicot antérieurs
07:12et que des enquêtes avaient été déclenchées suite à tout ça.
07:15Mais en fait, pas du tout. Pas du tout parce que c'est la juge turquée toute seule.
07:21En 2020, la juge de Mazan, la juge d'Avignon ne s'était encore rendue compte de rien.
07:26Dominique Pellicot, depuis sa prison, continuait de berner tout le monde.
07:30Il a berné tout le monde pendant 18 mois.
07:32Pendant 18 mois, il n'a jamais dit à personne qu'il avait déjà été attrapé
07:36dans un autre centre commercial 10 ans avant.
07:41Donc Dominique Pellicot a berné tout le monde gentiment, tranquillement.
07:45Et en réalité, la juge turquée, en parallèle, elle a fait cette découverte,
07:49Jean-Alphonse, que vous avez raconté.
07:50En fait, plus exactement, c'est la brigade criminelle qui a fait cette découverte le jour même.
07:53Parce que la juge venait de découvrir le grêlé en septembre, septembre 2019.
08:00Et puis là, elle demande à la brigade criminelle, aux vacances de fin d'année,
08:03vérifier un peu cette histoire, Sophie, Marion.
08:06Ils enquêtent depuis 30 ans, depuis 1991.
08:09Ils se sont... Le dossier, c'est un dossier vertigineux, l'enquête de Sophie Narbe.
08:13C'est des vieux procès-verbaux.
08:15Oui, la crime avait beaucoup travaillé.
08:16Internet n'existait pas, c'est des PV à l'ancienne.
08:19Et là, il dit... Elle a une intuition, Nathalie Turquée, elle dit...
08:22C'est une juge formidable, Nathalie Turquée.
08:24C'est une juge...
08:25Opiniat, très efficace.
08:27Et elle a l'intuition, elle dit à la brigade criminelle,
08:29mais vérifier cette histoire de Marion,
08:32une autre agent immobilier,
08:34droguée, elle aussi.
08:36On ne sait pas trop les terres, justement.
08:38Parce que là, il y a un problème dans le problème,
08:40c'est qu'elle a toujours parlé de White Spirit,
08:42pas des terres. Bon, bref.
08:44Et là, le policier pianote dans le fichier
08:46et se rend compte,
08:47alors que les affaires criminelles,
08:49Jean-Alphonse, c'est vertigineux.
08:52Il se rend compte que l'auteur
08:53de la tentative de viol avec arme,
08:55de 1999,
08:58avait été identifié
09:00en 2010,
09:01le 10 décembre.
09:02C'est de la folie.
09:03C'est de la folie, parce que ça veut dire
09:05que le FNAE qui a été créé après l'affaire Guy Georges,
09:07justement pour ne pas rater ça,
09:09il avait fait son boulot
09:11et en 2010, il avait identifié
09:13Dominique Pellicot qui, s'il avait été
09:14arrêté ce jour-là comme il aurait dû,
09:17n'aurait pas commencé,
09:19puisque la décennie de viol sur Gisèle,
09:21elle commence en juillet 2011,
09:23n'aurait pas commencé
09:23la décennie de viol sur sa femme.
09:26Effectivement, et tout se serait peut-être arrêté là.
09:28Alors, c'est l'une des révélations de votre livre
09:30et celle-là, elle est de taille.
09:31J'avoue que moi, je suis vraiment tombé de l'armoire,
09:33comme on dit,
09:34en voyant que la justice n'avait pas bougé
09:37et que finalement, tout ça était resté dans un tiroir.
09:39Il y a autre chose aussi.
09:40Laurent Valdigui, encore une question.
09:41Il est interrogé sur Marion.
09:44On l'interroge.
09:45On va l'interroger aussi sur Sophie Narme.
09:46On va y venir, mais on l'interroge sur Marion.
09:49On lui met l'ADN sous le nez.
09:51On lui dit, mais attendez, il y a votre ADN
09:53sur la scène de tentative de viol ?
09:55Il ne bouge pas ?
09:57Alors, d'abord, les policiers, ils savent qu'il y a l'ADN.
10:00Ils viennent le voir.
10:01Il est déjà incarcéré depuis presque deux ans au Beaumet
10:04dans l'affaire de Mazan.
10:06Ils ne lui parlent pas d'ADN au début.
10:09Ils font un premier interrogatoire de personnalité.
10:13Il dit qu'il a violé personne, qu'il n'a tué personne.
10:16Et puis, il lui présente l'ADN.
10:18Son avocate est là.
10:20Il commence par tout nier en bloc.
10:22Il n'est tout en bloc parce que c'est un pan de sa vie...
10:25Qui s'écroule.
10:26Qui est un autre pan de sa vie.
10:28C'est l'autre Dominique Pellicot qui apparaît.
10:31Parce que surtout, quand on voit...
10:33Elle n'a jamais voulu parler.
10:35Elle n'a jamais parlé à la télévision.
10:36Elle n'a jamais parlé à la radio.
10:38Marion, c'est un nom d'emprunt.
10:39Ce n'est pas son vrai nom.
10:40Elle a gardé tout ça pendant des années.
10:42Elle a une fille de 16 ans.
10:43Elle a dû le raconter à sa fille.
10:45Ça a bouleversé sa vie.
10:48Parce que quand on raconte...
10:50Quand on entend ce qu'elle a déclaré le jour même aux policiers,
10:53ce qu'elle a déclaré ensuite à la juge,
10:55et ce que 23 ans plus tard,
10:57elle va déclarer à la brigade criminelle
10:59et à la juge turquais, rien n'a bougé,
11:01il lui est arrivé quelque chose d'effroyable.
11:05Elle a cru mourir, Marion.
11:07Bonjour Paul Bensoussan.
11:09Bonjour Jean-Alphonse Richard.
11:10Merci beaucoup d'être avec nous également
11:12dans le studio de l'ordre du crime.
11:13Vous êtes expert psychiatre auprès des tribunaux.
11:16Évidemment, vous allez nous aider aujourd'hui
11:17à comprendre mieux le personnage.
11:19Dominique Pellicot, vous l'avez expertisé
11:21en tant que psychiatre.
11:23Alors, effectivement, il y a ce retour au passé
11:26qui émerge à ce moment-là.
11:28Il est face à son passé Pellicot.
11:30C'est un homme qui a beaucoup menti
11:32et qui ment beaucoup Pellicot.
11:35Alors, il ment, je peux dire,
11:37à tout propos, y compris sur des sujets futiles,
11:40mais à fortiori sur les sujets importants.
11:42Je précise en préambule que ce que je vais vous dire aujourd'hui,
11:44ce n'est pas ce que j'ai constaté
11:46dans l'affaire dite des cold cases,
11:48puisque l'instruction n'est pas close,
11:49et je ne peux pas m'exprimer sur ce point.
11:51Mais je vous parle très volontiers de sa personnalité,
11:54de l'homme Pellicot,
11:55que j'ai expertisé, bien sûr, également
11:56dans l'affaire dite des viols de Mazan.
11:59Oui, c'est un homme qui ment beaucoup
12:01et qui ne peut dire la vérité
12:03que lorsqu'il est confronté
12:05à des preuves absolument irréfutables.
12:08Comme l'ADN, là.
12:09Voilà.
12:10Lorsqu'il est mis devant l'évidence,
12:11et encore,
12:13il peut concéder certaines choses,
12:14mais jamais, réellement,
12:16il ne rend les armes,
12:18jamais il n'abdique,
12:19et il minimise toujours,
12:20il banalise toujours.
12:22Un autre dossier menace le violeur de Mazan,
12:25c'est l'affaire Sophie Narme.
12:28Pellicot avant Pellicot,
12:29les autres secrets du violeur de Mazan.
12:31Là, j'ai perdu les pédales,
12:33j'ai dérapé.
12:34Le produit, c'était pour éviter
12:35de lui faire du mal,
12:36qu'on se donne des coups de tête.
12:38L'enquête de l'heure du crime,
12:39on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:4214h15,
12:43c'est l'heure du crime sur RTL.
12:45Avec Jean-Alphonse Richard.
12:49L'heure du crime,
12:51présentée par Jean-Alphonse Richard,
12:53sur RTL.
12:55L'heure du crime,
12:56consacrée aujourd'hui au passé secret
12:57de Dominique Pellicot,
12:59avant qu'il ne devienne le violeur de Mazan.
