C'était le 15 janvier 2004, en milieu de journée, dans la Manche. La mer était carrossable comme disent les marins. Bien formée mais pas démontée. Le Bugaled Breizh était en pleine campagne de pêche au sud des côtes anglaise avec marins à bord qui connaissaient ce coin comme leur poche. En 37 secondes, leur chalutier, dont le nom signifie "Enfants de Bretagne" a coulé comme une pierre. Corps et biens. Pour se coucher sur le flanc à moins de cent mètres de profondeur. Une tragédie silencieuse, sans témoin, sans pitié.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:0014h15, c'est l'heure du crime sur RTL, avec Jean-Alphonse Richard.
00:05À l'octudie, stupeur et chagrin après le naufrage du chalutier Bugalette-Brice au large du Cap-Lizard en Cornouaille.
00:12Les cinq marins à bord sont morts ou disparus, les familles et les proches sont effondrés.
00:18Bonjour, c'était le 15 janvier 2004, en milieu de journée, dans la Manche.
00:24La mer était carrossable, comme disent les marins, bien formés, pas démontés.
00:29Le Bugalette-Brice était en pleine campagne de pêche au sud des côtes anglaises, avec cinq marins à bord.
00:36En 37 secondes, leur chalutier a coulé comme une pierre, corps et bien, pour se coucher sur le flanc à moins de 100 mètres de profondeur.
00:46Une tragédie silencieuse, sans témoin, sans cri, sans pitié.
00:50Les enquêtes vont se succéder, mais très vite, la stupeur va faire place à la gêne, aux silences embarrassées.
00:56Dès lors que l'ombre d'un sous-marin fantôme va se profiler, il aurait causé le désastre.
01:04Pourquoi vouloir gommer à tout prix sa présence ?
01:07Pourquoi, plus de 20 ans après, ce naufrage dérange toujours autant ?
01:12Question posée à nos invités de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait divers.
01:16Bugalette Braze, un tueur en eau profonde, c'est tout de suite sur RTL.
01:23Musique
01:24Jeudi 15 janvier 2004, autour de 11h, l'Eridan et le Bugalette Braze, deux chalutiers de Loctudie, en Bretagne,
01:37pêche les encornées et la lotte au large du Cap Lizard, en Angleterre.
01:43Le vent est de force 4 à 5, la houle de 2 ou 3 mètres, des conditions hivernales normales.
01:51La veille, les équipages se sont reposés, à l'abri d'une courte tempête, dans le petit port de Newlin, au Pays de Galles.
01:58Le temps est clair et le patron de l'Eridan, Serge Kossek, suit à la jumelle les manœuvres du Bugalette, les bateaux finissent par s'éloigner.
02:07À midi, les deux chalutiers sont en contact radio, on échange quelques banalités.
02:13Tout va bien, RAS, note Serge Kossek.
02:16À 12h25, la VHF de l'Eridan se met soudain à grésiller.
02:22C'est la voix affolée d'Yves Glohagen, le capitaine du Bugalette Braze.
02:26« On chavire, viens vite, on chavire, fais vite », répète à 3 ou 4 reprises Glohagen.
02:34Sa voix n'était pas la même que d'habitude.
02:36« Je lui ai dit de larguer ses bombards, ses canaux de sauvetage et qu'on arrivait », va raconter Serge Kossek.
02:42Le temps que l'équipage de l'Eridan soit alerté et que le bateau change de cap, la VHF devient inaudible.
02:50Le contact radio est perdu, le Bugalette Braze a coulé, à pic.
02:55En moins d'une minute, 37 secondes, selon les calculs.
03:00Dans son rapport, le bureau d'enquête Accident Mer notera l'état de surprise et d'incompréhension du patron pêcheur devant un événement soudain, sans cause apparente.
03:12L'Eridan, un navire anglais et plus inattendu un petit sous-marin remonté à la surface, le Dolphin, submersible néerlandais, sont les premiers sur le lieu du naufrage.
03:25« On ne distingue qu'une tâche d'hydrocarbures. Aucun vestige du Bugalette Braze. L'accident a été si soudain que l'équipage n'a pas eu le temps de mettre à l'eau les canaux gonflables.
03:37On les retrouvera des mois plus tard, au fond de l'eau, dans leur compartiment. »
03:41À 13h16, les gardes-côtes anglais repêchent deux corps.
03:46Juste avant, le contrôleur du port de Newlin avait appelé en France Michel Douce, le propriétaire du Bugalette.
03:52« Il a été direct. Il m'a dit, Michel, ton bateau a sombré avec tes cinq gars. Je crois qu'ils sont perdus. »
03:59Michel Douce poursuit. Le bateau était en très bon état. Le capitaine connaissait la zone par cœur.
04:06« Immédiatement, j'ai su que c'était un sous-marin. »
04:10Vendredi 16 janvier, lendemain du drame, alors que dans les ports bretons, la tragédie est dans tous les esprits.
04:16Un communiqué de la préfecture maritime de l'Atlantique ne passe pas inaperçu.
04:21Les autorités avertissent du déroulement d'un exercice militaire de l'OTAN de grande ampleur.
04:27Dans la Manche, le Aswex 04 et le Thursday War rassemblent des sous-marins britanniques, français, hollandais, espagnols.
04:37Quatre jours après le naufrage, le procureur de Quimper indique qu'un robot a inspecté l'épave à 87 mètres de fond.
04:46La coque est enfoncée, notamment à l'avant.
04:49Le procureur exclut d'emblée une rencontre, une croche avec un sous-marin.
04:53Selon lui, le chalutier de Loctudy a heurté de front un navire de commerce de grande taille, lequel a tranquillement poursuivi sa route.
05:0437 secondes, c'est le temps estimé par les experts qu'il a fallu au bugalet de Brise pour sombrer.
05:09Alors j'ai regardé 37 secondes.
05:11Il n'y a aucun exemple dans l'histoire de la marine internationale qui disent qu'on puisse couler comme cela, comme une pierre en 37 secondes.
05:18C'est impossible, c'est du jamais vu.
05:21Donc déjà, ça pose beaucoup de questions sur ce naufrage quasi instantané.
05:26On va voir dans la suite de l'ordre du crime la piste du cargo, celle du porte-container.
05:31Est-ce que ces pistes sont valables ?
05:33Et puis aussi, on va parler du sous-marin.
05:35Le fameux sous-marin qui, dès le début, se profile dans ses eaux.
05:39Mais il faut revenir tout de suite à ce qu'il y a de plus dramatique, de plus pénible évidemment,
05:44et notamment pour les familles, c'est cette tragédie en haute mer.
05:49Bonjour Thierry Leméteillé, vous êtes le fils de Georges Leméteillé.
05:59Alors Georges Leméteillé, c'était mécanicien votre frère.
06:01Oui, c'est ça.
06:02Il était mécanicien et effectivement, il était à bord du bugalet de Brise.
06:06Il fait partie des cinq victimes.
06:09Qu'est-ce qu'on vous dit tout de suite ?
06:11Évidemment, la nouvelle, elle est terrifiante, même pour des gens de mer,
06:14parce qu'il y a une espèce de fatalité comme ça.
06:16On sait que peut-être un jour, il y aura un drame.
06:19Mais qu'est-ce qu'on vous dit tout de suite ?
06:21C'est vrai que moi, je le sais que le lendemain, en fait,
06:23puisque je ne voyais plus mon père qui avait quitté le domicile,
06:27qui avait fait sa vie autre part.
06:30Et je l'apprends par un ami qui voit le nom et mon nom, son nom, dans le journal.
06:36Et ce qu'on nous dit à la première réunion au comité des pêches,
06:40c'est ne vous posez pas trop de questions, on va faire ce qu'il faut.
06:45C'est ça le truc, c'est faites-nous confiance, on va aller tout droit vers la vérité,
06:49quoi quelle qu'elle soit.
06:51Mais ça, vous êtes dans le désarroi, c'est normal.
06:53Oui, oui, bien sûr.
06:54Vous avez perdu un être cher, vous faites confiance quand on vous dit ça.
06:57On a changé un peu de caractère en 20 ans.
06:58Moi, le jour du naufrage où je croise les gendarmes maritimes et tout le monde,
07:04et les militaires, on est confiants, il n'y a pas de souci.
07:07On est en France, on est un pays civilisé, ils vont dire ce qui s'est passé.
07:10Je n'imagine même pas le contraire.
07:12Après, on entend d'autres histoires et on pondère un peu ce sentiment de confiance.
07:18Alors, l'histoire du sous-marin, cette hypothèse, est-ce qu'elle surgit très vite ?
