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00:00Europe 1, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:07Les retraités vont-ils devoir passer à la caisse ?
00:11La ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, n'a pas écarté samedi la possibilité de supprimer l'abattement fiscal dont bénéficient les retraités.
00:19Les retraites peuvent, comme les actifs, diminuer de 10% leur revenu au moment de la déclaration.
00:25Alors, ce n'est pas sur la somme à payer, c'est sur la somme à déclarer.
00:29Donc, à l'arrivée, je ne pense pas que ça doit faire beaucoup de différence, d'ailleurs.
00:33Mais on interrogera Agnès Verdier-Molinier dans une seconde.
00:37Le gouvernement cherche à supprimer les niches fiscales dans le cadre du budget 2026 pour tenter de réduire le déficit public.
00:44Avant d'écouter Agnès, peut-être écoutons Sophie Prima, porte-parole du gouvernement.
00:48Elle était ce matin sur TF1.
00:50Comme vous l'a dit Amélie de Montchalin, nous regardons tout, ne nous interdisons rien.
00:54Et aujourd'hui, aucune décision n'est prise.
00:56Donc, nous sommes dans le moment où nous regardons, en particulier, vous parlez d'une niche fiscale,
01:00toutes les niches fiscales.
01:02Nous évaluons combien elles coûtent, combien elles rapportent, leur intérêt social, économique.
01:06Et nous sommes dans ce moment qui est un moment de diagnostic où nous refusons de choisir.
01:12Et nous regardons de façon la plus neutre possible.
01:14Il y aura ensuite des choix qui seront faits.
01:16Ces choix seront exprimés par le Premier ministre aux alentours des orientations, aux alentours du 14 juillet.
01:21C'est la feuille de route qui a été donnée.
01:24En attendant, rien, absolument rien n'est écarté, mais rien n'est décidé.
01:29Et David Lissnard, le maire de Cannes, mais qui est également président de l'Association des maires de France,
01:33était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
01:37Il faut dire les choses.
01:38Et beaucoup n'osent pas le dire, notamment à droite, parce que les retraités, ils ne vont pas dans la rue, mais ils votent.
01:43Donc, il faut être sincère.
01:44C'est-à-dire que la moitié de l'augmentation de la dette depuis 2017, c'est le coût des retraites.
01:50Les retraites représentent dans la dépense publique 25%.
01:54Sauf que, comme de façon lâche, on ne regarde pas la réalité en face depuis des années.
02:00Et je me permets de le dire, puisque ça fait des années que j'écris là-dessus et que j'en parle.
02:04On prolonge un système qui est le système de répartition, comme si c'était les tables de la loi.
02:08Tiens, on va rester dans le domaine religieux.
02:09Qui était un système de circonstances, de grande dynamique démographique, où à l'époque, on faisait 4-5 enfants par actif.
02:18Et donc, il y avait un renouvellement et une des cotisations.
02:22Parce que c'est ça la répartition, c'est qu'on cotise maintenant pour les retraités.
02:26Et donc, ce système ne peut plus fonctionner.
02:29Donc, évidemment que les 10% ont peu de sens.
02:32Un abattement de 10% pour frais professionnels, ça paraît bizarre pour des gens qui ne bossent pas.
02:36Mais parallèlement, il y a beaucoup de retraités modestes.
02:40Le niveau moyen des retraites, contrairement à ce qu'on dit, est inférieur au niveau moyen des salaires.
02:45En revanche, il y a du patrimoine.
02:47Bon, a priori, les retraités les plus modestes ne seraient pas touchés.
02:50Mais d'abord, sur le constat que fait M. Lissnard.
02:53Agnès Verdier-Molinier, que vous connaissez, directrice de la fondation IFRAP.
02:58Est-ce que vous partagez son constat ?
03:01Écoutez, le problème numéro 1 dans cette affaire, c'est vouloir faire des économies en augmentant les impôts.
