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  • il y a 5 jours
Philippe Tabarot, ministre chargé des transports, était l’invité du Face-à-Face de ce vendredi 2 mai sur BFM et RMC.

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00:008h32 sur RMC et BFM TV, bonjour Philippe Tabarro, vous êtes le ministre des transports et vos propos sont très attendus ce matin, la veille de ce week-end, peut-être de la dernière chance, dès lundi, plusieurs préavis de grève déposés à la SNCF, premier syndicat, la CGT Cheminot qui appelle à débrayer à compter de lundi,
00:22Sudrail rejoint le mouvement à compter de mercredi avec l'idée d'empêcher les trains de rouler au moment de ce fameux pont du 8 mai, différents corps de métier sont appelés à faire la grève, les conducteurs, les contrôleurs, les agents de maintenance,
00:36Philippe Tabarro, de vous à moi, les yeux dans les yeux, est-ce que ça va être une semaine de galère ?
00:39Je ne sais pas si ça va être une semaine de galère, nous avons encore tout le week-end pour que les choses puissent avancer, en tout cas c'est ce que souhaite la direction de la SNCF,
00:48il y a déjà eu plus d'une trentaine de réunions, de discussions et de négociations, quand j'entends certains qui disent qu'il n'y a pas eu de négociations,
00:56c'est déjà le cas depuis un certain temps, j'ai souhaité ne pas participer parce que je ne souhaite pas mettre de la pression à la direction de la SNCF,
01:03elle prendra les bonnes décisions dans l'intérêt général et puis après on verra si le mouvement continue, quelle sera la mobilisation,
01:12je pense qu'au moment où on parle, le plus important c'est de pouvoir le plus rapidement possible, pour les usagers du train,
01:22leur donner les informations nécessaires pour savoir en particulier si leur train va circuler lundi et vers la fin de la semaine.
01:29Vous aurez les prévisions à quel moment ?
01:31Écoutez, la SNCF communiquera probablement, et même de manière certaine, le plan de transport dès ce week-end,
01:37pour lundi et puis pour le reste de la semaine, le plus précis possible, l'objectif étant d'annuler ou de déplacer au niveau des horaires le moins de trains possible.
01:47Philippe Tabarro, quand je vous demande si ça va être une semaine de galère, vous dites qu'il y a encore de la place pour le dialogue,
01:51ça veut dire qu'à ce stade, en tant que ministre des Transports, vous n'appelez pas les Français à différer leurs déplacements la semaine prochaine,
01:57ceux qui prévoyaient notamment de partir en vacances ?
02:01Écoutez, ceux qui prévoient d'autres modes de transport, un report modal vers d'autres modes de transport,
02:07peut-être moins décarbonés, je le regrette, mais je les comprends.
02:10Par rapport à d'autres compagnies aussi, c'est la chance d'avoir maintenant une ouverture à la concurrence dans notre pays
02:16que j'ai souhaité et qui répond à certains besoins, et notamment dans ces périodes tendues socialement à la SNCF.
02:24Et puis, ce que je leur demande surtout, c'est d'être attentif à la SNCF qui va leur donner prochainement le plan de transport
02:33et la possibilité de pouvoir voyager. Je sais que ça cause des désagréments, je sais que des familles attendent pour se retrouver.
02:40Ce sont des moments importants et c'est la raison pour laquelle il est assez insupportable,
02:44à quelques heures, je dirais, de ces retrouvailles, de ne pas savoir si on est en mesure de prendre son train ou pas.
02:50Il y aura un plan de transport, ça veut dire que la grève n'est pas évitable à ce stade, c'est juste son ampleur que vous espérez contenir ?
02:58Écoutez, pour avoir entendu un certain nombre de responsables syndicaux, et je fais la part des choses,
03:03ce ne sont pas tous les syndicats qui sont mobilisés, tous les cheminots qui sont mobilisés pour cette grève.
03:08Mais par rapport à certains, il semble avoir des mots qui veulent aller à un certain affrontement.
03:15Ils veulent, et même si les choses se règlent, et je pense notamment à la question du planning et d'un fameux logiciel qui pose problème
03:23ou les questions de formation professionnelle, oui, sur ces sujets, je pense que la direction peut avancer et va avancer.