07:25Je me souviens de Mme Jolivet, la sœur d'un marin également, François Jolivet,
07:31qui, on boit un café dans un bar de l'Octudie,
07:35et elle dit quand même, moi l'accroche par un cargo ou la percussion, je n'y crois pas,
07:42est-ce que ce ne serait pas une torpille ?
07:44Je la regarde et je dis, je ne crois pas, je crois.
07:47Pareil, une histoire de confiance.
07:49Maintenant, je suis peut-être devenu le plus méfiant de l'équipe,
07:52mais j'étais peut-être le plus confiant à l'époque.
07:53Et donc, oui, ça éveille quand même quelque chose en moi qui est resté.
07:57Il y a une petite langue qui s'allume.
07:58Et après, le dérouler des choses fait qu'on s'est dit, par élimination, en fait...
08:03Il n'y a que ça.
08:04Ben oui, voilà, voilà.
08:04Et je le disais, encore en mots, Thierry Le Métayé, vous connaissez parfaitement la mer,
08:08vous connaissez, vous êtes né, c'est votre milieu naturel.
08:12Et votre papa aussi, il était sur les bateaux.
08:1537 secondes, je le disais, c'est du jamais vu.
08:18Moi, j'ai regardé, vous avez sans doute regardé aussi les statistiques, ça n'existe pas ?
08:21En fait, ça n'existe pas, l'accroche molle non plus.
08:24Donc, il y a pas mal de choses pour nous faire avaler un mensonge qui n'existe pas.
08:28Et lorsque vous interrogez clairement les experts,
08:32vous faites une expérience avec une bouteille dans une baignoire,
08:35pour la faire descendre aussi vite, il faut forcément qu'elle soit tractée.
08:39Et elle s'écrase.
08:39Et c'est l'implosion de la cale à poisson dont on parlera peut-être tout à l'heure.
08:42On va en parler, on va y venir évidemment à se dérouler.
08:45Et puis, les hypothèses qui vont surgir, qui vont se multiplier.
08:48Il faut dire que les autorités françaises, elles ont un point de mire, c'est le cargo.
08:52Bonjour, Pascal Baudéré.
08:54Bonjour, bonjour à tous.
08:55Merci beaucoup d'être avec nous dans cette Heure du Crime.
08:59Vous êtes rédacteur en chef au journal Le Télégramme.
09:01Alors évidemment, Le Télégramme, il était en pointe dans cette affaire.
09:04C'est un journal breton et qui connaît bien la mer.
09:07Vous êtes auteur de l'ouvrage Bugalette Braze,
09:10l'enquête qui a été publiée aux éditions justement du Télégramme.
09:13Pascal Baudéré.
09:15Alors, il y a un témoignage qui est important, c'est Yves Glohagen.
09:17C'est le patron de l'éridance, c'est le chalutier un peu le sister ship
09:22qui était avec effectivement le Bugalette.
09:24Ils se suivaient les uns et les autres.
09:26Et Yves Glohagen, il dit, j'ai eu cet appel de détresse de ce patron pêcheur.
09:32Mais à aucun moment, ce patron pêcheur, il dit qu'il y a eu un bateau face à lui.
09:36Il l'aurait dit tout de suite, j'ai un cargo qui m'est rentré dedans.
09:41Oui, vous parlez de Serge Cossèque, en fait, le patron de l'éridance.
09:43Serge Cossèque, pardon.
09:44Qui effectivement reçoit cet appel d'Yves Glohagen, qui est le capitaine du Bugalette.
09:49Et c'est vrai que le propos même d'Yves Glohagen à la VHF,
09:53les derniers mots font partie de l'énigme.
09:55Parce qu'il dit, viens vite Serge, on chavire, on chavire.
09:58C'est un propos inhabituel pour un capitaine qui, comme vous le dites, connaît très bien la mer.
10:02C'est vrai que s'il avait vu un énorme cargo arriver sur lui,
10:05il aurait dit, on est éproné, on a un cargo qui nous fonce dessus.
10:08Il aurait dit autre chose que, viens vite Serge, on chavire.
10:10On chavire laisse supposer qu'il sent qu'il part, mais qu'il ne sait pas pourquoi.
10:15Il n'a pas de visibilité.
10:16Il est d'évidence à la passerelle, parce qu'il est sur sa VHF.
10:19Et il ne voit rien à l'horizon.
10:20Il ne comprend pas pourquoi il s'en va, pourquoi il s'en va vers le fond.
10:23C'est ça qui déjà donne effectivement un indicateur
10:25qui fait que c'est plutôt en dessous de l'eau qu'il y a quelque chose qui se passe.
10:29Et les mots ont un sens, et là, les mots sont vraiment très importants.
10:33Il faut bien écouter ce que dit cet appel de détresse.
10:37Pascal Baudéré, il y a l'hypothèse du sous-marin, on va en parler beaucoup.
10:42Alors, ça paraît fou comme ça, comme histoire, mais le fait est que ça s'est déjà produit.
10:47Oui, moi, dans mon enquête, comme vous le disiez, j'ai enquêté dès 2004 sur l'affaire,
10:52et je travaille encore dessus aujourd'hui, et le livre que vous évoquiez retrace tout ça.
10:56C'est vrai que dans mon enquête, moi, j'ai évidemment, en tant que journaliste,
11:00cherché à explorer toutes les pistes qui étaient sur la table de la justice.
11:04Celle du sous-marin a été, et ce n'est pas qu'un sous-marin,
11:07il y a eu un sous-marin hollandais, puis un anglais, puis un français,
11:10puis un américain espion qui ont été successivement mis sur la table de la justice.
11:14Il y a eu, donc vous disiez, l'hypothèse de ce grand braquier qui aurait pu le percuter, le bugalède,
11:21et cette fameuse croche dans le sable.
11:23Moi, j'ai regardé, évidemment, dans mon enquête,
11:26combien de fois un sous-marin avait pu crocher dans un chalutier en France, aux Etats-Unis et en Angleterre.
11:33Et donc, dans toute cette histoire maritime, j'ai quand même trouvé près d'une centaine d'exemples.
11:37Une centaine ?
11:37Une centaine d'exemples au total, entre une association comme la Celtic League en Angleterre,
11:43dans les Cornouailles britanniques,
11:45a recensé quasiment une quarantaine de cas rien que dans les Cornouailles,
11:50pas loin d'ailleurs de la zone où le bugalède a coulé.
11:52L'expert judiciaire lui-même, Dominique Salle, a répertorié pas loin d'une trentaine de naufrages
11:57causés par des sous-marins américains.
11:59Et en France, il y en a eu aussi.
12:01Et c'est même le ministère de la Défense de l'époque, Michel Allumerie,
12:05qui a produit pour la justice des exemples de cas où les Français ont aussi coulé des chalutiers.
12:12Par contre, du sable, une croche dans le sable, jamais.
12:15On va en parler.
12:15Et donc, ça, ça existe en tout cas, les sous-marins.
12:17Le chalutier est remonté à la surface.
12:20Quel secret va-t-il livrer ?
12:23Bugalède Breis, le tueur est à nos profondes.
12:26Vous verrez, bientôt, on va nous dire que c'est le monstre de 20 000 lieux sous les mers
12:30qui a attaqué le bugalède.
12:32L'enquête de l'heure du crime.
12:33On se retrouve dans un instant sur RTL.
12:34L'heure du crime, consacré aujourd'hui à un cold case en pleine mer,
12:51le naufrage du chalutier breton Bugalède Breis.
12:54Sombré en janvier 2004, les autorités excluent un accrochage avec un sous-marin.
13:00Une collision en surface est privilégiée.
13:02Vendredi 4 juin 2004, 5 mois après le naufrage du bugalède Breis,
13:09les experts terminent l'inspection du Seattle Trader dans le grand port chinois de Fangchengchang.
13:15La coque de ce vracquier philippin qui naviguait dans la même zone que le chalutier français n'a rien donné.
13:22Aucune trace suspecte.
13:24Les prélèvements de peinture sont négatifs.
13:27Le Seattle Trader était pourtant présenté comme le navire voyou qui aurait envoyé le chalutier par le fond.
13:34Aucun cargo ne semble avoir croisé la route du bugalède à l'heure du drame,
13:38même si au sein du gouvernement, on continue à répéter que cette piste sera poursuivie jusqu'au bout.
13:44Vendredi 18 juin 2004, le procureur de Quimper annonce lors d'une rencontre avec la presse
13:51que le renflouement du bugalède Breis va commencer.
13:55Les familles des marins disparus sont furieuses.
13:58Elles n'ont jamais été informées de cette opération.
14:00Le chalutier est pourtant la sépulture de leurs proches.
14:04Ce mépris est très choquant et beaucoup en ont pleuré.
14:07Comme s'il n'y avait besoin de cela, en plus de notre deuil, déplore Nathalie Glohagen,
14:13belle-sœur du disparu Patrick Glohagen.
