C`est dans un contexte géopolitique complexe et tendu que l'OTAN continue d'affirmer sa présence dans les pays baltes.
Récemment, la France a participé en Estonie, à un entraînement de grande envergure, impliquant nos alliés : l'exercice PIKNE. Il s'inscrit comme une démonstration de la coopération interarmées et interalliées et a pour but de se préparer à un conflit de haute intensité. Des moyens terrestres, maritimes et aériens ont été engagés, mobilisant près de 2000 hommes dont 700 soldats tricolores. Nous avons pu les suivre au plus près de l'action.
Récemment, la France a participé en Estonie, à un entraînement de grande envergure, impliquant nos alliés : l'exercice PIKNE. Il s'inscrit comme une démonstration de la coopération interarmées et interalliées et a pour but de se préparer à un conflit de haute intensité. Des moyens terrestres, maritimes et aériens ont été engagés, mobilisant près de 2000 hommes dont 700 soldats tricolores. Nous avons pu les suivre au plus près de l'action.
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00:00Nous sommes en mer Baltique, près de l'enclave russe de Kaliningrad.
00:23Depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents opposant l'OTAN à la Russie se multiplient,
00:27faisant planer le risque d'un retour d'un conflit de haute intensité en Europe.
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00:47Le 15 janvier 2025, un ATL-2, un avion de reconnaissance et de combat de la marine nationale,
01:02en patrouille en mer Baltique lors d'une mission OTAN, est victime d'une tentative de brouillage,
01:07ainsi que d'une désignation par un radar de conduite de tir russe.
01:10Cet incident met en lumière le climat de tension à l'est de l'Europe,
01:15où sont engagées les forces françaises, que ce soit sur terre, en mer ou dans les airs.
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01:23Il y a un ennemi existentiel à l'est de l'Europe et un certain nombre d'alliés avec qui nous sommes liés par des accords de défense,
01:33par des coalitions, et c'est le cas notamment de l'OTAN, estiment qu'à leurs frontières, ils sont menacés par un ennemi capable de les attaquer.
01:42En Estonie, la France participe à un entraînement de grande envergure, impliquant nos alliés britanniques, américains, lituaniens et estoniens.
01:55Nous suivons l'exercice PICNE, qui s'inscrit comme une démonstration de coopération interarmée et interalliée.
02:02Des moyens terrestres, maritimes et aériens sont engagés, mobilisant près de 2000 hommes, dont 700 soldats tricolores.
02:10L'armée de terre se trouve en première ligne, près de la ville de Siergala, à quelques kilomètres de la frontière russe.
02:36La section du lieutenant François part en reconnaissance.
02:38Je suis le lieutenant François, donc chef de section à la compagnie d'infanterie légère.
02:45Je veux servir mon pays au meilleur de mes capacités, ça a toujours été ce que j'ai voulu faire.
02:48Mon engagement dans l'infanterie, il est aussi pour ça, pour commander des hommes qui en volent plus à chaque instant,
02:53et surtout qui sont capables de suivre dans des milieux compliqués, vouloir sortir de son confort.
02:58J'ai volume une équipe neutralisée à mi. J'ai été pris à partie par volume deux groupes ennemis qui ont rompu le contact, perte ennemie inconnue.
03:12L'exercice a pour but de se préparer à un conflit de haute intensité.
03:19On ressent en fait que tout ce qu'on fait est plus sérieux.
03:25Mais ici, ça va avoir une saveur différente, parce qu'on est avec des alliés étrangers, parce qu'on est dans un pays étranger, donc on représente en permanence la France.
03:34L'objectif de cette manœuvre est de montrer l'engagement total des forces de l'OTAN face à nos compétiteurs,
03:40pour défendre chaque centimètre du territoire de l'Alliance et sa population.
03:58Le chef d'état-major de l'armée de terre est présent sur le terrain pour observer l'exercice.
04:10L'exercice piquené se déroule aussi en mer.
04:31Le chasseur de mines La Croix du Sud patrouille en Baltique, autant pour aider ses alliés à nettoyer les fonds marins des mines historiques,
04:37que pour se préparer aux éventuelles attaques ou sabotages, qui mettent en péril les missions de l'OTAN dans les ondes internationales.
