Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, était l'invité du Face à Face sur RMC et BFMTV ce mercredi 23 avril. Il est revenu sur le système carcéral français et notamment sur la façon dont les mineurs réalisent leurs peines. Mais aussi sur la mort du pape François.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bien sûr, RMC et BFM TV. Bonjour Bruno Retailleau.
00:03Bonjour Apolline de Malheur.
00:04Merci d'être mon invité ce matin et de répondre à mes questions.
00:06Vous êtes le ministre de l'Intérieur, vous êtes aussi chargé des cultes.
00:09On reviendra évidemment sur le pape.
00:10Vous vous rendrez d'ailleurs au nom de la France pour les obsèques.
00:14On va parler sécurité.
00:16On va parler aussi de cette campagne que vous menez pour prendre la présidence des Républicains.
00:20Mais d'abord les prisons, parce que vous irez tout à l'heure à la prison de Saint-Quentin Falavier dans l'Isère.
00:25Une série d'attaques depuis le 13 avril et de nouvelles tensions à nouveau dans la nuit de lundi à mardi.
00:31Un surveillant de la prison de Freyne dit aussi avoir été suivi en sortant de sa prise de travail.
00:38Est-ce que ça veut dire que la situation n'est tout simplement toujours pas maîtrisée ?
00:42Écoutez, on ne peut pas maîtriser une situation en quelques jours.
00:47Moi je ne suis pas un précis digitateur.
00:49Ce que je veux dire c'est que les faits sont récents.
00:51Depuis 10 jours, le 13 avril, ils sont nombreux.
00:54Et donc sans doute coordonnés.
00:57Il y en a eu 65 en France.
00:58Quand vous regardez la carte de France, vous vous apercevez qu'il y a quasiment un tiers des départements qui ont connu ces faits.
01:06Je vous rappelle que ces faits, c'est des incendies criminels sur des établissements pénitentiaires,
01:11sur des domiciles d'agents pénitentiaires.
01:14Mais ce que je veux dire en m'adressant à tous les agents pénitentiaires,
01:17c'est que nous mettons le paquet, nous avons vraiment une mobilisation considérable de nos forces sous l'autorité judiciaire,
01:26très exactement du PNAT, du Parquet National Antiterroriste.
01:30Ce ne sont pas moins de 125 enquêteurs qui sont mobilisés, au moment où je vous parle,
01:35avec l'appui de 30 autres enquêteurs de la police scientifique et technique.
01:39Et je ne doute pas qu'on les aura, comme je l'avais dit d'ailleurs au moment d'Ambra.
01:45Nous les aurons, voilà.
01:46Les petites mains, mais il faut aussi les donneurs d'ordre.
01:49C'est ce qui rend les choses un peu plus difficiles.
01:52Parce que vous remontez le fil, la question justement de savoir qui pourrait être derrière ces attaques
01:57et sont-elles véritablement coordonnées ?
01:59Vous avez dit votre intime conviction qu'il s'agissait d'une narcotrafic.
02:03Est-ce que ça pourrait être aussi agité par une main étrangère ?
02:09On a parlé d'ailleurs trois pistes, une piste ultra-gauche, une piste d'ingérance étrangère
02:13et la piste narco-racaille, narcotrafic.
02:16Très franchement, quand on voit la configuration des choses,
02:19quand on voit que ça vient juste après la loi narcotrafic que nous avons portée avec Gérald Darmanin,
02:24avec la question de la sécurisation des prisons,
02:27il y a un lien qui paraît assez évident.
02:30Mais pour autant, le PNAT nous le dira, nous le confirmera.
02:32En tout cas, on voit bien qu'il y a une action qui est très, très coordonnée.
02:36Une action coordonnée.
02:38Est-ce que les prisons devraient être carrément sécurisées par des militaires ?
02:42La question se pose.
02:44On a eu une réunion, bien sûr, avec Gérald Darmanin,
02:46pour voir comment on allait déjà transférer des individus qui sont extrêmement dangereux
02:51dans les deux prisons, l'une est dans l'Orne et l'autre dans le Pas-de-Calais.
02:55Évidemment, il y aura un renfort, notamment des forces de sécurité intérieure.