14:169 juillet, le chalutier, sorti des eaux et transporté sur une barge en rade de Brest,
14:21un corps retrouvé dans l'épave.
14:23Il sera finalement identifié comme étant celui de Patrick Glohagen.
14:26Surprise, le navire n'est pas seulement défoncé à l'avant,
14:30mais ce sont les deux côtés de la coque,
14:32Babord, Tribord, qui ont subi un choc puissant.
14:35Le naufrage a été si rapide que la cale à poissons a implosé sous la pression de l'eau.
14:41Les experts sont divisés sur l'origine des déformations.
14:44Ceux de l'IFREMER sont formels.
14:47Seule une force exogène a pu attirer le chalutier par le fond,
14:51écrivent-ils pour les familles.
14:53Ces dégâts sont la confirmation d'un accrochage avec un sous-marin.
14:59Lundi 27 novembre 2006, le bureau enquête accident mère,
15:02organisme officiel, rend son rapport.
15:06Après deux ans d'études et de calculs,
15:08les experts excluent la piste du sous-marin.
15:11La tragédie serait due à un accident de chalutage,
15:15plus précisément une croche molle.
15:18Comme le stipule le rapport en clair,
15:21l'un des filets se serait pris dans une épave,
15:23un rocher, un conteneur immergé.
15:24De nombreux spécialistes sont perplexes.
15:28Les proches des victimes sont exaspérés.
15:31Un patron pêcheur témoigne d'enlibération.
15:33Une croche molle.
15:35Cela arrive parfois, mais on manœuvre.
15:37Ça ne fait pas plonger un bateau de cette façon.
15:40Bientôt, on va nous dire que c'est le monstre
15:42de 20 000 lieux sous les mers
15:43qui a attaqué le bug à l'aide.
15:46Un mois plus tard,
15:46800 personnes manifestent silencieusement
15:49à Quimper pour la vérité.
15:51Les protestations, les rassemblements vont se succéder.
15:55Deux juges d'instruction sont finalement désignés
15:57pour déterminer les causes du naufrage.
16:0031 juillet 2008,
16:01quatre ans après le drame,
16:03les familles sont convoquées
16:04par les juges de Quimper,
16:05Richard Folzer, Muriel Corr.
16:08Selon eux,
16:09seule l'intervention d'un sous-marin
16:11permet de donner une explication cohérente au naufrage.
16:15Même si les juges préviennent
16:16la poursuite des investigations
16:18pour connaître la position des sous-marins nucléaires,
16:21dans cette zone paraît illusoire.
16:25Et c'est un tournant tout de même,
16:27ce que disent les juges d'instruction,
16:28parce que c'est la première fois,
16:29officiellement,
16:30qu'on émet cette hypothèse du sous-marin.
16:32La piste va revenir
16:33et elle va s'installer au centre du dossier.
16:37Piste, d'ailleurs,
16:37on va le voir,
16:38qui va conduire jusqu'en Angleterre,
16:40parce que là-bas,
16:41un bâtiment,
16:42un submersible,
16:43va faire figure de très possibles suspects.
16:46On va voir ça, évidemment,
16:47dans le prochain chapitre de l'heure du crime.
16:50Pascal Baudéré,
16:51vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
16:53Vous êtes rédacteur en chef du journal Le Télégramme,
16:55auteur de l'ouvrage Bugalet de Braise,
16:57l'enquête publiée aux éditions Le Télégramme.
16:59Il faut lire ce livre
17:00si on veut tout connaître de cette histoire.
17:03Pascal Baudéré,
17:04qu'est-ce qu'il raconte,
17:05ces chocs sur la coque du Bugalet de Braise ?
17:08Parce que là,
17:08on les a sous les yeux,
17:10ces chocs.
17:10Ils ne sont plus au fond de l'eau,
17:11le bateau a été remonté.
17:12C'est vrai que le renflouement
17:15que vous venez d'évoquer du Bugalet de Braise
17:17en juillet 2004,
17:19donc quelques mois après son naufrage,
17:20est vraiment le tournant de l'affaire.
17:22Et ces deux joues creusées
17:23de la carcasse du Bugalet de Braise
17:25excluent de fait la collision de surface.
17:29La collision de surface,
17:30elle valait tant qu'on voyait
17:31qu'un seul côté enfoncé.
17:33Bien sûr.
17:33On aurait pu enfoncer à un épronage.
17:35On n'imagine évidemment absolument pas
17:37qu'il puisse y avoir deux bateaux
17:38qui viennent percuter chacun
17:39à côté bâbord,
17:41à côté tribord,
17:42le Bugalet de Braise.
17:43Et puis Serge Cossac,
17:44qui est le patron de l'Éridan,
17:46aurait bien évidemment vu
17:47des cargos butés
17:49prendre le Bugalet en sandwich.
17:51Ça n'aurait jamais pu exister.
17:52Et sur la mer,
17:53ce type d'accident n'existe pas.
17:55Donc ça veut dire
17:55qu'il s'est passé autre chose.
17:57La cale à poissons,
17:57effectivement,
17:58a implosé par la rapidité.
18:00Il y a eu une forte pression
18:01sur les parois
18:02de la coque du bateau.
18:03Et ça, ça veut dire
18:04qu'il y a quelque chose
18:04qui a amené le Bugalet
18:05vers le fond
18:06de façon très rapide
18:07et très forte.
18:08Bugalet,
18:08150 tonnes,
18:09170 tonnes,
18:1024 mètres,
18:11on ne casse pas
18:12une coque de bateau
18:13comme ça.
18:13Oui, et on ne descend pas
18:14aussi vite au fond de l'eau.
18:15On ne descend pas aussi vite,
18:16effectivement.
18:17On l'a déjà raconté,
18:18notamment avec Thierry Le Métayet
18:19qui est l'un de nos invités
18:20aujourd'hui dans L'Heure du Crime
18:21et qui est dans le studio
18:22L'Heure du Crime
18:23avec nous.
18:23Vous êtes le fils
18:24de Georges Le Métayet,
18:25je le rappelle.
18:26C'est l'une des victimes
18:27du Bugalet.
18:28Alors évidemment,
18:29ça c'est très troublant,
18:31ces chocs sur la coque
18:32de ce bateau.
18:35Alors il y a le rapport
18:35du BEA,
18:36c'est une instance officielle
18:38le BEA,
18:38BEA,
18:39Bureau Enquête Accident
18:40Mère,
18:40spécialisé dans les naufrages
18:42et dans les accidents de mer.
18:44Là,
18:45le BEA,
18:46il dit non,
18:46ce n'est pas du tout
18:47un sous-marin.
18:48Alors ce rapport,
18:50qu'a priori,
18:51moi j'entendais quand même
18:52avec impatience,
18:54on a quand même
18:54un avis d'expert.
18:56En page 2,
18:57il est noté,
18:58ce rapport n'est absolument
18:59pas destiné à servir
19:00de base à une action judiciaire.
19:02C'est marqué.
19:02Et les Anglais s'en sont servis,
19:04les Français s'en sont servis
19:06pour expliquer
19:07que la croche molle
19:08était sans doute
19:09en France
19:10probablement responsable
19:11et en Angleterre
19:12certainement la seule responsable.
19:12La croche molle,
19:13c'est dans le sable.
19:14Oui, c'est ça.
19:14Tout à l'heure,
19:15vous avez dit
19:15une croche sur une épave
19:17ou sur un rocher,
19:18mais une croche molle,
19:18c'est sur le sable.
19:19D'accord.
19:20Et donc,
19:20ce qu'il faut savoir,
19:21c'est que l'ifre-mer,
19:22par exemple,
19:23en page 21,
19:24en conclusion de son rapport,
19:25dit
19:25messieurs du BEA,
19:27vous êtes bien gentils,
19:28mais pour que ce bateau
19:31coule dans des circonstances pareilles,
19:33une croche molle
19:34n'est pas suffisante
19:35et ou alors,
19:36si c'est le cas
19:37et qu'on se trompe
19:37malgré toutes nos études techniques,
19:39donnez-nous un exemple
19:40et il n'y en a aucun
19:41dans le monde.
19:42Voilà,
19:42c'est clair,
19:43la croche molle,
19:44c'est pas que ça n'arrive pas.
19:45J'ai discuté avec plein de pêcheurs,
19:46évidemment,
19:47en Bretagne,
19:47Nord et Sud.
19:48On peut ensouiller son chalut
19:51d'une de sable
19:53ou dans de la vase,
19:56mais ça ne va pas tirer
19:58le bateau en arrière.
19:59C'est ça.
19:59Au pire,
20:00on s'arrête.
20:01Voilà,
20:01on est ralenti,
20:02on peut prendre un peu d'eau
20:03par l'arrière,
20:04mais on n'est pas tiré au fond
20:05en quelques secondes.
