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Episode de Crimes de Jean-Marc Morandini : "Quand l'amour tue"

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TV
Transcription
00:00:00Musique
00:00:30Amour Melon, Kevin, futur bachelier, mène la vie d'un adolescent de 17 ans.
00:00:39C'est un jeune homme qui est en pleine réussite scolaire, en pleine réussite sociale.
00:00:43C'est un garçon finalement à qui tout sourit.
00:00:47Et depuis quelques temps, il file le parfait amour avec la jeune Océane.
00:00:54Pourtant, le 2 juin, alors que le couple se promène dans un parc,
00:01:00un homme les agresse.
00:01:03Cet agresseur ne laisse aucune chance à Kevin.
00:01:08Les secours vont tenter de le réanimer, mais c'est déjà trop tard.
00:01:12Kevin a les poumons perforés, il n'y a plus rien à faire, il est en train de décéder.
00:01:16Et finalement, il a déjà arrêté de respirer.
00:01:17On n'a pas envie d'y croire, on se dit d'abord que c'est une mauvaise blague.
00:01:21Comment ça, Kevin est mort ?
00:01:23À ce moment-là, évidemment que je crois que c'est un vol,
00:01:27que c'est dû à une agression.
00:01:30On ne s'imagine absolument pas le vrai scénario qui se cache derrière cette histoire.
00:01:35À Montmorillon, dans la Vienne, Magali, 23 ans,
00:01:40est une jeune femme qui a déjà traversé de nombreuses épreuves.
00:01:44La séparation vient de la maman de Magali qui était victime de violences conjugales.
00:01:52Elle a voulu protéger ses enfants, d'une part en divorçant de son mari
00:01:57et d'autre part en plaçant ses enfants qui ont été initialement enfoyés
00:02:03et ensuite ils sont allés de famille d'accueil en famille d'accueil.
00:02:06Magali évolue difficilement depuis la séparation de ses parents.
00:02:11Magali a certainement développé une fragilité à ce moment-là
00:02:15qui s'est accentuée avec le temps.
00:02:19Pourtant, la vie semble de nouveau sourire à la jeune femme
00:02:22depuis sa rencontre avec Julien, 27 ans.
00:02:28Mais le 4 juin 2018, les pompiers sont appelés en urgence
00:02:33au domicile de Magali.
00:02:35On leur a dit qu'une femme était inanimée
00:02:41dans son appartement à Momorillon, dans le centre de ce village.
00:02:46Les gendarmes vont se saisir du dossier et vont ouvrir une enquête
00:02:48parce qu'il s'agit d'un crime violent, c'est une strangulation
00:02:51et il y a forcément un coupable qui est dans la nature.
00:02:54Est-ce qu'il est en cavale ?
00:02:56Les gendarmes vont le chercher.
00:02:57On est le samedi 2 juin 2018.
00:03:18Kevin et Océane ont rendez-vous dans un parc.
00:03:23Ce sont des personnes qui se connaissent depuis pas mal de temps.
00:03:25Ils ont eu des relations amoureuses.
00:03:27Tout est vraiment mignon à ce moment de l'après-midi.
00:03:30Mais cette ambiance ne va pas du tout durer
00:03:32puisqu'il y a un inconnu qui va s'en prendre au dejeune.
00:03:38C'est un homme qui arrive avec un regard sombre,
00:03:41avec un teint mat.
00:03:43Il saute dessus pour lui voler son sac à elle.
00:03:49Elle prend un coup, elle crie et Kevin s'interpose.
00:03:52Une bagarre éclate, des premiers coups sont donnés.
00:03:54Au début, ça n'en reste qu'aux mains, mais bien vite,
00:03:57la situation se dégrade puisque l'agresseur va sortir un couteau de sa bouche.
00:04:01L'agresseur va vraiment s'acharner sur lui.
00:04:03Ça va se passer très, très rapidement.
00:04:05Kevin va essayer de s'enfuir.
00:04:07Malheureusement, il ne va pas réussir.
00:04:08Son agresseur ne va pas lâcher.
00:04:10Il va lui asséner plusieurs coups de couteau.
00:04:11Il a été victime d'un acharnement de la part de l'agresseur
00:04:18avec des coups portés avec une violence extrême.
00:04:23On commence vraiment à se poser plusieurs questions
00:04:24sur qui pourrait être le potentiel agresseur.
00:04:27Est-ce que c'est une personne qu'il connaît, un inconnu ?
00:04:29Est-ce que c'est un SDF, quelqu'un connu des services de police ?
00:04:32On ne sait vraiment pas qui est cette personne.
00:04:34On ne s'imagine pas du tout que derrière cette attaque,
00:04:37derrière ce meurtre, il y a un scénario construit.
00:04:57C'est à Mourmelon-le-Grand, une petite commune de la Marne,
00:05:01que Kevin, 17 ans, a grandi.
00:05:04Kevin est l'aîné de trois enfants.
00:05:17Il est très famille, très, très famille.
00:05:19C'est mon premier petit-fils.
00:05:21Et quand il est né, ça a été pour moi une révélation.
00:05:24Je l'ai un petit peu élevé comme mon enfant.
00:05:28Donc c'est pour ça qu'on a été fusionnels tous les deux.
00:05:32J'étais sa deuxième maman.
00:05:33J'ai eu la chance de connaître Kevin depuis la maternelle.
00:05:37Donc en fait, on a grandi ensemble.
00:05:44C'était vraiment quelqu'un avec qui on passait de très bons moments.
00:05:49Il est toujours resté le même, il est toujours resté vraiment sincère avec ce qu'il était.
00:05:54Il était toujours chaleureux, souriant et il n'a jamais perdu cette joie de vivre.
00:05:58C'est quelqu'un qui est apprécié de tout le monde, qui est sportif.
00:06:05Il s'est trouvé une passion pour la boxe.
00:06:08Et ça faisait deux ou trois ans qu'il faisait de la boxe.
00:06:11Il aimait ça, ça allait le muscler.
00:06:12Kevin était en terminale S.
00:06:17Il allait avoir son bac au mois de juin.
00:06:18Il avait pour but de rentrer dans une école pour faire du dessin.
00:06:21C'était un bon élève.
00:06:23Il aimait l'école.
00:06:24C'est un jeune homme qui est en pleine réussite scolaire, en pleine réussite sociale.
00:06:27C'est un garçon, finalement, à qui tout sourit.
00:06:39Au lycée de Chalon-en-Champagne, où il est scolarisé, Kevin ne laisse personne indifférent.
00:06:46Et surtout pas les filles, auprès desquelles il a un certain succès.
00:06:50Sa première liaison amoureuse, c'était avec Océane.
00:06:58J'ai entendu parler de cette jeune fille très longtemps avant.
00:07:03C'est une relation qui a débuté, je ne sais pas, vers l'âge de 14-15 ans.
00:07:08Ils ont commencé à se connaître en primaire.
00:07:11C'est surtout au lycée où ils ont eu le même groupe d'amis.
00:07:14Donc, en fait, c'est de là où est partie leur relation.
00:07:20Il en est fou amoureux depuis la troisième, ils sont en terminale.
00:07:24Ils ont deux ou trois problèmes, ça s'arrête, ça recommence.
00:07:27C'est un peu, je t'aime moi non plus, je te jette, je te reprends.
00:07:31C'est un peu très compliqué.
00:07:40Le 2 juin 2018, Kevin et Océane se sont donnés rendez-vous au parc du Bois des Sœurs.
00:07:47Pour profiter d'un après-midi en amoureux.
00:07:50C'est le parc du centre-ville de Mourmelon.
00:07:56C'est quand même assez grand, on peut vraiment se promener.
00:07:59Il y a un cours d'eau, des pelouses verdoyantes, c'est assez fleuri, c'est vraiment joli.
00:08:09C'est juste à côté de l'église et les jeunes ont coutume de se balader dedans.
00:08:13Sa maman était au courant. Il l'a même appelée pour lui demander si après il pouvait venir chez lui avec Océane.
00:08:21Donc elle lui avait dit oui.
00:08:24Les deux jeunes sont âgés de 17 ans, donc ils sont pas mal adeptes des réseaux sociaux.
00:08:28Océane va prendre une photo des deux en mettant des petits cœurs et cette photo va d'ailleurs être postée via les réseaux sociaux.
00:08:40Alors que les deux adolescents profitent pleinement de cet après-midi ensoleillé, leur vie va basculer dans l'horreur.
00:08:51Le 2 juin, on est appelé à la section de recherche de Reims aux alentours de 15h-15h30 par le procureur de la République de Châlons-en-Champagne
00:09:09qui nous dit qu'il faut qu'on se déplace pour une scène de crime qui concerne une bagarre entre jeunes.
00:09:16Donc on arrive sur les lieux à Mourmelon vers 16h-16h15.
00:09:19Là, les pompiers sont sur place.
00:09:22Les secours vont tenter de le réanimer, mais c'est déjà trop tard en fait.
00:09:26Kevin a les poumons perforés, il n'y a plus rien à faire, il est en train de décéder et finalement il a déjà arrêté de respirer.
00:09:37A quelques mètres de là, se trouve Océane, qui vient d'assister impuissante au meurtre de son petit ami.
00:09:46Océane est retrouvée totalement en état de choc.
00:09:51Ils vont voir que sur elle, elle porte quelques échymoses, quelques marques de lutte.
00:09:55D'ailleurs, son t-shirt est même rempli de sang, sûrement celui de Kevin.
00:09:58Quelques minutes plus tard, la police scientifique arrive sur les lieux et procède aux premières constatations.
00:10:09Et là, tout de suite, il y a quelque chose qui nous choque.
00:10:11C'est violent, c'est déchaîné, c'est une ouverture au niveau du cou.
00:10:16C'est vraiment passionnel.
00:10:18On a des premières pistes, d'abord l'idée d'une arme blanche.
00:10:29Et l'idée d'un acharnement sur le corps de la victime,
00:10:32puisqu'on a déjà des informations sur lesquelles il y a plusieurs dizaines de plaies sur le corps et des plaies qui sont profondes.
00:10:41On n'est pas effectivement dans le cadre d'une bagarre qui a mal tourné.
00:11:02Brigitte, la grand-mère de Kevin, reçoit un appel.
00:11:05Mon téléphone sonne, et donc je regarde et je vois que c'est mon fils.
00:11:12Je décroche, je lui dis « Coucou, ça va ? »
00:11:16Et là, je l'entends pleurer.
00:11:19Et là, je ne comprends pas, je me dis « Pourquoi tu pleures ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
00:11:25Et là, à demi-mot, parce que je ne comprenais pas ce qu'il me disait,
00:11:28il me dit « Maman, on a poignardé mon fils. »
00:11:35Et là, je me dis « Mais qu'est-ce que tu racontes ? »
00:11:37Et là, il me dit « Maman, on a poignardé mon fils. »
00:11:41« On a poignardé Kevin, Kevin est mort. »
00:11:43Et là, je hurle, je hurle.
00:11:45On n'a pas envie d'y croire, on se dit « D'abord, c'est une mauvaise blague. Comment ça, Kevin est mort ? »
00:11:50À ce moment-là, évidemment que je crois que c'est un vol, que c'est dû à une agression.
00:11:57On ne s'imagine absolument pas le vrai scénario qui se cache derrière cette histoire.
00:12:01Deux heures après l'agression mortelle de Kevin,
00:12:16Océane, l'unique témoin des faits, est entendue à la gendarmerie de Mourmelon-le-Grand.
00:12:23Elle va expliquer l'agression, toujours en état de choc, donc c'est un petit peu décousu, c'est un petit peu flou.
00:12:32Elle explique tout de même ce qui s'est passé, le vol du sac à main, du moins la tentative.
00:12:36Tout repose sur elle puisqu'elle va nous faire, comme on fait pour chaque témoin, un portrait robot.
00:12:42Elle nous note 17 sur 20, donc un portrait robot très bien, très précis.
00:12:49Et notamment ce qui nous a surpris, nous, c'est qu'en plus du portrait robot, on avait des sensations odorantes.
00:12:55Elle nous dit qu'il sentait le tabac, elle nous dit qu'il sentait l'alcool.
00:12:58Elle nous donne des éléments qui sont très précis sur la tenue vestimentaire.
00:13:02Elle va expliquer que cet homme, il est grand, qu'il porterait une casquette, qu'il aurait un pantalon militaire et sûrement un souhait noir.
00:13:09Ce portrait robot sert à orienter nos recherches sur un physique et on lui présente un tapissage complet de personnes pouvant correspondre à ce qu'elle nous a raconté.
00:13:21Elle ne reconnaît personne.
00:13:24Une diffusion nationale du portrait robot est alors lancée en espérant que quelqu'un reconnaisse l'agresseur.
00:13:32Et quelques heures à peine, après le meurtre de Kevin, un dispositif massif de recherche est mis en place.
00:13:44Toute la gendarmerie va se mobiliser pour essayer de trouver ce tueur qui est peut-être encore dans les rues de la ville.
00:13:54On fait des survols de bois pour voir s'il y a une voiture abandonnée ou quelqu'un qui court dans les bois puisqu'on a beaucoup plus de visuels.
00:13:59Bien sûr, il y a aussi des gens, des locaux qui font des contrôles, tout est mis en place pour essayer de serrer la ville.