13:01En 2022,
13:02avant le procès,
13:03une juge l'a mis en examen
13:04pour une tentative de viol,
13:06mais aussi un meurtre.
13:07Lundi 5 décembre 2022,
13:10Dominique Pellicot est entendu
13:11par la juge Nathalie Turquet
13:12sur les deux affaires
13:14pour lesquelles il est poursuivi.
13:16La tentative de viol de Marion
13:17en mai 99
13:18et le meurtre de Sophie Narme
13:20en 1991.
13:22Deux dossiers
13:23où le mode opératoire
13:24est des plus ressemblants.
13:26Les victimes étaient toutes
13:27deux agentes immobilières.
13:29Elles avaient rendez-vous
13:29avec un homme
13:30pour faire visiter
13:31un appartement vide.
13:32Elles ont été ligotées,
13:34frappées avec violence.
13:35Un produit a été utilisé
13:37pour les endormir.
13:38Pour Marion,
13:39Dominique Pellicot répète
13:40qu'il a eu une pulsion.
13:42Il a discuté
13:43avec la jeune femme.
13:44Il est retourné
13:45à sa voiture
13:46pour prendre un petit flacon
13:47de nettoyant chimique
13:48et de la ficelle.
13:50Il s'en servait,
13:50dit-il,
13:51pour attacher des meubles.
13:53Il est parti
13:53avec l'agente immobilière
13:54en voiture.
13:55Marion le décrit
13:56comme un homme
13:57qui parlait peu
13:58dans le logement vide.
14:00Il a fait mine
14:00de s'intéresser aux pièces
14:02les unes
14:03après les autres.
14:04« Là, j'ai perdu
14:05les pédales.
14:07J'ai dérapé, »
14:08dit-il.
14:08Marion lui a donné
14:09des coups de tête.
14:10Il dément l'avoir frappé.
14:12« Je ne l'ai pas touché, »
14:13affirme-t-il.
14:14Il livre d'ailleurs
14:15cette précision
14:16hallucinante.
14:17« Je n'ai jamais touché
14:19personne
14:19dans le sens
14:20de faire des attouchements.
14:22Vous pouvez demander
14:23à ma femme.
14:2445 ans avec elle,
14:26je n'ai jamais eu d'histoire. »
14:29La juge interroge
14:30Dominique Pellicot
14:31sur le viol
14:31et le meurtre
14:32de l'agente immobilière
14:33Sophie Narme,
14:3423 ans,
14:35tuée dans l'appartement
14:36qu'elle faisait visiter
14:37au 22 rue Manin
14:38dans le 19e arrondissement
14:40de Paris.
14:41La magistrate
14:42ne dispose ici
14:43d'aucun ADN.
14:44Les scellés
14:45contenant des traces
14:46de sperme
14:46du violeur
14:47sont hélas introuvables,
14:49perdus
14:49ou détruits.
14:50La juge
14:51doit se contenter
14:52de l'enquête
14:52très fouillée
14:53menée à l'époque
14:54par la brigade criminelle.
14:55Daniel Dufthel,
14:57employeur de Sophie Narme,
14:59avait découvert le corps.
15:00Il disait alors
15:02avoir été saisi
15:03par une forte odeur,
15:05une odeur médicale
15:06en entrant dans l'appartement
15:07comme dans un hôpital,
15:09probablement de l'éther,
15:11indiquait-il.
15:12Comme pour Marion,
15:13les chaussures de Sophie Narme
15:14avaient été déposées
15:15avec soin.
15:16L'agente immobilière
15:17avait reçu un coup de tête.
15:18Elle avait été frappée
15:20au thorax
15:20avec une arme blanche
15:22effilée.
15:23Interrogée sur ce crime,
15:24Dominique Pellicot
15:25ne fournit que
15:26des réponses brèves,
15:28uniquement des dénégations.
15:29Je n'ai rien à dire là-dessus.
15:31Que voulez-vous
15:31que je vous dise
15:32ou encore
15:33vous parlez de similitude
15:34avec le dossier Marion
15:36mais il faudrait aussi
15:37parler des faits
15:38qui diffèrent.
15:39Ou enfin,
15:40c'est vous qui comparez
15:41mais moi,
15:42je n'ai aucun rapport
15:44avec cette affaire.
15:46Jeudi 30 janvier 2025,
15:48trois ans après
15:48ses mises à l'examen
15:49dans les dossiers Marion
15:50et Sophie Narme,
15:51Dominique Pellicot
15:52est réentendu
15:53par la juge.
15:54Il a entre-temps
15:55été condamné
15:56pour les viols de Mazin.
15:57Pellicot
15:57ne varie pas
15:59dans ses déclarations.
16:00Maître Florence Rau
16:01qui défend les familles
16:03des victimes
16:04n'est pas particulièrement
16:05surprise.
16:06Je ne m'attendais pas
16:07à ce qu'il reconnaisse
16:09pour Sophie Narme
16:09si c'est lui
16:10ou qu'il fasse
16:11acte de contrition
16:13pour Marion,
16:14dit-elle,
16:14l'avocate.
16:15Fait remarquer
16:16que pour Marion,
16:17Pellicot
16:17n'a reconnu les faits
16:19qu'à partir du moment
16:20où il était
16:21acculé.
16:23Marion et Sophie Narme,
16:24des cas emblématiques
16:25car il s'agit
16:26de cold case
16:27pour lesquels
16:27la police
16:28avait beaucoup travaillé
16:29et la brigade criminelle
16:31avait fait
16:32beaucoup de vérifications
16:33sans pouvoir
16:34remonter jusqu'à l'auteur
16:36un suspect
16:37qui s'appelle
16:37désormais
16:38Dominique Pellicot.
16:39La liste de ces crimes
16:40supposés
16:41ne va pas s'arrêter là.
16:43On va d'ailleurs
16:43avoir des doutes
16:44en remontant
16:45le fil
16:46de sa vie.
16:47Alors,
16:48Laurent Valdigui,
16:49vous êtes avec nous
16:49dans cette heure du crime.
16:51Grand reporter
16:52au magazine Marianne,
16:53auteur de l'ouvrage
16:54Fétiche 45,
16:55les autres vies
16:56de Dominique Pellicot
16:57publié aux éditions Seuil.
16:59Merci de nous donner
16:59la primeur de votre ouvrage.
17:01Laurent Valdigui,
17:03la juge
17:03relie les dossiers
17:04Marion et Sophie Narme
17:07avec ce mode opératoire.
17:10C'est-à-dire
17:10qu'il y a tellement
17:10de similitudes
17:11qu'on ne peut se poser
17:13que des questions.
17:14Oui,
17:14parce que le problème
17:15judiciaire
17:15qu'a la juge turquée,
17:17c'est que l'affaire Marion
17:18dans laquelle
17:19Dominique,
17:20c'est ça qui est,
17:21tout est vertigineux
17:22dans tout ça,
17:22mais ça,
17:23ça l'est particulièrement.
17:25Dans ce dossier Marion
17:26de 99
17:27où Dominique Pellicot
17:29est confondu
17:29par son ADN
17:30et où il a,
17:32disons,
17:32à moitié avoué,
17:33il a avoué une partie,
17:35ce dossier-là,
17:36il est prescrit.
17:37La prescription s'opère.
17:39Il est prescrit
17:39parce que la juge de mots,
17:41en 2001,
17:42deux ans après,
17:43elle a classé.
17:44Elle a classé,
17:45il y a eu d'actes.
17:45Ça a fait courir
17:45les dix ans de prescription.
17:47Quand en 2010,
17:48son ADN a tilté,
17:50au tribunal de mots,
17:50il ne s'est rien passé.
17:51on ne sait pas pourquoi.
17:53Et donc,
17:54du coup,
17:54ce dossier,
17:55il s'est gentiment
17:56endormi
17:57définitivement.
17:59Alors,
18:00il y a une nouvelle notion juridique
18:01aujourd'hui
18:02qui s'appelle
18:02la connexité.
18:04Quand des magistrats
18:04estiment que
18:05des similitudes telles
18:07peuvent permettre
18:08de lier des affaires,
18:09d'enchaîner un peu
18:09des affaires entre elles,
18:11la connexité,
18:12le dossier,
18:13c'est un paradoxe,
18:14Jean-Alphonse,
18:14le dossier de 1991,
18:15lui,
18:16il n'est pas prescrit.