20:06Voilà.
20:07Pascal Baudéré,
20:08un petit mot.
20:09Pendant 5 mois,
20:10je dis bien 5 mois,
20:11on a couru après un cargo.
20:12On a examiné un cargo,
20:13très précisément.
20:15Je suppose qu'on a perdu
20:15beaucoup de temps
20:16dans cette enquête.
20:17Oui,
20:18ça a pris un peu
20:19les contours
20:20d'une chasse au dahu.
20:20Cette histoire
20:21du Seattle Trader
20:22que vous racontiez tout à l'heure,
20:24c'est vrai que pendant
20:24tout ce temps-là,
20:25on a eu le sentiment
20:26qu'on baladait un petit peu
20:28les parties civiles
20:28qui s'étaient engagées
20:29dans cette bataille judiciaire
20:30et que cette poursuite
20:32du cargo naufrageur
20:34a pris énormément de temps,
20:37énormément de moyens,
20:37a coûté énormément cher
20:38aussi à la justice,
20:40forcément.
20:40Et pendant ce temps-là,
20:41on ne parlait pas,
20:43par exemple,
20:44de l'exercice militaire,
20:45du source des rois.
20:46Vous avez cité tout à l'heure
20:47l'exemple qu'il y avait
20:48deux exercices militaires.
20:49C'est vrai que les autorités
20:50ont communiqué
20:51dès le lendemain du drame
20:52sur la ZVX-04
20:53mais n'ont jamais communiqué
20:55sur le source des rois.
20:56C'est l'enquête journalistique,
20:57notamment celle que j'ai menée,
20:58mais pas seulement,
20:59des confrères
20:59de journaux parisiens
21:01l'ont fait aussi,
21:02qui ont permis de révéler
21:03qu'il y avait ce deuxième
21:05exercice anglais en Manche
21:06incluant également
21:07des sous-marins.
21:07Donc pendant qu'on nous amenait
21:09du côté de la Chine,
21:10on aurait mieux fait
21:11de regarder plus précisément
21:12ce qui se passait en Manche.
21:13On aurait été bien plus preneurs
21:14de ces informations-là
21:15de la Royal Navy
21:16que de nos amis chinois.
21:18Alors ça, c'est très intéressant
21:19ce que vous racontez,
21:20Pascal Baudéré,
21:20parce qu'effectivement,
21:21ce que vous décrivez,
21:22si je vous lis entre les lignes,
21:24c'est un peu une manœuvre
21:24de diversion finalement.
21:26On parle beaucoup du cargo.
21:28Ça ressemble à ça.
21:29Voilà, on parle beaucoup du cargo.
21:30On ne parle vraiment pas
21:31du sous-marin.
21:33Vous avez ce sentiment,
21:34Thierry Lemaitaillé ?
21:35Oui, d'autant plus.
21:35Que les autorités,
21:36à l'époque, elles bloquent.
21:37Oui, oui, le cargo,
21:37c'est le coupable idéal.
21:39Bon, il y a tout un numéro
21:40qui se fait à l'entrée
21:41du canal de Suez.
21:42Il aurait soi-disant
21:43payé une surprime
21:44pour passer plus vite.
21:45Comme si un cargo
21:46de cette taille
21:46pouvait finalement échapper
21:47à une recherche
21:48avec un hélicoptère, par exemple.
21:50Mais ce qu'il faut savoir,
21:51c'est que par la suite,
21:52on a appris
21:53que ce cargo
21:54avait déjà été dédouané
21:55au Canada.
21:56Et il avait été vérifié,
21:58inspecté.
21:59Et en fait,
22:00on a relancé une piste.
22:01Oui, il n'y avait rien.
22:02On a relancé une piste
22:04histoire de noyer le poisson,
22:06si je puis dire.
22:08Et voilà, ce cargo,
22:09moi j'y croyais au début,
22:11je vous le dis tout à l'heure,
22:12j'étais naïf à l'époque.
22:14Et j'y croyais au cargo
22:15et quand les résultats
22:16tombent de Chine,
22:17les analyses
22:18qui mettent six mois
22:18à sortir aussi,
22:20bon voilà,
22:21on sait qu'on a encore
22:21perdu du temps,
22:22qu'il va faire falloir
22:23des opérations judiciaires.
22:26Et qu'il va vous falloir
22:26être très patient,
22:27évidemment,
22:28cette enquête,
22:28elle montre qu'il faut
22:29être très patient
22:29pour les familles des victimes.
22:31Un sous-marin nucléaire
22:32qui va falloir désormais
22:35identifier.
22:36Bugalette Braze,
22:37le tueur
22:37est à nos profondes,
22:39le sous-marin
22:40HMS
22:41Turbulente
22:42avait pour mission
22:43de ne jamais
22:44révéler sa présence.
22:46L'enquête de l'heure du crime
22:47et si le sous-marin
22:48voyou
22:48était de nationalité
22:49anglaise,
22:50pourquoi le retrouve-t-on
22:51dans la zone du naufrage ?
22:53À suivre,
22:54dans un court instant
22:55sur RTL.
22:55Jean-Alphonse Richard
22:58sur RTL
22:59et l'heure du crime.
23:0314h15,
23:04c'est l'heure du crime
23:05sur RTL.
23:07On va de l'avant,
23:08honnêtement,
23:08oui,
23:09ça nous a fait du bien
23:09quand même.
23:10Mais maintenant,
23:10il faut que ça aille au-dessus,
23:11il faut que les politiques
23:12s'en mêlent,
23:12il faut que le gouvernement
23:13bouge,
23:14il faut que le gouvernement bouge.
23:16Nous, on veut savoir
23:16qui les a tués.
23:17Point final.
23:18On veut savoir
23:18qui c'est qui les a tués.
23:20Au programme
23:21de l'heure du crime,
23:22le mystérieux naufrage
23:23du Bugalite Braise
23:24en janvier 2004
23:25a coulé en 37 secondes
23:27au large de l'Angleterre.
23:28Aucune explication.
23:30L'hypothèse du sous-marin
23:31revient en boucle.
23:3427 novembre 2009,
23:36cinq ans après le naufrage,
23:38la cour d'appel de Rennes
23:39ordonne une nouvelle expertise
23:41confiée cette fois
23:42à un militaire,
23:43le contre-amiral Dominique Salle.
23:45Les familles redoutent
23:46des conclusions partisanes,
23:48mais on se trompe.
23:49Après cinq mois d'études,
23:50le contre-amiral pointe du doigt
23:52la responsabilité
23:53d'un submersible américain.
23:56Une revue spécialisée
23:57désigne, elle,
23:58un sous-marin anglais.
24:00Le Turbulent,
24:01il participait
24:02à l'exercice naval
24:03de l'OTAN.
24:05Sa mission était
24:05d'infiltrer l'exercice
24:07à proximité
24:08de la Cornouaille
24:09sans révéler
24:10sa présence.
24:12Le jour du naufrage,
24:12ce sous-marin
24:13a émis
24:14une vingtaine
24:15de messages
24:16d'avaries.
24:17L'équipage
24:18a donné sa position.
24:19Il se trouvait
24:20dans la zone
24:20où a coulé
24:21le bugalède.
24:22La Royal Navy
24:23refuse de communiquer
24:24le moindre document.
24:25L'avocat de Thierry
24:26Leméteillé,
24:27fils d'une victime,
24:28s'étonne
24:29de l'Omerta
24:30qui règne sur le dossier.
24:32Des journaux
24:32de bord
24:33et de navigation
24:33de certains
24:34bâtiments français
24:35ont même été placés
24:37sous Scellé,
24:38en Catimini,
24:39aux grèves du tribunal.
24:40C'est rarissime.
24:42C'est la preuve
24:42que cette affaire
24:43embête le pouvoir,
24:44affirme maître
24:45Dominique Tricot.
24:46Mardi 27 mai 2014,
24:50dix ans après le naufrage,
24:51la cour d'appel de Rennes
24:52délivre un non-lieu.
24:54Les juges
24:54sont incapables
24:55de déterminer
24:56avec certitude
24:57les causes
24:57de la tragédie.
24:59Aucun bâtiment,
25:00voyou,
25:01cargo
25:01ou sous-marin
25:02n'a pu être identifié.
25:03Non-lieu,
25:04confirmé deux ans plus tard
25:05par la cour de cassation,
25:06les juges demeurent
25:07dans l'incapacité
25:08de savoir
25:09si le naufrage
25:10est dû
25:10à une fortune de mer,
25:12un accident
25:12ou à une cause extérieure.
25:15Le représentant
25:16du ministère public,
25:17fait rare
25:18en cours de cassation,
25:20exprime sa compassion
25:21pour les cinq victimes
25:23et leur famille.