03:00Il y a bien sûr l'administration pénitentiaire elle-même qui dispose de forces,
03:04mais il va falloir sécuriser le chantier des nouvelles prisons.
03:08Il va falloir sécuriser les abords, le périmètre.
03:11Il va falloir aussi être en mesure, si jamais il y a demain des mutineries, intervenir.
03:16Ce sera le GIGN ou le RAID.
03:18Il va falloir aussi renforcer les extractions, les transferments de prison à prison.
03:23Ce sont des éléments, des stratégies, des tactiques que nous étudions de très, très près
03:27pour qu'on ne laisse rien au hasard.
03:29Vous avez dit à l'instant, lorsque je vous demandais
03:32est-ce que ça veut dire que la situation n'est toujours pas maîtrisée,
03:34vous avez reconnu qu'on ne pouvait pas tout faire en quelques jours.
03:38Vous avez dit, si je ne m'abuse, je ne suis pas prestidigitateur.
03:41Est-ce qu'on peut dire ça quand on est ministre de l'Intérieur ?
03:43Quand on est ministre de l'Intérieur, on ne doit pas mentir aux Français.
03:47On ne doit pas arriver sur un plateau en disant
03:50demain, les choses seront réglées.
03:52Ce que je dis aux Français, c'est que rapidement,
03:55je pense que nous aurons des résultats.
03:58Nous les aurons.
03:59Vous savez, pour AMRA, j'avais indiqué,
04:02ça prendra le temps que ça prendra, mais on l'aura.
04:04On l'a eu à Bucarest.
04:05Ça nous a pris longtemps.
04:06Mais très franchement, compte tenu des moyens qui sont mobilisés aujourd'hui,
04:11j'espère que nous aurons des résultats rapides.
04:14Rapides.
04:15Vous vous rendez compte quand même ?
04:16Alors, bien sûr, votre temps, Apolline de Malherbe,
04:19c'est le temps médiatique.
04:21C'est le temps de l'instant.
04:22Mais le temps d'une enquête,
04:23le temps d'une enquête, il faut quand même un peu de temps.
04:26Mais bien sûr, bien sûr, moi, je veux bien prendre toute ma part.
04:29Mais est-ce que ce n'est pas un peu facile de remettre ça sur le temps médiatique ?
04:32Quand on entend l'émotion des personnels pénitenciers,
04:36j'ai encore entendu hier l'une de ces femmes,
04:38surveillante de prison,
04:39qui dit qu'elle est terriblement angoissée désormais quand elle rentre.
04:43Je pense que pour chacun d'eux,
04:45quand ils rentrent désormais chez eux
04:46et qu'ils ont peur qu'on mette le feu à leur immeuble,
04:48à leur voiture, qu'on les suive jusque chez eux,
04:50l'angoisse, effectivement, chaque jour qui passe,
04:53est une angoisse supérieure ?
04:55Cette angoisse, je la comprends.
04:56C'est la raison pour laquelle, avec le Premier ministre,
04:58Gérald Darmanin,
04:59nous serons cet après-midi
05:01dans cette prison de Saint-Quentin.
05:04Mais ce que je veux dire,
05:05c'est que quand on est des hommes politiques
05:06et des femmes politiques,
05:07bien sûr, il faut compatir.
05:08Mais ça ne suffit pas.
05:10Il faut aussi agir.
05:11Et ce que je veux m'engager,
05:14devant notamment le personnel de la pénisentiaire,
05:16cet engagement que je prends,
05:18c'est qu'on va mettre le paquet
05:19et ce que ces petites mains,
05:21comme les donneurs d'ordre,
05:22on les arrêtera.
05:23On les trouvera où qu'ils se trouvent.
05:26Bruno Retailleau,
05:27vous avez rencontré hier
05:29les douze agents qui ont été expulsés
05:31par l'Algérie.
05:33Ils sont issus du ministère de l'Intérieur.
05:38Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
05:39Et est-ce que ce matin,
05:40vous vous dites, au fond,
05:42il y a des chances qu'ils y retournent ?
05:45Quand ?
05:45Est-ce qu'il y a des pistes d'une forme de...
05:48Est-ce que cette question va être réglée ?
05:51Est-ce que vous vous projetez dans ce temps-là ?