03:10Donc, moi je suis frappée d'une chose, c'est que chaque fois qu'on cherche des économies,
03:15au lieu de baisser la dépense, on pense d'abord à...
03:18Agnès, je suis d'accord avec vous, mais j'entends.
03:21Mais ça, c'est une position de principe, et je la comprends, et même je peux la partager.
03:26Mais est-ce que, avant cela, je pense qu'il faut expliquer aux uns et aux autres, c'est quoi l'abattement ?
03:32Et qu'est-ce que ça change concrètement ?
03:33Quelqu'un, par exemple, qui a 2000 euros de retraite,
03:36il n'est sans doute pas dans les retraites les plus modestes,
03:39donc lui, il va être impacté par cette décision.
03:43À l'arrivée, combien va-t-il payer en plus si on lui supprime cet abattement de 10% ?
03:49Quelqu'un qui aurait une retraite de 1542 euros, qui aujourd'hui ne paie pas d'impôts,
03:54se retrouverait, avec la suppression de l'abattement, à payer un impôt de 272 euros.
03:59Ça, c'est concret.
04:00Donc, la réalité, c'est qu'on va faire payer plus d'impôts aux retraités,
04:06et cette question de cet abattement fiscal, on n'arrête pas de dire que c'est un abattement pour des frais professionnels,
04:14alors qu'en réalité, ça n'a pas été créé pour ça,
04:17ça a été créé pour compenser la baisse de revenus au moment du passage à la retraite.
04:21Ça a été créé en 78 par le gouvernement de Raymond Barre,
04:26et c'est un abattement fiscal qui n'est pas le même que l'abattement dont bénéficient les actifs,
04:30parce que, certes, c'est 10%, mais il y a une limite, un plafond de 4 399 euros annuels.
04:37Donc, ça ne peut pas être supérieur, cet abattement, à ces 4 399 euros pour les retraités,
04:44alors que pour les actifs, le plafond est de 4 426 euros.
04:47Vous voyez, ce n'est pas le même abattement,
04:50et en réalité, vouloir le supprimer, c'est tout simplement vouloir augmenter les impôts de 5 milliards d'euros.
04:56Bon, alors, vous jonglez facilement avec les chiffres.
04:58J'espère que nos auditeurs suivent, bien évidemment.
05:01Et une chose qu'ils ont compris, c'est qu'ils paieraient plus,
05:03et qu'il y en aurait moins dans la poche à la fin de l'année.
05:07Bon, et sur le fond, alors, vous l'avez exprimé,
05:10plutôt que d'augmenter les impôts, il faudrait baisser la dépense publique,
05:14mais j'entends ça depuis 40 ans et personne ne le fait.
05:17Oui, mais il y a une solution qui a été proposée par le gouvernement Barnier,
05:21qui est une solution simple et évidente,
05:24c'est freiner l'indexation des pensions,
05:27c'est-à-dire augmenter les pensions de moins que l'inflation.
05:31L'avantage de cela, c'est que ça évite d'être une mesure totalement pérenne sur les années futures,
05:37parce que je peux vous assurer que si on supprimait les 10% d'abattement,
05:40ça ne reviendrait jamais.
05:43tandis que si on désindexe les pensions pendant, par exemple, sur 6 mois,
05:48comme c'était prévu, pour faire 3 milliards 6 d'économies,
05:51l'avantage, c'est que c'est sur une année,
05:54et que l'année d'après, si les finances sont mieux rétablies,
05:58on peut à nouveau indexer de manière...
06:01Oui, mais le gouvernement est tombé là-dessus,
06:02donc le gouvernement Barnier est tombé là-dessus.
06:04Alors Serge, à 70 ans, il habite la Normandie,
06:07il voulait vous interroger parce qu'il est retraité.
06:08Bonjour Serge !
06:10Oui, bonjour !
06:11Quelle est votre pension de retraite aujourd'hui ?
06:14Comment ?
