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00:00La Vité Éco, Sophie Auville
00:03Vincent Hayes, bonjour.
00:06Bonjour Sophie.
00:06Vous êtes directeur de Flixbus France.
00:08En fait, il faudrait dire Flixbus parce que votre maison mère est allemande.
00:12En France, vous revendiquez environ 350 cars.
00:17On le sait, ils sont vers pommes.
00:19Est-ce qu'ils seront tous pleins pour le week-end de Pâques qui approche ?
00:24Alors oui, il y a de grandes chances qu'ils soient tous pleins.
00:26Aujourd'hui, on a des taux de remplissage qui se rapprochent de ceux qu'on peut trouver pendant la période estivale haute, 14 juillet, 15 août.
00:34Mais il reste des places, donc j'encourage effectivement les gens qui voudraient décider en dernière minute de voyager, de consulter notre site internet.
00:42Il se trouve que ce week-end de Pâques est un peu particulier parce qu'il est à cheval finalement sur les vacances des trois zones.
00:48Donc je pense que le fait que ce soit Pâques, saison très très haute, et le fait qu'il y ait eu une météo très clémente la semaine passée a pas mal encouragé les Français à voyager.
00:56Vous parleriez même de journées record ? Il y en a quelques-unes ?
00:58Je pense qu'on a une croissance continue depuis 2015 hors Covid.
01:03Donc effectivement, je pense qu'aujourd'hui, on est à plus de 40% par rapport aux vacances de Pâques de l'année passée qui étaient déjà records.
01:09Donc effectivement, ce sont des chiffres très satisfaisants.
01:11Et la neige dans les Alpes, est-ce que ça va vous compliquer la vie ?
01:15Alors, à l'endroit où c'est effectivement coincé, on sera coincé comme tout le monde.
01:20Cependant, aujourd'hui, on va dire que la majorité de nos desserts côté Alpes s'arrête plus bas là où ce n'est pas coincé.
01:25Donc a priori, nos opérations devraient pouvoir se poursuivre sans problème.
01:28Et puis qu'est-ce que vous constatez depuis les annonces de préavis de grève à la SNCF pour les ponts de mai ?
01:34Alors effectivement, on a un trafic supérieur et même une conversion qui est de l'ordre de 20% additionnel par rapport à ce qu'on aurait anticipé suite aux annonces de la SNCF.
01:44Après, bien évidemment, ça reste à confirmer.
01:47On sait qu'aujourd'hui, les annonces passées, les grèves n'ont pas toujours eu lieu.
01:50Donc on reste au point d'entendu prudents par rapport à ça.
01:53Mais je pense que globalement, les Français ont envie d'être prudents avec cette période, avec ces ponts quand même qui sont déjà compliqués à organiser, peut-être un peu échaudés.
02:00Et de fait, savent que le bus est un moyen de transport fiable.
02:03Alors vous évoquez des augmentations à deux chiffres, jusqu'à 40%, vous le dites, pour certains pics.
02:09Comment vous répondez à cette demande ? Est-ce que vous augmentez les fréquences ? Est-ce que vous ajoutez des lignes ? Comment vous faites ?
02:16Alors aujourd'hui, on a déjà quand même, via l'exploitation un petit peu technique, on est quand même en mesure d'anticiper d'année en année et d'affiner d'année en année l'offre que l'on doit mettre pour répondre à la demande.
02:27Donc globalement, effectivement, c'est majoritairement des choses qu'on aura anticipées.
02:31Cependant, dans le cas par exemple d'une grève SNCF qui pourrait amener un trafic inattendu, on est en mesure de rajouter de l'offre.
02:39Par exemple, là pour Pâques, on a vu effectivement une offre supérieure à ce qu'on avait attendu.
02:42On a pu rajouter sur quelques lignes.
02:45Il y a eu du Montpellier, du Montpellier, Marseille-Barcelone par exemple, où on a ajouté entre 15 et 30% de fréquence à peu près.
02:52Alors si on parle prix, parce que le prix du baril de pétrole, lui, il a baissé quasiment un tiers entre Pâques dernier et puis cette année.
03:01Est-ce que vos prix baissent aussi et dans quelle proportion ?
03:04Alors aujourd'hui, en tous les cas, la politique de prix que l'on a, c'est notre vecteur d'attractivité principale chez Flixbus.
03:12Au-delà de ça, bien entendu, qu'on a une offre qui est confortable, qui est fiable et qui est flexible.