05:53Je les ai rencontrés,
05:54je leur ai parlé individuellement.
05:57Tous étaient très choqués.
05:58Vous vous rendez compte que
05:59certains d'entre eux
06:00ont laissé leur famille.
06:03Ils ont des jeunes enfants
06:04qui sont scolarisés.
06:06D'autres ont une épouse
06:07ou une compagne qui est algérienne.
06:09Donc, il y a non seulement
06:10une rupture sur le plan professionnel,
06:13mais il y a aussi l'aspect affectif,
06:14l'aspect familial.
06:15Aujourd'hui, il n'y a aucun avancement.
06:18Boilem Sansal
06:19est toujours aussi malade.
06:21Il est toujours aussi âgé.
06:22Il est toujours dans les geôles algériennes.
06:24Il n'a pas été libéré.
06:26Chaque jour,
06:27ou quasiment chaque jour,
06:28l'Algérie nous renvoie
06:29des individus,
06:30des OQTF,
06:32qui sont documentés
06:33et qu'elle devrait accueillir
06:34en droit
06:35sur son territoire,
06:36si elle respectait ses obligations,
06:38si elle respectait l'accord
06:39qui nous lie,
06:40l'accord de 1994.
06:42Donc, pour l'instant,
06:43on en est là.
06:44Et si on en reste là,
06:46je n'imagine pas
06:47qu'on ne puisse pas
06:48prendre de nouvelles mesures.
06:49Ça veut dire quoi,
06:50de nouvelles mesures ?
06:50Est-ce qu'on s'est fait avoir ?
06:52Est-ce que plus précisément,
06:53le président de la République,
06:54le ministre des Affaires étrangères,
06:56qui eux,
06:57malgré le fait que vous,
06:58vous disiez
06:58on va faire le bras de fer
06:59ou le bras de fer est nécessaire,
07:01ont été sur place,
07:04ont dit qu'il y avait
07:05une main tendue ?
07:05Est-ce qu'ils se sont fait avoir ?
07:07Est-ce que la France
07:07s'est fait avoir ?
07:08La France ne s'est pas fait avoir
07:09puisqu'on a répondu
07:10coup pour coup,
07:11un pour un.
07:12C'est-à-dire que l'Algérie
07:13a expulsé 12 de nos personnels.
07:15Oui, mais juste avant ça,
07:16il y avait eu une sorte de
07:17tentative de réconciliation.
07:19Bien sûr, bien sûr.
07:21Vous connaissez ma ligne.
07:22J'ai toujours pensé
07:23qu'avec ce régime,
07:25je prends vraiment
07:25beaucoup de précautions
07:27pour distinguer
07:28le régime algérien
07:29du peuple algérien.
07:30Ça, je pense que c'est important.
07:32Je pense que ce régime,
07:33en réalité,
07:35voit dans la France
07:35une sorte de bouc émissaire
07:37de ses propres échecs.
07:39Donc, on est une cause facile pour lui.
07:42J'ai toujours pensé
07:42qu'il fallait poser
07:43un rapport de force.
07:44Maintenant, je sais aussi
07:45que lorsque
07:46on veut sortir d'une situation,
07:48la diplomatie,
07:49elle est importante.
07:50Donc, chacun
07:51a joué son rôle.
07:52Mais si ça ne bouge pas,
07:54je pense qu'on ne pourra pas
07:55en rester là.
07:56Je pense qu'il faudra remettre
07:57en cause
07:58l'accord de 2013,
07:59vous savez,
08:00selon lequel,
08:01c'est une exception d'ailleurs
08:03par rapport aux autres pays
08:04du Maghreb,
08:04selon lequel
08:05les diplomates
08:06peuvent se passer
08:07puisqu'ils ont un
08:08passeport diplomatique
08:09d'un visa.
08:10Eh bien, moi, je pense
08:10que là encore,
08:11il faudra remettre en cause,
08:12suspendre cet accord.
08:14Et puis, il y aura aussi
08:14d'autres voies,
08:16d'autres moyens.
08:16Il y a la dette hospitalière.
08:17À quoi vous pensez ?
08:18L'accueil hospitalier,
08:19comme vous disiez ?