00:14:14L'assassinat de Kevin a pour répercussion que les gens ont peur de sortir, ont peur de se promener tout seul le soir, ont peur même la journée.
00:14:21On ne sait pas du tout pourquoi Kevin a été agressé. Kevin n'a aucun antécédent, il n'est pas connu de la police, il n'est pas connu pour des faits particuliers dans Mourmelon.
00:14:31C'est entre guillemets la victime idéale, c'est un blond avec un visage d'ange que tout le monde appréciait.
00:14:36Donc non, dans un premier temps, on ne voit pas du tout pourquoi on pouvait s'en prendre à ce jeune homme-là.
00:14:41Et les habitants sont vraiment très très loin de s'imaginer ce qu'il a pu vraiment se passer derrière cette attaque.
00:14:47Et c'est ce qui va encore plus choquer la population.
00:14:48Alors que les recherches continuent, en fin d'après-midi, les résultats de l'autopsie arrivent sur le bureau des enquêteurs.
00:15:02Elle vient confirmer les premières constatations des gendarmes.
00:15:07Il y a un acharnement évident parce que Kevin reçoit 34 coups de couteau ce jour-là.
00:15:13Et même des coups de couteau, ça sera prouvé après, qui ont été portés alors que Kevin était déjà décédé.
00:15:18On sait qu'il s'agit d'une lame qui peut avoir plus de 10, 15, 20 centimètres de long.
00:15:27Il y a trois régions vitales qui ont été touchées par de nombreux coups.
00:15:38Il y a d'abord la tête.
00:15:40Et ensuite, il y a plus d'une dizaine de plaies qui touchent le thorax au niveau des poumons.
00:15:49Ensuite, il y avait une plaie d'égorgement.
00:15:53Une plaie d'égorgement n'est pas une plaie anodine, accidentelle, où on est dans un acharnement qui a un objectif, c'est de tuer.
00:16:02On a affaire à un agresseur qui a un profil psychologique particulièrement grave.
00:16:09Quand on agresse pour un sac, on ne met pas 35 coups de couteau.
00:16:14On est plus dans du passionnel.
00:16:17Tout laisse à penser que Kevin connaissait son agresseur.
00:16:23Sur les lieux du drame,
00:16:27les gendarmes continuent leurs investigations à la recherche d'indices,
00:16:31leur permettant de démasquer l'individu.
00:16:33On nous parle d'un couteau, on ne retrouve rien.
00:16:40On a quand même un étang, donc on a fait venir des plongeurs,
00:16:43et il n'était pas dans l'eau.
00:16:44Les autres enquêteurs fouillent la scène de crime,
00:16:46et c'est là qu'ils vont tomber sur un ADN qui est inconnu,
00:16:49puisqu'il ne correspond pas à celui de Kevin.
00:16:53La première tâche de son découverte à peu près à 200 mètres,
00:16:57à côté d'un arbre.
00:16:57Ce qui est intéressant, c'est que ce n'est pas une tâche qui a coulé,
00:17:01sinon elle aurait explosé, elle fait des éclats.
00:17:04Donc c'est quelqu'un qui a posé sa jambe, qui a posé sa main,
00:17:06et qui saigne.
00:17:08Donc premier élément intéressant pour nous, il est blessé.
00:17:12Pour essayer de retrouver son chemin de fuite,
00:17:14on fait venir de Strasbourg un chien.
00:17:16Il piste cette tâche, il nous emmène vers la rue parallèle,
00:17:19et en ratissant cette rue, on retrouve une deuxième tâche de sang.
00:17:22Et la deuxième tâche de sang, c'est cet ADN inconnu.
00:17:25Donc on est bien face à l'auteur.
00:17:27Et on a vraiment une fuite, un chemin de fuite,
00:17:30qui nous permet de concentrer un peu plus notre recherche de renseignements
00:17:34sur ce secteur-là.
00:17:39Les jours passent, et malgré d'importantes recherches,
00:17:43le meurtrier de Kevin reste introuvable.
00:17:45Mais le lundi 4 juin 2018, 48 heures après les faits,
00:17:55un homme et son fils ont des révélations à faire,
00:17:59à propos d'un certain Adrien.
00:18:01Le père vient à la brigade et nous dit,
00:18:11voilà, mon fils a quelque chose à dire sur un proche.
00:18:13Ce lycéen est à l'école avec Adrien,
00:18:16et il le voit y arriver le lundi matin, et il boite.
00:18:19Adrien a une blessure au niveau de la cuisse,
00:18:22et ses camarades de classe vont s'en rendre compte.
00:18:25Ça va évidemment aiguiser les doutes dans la communauté
00:18:28et parmi les élèves du lycée.
00:18:33Un des camarades d'Adrien, qui était dans sa classe,
00:18:36a vu qu'il checkait souvent les informations,
00:18:38savoir où est-ce que l'enquête en était.
00:18:43On nous dit que ce serait un concurrent au niveau d'Océane,
00:18:46à Kevin, qui serait fou amoureux d'elle,
00:18:48et qui aurait eu déjà des réactions violentes
00:18:50quand on s'en prenait à Océane.
00:18:51Donc, on prend la décision d'envoyer un groupe d'enquêteurs,
00:18:55d'aller le voir, voir s'il est blessé,
00:18:57s'il vient bien le montrer.
00:19:04Les parents l'ont soif, et mon collègue lui demande
00:19:06qu'est-ce qu'il a fait ce week-end.
00:19:08Donc, il lui explique en deux mots qu'il a été courir,
00:19:10qu'il est au courant de ce qui s'est passé.
00:19:12Et il lui demande s'il est blessé.
00:19:13Et là, il lui dit, oui, je suis blessé à la jambe.
00:19:15Je suis tombé sur un caillou en courant.
00:19:17Donc, mon collègue lui demande de voir la blessure,
00:19:21il accepte.
00:19:22Donc, il enlève son pantalon.
00:19:23Et c'est une blessure typique de coup de couteau.
00:19:29Les enquêteurs procèdent alors à une perquisition
00:19:31dans la chambre d'Adrien.
00:19:34Et très vite,
00:19:37les doutes qu'ils ont sur l'adolescent
00:19:39vont se confirmer.
00:19:41On va retrouver une supposée arme du crime
00:19:45avec pas mal de tâches rougeâtes dessus
00:19:47qui peuvent faire penser à du sang.
00:19:50De plus, on a retrouvé son pantalon
00:19:52qui a été sectionné avec également des tâches de sang.
00:19:57Et dès lors, mon collègue le met en garde à vue.
00:20:00Il lui notifie ses droits,
00:20:02tout ce qui est légal,
00:20:04et monte dans la voiture pour le ramener à la brigade.
00:20:06Quand on nous apprend que c'est ce garçon-là
00:20:11qui a été arrêté
00:20:12par la police,
00:20:16on se dit que c'est
00:20:17pas si étonnant que ça, en fait.
00:20:20Parce que ce garçon-là,
00:20:22il avait déjà
00:20:23une réputation
00:20:25de...
00:20:26de garçon violent.
00:20:29A 17 ans,
00:20:45Adrien est fils de militaire.
00:20:48Il vit depuis plusieurs années
00:20:50à Mourmelon,
00:20:51entouré de ses parents
00:20:52et de ses deux sœurs.
00:20:57Adrien est un garçon
00:20:59un peu particulier,
00:21:00singulier.
00:21:07Probablement,
00:21:07on regarde ses camarades,
00:21:09il n'a pas les mêmes intérêts qu'eux.
00:21:14C'est un jeune homme
00:21:15qui est assez peu sociable,
00:21:18qui est fan
00:21:19de jeux vidéo,
00:21:21de Dexter.
00:21:23C'est quelqu'un, en fait,
00:21:24qui passe beaucoup, beaucoup,
00:21:25beaucoup de temps
00:21:26devant son ordinateur,
00:21:27dans sa chambre,
00:21:28qui ne sort pas beaucoup.
00:21:29C'est quasiment
00:21:30l'opposé de Kevin.
00:21:31C'est un garçon
00:21:32qui est plus taciturne,
00:21:33qui est plus taiseux,
00:21:35c'est un garçon
00:21:36qui collectionne les armes,
00:21:38c'est un garçon
00:21:38qui est un peu plus sombre
00:21:41que Kevin.
00:21:41Kevin et Adrien,
00:21:47c'est très peu de liens.
00:21:50Ils ne sont pas amis,
00:21:51pas amis du tout.
00:21:52Adrien,
00:21:53il est seul
00:21:54parce qu'il a tendance
00:21:56à être violent.
00:21:56Il a déjà eu,
00:21:57il a été expulsé des écoles
00:21:59et tout
00:21:59pour avoir, par exemple,
00:22:00frappé un coup d'extincteur
00:22:01sur un gamin.
00:22:02C'est un garçon
00:22:08qui mène une vie
00:22:12assez décevante,
00:22:14assez terne,
00:22:15mais son visage s'éclaire,
00:22:18ses échecs sont oubliés
00:22:19quand il évoque l'armée.
00:22:25La géopolitique,
00:22:27l'histoire des guerres,
00:22:30ça, c'est son rayon.
00:22:32Avec son père,
00:22:33ils font partie
00:22:34d'un club,
00:22:35d'une association
00:22:35de reconstitution,
00:22:36de faits,
00:22:37de guerres,
00:22:37de 44 surtout,
00:22:39le débarquement.
00:22:47À la gendarmerie
00:22:48de Mourmelon-le-Grand,
00:22:50les enquêteurs procèdent
00:22:51à l'interrogatoire d'Adrien.
00:22:56Et face aux éléments
00:22:57à charge
00:22:58qui lui sont présentés,
00:22:59le lycéen
00:23:00ne tarde pas
00:23:01à faire des révélations.
00:23:08Adrien,
00:23:08je crois qu'il a
00:23:09tout de suite perçu
00:23:11la gravité dramatique
00:23:14des faits.
00:23:16On sent qu'il est écroulé,
00:23:17il doit se rendre compte
00:23:19ça y est,
00:23:19ce que j'ai fait,
00:23:20il est vraiment écroulé.
00:23:21Il explique qu'il a agi
00:23:27pour sauver l'honneur
00:23:28d'une personne,
00:23:28d'un complice,
00:23:29qu'il a aidé
00:23:29à échafauder
00:23:30finalement cet assassinat.
00:23:34Les gendarmes
00:23:34vont de suite savoir
00:23:35qu'Adrien
00:23:36n'était pas seul
00:23:37et que ce scénario
00:23:38était imaginé à deux.
00:23:40Adrien nous dit
00:23:41j'ai fait ça
00:23:41avec Océane.
00:23:44Adrien explique alors
00:23:46aux enquêteurs
00:23:47qu'Océane
00:23:48était loin
00:23:49d'être une inconnue
00:23:50pour lui.
00:23:52Adrien est fou,
00:23:54mais fou,
00:23:55amoureux
00:23:56d'Océane
00:23:57et Océane
00:23:58le fascine.
00:24:00Elle est son contraire.
00:24:02Elle est à l'aise,
00:24:04elle parle beaucoup
00:24:05et elle a l'air
00:24:07d'en connaître
00:24:09un bout
00:24:09sur les sentiments.
00:24:13Adrien n'a jamais eu
00:24:15d'histoire d'amour
00:24:16ni même de fleurs.
00:24:17Adrien est un garçon
00:24:19plutôt complexé,
00:24:20il ne pense pas
00:24:21qu'une fille
00:24:22puisse s'intéresser
00:24:22à lui.
00:24:23Quand une fille
00:24:24lui plaît,
00:24:24c'est d'autres
00:24:25qui remportent la mise.
00:24:26Et il a vu
00:24:27Océane
00:24:29flirter
00:24:30avec Kevin.
00:24:35Peut-être
00:24:36qu'il s'est senti
00:24:37face à un adversaire
00:24:39avec Kevin
00:24:40et qu'il avait besoin
00:24:41de se mesurer à lui.
00:24:43Connaissant Adrien,
00:24:44je sais que
00:24:45par amour
00:24:46et par stupidité,
00:24:47il aurait très bien pu
00:24:48tout simplement
00:24:51obéir à Océane.
00:24:54Océane
00:24:54est plus que jamais
00:24:55suspectée
00:24:56d'être liée
00:24:57au meurtre
00:24:57de Kevin.
00:25:00Adrien
00:25:00ayant avoué
00:25:01être l'auteur
00:25:02des coups,
00:25:05le témoignage
00:25:05de la jeune fille
00:25:06ne tient plus.
00:25:07suite à cette arrestation,
00:25:13évidemment,
00:25:13Océane
00:25:14est totalement
00:25:14mise en cause
00:25:15puisqu'on apprend
00:25:16que l'histoire
00:25:16du sac à main
00:25:17est totalement faux,
00:25:18il n'y a eu aucun vol
00:25:19et de plus,
00:25:20le portail robot
00:25:21était totalement bidon
00:25:22et elle a fait
00:25:23une fausse déclaration.
00:25:27On peut se demander
00:25:28mais qu'est-ce qu'elle cache ?
00:25:30Pourquoi est-ce qu'elle
00:25:30est...
00:25:31Pourquoi est-ce qu'elle
00:25:31essaie de le protéger ?
