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Avec Matthieu Hocque, Secrétaire général du think tank Le Millénaire & Nicolas Corato, Président fondateur du think tank Place de la République

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##LE_DEBAT_DE_LA_SEMAINE-2025-04-13##

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Transcription
00:0067% de personnes interrogées qui portent un jugement défavorable sur l'action du Premier ministre François Bayrou.
00:06Pour un Premier ministre qui n'a pas de majorité claire, c'est particulièrement précaire, Nicolas Corato.
00:12C'est précaire, ça l'est de plus en plus, et il faut peut-être préciser que dans ce sondage, il y a un autre élément intéressant,
00:16c'est que c'est parmi les sympathisants du bloc central, Modem, Horizon et Renaissance, qu'il chute le plus, il perd 12 points.
00:26Il n'a plus que 53% de la confiance des électeurs sondés du bloc central.
00:32Donc effectivement, ce Premier ministre est un Premier ministre fragile.
00:36On va se dire, ce n'est pas nouveau, on le sait depuis sa nomination.
00:39Il est fragile, comme tout Premier ministre serait fragile dans les mêmes circonstances.
00:43La difficulté, c'est est-ce que c'est un bon Premier ministre pour ce temps-là ?
00:48Alors, est-ce que c'est un bon Premier ministre ? Certainement pas.
00:50Est-ce que c'est le bon Premier ministre pour l'époque qui pourrait faire le job à sa place ?
00:55Et pour reprendre l'expression de M. Tinturier, est-ce qu'il ne vaut pas mieux quelqu'un qui fait la planche,
01:00qui se laisse dériver, qui ne fait rien, parce que finalement, faire quelque chose,
01:05c'est nécessairement s'exposer à la censure ?
01:07Donc, est-ce que M. Bayrou est un bon Premier ministre ? Non.
01:10Est-ce que c'est le bon Premier ministre pour l'époque ? Peut-être.
01:13Et combien de temps peut-il durer ?
01:15Aussi longtemps qu'il faudra pour que le système tienne bon,
01:19parce que derrière, personne ne sait comment gérer la crise politique qui s'en suivrait.
01:23Mathieu Hock ?
01:24Je suis un peu d'accord avec ça.
01:26Moi, je pense que pour François Bayrou, le problème est que...
01:28Enfin, le point pour François Bayrou, c'est qu'il n'a jamais été mis en place...
01:31Enfin, quand on revoit les commentateurs, ce qu'on disait au moment où il est devenu Premier ministre,
01:36il n'a jamais été mis en place par rapport à son poids dans l'opinion publique.
01:40Il a été mis en place, enfin, il s'est imposé à Emmanuel Macron par un rapport de force parlementaire.
01:44Parce qu'effectivement, il avait expliqué à Emmanuel Macron que s'il ne le nommait pas,
01:49le modem allait décrocher du socle commun.
01:51Et il y aurait encore moins de majorité.
01:53Et que donc, effectivement, il perdait sa place, le socle commun, en gros, passait derrière le NFP.
01:57Donc, c'était très difficile de justifier un gouvernement du socle commun plutôt qu'un gouvernement NFP.
02:03Donc, c'est un rapport de force parlementaire qui a intronisé François Bayrou.
02:05Ce n'est pas son poids dans l'opinion publique.
02:07Donc, à partir de ce moment-là...
02:08Ce n'était pas non plus le poids de Michel Barnier quand il avait été nommé.
02:11Alors, justement, pour Michel Barnier, il y a quand même des différences.
02:14C'est-à-dire que Michel Barnier avait une cote de confiance de la part des Français
02:18beaucoup plus importante que François Bayrou.
02:21Michel Barnier est arrivé à 34% de confiance contre 25% pour François Bayrou.
02:27Et il a terminé à 31% lorsque François Bayrou est aujourd'hui à un peu moins de 25%.
02:31Donc, la différence quand même est assez notable entre Michel Barnier et François Bayrou
02:35puisque Michel Barnier avait une cote de confiance meilleure que celle du président de la République.
02:39Donc, à la différence de François Bayrou, Michel Barnier élargissait l'assiette de l'opinion publique
02:47favorable, on va dire, à l'exécutif.
02:49Ce qui n'est pas le cas de François Bayrou.
02:51Ensuite, après, de là à dire que c'est le pire Premier ministre de l'histoire,
02:54comme je l'entends ici et là, il faut avoir quand même raison gardée.
02:57L'époque est quand même difficile.
02:59Il a été mis pour aussi faire voter un budget.
03:01Il a réussi le job sur la préfaite.
03:03Exactement, il l'a fait.
03:04On peut lui mettre ça à son crédit.