08:20Bien sûr,
08:20il y a une dette hospitalière.
08:21Voilà.
08:22C'est quand même trop facile
08:23qu'on ait des apparatchiks
08:24algériens
08:25qui passent leur temps
08:27à cracher sur la France,
08:28mais qui viennent
08:29passer leurs vacances,
08:30qui passent leurs enfants
08:31dans nos bonnes écoles,
08:32qui viennent se faire soigner.
08:34Voilà.
08:34Donc, pour vous,
08:36ça pourrait être
08:37la prochaine étape ?
08:38Ça pourrait être
08:38la prochaine étape,
08:39notamment cet accord
08:41de 2013
08:42qui touchera
08:43la nomenclatura
08:44et les diplomates algériens.
08:45Vous avez évoqué
08:46la question des OQTF
08:47qui sont renvoyés
08:48malgré le droit,
08:49comme vous dites,
08:50notamment par l'Algérie.
08:51À propos des OQTF,
08:53Laurent Wauquiez
08:53persiste à vouloir
08:55envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon
08:57les OQTF,
08:58dit-il,
08:58les plus dangereux.
09:00Qu'est-ce que vous pensez,
09:01vous, ministre de l'Intérieur,
09:02mais aussi vous,
09:02qui êtes le concurrent
09:05de Laurent Wauquiez
09:06dans la course
09:06à la présidence
09:07des Républicains
09:08de cette mesure ?
09:09J'ai fait très attention
09:11depuis le départ
09:11puisque vous avez dit
09:12que j'étais à la fois
09:13un concurrent
09:14et ministre de l'Intérieur.
09:15Donc, je n'ai pas voulu
09:16enclencher une polémique.
09:17Je ne le veux pas.
09:18Je pense que la question
09:19n'est pas de répartir
09:20sur le territoire français
09:21parce que Saint-Pierre-et-Miquelon,
09:23c'est la France.
09:24Le problème,
09:25la question,
09:25c'est justement
09:26les expulsions.
09:27D'où le bras de fer
09:28avec l'Algérie.
09:29C'est ça qui peut régler
09:29le problème.
09:30problème d'ailleurs
09:31qu'on est en train
09:31de régler avec le Maroc
09:33puisqu'on a quasiment
09:34doublé les admissions,
09:36les réadmissions,
09:36les éloignements
09:37de Marocains
09:38qui sont chez nous
09:39en OQTF
09:40et qu'on renvoie
09:41désormais au Maroc.
09:42Mais Laurent Wauquiez
09:43va assez loin
09:44dans le plan
09:45qu'il propose.
09:46D'abord,
09:47il dit que ce seraient
09:48les OQTF
09:48en effet les plus dangereux.
09:50Il dit également
09:51que c'est hors
09:51de l'espace Schengen,
09:52ce qui permettrait
09:53d'avoir des mesures
09:54d'expulsion
09:54plus rapides
09:55et plus faciles.
09:56D'abord,
09:56sur la question
09:57des OQTF
09:58dit les plus dangereux.
10:00Est-ce qu'il existe
10:01une sorte de liste ?
10:02Est-ce que l'on sait
10:03combien ?
10:04A combien est-ce
10:05que vous estimez
10:05les OQTF
10:06les plus dangereux
10:08et sur quels critères ?
10:09Nous avons
10:10les plus dangereux
10:11qui sont retenus
10:12dans les CRA,
10:13dans des centres
10:13de rétention administrative.
10:15On y place
10:1695%
10:18des profils
10:18qui sont des profils
10:19dangereux.
10:20D'ailleurs,
10:21j'observe
10:21que 43-44%
10:23de cette population
10:24dangereuse,
10:25ce sont des Algériens.
10:26d'où le gros enjeu
10:28avec l'Algérie.
10:29Vous savez,
10:29ça fait plusieurs centaines,
10:31à peu près 600 personnes.
10:32C'est là que les choses
10:33se jouent.
10:34Voilà.
10:34Combien de temps
10:35ils vont pouvoir rester
10:35dans ces CRA ?
10:37Le temps qu'il faudra,
10:38mais on ne peut les retenir,
10:39vous le savez,
10:40que 90 jours.