03:29Par contre, qu'on en soit encore à discuter des problèmes de salaire alors qu'on sort des négociations annuelles obligatoires,
03:37les fameuses NAO, qu'on parle d'une prime de traction pour des gens qui sont en arrêt maladie,
03:42ça c'est des discussions qui sont impossibles à avoir, me semble-t-il, dans un dialogue social apaisé et juste.
03:50Mais pour bien comprendre Philippe Tabarro, je vous écoute depuis quelques minutes,
03:54est-ce que la grève est évitable ou non ?
03:58La grève est toujours évitable, il y a un moment de rétractation par rapport aux préavis qui ont été déposés.
04:04Je vous rappelle que ce sont des préavis dormants bien souvent, qui existent depuis des mois
04:08et qui sont déclenchés du jour au lendemain.
04:10Et puis il y a quelque chose qui pose problème, que j'avais souhaité modifier dans la loi,
04:14j'espère que ça pourra se faire un jour,
04:15c'est que les grévistes se déclarent non plus 48 heures avant, mais 72 heures avant,
04:22pour pouvoir permettre à l'opérateur, et en l'occurrence à la SNCF,
04:25de prévoir un plan de transport et de prévenir les usagers en cas de perturbation.
04:30Je suis le ministre des Usagers, il me paraît indispensable qu'ils puissent avoir avant tout l'information,
04:36même si c'est une information contraignante,
04:38et s'ils doivent reporter leur déplacement ou changer de mode de transport,
04:42ils ont besoin de cette information pour se déplacer.
04:44Vous avez proposé autre chose aussi, en tant que sénateur, Philippe Tabarro,
04:47vous avez proposé de sanctuariser des jours sans grève dans le calendrier.
04:51Les jours de grand départ, Noël, Pâques, le 14 juillet, le 15 août,
04:54est-ce que le ministre est aligné avec le sénateur ?
04:55Le ministre que je suis ne renue pas le sénateur qu'il a été hier.
05:00La mesure dont je vous ai parlé, sur le passage de 48 à 72 heures,
05:06la question des préavis dormants, la question des grèves perlées de 59 minutes
05:11pour qu'elles ne soient pas décomptées sur les salaires.
05:15Tout ce contournement du droit de grève figurait dans cette proposition de loi
05:18que j'ai portée avec Hervé Marseille et Bruno Rottaglio.
05:21Mais vous ne porterez pas en tant que ministre la sanctuarisation de quelques jours dans le calendrier ?
05:24Écoutez, de toutes les manières, on tirera les enseignements une fois ce conflit passé,
05:28de ce qui peut être amélioré, et je pense qu'on le fera sereinement et objectivement.
05:33Je sais les mois que cette grève potentielle crée dans notre pays,
05:39et on ne peut pas faire comme si rien ne se passait.
05:41Il y a quelques instants, Philippe Tabarro, dans première édition sur BFM TV,
05:45un responsable de Sudrail, Julien Trocaze, vous a lancé un appel.
05:49Écoutez.
05:50Qu'il fasse un peu la pression sur la direction de l'entreprise
05:53pour ouvrir de réelles négociations très rapidement.
05:56Et enfin, je dirais juste, je crois que lundi, il va parler de la conférence des financements
05:59qui va se dérouler à Marseille, au lieu d'aller en avion, il aurait dû y aller en train.
06:04Nous, on ne veut pas qu'il intervienne, on veut juste qu'il mette la pression
06:06et que quand il fait ses sorties médiatiques, qu'il mette la pression sur la direction de l'entreprise
06:10et qu'il arrête de mettre la pression sur les cheminots et cheminottes et les futurs grévistes.
06:15Bon, pour le train, s'il y a grève, j'imagine que vous prendrez l'avion pour arriver à Marseille.
06:20S'il sera sûr, je voyage très souvent en train.
06:22Mais sur la pression à la SNCF, vous disiez, il y a quelques instants,
06:25je ne veux pas m'immiscer dans ces discussions.
06:27Ce n'est pas le rôle du ministre de recevoir les syndicats ?
06:29C'est le rôle du ministre, vous pensez de dire, allez, on prend le carnet de chèques
06:32et on donne des primes supplémentaires ?
06:36Non, je pense qu'il y a un dialogue social, il y a des discussions salariales
06:39qui se font une fois par an et on sait que c'est souvent la cause des préavis
06:45qui sont déposés au moment de Noël et ce n'est pas tous les deux mois
06:49qu'on doit demander une augmentation, surtout qu'il y a eu des avancées
06:53très significatives financièrement ces derniers mois et je dirais même plus ces dernières années.
