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00:00Je me tourne vers le spécialiste Constantin de Vergennes, spécialiste et journaliste chez France Catholique.
00:05Désolé Olivier Dertigolle, je sais que vous étiez...
00:09Olivier, je vous dis aux auditeurs d'Europe, Olivier était dans les startings, il a entendu spécialiste.
00:15Il a levé la tête.
00:15Non, laissez les vrais spécialistes.
00:18C'est un malentendu.
00:19D'accord, Constantin de Vergennes, favori ou pas favori le cardinal italien Pietro Parolini ?
00:27C'est le secrétaire d'Etat, c'est le numéro 2 du Vatican, qui connaît très très bien Rome, proche du pape.
00:44C'est effectivement, on dit, un des favoris, étant considéré que être favori n'est absolument pas la garantie de remporter l'élection.
00:53Parolini, ça serait possiblement une sorte de continuité du pape François, même si, comme beaucoup de cardinaux, il ne s'est pas forcément exprimé sur tous les sujets qui ont agité, et donc on ne peut pas non plus se projeter totalement.
01:08Cardinal français Jean-Marc Aveline, favori ou pas favori ?
01:13Oui, alors là aussi, tout le monde le donne favori, même s'il est beaucoup noté qu'il ne parle pas bien italien, et que c'est un grand handicap.
01:24Mais il était créé cardinal il n'y a pas longtemps, il était très proche du pape François, qu'il voyait régulièrement, même hors agenda officiel, une relation d'amitié.
01:34Pour le coup, ils sont également sur la même ligne que le pape François.
01:40Et sur les questions politiques, ou du moins sur les flux migratoires, on sait qu'il y avait une proximité idéologique entre le pape François et le cardinal Jean-Marc Aveline.
01:53Favori ou pas favori ? Robert Sarah ?
01:56Alors, ça pourrait être l'outsider, si on se lance dans les comparaisons footballistiques.
02:06Ce qui est intéressant avec le cardinal Sarah, c'est qu'il aura 80 ans au mois de juin.
02:10C'est-à-dire qu'il ne sera plus électeur au mois de juin.
02:13Vous imaginez le destin quand même, parce que dans quelques semaines, il aurait dû ne plus pouvoir voter et être présent.
02:20Or, sa présence, on dit dans les couloirs du Vatican, que sa présence va être essentielle.
02:25En tout cas, c'est une personnalité qui pourrait être assez apaisante, dans le sens où c'est un homme de prière, il parle beaucoup de silence.
02:34C'est vrai.
02:35Il est très attaché à cette notion de silence.
02:38Il n'était pas explicitement, on va dire, sur la même ligne que le pape François, mais il ne l'a pas non plus jamais critiqué, il ne lui jamais rentré dedans.
02:47En plus, ça serait le premier pape, sauf erreur de ma part, le premier pape subsaharien.
02:52Donc, ça serait évidemment une image absolument extraordinaire.
02:57On en revient tout de même à ce que j'évoquais tout à l'heure, cette idée qu'il y a quand même une sorte de mise en campagne.
03:05On se met en campagne.
03:06Mais alors, une dernière chose sur le cardinal Sarab, vous allez dire la campagne.
03:10Allez-y, allez-y.
03:10Ça fait deux fois.
03:12Constantin de Vergen.
03:13Je ne sais pas si on peut parler explicitement de campagne.
03:15Ce qui est vrai, c'est que les discussions qui ont lieu lors de ces congrégations générales se font sous les cardinaux près de serment pour ne pas dire à l'extérieur ce qu'ils se disent.
03:25Et donc, la parole est totalement libre.
03:27Et le but du jeu, si on veut, c'est que tous les cardinaux prennent la parole pour dire, voilà la situation que je constate de l'Église, voilà le bilan que j'en tire, et voilà les pistes qu'il faut mettre.
03:37Alors, effectivement, quand certains vont parler, on peut imaginer que certains cardinaux ont un ton peut-être un peu plus politique que d'autres.
03:47Mais bon, s'ils sont persuadés de pouvoir aider l'Église, c'est normal.
03:52J'ai une force de persuasion absolument minime, puisque je disais, je ne suis pas très à l'aise avec l'idée de passer quelques minutes à se dire favori ou pas favori.
03:59Mais ce qui est beaucoup plus important, c'est le cap, la ligne qui sera fixée par l'Église demain, l'Église de Rome, bien évidemment.
04:05Dernière anecdote, Olivier d'Arc-Tigol, vous savez que j'ai rencontré le cardinal Sarah.
04:10Ah oui, je sais.
04:11Ça a été un moment extraordinaire.
04:13L'un des moments les plus bouleversants de ma vie.
