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  • il y a 3 jours
3 millions de tonnes de fruits et légumes sont jetés chaque année en France. Pour tenter de réduire ce chiffre, la startup Topinamour récolte des produits végétaux qui ne sont pas au bon calibrage pour être distribués dans les circuits traditionnels. Pour en faire des produits transformés. Un moyen également pour les agriculteurs d’avoir un complément de revenu.

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Transcription
00:00Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables avec Mathilde Castagny, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Vous êtes la fondatrice de Topinamour, créée en 2022, avec quelle idée ? Racontez-moi.
00:18Alors moi c'est parti du point que moi j'étais passionnée de marketing, d'expérience client,
00:23et du coup je travaillais là-dedans, et en fait un jour je regardais un reportage sur le gaspillage alimentaire.
00:28Donc ça c'était il y a quelques années maintenant, et du coup j'y croyais pas.
00:34Je croyais pas à ce reportage, en fait on nous disait qu'il y avait des tonnes de fruits et légumes que les agriculteurs...
00:383 millions de tonnes de fruits et légumes jetés chaque année en France, ce chiffre est dingue.
00:42C'est énorme, et moi j'y croyais pas, du coup je m'étais dit que j'allais regarder ce qui se passait.
00:46Donc en fait j'ai fait deux mois de Tour de France, où j'ai été rencontrer les agriculteurs, j'ai découvert leur métier, j'ai travaillé avec eux,
00:52et en fait je me suis rendu compte qu'il y avait une vraie problématique.
00:54— Et alors pourquoi ils sont jetés ces fruits et légumes ? À cause de nous consommateurs, ils sont, je mets plein de guillemets, moches ?
01:01Ou alors ils sont pas assez grands, il y a un petit problème de calibrage, etc., etc., c'est ça ?
01:06— Ouais, en fait ça va être ça, ça va être plein de raisons, ça va être où ils vont être trop gros, où ils vont être trop petits,
01:11où ils vont avoir des formes un peu trop rigolotes, enfin pas normales, ou même juste le surplus.
01:16Donc c'est des raisons qui sont absurdes et qui au final forcent les agriculteurs à les jeter parce qu'ils ont pas d'autres sources pour les vendre.
01:24— Et donc vous vous dites, OK, je vais créer une marque pour récupérer ces fruits et légumes, c'est ça ? Et alors vous en faites quoi ?
01:33— Ouais, en fait c'est parti de ça, en fait. J'avais plein d'agriculteurs qui savaient pas quoi en faire, qui étaient dans des situations compliquées.
01:41Et en fait je me suis dit, bah go les aider, en fait. Go les aider parce que moi je suis forte en marketing.
01:44Et ça au final c'est qu'une pomme qui est trop petite, enfin c'est que des problèmes de poids.
01:49Donc maintenant on les rachète pour les accompagner, nos agriculteurs, et on en fait des produits transformés.
01:54Donc là on a 15 produits alimentaires qu'on commercialise pour accompagner.
01:57— Alors des jus de fruits, des quoi ? Des compotes ?
02:01— Ouais, on a vraiment une grosse gamme. On va avoir du coup des jus de pommes, on a des petites tartinades pour l'apéro.
02:06Et on va même jusqu'au ketchup, par exemple des ketchup de tomates vertes. Hyper original.
02:11— Qu'est-ce que ça change pour ces agriculteurs, ces producteurs qui deviennent vos partenaires ?
02:18— Bah ce que ça change déjà c'est une valorisation de leur travail.
02:21C'est quand même agréable de savoir qu'on travaille pour quelque chose.
02:25Et donc il y a cette partie, mais il y a aussi la partie financière parce que quand même on les rémunère à la juste valeur des produits.
02:30— Est-ce que ces produits-là sont quand même payés un peu moins cher que ceux qui partent dans le circuit, on va dire classique,
02:37de la grande distribution et de la consommation ?
02:40— Alors ça c'est une bonne question. L'idée c'est que c'est des produits qui ont une valeur.
02:45Donc on les rachète. Ils vont être moins chers, mais clairement ils ont une valeur où on les rachète vraiment à la juste valeur.
02:49Donc ils ne sont pas dévalorisés, clairement.
02:52— Ils ne sont pas dévalorisés. Et donc c'est un complément de revenu pour ces agriculteurs qui jusqu'à présent les...
02:57D'ailleurs qu'est-ce qu'ils devenaient ? Ils étaient détruits ?
03:00— Alors ou ils étaient abandonnés directement sur les exploitations.
03:03— D'accord.
03:03— Ou ils étaient broyés. Ou ils allaient en faire des tas pour les animaux ou autres.
03:09— Ouais. OK. Alors comment ça marche ? Ça fait quoi ? Deux ans, bientôt trois ans que vous avez créé Topinamu ?
03:13Ou vous en êtes où de son développement ?
03:16— Là on s'est bien développé. Donc on a la grosse gamme de produits.
03:19Maintenant on est revendu dans des distributeurs.
03:22On a les hôtels, on a les traiteurs, on a des boulangers, on a des épiceries. Enfin on a pas mal de personnes qui vont revendre nos produits.
03:30— Est-ce que quand j'achète un produit Topinamu, je sais qu'il y a cette démarche associée ?
03:36— Carrément. Ça, c'est hyper important pour nous. En fait, derrière tous nos produits, on va raconter l'histoire. Tous les produits sont uniques parce qu'on accompagne un agriculteur.
03:44Et du coup, on va raconter pourquoi vous avez acheté une tartinade, pourquoi le jus de pomme, c'est quoi sa petite histoire derrière.
03:49— Vous aviez participé, je crois, à l'émission d'M6, qui veut être mon associé. C'était il y a combien de temps ? Et qu'est-ce que ça a changé ?
03:58— C'était il y a maintenant deux ans. — Donc peu de temps après la création de Topinamu.
04:02— C'est ça. Donc on était vraiment au début. Donc on avait, je crois, deux produits, quelque chose comme ça. On avait un autre modèle.
04:08Et nous, ça nous a vraiment apporté une structure. Ça nous a permis de passer à l'échelle, de vraiment d'automatiser pas mal de choses et de grossir, clairement.
04:18Et d'avoir notre nouvelle vision. — Parce que c'était quoi, le modèle initial ?
04:21— Alors initial, c'était pas du tout ça. On faisait des paniers de fruits et légumes. — D'accord.
04:24— Donc on n'était pas du tout là. Et ensuite, suite à l'émission, du coup, on a pris les retours de tous les investisseurs, tout ça.
04:31Et on a voulu avoir encore plus d'impact. Et c'est là où on a lancé la gamme de produits.
04:36— Et donc ça a tout changé ? — Ouais, clairement.
04:38— Je peux dire ça. Parce que le modèle initial, il était pas forcément viable ?
04:43— Si, si, il était viable. Mais nous, notre ambition, c'était d'accompagner tous les agriculteurs.
04:48Et d'accompagner sur des gros volumes pour lutter contre ce gaspillage.
04:51Et on s'est rendu compte qu'avec la gamme de produits, on pouvait aller encore plus loin, avoir encore plus d'impact.
04:56Donc voilà le modèle.
04:57— Merci beaucoup, Mathilde Castagny. Et bon vent à Topinamour.
05:01Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact. Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart for Change.
05:07C'est la chaîne des audacieuses et les audacieux. Salut !
05:10Sous-titrage Société Radio-Canada

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