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  • il y a 4 jours
En 2024, le nombre d’agriculteurs bio a continué à baisser et est passé sous la barre symbolique des 2000 producteurs en Wallonie. Pourtant, les dépenses en produits bio ont augmenté de 10%.
Pour comprendre, nous avons contacté Ariane Beaudelot, la coordinatrice du développement de filières chez Biowallonie.

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Transcription
00:00Pourquoi le nombre d'agriculteurs wallons qui produisent du bio baisse-t-il
00:03alors que les wallons mangent de plus en plus de produits bio ?
00:07En 2024, le nombre d'agriculteurs bio a continué de baisser
00:11et est passé sous la barre symbolique des 2000 producteurs en Wallonie.
00:15Pourtant, de leur côté, les dépenses pour les produits bio ont augmenté de 10%.
00:19Pour comprendre, nous avons contacté Ariane Baudelot,
00:22la coordinatrice du développement de filières chez Bio Wallonie.
00:25En Belgique, 9 terres agricoles bio sur 10 sont wallonnes.
00:29En Wallonie, elle représente plus de 12% de la totalité des terres agricoles.
00:33C'est deux fois plus qu'il y a 10 ans.
00:35Mais c'est aussi mieux que tous nos voisins.
00:37Parallèlement à ça, après avoir baissé en 2022, la consommation de produits bio remonte.
00:43Les volumes ont augmenté.
00:44D'ailleurs, on voit que les volumes de fruits, de légumes ont augmenté, de viande aussi.
00:47Donc ça, c'est une très bonne nouvelle pour le secteur.
00:49Et donc rien que, par exemple, pour la dépense par wallon,
00:51on a dépensé près de 140 euros par habitant par an.
00:55Évidemment, il y a des différences.
00:56Il y en a qui dépensent très peu et d'autres beaucoup.
00:59Mais on voit que ce chiffre augmente chaque année.
01:01Mais alors, pourquoi le nombre d'agriculteurs et d'agricultrices
01:04baisse-t-il depuis deux ans ?
01:06D'abord, le contexte global est difficile depuis plusieurs années.
01:09Comme beaucoup de secteurs, l'agriculture biologique
01:12a été frappée par la crise des prix de l'énergie et l'inflation.
01:15Et comme si cela ne suffisait pas,
01:16ces dernières années, les agricultrices et agriculteurs
01:19ont dû aussi faire face à des périodes de grande sécheresse
01:22et de pluies abondantes.
01:24En plus de ces difficultés,
01:25les producteurs de produits bio rencontrent d'autres problèmes.
01:29Il y a eu une baisse de la consommation bio
01:30vraiment forte en 2022.
01:33Et donc, qui dit baisse de la consommation ?
01:35Baisse de la demande et de la valorisation.
01:37Donc, les producteurs ont pu moins bien vendre
01:39avec des prix parfois très proches du conventionnel.
01:41Ne pas être correctement rémunéré pour leur travail
01:44est difficilement tenable
01:46pour les agriculteurs et les agricultrices en bio.
01:48C'est plus compliqué pour eux.
01:50Au niveau technique, au niveau rendement,
01:52ils sont moins, ils ont besoin de plus de main-d'oeuvre.
01:54Et donc, en fait, ils ont besoin davantage de prix rémunérateurs.
01:57En plus de cela, le consommateur paye lui aussi plus cher.
02:01Pour l'instant, en effet, le différentiel de prix
02:03chez les producteurs est plus faible.
02:05Et par contre, on voit dans les magasins
02:07parfois des différences très importantes
02:09entre produits bio et conventionnels.
02:12Et là, en grande surface, on a remarqué
02:13qu'en fait, les marges sont plus importantes
02:15sur des produits bio que sur des produits conventionnels.
02:18C'est le cas, par exemple, pour les œufs bio
02:20sur lesquels la plus-value est deux fois plus importante
02:22que sur des œufs issus de la filière conventionnelle.
02:25Ariane Baudelot pointe aussi d'autres problèmes.
02:28La filière bio, ça représente quand même 15,5% des fermes wallonnes.
02:32Donc, c'est important.
02:33Mais ça reste évidemment plus petit que la filière conventionnelle.
02:36Et donc, par exemple, il peut y avoir des problèmes d'économie d'échelle.
02:39Par exemple, une laiterie doit faire plus de distance
02:41pour aller d'une ferme bio à l'autre pour récolter le lait.
02:43Il y a aussi des coûts de certification
02:44qui sont essentiels pour les consommateurs
02:47pour vérifier que chaque producteur transformateur grossisse point de vente
02:50respecte strictement la réglementation bio.
02:53Et donc, ça, c'est hyper intéressant pour le consommateur.
02:55Mais malheureusement, ça a un coût.
02:57Et ce coût, il doit être mis dans les produits bio.
02:59Malgré les difficultés que nous venons d'évoquer,
03:02il existe aussi des solutions
03:03pour continuer à soutenir le développement de la filière.
03:07Les coûts de production resteront plus élevés en bio.
03:09Et donc, il faut un soutien.
03:10Il faut un soutien à l'agriculture biologique.
03:12Ça passe évidemment par des aides aux producteurs bio.
03:15Il faudrait que tous les maillons de la chaîne alimentaire
03:17utilisent davantage de bio.
03:19L'agro-industrie, par exemple,
03:20on voit des boulangeries industrielles
03:22qui peuvent s'intéresser au bio.
03:24Ça fait des volumes.
03:25Évidemment, les cantines scolaires.
03:27Plus il y aura de bio dans les cantines scolaires du bio local,
03:29plus il y aura de la consommation.
03:31Ça se voit aussi dans l'horeca.
03:32On voit qu'il commence à y avoir des restaurateurs
03:33qui s'intéressent au bio.
03:35Et évidemment, chez les consommateurs
03:36qui achètent en magasin bio et en grande surface,
03:39il faudrait développer cette consommation.
03:41Mais évidemment, on a Lyon et le bio et le local.
03:43Pour 2030, la région Wallonne prévoit de passer
03:46de 12% de terres agricoles en bio à 30%.
03:50Cet objectif sera probablement revu à la baisse
03:53dans le courant de l'année 2026.
03:55Si vous voulez en savoir plus sur les problématiques
03:57que rencontrent les agricultrices et les agriculteurs
04:00qui cultivent en bio,
04:01n'hésitez pas à vous rendre sur le site du soir.

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