25:26Et voilà donc,
25:27il y avait les juges
25:28de Quimper
25:29qui avaient dit
25:29que c'était sans doute
25:30un sous-marin
25:30et maintenant
25:31c'est un vice-amiral.
25:32Ce n'est pas n'importe quoi
25:33un vice-amiral.
25:34Vous êtes au haut
25:35de la hiérarchie
25:35de la marine française
25:37donc c'est très important.
25:39Il dit,
25:40il parle,
25:40il évoque
25:41la piste
25:41d'un sous-marin.
25:42Thierry Lemaitillier,
25:43vous êtes avec nous
25:44dans cette heure du crime
25:45fils de Georges Lemaitillier.
25:46Georges Lemaitillier
25:47c'était le mécanicien
25:48du bugalette Brace
25:49et évidemment
25:50il a péri
25:50avec ses collègues,
25:52ses quatre collègues
25:53dans ce terrifiant naufrage.
25:56J'ai envie de dire
25:56pourquoi on continue
25:58à poser des questions ?
25:59Il n'y a plus
26:00beaucoup d'ambiguïté.
26:01Des juges disent
26:02c'est un sous-marin,
26:03un militaire dit
26:04c'est un sous-marin.
26:06Mais il y a un blocage.
26:07Et pourtant il y a un blocage.
26:08Il y a un blocage total
26:09puisque,
26:10comme vous le savez,
26:11des affaires judiciaires,
26:12vous en connaissez un certain nombre,
26:15à partir du moment
26:15où des gens
26:16assez haut placés
26:17commencent à accepter
26:19des arrangements
26:19avec la vérité,
26:22même si ce sont
26:23leurs prédécesseurs
26:24qui étaient aux manettes,
26:25il y a une espèce
26:26de tradition
26:29qu'on ne plante pas
26:31par solidarité
26:32le ministre précédent,
26:34etc.
26:34Mais arrangements
26:35au nom de quoi ?
26:36De la raison d'Etat ?
26:37Oui bien sûr,
26:38la raison d'Etat.
26:38Mais nous vous savez,
26:39on s'honore
26:40l'association SOS Bugalet de Brest
26:42de faire partie
26:42du collectif Secret Défense.
26:44Moi j'ai serré la main
26:45du fils de Ben Barca,
26:46par exemple.
26:47Madame Boulin
26:47fait partie de cette association.
26:49C'est des noms
26:49qui doivent évoquer
26:50pas mal de choses
26:51chez les Français,
26:52j'espère en tout cas.
26:53La Maison des Têtes,
26:54la Caravelle Ajaccionis,
26:55etc.
26:56Et bon,
26:57on est tous confrontés
26:58à un truc
26:58qui s'appelle
26:58le Secret Défense.
27:00Et en face,
27:01nous on n'a rien contre,
27:02on n'est pas toujours idiots,
27:03enfin pas forcément en tout cas.
27:05Et on sait que
27:05le Secret Défense
27:06peut avoir un intérêt
27:07s'il protège
27:08les intérêts vitaux
27:09de l'armée,
27:10une signature acoustique
27:11d'un sous-marin,
27:12on peut comprendre ça.
27:14Mais,
27:14c'est pas nous
27:15qui le disons seulement,
27:16même beaucoup de politiques
27:17quand ils sont dans l'opposition,
27:19produisent des,
27:20comment dire,
27:21des projets de loi
27:22pour dire
27:22qu'il faut encadrer
27:23le Secret Défense
27:24et qu'il ne soit pas
27:24utilisé à tort et à travers
27:26pour cacher des conneries,
27:28pardonnez-moi l'expression.
27:29Et nous,
27:30dans le cas où on est,
27:31on a affaire
27:31à des vieux sous-marins
27:32dont les Russes
27:33n'ont rien à faire
27:34de leur signature acoustique.
27:36Donc,
27:36on n'en est pas là.
27:38C'est vraiment
27:38un moyen de protection
27:39qui s'est leur carte joker.
27:41Et moi,
27:41j'ai beaucoup travaillé,
27:42enfin,
27:42j'ai écouté beaucoup
27:43les conférences
27:44des gens du Secret Défense,
27:45les avocats qui viennent,
27:46qui expliquent
27:47que quand les avocats
27:49ou les juges
27:50même demandent
27:50aux autorités militaires
27:52je voudrais tel renseignement,
27:54le jeu de l'armée,
27:56il est fermé.
27:57On demande une carte au hasard,
27:58ils donnent ce qu'ils veulent.
27:59Et en général,
28:00ils nous donnent
28:00le menu du sous-marin
28:02de l'équipage.
28:03Oui,
28:03effectivement,
28:03c'est verrouillé.
28:04Il n'y a pas d'un certain terme
28:05le Secret Défense.
28:06On ne sait pas trop
28:06ce que ça cache d'ailleurs
28:07et on met un chapeau là-dessus.
28:09En tout cas,
28:09vous,
28:09vous n'y avez pas eu accès.
28:10Effectivement,
28:11ces informations
28:11ne sont pas remontées.
28:13Pascal Baudéré,
28:14vous êtes avec nous
28:14dans l'heure du crime.
28:15Rédacteur en chef,
28:16adjoint au Télégramme,
28:18auteur de l'ouvrage
28:18Bugalette Braze,
28:19l'enquête,
28:20ouvrage qui fait autorité
28:21et qui est publié
28:22aux éditions
28:23le Télégramme.
28:24Dites-nous,
28:25Pascal Baudéré,
28:26vous connaissez par cœur
28:26cette affaire.
28:28Qu'est-ce qu'on sait
28:28du suspect,
28:30j'ai envie de dire,
28:30entre guillemets,
28:31c'est-à-dire ce fameux
28:32sous-marin britannique,
28:33le HMS Turbulente ?
28:36En fait,
28:37ce que l'on sait,
28:38et moi,
28:38j'ai été pousser la porte
28:40du commandant Cole,
28:41c'est qu'il était déjà
28:42piloté par un homme
28:43qui va avoir
28:45quand même
28:45quelques casseroles,
28:46permettez-moi l'expression,
28:47à traîner
28:48auprès de la Royal Navy
28:49puisque c'est lui
28:50qui va mettre
28:51quelques années plus tard
28:52le HMS,
28:54un autre grand sous-marin
28:56sur le sable
28:58de l'île de Skye
28:59et qui va du coup
29:02devenir le suspect
29:03numéro un
29:03dans cette affaire.
29:04Donc,
29:05à partir du moment
29:05où il est capable
29:07de mettre
29:07ce fleuron
29:09de la marine,
29:12des sous-marins britanniques
29:13sur le sable
29:14en Écosse,
29:15les parties civiles
29:16se disent qu'en janvier 2004,
29:17il était certainement capable
29:18d'avoir coulé
29:19le bouillet de Braise.
29:20On sait qu'il est rentré
29:21au port a priori abîmé,
29:23c'est en tout cas
29:23ce que révèle
29:23une enquête journalistique
29:25là aussi.
29:26Et donc,
29:27il y a tout un imbroglio
29:28ensuite qui vient
29:29puisque même
29:30le Navy News
29:32qui est le journal
29:32de la Royal Navy
29:33indique quelques mois
29:35après le drame
29:36du bouillet de Braise
29:37que le jour
29:38qu'au mois de janvier
29:39effectivement
29:40le sous-marin turbulent
29:42devait participer
29:43à l'exercice
29:44qui se tenait en main
29:45c'est-à-dire
29:45l'ASREC 04.
29:47Les autorités britanniques
29:48vont se défendre
29:49bec et ongles,
29:50vont dire que non
29:51il était finement à quai,
29:52oui il a eu une avarie
29:53mais ce n'était pas
29:53le jour du drame
29:54c'était la veille
29:55donc il était à quai.
29:56Bon,
29:57moi je vais rencontrer
29:57Andrew Coles
29:58et il va me dire
30:00que oui
30:00il était à quai
30:01mais le jour du drame
30:02il a effectivement
30:03reçu 20 messages.
30:04je vous en parlais
30:04je vous en parlais
30:04à l'instant
30:05et je vais lui dire
30:06alors est-ce que
30:06ces 20 messages
30:07contenaient des informations
30:08sur le naufrage
30:09du Bugalite Braise ?
30:10Je ne peux pas
30:10vous en parler
30:11ce n'est que
30:12que la Cour royale de Londres
30:13quelques années plus tard
30:14quand Thierry Lemaitillier
30:15et d'autres parties civiles
30:16seront là-bas
30:17qu'on apprendra
30:18que cette vingtaine
30:19de messages
30:20a été classée
30:21secret défense
30:21par la Royal Navy
30:22pour au moins 40 ans
30:24de mémoire
30:24sous contrôle de Thierry
30:26donc c'est en 2044
30:27qu'on saura peut-être
30:28s'il se cache quelque chose
30:30dans ces messages
30:30est-ce que c'est
30:31le turbulent lui-même
30:32qui est responsable ?