00:25:32Si elle n'a rien à se reprocher,
00:25:34pourquoi elle essaie
00:25:34de le protéger ?
00:25:35A son tour,
00:25:37Océane
00:25:38est placée
00:25:38en garde à vue
00:25:39où elle va devoir
00:25:40donner sa version
00:25:42des faits.
00:25:47Elle va accuser,
00:25:48évidemment,
00:25:48Adrien de mentir,
00:25:49elle dit que c'est faux
00:25:50et qu'elle,
00:25:51elle n'a absolument
00:25:51rien à voir
00:25:52dans cette histoire
00:25:52puisqu'elle n'avait rien
00:25:53contre Kevin.
00:25:54La garde à vue
00:25:54de la jeune fille
00:25:55sera beaucoup plus délicate
00:25:56d'abord par rapport
00:25:58à sa posture,
00:26:00posture de victime,
00:26:02se disant
00:26:02elle-même manipulée.
00:26:05Et puis,
00:26:06parce qu'en plus,
00:26:07elle va faire
00:26:08plusieurs malaises.
00:26:09Les premiers éléments,
00:26:10elle lit tout.
00:26:11La toute première audition,
00:26:12non, non, non,
00:26:13je ne comprends pas,
00:26:13il a dit des bêtises sûrement
00:26:14et tout.
00:26:15Et là,
00:26:15elle nous a fait
00:26:15un monologue
00:26:17de 30 minutes environ
00:26:18où finalement,
00:26:19elle nous raconte
00:26:20qu'elle ne voulait pas ça
00:26:21mais qu'Adrien
00:26:22n'a rien compris.
00:26:24Adrien,
00:26:25il tient sur sa version,
00:26:27en fait,
00:26:27sa première version.
00:26:28Océane,
00:26:29elle,
00:26:29elle nous voit,
00:26:30elle sort plusieurs versions,
00:26:33vraiment,
00:26:33elle change beaucoup,
00:26:34beaucoup de versions,
00:26:36ce qui a le don
00:26:36quand même d'énerver
00:26:37assez les enquêteurs.
00:26:40Pour comprendre
00:26:41ce qui s'est réellement passé,
00:26:44les gendarmes procèdent
00:26:45à l'analyse des téléphones
00:26:47des deux suspects
00:26:48et ce qu'ils vont découvrir
00:26:51sur celui de l'adolescente
00:26:53et sans appel.
00:26:54On se rend compte
00:26:59qu'il y a quoi ?
00:27:01Il y a 100 SMS ?
00:27:03100 SMS sur son téléphone
00:27:05et la facturation détaillée
00:27:06une à 6 000.
00:27:07Donc,
00:27:08il y a quelque chose
00:27:08qui a disparu
00:27:09et quand on fait disparaître
00:27:10quelque chose,
00:27:10c'est pour cacher quelque chose.
00:27:14Les enquêteurs
00:27:15vont surtout s'intéresser
00:27:16à la téléphonie d'Adrien
00:27:17et au message
00:27:18qu'il a pu échanger
00:27:19avec les personnes
00:27:19de son entourage
00:27:20dans les heures,
00:27:21dans les jours
00:27:22qui ont précédé
00:27:23son interpellation
00:27:24et ils vont se rendre compte
00:27:25que des centaines
00:27:26de textos
00:27:27ont été échangés
00:27:28entre lui et Océane
00:27:29juste avant
00:27:31le meurtre de Kevin.
00:27:36Et après,
00:27:36on retrouve
00:27:37des new,
00:27:38ils s'appellent ça,
00:27:39donc Océane
00:27:39qui se prend en photo
00:27:40dans des positions sexuelles
00:27:42et qui lui envoie,
00:27:43etc., etc.
00:27:44Donc,
00:27:44il y a bien
00:27:44un gros rapport
00:27:46entre les deux.
00:27:46Ils sont vraiment liés
00:27:47depuis...
00:27:48D'ailleurs,
00:27:48quand on remonte les photos,
00:27:49ça fait plus de trois ans
00:27:50que ça dure.
00:27:50La relation entre Adrien
00:27:56et Océane,
00:27:57elle était cachée.
00:27:58On savait
00:27:59qu'Adrien
00:27:59l'appréciait,
00:28:01mais on ne savait pas
00:28:02forcément
00:28:02qu'en retour,
00:28:03Océane était comme ça
00:28:04avec lui,
00:28:04qu'elle lui laissait
00:28:05paraître des sentiments.
00:28:08Au fur et à mesure
00:28:09des investigations téléphoniques,
00:28:12le profil d'Océane
00:28:13se dessine.
00:28:15Je pense qu'elle cachait
00:28:18la relation
00:28:18parce que,
00:28:19comme elle en avait
00:28:2015 autres à côté,
00:28:21il ne fallait pas
00:28:22qu'il y en ait une de plus
00:28:23qui se mette sur le tableau.
00:28:26On se rend compte
00:28:26qu'on a deux visages.
00:28:27On a une Océane
00:28:28avec des petites fleurs
00:28:29et des petits cœurs
00:28:30avec tous ses amis.
00:28:31Je suis beau et tout.
00:28:32On est dans la pâture,
00:28:33on se promène.
00:28:34Et puis,
00:28:34on a les photos
00:28:35avec Adrien
00:28:35où là,
00:28:36elle est en tenue de combat
00:28:36avec des armes,
00:28:38des couteaux,
00:28:39des scènes violentes.
00:28:41Mais ce n'est pas tout.
00:28:42Les échanges
00:28:44entre Adrien
00:28:45et Océane
00:28:45semblent montrer
00:28:47que l'adolescente
00:28:48n'est pas la victime
00:28:49mais plutôt
00:28:50l'instigatrice
00:28:51de ce scénario macabre.
00:28:55Et derrière son visage d'ange
00:28:57se cacherait
00:28:58une véritable manipulatrice.
00:29:06Adrien et Kevin
00:29:07étaient amoureux d'elle
00:29:08et elle,
00:29:11elle laissait paraître
00:29:12des sentiments
00:29:13pour les deux.
00:29:14Donc à ce moment-là,
00:29:15je me suis dit
00:29:15que c'était elle
00:29:17qui était la cause
00:29:18de tout finalement.
00:29:19Il n'y a aucun doute
00:29:20sur l'implication
00:29:21de la jeune fille.
00:29:22Les textos sont très clairs.
00:29:23Ils se disent
00:29:24« hâte d'être à samedi,
00:29:27tu vas pouvoir le faire,
00:29:28tu as le courage de le faire ».
00:29:29Elle l'encourage à ça finalement.
00:29:32Lui fait part
00:29:32un peu de ses doutes
00:29:33et finalement est reboosté
00:29:34par les échanges
00:29:35qu'il peut avoir
00:29:36avec Océane.
00:29:37On se rend compte
00:29:41de la machination
00:29:42que Océane avait mise en place
00:29:44puisqu'elle va manipuler Adrien
00:29:47en lui disant
00:29:47que de toute façon
00:29:48il est mineur
00:29:49donc il ne va pas risquer
00:29:50grand-chose
00:29:50comparé à une personne
00:29:51qui est majeure.
00:29:52En expliquant également
00:29:53qu'il peut très bien dire
00:29:55que c'était un moment
00:29:55de démence
00:29:56et surtout évidemment
00:29:57de ne surtout pas
00:29:58parler d'Océane
00:30:00qu'elle n'a rien à voir
00:30:01là-dedans
00:30:01et que s'il a fait ça
00:30:02c'était de son plein gré.
00:30:04L'un des derniers messages
00:30:08d'Océane
00:30:09expliquera à Adrien
00:30:11qu'il faut surtout
00:30:12qu'il lui donne des coups
00:30:14pour que tout cela
00:30:14puisse paraître crédit.
00:30:18On va découvrir
00:30:18qu'ils se sont vus
00:30:19une heure avant les faits.
00:30:21On va découvrir
00:30:22que l'idée du portrait robot
00:30:25est aussi manifestement
00:30:27une idée partagée.
00:30:29Chaque fois qu'il y en a un
00:30:33qui a une idée
00:30:34une piste
00:30:35une réflexion
00:30:36elle est partagée
00:30:38elle est reprise
00:30:39elle est développée
00:30:41par l'autre.
00:30:44Sur le plan matériel
00:30:46c'est une élaboration
00:30:48qui se fait
00:30:49véritablement au miroir.
00:30:52Dans cette enquête
00:30:52on se rend compte
00:30:53à quel point
00:30:53les recherches
00:30:54concernant la téléphonie
00:30:55sont vraiment importantes
00:30:56puisque sans ça
00:30:57on n'aurait jamais pu
00:30:58se rendre compte
00:30:59qu'Océane
00:31:00était vraiment
00:31:00le cerveau
00:31:01de cette affaire.
00:31:04Mais alors
00:31:05quel est le véritable
00:31:06mobile de ce crime ?
00:31:09Pourquoi Océane
00:31:10a-t-elle voulu
00:31:11s'en prendre à Kevin ?
00:31:14Pour motiver Adrien
00:31:16à attaquer Kevin
00:31:19elle lui avait expliqué
00:31:20que selon elle
00:31:21Kevin aurait été
00:31:22vraiment quelqu'un
00:31:23de très mauvais avec elle.
00:31:26Elle lui fait croire
00:31:27des choses
00:31:29qui sont fausses
00:31:30comme quoi
00:31:30elle subit
00:31:31des violences
00:31:32par Kevin
00:31:33que Kevin l'a violée
00:31:34que Kevin l'a mise enceinte.
00:31:38Finalement
00:31:39ça le gargarise
00:31:40il trouve la force
00:31:41de faire ça
00:31:41il trouve la force
00:31:42d'être un soldat
00:31:43et puis il agit
00:31:44pour la défendre
00:31:45puisque Océane
00:31:46explique qu'elle a été
00:31:47agressée par Kevin
00:31:49et donc il faut la venger
00:31:51et donc
00:31:51c'est pour elle
00:31:52qu'il fait ça
00:31:52c'est pour défendre Océane.
00:31:53Dès le départ
00:31:58je dis à tout le monde
00:31:59à 99,9%
00:32:01je connais Kevin
00:32:02et jamais
00:32:03Kevin
00:32:04ne l'a ni harcelé
00:32:05ni violé.
00:32:06Elle a essayé
00:32:06de salir son image
00:32:07alors que
00:32:08c'était tout simplement
00:32:09impossible
00:32:09qu'il soit comme ça
00:32:10et je pense
00:32:13qu'elle avait besoin
00:32:13encore une fois
00:32:14d'attirer l'attention
00:32:15et de savoir
00:32:17ce qu'Adrien
00:32:18était prêt
00:32:18à faire pour elle
00:32:19et donc Kevin
00:32:21est mort pour rien.
00:32:39Océane, 17 ans
00:32:41est également
00:32:42fille de militaire.
00:32:44Elle a grandi à Verdun
00:32:45et est arrivée
00:32:46à Mourmelon
00:32:47à l'âge de 9 ans.
00:32:49Mais son parcours scolaire
00:32:54a brutalement été
00:32:55interrompu
00:32:56en 2018
00:32:57année
00:32:58où elle a été placée
00:32:59dans un internat
00:33:01médicalisé.
00:33:01Elle a d'abord présenté
00:33:07à l'âge de 13 ans
00:33:08un empième cérébral
00:33:10c'est-à-dire
00:33:10une collection
00:33:11purulente
00:33:12des enveloppes
00:33:14du cerveau.
00:33:16Tout ça
00:33:16a évidemment
00:33:17affecté
00:33:19sa scolarité
00:33:21sa maturation
00:33:22et elle a été orientée
00:33:24à la suite
00:33:25notamment
00:33:25de ces crises
00:33:26d'épilepsie
00:33:28dans une institution
00:33:29spécialiste.
00:33:33Océane
00:33:34s'est construite
00:33:34autour de cette maladie.
00:33:36Elle a beaucoup
00:33:37mis en avant
00:33:37le fait qu'elle ait
00:33:38une santé fragile.
00:33:40Elle a beaucoup joué
00:33:41sur le fait
00:33:41qu'elle devait se faire opérer,
00:33:43qu'elle avait une tumeur
00:33:43au cerveau,
00:33:44donc on ne savait pas
00:33:45vraiment si elle allait
00:33:45survivre ou pas.
00:33:46donc forcément
00:33:47l'attention était
00:33:48forcément portée
00:33:49sur elle,
00:33:50beaucoup.
00:33:53Ce comportement-là
00:33:54d'Océane
00:33:55a fini par
00:33:56faire en sorte
00:33:57que ses amis
00:33:57s'éloignent d'elle aussi.
00:33:59Ils en avaient marre
00:33:59de la voir tout le temps
00:34:01ramener à ses problèmes
00:34:01de santé
00:34:02autour desquels
00:34:03elle s'était construite.
00:34:06C'est une jeune fille
00:34:07qui est très peu aimée.
00:34:09Je me souviens
00:34:09que j'étais allée voir
00:34:10parmi les anciens camarades
00:34:12ou les camarades
00:34:13et tout le monde
00:34:14l'accablait.
00:34:16C'était assez dur
00:34:18parce que je n'ai pas
00:34:19rencontré un jeune
00:34:20qui avait une bonne parole
00:34:21sur elle.