04:46Cet exercice piquené s'inscrit au niveau de l'OTAN, s'inscrit plus particulièrement au niveau d'une activité de vigilance plus importante,
04:53qui s'appelle Brie Antigol, où le but est de montrer que l'on peut renforcer très rapidement notre présence en Baltique,
05:01au profit des pays qui sont autour de nous.
05:03Ce genre de manœuvre met en exergue un changement fondamental dans le déroulement des combats maritimes.
05:09Le conflit ukrainien, où un nombre important de navires russes ont été détruits par des drones kamikazes,
05:15ou les attaques de bateaux par les drones outils au large du Yémen, en sont des exemples.
05:19Mon idée de manœuvre, dans un premier temps, ça va être de savoir où on en est au niveau des drones du Kindra, le Curvitz.
05:27On est clairement dans de la haute intensité, puisque les différents exercices que nous avons menés,
05:32et PITNÉ plus particulièrement, sont des exercices qui sont de multi-domaines, multi-champs,
05:37donc qui vont, comme je l'ai dit, se dérouler dans les airs, sur terre ou en mer.
05:41Cet exercice se passe avec différents moyens,
05:53qui vont être des moyens habituels, tels des attaques d'autres unités, d'autres bateaux,
05:58mais des attaques plus modernes, des attaques asymétriques, avec des petites embarcations rapides,
06:03ou alors, typiquement comme ce matin, avec des drones.
06:06Pour s'imposer en mer, il est donc essentiel d'asseoir une supériorité.
06:25Mais cela se traduit sur tous les terrains.
06:28L'armée de terre a commencé une adaptation au conflit d'aujourd'hui,
06:32pour faire face à ces nouvelles menaces.
06:34Depuis plusieurs années déjà, l'armée de terre a prévu et avait engagé un mouvement de transformation important.
06:42Néanmoins, compte tenu de l'évolution des conflits sous nos yeux,
06:48de l'évolution accélérée des technologies, de l'émergence, par exemple, de l'intelligence artificielle,
06:53il y a un besoin d'accélérer cette transformation.
06:56Augmenter le budget de la défense et passer de 50,5 milliards d'euros à 68 milliards d'ici 2030,
07:04apparaît aujourd'hui, pour le ministère des Armées, comme une nécessité,
07:09afin d'être capable de renforcer notre présence à l'Est et soutenir nos alliés.
07:14Les forces terrestres, par leur déploiement, par leur présence,
07:18sont la quintessence de l'expression de la solidarité.
07:22À travers ces exercices, nous pouvons aussi finalement envoyer des messages,
07:27ce qu'on appelle des signalements stratégiques.
07:29Un message à nos alliés, un message de confiance, un message de crédibilité de notre part,
07:34un message aux adversaires, en signalant que nous sommes capables d'agir concrètement
07:39avec les autres forces de l'OTAN.
07:52La section du lieutenant François poursuit son attaque.
07:56Elle est prise à partie aux abords du village tenu par les forces estoniennes qui jouent l'ennemi.
08:03Les Estonien Defense League, des réservistes civils
08:06qui sont venus renforcer l'armée régulière estonienne depuis la guerre en Ukraine.
08:12Ils se tiennent prêts à une possible attaque russe.
08:14Appuie, appuie, appuie !
08:15Vous, vous posez un appui comme ça, ok ?
08:19Avec votre front, on va aller voir, c'est à Charlie 6.
08:21Ok, donc vous, vous appuyez et il y a 30 qui va vous relever sur votre droite.
08:29Nous sommes à un point de bascule.
08:31Ce point de bascule, il est géostratégique, il est technologique, il est humain.
08:36La guerre en Ukraine, l'attaque russe en Ukraine de février 2022
08:42et la manifestation de cette bascule et en même temps le moteur de cette bascule.
08:47Je pense que vous allez être dans le gabarit de sécu à Pora pour faire licence.
08:50Attendez, je précise la position de mon élément le plus avancé pour confirmer la possibilité du tir.