03:17Mais l'aspect prix reste très important.
03:19C'est ce que vous disent vos clients ?
03:20Exactement. En moyenne, aujourd'hui, on va être sur des lésions domestiques trois fois moins chères que la SNCF.
03:24On va être en moyenne 10% moins chères que le covoiturage.
03:26Donc aujourd'hui, en tous les cas, on ne peut pas se permettre de décevoir nos clients.
03:30Comme toute entreprise de transport, on a une politique de prix qui est dynamique en fonction du temps, du remplissage.
03:36Mais on essaie de faire en sorte de toujours garder un prix attractif, même en dernière minute.
03:40Ça veut dire que vous baissez ou pas ?
03:42Ça veut dire qu'on offre le bon prix au bon moment, de façon à être l'offre de transport la plus abordable à un moment M.
03:48Bon, ça veut dire que ce n'est pas très clair quand même.
03:49Et votre chiffre d'affaires, est-ce qu'il est record du coup ? Est-ce que vous le dévoilez d'ailleurs ?
03:54Alors, en 2023, on l'avait dévoilé. On était à à peu près 2 milliards de chiffre d'affaires pour l'ensemble du groupe.
03:59Monde, là vous parlez du monde.
04:01Là, je vous parlez du monde.
04:01Nous, on est en France.
04:02Exactement. Alors, pour le coup, aujourd'hui, ça n'a plus la vie des clusters européens qu'on va présenter.
04:08En 2023, pour l'Europe, c'était 1,2 milliard, si je me rappelle bien à peu près.
04:13Donc, effectivement, on a poursuivi notre croissance.
04:16Et encore une fois, dans le monde, en 2024, on est encore une fois, au niveau monde, à plus de 80 millions de passagers.
04:24Donc, une belle entreprise.
04:25Mais, vos voyageurs doivent accepter, parfois, une maigre qualité de service.
04:30Je pense surtout aux gares routières.
04:33Souvent, pas de salle d'attente, pas de salle de repos pour les chauffeurs.
04:36On a du mal à l'imaginer.
04:37Exemple, la gare de Bercy, un Paris qui devait fermer.
04:40Vous avez accepté de poursuivre votre activité, par exemple, dans cette gare routière.
04:46Mais il y en a d'autres.
04:48Alors, tout à fait.
04:49Le sujet des gares routières en France, initialement, c'était un peu le grand oublié de l'allôme Macron.
04:52La loi Macron, que je le rappelle, c'était il y a 10 ans.
04:54Cette année, Philippe Busse fête ses 10 ans.
04:56Et on est d'ailleurs le seul acteur à avoir été là pendant les 10 années.
05:00Loi Macron et évidemment, car Macron.
05:02Car Macron, exactement.
05:03Donc, pour le nôtre de 10 ans, d'ailleurs, si le président veut venir voir son enfant, on l'invitera avec plaisir.
05:07Ah ben voilà, le message est lancé sur France Info.
05:10Exactement.
05:11Donc, non, effectivement, la gare routière, ça a été le grand oublié.
05:14C'est-à-dire qu'on a beaucoup parlé des emplois que ça allait faire, de la mobilité à bas coût.
05:18Et ça, effectivement, c'est un constat qui est vérifié et qui se vérifie d'année en année.
05:24En revanche, sur la partie de la gare routière, on va dire qu'il y a une inégalité assez forte de l'expérience voyageur,
05:30notamment en comparaison à ce qui peut se faire à l'étranger.
05:33Flixbus, c'est un acteur mondial, donc je vais savoir particulièrement de quoi je parle.
05:37Aujourd'hui, vous prenez l'exemple de Bercy.
05:39C'est effectivement un point sur lequel on discute avec les parties prenantes pertinentes sur ce sujet.
05:46Il y a des discussions en cours pour améliorer l'expérience voyageur.
05:51Et nous, encore une fois, notre objectif principal, c'est d'être là pour rester.
05:55On est là pour pérenniser notre activité.
05:57Ce n'est pas une activité qui va disparaître en un claquement de doigts.
06:00Maintenant, encore une fois, c'est l'autorité de régulière sur les transports annoncer un chiffre d'à peu près 20 millions de passagers en France pour l'année 2024.
06:05Flixbus, c'est 60 à 70% du marché français.
06:10Voilà, je vous laisse faire les mathématiques.
