Depuis dix ans, le trentenaire s’était spécialisé dans l’entretien de célébrités des "Anges" ou des "Marseillais". Il a décidé d’élargir sa palette, avec pour l’instant surtout des personnalités issues des rangs de LFI, les plus promptes à accepter l’invitation.
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00:00Votre invité média Céline Baïdarkour est un créateur de contenu qui compte plus de 2 millions d'abonnés sur sa chaîne YouTube.
00:06Ses vidéos font 150 millions de vues chaque mois.
00:09Et sa spécialité ce sont les interviews de candidats de télé-réalité au départ et désormais aussi de responsables politiques.
00:15Bonjour Sam Zira.
00:17Bonjour, merci de me recevoir.
00:18Merci à vous d'être là, parce que c'est pas facile d'avoir des créateurs de contenu.
00:22En général ils ne veulent pas venir à la radio, ils se disent on n'aime pas trop ces médias-là, ces médias traditionnels.
00:26C'est pas votre cas donc.
00:27Ah bah pas du tout. Moi la télévision, la radio c'est ce qui m'a inspiré pour faire tout ce que je fais aujourd'hui.
00:31Alors ça fait 10 ans que vous êtes lancé sur YouTube et effectivement jusqu'à récemment vous receviez surtout des gens que je ne connais pas,
00:37qui ont fait des émissions de télé-réalité. Vous les connaissez tous peut-être ?
00:42Oui, mais je suis moi, Sam Zira, je le suis tous les jours.
00:44Et alors depuis quelques mois Sam, vous avez décidé d'inviter des politiques.
00:48Est-ce à dire que vous voyez notre monde politique comme une télé-réalité ?
00:53Alors un petit peu peut-être aussi, mais c'est surtout que je pense que les politiques eux-mêmes voient notre monde comme une télé-réalité,
00:58parce que j'ai toujours trouvé que les politiques, les responsables politiques, avaient la forme et le comportement de candidats de télé-réalité.
01:05Ils ont le verbe haut, le phrasé très élevé, c'est la punchline, toujours la course à la punchline.
01:10Ils ont beaucoup d'égo, ils ont besoin d'avoir raison, ils ont besoin d'avoir une cote de popularité qui soit élevée dans les sondages.
01:17Ce sont des candidats de télé-réalité comme les autres.
01:19Et donc vous posez exactement le même genre de questions, quels qu'ils soient, c'est toujours par le prisme de l'intime, y compris avec les politiques.
01:26J'aime bien le prisme de l'intime, alors je me rends compte encore que certains ont du mal avec l'exercice,
01:31mais je travaille là-dessus pour y arriver de plus en plus.
01:34J'ai un super exemple avec Sandrine Rousseau, j'avais envie de commencer l'entretien, j'avais envie de commencer l'interview par lui parler de sa coupe de cheveux.
01:41J'avais fait le constat, je m'étais dit, Sandrine Rousseau, je ne l'ai jamais vue avec une autre coupe de cheveux,
01:46que celle qu'elle a toujours portée.
01:48Et au final, j'ai trouvé ça super intéressant et j'ai été ravie qu'elle me dise, qu'elle sourit, qu'elle me dise,
01:52ah bah tiens, c'est marrant, on ne m'avait jamais posé cette question-là.
01:54Et au final, on a pu parler ensemble de l'impact de la coupe de cheveux d'une femme dans le milieu politique et dans la société en général.
02:02Qu'est-ce que ça signifie ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Quels sont les signaux qui sont renvoyés ?
02:06Et pourquoi aussi vouloir s'imposer au travers tout simplement d'une coupe de cheveux ?
02:10Alors là, ça amène un sujet sociétal, cette question, ce qui n'est pas toujours le cas.
02:14Vous ne pensez pas, de manière globale, que ça rabaisse un petit peu le niveau de la politique ?
02:18C'est une critique qu'on avait faite à Karine Lemarchand pour une ambition intime.