00:34:25Océane, pour moi,
00:34:26c'est une fille
00:34:27très intelligente.
00:34:29Elle peut être terrible,
00:34:29elle peut prendre
00:34:30des décisions
00:34:30que personne ne prendrait
00:34:32et rien ne lui fait peur.
00:34:35Rien ne lui fait peur.
00:34:36Même pas la mort.
00:34:37Pour moi,
00:34:38elle voulait voir
00:34:38quelqu'un mourir en direct.
00:34:39Pour moi, c'était ça,
00:34:40c'était de voir la mort.
00:34:44En garde à vue,
00:34:47malgré les éléments
00:34:48à charge,
00:34:49Océane continue
00:34:50de nier toute implication
00:34:51dans la mort de Kevin.
00:34:57Les gendarmes
00:34:58interrogent alors
00:34:59les proches de la victime
00:35:00pour comprendre
00:35:01les relations
00:35:02qu'entretenaient
00:35:03Kevin et Océane.
00:35:04C'était surtout
00:35:10une relation toxique
00:35:11à sens unique
00:35:12parce que Kevin
00:35:13avait des sentiments,
00:35:15était amoureux.
00:35:16Mais Océane,
00:35:18elle le berçait
00:35:19d'illusions,
00:35:20elle le menait
00:35:21en bâton complètement,
00:35:22elle le manipulait.
00:35:23Il y a un caractère
00:35:24manipulateur
00:35:25chez elle
00:35:26et d'ailleurs,
00:35:27dès que j'ouvre
00:35:28cette information judiciaire,
00:35:30je pose la question
00:35:30de savoir
00:35:32s'il y a eu
00:35:33une logique de manipulation.
00:35:37On a l'impression
00:35:39d'une gamine
00:35:40avec des traits
00:35:42théâtralités hystériques
00:35:44et en même temps,
00:35:46c'est une ado
00:35:47qui papillonne.
00:35:52Je pense que
00:35:53les intentions d'Océane,
00:35:54c'était de vraiment
00:35:55porter l'attention
00:35:56de tout le monde,
00:35:57de toutes les personnes
00:35:58qu'elle pouvait,
00:35:59que ce soit
00:36:00surtout des garçons,
00:36:01je pense qu'elle aimait
00:36:02plaire,
00:36:02elle aimait jouer de ça.
00:36:04Et malheureusement,
00:36:04Kévin faisait partie
00:36:05des garçons
00:36:06avec lesquels elle jouait.
00:36:09Dès qu'il avait
00:36:10l'intention
00:36:10de partir
00:36:12et de tout simplement
00:36:13arrêter de souffrir
00:36:14pour elle,
00:36:14elle trouvait toujours
00:36:15quelque chose,
00:36:16une phrase,
00:36:17un acte,
00:36:19un mensonge
00:36:19pour qu'elle reste en fait.
00:36:20Océane et Adrien sont mis en examen
00:36:32pour assassinat
00:36:32à l'issue de leur garde à vue
00:36:34et là,
00:36:35le juge des libertés
00:36:36de la détention
00:36:37décide de les placer
00:36:38en détention provisoire,
00:36:39donc de les incarcérer
00:36:40dans l'attente
00:36:41de leur procès.
00:36:42J'ai fait choix
00:36:44d'ouvrir
00:36:45l'information judiciaire
00:36:47du chef
00:36:47d'assassinat
00:36:48contre les deux
00:36:49et pas du chef
00:36:51d'assassinat pour l'un
00:36:52et complicité d'assassinat
00:36:53pour l'autre.
00:36:54J'ai considéré
00:36:56qu'il y avait
00:36:56une collusion
00:36:57et que sans l'un,
00:37:00l'autre n'aurait pas pu agir.
00:37:03C'est une vraie question
00:37:03qui s'est posée
00:37:05de savoir
00:37:05si on avait affaire
00:37:07à un duo,
00:37:09ce que j'avais appelé
00:37:10à l'époque
00:37:11avec une interrogation,
00:37:12un point d'interrogation
00:37:13les amants diaboliques.
00:37:22Alors qu'Océane
00:37:23et Adrien
00:37:24attendent leur procès,
00:37:26un vice de procédure
00:37:27va bouleverser
00:37:28toute la fin
00:37:29de l'instruction.
00:37:31Océane
00:37:32va être remise
00:37:33en liberté.
00:37:37Au bout d'un an
00:37:38d'incarcération,
00:37:39il faut statuer
00:37:40sur le renouvellement
00:37:41ou non de l'incarcération
00:37:42et là,
00:37:42il y a un vice de procédure.
00:37:44L'avocat de la défense
00:37:45doit avoir
00:37:46dans un délai
00:37:47prévu par la loi
00:37:48à l'avance
00:37:49copie du dossier
00:37:50et
00:37:51nous n'avons pas
00:37:53remis
00:37:53dans les délais
00:37:54prévus par la loi
00:37:55la copie du dossier.
00:37:58Les deux accusés,
00:37:59Océane et Adrien,
00:38:01peuvent s'engouffrer là-dedans
00:38:02pour demander
00:38:02leur mise en liberté
00:38:03et là,
00:38:04ils ont des réactions
00:38:05complètement opposées.
00:38:06C'est-à-dire que
00:38:07Océane
00:38:07en profite,
00:38:08elle décide de prendre
00:38:10la liberté
00:38:11qui lui est accordée.
00:38:12Quant à Adrien,
00:38:14lui au contraire,
00:38:14c'est quelqu'un
00:38:15qui accepte sa peine.
00:38:16Donc,
00:38:16c'est pas quelqu'un
00:38:17qui estime
00:38:18qu'il doit sortir
00:38:18au bout d'un an.
00:38:19Après de nombreux mois
00:38:26d'instructions,
00:38:27le procès
00:38:28d'Océane
00:38:28et d'Adrien
00:38:29s'ouvre
00:38:30devant la cour d'assises
00:38:31des mineurs
00:38:32de la Marne
00:38:32à Reims.
00:38:36Océane,
00:38:37qui nie toujours
00:38:37les faits,
00:38:38comparait,
00:38:39libre.
00:38:40On arrive au procès
00:38:43tous complètement
00:38:44défaits.
00:38:45On ne sait pas
00:38:45ce qui nous attend.
00:38:49Ce procès s'ouvre
00:38:50quasiment trois ans
00:38:51après les faits,
00:38:52le 26 janvier 2021.
00:38:55Il va durer une semaine
00:38:56et c'est un procès
00:38:57à huit clous
00:38:57puisqu'ils étaient mineurs
00:38:58au moment des faits.
00:39:01On attendait ce procès
00:39:03avec impatience
00:39:04pour qu'elle retourne
00:39:05en prison,
00:39:06surtout,
00:39:06puisqu'on savait
00:39:07qu'elle,
00:39:08de toute façon,
00:39:08elle était coupable.
00:39:09Et on attendait
00:39:10de ce procès
00:39:10une bonne justice
00:39:12et des années de prison.
00:39:15Au début du procès,
00:39:16il va y avoir
00:39:17un coup de théâtre.
00:39:17C'est que Océane,
00:39:18finalement,
00:39:19reconnaît son implication
00:39:21entière
00:39:22dans l'assassinat
00:39:22de Kevin.
00:39:26On est content
00:39:26qu'elle prenne
00:39:27sa part de responsabilité
00:39:28et qu'il n'y a pas
00:39:29que lui
00:39:29qui va aller en prison.
00:39:32Ça a été,
00:39:33bon,
00:39:33donc forcément
00:39:34très éprouvant
00:39:34pour la famille
00:39:35de Kevin
00:39:36puisque c'est la première fois
00:39:37qu'ils revoyaient Océane
00:39:38que c'était quand même
00:39:39une jeune fille
00:39:40qu'ils avaient l'habitude
00:39:40de voir le week-end
00:39:41chez eux
00:39:41quand elle était
00:39:42avec leur fils,
00:39:43donc c'était vraiment
00:39:43très dur.
00:39:45La phrase qui va marquer
00:39:47ce procès,
00:39:48c'est celle
00:39:48de l'avocate générale
00:39:49qui va dire
00:39:49que tous les deux
00:39:50finalement ont du sang
00:39:51sur les mains.
00:39:52Dans les faits,
00:39:53c'est pas vrai.
00:39:53Dans les faits,
00:39:54il n'y a que Adrien
00:39:55qui a du sang sur les mains.
00:39:56Mais elle va dire
00:39:56qu'ils sont co-auteurs
00:39:57de cet assassinat.
00:40:01L'avocate générale,
00:40:02elle requiert
00:40:0220 ans
00:40:03de réclusion criminelle
00:40:05pour les deux
00:40:05et elle a été suivie
00:40:06par les jurés.
00:40:08On aurait voulu
00:40:08qu'il y ait plus,
00:40:09forcément.
00:40:10On veut toujours plus
00:40:11de toute façon.
00:40:12Donc on se dit
00:40:13bon ben voilà,
00:40:14maintenant on va pouvoir
00:40:15commencer notre deuil
00:40:16tranquillement.
00:40:17Mais c'est dur,
00:40:19c'est dur encore aujourd'hui.
00:40:21Malheureusement,
00:40:21pour moi,
00:40:22ce ne sera jamais suffisant
00:40:23par rapport à la peine
00:40:24qu'ils ont affligée.
00:40:26On se dit que
00:40:27d'un jour à un autre,
00:40:28ils vont finir par revenir
00:40:29peut-être dans notre vie.
00:40:31Alors on a peur,
00:40:33on se demande
00:40:33mais eux seront libres
00:40:35alors que Kémy
00:40:35ne sera plus là.
00:40:50On a tous mal
00:40:54de vivre sans Kévin
00:40:55parce que sa présence
00:40:56est tellement
00:40:57tellement irremplaçable
00:41:02qu'il nous manque tellement
00:41:04que faire sans lui,
00:41:06c'est difficile.
00:41:09C'était vraiment
00:41:10quelqu'un d'adorable.
00:41:12Ce qui faisait ça,
00:41:13ce qui l'émanait,
00:41:13c'était surtout son sourire,
00:41:15sa petite faussette
00:41:16qu'il avait sur la joue
00:41:17et puis son rire
00:41:18qui parfois paraissait
00:41:20complètement idiot
00:41:21mais qui faisait
00:41:22à la fois son charme
00:41:23et puis qui permettait
00:41:26d'émaner de lui
00:41:27une joie de vivre.
00:41:32Dans Mourmelon,
00:41:34les gens sont encore
00:41:34très très fortement
00:41:36touchés par ce fait divers,
00:41:38d'autant que le parc
00:41:40du Bois des Sœurs
00:41:40maintenant est renommé
00:41:41du nom de Kévin.
00:41:45Pour nous,
00:41:46ça a été une chose
00:41:47très jolie,
00:41:50très jolie.
00:41:50Moi, j'y vais souvent
00:41:51et chaque fois que j'arrive
00:41:53et que je regarde
00:41:55le petit panneau,
00:41:56je suis fière,
00:41:57je suis fière de lui.
00:41:58Kévin, on ne l'oubliera jamais.
00:42:01On ne peut pas l'oublier,
00:42:02c'est impossible.
00:42:03Le 4 juin 2018,
00:42:30les pompiers sont appelés
00:42:31en urgence car on leur a dit
00:42:33qu'une femme était inanimée
00:42:35dans son appartement
00:42:36à Momorillon,
00:42:38dans le centre de ce village.
00:42:43La personne qui a appelé
00:42:44les pompiers, en fait,
00:42:45c'est Steve,
00:42:45le meilleur ami de la victime.
00:42:47Je suis monté sur le balcon
00:42:48et c'est là que je l'ai vu allongé
00:42:50derrière la baie vitrée
00:42:51de la cuisine.
00:42:53Je défonce la baie vitrée
00:42:54et je la vois allongée
00:42:58des bleus tout autour du cou.
00:43:02J'ai commencé à lui faire
00:43:04un massage cardiaque
00:43:05et bouche à bouche.
00:43:06Quand les pompiers pénètrent
00:43:07dans l'appartement,
00:43:08ils découvrent la victime.
00:43:11Elle s'appelle Magali.
00:43:14Elle avait les lèvres bleues,
00:43:16le teint violet
00:43:17et elle a été transportée
00:43:18dans un hôpital le plus proche.
00:43:23Elle est décédée
00:43:24peu de temps
00:43:24après son arrivée à l'hôpital.
00:43:26Le médecin légiste
00:43:28a conclu
00:43:29après l'expertise
00:43:31à une strangulation
00:43:32par asphyxie mécanique
00:43:35qui a entraîné
00:43:36la mort de Magali,
00:43:37la strangulation
00:43:38ayant été provoquée
00:43:39par les mains uniquement.
00:43:41Magali,
00:43:43jamais j'aurais pu penser
00:43:46qu'il aurait arrivé ça.
00:43:49Non, je pense pas.
00:43:56C'est à Montmorillon,
00:44:05une petite ville de la Vienne,
00:44:07que vit Magali,
00:44:0923 ans.
00:44:10Issue d'une famille modeste,
00:44:12elle a grandi en Bretagne,
00:44:14entourée de sa soeur
00:44:15et de ses deux frères.