06:15Quelle est votre pension de retraite aujourd'hui ?
06:17Alors, je suis retraité du bâtiment et des travaux publics,
06:22mais deux retraites cumulées,
06:23c'est-à-dire ma retraite de la sécurité sociale,
06:26mais trois, je dirais,
06:27ma retraite de la sécurité sociale,
06:29ma retraite complémentaire,
06:31et un montant augmenté,
06:36puisque j'ai eu plus de trois enfants.
06:37Vous savez, l'autre jour où on m'a parlé,
06:39j'en ai huit.
06:41Et là, c'est pareil.
06:44Quand vous avez trois enfants,
06:46vous avez une augmentation.
06:48Mais, d'abord, vous ne l'avez pas à vie,
06:51parce qu'en fonction de vos enfants,
06:53s'ils sont à charge ou pas,
06:54là, je vois ma fille qui va prendre 18 ans,
06:57on me demande de fournir un document du lycée où elle travaille.
07:02Serge, Serge, Serge, au fait...
07:03Oui, attendez, je continue.
07:04Oui, mais vous continuez,
07:05quand vous avez huit enfants,
07:06ça peut aller jusqu'à 13 heures.
07:08Non, non, non.
07:08Au fait, la pension, elle est de combien ?
07:10Elle est de combien, votre pension ?
07:12Ma pension, les deux cumulées, 1500 euros.
07:14Bon, 1500 euros.
07:15Donc, 1500 euros net.
07:17Donc, est-ce que vous avez calculé,
07:19si vous enlevez cet abattement de 10%,
07:21ce que vous paierez en plus ?
07:23Non, je n'ai pas calculé,
07:24parce que j'espère que ça ne se fera pas,
07:26et je ne suis pas d'accord avec une partie des propos de madame.
07:30Ça fait des années,
07:31même s'il y a eu un petit rattrapage,
07:33ça fait des années que nos retraites,
07:35elles n'ont pas été réévaluées.
07:37Donc, pour moi, les 10%,
07:39c'est un peu un rattrapage du manque à gagner.
07:43Voilà.
07:44Elles ne sont pas indexées,
07:45Agnès Verdier-Molinier,
07:46les retraites,
07:47elles ne sont pas indexées chaque année ?
07:49Non.
07:50Elles sont indexées,
07:52mais pas toujours au niveau de l'inflation,
07:55il faut le reconnaître.
07:56Il y a des années, attendez.
07:57Ça n'a pas été indexées,
08:01effectivement.
08:02Ah oui, mais pourquoi ?
08:03Alors, je comprends,
08:04c'est une perte de pouvoir d'achat dans ces cas-là.
08:07Je peux comprendre que notre ami Serge soit en colère,
08:12puisque c'est une perte de pouvoir d'achat.
08:14En colère et à la volonté.
08:16Oui.
08:17Ça fait partie des freinages de la dépense,
08:20en économie, en dépense.
08:22Mais le sujet, c'est aussi le poids,
08:24ce que rappelait David Lissnard tout à l'heure,
08:27le poids dans les dépenses publiques,
08:29des pensions de retraite qui sont payées...
08:32Oui, mais ces gens-là ont travaillé toute leur vie, quand même.
08:34Mais bien sûr,
08:35je suis tout à fait d'accord avec ça.
08:37Donc, freiner l'indexation des pensions...
08:39Ils ont cotisé pour les autres,
08:40et si on leur dit qu'on baisse aujourd'hui leur pension,
08:43alors qu'ils ont passé leur temps à payer pour les autres,
08:45ils ne sont pas contents.
08:46Mais la réalité, c'est que ça va leur coûter beaucoup plus cher
08:49qu'on leur supprime l'abattement des 10%,
08:52plutôt que de freiner un petit peu
08:54l'indexation sur l'inflation des pensions.
08:57On marque une pause.