03:05Alors, il y a une chose quand même paradoxale et vous le souleviez avec peut-être raison,
03:10Nicolas Corato, François Bayrou ne peut pas faire grand-chose
03:13à part faire passer un budget sur le plus petit dénominateur commun.
03:17Si vous ne faites pas beaucoup de réformes, vous ne vous vexez pas avec beaucoup de monde.
03:20Dans ce cas-là, comment expliquer qu'il soit si peu populaire ?
03:23Parce que je pense que maintenant que le budget est passé, que sa mission est réalisée.
03:29Je veux dire, le jour où le budget a été voté, finalement, le gouvernement Bayrou a pris fin.
03:34De fait, on a un gouvernement qui gouverne sur les plateaux télé,
03:38mais qui ne gouverne pas au sens où on l'entend habituellement.
03:42Donc, qu'est-ce qui explique son impopularité ?
03:44Peut-être son style aussi, qui déroute.
03:46Il y a trois éléments quand même.
03:49Les retraites, on n'a toujours pas compris ce que voulait M. Bayrou.
03:53Betaram, c'est un sujet qui ne cesse de monter,
03:56qui n'est absolument pas contrôlé par l'intéressé qu'est M. Bayrou sur ce sujet.
04:01Il sera entendu d'ailleurs en commission d'enquête parlementaire sur le sujet attendu de pied ferme par le rapporteur.
04:06Et je pense que ce signal n'est pas un signal faible.
04:09C'est un signal fort politiquement qui monte, qui enfle,
04:12et on le voit dans les études d'opinion qui interrogent les Français.
04:15Là-dessus, pareil, M. Bayrou, pour reprendre l'expression de M. Tinturier,
04:19fait la planche.
04:20C'est-à-dire, ne dit rien ou alors ne veut rien dire.
04:23Et puis, le troisième élément, c'est quand même sa réaction à la condamnation de Mme Le Pen,
04:26qui a interrogé, voire inquiété, y compris dans son propre camp,
04:30lorsqu'on a fait dire au Premier ministre, il ne l'a pas dit directement,
04:33qu'il était troublé.
04:35C'est un peu étonnant.
04:37C'est-à-dire que M. Bayrou, finalement, apparaît comme il ne voulait pas apparaître.
04:42C'est-à-dire, est-ce que M. Bayrou est un homme d'État ?
04:44Est-ce que c'est un chef d'État ?
04:45Est-ce que c'est quelqu'un qui a vocation à diriger ou à gouverner un pays ?
04:48Ça fait longtemps qu'il le pense, lui.
04:50Ça fait longtemps qu'il le pense, ça fait longtemps qu'il le dit,
04:51ou qu'il le prédit, ou qu'il nous le promet.
04:54Finalement, en exercice, à l'exercice du pouvoir,
04:57les Français peuvent constater, sur ces trois séquences que je viens de citer,
05:01que manifestement, il n'est peut-être pas complètement à la hauteur du rôle.
05:04Qu'est-ce qu'on pourrait attendre de ce Premier ministre,
05:07avec cette espèce de majorité ?
05:09Je dis espèce de majorité parce qu'elle est plus que précaire,
05:12chacun l'aura compris.
05:13Qu'est-ce qu'on peut porter comme projet, maintenant que le budget est passé ?
05:16Il y a deux types de projets que François Bayrou peut porter.
05:19En fait, ça dépend de l'équation parlementaire.
05:21L'équation parlementaire est l'assurante, on l'a beaucoup commenté,
05:23c'est que soit il fait voter des projets de loi
05:26avec l'aval l'assentiment d'une partie du nouveau fonds populaire,
05:29notamment le Parti Socialiste,
05:31soit il le fait avec la neutralité du Rassemblement National.
05:33Ensuite, vous prenez les différents thèmes, il a deux possibilités,
05:35soit faire des textes économiques, environnementaux, sociaux,
05:39avec l'aval du Parti Socialiste.
05:41Mais le problème, c'est qu'il y a une difficulté majeure
05:43avec ce que veut le Président de la République
05:44en termes de financement du réarmement,
05:45parce qu'on ne peut, avec l'enveloppe des 100 milliards
05:48qui est nécessaire pour réarmer le pays,
05:50on peut difficilement penser qu'on va faire des réformes sociales
05:53ou environnementales favorables à la gauche.
05:56Donc cette hypothèse-là me paraît être évacuée.
05:57Donc tous les sujets économiques, sociaux, etc.,
05:59je pense, et pour prévenir les auditeurs,
06:01je pense qu'il n'y aura absolument rien à regarder de ce côté-là.
06:03La deuxième option, du coup, ce sont des textes plutôt régaliens
06:06sur la justice, la sécurité et l'immigration.