30:34Un peu moins
30:34on sait que la Royal Navy
30:35détient des informations
30:37qu'elle cache.
30:39Effectivement
30:40informations
30:40qui n'ont pas été transmises.
30:42L'enquête va se déplacer
30:43en Angleterre.
30:45Bugalite Braise
30:46le tueur est à nos profondes
30:47trois sous-marins
30:48dans cette zone
30:49mais tous trop loin
30:50pour avoir accroché
30:51le chalutier.
30:52L'enquête de l'heure du crime
30:53on se retrouve
30:53dans un instant
30:54sur RTL.
30:56Jean-Alphonse Richard
30:57sur RTL
30:58L'heure du crime
30:59jusqu'à 15h
31:00L'heure du crime
31:03jusqu'à 15h
31:04sur RTL
31:05Retour
31:06aujourd'hui
31:07dans l'heure du crime
31:08sur le naufrage mystérieux
31:09du chalutier
31:10Bugalite Braise
31:11en 2004.
31:12Une affaire d'Etat
31:13dix ans plus tard
31:14la justice a délivré
31:15un non-lieu
31:16l'enquête rebondit
31:17en Angleterre.
31:19Lundi 4 octobre 2021
31:21les familles
31:22des victimes
31:22du Bugalite Braise
31:23ont le regard tourné
31:24vers Londres.
31:26Les corps
31:26de deux marins
31:27Yves Glohagen
31:28Pascal Lefloch
31:29ayant été repêché
31:30et déposé
31:31sur le sol anglais
31:32une enquête
31:33avait été ouverte
31:34au tribunal de Truro
31:36dans le comté
31:37de Cornouailles
31:38sur les causes
31:38de leur mort.
31:39Une juge
31:40avait été chargée
31:41des investigations
31:42Le dossier est désormais
31:43publiquement examiné
31:45pendant quatre semaines
31:46Dernière chance
31:47pour les proches
31:49d'atteindre
31:49peut-être
31:50la vérité.
31:51De nombreux témoins
31:52défilent.
31:53Serge Kosek
31:54capitaine de l'Eridan
31:56est écouté
31:57avec beaucoup d'attention
31:58Il est le dernier
31:59à avoir été
32:00en contact radio
32:01avec le capitaine
32:02du Bugalite Braise
32:03Kosek
32:04raconte
32:04avoir vu
32:05sur la zone
32:06du naufrage
32:06le sous-marin
32:07hollandais
32:07Dolphin
32:08Un pilote d'hélicoptère
32:10des gardes-côtes
32:11a également aperçu
32:12ce submersible
32:14le petit sous-marin
32:15diesel
32:15et toutefois
32:16exclu de toute suspicion
32:18son capitaine témoigne
32:19Le bâtiment
32:21n'a subi
32:21aucune avarie
32:22S'il a fait surface
32:24c'était pour participer
32:25au secours
32:26Mardi 12 octobre
32:29les familles
32:29attendent les dépositions
32:30des responsables
32:31de la Royal Navy
32:32dont celle
32:33d'Andrew Koles
32:34le commandant
32:35du sous-marin
32:36Turbulent
32:37souvent cité
32:37dans le dossier
32:38Les militaires britanniques
32:39se succèdent
32:40ils révèlent que
32:41trois sous-marins
32:42alliés
32:42se trouvaient
32:43dans la zone
32:43du naufrage
32:44mais ils ne peuvent
32:45pas en dire davantage
32:46Selon eux
32:47aucun submersible
32:49n'était assez proche
32:51du chalutier français
32:52pour l'avoir accroché
32:54Quant au HMS
32:55Turbulent
32:56il ne participe
32:57pas à l'exercice
32:59Il était resté
33:00à Quai
33:01à Plymouth
33:015 novembre
33:03le juge
33:04Nigel Lickley
33:05estime
33:06les explications
33:07de la Royal Navy
33:08crédible
33:09et satisfaisante
33:10selon lui
33:11le Turbulent
33:11soupçonné
33:12d'avoir entraîné
33:13le Bugalet de Braze
33:14par le fond
33:15n'étant rien
33:16lié au naufrage
33:18le juge
33:19affirme
33:19que rien
33:20n'indique
33:20qu'un sous-marin
33:21soit impliqué
33:22dans cette affaire
33:22enquête
33:23close
33:24avec nous
33:26dans le studio
33:27de l'heure du crime
33:27Thierry Leméteillé
33:28fils de Georges Leméteillé
33:29Georges Leméteillé
33:30c'était le mécano
33:31du Bugalet de Braze
33:32et il a péri
33:33avec ses quatre autres camarades
33:35Thierry Leméteillé
33:36vous êtes battus
33:37pour cette enquête
33:38anglaise
33:39vous les avez
33:40vraiment
33:40houspillés
33:41les anglais
33:41pour qu'ils sortent
33:43les documents
33:43pour qu'il y ait
33:44ces auditions publiques
33:45vous avez gagné
33:46mais là
33:47vous êtes à Londres
33:48évidemment
33:48vous assistez
33:50à ces journées
33:50de débats
33:51qui sont très intéressantes
33:52et vous allez perdre
33:53et ça
33:54c'est une déception
33:56terrifiante
33:56c'est à dire
33:57que la personne
33:58le juge
33:58Nigel Lacley
34:00qu'on rencontre
34:01sur place
34:01n'est plus du tout
34:02la même personne
34:03qu'on a eu
34:04en vidéoconférence
34:04trois mois plus tôt
34:05pour préparer
34:06cet inquest
34:07quand il m'a dit
34:08monsieur Leméteillé
34:09venez avec les familles
34:10vous avez le droit
34:11à ces réponses
34:12et moi je me suis dit
34:13waouh
34:13c'est des choses
34:13qu'on n'a jamais entendues
34:14en France
34:15peut-être que j'avais
34:16des préventions
34:17sur la justice anglaise
34:18ça vaut le coup
34:18d'y aller
34:18et on lui demande
34:20par exemple
34:20avec nos avocats
34:21les images satellitaires
34:23ou du naufrage
34:25ou du port
34:25puisqu'il dit
34:26qu'il était à quai
34:27et ça ça existe
34:27je veux dire
34:28toutes les compagnies aériennes
34:29savent qu'elles peuvent
34:30demander tel jour
34:31des images satellitaires
34:32d'un vol etc
34:33on nous dit oui
34:35on nous dit
34:36on va demander
34:36qui est-ce qu'il en est
34:38exactement
34:39aux gens du sous-marin
34:40hollandais
34:40de ce fameux message
34:41qui dit qu'ils ont récupéré
34:42deux personnes vivantes à bord
34:44et que sont-elles venues
34:45ou est-ce que ce message
34:45est une erreur
34:46il nous dit oui
34:47le jour où les gens
34:49sont auditionnés
34:49on ne leur pose même pas
34:50la question
34:51et un tas de choses
34:53comme ça
34:54où finalement
34:54le juge
34:55est revenu en arrière
34:57je ne sais pas
34:57ce qu'il avait en tête
34:58il se défile un peu
34:59il se défile oui
34:59et puis
35:00on assiste
35:01comme l'avait dit
35:01Dominique Tricot
35:02le danger de
35:03de citer
35:04l'avocat
35:05avec
35:06Annie Sarabi
35:08le danger de citer
35:09tous ces militaires
35:09c'est qu'ils vont se retrouver
35:10on va avoir un festival
35:12de casquettes galonnées
35:13ils vont se parler entre eux
35:15et c'est exactement
35:15ce qui s'est passé
35:16et le juge était
35:17évidemment
35:18bien plus proche
35:19et la plus haute cour
35:20de justice anglaise
35:20quand même
35:21Julian Assange
35:22son cas a été traité
35:23là-bas
35:24un peu après
35:25donc ce que je veux dire
35:26c'est qu'on s'est retrouvés
35:27face à une escouade
35:28de grands bourgeois anglais
35:30j'ai rien contre eux
35:30mais qu'on avait rien à faire
35:32d'un bateau de pêche français
35:34ce que je peux comprendre
35:35mais nous on venait chercher
35:36la justice
35:36on nous l'a promis
35:37et on ne nous l'a pas donné
35:39et cette justice
35:40elle vous échappe
35:41Pascal Bodéré
35:41vous êtes avec nous
35:42dans l'heure du crime
35:43d'acteur chef adjoint
35:44au journal Le Télégramme
35:45et auteur de l'ouvrage
35:46Bugalet de Breiz
35:46l'enquête
35:47publiée aux éditions
35:48Le Télégramme
35:49Pascal Bodéré
35:50les militaires britanniques
35:51vous aussi
35:52vous attendiez ça
35:53avec beaucoup d'attention
35:54je suppose
35:55rendez-vous anglais
35:56les militaires britanniques
35:57ils ferment la porte
35:58oui bien sûr
36:00c'était une vraie attente
36:01au départ
36:02les anglais
36:02avaient commencé
36:05à travailler
36:06d'un point du judiciaire
36:07sur l'affaire Bugalet
36:08du côté du petit tribunal
36:09de Truro
36:09entre guillemets
36:10dans les campes de rail britanniques
36:11et puis là
36:11c'était délocalisé à Londres
36:12donc je rejoins
36:14Thierry Le Mété
36:14il y a eu un moment donné
36:15dans les partis civils
36:16et dans les observateurs
36:17un espoir
36:18que la justice britannique
36:19la cour royale de Londres
36:19s'intéresse à ce sujet
36:20ça pouvait donner quelque chose
36:21et pour y être allé aussi
36:24avoir été témoin
36:25de plusieurs audiences
36:25j'ai pu voir
36:26l'amiral Asquit
36:27interrogé par le juge
36:29et le juge
36:30lui demandait
36:31de raconter
36:31l'histoire des sous-marins
36:32britanniques
36:33j'avoue que ce jour-là
36:34je me suis dit
36:34mais nom de Dieu
36:35comment peut-on
36:36arriver à l'arrivée
36:37à trouver la vérité
36:38dans l'affaire Bugalet de Bray
36:39si on nous raconte
36:40la grande histoire
36:41des sous-marins
36:41c'était lunaire
36:43c'était vraiment lunaire
36:44et là je me suis dit
36:45bon c'est mort
36:45on n'aura rien ici
36:47de plus que ce qu'on a eu
36:48en France
36:48Thierry Le Mété
36:50c'est une déception
36:51évidemment
36:52et là
36:53vous sentez bien
36:54que vous êtes au bout
36:55de la démonstration
36:56c'est compliqué
36:56la question
36:57pour finir sur
36:58ce qui s'est passé
36:59en Angleterre
36:59c'est est-ce que
37:00le juge était sincère
37:02quand il nous dit
37:03de venir
37:03ou est-ce que
37:04c'était un piège
37:05on n'en saura jamais rien
37:06un piège pourquoi ?