00:44:18Le papa de Magali
00:44:20était ouvrier,
00:44:21sa maman ne travaillait pas
00:44:22et le couple s'est séparé
00:44:25alors que Magali
00:44:26n'avait que 9 ans.
00:44:33La séparation vient
00:44:35de la maman de Magali
00:44:36qui était victime
00:44:37de violences conjugales
00:44:39et elle a voulu protéger
00:44:41ses enfants,
00:44:42d'une part en divorçant
00:44:44de son mari
00:44:45et d'autre part
00:44:46en plaçant ses enfants
00:44:48qui ont été initialement
00:44:50en foyer
00:44:50et ensuite ils sont allés
00:44:51de famille d'accueil
00:44:52en famille d'accueil.
00:44:54Magali a évolué
00:44:55plus difficilement
00:44:56depuis la séparation
00:44:58de ses parents.
00:44:59Magali a certainement
00:45:00développé une fragilité
00:45:02à ce moment-là
00:45:03qui s'est accentuée
00:45:04avec le temps
00:45:05et ça s'est ressenti
00:45:07également au niveau scolaire
00:45:08puisqu'elle a abandonné
00:45:10ses études en première
00:45:12alors qu'elle faisait
00:45:13un CAP petite enfance
00:45:15du jour au lendemain,
00:45:17sans explication.
00:45:18Magali est une jeune femme
00:45:25à peine majeure
00:45:26et elle va rencontrer
00:45:27quelqu'un
00:45:28et ça va très mal
00:45:28se passer avec cet homme
00:45:30puisqu'elle va subir
00:45:31des violences.
00:45:32Au-delà de la violence,
00:45:33c'était quelqu'un
00:45:33qui ne travaillait pas,
00:45:35qui faisait la manche.
00:45:37C'est un marginal
00:45:38et qui l'a effectivement
00:45:41initié aux drogues dures
00:45:42et c'est à partir
00:45:43de cette période
00:45:44que Magali a commencé
00:45:45à se droguer.
00:45:48Et ça a duré 4 ans
00:45:49où ça a été pour elle
00:45:52une période
00:45:53extrêmement difficile.
00:45:55Elle avait peur de lui
00:45:56et elle a essayé
00:45:59d'échapper à cela
00:46:01mais elle n'avait pas
00:46:02la force de le quitter
00:46:03et de dire
00:46:04c'est terminé.
00:46:08Fin 2016,
00:46:10alors qu'elle est
00:46:10toujours en couple,
00:46:12Magali fait la rencontre
00:46:13de Julien,
00:46:1427 ans,
00:46:16originaire
00:46:17de Montmorillon.
00:46:18Elle fait sa connaissance
00:46:19d'une manière
00:46:20inattendue
00:46:21et insolite.
00:46:26Julien et Magali
00:46:27se sont rencontrés
00:46:28en octobre 2016
00:46:29à l'occasion
00:46:30d'un jeu vidéo
00:46:31sur Internet
00:46:32qui s'appelle
00:46:32La Guerre des Clans.
00:46:34Alors ce jeu vidéo
00:46:35est un jeu de stratégie
00:46:36La Guerre des Clans
00:46:37où chacun défend son village
00:46:39et parallèlement
00:46:41ils peuvent échanger
00:46:42et c'est comme ça
00:46:42qu'ils ont commencé
00:46:44à faire connaissance.
00:46:46Ils ont joué ensemble
00:46:47quelques temps,
00:46:48un mois.
00:46:56Et tout de suite
00:46:57il nous a dit
00:46:57je suis fou amoureux
00:46:59de cette fille,
00:46:59il s'agit
00:47:00et j'ai trouvé
00:47:00la femme de ma vie
00:47:01elle était magnifique
00:47:03c'était tout de suite
00:47:05pour lui
00:47:05c'était une évidence
00:47:07c'était très très rapide.
00:47:09Donc ils ont échangé
00:47:10à travers ce jeu
00:47:11après ils ont échangé
00:47:13des photos
00:47:13et très vite
00:47:14Julien a proposé
00:47:16à Magali
00:47:16de venir
00:47:18s'installer
00:47:19chez lui
00:47:19à Montmorillon
00:47:20mais trois mois
00:47:22après leur rencontre
00:47:23et c'est ce qu'elle a fait
00:47:25trois mois après
00:47:26elle est venue
00:47:26s'installer à Montmorillon
00:47:27alors qu'il ne s'était
00:47:28jamais vu.
00:47:30Elle a quitté
00:47:31sa Bretagne
00:47:31parce qu'elle a pensé
00:47:32vraiment vivre le grand amour.
00:47:36Mais en arrivant
00:47:37à Montmorillon
00:47:38Magali va essuyer
00:47:40quelques désillusions.
00:47:41Julien a vendu du rêve
00:47:45à Magali
00:47:46quand il lui a dit
00:47:47de venir s'installer
00:47:48à Montmorillon
00:47:49il lui avait dit
00:47:50qu'il vivait
00:47:50dans une grande maison
00:47:51ce qui était faux
00:47:52puisqu'il vivait
00:47:52dans un appartement
00:47:53il lui a dit
00:47:55qu'il était informaticien
00:47:56ce qui était faux
00:47:57puisqu'il était
00:47:58programmateur
00:47:59sur machine
00:47:59donc il a dressé
00:48:01un tableau
00:48:02très attirant
00:48:03pour elle
00:48:03donc elle
00:48:03elle pensait
00:48:04que cet homme-là
00:48:06allait
00:48:08lui promettre
00:48:10une vie meilleure.
00:48:17Elle ne connaissait
00:48:18peut-être pas Julien
00:48:19depuis très longtemps
00:48:19mais ça ne pouvait pas
00:48:20être pire
00:48:20que ce qu'elle avait
00:48:21et ce qu'elle vivait.
00:48:24Malgré des premiers pas
00:48:25hésitants
00:48:26Magali parvient
00:48:27à trouver sa place
00:48:28dans l'entourage
00:48:30de Julien.
00:48:33C'est une fille
00:48:34très douce
00:48:35très très douce
00:48:36très joviale
00:48:37très souriante.
00:48:38Magali
00:48:38elle est très joyeuse
00:48:40très pétillante
00:48:41très énergique
00:48:41elle aime énormément
00:48:44les enfants.
00:48:45On a vu Magali
00:48:46et Julien
00:48:46très très amoureux
00:48:47vraiment
00:48:48il y avait des étincelles
00:48:49dans les yeux
00:48:49très fusionnels
00:48:50voilà
00:48:51ils avaient énormément
00:48:52de projets ensemble
00:48:53elle comme lui
00:48:54ils y croyaient vraiment
00:48:55ils parlaient même
00:48:56de faire un bébé
00:48:57dès le début
00:48:57enfin lui en tout cas.
00:49:05Julien il parle
00:49:06de Magali
00:49:07c'est l'amour fou
00:49:08pour eux.
00:49:12Mais avant
00:49:13de fonder une famille
00:49:14le jeune couple
00:49:15s'est promis
00:49:16de relever
00:49:17un premier défi.
00:49:20Ce couple
00:49:20a voulu
00:49:21tourner la page
00:49:22d'un passé douloureux
00:49:24mais surtout
00:49:26a voulu
00:49:27s'en sortir
00:49:28par rapport
00:49:28à la drogue
00:49:29et je pense
00:49:29que c'était
00:49:30leur objectif commun
00:49:31quand ils se sont
00:49:32mis ensemble
00:49:33était d'arrêter.
00:49:34c'était d'arrêter
00:49:36la consommation
00:49:37de drogue.
00:49:38Julien
00:49:38avait des consommations
00:49:40de drogue
00:49:41qui pouvaient être
00:49:42parfois excessives
00:49:43même anormales.
00:49:44Pour Julien
00:49:44c'est beaucoup plus
00:49:45difficile d'arrêter
00:49:46parce qu'il a un passé
00:49:47beaucoup plus long
00:49:48que Magali.
00:49:49Magali
00:49:49elle a découvert
00:49:50l'héroïne
00:49:52à l'âge de 19 ans
00:49:53ça a duré 4 ans
00:49:55alors que
00:49:56Julien
00:49:57lui
00:49:57il a commencé
00:49:58à l'âge de 16 ans
00:50:00donc il y a
00:50:01un écart énorme
00:50:02c'est-à-dire que lui
00:50:02pendant 10 ans
00:50:03il n'a connu que ça.
00:50:04En juillet 2017
00:50:10le couple
00:50:11s'enfonce
00:50:11dans une crise
00:50:12bien plus profonde.
00:50:20Magali
00:50:21finit par trouver
00:50:22un travail d'animatrice
00:50:23qui lui va très bien
00:50:24parce qu'elle était
00:50:25superbe
00:50:26avec les enfants
00:50:27et le problème
00:50:29apparemment
00:50:30ce qui s'est passé
00:50:31c'est qu'il n'a pas
00:50:32supporté qu'elle sorte
00:50:33autant de temps
00:50:34de la maison
00:50:34ça l'a rendu
00:50:36jaloux
00:50:38au bout de quelques semaines
00:50:39de relations
00:50:40Julien
00:50:40il a commencé
00:50:41déjà à lui enlever
00:50:42son téléphone
00:50:43pour qu'elle ait plus du tout
00:50:45de contact avec l'extérieur
00:50:47aussi à lui prendre
00:50:49certains de ses papiers
00:50:50importants
00:50:51pour qu'elle n'ait
00:50:53aucune solution
00:50:54pour pouvoir aller frapper
00:50:56à d'autres portes
00:50:57il isole complètement Magali
00:50:58elle ne voit plus personne
00:51:00elle ne sort plus
00:51:01elle ne doit même plus
00:51:02aller travailler
00:51:03c'est une catastrophe
00:51:04et puis très vite
00:51:05les mois passent
00:51:07et la routine s'installe
00:51:08et très vite
00:51:09elle va se confier
00:51:11à son petit frère
00:51:12dont elle est très proche
00:51:13et elle exprime
00:51:15son malâtre
00:51:15au sein du couple
00:51:16tout n'est pas rose
00:51:18souvent Magali
00:51:19et Julien
00:51:20s'engueulent
00:51:20et oui
00:51:20les difficultés
00:51:23dans le couple
00:51:23il n'en parlait pas
00:51:25vraiment
00:51:25mais ça se voyait
00:51:27qu'il y en avait
00:51:28même si Magali
00:51:31ne semblait pas heureuse
00:51:32rien ne laissait présager
00:51:35que sa vie
00:51:36prendrait une tournure
00:51:37si dramatique
00:51:38jusqu'à cet appel
00:51:41aux pompiers
00:51:41le 4 juin 2018
00:51:55c'était une jeune fille
00:52:00sans histoire
00:52:00qui travaillait à Montmorillon
00:52:02qui avait une vie banale
00:52:04et qui se retrouve donc
00:52:05étranglée dans son appartement
00:52:07les gendarmes
00:52:08vont se saisir du dossier
00:52:09et vont ouvrir une enquête
00:52:10parce qu'il s'agit
00:52:11d'un crime violent
00:52:11c'est une strangulation
00:52:13et il y a forcément
00:52:14un coupable
00:52:15qui est dans la nature
00:52:16est-ce qu'il est en cavale
00:52:19les gendarmes
00:52:20vont le chercher
00:52:20en fin de journée
00:52:26à Montmorillon
00:52:27c'est la stupeur
00:52:28les proches de Magali
00:52:30apprennent
00:52:31la terrible nouvelle
00:52:32c'est mon mari
00:52:35en fait
00:52:35qui a un coup de téléphone
00:52:35sur son téléphone
00:52:36où ils lui disent
00:52:38qu'il y a eu
00:52:40un accident
00:52:41un gros problème
00:52:42et que Magali
00:52:44a été retrouvée
00:52:46du coup
00:52:46est décédée
00:52:47dans son appartement
00:52:48j'y croyais pas
00:52:52pour moi
00:52:53j'ai dit
00:52:53c'est pas possible
00:52:54nous on a été choqués
00:52:55parce qu'on a quand même
00:53:03vécu dans la même cour
00:53:04que cette personne
00:53:05j'ai appris
00:53:06sa disparition
00:53:07à Magali
00:53:08parce que
00:53:09exactement
00:53:10à ce moment là
00:53:11je me baladais
00:53:11en bas de chez elle
00:53:12et j'ai vu
00:53:13un ami
00:53:13qui a escaladé
00:53:14le balcon
00:53:15de Magali
00:53:16c'est vrai
00:53:19qu'on n'aurait pas
00:53:20imaginé tout ça
00:53:20les gendarmes
00:53:21dans un premier temps
00:53:22ont contacté
00:53:24l'entourage
00:53:24de Magali
00:53:26et sont très vite
00:53:27donc arrivés
00:53:29à l'hypothèse
00:53:30donc
00:53:30du meurtre
00:53:32et pour cause
00:53:34une amie de Magali
00:53:36va faire des révélations
00:53:37aux gendarmes
00:53:38qui vont très vite
00:53:40orienter l'enquête
00:53:42je me suis dit
00:53:46il y a un problème
00:53:46et mon mari
00:53:48me dit juste
00:53:48dans la foulée
00:53:49c'est bizarre
00:53:50parce que
00:53:50je viens de voir
00:53:51Julien partir
00:53:52en courant
00:53:52il y a 5 minutes