06:09Il ne peut rien faire passer sur ce sujet
06:11sans la neutralité bienveillante du Rassemblement National.
06:14Et on y vient là-dessus. Et François Bayrou, aujourd'hui,
06:16en laissant une liberté gouvernementale forte à ses ministres,
06:19et notamment en laissant Gérald Darmanin,
06:21Bruno Retailleau pouvoir s'exprimer sur à peu près tous les sujets.
06:23C'est-à-dire que Gérald Darmanin peut parler même de politique étrangère,
06:26voire de politique sociale.
06:27Bruno Retailleau, de la même façon, peut parler un peu sur tous les sujets.
06:29Même s'il y a eu un petit recadrage, le recadrage est quand même assez léger.
06:34Bruno Retailleau était d'ailleurs hier dans le Tarn sur le chantier de l'autoroute à 69.
06:39Le ministre de l'Intérieur peut parler d'ordre public,
06:42et Dieu sait s'il a été maltraité, notamment par des opposants,
06:45j'ai dit des, pas tous, mais des opposants à l'autoroute à 69.
06:49En revanche, ce n'est pas le ministre de l'Intérieur
06:51qui doit parler normalement d'environnement ou de transport.
06:53Ou d'infrastructure ou de transport, exactement.
06:54Et donc, en fait, il laisse une liberté assez maximale à l'ensemble de ses ministres,
06:59notamment ses ministres forts,
07:00pour qu'il puisse être justement en capacité de préparer l'opinion publique
07:03à des textes régaliens, notamment pour Gérald Darmanin,
07:07sur la justice avec la question des prisons,
07:08on l'a beaucoup commenté,
07:10sur Retailleau, sur la question du narcotrafic,
07:14voire éventuellement de textes sur l'immigration,
07:16pour qu'ensuite, après, les Français puissent,
07:17enfin, en gros, le gouvernement puisse prendre à témoin,
07:20les Français vis-à-vis de la position du Rassemblement National
07:22qui ne pourra pas voter contre
07:23ou censurer un gouvernement
07:26qui propose des textes en faveur
07:28d'une réduction du narcotrafic
07:30ou des questions migratoires.
07:31Sauf qu'un orchestre sans chef,
07:33ça donne quand même une drôle de cacophonie politique.
07:35Parce que si vous écoutez Elisabeth Borne,
07:37vous n'êtes pas du tout sur la même ligne politique
07:39que si vous écoutez Bruno Retailleau
07:41ou alors Gérald Darmanin, par exemple, Nicolas Corato.
07:43Mais il faut rappeler la pièce dans laquelle on est
07:46et la pièce qui jouait devant nous.
07:47C'est une pièce de théâtre.
07:49Ces gens-là ne gouvernent pas et ne sont pas là pour ça.
07:51Ils sont là pour communiquer, pour faire des campagnes internes ou externes.
07:55Pourquoi ?
07:55Parce que M. Bayrou est Premier ministre
07:57pour la simple et bonne raison
07:58que M. Macron n'a pas voulu nommer à Matignon
08:01le représentant ou la représentant du camp
08:06qui était arrivée en face.
08:07Non, et du coup, pardon, c'est très sérieux.
08:09Du coup, ne n'allez pas dire ou n'allez pas prédire
08:12que M. Retailleau fait de la politique,
08:14que Mme Borne va faire de la politique.
08:17Tous ces gens-là sont juste là pour tenir aussi longtemps.
08:20Tenir aussi longtemps, c'est-à-dire
08:21tenir le Rassemblement National dans une position neutre.
08:26D'où, effectivement, ce que vous dites, Mathieu,
08:27vous avez tout à fait raison,
08:28l'idée que les seuls textes qui pourraient passer
08:30sont des textes sécuritaires, identitaires,
08:33c'est-à-dire qui conviennent au Rassemblement National.
08:35Donc, finalement, on revient à une alliance objective
08:37et c'est l'alliance de M. Bayrou depuis le départ,
08:40d'où son trouble, lors de la condamnation de Mme Le Pen,
08:42entre le bloc central, la droite et l'extrême droite.
08:45On va pousser un petit peu plus loin quand même votre raisonnement
08:47et Mathieu va vous répondre ensuite.
08:48Mais imaginons que votre vœu
08:51ait été exaucé par Emmanuel Macron
08:53qui l'ait nommé, il y a quelques mois,
08:54Lucie Casté à Matignon, puisque c'est ce que vous regrettez.
08:56– Non, je l'ai dit, un représentant ou une représentante
08:59du bloc central.
09:00– Donc, pourquoi le gouvernement du camp qui est arrivé ?
09:02– Qu'est-ce qu'un gouvernement Nouveau Front Populaire
09:05aurait pu faire pendant ces mois-là ?