04:15C'était un déjeuner, et j'ai rencontré un homme d'une puissance, d'une aura, d'un calme, d'une sérénité, d'une profondeur, d'une bonté.
04:24Il a un regard qui vous transperce, qui vous sidère, et en même temps, il se passe quelque chose autour de vous,
04:33et vous pouvez l'écouter pendant des heures.
04:35Et c'était une période assez tourmentée, j'ai un climat assez tourmenté en France.
04:42Et je suis sorti de cette rencontre profondément apaisée et serein.
04:48Et je me suis dit, mais cet homme est exceptionnel.
04:50Et j'ai vraiment, là je vous le raconte, on est entre nous bien évidemment,
04:54mais ça a été l'un des moments les plus importants de ces dernières années, pour moi.
05:00Alors tous ceux qui l'ont rencontré évoquent en effet une très forte personnalité, un charisme.
05:04Et vous en faites état là.
05:07Vous êtes passé un peu vite sur Paroline, parce que numéro 2, mais aussi il est décrit comme étant en capacité
05:14de gérer la curie romaine, qui avait été un peu bousculée par François.
05:20Et il a été celui qui a maintenu un contact entre les princes de l'Église et François au cours de ces dernières années,
05:27pour éviter que justement il y ait une trop grande crise.
05:30Donc son profil revient beaucoup.
05:32Et puis la grande question, c'est aussi sur la zone géographique.
05:36C'est-à-dire, est-ce que François était un pasteur qui a voulu vraiment se projeter en Asie, en Afrique,
05:44en Amérique du Sud, puisqu'il en était originaire.
05:48Est-ce que ça va revenir sur le vieil Occident, et plus particulièrement en Italie ?
05:55C'est l'un des ressorts aussi de cette élection.
05:57Je veux revenir sur le cardinal, Sarah.
05:59Une dernière chose avec vous, Constantin de Vergennes.
06:03Dites-moi si je me trompe, il avait été nommé par Jean-Paul II à l'époque.
06:08Il était le plus jeune cardinal, je crois.
06:10Oui, en plus...
06:10On l'appelle le prince de l'Église.
06:12Il était nommé effectivement très jeune.
06:18Il a un très beau parcours dans son pays, et même à Rome.
06:24Et c'est, encore une fois, c'est une personnalité qui est très apaisante.
06:26C'est le terme d'ailleurs.
06:27Moi, j'ai eu la chance également de l'interviewer il y a quelques années.
06:31Je fais le même constat que vous.
06:33C'est une personnalité très apaisante.
06:35Question, est-ce qu'à ce moment-là, on n'irait pas vers quelque chose qui serait plus de rupture ?
06:39Puisque c'est quelqu'un qui est plus traditionnaliste, on va dire.
06:42Oui.
06:43Oui, on peut le dire.
06:45Oui, mais ça ne sortira pas d'ici.
06:47Non, mais attendez.
06:49Ça ne sortira pas d'ici, on peut le dire.
06:51Je vais prolonger ce qu'ils disent.
06:53Constantin de Vergennes, je vais prolonger les questions.
06:55J'ai l'impression quand même qu'un monde sépare ce qui peut être décrit dans les médias sur certains cardinaux,
07:03sans pour autant aller uniquement sur le cardinal Sarah,
07:08et ce que vous ressentez quand vous rencontrez ces cardinaux.
07:12Oui.
07:12Voilà.
07:12Donc, il ne faut peut-être pas...
07:13C'est comme pour ceux qui disent que François était un walk ou un gauchiste.
07:19Non, bien sûr.
07:21Mais vous n'avez pas écouté parce qu'il a été dit que le cardinal Sarah était très attaché au silence.
07:29Ce qui est assez curieux et c'est un des nombreux paradoxes,
07:35les plus féroces critiques de l'Église présentent souvent l'Église comme une institution
07:42qui pousse les personnes à penser la même chose d'une seule voix,
07:48avec les mêmes mots, les mêmes phrases.
07:49Et en même temps, on trouve ça bizarre, compliqué,
07:55que des prélats peuvent avoir des visions complémentaires.
08:00Que le cardinal Sarah ne parle pas exactement avec les mots qu'employait le pape François,
08:07ne veut pas dire que si le cardinal Sarah est élu pape,
08:09il va détricoter, ça sera l'anti-François.
08:13Je rajouterais surtout que le cardinal qui accepte la charge de pape arrive dans un milieu,
08:19dans une structure, qui est une institution qui a 2000 ans,
08:21c'est unique au monde,
08:23et donc il ne peut pas faire n'importe quoi.
08:24Il ne peut pas tout casser, il ne peut pas réinventer des dogmes.
08:27Il ne peut pas tout casser, il ne peut pas faire n'importe quoi.
08:28Il ne peut pas faire n'importe quoi.

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