00:53:53et je ne sais pas
00:53:59ça a été
00:53:59comme une évidence
00:54:01Julien
00:54:02Magali
00:54:03on savait
00:54:04qu'elle avait
00:54:04des soucis
00:54:05avec lui
00:54:05on a réussi
00:54:06à faire très vite
00:54:07le rapprochement
00:54:08l'enquête démarre
00:54:09pour les gendarmes
00:54:10de façon simple
00:54:12ils ont très vite
00:54:13creusé la piste
00:54:14du petit ami
00:54:15avec
00:54:16cette volonté
00:54:19de vouloir
00:54:20le trouver
00:54:20pour lui demander
00:54:21des explications
00:54:22à ce moment là
00:54:23Julien n'était pas joignable
00:54:24son téléphone
00:54:25était éteint
00:54:26il n'était pas
00:54:27à son domicile
00:54:28personne ne savait
00:54:29où il était
00:54:30les gendarmes
00:54:32s'intéressent alors
00:54:33de plus près
00:54:34à Julien
00:54:3528 ans
00:54:37ils épluchent
00:54:39son casier judiciaire
00:54:40les gendarmes
00:54:44ont découvert
00:54:45qu'il avait eu
00:54:46une condamnation
00:54:47en 2013
00:54:48par le tribunal
00:54:49correctionnel de Poitiers
00:54:50il a été condamné
00:54:51à une peine
00:54:52d'emprisonnement
00:54:53de 3 mois
00:54:54avec sursis
00:54:55pour
00:54:56appel malveillant
00:54:58violation de domicile
00:54:59et menace de mort
00:55:01à l'encontre
00:55:02de son ex-compagne
00:55:03Léa
00:55:04je la connaissais
00:55:05et plusieurs fois
00:55:06elle nous racontait
00:55:08certaines violences
00:55:10certaines disputes
00:55:11mais lui
00:55:11il nous avouait
00:55:12vraiment
00:55:13que non
00:55:13c'était pas vrai
00:55:14il irait pas jusque là
00:55:16comme nous
00:55:17on voyait pas les choses
00:55:18on pouvait pas
00:55:19on pouvait pas
00:55:20acquiescer
00:55:21sauf qu'un jour
00:55:23son ex
00:55:24nous a prévenu
00:55:26que Julien
00:55:28était arrivé
00:55:28chez elle
00:55:29et qu'il avait tout cassé
00:55:30qu'il l'avait menacé
00:55:31qu'il avait pété
00:55:32les plombs
00:55:33et là effectivement
00:55:34on a eu la preuve
00:55:35que Julien
00:55:35était violent
00:55:36avec son ex
00:55:38Léa explique
00:55:40que Julien
00:55:41était agressif
00:55:43impulsif
00:55:44qu'il était
00:55:45pervers narcissique
00:55:46et qu'il avait tenté
00:55:48de l'étrangler
00:55:49à deux reprises
00:55:50et les gendarmes
00:55:52ont très vite compris
00:55:53qu'on était
00:55:54dans une histoire
00:55:56similaire
00:55:56Julien
00:55:59devient rapidement
00:56:01le suspect
00:56:01numéro un
00:56:02dans le meurtre
00:56:03de Magali
00:56:03d'autant plus
00:56:06que des témoins
00:56:06décrivent le jeune homme
00:56:07comme un individu
00:56:09violent
00:56:10il y avait une
00:56:15petite bagarre
00:56:16si on peut dire
00:56:17parce que Magali
00:56:19avait trouvé
00:56:20effectivement
00:56:20du subutex
00:56:21dans les affaires
00:56:22de Julien
00:56:22et elle était pas
00:56:23du tout au courant
00:56:24le subutex
00:56:25c'était un médicament
00:56:26de substitution
00:56:27aux opiacés
00:56:27et elle veut
00:56:29une explication
00:56:29et lui
00:56:30n'a pas
00:56:31voulu en discuter
00:56:32parce que pour eux
00:56:34ils avaient fait
00:56:34comme un pacte
00:56:35comme quoi
00:56:35il n'y avait plus
00:56:36ni de drogue
00:56:37ni de produit
00:56:37de substitution
00:56:38etc
00:56:39et lui
00:56:40c'est vrai que Julien
00:56:41se cachait
00:56:42depuis le début
00:56:43de ça d'elle
00:56:44elle ne le savait pas
00:56:45du tout
00:56:46donc elle n'a pas
00:56:47elle n'a pas aimé
00:56:48et ça a commencé
00:56:48à exploser
00:56:49à partir de là
00:56:50Julien a commencé
00:56:51à la pousser
00:56:52à lui tordre le bras
00:56:54à la mettre
00:56:55sur le canapé
00:56:55le fait d'habiter
00:57:01juste à côté
00:57:02on se posait
00:57:03la question
00:57:04si c'est pas lui
00:57:06qui se cognait
00:57:07ou si
00:57:07s'il tapait
00:57:09dans le mur
00:57:09on savait pas trop
00:57:10si c'était
00:57:11le fait
00:57:12qu'il connaît
00:57:13sur Magali
00:57:13on peut pas
00:57:15juger
00:57:15parce qu'on voit
00:57:17pas à travers
00:57:17les murs
00:57:17le lendemain
00:57:19le lendemain
00:57:19j'ai eu une de mes filles
00:57:20qui a envoyé
00:57:21un message à Magali
00:57:22pour lui demander
00:57:23si ça allait bien
00:57:24et c'est là
00:57:26qu'on a su
00:57:26qu'elle était partie
00:57:27chez ses parents
00:57:28se ressourcer un peu
00:57:29parce qu'elle savait
00:57:31plus trop
00:57:31comment ça se passait
00:57:33dans son couple
00:57:34nous on était contents
00:57:37parce qu'elle était partie
00:57:37là-bas
00:57:38mais après
00:57:39on comprenait pas
00:57:40pourquoi
00:57:40qu'elle revenait
00:57:41en sachant
00:57:42qu'elle avait eu
00:57:43un problème
00:57:44avec Julien
00:57:45et on comprenait pas
00:57:47pourquoi
00:57:47qu'elle était revenue
00:57:48elle est amoureuse
00:57:50et quelque part
00:57:50elle a rien ici
00:57:52elle a personne
00:57:52elle sait pas
00:57:54chez qui elle est frappée
00:57:55qui peut la protéger
00:57:56et à qui elle peut
00:57:57faire confiance
00:57:57les gendarmes
00:58:00concentrent leur enquête
00:58:01sur cette vie
00:58:02de couple tumultueuse
00:58:03entre Julien
00:58:06et Magali
00:58:07et découvrent
00:58:08d'autres épisodes
00:58:09de violences conjugales
00:58:11il était 2017
00:58:15a été effectivement
00:58:17marquant
00:58:19puisque la directrice
00:58:20donc du centre
00:58:21de loisirs
00:58:21où travaillait Magali
00:58:22découvre
00:58:23qu'elle a des traces
00:58:25donc au niveau du coût
00:58:27et l'interroge
00:58:28et Magali n'a pas nié
00:58:31elle a dit
00:58:31que c'était son compagnon
00:58:32qui l'avait
00:58:33effectivement
00:58:34violenté
00:58:35la directrice
00:58:36lui conseille
00:58:37de contacter
00:58:37une personne
00:58:38pour l'aider
00:58:38et lui conseille
00:58:40évidemment de partir
00:58:41et Magali
00:58:42n'a pas suivi son conseil
00:58:44et n'a pas quitté
00:58:45n'a pas quitté Julien
00:58:46je lui disais
00:58:47écoute
00:58:48je ne comprends pas
00:58:49je n'ai plus de tes nouvelles
00:58:50qu'est-ce qui se passe
00:58:51et elle a baissé la tête
00:58:53et elle a relevé
00:58:55ses cheveux
00:58:55pour me montrer
00:58:56des traces
00:58:57de strangulation
00:58:58je lui dis
00:58:59mais c'est quand même
00:58:59pas Julien
00:59:00qui t'a fait ça
00:59:01et elle a eu
00:59:01les larmes aux yeux
00:59:02et là
00:59:03elle m'a expliqué
00:59:03que du coup
00:59:04elle ne pouvait pas
00:59:05me contacter
00:59:05parce qu'elle n'avait
00:59:06plus ni de portable
00:59:07ni de numéro
00:59:07voilà
00:59:09donc elle était
00:59:09un petit peu prisonnière
00:59:10comme on était
00:59:11sur son lieu de travail
00:59:12ça n'a pas été
00:59:13évident de discuter
00:59:14Magali m'a demandé
00:59:15mon numéro de téléphone
00:59:16sur un bout de papier
00:59:17qu'elle a caché
00:59:18directement
00:59:18dans son soutien-gorge
00:59:19quand même
00:59:20elle voulait juste
00:59:22de l'aide
00:59:22mais porter plainte
00:59:23je ne pense pas
00:59:24elle croyait
00:59:24que Julien
00:59:25était capable
00:59:25de changer
00:59:26et qu'elle l'aimait
00:59:27tellement
00:59:27qu'elle ne voulait pas
00:59:28l'enfoncer encore plus
00:59:29en août 2017
00:59:33Magali trouve
00:59:34un nouveau travail
00:59:35comme nounou
00:59:36à domicile
00:59:37chez un couple
00:59:38de restaurateurs
00:59:39la jeune femme
00:59:42fait bonne figure
00:59:43mais son employeur
00:59:45remarque des signes
00:59:46extérieurs
00:59:47très alarmants
00:59:48elle est extrêmement
00:59:53contente
00:59:54parce que
00:59:54parce qu'il y a un bébé
00:59:55parce qu'elle peut
00:59:56s'occuper d'un bébé
00:59:57et que c'est vraiment
00:59:58c'est vraiment super
00:59:59donc là
00:59:59elle est vraiment ravie
01:00:00ravie
01:00:01qu'il y ait ce nouveau-né
01:00:02qui arrive dans notre vie
01:00:03ce qui va trahir
01:00:04un peu ce qu'elle vit
01:00:05c'est des marques
01:00:06notamment sur le cou
01:00:07que je repère
01:00:09ou sur le bras
01:00:10en fait également
01:00:11quand elle est un peu
01:00:13dénudée
01:00:13je vois qu'il y a
01:00:14des marques sur son corps
01:00:15c'est délicat
01:00:17parce qu'on ne sait
01:00:18jamais trop
01:00:18dans quelle mesure
01:00:19on peut intervenir
01:00:20donc de façon
01:00:23assez discrète
01:00:24en fait
01:00:24je vais simplement
01:00:25lui dire
01:00:26tu sais
01:00:27il y a des choses
01:00:27qu'on ne peut pas accepter
01:00:28c'est à dire
01:00:30un homme
01:00:30il n'a pas à nous frapper
01:00:32ou il n'a pas à être violent
01:00:33malgré la main tendue
01:00:36par son employeur
01:00:37à la fin de l'année 2017
01:00:40le calvaire de Magali
01:00:43n'aurait fait que s'accentuer
01:00:45Magali et Julien sont venus
01:00:49pour le nouvel an
01:00:50et Magali portait des traces
01:00:53de coups
01:00:54d'étranglement
01:00:55sur le coup
01:00:56donc voilà
01:00:58c'est là que je me suis rendu compte
01:00:59qu'il y avait des violences
01:01:01Magali n'a pas
01:01:02n'a pas voulu rentrer
01:01:03dans le sujet
01:01:03j'ai demandé à Julien
01:01:05pourquoi
01:01:08et il n'a pas voulu me répondre
01:01:09il était gêné
01:01:12et le seul truc
01:01:14qu'on avait à faire
01:01:14nous en tant que voisins
01:01:16c'est de dire
01:01:18de partir
01:01:18et de ne pas rester
01:01:19avec cette personne
01:01:20d'aller voir les gendarmes
01:01:22s'il fallait
01:01:22d'aller voir
01:01:24des personnes
01:01:25qui pouvaient mieux l'aider
01:01:27que nous
01:01:27parce qu'on n'est pas
01:01:28habilité à faire grand chose
01:01:30Magali
01:01:32veut quitter Julien
01:01:35depuis un moment
01:01:36elle n'ose pas
01:01:38elle a vraiment peur
01:01:41elle en parle autour d'elle
01:01:43mais ne le fait pas
01:01:45grâce aux auditions
01:01:54des proches de Magali
01:01:55les gendarmes découvrent
01:01:57qu'au printemps 2018
01:01:58la jeune femme
01:02:00cherche une échappatoire
01:02:02à cette vie de couple
01:02:03dont elle se sent
01:02:04prisonnière
01:02:05Magali a tenté
01:02:11de s'évader
01:02:11en allant sur internet
01:02:14et elle s'est échappée
01:02:15de cette façon là
01:02:16au lieu de s'échapper
01:02:17physiquement
01:02:18elle s'est échappée
01:02:19virtuellement
01:02:20et c'est là
01:02:21qu'elle a rencontré
01:02:22Thomas
01:02:22Thomas est un jeune homme
01:02:24de 24 ans
01:02:25du même âge
01:02:26que Magali
01:02:27qui vit dans le Vaucluse
01:02:28et qui travaille
01:02:30dans le Vaucluse
01:02:30400 kilomètres
01:02:31les séparent
01:02:32la relation entre
01:02:34Thomas et Magali
01:02:35se noue alors que Magali
01:02:37est toujours avec Julien