08:55Cette manœuvre se place sous le commandement du multinational battle group de l'OTAN.
08:59Les unités tricolores évoluent dans une zone défavorable au combat embarqué, marqué par le froid.
09:08Le sous-groupement tactique inter-armes doté de griffons
09:10et l'état-major tactique lynx avec l'appui de l'infanterie légère,
09:15comme la section du lieutenant François, ont mené à bien l'exercice.
09:18Je franchis le découvert au nord de ma position
09:23et je m'empare des premiers bâtiments de Box Alpha.
09:30L'objectif c'est d'avoir un gros volume de troupes mobilisées
09:33qui font une opposition force contre force.
09:36Et c'est ça qui va être intéressant en fait,
09:38c'est de faire de la tactique force contre force en zone urbaine,
09:40en milieu typiquement estonien, donc marécage, forêt et en milieu froid.
09:48Lors de l'exercice piquené,
09:51les moyens aériens constitués de 4 rafales de l'armée de l'air et de l'espace,
09:55basés en Lituanie, sont mis à contribution.
09:58Tu nous bouffes la zone maintenant, Steph ?
10:00Oui, pour la zone, on travaille au nord-est de l'Estonie,
10:04on a la ville de Tapa qui a été prise par les forces ennemies du nord vers le sud.
10:11Les avions français, aux côtés de leurs partenaires italiens et hollandais,
10:16assurent la défense aérienne des 3 pays baltes.
10:18Je suis le capitaine Jordan.
10:27Mon rôle au sein de ce détachement, c'est d'être un des commandants d'escadrille,
10:31c'est-à-dire un des planificateurs de l'activité aérienne que l'on fait ici.
10:35La mission Enhance Air Policing est une mission de réassurance des 3 états baltes.
10:44Et c'est dans ce cadre-là que nous avons déployé 4 rafales de la base aérienne de Saint-Dizier
10:48afin de prendre l'alerte, la permanence opérationnelle, aussi bien au sol qu'en vol,
10:54dans ces 3 états, afin d'intervenir sur tout trafic qui pourrait transiter dans ces états.
11:02L'armée de l'air et de l'espace doit intervenir dans les eaux internationales
11:07et vérifier si les avions russes qui se rendent ou reviennent de l'enclave de Kaliningrad
11:11constituent ou non une menace pour les 3 pays baltes.
11:15Pour les pilotes français, le conflit ukrainien représente une bascule importante.
11:20Habitué depuis près de 30 ans aux guerres asymétriques, comme en Afghanistan ou au Sahel,
11:25il s'agit maintenant d'être prêt à s'engager face à une force de capacité égale.
11:30C'est dans ce contexte nouveau que plusieurs incidents ont eu lieu ces dernières semaines,
11:35mettant en scène des manœuvres plus ou moins agressives d'avions russes.
11:41C'est une fierté de déployer ces avions français, de porter cette tenue française dans les cieux baltes.
11:48Nous sommes ici finalement pour représenter la France.
11:52On travaille pour l'OTAN, avec des moyens aériens français,
11:56et nous avons à cœur de montrer notre professionnalisme et notre savoir-faire.
12:01Lors d'un exercice, les rafales sont déviées vers une mission opérationnelle.
12:06Un avion russe suspect est repéré par les contrôleurs lituaniens.
12:11Target coordinate.
12:133-5, return.
12:14Remember, Fox.
12:163-4-3, break.
12:18À ce moment-là, dans les deux avions, on comprend tous les quatre qu'on bascule sur une mission réelle,
12:22où on va devoir aller faire une interception sur un avion étranger.
12:28Après avoir vérifié l'identité de l'avion russe, les rafales sont déroutées.
12:34Avec peu d'autonomie, ils foncent vers un aéronef pour effectuer une deuxième intervention.
12:38C'était un type d'avion russe qu'on a beaucoup moins l'habitude de voir sur ce théâtre,
12:46et qui est beaucoup plus rare, puisque c'était un Illuschine 76 qu'on appelle Candide.
12:52Donc c'est un avion beaucoup plus gros, avec quatre moteurs à réaction.