08:59Et par ailleurs, je dirais même que Serge devrait aujourd'hui dire
09:01qu'il faut absolument repousser l'âge de départ à la retraite,
09:04parce que c'est comme ça qu'on finance les pensions.
09:05Oui, je suis d'accord avec vous,
09:06mais bon, Serge, il y a 70 ans,
09:09donc vous n'allez pas le remettre au travail.
09:11Mais ça, j'entends aussi...
09:12Non, non, mais je ne parle pas de lui.
09:14Je parle de lui en général.
09:15J'ai compris.
09:15L'ensemble de nos retraités
09:17devrait pousser pour travailler plus longtemps,
09:20parce que c'est ça qui permet aussi...
09:22Et par ailleurs, je rajouterai...
09:23La pause, Agnès, la pause.
09:26Allez, un peu d'autorité, 2h13.
09:27Si vous êtes retraités comme Serge,
09:29réagissez à cette possibilité de suppression
09:31de l'abattement fiscal.
09:3201, 80, 20, 39, 21.
09:35A tout de suite avec Pascal Praud sur Europe 1.
09:37Plus.
09:38Europe 1.
09:38Pascal Praud et vous.
09:39Jusqu'à 13h sur Europe 1.
09:41Et Pascal, nous sommes toujours avec Agnès Verdier-Molinier,
09:43directrice de la fondation IFRAP.
09:45Et c'est passionnant d'écouter Agnès Verdier-Molinier
09:47parce qu'elle a les solutions
09:48et elle a bien raison de les mettre en place,
09:52mais elles sont impossibles manifestement
09:54à réaliser depuis tant d'années.
09:56Mais on sait ce qu'il faudrait faire
09:59et elle le dit très justement,
10:00il faudrait travailler plus,
10:01mais personne n'a envie de travailler plus.
10:04Serge, vous avez envie de répondre
10:06à madame Verdier-Molinier.
10:08Oui, tout à fait.
10:10Sur le travailler plus,
10:11qu'est-ce qu'elle connaît
10:13de travailler sur les chantiers ?
10:15Qu'est-ce qu'elle connaît
10:16de travailler toute une journée
10:17avec un marteau-piqueur ?
10:19Qu'est-ce qu'elle connaît
10:20de travailler dans la boue,
10:23sous la flotte, sous le soleil ?
10:24Elle connaît rien.
10:25Et qu'est-ce qu'elle dit
10:26qu'il faut travailler plus ?
10:27Moi, je ne suis pas d'accord.
10:29Commençons.
10:30Attendez.
10:31Attendez, ne parle peut-être pas
10:32des professions les plus difficiles.
10:33Il peut avoir effectivement
10:35un modif vivendi.
10:38Je réclame pour les métiers
10:39du bâtiment et des travaux publics,
10:41la retraite a 55 ans.
10:43Moi, j'ai la chance.
10:44J'ai la chance parce que
10:46toute ma carrière,
10:48je me suis bien soigné et tout,
10:50même si aujourd'hui,
10:51j'ai des problèmes de genoux
10:53et tout,
10:53dû aux mauvaises conditions
10:55de travail que j'ai eues.
10:57Mais il y en a combien ?
10:58Moi, j'ai combien de copains
10:59qui sont partis en traite ?
11:00Deux ans après,
11:01ils étaient décédés ?
11:01Non, mais ça, ça s'entend.
11:03C'est un argument.
11:03Agnès Verdier-Molinier
11:04qui s'entend...
11:05Non, non, elle a parlé...
11:06Et autre chose, attendez...
11:08Je voulais vous donner
11:09la possibilité de répondre quand même.
11:11Oui, mais attendez,
11:11autre chose.
11:13Quand est-ce qu'on va taxer
11:14les entreprises
11:15qui ferment pour délocaliser ?
11:17Nous, à Caen,
11:18à Monteville exactement,
11:19il y a l'usine Bosch
11:21qui fabrique
11:22du matériel électronique
11:24pour les voitures ou autres.