18:17Parce qu'il y a toujours
18:17eu des actes.
18:18Il y a eu des actes.
18:19Et donc,
18:19dans ce dossier de 91,
18:21il tient le dossier de 99
18:23et il permet
18:25d'enjamber la prescription.
18:26Le malheur dans le malheur,
18:28c'est que le dossier de 91,
18:29de la juge turquée,
18:31il y a des scellés
18:31et les scellés
18:33de Sophie Narbe.
18:33C'est-à-dire,
18:34sa ceinture,
18:35elle a été étranglée
18:37avec sa ceinture Chanel,
18:38Sophie Narbe.
18:38Elle avait son pull,
18:39elle avait ses habits,
18:40tout ça.
18:41Ses scellés
18:41qui n'ont pas pu parler
18:43en 91.
18:43Parce qu'en 91,
18:44les techniques d'ADN
18:46n'étaient pas aussi poussées
18:47qu'aujourd'hui.
18:48Ses scellés,
18:48ils ont disparu.
18:49Ils ont été perdus.
18:50Et ça,
18:50c'est le malheur
18:51des scellés disparus.
18:52Et ça,
18:52c'est un drame.
18:53Parce que la juge turquée,
18:54depuis 2016,
18:56elle demande
18:57que les scellés de Paris
18:59soient fouillés
19:00à la recherche.
19:00Elle s'y est encore rendu
19:02le mois dernier
19:02à la recherche
19:03de ces scellés.
19:04On n'est pas à l'abri
19:05d'un miracle.
19:06On n'est pas à l'abri
19:07d'un miracle.
19:07On a parfois retrouvé
19:08des pièces perdues.
19:09Parce qu'on pense
19:09qu'ils sont là,
19:10perdus.
19:10Il y a 1,2 millions de cent mille
19:11scellés dans les entrailles
19:12du tribunal de Paris.
19:14C'est énorme.
19:15Peut-être qu'ils sont là
19:16à portée de main.
19:18Peut-être qu'un jour,
19:19quelqu'un les découvrira.
19:20Mais c'est vrai que,
19:22faute de scellés,
19:22faute de ses habits,
19:24il n'y a pas d'ADN
19:25de cette scène de crime
19:25où pourtant,
19:27ça pullulait d'ADN.
19:28Puisqu'à l'époque,
19:29souvenez-vous,
19:30vous l'avez dit,
19:30Jean-Alphonse,
19:31il y avait dû
19:32à l'autopsie de Sophie Narble.
19:33Le lendemain de sa mort,
19:35le médecin légiste
19:37constate la présence
19:38de sperme.
19:39Mais à l'époque,
19:40il fait des prélèvements
19:42qui déjà,
19:43en 1991,
19:44se sont perdus.
19:45C'est une espèce
19:46de succession
19:47de malchances
19:48incroyables.
19:49Oui, mais à l'époque,
19:50effectivement,
19:50les habitudes criminelles
19:52ne sont pas les mêmes.
19:53Enfin,
19:53de gestion de scène de crime,
19:55effectivement.
19:56Alors,
19:56il y a ce mode d'agir
19:57qui est très troublant
19:58de Pellico.
20:00Docteur Paul Bensoussan,
20:01vous êtes avec nous
20:01dans cette heure du crime
20:02et vous allez nous éclairer
20:03sur ce point.
20:03Alors,
20:04je sais que vous n'avez pas
20:04travaillé sur les précédents
20:06de Dominique Pellico.
20:07Là,
20:07vous nous parlez de l'homme.
20:08J'ai travaillé,
20:09mais je ne peux pas m'exprimer.
20:10Voilà,
20:10vous ne pouvez pas vous exprimer,
20:11mais vous aider à mieux
20:12comprendre le personnage.
20:13Il y a quelque chose
20:14de très troublant
20:14dans ces précédents,
20:16c'est qu'il y a toujours
20:16l'utilisation du produit chimique
20:18au sens large.
20:20C'est-à-dire,
20:20on veut endormir les victimes.
20:22Comme d'ailleurs,
20:23Gisèle Pellico.
20:24Gisèle Pellico
20:24a été endormi.
20:26Il y a cette fascination
20:27pour l'endormissement.
20:29Comment expliquer ça ?
20:30Je parlerais davantage
20:31de maîtrise.
20:33Une des clés
20:34de la personnalité
20:36de Dominique Pellico,
20:37c'est le désir
20:38de maîtrise.
20:39C'est la façon
20:40de réifier,
20:41c'est-à-dire
20:42de chosifier l'autre.
20:44Alors,
20:44que ce soit
20:44par la sédation
20:46dans le cas
20:47de son épouse
20:48ou par la contention
20:49dans l'affaire
20:49des Colquaises
20:50que vous évoquez,
20:51le désir
20:52de domination
20:53et de maîtrise
20:54de l'autre,
20:55en l'occurrence
20:55de la victime,
20:57est absolument manifeste.
20:58C'est une personnalité
20:59froide,
21:01autoritaire,
21:02autoritariste,
21:04qui vraiment
21:05impose
21:06sa volonté
21:07et qui se présente
21:09paradoxalement
21:10comme l'époux
21:12le plus attentionné,
21:14le plus à l'écoute,
21:16le père de famille
21:18est conjoint idéal
21:21mais dénué,
21:23totalement dénué
21:24d'empathie.
21:24Je vais vous en donner
21:25un seul exemple
21:26si vous voulez bien.
21:27Alors que je lui demande
21:29s'il n'a pas eu
21:30de la peine
21:30pour son épouse
21:31qui se plaignait
21:32de ses troubles de mémoire
21:33puisque les produits
21:34qu'il lui donnait
21:35sont très amnésiants.
21:36Elle avait peur
21:37de débuter un Alzheimer
21:37ou d'avoir une tumeur cérébrale.
21:40Il me répond
21:40si, si,
21:40j'ai eu de la peine
21:41naturellement
21:42et c'est pour ça
21:42que nous avons fait
21:43une consultation
21:44chez un neurologue,
21:45une IRM cérébrale
21:46à la suite de quoi
21:47naturellement
21:48les viols ont continué.
21:49Mais vous voyez
21:50cette réponse
21:50d'apparence banale
21:52vous illustre
21:53au-delà du possible
21:54l'absence d'empathie.
21:56Oui,
21:56c'est un cynisme
21:57absolu,
21:59gigantesque.
22:00Laurent Valdiguier,
22:01question pour vous.
22:03Quand il est interrogé
22:05sur Sophie Narme,
22:06là il sait
22:06qu'il a des billes,
22:08j'ai envie de dire,
22:08puis il n'y a pas d'ADN
22:09vous l'avez dit.
22:10Chaque fois il va demander
22:11à la juge
22:11donnez-moi des preuves.
22:13Il va dire
22:13il dit ça
22:14mais dites-moi,
22:15etc.
22:16Il essaie de savoir
22:16de s'adapter.
22:17Oui,
22:17il essaie de savoir.
22:18Alors c'est vrai
22:19que Sophie Narme
22:19il n'y a pas de preuves ADN
22:21mais il y a
22:21cet éther.
22:25Malheureusement
22:25ça aussi
22:26Marion 99
22:28immédiatement
22:30elle ne parle pas
22:30d'éther,
22:31elle parle de
22:31white spirit.
22:32On ne sait pas pourquoi
22:32elle n'a pas parlé
22:33d'éther.
22:34C'est le mot
22:35de white spirit
22:35alors que le white spirit
22:36n'a jamais endormi personne.
22:37Mais en décourse
22:38pendant dix ans
22:38la brigade criminelle
22:39elle a cherché
22:40désespérément
22:41toutes les agressions
22:42à l'éther
22:42en région parisienne
22:43et en France entière.
22:44Elle n'en a jamais trouvé
22:45puisqu'en réalité
22:46d'ailleurs
22:4823 ans plus tard
22:49le policier
22:50de la brigade criminelle
22:51qui interroge
22:52Marion
22:53il a préparé
22:54en début d'interrogatoire
22:55deux petits flacons
22:56flacon A
22:57et flacon B
22:58dans lesquels il a mis
22:59du white spirit
23:00dans l'un
23:00et de l'éther
23:01dans l'autre.