01:02:38et je pense que ça l'aide
01:02:41au départ
01:02:42leur relation était purement amicale
01:02:44donc ils échangeaient
01:02:45sur internet
01:02:46et il est une béquille
01:02:49à ce moment là
01:02:49pour elle
01:02:50mais je ne pense pas
01:02:51qu'elle était amoureuse
01:02:52de Thomas
01:02:53je pense que Thomas
01:02:54lui permettait
01:02:55de sortir
01:02:56de son quotidien
01:02:57et c'était une façon
01:02:58comme une autre
01:03:00d'en sortir
01:03:00et Thomas était là
01:03:02au bon moment
01:03:02Julien se doute
01:03:03de quelque chose
01:03:04parce que Magali
01:03:06échange avec Thomas
01:03:07donc avec son téléphone
01:03:08mais devant Julien
01:03:10et donc ça peut être
01:03:12dans le salon
01:03:12mais également le soir
01:03:14dans le lit
01:03:15et Julien se doutait
01:03:16qu'il y avait
01:03:17certainement
01:03:19quelqu'un d'autre
01:03:19début mai 2018
01:03:22la situation
01:03:23est explosive
01:03:24au sein du couple
01:03:25Julien est tendu
01:03:27et sort de ses gonds
01:03:28à la moindre dispute
01:03:30c'est dans cet état
01:03:33d'intense nervosité
01:03:34qu'il va commettre
01:03:35l'irréparable
01:03:37Julien prépare le dîner
01:03:42et propose à Magali
01:03:44de mettre le couvert
01:03:44pour s'installer
01:03:45pour le dîner
01:03:46et Magali refuse
01:03:47de manger
01:03:48lui s'énerve
01:03:50en disant
01:03:50il faut que tu manges
01:03:52etc
01:03:53et la dispute
01:03:55commence sur cet épisode là
01:03:57et puis
01:03:58elle a dû lui dire
01:03:59qu'elle en avait marre
01:03:59et que c'était plus possible
01:04:00et en fait
01:04:01je reçois un appel
01:04:02un lundi
01:04:02elle est en pleurs
01:04:05j'ai même du mal
01:04:07à comprendre
01:04:08ce qu'elle me dit
01:04:08parce qu'elle a du mal
01:04:09à respirer
01:04:09et que c'est compliqué
01:04:10et elle me dit
01:04:11venez me chercher
01:04:12venez me chercher
01:04:13j'ai peur
01:04:13j'ai peur
01:04:14il m'a mis un couteau
01:04:15sous la gorge
01:04:16j'ai peur
01:04:16il faut venir me chercher
01:04:17elle a vu dans son regard
01:04:19c'est ce qu'elle m'a dit
01:04:19qu'il était capable
01:04:20de la tuer
01:04:21donc on lui dit
01:04:22prépare tes affaires
01:04:23on arrive
01:04:23donc mon mari
01:04:24il prend du coup
01:04:25la voiture
01:04:26il part chez elle
01:04:27il charge toutes ses affaires
01:04:29du coup dans le camion
01:04:30on revient ici
01:04:31et on l'installe à l'hôtel
01:04:33le temps de lui trouver
01:04:34un appartement
01:04:35cette agression au couteau
01:04:39est pour Magali
01:04:40la goutte d'eau
01:04:41qui fait déborder le vase
01:04:43le lendemain des faits
01:04:46elle met un terme
01:04:47à sa relation avec Julien
01:04:48et tente de tourner la page
01:04:51rapidement ensemble
01:04:59on va voir les agences immobilières
01:05:00et on trouve un appartement
01:05:02donc après on se cotise tous
01:05:04tout le monde donne un petit quelque chose
01:05:06un canapé
01:05:06une table
01:05:07un lit
01:05:07etc
01:05:08et on arrive à
01:05:09tous ensemble
01:05:09à meubler en fait
01:05:11l'appartement de Magali
01:05:12et donc là
01:05:12elle est installée
01:05:13elle est heureuse
01:05:14elle redémarre une nouvelle vie
01:05:15elle a plus Julien
01:05:17autour d'elle
01:05:19elle veut reprendre ses études
01:05:21et elle démarre
01:05:22la nouvelle vie
01:05:23qu'elle attendait
01:05:24depuis un petit moment déjà
01:05:25à ce moment là
01:05:27Thomas venait voir
01:05:29régulièrement Magali
01:05:30à Momorio
01:05:31et le couple
01:05:32n'avait pas encore de projet
01:05:34mais en tout cas
01:05:35essayait d'y croire
01:05:37cette histoire avec Thomas
01:05:38effectivement
01:05:39prenait forme
01:05:40de façon plus concrète
01:05:42et je pense que Magali
01:05:44projetait quelque chose
01:05:45de sérieux avec Thomas
01:05:46je pense qu'elle avait
01:05:49vraiment trouvé
01:05:50quelqu'un de gentil
01:05:51qui prenait soin d'elle
01:05:53si tout semble au beau fixe
01:06:00pour Magali
01:06:01de son côté
01:06:03Julien Brois du Noir
01:06:05Julien n'accepte pas
01:06:11la séparation
01:06:12comme il ne l'avait pas
01:06:13accepté d'ailleurs
01:06:14avec celle d'avant
01:06:15Léa
01:06:16Julien à partir
01:06:17de la séparation
01:06:18a développé
01:06:20des symptômes dépressifs
01:06:21il ne dormait plus
01:06:23il ne s'alimentait plus
01:06:25il avait augmenté
01:06:27sa consommation d'alcool
01:06:28il n'arrivait plus
01:06:29à se concentrer
01:06:30sur son lieu de travail
01:06:31il était tout le temps
01:06:32sur son téléphone
01:06:32donc il n'arrivait plus
01:06:34à se fixer
01:06:35sur son quotidien
01:06:37Magali a été harcelée
01:06:38tous les jours
01:06:40par Julien
01:06:41par message
01:06:42par appel
01:06:43Julien lui envoie des SMS
01:06:45à longueur de temps
01:06:46et puis il fait un petit peu
01:06:48chaud-froid
01:06:49c'est-à-dire qu'il passe
01:06:50des SMS où il la menace
01:06:52à des SMS où il l'aime
01:06:54il ne peut pas vivre sans elle
01:06:55et en fait c'est ça
01:06:56il fait chaud-froid
01:06:56chaud-froid
01:06:57en fait il ne sait pas trop
01:06:58comment faire pour la récupérer
01:06:59elle lui dit clairement
01:07:00qu'elle ne veut plus
01:07:01que c'est terminé
01:07:02donc on lui a conseillé
01:07:03de changer de numéro
01:07:05de téléphone
01:07:05etc.
01:07:06mais bon c'était un peu difficile
01:07:07donc elle avait coupé
01:07:08un peu tous les liens
01:07:09elle avait bloqué
01:07:10sur internet
01:07:10mais il restait toujours
01:07:12le téléphone
01:07:13où il pouvait lui envoyer
01:07:14des messages
01:07:14Julien demande à Magali
01:07:17à quel moment
01:07:18il peut passer
01:07:19pour lui rendre
01:07:19ses affaires
01:07:20donc il y avait
01:07:21un robot de cuisine
01:07:22les affaires du chat
01:07:23puisque quand ils vivaient
01:07:24ensemble
01:07:25ils vivaient avec un chat
01:07:26Julien demande à Magali
01:07:28une date
01:07:29et les deux décident
01:07:31qu'il viendra remettre
01:07:33les affaires
01:07:33le 4 juin 2018
01:07:35en fin d'après-midi
01:07:37ils avaient fixé 18h
01:07:38le 4 juin 2018
01:07:45le rendez-vous
01:07:46entre Julien
01:07:47et Magali
01:07:47s'annonce
01:07:48sous haute tension
01:07:50donc juste avant
01:07:55de voir Magali
01:07:56le 4 juin
01:07:56Julien
01:07:58a perdu très vite
01:07:59le contrôle
01:08:00de la situation
01:08:01je pense que
01:08:02sa pathologie dépressive
01:08:03n'a pas aidé
01:08:04et il apprend
01:08:06par son cousin
01:08:07François-Xavier
01:08:07que Magali
01:08:09a quelqu'un
01:08:10dans sa vie
01:08:11les doutes
01:08:12que Julien avait
01:08:13depuis de nombreuses semaines
01:08:15ont été confirmés
01:08:16par la révélation
01:08:18de François-Xavier
01:08:19le matin du 4 juin
01:08:20donc Julien
01:08:21dans cette situation
01:08:22psychologique
01:08:23où il est dépassé
01:08:24envoie un SMS
01:08:25à son cousin
01:08:26François-Xavier
01:08:28où il écrit
01:08:29qu'il va tuer Magali
01:08:31où il lui écrit
01:08:33d'en parler à personne
01:08:35et d'effacer le message
01:08:36Magali avait peur
01:08:38de toute façon
01:08:39de cette rencontre
01:08:42mais
01:08:43oui
01:08:45elle a pris
01:08:47ses dispositions
01:08:48quand même
01:08:48Magali m'envoie
01:08:50un message
01:08:50pour me demander
01:08:51de rester
01:08:53dans les escaliers
01:08:54pour que je sois
01:08:56à côté
01:08:56s'il se passait
01:08:58quelque chose
01:08:59en fait
01:08:59tout simplement
01:09:02et puis Thomas
01:09:04et comme Thomas
01:09:05était à 400 km
01:09:06ça ne pouvait être
01:09:07que par le téléphone
01:09:11et donc
01:09:11elle avait des écouteurs
01:09:12et elle était en contact
01:09:14avec Thomas
01:09:15de cette façon
01:09:16aux alentours
01:09:19de 18h30
01:09:20Julien arrive
01:09:22chez Magali
01:09:23elle l'invite
01:09:25à pénétrer
01:09:26dans son appartement
01:09:27elle n'est pas
01:09:31complètement pétrie
01:09:32par la peur
01:09:32parce qu'elle le fait monter
01:09:34elle aurait pu refuser
01:09:36elle ne l'a pas fait
01:09:38alors au début
01:09:39de l'entrevue
01:09:41tout se passe très bien
01:09:42donc Magali
01:09:44et Julien
01:09:44prennent un café
01:09:46fument une cigarette
01:09:47et puis à un moment donné
01:09:49il voit que
01:09:51elle est en communication
01:09:53avec quelqu'un
01:09:54et il se doute
01:09:55fortement
01:09:56qu'il s'agit de Thomas
01:09:57et il lui demande
01:10:00d'enlever ses écouteurs
01:10:02et elle refuse
01:10:03Julien a été très énervé
01:10:08que Magali
01:10:09soit en communication
01:10:09avec Thomas
01:10:10donc là
01:10:11il va rentrer
01:10:12dans une fureur
01:10:13dans la violence
01:10:14et on a un témoignage
01:10:16de cette violence
01:10:17c'est tout simplement
01:10:18Thomas
01:10:18qui est à l'autre bout du fil
01:10:19qui écoute
01:10:20ce qui se passe
01:10:21il entend donc
01:10:22des éclats de voix
01:10:23il entend une dispute
01:10:24il entend Magali
01:10:25qui dit distinctement
01:10:26arrête
01:10:26et puis après
01:10:27il entend des coups étouffés
01:10:29et puis plus rien
01:10:30et puis le téléphone
01:10:31secoue
01:10:32Thomas a assisté
01:10:39par téléphone
01:10:39à la scène
01:10:40en direct
01:10:41à ce moment là
01:10:42la porte s'ouvre
01:10:45de chez Magali
01:10:46et
01:10:47en ne voyant rien
01:10:50j'entends juste
01:10:51quelqu'un courir
01:10:53très rapidement
01:10:54jusqu'en bas
01:10:54j'ai envoyé un message
01:10:59à Magali
01:10:59mais personne
01:11:00ne m'a répondu
01:11:01donc j'ai été voir
01:11:02à sa porte
01:11:03j'ai frappé
01:11:03et il n'y avait
01:11:05personne n'a ouvert
01:11:06en fait
01:11:06donc je suis redescendu
01:11:09et puis
01:11:09on a commencé
01:11:11à s'inquiéter
01:11:11avec des amis
01:11:15on essaye de l'appeler
01:11:17on essaye de frapper
01:11:18à sa porte
01:11:19on essaye
01:11:21de la trouver
01:11:22on se dit peut-être
01:11:24qu'elle est partie
01:11:24aussi avec Julien
01:11:25on n'en sait pas plus
01:11:27au bout d'une demi-heure
01:11:29vraiment pas de nouvelles
01:11:32et en sachant
01:11:33que je devais l'emmener
01:11:34en course aussi
01:11:34j'étais vraiment inquiet
01:11:36donc je suis monté
01:11:38sur le balcon
01:11:39et c'est là
01:11:40que je l'ai vu allongé
01:11:41derrière la baie vitrée
01:11:42de la cuisine
01:11:43le lendemain
01:11:52du meurtre
01:11:52de Magali
01:11:53les gendarmes
01:11:55ont suffisamment
01:11:56d'éléments
01:11:57pour interpeller
01:11:58Julien
01:11:58recherché
01:12:00pour homicide
01:12:01l'étau