11:25Ils vont fermer là,
11:26d'ici un an.
11:27Pourquoi ?
11:29Parce qu'ils délocalisent.
11:30Donc, dans ce cas-là,
11:31il faut les taxer.
11:32Il faut leur faire payer des impôts.
11:34On nous dit,
11:35il y a moins d'argent
11:35dans les caisses des retraites.
11:36Je peux vous demander quelque chose ?
11:40Je peux vous demander quelque chose ?
11:41Vous êtes habillé comment aujourd'hui ?
11:44En bleu de travail.
11:45En bleu de travail.
11:46Je bricole.
11:47Je suis d'accord avec vous.
11:48Et par exemple,
11:49les souliers que vous avez,
11:50les chaussures que vous avez,
11:51vous savez d'où elles viennent ?
11:53Vous savez où elles ont été fabriquées ?
11:55Ça, je ne sais pas,
11:56mais elles ont plusieurs années alors.
11:58Vous comprenez le sens de ma question.
12:01Est-ce que vous faites attention
12:03lorsque vous achetez,
12:04par exemple,
12:06des habits,
12:07de savoir où ils ont été fabriqués ?
12:09Parce qu'après,
12:09on est tous responsables.
12:11On est tous responsables.
12:12Non !
12:12Ben si !
12:13Non !
12:13C'est le portefeuille qui me commande.
12:16Ah !
12:17C'est pas pareil !
12:18Ah ben oui,
12:19mais à ce moment-là,
12:19on est tous responsables aussi.
12:20Vous voyez, moi,
12:21j'ai une meuleuse pour bricoler.
12:23Oui.
12:24Et ben,
12:24quand vous regardez,
12:25aujourd'hui,
12:2698% des meules,
12:28elles sont fabriquées en Asie.
12:30Ben oui,
12:30mais alors...
12:31Pourquoi ?
12:31Parce qu'elles sont moins chers.
12:33Attendez,
12:33pourquoi ?
12:34Parce qu'on a fermé les usines en France
12:36pour délocaliser,
12:37pour une seule et unique chose.
12:39Oui, mais...
12:39Le profit des entreprises.
12:41Mais non !
12:4285 milliards de versets,
12:45de dividendes.
12:46Mais arrêtez,
12:46pas le profit des entreprises,
12:47aussi celui des consommateurs.
12:49Pardonnez-moi,
12:50vous êtes bien content
12:50d'acheter une meuleuse
12:51qui coûte moins cher
12:52parce qu'elle a été fabriquée en Chine
12:55que si vous l'achetez...
12:56Il n'y en a pas.
12:56Parce qu'en France,
12:58il n'y en a plus.
12:58Ben oui,
12:59mais parce qu'elle coûte trop cher,
13:00ça coûterait trop cher.
13:00Mais non,
13:01elle ne coûte pas trop cher.
13:02Arrêtez de dire qu'elle coûte trop cher.
13:04Bien sûr,
13:04mais évidemment...
13:05Plus il va y avoir,
13:06attends,
13:07plus il va y avoir de chômeurs,
13:08plus il va y avoir des cotisations à payer.
13:10Bon,
13:10Agnès,
13:11ce que je vous propose Serge,
13:14c'est que vous laissez répondre à Agnès,
13:16vous ne l'interrompez pas.
13:17Sur le premier volet,
13:20et là,
13:21je peux être d'accord avec Serge,
13:22c'est-à-dire que toutes les professions
13:23ne sont pas égales.
13:25Quelqu'un qui travaille dans un bureau
13:26à la mairie de Paris,
13:29au hasard,
13:30peut-être qu'on peut lui demander
13:31de travailler dans une collectivité locale
13:33un peu plus tard dans sa vie,
13:36parce que c'est moins épuisant
13:37qu'être couvreur sur un chantier
13:39ou une autre profession sur le bâtiment
13:43qui, effectivement,
13:44peut user physiquement plus rapidement,
13:47Agnès Verdier-Mollinier.