02:21Moi, je trouve que ça rehausse le niveau de la communauté, en tout cas, qui me suit.
02:25Je trouve que, malheureusement, et je les connais les membres de ma communauté,
02:28même s'ils sont des centaines et des centaines de milliers, ils sont en millions aujourd'hui,
02:33ce sont des gens qui étaient plus jeunes avant, qui ont grandi aujourd'hui.
02:36Ce sont, malheureusement, c'est une partie, c'est un public qui est snobé,
02:38parce que c'est un public qui n'est pas considéré assez bien, assez intelligent,
02:43parce qu'il s'intéresserait à du divertissement ou à des choses qui,
02:47selon les médias traditionnels, ne voleraient pas haut.
02:50Eh bien, pas du tout.
02:50Ce sont des gens intelligents, ce sont des gens qui ne demandent, justement,
02:54qu'à en savoir plus et à découvrir des horizons qu'ils ne connaissent pas.
02:57Et si je peux leur apporter ça, je suis très heureux.
02:58Juste une petite question, parce qu'aborder le prisme de la politique par la coupe de cheveux,
03:02c'est un choix, c'est un angle.
03:03Mais, justement, est-ce que ce n'est pas aborder la politique par le petit bout de la lorniette,
03:07alors qu'effectivement, ceux qui vous suivent, ils ont besoin d'en savoir plus ?
03:10Là, vous interviewez des gens qui ont du pouvoir, ce ne sont pas des candidats de télé-réalité.
03:14Je suis totalement d'accord avec vous, Salia,
03:16et c'est pour ça que j'ai travaillé mes interviews de politique
03:19dix fois plus que ce que j'ai l'habitude de le faire,
03:22parce que je ne maîtrise pas toujours les sujets.
03:23Et je pense que quand on fait un métier de journaliste,
03:25on doit se renseigner, tout simplement.
03:27Je pense à mon interview avec Rima Hassan,
03:29que j'ai surtravaillée pour pouvoir, justement, lui offrir la parole
03:32et comprendre ce que pouvait ressentir une jeune femme,
03:36anciennement une jeune fille, qui a vécu dans des camps de réfugiés.
03:39Je mesure cette responsabilité-là,
03:42et c'est pour ça que l'entretien, je prends l'exemple de Sandrine Rousseau
03:44ou encore de Sébastien Chenu, dure plus de 50 minutes.
03:47Si on regarde l'entièreté de l'interview,
03:48on se rend compte qu'au début, le levier, c'est la coupe de cheveux,
03:51mais que par la suite, on va véritablement aborder les sujets du féminisme,
03:55de la justice, du cyberharcèlement.
03:58Vous venez de dire, c'est intéressant, Samzira, lui offrir la parole.
04:01C'est vrai que c'est une tribune, pour eux, pour ces dirigeants politiques,
04:06où il n'y a aucune contradiction.
04:08Pourquoi vous ne leur apportez pas cette contradiction ?
04:10Il y a de la contradiction.
04:11Ils viennent, ils déroulent vraiment leur arrière.
04:12Il y a de la contradiction, bien sûr qu'il y a de la contradiction.
04:15La contradiction, c'est ma marque de fabrique.
04:16C'est quand même très bienveillant, très empathique.
04:17Alors, c'est bienveillant, c'est empathique, parce que c'est l'environnement que j'ai envie de donner aussi.
04:23Mais bien évidemment que dans toutes mes interviews, et croyez-moi que je suis connu pour ça,
04:27et croyez-moi que je suis même beaucoup critiqué aussi pour ça,
04:30c'est parce que je suis un homme de contradiction.
04:33Et je vais aller chercher la contradiction.
04:35Et je suis allé chercher la contradiction, pour poursuivre sur l'exemple de Sandrine Rousseau,
04:39où je lui ai parlé de son soutien à Magali Berda,
04:41où je lui ai demandé si, malgré le soutien sans faille qu'elle apportait à Magali Berda,
04:46elle était au courant, c'était l'agente anciennement papesse de la télé-réalité.