12:56Nous avons passé quelques minutes sur cet avion, sur cette Illuschine 76,
13:03et puis une fois le compte-rendu effectué, dû à notre autonomie et notre temps de vol,
13:09il était grand temps de rentrer, et la mission se bouclait avec ces deux interceptions en Alpha Scramble effectuées.
13:17Nous sommes là pour démontrer une supériorité aérienne,
13:21mais en aucun cas déclencher un conflit ou une situation tendue.
13:26Nous devons rassurer ces États-Baltes, mais nous devons également rassurer tous ces trafics
13:31et assurer un cadre d'interception des plus légaux et professionnels possibles.
13:37Les armées de l'air de l'OTAN ont compris qu'il est primordial d'imposer une supériorité aérienne face à nos compétiteurs.
13:45En Ukraine, l'incapacité des belligérants à maîtriser le ciel a eu pour conséquence un enlisement du conflit.
13:52L'armée de terre française se pose en leader à l'est de l'Europe, comme ici en Estonie, mais aussi en Roumanie, où est les nations-cadres.
14:03Notre pays a la volonté de peser. Pour peser, il est important de montrer la détermination.
14:10Cette détermination, c'est-à-dire à la fois la volonté, la capacité et puis une forme d'endurance.
14:16Pour l'armée de terre, ça s'appelle être nation-cadre, c'est-à-dire la capacité à démontrer notre volonté de réaliser des déploiements
14:25et donner confiance à un certain nombre d'alliés pour qu'ils rejoignent ce déploiement et nous y accompagnent.
14:44Dans le combat aéroterrestre aujourd'hui, il faut concilier deux dimensions.
14:47D'un côté, la haute technologie, avec les missiles, les drones et les chars d'assaut.
14:54Mais la guerre se gagne aussi dans les tranchées, avec des soldats qui assurent la résilience de la nation et qui tiennent la ligne de front.
15:01C'est certes les armées qui gagnent les batailles, mais c'est les peuples qui gagnent les guerres
15:09et que le soutien des populations à leurs combattants et le fait que les combattants se battent pour leur nation,
15:17ça reste et ça restera une réalité de la guerre.
15:20« J'ai perdu deux tiers de mon effectif. L'ennemi est toujours en train de manœuvrer nord-ouest, Oscar de ma position. »
15:39La section du lieutenant François continue sa progression en ville.
15:43L'exercice a calqué son scénario sur des exemples de combats urbains au plus proche de la réalité.
15:48« On travaille avec une armée qui a une conscience accrue du danger.
15:53Et une armée qui a énormément de rétex, du fait qu'elle est située sur le bord est de l'Europe.
15:58Ils ont beaucoup de rétex autour d'eux, de personnes qui ont connu plusieurs conflits ces dernières dizaines d'années.
16:03Ce qui est vraiment intéressant, c'est l'originalité qu'ils vont mettre dans leur tactique.
16:07La tactique est globalement la même partout.
16:09Ça va être faire un appui, mettre un assaut en place, c'est des règles immuables.
16:14Eux vont respecter ces règles quasiment tout le temps et vont ajouter la petite touche civile, par exemple.
16:20Ils vont ajouter des drones qu'ils amènent eux-mêmes ou alors des voitures civiles, des voitures banalisées,
16:24des voitures sur lesquelles, par exemple, ils ont mis un affût pour mettre une mitrailleuse de 12-7.
16:28Les tactiques utilisées par les Estonian Defense League sont très proches de ce que l'armée ukrainienne a mis en place face aux Russes.
16:45C'est ce système D des tranchées qui, mêlé aux nouvelles technologies, a révolutionné les guerres de haute intensité.
16:51L'armée française en a déjà tiré les enseignements.
16:54Certains des aspects les plus anciens, les plus archaïques de la guerre demeurent.
16:59La guerre dans les tranchées, la bataille en corps à corps, les bombardements, etc.
17:04Mais c'est aussi une guerre qui est animée, qui est nourrie par une évolution technologique extraordinaire.
17:11Ce qui est peut-être le plus frappant, c'est l'évolution des drones, de l'automatisation.