13:49Le problème,
13:50c'est que si tout le monde réfléchit comme ça,
13:51tout le monde considère
13:52qu'il a un travail usant
13:53et à la fin,
13:54tout le monde considère
13:55qu'il aurait le droit
13:56de partir à 50 ans
13:57ou à 55 ans
13:58et qui paye pour les pensions,
14:00qui paye,
14:00quels sont les actifs
14:01qui paieraient pour les retraités ?
14:03Comment Serge va financer
14:04quand on aura un actif
14:06pour financer un retraité,
14:07quelqu'un qui doit travailler
14:08deux fois son salaire
14:10pour avoir d'un côté son salaire ?
14:11Donc vous pensez, par exemple,
14:13que toutes les professions
14:13doivent être logées
14:14à la même enseigne ?
14:16Ce que je pense,
14:17c'est qu'il faut arrêter
14:17de considérer,
14:18par exemple,
14:19comme on le fait pour la SNCF,
14:20on dit,
14:20il faudrait continuer
14:21à partir à 52, 55, 57 ans,
14:2459 ans.
14:26Résultat,
14:26qu'est-ce qui se passe ?
14:27On a des trous à financer
14:29et ces trous,
14:30on les finance comment ?
14:32En taxant plus nos entreprises
14:33et quand on taxe plus
14:34nos entreprises,
14:35qu'est-ce qui se passe ?
14:36On ne produit plus en France.
14:37Enfin, quand on part à 52 ans,
14:38on ne part pas
14:39avec une pension complète,
14:40j'imagine.
14:42Non, mais on a décalé
14:43les âges de départ
14:45pour les régimes spéciaux,
14:46SNCF, RATP,
14:48mais par exemple,
14:49il n'y a pas des choses...
14:50Avant de s'attaquer à ça,
14:52moi, j'ai appris,
14:54par exemple,
14:54ces derniers mois,
14:55ces dernières années,
14:56comme tout le monde,
14:56que les gens
14:57qui n'ont jamais cotisé
14:58et qui arrivent en France
14:59ont le droit
14:59au minimum vieillesse.
15:01Non, mais ça, Pascal,
15:03il y a quand même
15:04un minimum d'années
15:05de travail en France
15:10et un minimum
15:10d'hébergement en France
15:12et de résidence en France.
15:14Le problème,
15:15c'est qu'il y a de la fraude
15:15sur le minimum vieillesse.
15:16Les gens qui n'ont jamais cotisé
15:18qui arrivent en France,
15:19est-ce qu'ils ont le droit
15:19à un minimum vieillesse ?
15:21Oui ou non ?
15:21Ah bah non !
15:22Ah bah non !
15:22Ils sont obligés
15:23d'avoir cotisé
15:24un certain nombre d'années.
15:25Ben non, justement,
15:26pardonnez-moi,
15:27les gens qui arrivent,
15:29je pense qu'il y a
15:30un minimum vieillesse
15:31qui est organisé,
15:32même si vous n'avez jamais
15:33cotisé de votre vie.
15:35Ils doivent avoir eu
15:36des revenus en France
15:37et ils doivent avoir
15:38au moins résidé en France
15:39pendant 10 ans.
15:40D'accord.
15:41Bon bah c'est bien
15:42de le préciser.
15:43Après, le problème
15:44que nous avons
15:45sur le minimum vieillesse,
15:46c'est qu'il y a des personnes
15:47qui font des fausses
15:48déclarations d'hébergement
15:49pour des personnes
15:51qui n'ont jamais résidé en France
15:53et il y a des fausses
15:54déclarations de revenus
15:55en France
15:56qui sont faites
15:56pendant des années
15:57par des personnes
15:58qui ne sont pas contrôlées.
16:00Donc il y a beaucoup
16:01de fraudes,
16:02vous le savez,
16:02aux minimaux sociaux.
