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Vers une cure d'austérité dans le projet de budget 2026? Invité de BFM Politique ce dimanche 13 avril, le ministre de l'Économie et des Finances Éric Lombard a précisé l'objectif de réduction de la dépense publique pour l'an prochain.

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Transcription
00:00On posait la question tout à l'heure dans le 20h, est-ce que les impôts pourraient augmenter l'an prochain ?
00:05Est-ce que l'an prochain les retraités pourraient être mis à contribution par exemple en supprimant un certain nombre d'abattements fiscaux ?
00:10On en parle ce soir parce que le gouvernement est déjà à partir de demain en train de se pencher sur le budget 2026.
00:16Ce qui veut dire, au vu des épisodes précédents, qu'à partir de demain, François Bayrou joue sa survie à nouveau ?
00:22Oui, déjà pour des raisons politiques, parce que par définition, quand on connaît l'Assemblée qui est sortie des urnes au mois de juillet dernier,
00:27il n'y a pas de majorité, ça veut dire que le prochain budget, comme le précédent a priori, ça va passer par le fameux article 49.3.
00:3449.3 ça veut dire quoi ? Possible dépôt d'une motion de censure et donc risque à ce moment-là pour le gouvernement d'être renversé.
00:43Ensuite, parce que tous les secteurs qui pourraient être touchés par ces économies, c'est des secteurs qui sont éminemment sensibles.
00:49On le disait, par exemple la dépense sociale, c'est, je crois en 2023, 31% du PIB.
00:54Mais ça veut dire quoi, ils touchaient ? Ça veut dire toucher au remboursement des médicaments, toucher au remboursement des consultations chez le médecin, par exemple.
01:02C'est autant de lignes rouges, par exemple, pour la France insoumise.
01:05Et dès hier, on a vu Jean-Luc Mélenchon qui a réagi, regardez ce qu'il a dit, au total, le peuple de France est traité comme la Grèce en 2012, 2010.
01:14Et il y a l'un de ses proches ce matin, Manuel Bompard, sur BFM, eh bien écoutez, qui a clairement énoncé la menace de motion.
01:21Si on est dans une situation dans laquelle le gouvernement peut geler comme ça encore 9 milliards d'euros de crédit, c'est ce qu'ils ont fait il y a quelques semaines.
01:27C'est bien parce que ce gouvernement a été laissé en place.
01:29Et si ce gouvernement a été laissé en place, c'est parce que les censures n'ont pas été votées.
01:33Et si elles n'ont pas été votées, c'est la responsabilité du Parti Socialiste d'un côté qui ne l'a pas voté et du Rassemblement National de l'autre qui ne l'a pas voté non plus.
01:40Donc évidemment, ces gens qui se prétendent des opposants sont responsables aujourd'hui.
01:45Donc nous, évidemment, nous sommes favorables à la censure de ce gouvernement.
01:48Nous avons déjà essayé à cinq reprises.
01:50À cinq reprises, nous avons déposé une motion de censure.
01:52Et nous sommes prêts, là, dans les prochains jours, à déposer une nouvelle motion de censure.
01:56Alors là où ça devient dangereux pour François Bayrou, c'est que le Rassemblement National, après les annonces d'Éric Lombard hier,
02:01dit qu'il est prêt à aller sur cette motion de censure.
02:03Regardez le vice-président du Parti, Sébastien Chenu, qui expliquait, je cite,
02:07« Si l'idée, c'est de demander aux Français de se serrer la ceinture, nous emploierons la censure ».
02:12La censure contre la ceinture.
02:13Voilà, très clairement, bonne formule.
02:15Désormais, la question, elle va reposer sur la responsabilité, la décision que prendront les socialistes, qui vont être la clé.
02:23C'est eux qui ont sauvé François Bayrou au début de l'année.
02:26Tout à l'heure, sur BFM TV, Olivier Faure a expliqué qu'il y aura censure
02:29si les plus hauts revenus ne sont pas mis à contribution dans la recherche de ces 40 milliards d'euros d'économie.
02:36On voit que les collectivités locales aussi sont hors d'elle.
02:39Le patron de l'AMF, David Lysnard, a déjà annoncé qu'il allait boycotter demain
02:43cette réunion d'alerte faite par François Bayrou avec le ministre de l'Économie et la ministre du Budget,
02:51parce qu'on va leur demander d'économiser beaucoup plus que les 2 milliards de cette année.
02:55La tribune dimanche, nos confrères, évoquaient hier que ça pourrait être 4 fois plus,
02:59ça voudrait dire près de 8 milliards d'économies demandées aux collectivités locales.
03:02Mais alors, comment compte faire François Bayrou pour sauver sa peau ?
03:05En essayant de faire infuser dans l'esprit des Français qu'il n'y a pas d'autre choix possible.
03:09En fait, c'est l'objectif de ce qui est fait cette semaine,
03:12c'est d'essayer de faire comprendre aux Français que lui n'a pas d'autre possibilité.
03:16En clair, c'est jouer l'opinion des Français contre les responsables politiques et l'Assemblée nationale.
03:22Donc ça va être une semaine de prise de conscience, de dramatisation sur le plan de la communication politique.
03:27C'est ce qu'on va voir demain.
03:29Déjà le terme « comité d'alerte ».
03:31Ça sonne particulier.
03:32Ça, c'est demain matin.
03:33« Comité d'alerte sur les finances publiques » avec une conférence de presse à suivre à 11h de François Bayrou.
03:36Le terme, il n'est pas employé par hasard.
03:38Et écoutez même ce que nous disait effectivement hier Éric Lombard.
03:41Écoutez bien les termes qu'il emploie.
03:43Il y a un état d'urgence, mais qui n'est pas lié en réalité à tout ce que je viens de rappeler,
03:49qui est lié à la situation de notre pays qui est en déficit budgétaire depuis de nombreuses années.
03:53Et pourquoi est-ce que nous considérons qu'il y a urgence ?
03:56Parce que ces déficits accumulés ont produit une dette qui fait plus de 3 000 milliards d'euros.
04:02Et nous devons chaque année verser à nos créanciers, aux personnes qui nous prêtent, des sommes croissantes.
04:06Donc on est bien en état d'urgence budgétaire.
04:08On est bien en état d'urgence budgétaire.
04:09Vous voyez le terme état d'urgence budgétaire, ça sonne fort.
04:13Pourquoi ? Parce que ça fait penser à l'état d'urgence sécuritaire au moment des attentats,
04:17à l'état d'urgence sanitaire au moment de la crise du Covid.
04:21Donc l'objectif c'est de créer un électrochoc de prise de conscience dans l'esprit des Français
04:25pour qu'ensuite le gouvernement puisse prendre un certain nombre de mesures de coupe sur le plan des économies.
04:31Le problème c'est que c'est toujours pareil.
04:33Tout le monde est d'accord pour faire des économies, mais il préfère que ce soit son voisin qui les fasse.

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