Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Place à l'édito éco, bonjour Olivier Babaud.
00:02Bonjour Jacques, bonjour Marion, bonjour à tous.
00:04Olivier, on avait l'habitude de regarder Berlin ou Paris pour prendre le pouls du continent.
00:10Or depuis deux ans, c'est Rome qui fait la course en tête.
00:13L'Italie de Giorgia Meloni serait-elle devenue la vraie puissance d'entraînement de l'Union Européenne ?
00:19Écoutez Jacques, en tout cas c'est d'abord vrai d'un point de vue de la stabilité politique.
00:22Pour la première fois depuis 20 ans, un gouvernement italien tient sans remaniement majeur,
00:27consolide même son assise. Les sondages installent Giorgia Meloni en haut du classement des personnalités
00:31les plus influentes d'Europe. Mais c'est surtout en matière économique et budgétaire
00:35que le changement d'ambiance est prégnant.
00:37Mais l'Italie reste lourdement endettée. Comment parler de succès ?
00:40Parce que la dynamique s'est inversée. Son déficit budgétaire était de 7% en 2023.
00:45La commission prévoit un déficit ramené à 3,8% du PIB cette année, donc ça fait rêver la France.
00:50Et grâce notamment à des coûteux crédits d'impôts sur l'immobilier supprimés,
00:55des recettes fiscales robustes. Et puis l'objectif est même de passer sous 3% en 2026.
01:00L'Italie est aussi passée quatrième exportatrice mondiale depuis 2024.
01:04Et puis les marchés le voient bien, l'écart de taux entre les obligations italiennes
01:07et les bounes d'allemands est tombé assez plus bas depuis 5 ans,
01:12au point que les analystes envisagent une revalorisation de la note souveraine italienne.
01:15La croissance reste modeste pourtant, Olivier ?
01:18Alors oui c'est vrai, 0,7% prévu en 2024, 1% en 2024, c'est pas l'Eldorado,
01:23mais c'est quand même mieux qu'une Allemagne à zéro et qu'une France incapable de donner à son économie
01:28la moindre bouffée d'air fiscal.
01:30Et l'Italie attire des capitaux.
01:31Le rachat conditionnel de BPM par Unicredit à 14 milliards d'euros
01:36témoigne d'un système bancaire à nouveau conquérant.
01:40Au-delà des chiffres, qu'est-ce qui fait de Rome un leader ?
01:43Il y a trois dossiers où Mélanie a imprimé sa marque, d'abord la sécurité et la défense,
01:47Rome sera, avec Varsovie, d'après son annonce, le premier grand pays d'Europe occidentale
01:51à consacrer 2% de son PIB à la défense cette année.
01:55Puis il y a les migrations, l'accord européen de décembre 2023 sur l'asile
01:58porte la marque du couple Rome-Madrid, solidarité financière entre Etats,
02:03mais contrôle renforcé aux frontières.
02:06Et puis il y a la diplomatie économique, la présidence italienne du G7 en juin 2024
02:10a reposé la question de la sécurité énergétique et de l'accès aux métaux critiques.
02:14Et Mélanie a lancé le plan MATEI, 5,5 milliards d'euros,
02:18pour faire de l'Afrique un partenaire énergétique.
02:20Et les partenaires européens suivent vraiment ?
02:22Je dirais qu'ils ont guère le choix.
02:24Lorsque Paris bataille avec ses comptes, que Berlin stagne,
02:26l'Italie offre un récit de réussite conservatrice et pro-européenne à la fois.
02:30Le rapprochement entre Mélanie et Ursula von der Leyen,
02:33ou sa capacité, toi très sainte, à dialoguer avec Donald Trump sur les questions tarifaires,
02:37montre que la première ministre s'est parlée à tous les blocs.
02:40Alors on peut le dire, l'Italie, homme fort de l'Europe ?
02:43Oui, disons même que Mélanie est certainement la femme forte de l'heure.
02:47Tant que Rome maintiendra la combinaison rare de stabilité politique,
02:50crédibilité budgétaire et influence diplomatique,
02:53l'Italie restera le moteur inattendu d'une Europe en quête de repères.
02:57L'édito éco-signé Olivier Babaud.
02:59Merci beaucoup Olivier, très bonne journée à vous.
03:00Bonne journée.