10:42Et au bout des 90 jours,
10:42on fait quoi ?
10:43Eh bien, justement,
10:44c'est la raison pour laquelle
10:45ça a été une de mes causes.
10:49Au lendemain
10:49de la mort de Philippines,
10:52j'avais demandé
10:52à ce qu'on puisse
10:53changer la loi
10:54parce que la loi
10:55ne protège pas
10:55justement les Français
10:56et porter les 90 jours
10:58à 210 jours.
10:59Mais tant qu'on n'aura
11:00pas changé cette loi,
11:01vous allez pouvoir,
11:01vous, ministre de l'Intérieur,
11:03vous allez faire quoi ?
11:04Elle a été votée au Sénat.
11:05Elle a été votée au Sénat.
11:06Ce que l'on fait,
11:07c'est qu'on les assigne
11:09à résidence,
11:10sous surveillance.
11:11À Rennes,
11:11il y a eu cette fusillade
11:12en plein jour
11:13la semaine dernière.
11:16Quatre personnes,
11:17quatre jeunes
11:18ont été mis en examen
11:20et écroués.
11:21Hier,
11:21la ministre de la Ville
11:22était sur place.
11:23Elle a eu cette phrase,
11:24elle s'est adressée
11:25notamment aux mamans
11:26qui étaient présentes
11:26parce que c'était
11:27surtout des mamans
11:28et elle a dit
11:29où sont les pères ?
11:30Je recevais ce matin
11:31une des mamans
11:32des collectifs
11:33qui dit
11:33mais ils nous ont abandonnés,
11:35les pères sont démissionnaires
11:37et elle en appelait
11:38à vous,
11:38les responsables politiques,
11:40pour ne pas s'inquiéter
11:42uniquement de savoir
11:43si les pensions
11:44étaient réglées
11:44mais si l'autorité
11:46était exercée par les pères.
11:47Oui,
11:48mais comme ministre de l'Intérieur,
11:49moi je ne peux pas combler
11:50la déficience des pères.
11:51ce que je peux faire
11:52c'est restaurer l'autorité
11:53mais je me souviens
11:55en avoir parlé
11:55avec un grand pédopsychiatre
11:57qui est Maurice Berger,
11:58vous le connaissez sans doute
11:59parce qu'il a fait plusieurs livres,
12:01il a été pendant
12:01une quarantaine d'années
12:02au contact
12:03de ses adolescents,
12:04les mineurs
12:05les plus violents
12:06et il constate
12:07lui aussi
12:07la démission des pères.
12:08C'est un vrai souci,
12:10un vrai souci
12:10et malheureusement
12:11beaucoup d'échecs
12:13de ces jeunes
12:14viennent de l'échec
12:15de leur famille,
12:16d'un cadre
12:16qui n'a pas été posé
12:17simplement pour moi
12:18je pense que la solution
12:19aujourd'hui en France
12:20c'est une révolution pénale.
12:23On ne peut plus rester
12:24avec la politique pénale
12:25pour les mineurs
12:25parce qu'on les enferme
12:27dans des parcours de violence.
12:28Pourquoi ?
12:29Parce qu'on ne veut pas
12:30les sanctionner
12:30et donc ils commencent
12:31par voler
12:32et ensuite progressivement
12:33ils volent avec violence
12:34et ensuite
12:35il y a un crime.