37:07parce que
37:08eux ils avaient besoin
37:09aussi de sortir
37:10net
37:11et comment dire
37:12sans culpabilité
37:14d'un sous-marin anglais
37:15je pense que
37:16de ce côté-là
37:17la justice anglaise
37:18a joué à 100%
37:19pour son pays
37:20ce que je peux entendre aussi
37:22donc oui
37:22on est très déçus
37:24moi je suis laminé
37:25quand je rentre
37:25ma petite fille Iris
37:27me dit
37:27j'aime pas perdre
37:29et je lui dis
37:30ben là on a perdu
37:31voilà
37:31et
37:32pardon
37:33et
37:33ça vous met un coup au moral
37:36évidemment
37:36et puis
37:37on met quelques mois
37:38à se remettre
37:39et au vu de tous les éléments
37:41qu'on a toujours
37:41sous la main
37:42on se dit
37:43on peut pas arrêter
37:44moi je peux pas arrêter
37:45tant que les gens
37:46n'auront pas dit
37:46la vérité
37:47dossier donc refermé
37:50même le chalutier
37:51va disparaître
37:52Bugalet Braze
37:53le tueur est à nos profondes
37:55les juges n'ont rien pu faire
37:56ou n'ont rien voulu faire
37:58on est ici
37:58dans la raison d'état
38:00l'enquête de l'heure du crime
38:01je vous retrouve tout de suite
38:02sur RTL
38:0214h15
38:04c'est l'heure du crime
38:06sur RTL
38:07avec Jean-Alphonse Richard
38:0914h15
38:12c'est l'heure du crime
38:14sur RTL
38:15dans l'heure du crime
38:16aujourd'hui
38:17le naufrage
38:17jamais élucidé
38:18du Bugalet Braze
38:19le 15 janvier 2004
38:21au large du Cap Lizard
38:22enquête en France
38:24c'est en Angleterre
38:25close
38:25le chalutier de l'Octudie
38:27va définitivement
38:28disparaître
38:29lundi 17 avril 2023
38:33la déconstruction
38:34du Bugalet Braze
38:35débute
38:35derrière les murs
38:36de la base navale
38:37de Brest
38:38le chalutier
38:39n'est plus
38:40un scellé judiciaire
38:42seuls quelques objets
38:43retrouvés à bord
38:43ont été remis aux familles
38:44des 5 disparus
38:45au bout de 5 jours
38:47il ne reste plus rien
38:48de cette épave
38:49sépulture
38:50qui depuis 19 ans
38:51était exposée
38:52au regard
38:53malgré les doutes
38:56les soupçons
38:56les familles des victimes
38:57n'ont jamais eu
38:58de réponse
38:59à leurs questions
38:59avec le Bugalet Braze
39:01les juges n'ont rien
39:02pu faire
39:02ou n'ont rien
39:03voulu faire
39:04on est ici
39:05dans la raison d'état
39:06accuse dans le journal
39:07Ouest France
39:08maître Dominique Tricot
39:10un des avocats
39:11du dossier
39:11qu'est-ce qu'ils ont
39:13à cacher
39:13je ne trouve pas
39:14ça normal
39:14pourquoi cacher
39:15même si ce sont
39:17les militaires
39:17et ce sont
39:18les militaires
39:19lesquels
39:19je n'en sais rien
39:20encore
39:21on n'a pas le droit
39:22de laisser les gens
39:22comme ça
39:23dans l'ignorance
39:23la voix de Françoise Jolivet
39:26sœur de la victime
39:27Yves Glohagen
39:28dans le documentaire
39:29l'énigme
39:30du naufrage
39:30du Bugalet Braze
39:31qui était diffusé
39:32sur France 5
39:33en 2005
39:35Pascal Bodéré
39:36vous êtes avec nous
39:36dans cette heure du crime
39:37rédacteur en chef
39:38du journal
39:39Le Télégram
39:39auteur de l'ouvrage
39:41Bugalet Braze
39:41l'enquête
39:42publiée aux éditions
39:43Le Télégram
39:43je cite à nouveau
39:44votre ouvrage
39:44parce que vraiment
39:45il fait autorité
39:46et on a toute l'histoire
39:47vous avez beaucoup
39:48enquêté sur ce dossier
39:49aujourd'hui
39:50Pascal Bodéré
39:51il ne reste plus rien
39:53du Bugalet Braze
39:54c'est fini ?