23:02Le PV
23:02il est édifiant
23:04parce que
23:05Marion
23:0523 ans plus tard
23:07rendez-vous compte
23:0823 ans après l'agression
23:09elle ouvre le premier flacon
23:11avec du white spirit
23:12alors qu'elle a toujours
23:12parlé de white spirit
23:13elle dit non
23:14ça n'a rien à voir
23:14elle ouvre le flacon
23:16avec l'éther
23:16et elle s'effondre
23:17au sanglot
23:17parce que c'est de l'éther
23:18Et ça
23:19une précision
23:20la mémoire olfactive
23:21c'est la plus archaïque
23:22et la plus fiable
23:23et donc on peut se fier
23:25à Marion
23:25Et donc il y a ça
23:26et puis il y a une autre trace
23:27de Dominique Pellicot
23:28peut-être vous allez confirmer
23:29docteur Bensoussan
23:29il est maniaque
23:31tous ses proches
23:32d'ailleurs quand les policiers
23:33interrogent
23:34est-ce qu'il plie ses habits
23:35tous ses proches
23:36disent il est maniaque
23:37et d'ailleurs c'est ce qu'il perd
23:38dans Marion
23:40puisqu'il va prendre le temps
23:41de bien se déshabiller
23:42de bien plier son pantalon
23:43et ça c'est peut-être
23:45sa signature dans Sophie Narbe
23:46c'est que les chaussures
23:47de Sophie Narbe
23:48sont retrouvées
23:49bien rangées côte à côte
23:50D'autres agentes immobilières
23:52attaquées
23:52dont l'une a vu son agresseur
23:54Pellicot avant Pellicot
23:56les autres secrets
23:57du violeur de Mazan
23:58je l'ai frappé
23:59en lui donnant un coup
24:00dans le bas-ventre
24:01j'ai réussi à m'enfuir
24:02l'enquête de l'heure du crime
24:04le visiteur des appartements
24:05avait-il trouvé
24:06au début des années 90
24:07son terrain de chasse favori
24:10à suivre
24:11dans un court instant
24:12sur RTL
24:1214h15
24:15c'est l'heure du crime
24:16sur RTL
24:17Jean-Alphonse Richard
24:20sur RTL
24:21et l'heure du crime
24:22La mort sur petite annonce
24:25Sophie, 23 ans
24:26jolie jeune femme
24:27employée d'une agence
24:28immobilière à Paris
24:29n'a pas su
24:30en décrochant son téléphone
24:31qu'elle prenait en fait
24:32rendez-vous avec la mort
24:33un homme s'est déclaré
24:34intéressé par l'appartement
24:35qu'elle souhaitait vendre
24:36sur place
24:37il l'a violée
24:38puis tuée
24:38Retour aujourd'hui
24:40dans l'heure du crime
24:41sur la trajectoire criminelle
24:42de Dominique Pellicot
24:43bien avant les viols de Mazan
24:45il est soupçonné
24:46d'avoir commis
24:47plusieurs autres agressions sexuelles
24:49et même un meurtre
24:50sur des agentes immobilières
24:51cette piste
24:52est à nouveau
24:53explorée
24:54La police judiciaire
24:56étudie le passé
24:57de Dominique Pellicot
24:58dans les années 80-90
24:59après le meurtre
25:01de l'agente immobilière
25:02Sophie Narme
25:03la brigade criminelle
25:04avait dressé
25:05une longue liste
25:06de cas suspects
25:07des agentes immobilières
25:09attaquées
25:10étaient déjà mentionnées
25:11à l'époque
25:12avec le logiciel
25:13d'analyse Salvac
25:14qui permet de rapprocher
25:16des crimes ressemblants
25:17ce sont désormais
25:185 dossiers
25:18d'agression sexuelle
25:20en région parisienne
25:21qui présenteraient
25:22des similitudes
25:23à chaque fois
25:24des agentes immobilières
25:25attaquées
25:26par un homme
25:27le 6 novembre 1991
25:29soit seulement
25:29un mois et deux jours
25:30avant le meurtre
25:31de Sophie Narme
25:32une de ces femmes
25:33faisait visiter
25:34un appartement
25:35avenue de la Motte-Piquet
25:37dans le 15e arrondissement
25:38de Paris
25:39le client
25:40mesurant environ
25:411m80
25:42athlétique
25:43les cheveux grisonnants
25:44lui a sauté dessus
25:45elle s'est défendue
25:46en lui donnant
25:47un coup de pied
25:48au bas ventre
25:49elle a pu s'enfuir
25:50les policiers
25:51dressent alors
25:52un portrait robot
25:53lequel pourrait ressembler
25:55au visage
25:55de Dominique Pellicot
25:5713 décembre 2022
25:5832 ans
25:59après son agression
26:00l'ancienne
26:01agente immobilière
26:02est entendue
26:03par la crime
26:04elle ne se souvient plus
26:06du visage
26:06de l'homme
26:07qui l'a agressé
26:07une photo ancienne
26:09de Dominique Pellicot
26:10ne suscite
26:10chez elle
26:11aucune réaction
26:12Dominique Pellicot
26:14a été longuement
26:14interrogée
26:15par la juge
26:16sur sa manie
26:16d'utiliser
26:17des substances
26:18anesthésiantes
26:19sans doute
26:20de l'éther
26:20l'agente immobilière
26:22Marion
26:22avait dû respirer
26:23un tissu
26:24imbibé
26:25de cette substance
26:26de l'éther
26:27utilisée encore
26:28pour endormir
26:29sauf une arme
26:29finalement étranglée
26:31frappée d'un coup
26:32d'arme blanche
26:33lors de l'enquête
26:34sur les viols de Mazan
26:35une des filles
26:36de Dominique Pellicot
26:37avait fait cette remarque
26:38je me rappelle
26:39effectivement
26:40de la présence
26:41d'éther
26:41dans la maison
26:42mon père
26:43en avait utilisé
26:44à maintes reprises
26:45pour supprimer
26:47des portées
26:48de chiots
26:48de notre chienne
26:50et voilà donc
26:52ce qu'on peut dire
26:53sur ces précédents
26:55pour Dominique Pellicot
26:56on parle évidemment
26:57du passé criminel
26:58de Dominique Pellicot
26:59en tout cas
27:00des cas qu'on est en train
27:01de découvrir aujourd'hui
27:02Laurent Valdiguier
27:03vous êtes avec nous
27:04pour nous éclairer
27:04dans cette affaire
27:06grand reporter au magazine
27:07Marianne
27:07et auteur de l'ouvrage
27:08Fétiche 45
27:10les autres vies
27:11de Dominique Pellicot
27:12publiées aux éditions
27:13Seuil
27:13ce sont évidemment
27:14ces autres vies
27:15de Dominique Pellicot
27:16qui nous intéressent
27:17aujourd'hui
27:17alors dans votre ouvrage
27:19vous faites part
27:19de 5 cas
27:20ressemblant
27:21en région parisienne
27:23des agentes immobilières
27:25toutes de jeunes femmes
27:26qui ont été attaquées
27:27par un homme
27:28évidemment ça interpelle
27:30beaucoup
27:30mais c'est compliqué
27:32de faire le lien
27:33avec Dominique Pellicot
27:33oui
27:34on l'a mis en une
27:36de Marianne de cette semaine
27:37le portrait robot
27:38que les policiers
27:38ont retrouvé
27:39assez récemment
27:40d'agents immobiliers
27:43qui avaient été agressés
27:43avenue la mode piquée
27:44en novembre
27:451991
27:46c'est il y a longtemps
27:49alors ils ont eu du mal
27:49à la retrouver
27:50mais ils l'ont retrouvé
27:51elle a changé de prénom
27:52elle a changé de nom
27:52elle a refait sa vie
27:53à l'étranger
27:53ils l'ont retrouvé
27:54elle s'est souvenu
27:57elle ne l'a pas reconnu
27:57du tout
27:58pas du tout
27:59elle se souvient
27:59de son agression
28:00d'ailleurs
28:01elle le dit
28:01d'entrée au policier
28:02je vous préviens
28:04je ne visualise plus
28:04son visage
28:05en revanche
28:06ils ont découvert
28:07une petite fille
28:07de 12 ans à l'époque
28:08qui s'est manifestée
28:10elle
28:10elle a été agressée
28:12en 1995
28:12et là c'est vrai
28:14elle le reconnaît
28:15alors effectivement
28:15cette victime
28:16on va en parler
28:16dans le chapitre suivant
28:17parce qu'elle est importante
28:18cette victime
28:19très jeune victime
28:20à 12 ans