12:37Les gendarmes à Nantes
12:37l'autre jour
12:38m'ont signalé
12:39le cas d'un de ces adolescents
12:40mineurs
12:41entre 13 ans
12:42et 17 ans
12:43il va faire
12:4489 victimes
12:45141 infractions
12:46le temps de gendarmes
12:49consacrés
12:49à cet individu
12:50c'est comme si
12:51on avait affecté
12:51à plein temps
12:52un gendarme
12:53vous vous rendez compte
12:53il faut faire
12:54l'inverse
12:55de ce qu'on fait aujourd'hui
12:56faire tomber
12:57des courtes peines
12:58de prison
12:58dès les premiers délits
12:59un peu graves
13:00comme le fait par exemple
13:01les Pays-Bas
13:02une semaine
13:03deux semaines
13:04dans des prisons
13:04qui ne seront pas
13:05les mêmes
13:06puisqu'on n'enferme pas
13:07ces jeunes
13:07avec des narcotrafiquants
13:09ni avec des terroristes
13:10ça coûtera moins cher
13:11parce qu'elles sont
13:12moins sécurisées
13:12mais il faut revoir
13:14de fond en comble
13:15cette politique pénale
13:16pour les mineurs
13:16je suis un peu frappée
13:17je dois vous le dire
13:18ce matin Bruno Retailleau
13:19par le fait que
13:19habituellement
13:20vous êtes plutôt
13:20à l'offensive
13:21ce matin
13:22je vous sens presque
13:22sur la défensive
13:23c'est-à-dire
13:23vous vous justifiez
13:24de ne pas pouvoir
13:25tout faire
13:25vous avez commencé
13:26par me dire
13:26je ne suis pas
13:27précidigitateur
13:28vous m'avez dit
13:28à l'instant
13:29je ne peux pas
13:29en tant que ministre
13:30de l'Intérieur
13:30pas lier
13:31à l'absence des Pays
13:32attendez
13:32attendez
13:34attendez
13:35précidigitateur
13:36bien sûr que non
13:37en revanche
13:38j'ai pris un engagement
13:40un engagement important
13:41de dire qu'on va les avoir
13:43qu'on va les retrouver
13:44donnez-moi rendez-vous
13:45donnez-moi quelques jours
13:47à Pauline Malheur
13:48donnez-nous quelques jours
13:49les premiers incidents
13:51vous l'avez dit vous-même
13:52c'est le 13 avril
13:53le 13 avril
13:54c'est il y a 10 jours
13:55vous n'imaginez pas
13:56quand vous avez 65 faits
13:58dans 30 et quelques départements
14:00l'énergie qu'il faut
14:01que nos policiers
14:02les enquêteurs
14:03l'autorité judiciaire
14:04déploient pour tout recouper
14:06vous n'imaginez pas
14:07tout ce travail
14:07laissez-nous quelques jours
14:09vous verrez
14:09dans quelques jours
14:10je reviendrai
14:11et vous verrez
14:12qu'on les aura
14:13par ailleurs
14:14sur la politique pénale
14:15pardon
14:16je suis ministre de l'intérieur
14:17je ne suis pas garde des Sceaux
14:19et aussi
14:20il y a un problème
14:20de majorité
14:21à l'Assemblée nationale
14:23mais encore une fois
14:24quand la droite reviendra
14:25parce que si je suis candidat
14:27c'est pour faire gagner
14:28nos idées demain
14:28nos convictions
14:29il faudra faire
14:30cette révolution pénale
14:32révolution pénale
14:33dites-vous
14:34mais quand je dis
14:34qu'effectivement
14:35vous êtes un peu sur la défensive
14:36je me demande
14:37malgré tout
14:37si ça n'a pas à voir
14:38avec le fait que précisément
14:40ce que vous dit
14:41votre concurrent
14:42pour la tête des républicains
14:43c'est que
14:44au fond
14:45vous ne pouvez être candidat
14:46qu'à mi-temps
14:48et donc ministre
14:49qu'à mi-temps
14:49qu'est-ce que vous répondez à ça ?
14:51que je suis pleinement ministre
14:52et que je suis pleinement candidat
14:53moi j'ai toujours
14:54assumé
14:55d'être un ministre
14:56qu'il ne soit pas un ministre techno
14:57je suis un ministre politique
14:59si je fais de la politique
15:00c'est pour porter des convictions
15:02et à aucun moment d'ailleurs
15:03alors que je suis ministre
15:05de l'intérieur
15:05ministre d'état
15:06dans un gouvernement
15:07je n'en ai rabattu
15:09sur mes convictions
15:10je suis libre
15:10j'ai une parole
15:11qui porte
15:12je crois
15:13et en tout cas
15:13ma parole
15:14je n'en rabattrai certainement pas
15:16vis-à-vis de mes convictions
15:17vous serez à Rome
15:19pour les obsèques du pape
15:22parce que je le disais
15:22vous êtes non seulement
15:23ministre de l'intérieur
15:24mais vous êtes aussi
15:25chargé des cultes
15:27à propos du pape
15:28est-ce que vous êtes plutôt
15:29Philippe de Villiers
15:30ou Jean-Luc Mélenchon ?