06:58Je comprends que vous soutenez la direction dans la façon de mener les discussions et les négociations.
07:05Il faut investir dans notre réseau ferroviaire, ceux qui sont attachés aux ferroviaires,
07:10les cheminots qui sont attachés aux ferroviaires doivent comprendre qu'avec les bénéfices
07:15dont on retire quand même les 35 milliards de dettes qui ont été compensées par l'État
07:20ou ce que donne l'État chaque année à la SNCF, doivent pouvoir permettre d'investir dans le réseau.
07:26C'est ça le plus important parce que notre réseau ferroviaire vieillit
07:30et on s'aperçoit qu'il y a des difficultés sur certaines lignes
07:33pour continuer à garder une vitesse qui puisse être commercialement intéressante.
07:38Je vais revenir sur la question des infrastructures, Philippe Tabarro et de leur financement,
07:41mais juste le patron de la SNCF, puisqu'on parlait de la direction,
07:44a écrit aux cheminots pour leur dire, attention, nous perdons la confiance des Français.
07:48Vous-même, vous dites, attention, une nouvelle grève serait lourde de conséquences,
07:51y compris financières. L'État est toujours venu au secours de la SNCF en cas de coup dur.
07:58Est-ce que ce n'est pas un argument ? Les syndicats peuvent se dire,
08:00oui, c'est des menaces qu'on a entendues par le passé,
08:03mais au final, l'État vient toujours au secours de la SNCF.
08:05Si l'État vient au secours de la SNCF, c'est qu'on est attaché à ce service,
08:08on est attaché à cette entreprise.
08:11Mais qu'est-ce que vous craignez alors ?
08:12On s'aperçoit, et Jean-Pierre Farandou l'a très bien dit dans sa lettre
08:15et le dit aujourd'hui dans une tribune chez vos collègues des Echos,
08:21les Français commencent à en avoir ras-le-bol de ce qui se passe au niveau de la SNCF
08:27et ils souhaitent de manière très claire que leur argent,
08:31puisque je rappelle quand on dit l'État met la main à la poche,
08:33c'est le contribuable.
08:35Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin concernant la situation financière de notre pays,
08:40les 40 milliards qu'on doit trouver pour le projet de loi de finances.
08:45Donc pour toutes ces raisons, je pense qu'il serait raisonnable de pouvoir revenir à la raison.
08:50– Oui, mais qu'est-ce que vous craignez au fond pour la SNCF ?
08:53Que les Français finalement se disent, il y a une concurrence qui arrive,
08:56il y a les Italiens, les Espagnols, il y a l'autobus, il y a la voiture.
09:01– Moi je ne la crains pas la concurrence ferroviaire, au contraire.
09:03Elle offre d'autres services, elle multiplie.
09:06– Elle n'est pas une menace pour la SNCF ?
09:07– Elle n'est pas une menace pour la SNCF, bien au contraire.
09:10On voit que dans d'autres pays où elle est pratiquée, je pense notamment en Espagne,
09:13où c'est la SNCF qui pratique la concurrence.
09:16Il y a eu 10 millions de plus de voyageurs l'an dernier qui ont pris le train.
09:20Donc la concurrence, moi quelque part, me va très bien.
09:23Et je pense que c'est une saine émulation.
09:25Par contre, c'est la détérioration de l'image de la SNCF auprès des Français.
09:29Les Français ont envie de train, il y a un besoin de train.
09:32Et c'est surtout aussi qu'il y ait du report modal.
09:35Mais du report modal, malheureusement, sur la route ou sur des moyens de transport,
09:40beaucoup moins décarbonés que le train.
09:42Ceux qui mettent en péril la SNCF ont une responsabilité également
09:46par rapport à notre environnement et par rapport à cette volonté de décarboner nos transports.
09:52– Et pour comprendre à ce stade, Philippe Tabarou,
09:55je me mets dans la peau de quelqu'un qui nous écoute,
09:59qui a un billet de train en main pour lundi, mardi, mercredi.
10:03Peut-être pour jeudi, tous ces Français qui ont peut-être prévu de rejoindre
10:06leurs proches, leurs parents, des grands-parents qui attendent leurs petits-enfants,
10:11ils font quoi ? Ils attendent ?