28:20vous l'avez dit
28:22seule certitude
28:23Laurent Valdiguier
28:24il faut fournir
28:25des preuves
28:26à Dominique Pellicot
28:27lui il ne va pas
28:28comme ça avouer
28:29des trucs
28:30on l'avait vu
28:32dans les histoires
28:33c'est les enquêtes
28:34policières
28:35les plus difficiles
28:37d'ailleurs
28:38de remonter
28:38dans le temps
28:39de faire la machine arrière
28:41pourtant là
28:42la brigade criminelle
28:43c'est là où c'est
28:44en se plongeant
28:45dans ses vues dossiers
28:46j'ai même retrouvé
28:47le commissaire Biraud
28:48qui était le numéro 2
28:49de la crime
28:49en 1991
28:50qui se souvient
28:53alors c'est marrant
28:54il se souvient
28:55c'est lui qui a fait
28:56le PV de constatation
28:57Jean-Pierre Miraud
28:58paradoxalement
28:59il avait souvenir
29:00comme quoi la mémoire
29:01il avait souvenir
29:02d'un grand appartement parisien
29:03alors que c'était
29:04une soupante
29:05au dernier étage
29:06et il avait souvenir
29:07d'une constatation
29:08de jour
29:09alors qu'elle a eu lieu
29:09en pleine nuit
29:10mais il se souvient
29:11de ce crime horrible
29:13de la façon
29:14dont la jeune femme
29:15avait été dévêtue
29:16ligotée
29:17de les biens éparpillés
29:19mais ses chaussures
29:20bien rangées
29:21c'est vrai que c'est une signature
29:22dans les deux dossiers
29:24qui intéresse
29:25la juge turquée
29:26c'est ce côté
29:27méticuleux
29:29alors méticuleux justement
29:30le terme il est vraiment
29:31bien choisi
29:32et vous avez raison
29:32Laurent Valdiguet
29:33d'insister là-dessus
29:34parce que quand on suit
29:35ces crimes
29:35effectivement on voit
29:36un homme méticuleux
29:37qui est derrière tout ça
29:38même si c'est peut-être
29:39pas Dominique Pellicot
29:40il est présumé innocent
29:41là-dedans
29:42mais voilà
29:43docteur Paul Bensoussan
29:45expert psychiatre
29:46auprès des tribunaux
29:47vous avez expertisé
29:48Dominique Pellicot
29:49alors dites-nous
29:50méticuleux
29:52vous avez senti ça
29:53chez cet homme ?
29:53alors oui ça me fait
29:54tout à fait réagir
29:55et je corrobore
29:56ce que vient de dire
29:58Laurent Valdiguet
29:59parce que
29:59réellement
30:01moi qui ai étudié
30:03l'entièreté du dossier
30:04on voit même
30:06dans la classification
30:07des vidéos
30:07qui vont l'accabler
30:08puisqu'il a accumulé
30:10lui-même
30:11pendant une dizaine d'années
30:12les preuves
30:13de cette urpitude
30:14et on voit
30:15dans la stéréotypie
30:16du mode opératoire
30:17dans les directives
30:19données
30:19à ses invités
30:21je mets des guillemets
30:22invités bien sûr
30:22mais aussi
30:23dans la classification
30:24des images
30:25on voit cette méticulosité
30:27alors elles sont
30:28cataloguées
30:29elles sont en série
30:30et chez cet homme
30:31raciste
30:32il est intéressant
30:34de voir
30:34qu'il écrit
30:36par exemple
30:36mes arabes
30:38mes blacks
30:38donc livrant
30:40livrant sa femme
30:42à des individus
30:43qu'il déteste
30:44quand même
30:44c'est intéressant
30:44sur la notion
30:46de souillure
30:46et on voit souvent
30:48chez les grands
30:48obsessionnels
30:49méticuleux
30:50on dit que ce sont
30:51des faux propres
30:51c'est à dire que
30:53cette méticulosité
30:54n'empêche pas
30:55le degré
30:56d'ignomini
30:57mais par contre
30:58ce que dit
30:59Laurent Valdiguet
31:00il range les chaussures
31:01enfin si c'est lui
31:03il a rangé
31:04les chaussures
31:04des victimes
31:05encore une fois
31:05il est présumé
31:06innocent
31:06mais cet homme
31:07qui a fait ça
31:08là on peut dire
31:09qu'il y a un tic
31:10un tic criminel
31:11alors
31:11on ne peut pas parler
31:13de tic sur deux dossiers
31:14puis encore une fois
31:15je ne veux pas
31:16m'exprimer
31:16sur deux dossiers
31:17mais
31:17c'est congruent
31:19disons
31:19ça concorde
31:21ça coïncide
31:22avec ce trait de caractère
31:23de méticulosité
31:24et de perfectionnisme
31:26Laurent Valdiguet
31:27il a admis
31:27donc l'agression
31:28qui est une agression
31:30assez abominable
31:32de Marion
31:33en 99
31:33il a 47 ans
31:35et un jour
31:36dans un interrogatoire
31:37la juge turquais
31:38le coupe
31:39il lui dit
31:40mais monsieur Pellicot
31:41pourquoi une première pulsion
31:43à 47 ans
31:44parce que c'est vrai
31:45que dans tous ces
31:46en tout cas
31:47c'est les questions
31:47qu'on se pose toujours
31:48avec le recul
31:49c'est à quand
31:50ça remonte
31:51est-ce que
31:53cette agression là
31:54c'est la première
31:54à quand dans sa vie
31:56ça a pu remonter
31:57et c'est vrai
31:58que dans le cas
31:59de Dominique Pellicot
32:00on voit bien
32:01dans sa biographie
32:02qu'en 1987
32:04c'est à dire
32:05il y a longtemps
32:06il se passe quelque chose
32:08décembre 2024
32:10une nouvelle plainte
32:11contre le violeur de Mazan
32:12Pellicot avant Pellicot
32:15les autres secrets
32:16du violeur de Mazan
32:17je lui ai dit
32:18d'arrêter
32:18de me mettre
32:19ce truc sur la bouche
32:20l'enquête de l'heure du crime
32:21on se retrouve
32:22dans un instant
32:22sur RTL
32:23Jean-Alphonse Richard
32:25sur RTL
32:26l'heure du crime
32:27jusqu'à 15h
32:28Jean-Alphonse Richard
32:31sur RTL
32:32l'heure du crime
32:33au programme
32:35aujourd'hui de l'heure du crime
32:36la trajectoire secrète
32:37de Dominique Pellicot
32:38avant les viols de Mazan
32:39il aurait agressé
32:40sexuellement
32:41plusieurs autres femmes
32:42il ne reconnaît
32:43qu'une tentative
32:44de viol en 99
32:45hiver 2004
32:46une femme
32:47dépose plainte
32:48contre lui
32:48décembre 2024
32:51Coralie
32:52une femme de 40 ans
32:53se présente
32:54dans les locaux
32:54de la brigade des mineurs
32:55Coralie
32:56dit avoir reconnu
32:57à la télé
32:58Dominique Pellicot
32:59comme étant
33:00l'homme
33:00qui a failli
33:01la violer
33:02en 1995
33:03elle avait alors 12 ans
33:05elle était en classe
33:06de 6ème
33:06elle habitait
33:07avec ses parents
33:08et 3 frères
33:08et soeurs
33:09dans le 15ème
33:10arrondissement de Paris
33:11ce jour là
33:12elle est rentrée
33:13seule de l'école
33:14quand un homme
33:14s'est engouffré
33:15derrière elle
33:16dans l'appartement
33:17il lui a dit
33:18qu'il était
33:18électricien
33:20il venait relever
33:21les compteurs
33:22il lui a demandé
33:23son âge
33:24lui a proposé
33:25de se mettre
33:25en maillot de bain
33:26car un de ses amis
33:27cherchait des enfants
33:29pour des photos
33:29publicitaires
33:30elle s'est exécutée
33:32il l'a alors attrapé
33:33lui a appliqué
33:34un tissu
33:35sur la bouche
33:36et le nez
33:36je lui ai dit
33:37d'arrêter
33:38de me mettre
33:38ce truc
33:39sur la bouche
33:40va expliquer
33:40Coralie
33:41le retour
33:42des frères
33:42et soeurs
33:43de Coralie
33:43met en fuite
33:44l'agresseur
33:45la maman
33:46qui arrive
33:46peu après
33:47va noter
33:47une forte odeur
33:49d'éther
33:50dans le logement
33:51la police
33:51est alertée
33:52une plainte déposée
33:53les enquêteurs
33:54oublient
33:54de ramasser
33:55un verre
33:56dans lequel
33:56l'homme
33:57avait bu
33:57Coralie