04:51Je lui ai demandé pourquoi elle apportait son soutien toujours aujourd'hui à Magali Berda.
04:55Est-ce qu'elle était au courant qu'elle avait été condamnée une multitude de fois ?
04:59Est-ce qu'elle était au courant qu'elle avait été condamnée pour abus sur un vieil homme de 96 ans ?
05:03Est-ce qu'elle était au courant qu'il y avait une enquête pour pratiques commerciales trompeuses ?
05:06Est-ce qu'elle était au courant de ça ?
05:07Et pourquoi elle décidait de la soutenir malgré toutes ces informations ?
05:11Donc vous voyez, la contradiction, elle est là.
05:13Et le pluralisme, alors il est où sur votre chaîne, Sam Zira ?
05:15Parce qu'il y a surtout des LFistes quand même qui viennent.
05:18Comment vous l'expliquez ça ?
05:19Alors le pluralisme, il faut le temps qu'il s'installe.
05:22Quand on découvre un domaine et un nouveau terrain de jeu,
05:26il faut le temps que les personnes aient envie de venir et disent oui aussi.
05:29Moi je ne leur mets pas le couteau sous la gorge.
05:31Il se trouve que j'ai contacté tout un tas de politiques,
05:33tout un tas de législateurs l'été dernier.
05:36Et il se trouve que ce sont les LFistes qui m'ont répondu oui.
05:39Alors pourquoi est-ce qu'eux ont dit oui ?
05:41Je vous invite à leur poser la question la prochaine fois que vous les recevrez.
05:44Mais le fait est, c'est que depuis j'ai pu avoir Sébastien Chenu
05:48et qu'il y a d'autres législateurs et d'autres politiques de différents horizons
05:52qui vont venir et les interviews sont actées, elles vont être enregistrées prochainement.
05:55On est surtout dans les deux extrêmes de l'échiquier politique.
05:57Et ça, ça donne quand même une image très clivée de la politique.
06:00C'est ça que vos abonnés, votre communauté qui sont des jeunes électeurs
06:05vont voir, pas de nuance en fait.
06:06Alors ce ne sont pas des jeunes électeurs puisqu'ils ont entre 24 et 44 ans quand même.
06:10C'est jeune.
06:10Oui, oui, c'est jeune, c'est vrai.
06:13Mais voilà, ils sont responsables, ils sont dans des âges quand même où on a du recul,
06:16où on est responsable et où on peut faire les choses en tout état de cause.
06:19J'ai besoin tout simplement d'avoir un petit peu de temps pour que tous les bords puissent venir.
06:25Et peut-être, peut-être que la droite traditionnelle est un peu trop snob pour l'instant, je ne sais pas.
06:29Vous leur poserez aussi la question.
06:30Mais en tout cas, ma porte leur est ouverte.
06:31Alors, vos prochains invités ?
06:33Ah, je ne peux pas les dire.
06:34Moi, tant que je n'ai pas enregistré, je ne communique pas.
06:36Vous avez peur qu'ils annulent ?
06:38Non, je n'ai pas peur qu'ils annulent, mais je me mets à la place de mon invité.
06:40Moi, je n'aimerais pas qu'on me coming out avant une venue sur un plateau si je n'ai pas décidé de le faire moi-même.
06:45C'est un teasing, ce n'est pas un coming out.
06:47Ah ben oui, mais je préfère que les invités en parlent d'eux-mêmes, je n'ai pas envie de parler à leur place.
06:51A très bientôt et merci Sam Zira.
06:52Merci à vous.
06:52Merci beaucoup Sam Zira, le créateur de contenu, qui fête les 10 ans de votre chaîne YouTube.
06:58Et déjà.
06:59Merci à tous les deux.