06:11Globalement, c'est beaucoup de personnes qui sont concernées.
06:14Donc, c'est quelque chose qui a mis plus de temps à démarrer, mais on est confiant sur le fait que ça va bien se passer.
06:19Alors, vous êtes très attentif à l'empreinte carbone de vos passagers.
06:25Vous avez espéré faire mieux avec des cars électriques.
06:29Et puis, finalement, non.
06:30Vous optez pour quelles solutions dans l'avenir ?
06:34Alors, il se trouve qu'actuellement...
06:35Alors, déjà, il se trouve que Flixbus est l'entreprise de cars qui a fait des engagements SBTI.
06:39Donc, c'est concrètement Science Based Target Initiative.
06:43Donc, concrètement, c'est des engagements officiels à horizon 2032 que l'entreprise se doit de respecter.
06:48En ce qui concerne la France, c'est des chiffres où je dois avoir plus les trois quarts de ma flotte qui sera verte en 2032.
06:54Donc, c'est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur.
06:56Aujourd'hui, si je vous parle de la flotte actuelle, on a à peu près 10% de notre flotte qui est déjà à verte.
07:02On fait ça avec du colza.
07:03Vous espériez 20% cette année, à la fin de l'année.
07:05Alors, pour le coup, l'année n'est pas finie.
07:07Vous avez raison.
07:08Donc là, en ce moment, on va plus parier...
07:10Mais il faut multiplier par deux.
07:11Tout à fait.
07:11Aujourd'hui, c'est des choses qu'on regarde parce qu'il y a des solutions qui vont être plus simples d'accès, je pense notamment au HVO.
07:17Le HVO, aujourd'hui, on n'a pas besoin d'avoir un matériel roulant dédié.
07:20Donc, c'est un carburant alternatif ?
07:22Exactement.
07:23On pourrait presque appeler ça l'huile de friture.
07:26Mais c'est beaucoup plus vert aujourd'hui, en tout cas, que tout ce qu'on peut faire en termes de fioul.
07:30Et effectivement, on regarde par ailleurs une transformation encore plus verte en premier tiers, ce qu'on appelle, à savoir l'électrique, l'hydrogène peut-être, le biogaz également,
07:40que l'on utilise, nous, en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas, qui est interdit en France pour le moment.
07:45Donc, c'est pour ça qu'on ne le fait pas.
07:45Mais voilà, en tout cas, on cherche à être pionnier sur cette transition écologique et on a des engagements officiels, donc vous pouvez compter sur nous.
07:54Alors, la sécurité, vous le dites, évidemment, vous ne transigez pas.
07:58Exemple, la formation des conducteurs.
08:02Vous êtes vraiment très attentif à ce point-là ?
08:06Alors oui, vraiment, en général, tout ce qui est de sécurité, ça va être tout en haut de la liste, que ce soit par rapport au matel roulant,
08:13comme ce sera par rapport à la formation des conducteurs ou des agents en gare.
08:16Notre matel roulant, il est récent, déjà.
08:20Il ne vous appartient pas ?
08:21Non, on travaille avec des partenaires autocaristes qui sont des PME un petit peu partout en France,
08:25donc là-dessus, c'est également, on encourage des activités locales et françaises.
08:30Et effectivement, on a un cahier des charges assez strict pour ça.
08:33Avec une pénurie de chauffeurs encore ?
08:35La pénurie de chauffeurs, elle est de moins en moins applicable.
08:38Ça va beaucoup mieux qu'il y a deux ans.
08:39Alors, toujours en matière de sécurité, il y a un fléau, c'est le transport de drogue dans vos bus eux-mêmes.
08:45Cette année, les forces de l'ordre ont trouvé des opioïdes, des ovules de drogue, du cannabis, 10 kilos tout de même.
08:52Ça, ça vous inquiète ?
08:53Alors, bien évidemment que c'est quelque chose qui nous inquiète en général.
08:56On ne voudrait pas être le nouveau moyen de préférer, on va dire, de la pègre pour transporter des matières illégales.
09:05Donc, encore une fois, aujourd'hui, il y a des contrôles également et on se soumet systématiquement.
09:09Dès que nous avons une réquisition des forces de l'ordre, nous y répondons.
09:12François, Vincent Hayes, vous êtes directeur de Flixbus France, invité éco de France Info.
09:18Merci à vous.
09:19Merci Sophie.
09:19Sous-titrage Société Radio-Canada