16:04Nous le dénonçons
16:05à la Fondation IFRAB
16:06depuis pas mal d'années
16:07et nous avons chiffré
16:08à 10 milliards
16:09rien que la fraude
16:11aux prestations,
16:1220 milliards
16:12sur l'ensemble
16:13de la fraude sociale
16:14et là, effectivement,
16:15il y a quelque chose
16:16à faire pour aller récupérer
16:17beaucoup plus
16:18de cette fraude sociale
16:19que ça n'est le cas
16:20aujourd'hui
16:21puisqu'on récupère
16:21beaucoup mieux
16:22la fraude fiscale
16:23que la fraude sociale.
16:23Mais ça a été
16:24pendant des années,
16:25vous le savez, Pascal,
16:25un énorme tabou
16:26en France.
16:28Mais moi,
16:28j'insiste sur le fait
16:29qu'on ne peut pas
16:30résoudre nos équations
16:32de production en France,
16:34de création
16:35de valeur ajoutée
16:36en France,
16:36de résoudre
16:39notre problème
16:40de déficit commercial,
16:42de produire plus,
16:43d'exporter plus,
16:43etc.,
16:44sans regarder en face
16:46notre modèle social
16:47qui est trop cher.
16:48et là,
16:51on a devant nous
16:52le sujet.
16:54Finalement,
16:55si on veut acheter
16:55des produits français,
16:56à un moment,
16:57il faut se poser
16:58la question
16:58de qui travaille.
17:00J'entends bien.
17:01Merci beaucoup,
17:01Agnès Verdier-Mollinier.
17:03Vous êtes directrice
17:04de la fondation
17:04IFRAP
17:05et puis le dialogue
17:06a été un peu vif
17:07mais c'était intéressant
17:08avec Serge.
17:08Bonjour Serge.
17:10Bonjour.
17:10Pourquoi je dis bonjour ?
17:11Au revoir Serge.
17:1230 secondes,
17:1330 secondes,
17:14Pascal.
17:14Je vous en prie,
17:15laissez 30 secondes.
17:17Je voulais répondre
17:17à madame
17:18mais on ne peut pas
17:19échanger l'un et l'autre.
17:21Pour moi,
17:22elle raconte
17:22des mensonges
17:24parce qu'elle défend
17:25quoi ?
17:26Elle défend les capitalistes.
17:27Elle ne défend pas
17:28les ouvriers et tout.
17:30Qu'est-ce qu'elle dit ?
17:31C'est trop cher.
17:32Ben oui,
17:32c'est trop cher.
17:33Pourquoi ?
17:33Parce qu'on ferme
17:34les usines en France.
17:35C'est tout.
17:37Nous,
17:37on avait une usine
17:38qui fabriquait de l'acier
17:39qui s'appelait
17:41la SMN.
17:42Elle a été fermée.
17:43Aujourd'hui,
17:44l'acier vient de Chine
17:46parce que les Chinois
17:47ont racheté l'usine
17:48pour l'envoyer chez eux
17:50et aujourd'hui,
17:51on nous renvoie l'acier.
17:53Or,
17:53il fallait regarder
17:55comment on fait
17:56parce qu'il y a
17:57des solutions
17:58mais les solutions,
17:59il faut se mettre
18:00autour de la table
18:01et il faut vouloir
18:01écouter tout le monde
18:02et y compris
18:03les petits gens
18:04comme moi.
18:05Mais il n'y a pas
18:06de petits gens
18:06et de grands gens.
18:08Il y a des gens.
18:10Merci en tout cas.
18:11Serge,
18:11merci parce que
18:12vous aviez dit
18:1230 secondes
18:13et puis on est
18:13très en retard
18:14et 12h26.
18:15Oui,
18:16mais vous êtes bavard.
18:17C'est de ma faute.
18:19C'est de ma faute.
18:20C'est moi qui est bavard.
18:21A bientôt.
18:22Merci Serge.

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