10:12– Je ne pense qu'à eux.
10:13– Mais qu'est-ce qu'ils font ? Ils attendent ? Ils revendent leurs billets ?
10:15– Ils auront une notification dans le week-end de la SNCF
10:19qui leur dira qu'ils sont en mesure de pouvoir conserver,
10:25faire circuler le train en question,
10:27ou si l'horaire du train est changé dans la journée.
10:32Mais l'idée, c'est de garder un plan de transport le plus proche possible
10:36du plan de transport habituel.
10:36– Vous demandez un service minimum ?
10:38– Le service minimum, de toutes les manières, va s'appliquer.
10:41La seule chose, c'est que nous n'avons pas encore,
10:43puisque je vous rappelle qu'il y a des préavis qui ont été déposés
10:46le 7, le 9 et le 10, en plus de celui du 5.
10:50D'ailleurs, pas le 8, on se posera la question pourquoi.
10:53C'est parce que c'est un jour férié que c'est payé deux fois mieux
10:56au niveau de la SNCF.
10:57Donc peut-être de se dire que 48 heures avant,
11:01ce n'est pas suffisant pour prévenir les personnes en amont,
11:03c'est ce que je souhaitais vous dire.
11:05Donc si un jour on arrive à avoir 72 heures,
11:07les plans de transport seront mieux adaptés.
11:09En tout cas, j'espère qu'il y en a des cheminots responsables
11:13qui comprendront que la SNCF, je l'ai déjà dit,
11:15ne peut pas se permettre une grève supplémentaire
11:18pour ses finances et pour son image auprès des Français.
11:21– Pas de grève le 8 mai parce que les agents de la SNCF
11:23sont payés double parce que c'est un jour férié, ce que vous nous dites.
11:25– Donc c'est une coïncidence.
11:26– Philippe Tabarro.
11:27On posera la question puisque les syndicalistes de la SNCF
11:30passeront évidemment toute la journée sur l'antenne de BFM TV et RMC.
11:34Je voulais vous entendre aussi en tant que ministre des Transports
11:37sur globalement ce que vous voulez faire de l'écologie.
11:41Depuis hier, les propriétaires de véhicules électriques
11:43ont découvert par exemple qu'ils allaient devoir payer leur carte grise
11:46qui était gratuite jusqu'ici.
11:48C'est une disposition de la loi de finances
11:49qui permet aux régions d'augmenter les tarifs.
11:52Il n'y a que la région Haute-France
11:53qui renonce à augmenter le coût de cette carte grise.
11:56Vous renoncez à l'électrification du parc automobile ?
11:59– Non, pas du tout.
11:59Il y a des mesures encore dans ce projet de loi de finances
12:02concernant le bonus écologique, concernant le leasing social.
12:06Après, c'est une disposition que demandaient les régions
12:08depuis un certain temps de pouvoir récupérer financièrement
12:11le produit des cartes grises.
12:15Et elles ont cette possibilité à travers…
12:17– C'est une mesure incitative en moins.
12:18– Écoutez, chaque région prend ses responsabilités.
12:21Mais de toutes les manières, c'est soit les utilisateurs,
12:25soit le contribuable qui finance.
12:27Donc là, en l'occurrence, les tarifications sont libres
12:32au niveau des régions.
12:33Certaines pratiquent le tarif qu'elles souhaitent,
12:35d'autres ne font pas payer.
12:36C'est de leur ressort, ce n'est plus du ressort de l'État.
12:39– Philippe Tabarro, si on compte depuis quelques mois
12:40entre cette mesure, enfin cette possibilité laissée aux régions,
12:43la baisse du bonus écologique,
12:45le retour en arrière sur les ZFE,
12:47les zones à faible émission,
12:48le sentiment que ça donne, c'est que l'écologie n'est plus la priorité.
12:51Vous nous le confirmez ?
12:52– Je crois que l'État fait beaucoup pour inciter à décarboner,
12:55notamment au niveau des transports.
12:56Il faut continuer.
12:57Je rappelle que les transports,
12:58c'est le secteur qui ne baisse pas de manière significative
13:01ses émissions.
13:02On doit continuer cet effort.
13:04Emmanuel Macron s'en est lui-même ému lors d'une réunion à l'Élysée
13:06le 31 mars dernier.
13:07– J'y étais, oui, oui, tout à fait.