33:59entendue
34:00à deux reprises
34:01par la police
34:01ne va pas varier
34:02dans sa certitude
34:03elle dit
34:04reconnaître
34:05formellement
34:05Dominique Pellicot
34:07comme étant
34:07le faux électricien
34:09lequel conteste
34:10formellement
34:11cette accusation
34:12et on retrouve
34:15dans cette heure du crime
34:15l'un de nos invités
34:16Laurent Valdiguier
34:17journaliste au magazine
34:19Marianne
34:20auteur de l'ouvrage
34:20fétiche 45
34:22les autres vies
34:23de Dominique Pellicot
34:24qui est publié
34:25aux éditions Seuil
34:26on connaît tout
34:26de la trajectoire
34:27de cet homme
34:28en lisant cet ouvrage
34:29un mot là-dessus
34:30Laurent Valdiguier
34:31sur Coralie
34:32parce que vous en parlez
34:32vous parlez beaucoup
34:33dans votre ouvrage
34:34effectivement cette plainte
34:35elle est intéressante
34:36elle est très tardive
34:372024
34:38mais c'est très troublant
34:40ce que raconte
34:41cette femme
34:42aujourd'hui
34:43c'est très troublant
34:43parce qu'elle voit
34:44une avocate
34:44Florence Rau
34:45qui est l'avocate
34:46de Marion
34:46et de Sophie Narme
34:47sur BFM
34:48parler de Pellicot
34:50elle voit le visage
34:51de Pellicot
34:51dans le cadre
34:51du procès de Mazan
34:52elle a un choc
34:53elle a un choc
34:54elle appelle
34:55deux jours plus tard
34:57elle est dans le bureau
34:58de l'avocate
34:58et Florence Rau
35:00elle a ce réflexe
35:01elle lui dit
35:01écoutez
35:02je ne veux rien vous dire
35:03parce qu'elle vient
35:04rechercher
35:04elle a l'intuition
35:06que c'est lui
35:06elle sent que c'est lui
35:07et l'avocate
35:08elle lui dit
35:09c'est ce que je raconte
35:09dans le livre
35:10bon ben je vais vous poser
35:12des questions
35:12vous allez me raconter
35:13je ne veux pas vous parasiter
35:14votre récit
35:15elle la laisse parler
35:16elle la laisse parler
35:17elle enregistre
35:17et là
35:19ce procès verbal
35:21ensuite
35:21elle va le refaire
35:22reformuler devant
35:23la brigade criminelle
35:24c'est extrêmement troublant
35:25parce que d'abord
35:26Dominique Pellicot
35:27est électricien
35:28elle a été
35:29c'est une tentative
35:31à l'éther
35:32à l'éther
35:33le faux électricien
35:35s'enferme dans les toilettes
35:36revient
35:37et à ce moment là
35:38alors qu'il l'a fait mettre
35:38déshabillé en maillot de bain
35:40tout ça
35:40est dans la plainte de 95
35:41c'est pas une reconstruction
35:43d'aujourd'hui
35:43c'est pour ça que
35:44c'est encore une fois bouleversant
35:46à l'éther
35:47essaye de l'endormir
35:48et là
35:49par chance
35:50ses frères et soeurs
35:52rentrent de l'école
35:52et avec calme
35:54encore une fois
35:54calme
35:55encore une fois
35:56il s'était
35:57ça me fait penser
35:58à ce que disait
35:58le père de Soussan
35:59il s'était déchaussé
36:00il prend le temps
36:01de se rechausser
36:02oui elle dit qu'il prend le temps
36:03il prend le temps
36:04de se rechausser
36:04et il descend
36:06la maman arrive
36:06elle le croise dans l'escalier
36:08et puis finalement
36:08ils vont déposer plainte
36:09à l'époque
36:10tout ça
36:10on se dit
36:10mais où sont encore une fois
36:12les scellés
36:13est-ce que ce torchon
36:13avec de l'éther
36:14le scellé a disparu
36:17la brigade criminelle
36:18le cherche encore
36:19mais enfin apparemment
36:20il a disparu
36:20lui aussi
36:21et elle donne un détail
36:24Coralie
36:25elle dit
36:25il m'avait demandé de l'eau
36:27je lui avais donné
36:28de l'eau dans un verre à moutarde
36:30de Tom & Jerry
36:31c'est ce que vous voyez
36:32dans votre livre
36:32on s'en souvient
36:33de Tom & Jerry
36:34et elle dit
36:35il est resté des années
36:36dans le placard
36:37de mes parents
36:38et moi j'ai jamais pu
36:39reboire dans ce verre
36:40et hélas
36:41ce verre
36:42il n'a hélas
36:43jamais été expertisé
36:44et il n'a jamais été expertisé
36:45et ça c'est bien dommage
36:47docteur Bensoussan
36:48vous êtes avec nous
36:49expert psychiatre
36:50auprès des tribunaux
36:51vous avez expertisé
36:52Dominique Pellicot
36:53et vous nous aidez
36:53à mieux comprendre
36:54ce qu'il y a dans la tête
36:55de cet individu
36:56une question très générale
36:58très très générale
36:59Dominique Pellicot
37:02il est accusé de viol
37:03sur des personnes majeures
37:04en général
37:04des jeunes femmes
37:06des femmes
37:07etc
37:07sa femme
37:08sa propre épouse
37:09est-ce que
37:10quelqu'un qui est habitué
37:12à des viols
37:12sur des personnes adultes
37:15est-ce qu'il peut
37:15s'en prendre
37:16à une petite fille
37:17alors je réponds
37:18catégoriquement oui
37:19en tout cas en ce qui concerne
37:20Dominique Pellicot
37:21d'autant que dans le dossier
37:22des viols de Mazan
37:23on a déjà
37:24de façon parfaitement documentée
37:26des gestes troubles
37:28et une attirance
37:29vis-à-vis de ses petits-enfants
37:31il a demandé
37:32à son fils
37:33Nathan
37:34de façon assez insistante
37:35à jouer au docteur
37:37il a demandé
37:38à sa petite fille
37:38dont le prénom
37:39ne me revient pas
37:40de relever son t-shirt
37:42au point
37:43que son fils
37:45David
37:46et son épouse
37:47ne veulent plus
37:48lui confier leur soeur
37:49donc on a quand même
37:51il a de nombreuses
37:53déviances
37:53sexuelles
37:54Dominique Pellicot
37:55pour ne pas dire
37:56qu'il les a toutes
37:56mais toutes celles
37:57qui sont en tout cas
37:58listées dans le DSM
38:00c'est-à-dire
38:00il y a 8 déviances sexuelles
38:01il coche quasiment
38:03toutes les cases
38:03mais l'attirance
38:04pour des mineurs
38:05elle est
38:06parfaitement
38:07évocable
38:08dans ce dossier
38:09il y a une question
38:12qui se pose
38:12Laurent Valdiguier
38:13qui est importante
38:14c'est que
38:14quand est-ce que
38:16ça a commencé
38:16chez Pellicot
38:18parce que là
38:18c'est la question
38:20à 100 000 euros
38:21c'est vrai
38:23que dans tout ce parcours
38:24c'est d'essayer
38:25de remonter à Caen
38:26quand ça diverge
38:27parce qu'il rencontre
38:29Gisèle
38:30au début des années 70
38:31c'est un couple
38:32très jeune
38:32très amoureux
38:33fusionnel
38:34et on voit bien
38:36quand même
38:36qu'il y a une fracture
38:36en 1987
38:38puisque
38:40fin 86
38:41d'abord en 86
38:42sa maman
38:42il est quand même
38:43le petit chéri
38:44de sa maman
38:44Pellicot
38:45sa maman décède
38:47et Gisèle
38:48est enceinte
38:49de leur troisième
38:49et dernier enfant
38:50Florian
38:51et
38:52c'est ce qu'il raconte
38:55Dominique Pellicot
38:56alors
38:56c'est-à-dire
38:57est-ce qu'il faut le croire
38:58quand il raconte ça
38:59mais
38:59il raconte
39:00qu'il se rend
39:00à la maternité
39:01et qu'il croise
39:03une infirmière
39:03pour demander
39:04la chambre
39:04de sa femme
39:05et l'infirmière
39:06lui dit cette phrase
39:07ah
39:08voilà la chambre
39:09vous venez de rater le papa
39:11et en fait
39:13pour Dominique Pellicot
39:14en tout cas
39:14dans son récit
39:15depuis Mazan
39:15on sent
39:17qu'il y a une bascule
39:18qui est confirmée
39:19d'ailleurs
39:19puisqu'en 87
39:20il se passe deux choses