09:07Il aurait été obligé de négocier des choses ?
09:08– Mais si on vous avait dit,
09:10c'est M. Bayrou qui sera Premier ministre,
09:12j'aurais pu vous poser la même question, Jean-Marie.
09:15Qu'est-ce que M. Bayrou pourrait-il faire ?
09:16J'en sais rien, je ne sais pas vous répondre à cette question,
09:19puisque M. Macron n'a pas nommé
09:21un représentant du camp qui était arrivé
09:23en tête des élections.
09:24Que voulez-vous que je vous dise ?
09:26Depuis, nous vivons dans le show business,
09:28dans une pièce de théâtre,
09:30on nous fait commenter les dires et les faits
09:32de M. Bayrou, c'est-à-dire rien,
09:34parce qu'il ne se passe concrètement rien,
09:36législativement, dans ce pays,
09:38depuis que M. Macron a fait un déni de démocratie
09:42et n'a pas pris en compte les résultats du vote.
09:45– Non, mais c'est sur le point politique,
09:46mais en réalité, le président de la République
09:48a fait preuve d'une extrême lucidité
09:50en ne nommant pas Lucie Casté
09:51ou n'importe quelle personne du Nouveau Front Populaire.
09:53– Ça vous a rassuré ?
09:53– Non, mais tout simplement parce qu'aujourd'hui,
09:55leur programme est complètement anachronique.
09:57– Mais ça, c'est vous qui le dites,
09:57mais les électeurs les ont portés en tête.
09:59– Comment le Nouveau Front Populaire
10:00aurait pu faire face à justement
10:02l'arrivée de Donald Trump ?
10:03– Mais vous n'en savez rien !
10:04– Face à l'arrivée de l'Ukraine, etc.
10:05– Vous n'en savez rien !
10:05– Avec un budget qui aurait augmenté considérablement
10:07les impôts, qui aurait fragilisé
10:08les entreprises, qui aurait fragilisé
10:10l'ensemble des acteurs économiques.
10:11– Vous trouvez bien le budget qui a été voté, vous ?
10:12– On aurait fait comme François Hollande,
10:13on aurait augmenté de 48 milliards d'euros
10:16les impôts, 32 milliards sur les entreprises,
10:1916 milliards sur les ménages,
10:21et finalement les gens auraient payé plus de taxes,
10:22plus d'impôts, et ils auraient eu
10:24des services publics de moins bonne qualité,
10:26ils auraient eu moins de dépenses effectives
10:28sur le logement, sur la sécurité,
10:31sur l'immigration.
10:31– Vous êtes d'accord avec moi pour dire
10:32que M. Bayrou est un matignon
10:34pour empêcher la gauche d'aller pouvoir ?
10:36– Et surtout, je pense, et c'est la question
10:38qui est aujourd'hui posée quand même
10:39au Premier ministre, et qui est partagée
10:41avec celle du Président de la République,
10:43c'est comment aujourd'hui on réarme
10:44l'économie française, comment on réarme
10:46l'économie nationale face à Donald Trump,
10:48face à la réussite de Poutine.
10:49Et je suis désolé Nicolas,
10:50ce n'est pas avec le nouveau front populaire,
10:51ce n'est pas avec Marine Tondelier,
10:53ce n'est pas avec Lucie Castel,
10:54que l'on va avoir l'économie de guerre,
10:56des avions qui ne polluent pas,
10:57les 32 heures, etc.
10:59– Ça c'est une opinion.
10:59– Un mot, pour conclure.
11:01– Encore une fois, vous ne pouvez pas dire,
11:03ou pas prédire ce qui ne s'est pas passé,
11:04ce qui n'a pas été décidé.
11:05– Vous avez dit quand même vous-même
11:08qu'il y avait un programme.
11:08– Dans ce pays, il y a eu des élections,
11:12on n'en a pas tiré les conclusions
11:13qu'on devait en tirer,
11:14et depuis, nous commentons l'incommentable.
11:17– Oui, enfin, un tien vaut mieux que d'autres,
11:19tu ne l'as pas eu,
11:19parce que c'est trop facile quand même aussi.
11:21– Et depuis, on fait la planche,
11:22comme dit M.T.
11:23– Nicolas Corato, merci à vous,
11:24Président du Think Tank Place de la République,
11:26je vous laisse retourner faire la planche
11:27vous-même sur la scène,
11:29pourquoi pas,
11:30puisque vous ne faites pas le marathon.
11:31Merci à vous Mathieu,
11:32également membre du Think Tank Le Millénaire.
11:35On vous retrouve dimanche prochain
11:36sur Sud Radio avec plaisir,
11:37comme toujours.

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