13:09– Les transports doivent faire plus ?
13:10Les ZFE, par exemple, en tant que ministre des Transports,
13:12qu'est-ce qu'on en fait ?
13:13On garde, on renonce, Paris-Lyon, on supprime ailleurs ?
13:16– J'ai écrit il y a deux ans un rapport concernant les ZFE,
13:19en tant que sénateur, où j'ai dit qu'il faut sortir de l'impasse.
13:22Je demandais simplement un décalage de cinq années
13:24par rapport à la mise en place de l'interdiction des vignettes critères 3,
13:28qui existent déjà à Paris et à Lyon,
13:30parce que, tout simplement, je pensais qu'on avait besoin
13:33d'une meilleure information, d'un meilleur accompagnement,
13:36d'une meilleure coordination et puis d'une meilleure individualisation
13:40et qu'il n'était pas indispensable d'envoyer à la case
13:43des véhicules qui étaient bien entretenus,
13:45qui n'avaient certes pas la bonne vignette,
13:49mais qui étaient contrôlés très régulièrement.
13:52Et puis, il y a cette distorsion entre les centres-villes et les campagnes.
13:57– Vous n'êtes pas pour leur suppression plus récemble ?
13:59– On ne laisse pas rentrer certains véhicules
14:01parce qu'ils polluent dans les centres-villes.
14:03Par contre, on les laisse dans les campagnes.
14:04– Mais donc, Philippe Tabarro, vous n'êtes pas pour leur suppression pure et simple
14:07partout, tout le temps ?
14:09– Non, je ne l'ai jamais été.
14:10J'étais rapporteur de la loi Climat et Résilience
14:12où j'ai adouci, je dirais, le système.
14:16Et là, j'ai demandé d'aller plus loin depuis un certain nombre d'années
14:19parce que je voyais venir ce qui arrive.
14:21Et c'est pour ça que j'avais appelé mon rapport
14:22« Sortir de l'impasse » avec des propositions très concrètes.
14:25Et j'espère que ma collègue Agnès Pannier-Runacher
14:28saura s'en saisir le moment venu.
14:29– Qui défend le texte notamment.
14:32– Il y a des personnes qui meurent de la pollution tous les jours.
14:35C'est la raison pour laquelle on doit continuer dans ce sens.
14:38Par contre, je ne souhaite pas d'une écologie punitive
14:41et une écologie qui soit mal expliquée,
14:43mal comprise par nos concitoyens.
14:45– Philippe Tabarro, j'en viens à la question des infrastructures.
14:47En sortant de ce studio, vous avez rendez-vous à Matignon.
14:49Vous irez voir le Premier ministre pour préparer une conférence nationale
14:52qui a lieu lundi sur le financement des infrastructures de mobilité.
14:56Bon, si je fais court, comment financer les transports ?
14:58On estime à 2 milliards par an les besoins pour le ferroviaire,
15:021,5 milliard par an pour les routes.
15:05Pour comprendre, on parle de construire de nouvelles infrastructures,
15:08on parle de l'existant qui est en train de tomber en ruine
15:11si j'exasère un peu, enfin à peine.
15:14– C'est la deuxième réponse.
15:16– Oui, on parle de l'existant.
15:17Aujourd'hui, nous avons 10 000 km d'autoroutes dans notre pays,
15:21nous avons 21 000 km de routes nationales,
15:2427 000 km de voies ferrées.
15:26Ces infrastructures vieillissent,
15:28plus on tarde à les rénover, à les régénérer,
15:33se crée une dette qu'on appelle une dette grise.
15:35– On prend le coup d'argent à 3,5 milliards par an.
15:39– Et plus on retarde l'échéance et plus les coûts seront importants.
15:42Donc c'est l'objet de cette grande conférence de financement
15:45qui nous permettra de réunir pendant 10 semaines,
15:48150 experts sur ces questions, des associations d'élus,
15:52des citoyens à travers des plateformes pour se dire
15:55comment financer demain le vieillissement de nos infrastructures,
16:00comment financer également certains projets,
16:03notamment en termes de sécurité,
16:06comment également pouvoir lutter contre le changement climatique
16:11et comment décarboner la route.
16:13C'est toutes ces questions qui vont nous occuper,
16:15et notamment la fin des concessions autoroutières,
16:18puisque je vous rappelle que dans notre pays,
16:19les autoroutes sont concédées depuis pratiquement 70 ans.