39:21dans la vie du couple
39:22d'abord Gisèle
39:23part habiter quelques mois
39:24avec un autre compagnon
39:26et ensuite
39:27ils vendent
39:28la seule maison
39:29qu'ils ont possédée
39:30dans leur vie
39:31à tous les deux
39:31ils ont toujours été locataires
39:33avant
39:33ils ont toujours été locataires
39:34après
39:34ils avaient une maison
39:35à Comble-la-Ville
39:36qu'ils avaient retapé
39:37qui était leur maison
39:38ils étaient propriétaires
39:39là ils la vendent
39:41et c'est vrai
39:43qu'on se dit
39:4387
39:44il y a un avant
39:46et un après
39:46dans la vie du couple
39:47alors est-ce que ça s'est traduit
39:49chez Dominique Pellicot
39:50par des déviances
39:53par un passage
39:54à l'acte criminel
39:54voilà
39:55ben ça
39:56c'est les policiers
39:57c'est les enquêteurs
39:58qui vont
39:58qui devraient recommencer
40:00par cette année-là
40:01Paul Bensoussan
40:02psychiatre
40:03je le rappelle
40:04qu'est-ce qu'il vous raconte
40:05sur son enfance
40:06Pellicot
40:06il va dire qu'il a été violé
40:07on sait que c'est peut-être
40:09pas vrai
40:09alors
40:10on sait en tout cas
40:11qu'il y a une très probable
40:12majoration
40:13d'un épisode
40:14peut-être réel
40:15mais largement pondéré
40:17par son frère Joël
40:18il va être hospitalisé
40:19à l'âge de 9 ans
40:20cette hospitalisation
40:22ne durera qu'une nuit
40:23et il racontera
40:24à son retour
40:24à son père
40:25qui est d'ailleurs
40:26parti engueuler
40:27le directeur de la clinique
40:28qu'un infirmier
40:28l'aurait tripoté
40:30mais lorsque je le vois
40:31en détention provisoire
40:33il ne parle pas
40:33d'un tripotage
40:34il dit
40:35j'ai été violé
40:36pendant plusieurs jours
40:37de toutes les façons possibles
40:39j'ai vécu en enfer
40:40alors
40:40ces allégations
40:42de violences sexuelles
40:43subies dans l'enfance
40:44par des gens
40:45mis en cause
40:46dans des affaires sexuelles
40:47sont largement fréquentes
40:48il y a une surreprésentation
40:50parce qu'il y a une tentation
40:52de
40:52c'est le miroir
40:54c'est ça
40:54un petit peu
40:54de s'innocenter
40:55d'excuser
40:57les actes récents
40:59par des actes
40:59des violences
41:00subies autrefois
41:01donc la dramatisation
41:02est très probable
41:03de cet événement
41:04et je ne pense pas
41:05qu'un tel événement
41:07si c'est un tripotage
41:08furtif par un infirmier
41:09puisse à lui seul
41:10rendre compte
41:11de ce que sera la suite
41:12dernière plainte en date
41:14celle de sa propre fille
41:15Pellico avant Pellico
41:18les autres secrets
41:18du violeur de Mazan
41:19j'ai toujours dit
41:20que ce procès de Mazan
41:22n'était pas une fin en soi
41:24pour moi
41:24l'enquête de l'heure du crime
41:25je vous retrouve tout de suite
41:26sur RTL
41:27dans l'heure du crime
41:40le parcours criminel
41:42de Dominique Pellico
41:43bien avant les viols de Mazan
41:44il aurait été l'auteur
41:45de plusieurs attaques sexuelles
41:47il est mis notamment
41:48un examen pour le viol
41:49et le meurtre
41:50de l'agente immobilière
41:51Sophie Narme
41:52début 2025
41:54sa propre fille
41:54dépose plainte
41:55mercredi 5 mars 2025
41:59Caroline Darian
42:00fille de Gisèle
42:01et Dominique Pellico
42:02accuse son père
42:03d'administration
42:04de substances
42:05psychoactives
42:07et d'abus sexuels
42:08que celui-ci
42:09a certainement commis
42:10sur elle
42:10la plainte
42:1130 pages
42:12énumère des viols
42:14et des tentatives
42:15oui
42:15il a démenti
42:16mais il a menti
42:17à plusieurs reprises
42:18indique Caroline Darian
42:19qui ajoute
42:20j'ai toujours dit
42:21que ce procès de Mazan
42:22n'était pas une fin
42:24en soi
42:24pour moi
42:25Dominique Pellico
42:2772 ans
42:28purge sa peine
42:28de 20 ans de prison
42:29pour les viols de Mazan
42:31il pourrait être amené
42:32à comparaître à nouveau
42:33devant un tribunal
42:34si certaines accusations
42:36sont retenues
42:37contre lui
42:38mon père était un homme
42:40qui affichait
42:41en société
42:42l'image
42:43d'un bon patriarche
42:44d'un bon mari
42:45et d'un bon papa
42:46on n'aurait jamais pu
42:47imaginer une seule seconde
42:48la vraie nature
42:50de la personne
42:51qui est en réalité
42:51mon père
42:52Caroline Darian
42:54la fille de Dominique Pellico
42:55c'était sur BFM
42:57en 2022
42:58Laurent Valdiguier
42:59vous êtes avec nous
43:00dans cette heure du crime
43:01auteur de l'ouvrage
43:02Fétiche 45
43:03les autres vies
43:04de Dominique Pellico
43:05publié aux éditions Seuil
43:06et les autres vies
43:07de Dominique Pellico
43:08c'est les vies
43:09avant Mazan
43:10évidemment
43:10vous êtes journaliste
43:12vous connaissez très bien
43:13cette affaire
43:13vous apportez beaucoup
43:14d'informations
43:15dans votre livre
43:16beaucoup de révélations
43:17alors là
43:18il y a la plainte
43:19de Caroline Darian
43:21c'est l'une des filles
43:22de Dominique Pellico
43:23il y avait eu
43:26Gisèle Pellico
43:27ça veut dire
43:27qu'on se rapproche
43:28du cercle familial
43:30et là
43:30ça donne encore
43:31une autre dimension
43:33à cette affaire
43:34la famille
43:35mettez-vous à sa place
43:36la famille
43:37elle est aussi
43:37confrontée
43:38à ce
43:39à ce passé
43:40et à ses 30 ans
43:42vertigineux
43:43parce que
43:431991
43:44l'année de sa première
43:47mise en examen
43:48c'est il y a 30 ans
43:49avant Mazan
43:51et puis 99
43:52surtout quand on
43:54connait les détails
43:55que je raconte
43:57sur l'agression de Marion
43:58c'est 99
43:59c'est vertigineux
44:00et puis il y a une bascule
44:01en 2010
44:02quand il donne son ADN
44:03on ne le savait pas
44:04on ignorait
44:05en 2011
44:06il fait une autobiographie
44:08dans laquelle
44:08il s'invente
44:09selon son frère
44:11un passé incestueux
44:13il se met
44:15c'est un peu comme si
44:16en 2010
44:16une fois qu'il avait donné
44:17son ADN
44:18il avait intégré
44:20Dominique Pellicot
44:21que toute scène
44:22de crime extérieur
44:23menait à lui
44:24c'est ça
44:24parce qu'à partir de 2010
44:26c'est ça qu'il faut intégrer
44:27dans les enquêtes
44:27c'est qu'à partir de 2010
44:28son ADN
44:29il est dans le fichier
44:30si à la moindre scène
44:32de crime publique
44:33à partir de 2010
44:34ça tilterait
44:36tout de suite
44:37et c'est un peu
44:38comme s'il avait transformé
44:40une activité extérieure
44:42cette fois-ci
44:43en une activité intérieure
44:44comme si ses viols
44:46étaient reportés
44:47à domicile
44:48sur sa femme
44:51mi-morte
44:52mi-vivante
44:53parce qu'elle n'est ni en sommeil
44:54ni totalement mort
44:55elle va le dire d'ailleurs
44:56cette épouse
44:58elle va dire
44:58j'étais morte
44:59à ce moment-là
45:00lorsqu'il y avait ces viols
45:01docteur Paul Bensoussan
45:03expert psychiatre
45:03vous avez expertisé
45:04Dominique Pellicot
45:05qu'est-ce qu'il faut penser
45:07de ce parcours
45:08parcellaire
45:09et je vous repose
45:10la même question
45:11qu'à Laurent Valdiguier
45:12question qui vraiment
45:13m'intéresse beaucoup
45:15quand est-ce que ça a commencé ?