15:32avez-vous entendu
15:33chacun des deux
15:34parler du pape ?
15:35je n'ai pas entendu
15:36Jean-Luc Mélenchon
15:36je vais vous le dire
15:38Philippe de Villiers
15:39dont vous avez longtemps
15:40été proche
15:40je ne sais pas si vous l'êtes
15:41toujours
15:41en tout cas vous êtes
15:42tous les deux vendéens
15:42dit du pape François
15:44en tant que chef d'état
15:45le pape François
15:46a toisé la France
15:47lui témoignant
15:48à plusieurs reprises
15:48du mépris
15:49il voyait d'un bon oeil
15:51le multiculturalisme
15:52et l'islamisation
15:53de l'Europe
15:53en tant que chef d'église
15:55il a persécuté
15:56le mot est quand même très fort
15:57il a persécuté
15:57les chrétiens
15:58attachés à la tradition
15:59de l'église
16:00de notre enfance
16:01et Jean-Luc Mélenchon
16:02à l'inverse dit
16:02le pape François
16:03a pris sa part
16:04pour éclairer
16:05le chemin commun
16:06il dit partager
16:07la tristesse
16:07et l'émotion des chrétiens
16:08écoutez
16:08je vais vous faire
16:09une confidence
16:10le dernier voyage officiel
16:12du pape
16:13c'était en Corse
16:14et j'avais été délégué
16:16par le gouvernement
16:16pour l'accueillir
16:17c'était à Ajaccio
16:19c'était le 14 décembre
16:20j'ai passé
16:21un petit quart d'heure
16:21avec lui
16:22j'étais très ému
16:23par cette rencontre
16:24j'avais évidemment
16:26moi quelques caricatures
16:27des clichés
16:28sur le pape François
16:30mais sa jovialité
16:31sa bienveillance
16:32son humour
16:33m'ont beaucoup touché
16:34vraiment m'ont beaucoup touché
16:36je garde les phrases
16:37les mots que nous avons eu
16:38l'un pour l'autre
16:39peu importe
16:40mais je pense que
16:41essayer d'enfermer
16:42dans des cases
16:43dans des étiquettes
16:44des hommes qui sont
16:46des papes
16:46des hommes d'église
16:47dont la dimension
16:49religieuse et spirituelle
16:50est primordiale
16:51je pense que
16:52on loupe l'essentiel
16:54vous êtes vous-même
16:55un chrétien convaincu
16:57Bruno Retailleau
16:58vous êtes ministre de l'intérieur
16:59lorsque sur des questions
17:01comme les questions
17:01des migrants
17:02comme la question
17:03de l'accueil
17:03comment vous faites
17:05est-ce que vous vous sentez
17:06parfois tiraillé
17:07comment on fait
17:08pour à la fois dire
17:09il faut être beaucoup plus ferme
17:10et renvoyer dans leur pays
17:12des gens qui parfois
17:12pour certains
17:13ont traversé au péril
17:14de leur vie
17:15la Méditerranée
17:16et en même temps
17:17vouloir appliquer
17:18le message
17:19qui est aussi celui
17:20qui avait été défendu
17:21par le pape
17:21moi je suis républicain
17:23et donc laïque
17:23et vous savez que
17:24foi et politique
17:25appartiennent à deux ordres
17:26la foi c'est
17:27l'ordre religieux
17:28spirituel
17:29et la politique
17:30l'ordre temporel
17:31les papes sont dans leur rôle
17:33de dessiner un idéal
17:34mais permettez-moi de vous dire
17:36que nous sommes dans notre rôle
17:37nous les hommes
17:37et les femmes politiques
17:38puisque nous sommes confrontés
17:40non pas à un idéal
17:41nous sommes confrontés
17:41d'abord à des réalités
17:42et je me souviens
17:44d'une phrase
17:44qu'il avait dit au retour
17:46c'était en août 2018
17:47je crois il revenait de Dublin
17:48c'était le pape François
17:49où il a vu cette phrase
17:51avec ses mots
17:52un pays qui peut accueillir
17:54mais qui ne peut pas intégrer
17:55mieux vaut qu'il ne l'accueille pas
17:56donc c'était sans doute
17:58plus subtil
17:58mais le message de l'église
18:00a toujours été
18:01l'accueil du plus pauvre
18:03l'accueil de l'autre
18:03sauf que dans une société
18:05ça n'est pas comme ça
18:06que ça fonctionne
18:06parce que c'est une question
18:08de proportion
18:08et quand les sociétés
18:10accueillent
18:10on accueille nous
18:11un demi million d'étrangers
18:12par an
18:13c'est l'équivalent
18:14de la ville de Lyon
18:15à ce moment-là
18:16il y a des troubles
18:16et moi justement
18:17ma fonction c'est de prévenir
18:19les troubles
18:19il faut tenir compte
18:21des équilibres sociaux
18:22quand les capacités
18:23d'accueil
18:23sont dépassées
18:25c'est là qu'arrivent
18:26justement les désordres
18:27et des désordres
18:28naissent les violences
18:29Est-ce que la France
18:30est toujours
18:30ce que l'on disait
18:32la fille aînée de l'église ?