16:23On va arriver à la fin de ces concessions.
16:25Et moi, je souhaite très fortement,
16:27comme le souhaitent les Français,
16:28on l'a vu dans une enquête d'opinion,
16:29que le fruit des péages et notamment des usagers
16:35puisse servir de main financée par solidarité
16:37d'autres modes de transport et d'autres infrastructures,
16:41comme les routes nationales et principalement
16:43les infrastructures ferroviaires.
16:45Nous avons un réseau au niveau des infrastructures ferroviaires
16:48qui a 30 ans de Moyen-Âge,
16:49là où il a 15 ans de Moyen-Âge dans les autres pays européens,
16:52c'est tout ça.
16:52Donc l'idée, c'est d'évaluer les pistes,
16:54donc il y a les péages,
16:55il y a d'autres pistes envisagées,
16:56l'impôt écarté ?
16:58Écoutez, l'impôt direct écarté,
17:00par contre, la possibilité pour, je pense,
17:03chaque mode de transport,
17:05de voir comment arriver à se décarboner,
17:09arriver à trouver des financements,
17:11avoir du fléchage.
17:12Aujourd'hui, le secteur des transports
17:14est taxé à hauteur de 60 milliards.
17:16Qu'est-ce qu'il reste dans ces taxes
17:17pour le secteur des transports ?
17:19Moins de 10 %.
17:20Donc c'est simplement ce que nous souhaitons,
17:22c'est une meilleure répartition
17:24pour que le secteur des transports
17:26puisse répondre aux défis
17:27dont on vient de parler.
17:29Philippe Tabarro, j'en viens à un dossier
17:32qui émeut beaucoup les Parisiens
17:34et les Franciliens en général.
17:35Ça reste une région importante
17:36et qui est énormément dotée en voiture.
17:40La fin de la période de tolérance
17:42sur le périphérique parisien,
17:44ceux qui utilisent la voie de gauche
17:45en étant seuls dans leur voiture,
17:47c'est-à-dire en ne covoiturant pas,
17:48vont commencer à voir arriver
17:49les premières amendes 135 euros.
17:52Ça devait pourtant être une expérimentation,
17:55cette voie pour les véhicules
17:59qui font du covoiturage.
18:00Quand on installe des amendes,
18:02des radars 135 euros,
18:05c'est que c'est parti pour durer.
18:06C'est une expérimentation,
18:07monsieur le préfet de police,
18:08je vous crois la rappeler
18:09sur votre entagne hier.
18:10Il y a deux choses.
18:11Il y a le périph'
18:15qui est de la responsabilité
18:16de la mairie de Paris
18:16et il y a les autoroutes A1 et A13
18:19qui sont de la responsabilité de l'État.
18:21Moi, je ne souhaite pas
18:22que sur l'A1 et sur l'A13,
18:23il y ait de verbalisation.
18:24Donc, il n'y en aura pas aujourd'hui.
18:26Il n'y en aura que sur le périph'.
18:28Mais vous dites à ceux
18:28qui nous écoutent et qui nous regardent
18:30que ce n'est qu'une expérimentation ?
18:31C'est une expérimentation.
18:33Nous avons prévu de nous revoir
18:34en septembre pour décider
18:35ce qui se fera.
18:37Je ne suis clairement pas toujours en phase,
18:40c'est le moins qu'on puisse dire,
18:42avec les préconisations de la mairie de Paris
18:45en termes de circulation,
18:46que ce soit dans la ville
18:49ou sur le périph'.
18:50Donc, je souhaite qu'on puisse,
18:51à travers des éléments objectifs,
18:54prendre les décisions.
18:56Qu'est-ce qu'on appelle un élément objectif ?
18:57Des chiffres sur la fréquentation,
19:01la lutte contre l'autosolisme,
19:03c'est-à-dire une seule personne dans la voiture.
19:05Je rappelle que c'est ce qui a engendré
19:07la création de ces voies réservées.
19:09Et par rapport à une possibilité
19:11de rétractabilité dans la journée,
19:14de dire que s'il y a trop de bouchons
19:16et trop d'embouteillages,
19:18ce système peut être arrêté
19:20d'une minute à une autre.
19:22Merci Philippe Tabarro
19:23d'être venu à ce micro ce matin.

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