01:12:02se resserre
01:12:03sur l'ex-petit ami
01:12:04le lendemain des faits
01:12:08la brigade de recherche
01:12:09de Poitiers
01:12:09reçoit un appel
01:12:10alors cette personne
01:12:14est un ami
01:12:15de Julien
01:12:16un ami
01:12:16pas proche
01:12:17c'est un ami
01:12:18de la drogue
01:12:19c'est-à-dire
01:12:19ensemble
01:12:20ils consommaient
01:12:21de la drogue
01:12:22et Julien
01:12:24l'avait contacté
01:12:25le matin
01:12:26pour le voir
01:12:26pour le rencontrer
01:12:27et
01:12:28cet ami
01:12:30lui avait fixé
01:12:31un rendez-vous
01:12:31sur une place publique
01:12:32à Poitiers
01:12:33et comme il savait
01:12:34qu'il était recherché
01:12:35c'est lui
01:12:36qui l'a dénoncé
01:12:37donc auprès
01:12:38de la brigade
01:12:38de recherche
01:12:39de Poitiers
01:12:39Julien
01:12:43se fait interpeller
01:12:44le lendemain
01:12:45donc le 5 juin
01:12:46sur une place publique
01:12:47à Poitiers
01:12:48sans aucune résistance
01:12:50et il a coopéré
01:12:52à partir de ce moment-là
01:12:53je suis arrivée
01:12:57dans les locaux
01:12:58de la gendarmerie
01:12:59très rapidement
01:13:00et lors de l'entretien
01:13:03la première phrase
01:13:04qu'il m'a dite
01:13:05c'était
01:13:06j'ai tué la femme
01:13:07que j'aimais
01:13:08je ne voulais pas la tuer
01:13:09si Julien
01:13:14reconnaît le meurtre
01:13:15de Magali
01:13:15dès les premiers instants
01:13:17de sa garde à vue
01:13:17il n'explique
01:13:19toujours pas son geste
01:13:21c'est en examinant
01:13:23son téléphone
01:13:23que les gendarmes
01:13:25vont trouver
01:13:25des éléments
01:13:26qui semblent décrire
01:13:28un scénario criminel
01:13:29prémédité
01:13:30Julien
01:13:35le matin
01:13:36des faits
01:13:37a fait des recherches
01:13:38sur la façon
01:13:40d'étrangler
01:13:41sur la façon
01:13:42de faire un nœud
01:13:43et des recherches
01:13:45également
01:13:46sur le chloroforme
01:13:47le chloroforme
01:13:48est un anesthésiant
01:13:49qui peut aider
01:13:49quand on veut
01:13:51tuer quelqu'un
01:13:53à l'endormir
01:13:54mais Julien
01:13:56n'a pas acheté
01:13:57de chloroforme
01:13:57à l'intérieur
01:13:59de la voiture
01:13:59de Julien
01:14:00les gendarmes
01:14:00ont découvert
01:14:01plusieurs choses
01:14:02une bouteille
01:14:03de whisky vide
01:14:04une corde
01:14:06avec un nœud
01:14:07Julien
01:14:09avait dit
01:14:11à plusieurs personnes
01:14:12qu'il souhaitait
01:14:12se suicider
01:14:13et puis on va trouver
01:14:14aussi une liste
01:14:16sur un bout de papier
01:14:17et cette liste
01:14:17est vraiment éloquente
01:14:18cette liste
01:14:20c'est plutôt
01:14:21une lettre manuscrite
01:14:22cette lettre
01:14:23est très importante
01:14:24dans le dossier
01:14:24parce qu'elle démontre
01:14:26que Julien
01:14:26aurait commis
01:14:27non pas un simple meurtre
01:14:29mais un assassinat
01:14:30c'est à dire
01:14:30un meurtre
01:14:30avec préméditation
01:14:31et qu'il aurait tout calculé
01:14:32il aurait carrément
01:14:34fabriqué un scénario
01:14:35de cette journée
01:14:35et qu'il l'a mis
01:14:36à exécution
01:14:37aller chercher
01:14:41deux mètres de corde
01:14:42charger les affaires
01:14:44de ma dulcinée
01:14:45faire ce que j'ai à faire
01:14:48et lui faire l'amour
01:14:49une dernière fois
01:14:50pendant des heures
01:14:51aller m'occuper de moi
01:14:53il a écrit
01:14:56faire ce que j'ai à faire
01:14:58on ne sait pas
01:14:59ce que c'est
01:15:00et il écrit aussi
01:15:03faire l'amour à Magali
01:15:05mais voilà
01:15:06on ne sait toujours pas
01:15:07si c'était avant
01:15:08après
01:15:09donc il y a beaucoup
01:15:10d'ambiguïté
01:15:11autour de ce papier
01:15:12qui est source
01:15:13à mon sens
01:15:14de discussion
01:15:15et on ne saura jamais
01:15:17vraiment
01:15:17s'il avait prémédité
01:15:19ou non
01:15:20même s'il y avait
01:15:20des éléments
01:15:21qui laissaient penser
01:15:22le contraire
01:15:23le 7 juin 2018
01:15:28à l'issue
01:15:31de sa garde à vue
01:15:32Julien est mis
01:15:34en examen
01:15:34pour assassinat
01:15:35et placé en détention
01:15:37provisoire
01:15:37son expertise
01:15:41psychologique
01:15:42retrace l'itinéraire
01:15:43d'un jeune
01:15:44désœuvré
01:15:45David
01:15:49Julien a basculé
01:15:50à partir de 9 ans
01:15:51lorsque ses parents
01:15:53décident
01:15:54de se séparer
01:15:56Julien le vit
01:15:57extrêmement mal
01:15:58et assiste
01:15:59à toutes
01:16:00les scènes
01:16:01de violence
01:16:02entre le père
01:16:03et la mère
01:16:04et il explique
01:16:05être sur les marges
01:16:07de l'escalier
01:16:08de la maison
01:16:09et de
01:16:09voilà
01:16:10de tout entendre
01:16:11il a été très marqué
01:16:13par cette séparation
01:16:14d'autant qu'il était
01:16:15très proche de son père
01:16:16et à partir de la séparation
01:16:18il a perdu de vue
01:16:19son père
01:16:20qui a sombré
01:16:20dans l'alcool
01:16:21et dans la dépression
01:16:22il a beaucoup souffert
01:16:24de l'absence
01:16:24de son père
01:16:26et c'est vrai
01:16:27qu'il aura eu
01:16:28beaucoup de mal
01:16:29à s'en remettre
01:16:30et c'est là
01:16:32qu'il bascule
01:16:33dans la drogue
01:16:34à l'âge de 12 ans
01:16:35et puis ensuite
01:16:37donc la vie
01:16:39la vie terrible
01:16:41qui va suivre
01:16:42puisqu'il devient marginal
01:16:44il arrête l'école
01:16:45il est complètement
01:16:47déscolarisé
01:16:48il ne travaille pas
01:16:49et il sombre
01:16:49dans l'héroïne
01:16:50à l'âge de 16 ans
01:16:51à 18 ans
01:16:53Julien décide
01:16:55de quitter
01:16:55Momorillon
01:16:56et de sillonner
01:16:57la France
01:16:58donc il devient
01:16:59un clochard
01:17:00avec un chien
01:17:01et donc il fait
01:17:02la manche
01:17:03et il a été
01:17:05beaucoup aidé
01:17:06par sa grand-mère
01:17:07qui lui a permis
01:17:08de rebondir
01:17:09et de s'insérer
01:17:11lorsqu'il a été
01:17:12de retour
01:17:13dans la région
01:17:14de Momorillon
01:17:15lorsqu'il avait
01:17:1623 et 24 ans
01:17:18en décembre 2020
01:17:25sous le procès
01:17:26de Julien
01:17:27devant la cour
01:17:28d'assises
01:17:29de Poitiers
01:17:29il fallait à mon sens
01:17:31énormément jouer
01:17:32sur la personnalité
01:17:34de Julien
01:17:34en appuyant
01:17:36sur son parcours
01:17:37de vie
01:17:37particulièrement
01:17:38chaotique
01:17:39douloureux
01:17:40et abandonné
01:17:41c'était un peu
01:17:43le procès
01:17:43de l'enfant abandonné
01:17:45qui ne supporte pas
01:17:46d'être quitté
01:17:47et c'était
01:17:48avec Magali
01:17:50quand elle l'a quitté
01:17:51l'abandon de trop
01:17:52Julien
01:18:01Julien est jugé
01:18:02pour homicide
01:18:02volontaire
01:18:03avec préméditation
01:18:06il risque
01:18:09la réclusion criminelle
01:18:10à perpétuité
01:18:11moi j'attendais
01:18:18moi j'attendais du procès
01:18:19de Julien
01:18:19qui déjà
01:18:20qui l'ouvre les yeux
01:18:21sur la gravité
01:18:22de la chose
01:18:23d'enlever la vie
01:18:25de sa petite amie
01:18:26de cette manière là
01:18:27c'est extrêmement grave
01:18:29j'ai été au procès
01:18:31trois jours de procès
01:18:32assez dur
01:18:33très très dur
01:18:34même
01:18:35se rappeler
01:18:36des mauvais souvenirs
01:18:37quand Magali est partie
01:18:40et d'apprendre
01:18:42plein de choses
01:18:43qu'on ignorait
01:18:44ce qu'on a découvert
01:18:48c'est qu'il avait
01:18:48prémédité son geste
01:18:50suite à des recherches
01:18:52sur internet
01:18:53une liste
01:18:55qu'il avait fait
01:18:56plein de choses comme ça
01:18:57qui ont fait que
01:18:58on est tombé des nus
01:19:00quand on a su
01:19:03pour la lettre
01:19:04on a été
01:19:04extrêmement surpris
01:19:06parce qu'on s'est vraiment dit
01:19:08mais en fait
01:19:08c'est pas un coup de nerf
01:19:10c'est quelque chose
01:19:11qui prépare depuis longtemps
01:19:12donc c'est encore
01:19:13bien pire
01:19:14Julien conteste
01:19:16la préméditation
01:19:17parce qu'il ne se souvient pas
01:19:20avoir fait des recherches
01:19:22sur internet
01:19:22sur la façon d'être anglais
01:19:23sur le chloroforme
01:19:24et en réalité
01:19:25il avait bu
01:19:27énormément
01:19:28dans ce jour-là
01:19:28au moins
01:19:29une bouteille de whisky
01:19:31et il n'était pas
01:19:32dans son état normal
01:19:33durant toute la durée
01:19:36de son procès
01:19:37Julien reste
01:19:39impassible
01:19:40son attitude
01:19:43choque les proches
01:19:44de Magali
01:19:44qui attendent
01:19:46des réponses
01:19:47de sa part
01:19:48Julien
01:19:53pas une larme
01:19:54et il a baissé la tête
01:19:58pendant ces trois jours
01:20:00de procès
01:20:00il n'a pas regardé
01:20:03dans les yeux
01:20:03la famille
01:20:04voilà
01:20:06ça ne lui faisait
01:20:08ni chaud
01:20:09ni froid
01:20:09comme s'il était absent
01:20:10comme s'il n'était pas là
01:20:12comme s'il continuait
01:20:13à ne pas comprendre
01:20:14et à ne pas reconnaître
01:20:16surtout
01:20:16ce qu'il avait fait
01:20:18la présidente de la cour d'assises
01:20:21a été très étonnée
01:20:22de voir
01:20:24qu'après avoir tué Magali
01:20:26Julien s'est rendu
01:20:28dans un fast-food
01:20:29pour dîner
01:20:29comment pouvait-il avoir faim
01:20:32après avoir
01:20:34commis un tel acte
01:20:35la présidente a été
01:20:37très très surprise
01:20:40de cet événement
01:20:41qui a évidemment
01:20:42desservi à Julien
01:20:44il a été
01:20:45peu dans l'empathie
01:20:48et ça lui a été
01:20:49beaucoup reproché
01:20:51par la cour
01:20:53le 14 décembre 2020
01:21:00après trois jours
01:21:01de procès
01:21:02le verdict
01:21:03tombe
01:21:04le tribunal retient
01:21:07la préméditation
01:21:08et Julien est condamné
01:21:10à 25 ans
01:21:11de réclusion criminelle
01:21:12aujourd'hui
01:21:24les souvenirs qui restent
01:21:25c'est la bonne humeur
01:21:27que Magali avait
01:21:42son sourire
01:21:44et sa joie de vivre
01:21:45on a appris au procès
01:21:48qu'il avait déjà reproduit
01:21:50ce genre de schéma
01:21:51parce qu'une de ses ex-copines
01:21:54il y a eu la même chose
01:21:55jusqu'au moment où
01:21:56elle porte plainte
01:21:56et à ce moment-là
01:21:57il a pris peur
01:21:58et il l'a laissée tranquille
01:21:59et c'est là où on a
01:22:01beaucoup de regrets
01:22:01parce qu'effectivement
01:22:02peut-être que si on avait
01:22:03insisté beaucoup plus
01:22:04et qu'on l'avait plus accompagnée
01:22:05pour qu'elle aille porter plainte
01:22:06on n'en serait peut-être pas là
01:22:07aujourd'hui
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01:22:24Sous-titrage Société Radio-Canada

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