18:34Je pense que ce temps
18:35est éloigné
18:35je pense qu'il y a
18:36très peu de pratiques
18:37aujourd'hui
18:38en revanche
18:39je pense que
18:40cette marque chrétienne
18:41Malraux
18:41qui était agnostique
18:42il ne croyait pas
18:44avait une très très belle phrase
18:45Malraux avait dit
18:46que
18:47de toutes les cicatrices
18:49en tout cas
18:49de toutes les marques
18:50que l'histoire
18:51a faites sur le visage
18:52de la France
18:53la chrétienne est sans doute
18:54la plus profonde
18:55je pense que
18:55et quand on voit
18:56regarder voyager en France
18:57ce qu'on appelle
18:58la toponymie
18:59c'est-à-dire
18:59le nom des communes
19:01les Saint-Laurent
19:01les Saint-Hilaire
19:02les Saint-Malo
19:02tout cela façonnait
19:04un paysage
19:04jusqu'à François Mitterrand
19:05je me souviens
19:06en 80
19:07quelle était son affiche ?
19:08C'était l'affiche
19:09d'un village rural
19:10d'où émergeait
19:12justement
19:12un clocher
19:13d'une église
19:14lorsque
19:15les obsèques
19:16du pape
19:17auront lieu
19:17à Rome
19:18les drapeaux
19:18en France
19:19seront en berne
19:20certains
19:21comme
19:21notamment Alexis Corbière
19:23estiment que
19:23c'est une atteinte
19:23à la laïcité
19:24est-ce qu'il aurait
19:26fallu
19:27ne pas mettre
19:27les drapeaux
19:28en berne ?
19:29Non moi je pense
19:30que c'est une très bonne chose
19:31l'émotion
19:32elle est mondiale
19:32l'émotion
19:33elle est mondiale
19:33partout
19:34sur la planète
19:35quelles que soient
19:35d'ailleurs
19:36les origines
19:37les croyances
19:37les religions
19:38on a bien mis
19:40d'ailleurs
19:40les drapeaux
19:41en berne
19:41pour la reine
19:42d'Angleterre
19:43donc c'est une figure
19:44universelle
19:45BFM
19:46et d'autres
19:46ont tout interrompu
19:47ont consacré
19:48des heures
19:48et des heures
19:49parce que
19:50bien sûr
19:51parce qu'il y a
19:52cette émotion
19:52et je pense
19:53que c'est une figure
19:54universelle
19:55qui concerne la France
19:56et par ailleurs
19:57comme je vous le disais
19:58cette marque chrétienne
19:59d'ordre culturel
20:00plus beaucoup
20:02d'ordre cultuel
20:03ou religieux
20:03est importante
20:04ça fait partie
20:05désormais
20:05de notre culture
20:06de notre civilisation
20:08de notre histoire
20:09qu'il faut respecter
20:09Merci beaucoup Bruno Rotaillot
20:11d'avoir répondu
20:12à mes questions
20:12ce matin
20:13vous qui êtes
20:13ministre de l'Intérieur
20:15il est 8h52
20:16sur RMC BFM TV

Recommandations