45:18Alors sur le début
45:19on a toutes les raisons
45:21de penser
45:21qu'il est plus précoce
45:22que ce que nous savons
45:24il est exceptionnel
45:25d'entrer dans la criminalité
45:27par un homicide
45:30si on parle des cold cases
45:33ou par des choses aussi graves
45:34et aussi tard dans la vie
45:35mais je voudrais réagir aussi
45:37à la dimension familiale
45:38on peut comprendre
45:40le trouble de Caroline Darian
45:41sa fille
45:42qui
45:43à juste titre
45:46ne s'est pas sentie
45:47comprise dans sa souffrance
45:49au procès des viols
45:50de Mazan
45:50je comprends parfaitement
45:52qu'elle dise
45:52que ça n'est pas une faim en soi
45:53pourquoi ?
45:55parce que dans les innombrables photos
45:56que comporte le dossier
45:58il y a deux photos
45:59de Caroline Darian
46:00endormie avec la lingerie
46:02de sa mère
46:02pour vous donner une idée
46:05de la propension
46:07au mensonge
46:07de Dominique Pellicot
46:08il dira
46:08non mais elle se ressemble beaucoup
46:10je ne suis pas du tout certain
46:11que ce soit ma fille
46:12mère et fille se ressemblent beaucoup
46:13on peut les confondre
46:14alors qu'en réalité
46:16il fera des commentaires
46:17sur des photos
46:18de la marge annale
46:19de sa fille
46:20prise en gros plan
46:21et des commentaires
46:22que je n'oserais même pas
46:23répéter à l'antenne
46:25et bien
46:25comment ne pas comprendre
46:28que cette fille
46:28vivra toute sa vie
46:30bien sûr
46:30doutes
46:32selon lesquels
46:32elle n'a pas seulement
46:33peut-être été endormie
46:34mais peut-être victime
46:35d'inceste
46:36et d'un viol incestueux
46:37et bien cette souffrance-là
46:39on ne l'a pas entendue
46:40au procès des viols de Mazan
46:41c'est ça
46:42et donc ça explique aussi
46:43cette plainte
46:43parce qu'elle dit
46:44ça ne s'est pas arrêté
46:46avec le procès
46:47pour moi
46:47ça continue
46:48elle peut comprendre
46:49qu'elle peut plutôt ressentir
46:50que les caméras
46:51se sont polarisées
46:53sur sa mère
46:54et que sa mère
46:55peut-être a occupé
46:56le devant de la scène
46:57et qu'elle
46:57à juste titre
46:58elle demande
46:59à ce qu'on
46:59prenne en compte
47:00aussi son statut de victime
47:01Laurent Valdiguier
47:02votre ouvrage
47:04Fétiche 45
47:05les autres vies
47:05de Dominique Pellicot
47:06il confirme
47:08cet événement
47:09c'est-à-dire que
47:10là on a ouvert
47:10la boîte de Pandore
47:11avec cet homme
47:12on ne sait pas
47:13où ça va s'arrêter
47:13alors je ne fais pas
47:14de parallèle
47:15parce qu'il est présumé
47:16innocent encore une fois
47:17Dominique Pellicot
47:17il faut bien le rappeler
47:18mais lorsqu'on a commencé
47:20sur les affaires
47:21fournirées
47:21qui n'ont rien à voir
47:22avec ça
47:22je suis d'accord
47:23mais dans l'éventail
47:25criminel
47:26l'éventail juridique
47:28c'est brutalement ouvert
47:29et là avec
47:30Dominique Pellicot
47:31il y a un éventail
47:32qui s'ouvre
47:32il y a un éventail
47:33qui s'ouvre
47:33et puis il y a
47:34en 1991
47:36la brigade criminelle
47:38elle fait un travail
47:38de titan
47:39l'auteur du meurtre
47:42de Sophie Narbe
47:43il a donné un faux nom
47:44et un faux numéro
47:45de téléphone
47:45mais le faux nom
47:46il correspond à quelqu'un
47:48M. Birost
47:49et le faux numéro
47:51de téléphone
47:52il est lié
47:52à une entreprise
47:53qui travaille
47:53avec l'entreprise
47:54de M. Birost
47:55de ce M. Birost
47:56qui n'est évidemment
47:56pour rien
47:57mais qui a été
47:58désossé
48:00la vie a été
48:01désossé
48:01par la brigade criminelle
48:02Daniel Dufetel
48:04qui était l'employeur
48:05de Sophie Narbe
48:05il a été soupçonné
48:07sa femme est venue
48:08même expliquer
48:09sa compagne de l'époque
48:10il est décédé aujourd'hui
48:11est venue même expliquer
48:12à la brigade criminelle
48:13qu'elle le soupçonnait
48:14donc il y a des gens
48:15il y a des vies
48:16mais des vies
48:17qui ont été bouleversées
48:18brisées
48:20complètement
48:21et puis en réalité
48:23Dominique Pellicot
48:24il est démasqué
48:25par un
48:26je ne sais pas
48:27péjoratif dans ma bouche
48:28un petit brigadier
48:29de police
48:29Laurent Perret
48:30qui tout seul
48:31le plus bas de l'échelle
48:32policière
48:33qui tout seul
48:35s'est dit
48:35ce que doivent se dire
48:37tous les policiers
48:38suivant leur instinct
48:38leur intuition
48:39se dit ce type
48:40qui a été arrêté
48:41pour filmer les jambes
48:42sur les femmes
48:42je vais creuser
48:43je vais voir son téléphone
48:44je vais perquisitionner
48:45chez lui
48:45et il a démasqué
48:47un pan
48:47et alors c'est vrai
48:48que quand on se dit
48:49mais d'un côté
48:50des recherches
48:51folles ne donnent rien
48:53de l'autre des fois
48:54c'est l'intuition
48:55qui permet tout
48:56merci infiniment
48:58Laurent Valdiguier
48:58et Paul Bensoussan
48:59d'avoir été aujourd'hui
49:00les invités
49:01de l'heure du crime
49:01merci à l'équipe
49:02de l'émission
49:02rédactrice en chef
49:03Justine Vigneault
49:04préparation
49:04Marie Bossard
49:05Lisa Canalès
49:06réalisation en direct
49:08Nicolas Godet
49:09Jean-Alphonse Richard
49:11sur RTL
49:12et l'heure du crime
49:13demain
49:16dans la seule émission
49:17radio 100% fait d'hiver
49:18l'affaire
49:19Xavier Baligan
49:20ce père de famille belge
49:21abattu au fusil
49:22sur une aire d'autoroute
49:2314 ans après
49:24une nouvelle piste
49:26apparaît
49:26dans un instant
49:27entrer dans l'histoire
49:28et c'est avec vous
49:29Laurent Dutch
49:30bonjour
49:30bonjour Jean-Alphonse
49:31alors au programme
49:32aujourd'hui
49:32d'entrer dans l'histoire
49:33alors aujourd'hui
49:34je vais vous parler
49:35d'un tableau mythique
49:36peint par Léonard de Vinci
49:38et oui
49:39il n'y a pas de suspense
49:40tout le monde connaît
49:41la joconde
49:41mais êtes-vous prêt
49:43à plonger dans ses mystères
49:44pour mieux la connaître
49:45hein
49:46alors à tout de suite
49:47merci beaucoup Laurent
49:48évidemment on vous écoute
49:49léonard de Vinci

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