17:15Et quand on parle de cette question des drones, notamment, probablement cette guerre en Ukraine restera comme la première vraie guerre d'emploi à très grande échelle des drones.
17:27Un véhicule ?
17:29Deux, trois.
17:30Deux, trois. Quel type de véhicule ?
17:33Alors là, je pourrais vous le dire.
17:35Chaque fois que des avancées ont lieu sur les drones, il y a des contre-mesures qui sont mises en œuvre.
17:41Guerre électronique, moyens de frapper contre ces drones, drones contre les drones, qui sont aujourd'hui philo-guidés,
17:48qui embarquent aujourd'hui des parts d'intelligence artificielle pour pouvoir aller dépasser les murs de guerre électronique et aller frapper sur les arrières.
17:56C'est une donnée qui est absolument majeure et qui très probablement marquera les prochaines années.
18:02Suite au reco-drone, un Bradley a été repéré, région SAB Unité, au sud de Bérezina 2.
18:14L'importance des drones et de la guerre électronique est omniprésente dans l'évolution des armées, pour continuer à s'adapter à ces nouvelles guerres.
18:22Vous avez un groupe, on appuie à votre profit.
18:23Mais comme nous le rappellent les affrontements à l'est, c'est la force d'âme des Français et leur engagement pour la patrie,
18:32qui seront fortement sollicités à l'avenir en cas de conflit majeur.
18:37Engagement que l'on retrouve chez les soldats français, comme ici à Tapa, à l'est de l'Estonie, lors de l'exercice Winter Camp,
18:45où nous suivons une section de génie combat qui s'entraîne avec nos alliés de l'OTAN.
18:49Je me suis engagé il y a un peu plus de 8 ans.
18:55Ok, pour toi, on a changé. Limite droite, les sapins, limite gauche à piste.
18:58Peu de temps après les attentats de novembre 2015, qui m'ont énormément touché, qui m'ont énormément frappé.
19:05Et à ce moment-là, j'ai eu le déclic de me dire que j'avais envie de faire quelque chose pour mon pays.
19:10La grosse cible verte, c'est cible véhicule. On ne tire pas dessus, c'est bon.
19:14J'avais envie de prouver les valeurs et de porter haut les couleurs de la France.
19:19Sur le cible !
19:22Avant même le début de la guerre en Ukraine, la France et son armée ont commencé à s'adapter aux guerres d'aujourd'hui et de demain.
19:41L'armée de terre aujourd'hui s'adapte à la fois par le haut et par le bas.
19:46Par le haut, c'est l'acquisition des nouvelles capacités, c'est-à-dire des nouveaux équipements, des nouveaux grands équipements qui seront structurants,
19:54des équipements qu'on construit et qu'on achète sur plusieurs années.
19:58C'est ce qu'on appelle aujourd'hui les équipements scorpions dans l'armée de terre, peu importe.
20:02Des griffons, des jaguars, des servals, des véhicules, des systèmes de communication qui vont structurer notre armée, des capacités de feu longue portée, etc.
20:11Mais cette transformation, elle doit aussi se faire par le bas.
20:17C'est l'esprit pionnier.
20:18C'est le fait que tout soldat, toute unité, doit justement, en regardant les conflits, en regardant ce que sont les évolutions technologiques,
20:27se demander comment mieux combattre demain.
20:29Comment, par soi-même, évoluer, s'adapter, prendre l'initiative, sans attendre forcément que des règles, des équipements, des ressources viennent d'en haut.
20:42S'adapter à tous les niveaux, c'est aussi dans chaque spécialité, se préparer aux nouvelles guerres.
20:49Les retours d'expérience à l'Est permettent à l'armée de terre de consolider ses acquis et d'apprendre des techniques qui serviront en cas de conflit de haute intensité.
20:57On a conscience que de la guerre évolue, en tant que génie combat, on doit être à même de se tenir informé des munitions conventionnelles et non conventionnelles
21:05qui sont actuellement utilisées sur les conflits dans le monde.
21:08Une fois par mois, on reçoit des documents de l'école du génie avec les nouvelles munitions qui sont actuellement retrouvées sur les conflits.