39:55alors c'est vrai
39:56que la symbolique
39:58de cette carcasse
39:59et cette épave
39:59du Bugalet
40:00posée sur la porte
40:01Cafaredi
40:02dans l'arsenal
40:02des militaires
40:03brestois
40:03était une image
40:04évidemment très forte
40:05et tant que
40:06l'épave était là
40:07le sentiment
40:08que l'on pouvait
40:09encore trouver
40:11la vérité
40:13c'est vrai
40:13qu'elle a été détruite
40:14maintenant
40:15je crois que
40:17symboliquement
40:18c'était fort
40:19mais
40:19la pièce à conviction
40:21que représentait ce bateau
40:22a été vraiment
40:22explorée au maximum
40:24je pense que la vérité
40:25elle se trouve plutôt
40:26comme on le disait
40:27tout à l'heure
40:27dans les messages
40:28aujourd'hui classés
40:29secret défense
40:30de la Royal Navy
40:31notamment
40:31est-ce que c'est
40:32le turbulent
40:33que vous évoquiez
40:33tout à l'heure
40:34est-ce que c'est
40:34le sous-marin
40:35américain espion
40:36le recover
40:37dont j'avais pu prouver
40:38qu'il était présent
40:39également au port de
40:39Devonport
40:40quelques jours
40:40avant le drame
40:41et que l'expert judiciaire
40:43Dominique Salle
40:44pointe comme principal
40:45suspect dans ce dossier
40:46il faudra qu'on arrive
40:47à éclairer ça un jour
40:48c'est vrai qu'il y a
40:49un secret défense
40:50qui peut durer
40:51plusieurs dizaines d'années
40:52du côté de la Royal Navy
40:5340 ans peut-être
40:54est-ce qu'en 2044
40:55on saura ce que contiennent
40:56les fameux 20 messages
40:58du turbulent
40:58est-ce que c'est le turbulent
41:00est-ce que c'est
41:00un autre sous-marin
41:01le dolphin
41:02ou l'espion américain
41:04on aimerait bien le savoir
41:05et selon vous
41:07en un mot
41:08Pascal Bodéré
41:08selon vous
41:09la vérité
41:10elle est dans ces tiroirs
41:11dans ces coffres forts
41:12dans ces documents
41:14classés secret défense
41:15on trouvera la vérité
41:17si ces documents
41:18sont exploités
41:20moi je me dis
41:21que si la Royal Navy
41:22a classé
41:23les 20 messages
41:24que Andrew Coles
41:25m'a dit
41:25avoir reçu
41:25le jour du drame
41:27à mon avis
41:27le jour où
41:28je l'interview
41:29avec sa femme
41:30Emma
41:30me reçoit chez eux
41:31il commet une erreur
41:32en me disant ça
41:32mais il me le dit
41:35et derrière
41:35il y a une demande
41:36qui est faite
41:37d'obtenir ces 20 messages
41:38s'il n'y a rien à cacher
41:40on ne les classe pas
41:41secret défense
41:41c'est simple
41:42et s'ils sont
41:44peut-être
41:46s'ils désignent
41:46un responsable
41:47que ce soit le turbulent
41:48le recover
41:49ou un autre
41:50et bien
41:50peut-être que là
41:51on a des raisons
41:52de le cacher
41:52et on a notamment
41:53des raisons de le cacher
41:54c'est moi
41:55ma conviction aujourd'hui
41:56si peut-être
41:57il y a eu une affaire
41:57d'espionnage là-dedans
41:58c'est pour ça
41:58que moi je n'ai pas mis
41:59au panier
42:00l'hypothèse de l'expert
42:01judiciaire Dominique Salle
42:03parce que
42:04je me suis demandé
42:05souvent
42:05quelle pouvait être
42:05une raison
42:06au fond des valables
42:08à ce qu'il y ait
42:08une incidence absolue
42:09des sous-mariniers
42:11et je me suis dit
42:12que s'il y a une affaire
42:13d'espionnage
42:13un sous-marin américain
42:15espion
42:15ça peut aussi valoir
42:16la peine de creuser
42:17cette piste
42:18et peut-être
42:19elle est de turbulence
42:19c'est vrai
42:20c'est pas écarté
42:21mais de toute façon
42:21il y a l'histoire
42:22d'un sous-marin au milieu
42:23que ce soit pour de l'espionnage
42:24ou autre chose
42:24effectivement on retrouve
42:25toujours en permanence
42:28ce tueur
42:29en eau profonde
42:30moi comme je l'appelle
42:31Thierry Leméteillé
42:33vous êtes avec nous
42:33dans l'heure du crime
42:35fils de Georges Leméteillé
42:36c'était le mécanicien
42:37du Bugalette Braise
42:38je vous remercie beaucoup
42:39d'être avec nous
42:39Thierry Leméteillé
42:40c'est fini
42:42il n'y a plus d'enquête
42:42mais vous continuez
42:43évidemment à vous battre
42:44et à vous agiter
42:45on vous sent aujourd'hui
42:46encore vraiment beaucoup
42:47mobilisé sur cette affaire
42:49vous le faites pour quoi ?
42:50pour votre père ?
42:52Oui
42:52premièrement pour mon père
42:53oui
42:53je vous disais tout à l'heure
42:54que
42:54à 13 ans et demi
42:56sur dérogation préfectorale
42:57il a été chargé de famille
42:59c'est-à-dire qu'on lui a permis
43:01de travailler sur des chalutiers
43:02des Telles et de Lorient
43:03bon c'est vrai
43:05quand je croise un gamin
43:06à Paris aujourd'hui
43:07ou en Bretagne
43:07de 13 ans et demi
43:08je me dis
43:09il avait stage là
43:10sur un bateau de pêche
43:11avec des gens
43:11qui n'étaient pas forcément
43:13des poètes
43:14et sur des bateaux
43:14des années 50
43:16en bois un peu pourri
43:17j'imagine des fois
43:18sa première nuit en fait
43:19et je me demande
43:20ce qu'il pensait
43:21dans quel monde
43:22il était quoi
43:23voilà ce que je me demande
43:24et après moi j'ai
43:25beaucoup de
43:25tout ce travail en fait
43:27à l'origine
43:27je l'ai fait pour mon père
43:28mais pour mes filles
43:29surtout
43:29j'essaye du mieux que je peux
43:31avec ma femme
43:32on essaie de les éduquer
43:34à peu près correctement
43:35et j'ai pas envie
43:36qu'un jour
43:36elles me disent
43:37tu sais tout ce que tu me dis
43:39là c'est bien joli
43:40mais avec tous les éléments
43:41que vous aviez
43:42dont vous-même avez connaissance
43:44ne rien faire
43:45serait une lâcheté quoi
43:47donc moi je veux pas
43:48qu'elles me regardent
43:48un jour comme un tocard
43:50et qu'elles me disent
43:51t'as servi à rien quoi
43:53donc ne me donne pas de leçon
43:55et je veux pouvoir leur dire
43:56j'ai fait ce que j'ai pu
43:57vous saurez-vous
43:58la vérité
43:58ça j'en suis persuadé
44:00moi j'espère
44:01mais voilà quoi
44:01la vérité on la saura
44:03oui bien sûr
44:04vous disiez tout à l'heure
44:05quand les micros étaient fermés
44:06évidemment les auditeurs
44:07n'étaient pas là
44:07mais vous m'avez dit
44:08on saura un jour
44:09bien sûr
44:10je vous ai donné un exemple
44:13il y a eu beaucoup de naufrages
44:14comme disait Pascal Bodéré
44:15tout à l'heure
44:15près d'une centaine
44:16mais c'est le Tic League
44:17on a compté une quarantaine
44:18il y a le fameux naufrage
44:20de la jonque
44:20je salue la famille Keroué
44:22en Bretagne
44:23à Concarneau
44:23le naufrage de la jonque
44:25où quelqu'un au bout de 30 ans
44:26vient de me voir
44:27et en me disant
44:28c'est moi
44:28j'étais sur le sous-marin
44:29qui a coulé la jonque
44:30et il me donne des éléments
44:31Pascal publie un papier à la une
44:33sur la jonque
44:34et le naufrage
44:35qui a eu lieu 30 ans plus tôt
44:36et Pascal pourra me contredire
44:38s'il veut
44:38mais je crois que c'est sa seule une
44:40qui n'ait pas été reprise
44:41par l'AFP
44:41malheureusement
44:42alors encore une question
44:44on arrive au bout de l'émission
44:45Thierry Lemaiteyer
44:46vous avez un message
44:48à faire passer
44:48vous avez quelque chose à dire
44:50souvent j'essaye de partir
44:51vers le positif
44:52en disant
44:52en lançant un appel
44:53à la partie adverse
44:55alors la partie adverse
44:56c'est vaste
44:57c'est les juges
44:57qui ont signé des non-lieux
44:59en sachant qu'il y avait
45:01peut-être moyen
45:02de faire autrement
45:02c'est des experts
45:03qui ont travaillé
45:04pour nous
45:06contre nous
45:06enfin etc
45:07moi ce que je dis aujourd'hui
45:09c'est
45:09je suis en train de lire
45:11le procès de Jeanne d'Arc
45:12et je me dis
45:14qu'il y a des juges anglais
45:15et français
45:15comme dans notre affaire
45:16et je me dis
45:18comment dire
45:19je
45:19je
45:20je les plains en fait
45:22je les plains
45:23je ne les ai pas
45:24je les plains
45:24je me demande
45:25eux et leurs alliés
45:27qui ont tout fait
45:28pour saboter ce dossier
45:29les années qu'il leur reste à vivre
45:31qu'est-ce qu'ils vont penser
45:33de l'intérêt supérieur
45:35quel est l'intérêt supérieur
45:36de leur vie
45:37c'est ça
45:37et il est temps pour eux
45:38peut-être de parler
45:39oui alors
45:40de parler
45:40et de vous dire
45:41quelques mots
45:42et un message
45:42oui voilà
45:43on pense toujours
45:44à le préfet maritime
45:47de l'époque
45:48Jacques Gerbrandt
45:48je vais le citer pour une fois
45:49qui est quelqu'un très bien
45:51puisqu'il a été patron
45:52d'une station SNSM
45:53sur l'Atlantique
45:53et s'il veut parler
45:54il est temps
45:55peut-être s'il nous entend
45:56il répondra à votre message
45:58merci Thierry Lemaitaillé
46:00et Pascal Bodéré
46:00d'avoir été les invités
46:01de l'heure du crime
46:02merci à l'équipe de l'émission
46:03rédaction en chef
46:05Justine Vigneault
46:06préparation Marie-Bossard
46:07Lisa Canalès
46:07réalisation en direct
46:08Pierre Yves
46:09est-ce qu'il vous plaît ?