21:15Donc aussi bien sur le conflit russo-ukrainien que sur le conflit israélo-palestinien.
21:27L'exercice Winter Camp, qui se déroule dans le cadre de l'OTAN, compte 1200 soldats, dont 200 Français.
21:43Cet entraînement interallié de grande ampleur, mobilisant les forces françaises, britanniques, estoniennes et américaines,
21:50a pour objectif de renforcer leur interopérabilité opérationnelle.
21:54Qu'est-ce qu'il se passe ? Là, on a l'ennemi qui commence à s'infiltrer par le sud au niveau de 10.
21:59Au niveau de 10, c'est là où il y a 72.
22:01Ok, 72, je vous rappelle, ils sont positionnés ici.
22:04La section du génie, en appui de l'infanterie, attend les ordres.
22:08La section anti-char, elle serait plutôt, à mes yeux, au niveau de 15 alphar les deux autres groupes.
22:12Donc vous, vous allez directement vous placer en appui, en prenant cette piste-là, ils sont juste avec vous.
22:16On va essayer de prendre cette piste-là, se diluer dans la forêt, et aller placer en appui à trois groupes que le voile en part ici.
22:20L'exercice Winter Camp se déroule dans une zone de haute tension.
22:27Pour les membres de l'OTAN, situés à l'extrême-est de l'Europe, et qui ont une frontière physique avec la Russie,
22:33ces entraînements sont d'une importance cruciale.
22:36Il s'agit pour eux de se préparer concrètement à la possibilité d'un conflit de haute intensité sur leur sol.
22:42Pour eux, la menace, elle est réelle et quotidienne ici.
22:50Nous, c'est vrai qu'on ne s'en rend pas forcément compte, vu que l'Estonie, c'est vraiment un terrain d'entraînement
22:55pour apprendre à travailler avec la force partenaire.
22:58On s'est rendu compte qu'eux, ils avaient vraiment une menace qui pesait sur eux,
23:02et qu'il fallait vraiment qu'on soit un soutien, et qu'eux puissent, en retour, pouvoir compter sur la France.
23:07S'entraîner en Estonie, dans des conditions extrêmes, a pour but d'aguerrir nos troupes,
23:19pour qu'ils puissent combattre partout, et de tout temps.
23:22Mais le fait d'être à quelques kilomètres de la frontière russe,
23:25permet aussi aux hommes et femmes de l'armée de terre de prendre conscience du danger qui frappe à nos portes.
23:34Nous sommes en opération permanente.
23:36Tout ce que nous faisons, au quartier, dans nos entraînements, en France, à l'étranger,
23:41c'est des messages que nous envoyons.
23:43Des messages pour éviter la montée aux extrêmes, pour empêcher la survenue de la guerre,
23:48pour montrer notre détermination à nos alliés, pour qu'ils aient confiance,
23:52à nos adversaires, pour être redoutés et redoutables.
23:55Aujourd'hui, ce que nous faisons, dans tout ce que nous faisons, c'est pour de vrai.
23:59Sur la route !
24:00Touchez-vous, sergent !
24:01Révis, c'est poursuivre !
24:04Que ce soit en Roumanie, où la France est nation cadre,
24:13ou en Estonie, où nos forces sont en appui de nos partenaires,
24:17l'armée française se tient prête à toute éventualité.
24:21Il s'agit de défendre les frontières de l'Europe,
24:23pour, in fine, protéger la France de toute menace qui pourrait atteindre son sol,
24:29mais aussi, et surtout, de rassurer la population française.
24:34Il est primordial que l'armée de terre, tout en se préparant aux conflits les plus durs,
24:39puisse continuer à avoir cette polyvalence,
24:42et capacité à s'engager ailleurs, pour d'autres missions.
24:46Et ces autres missions, ça comprend également le territoire national.
24:52Le premier rôle de notre armée de terre,
24:54c'est de protéger les Français.
24:56Protéger les Français en métropole,
24:58protéger les Français outre-mer,
25:00protéger, défendre, contribuer à la résilience,
25:02contribuer à l'esprit de défense.
25:05C'est une mission importante de l'armée de terre.
25:07Sous-titrage Société Radio-Canada