Comme tous les jours, BFMTV répond à vos questions
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00:00On va tout de suite répondre à vos inquiétudes, on a reçu beaucoup de questions sur le sujet avec Jean-Christophe Berlin, bonjour.
00:06Bonjour.
00:06Vous êtes kinésithérapeute spécialiste du rugby et surtout ancien joueur de rugby.
00:11Inquiétude des parents surtout qui ont des enfants en club comme Yvan qui nous a contactés.
00:17Il nous demande très clairement, le rugby est-il un sport dangereux pour les enfants ?
00:21C'est difficile de dire non, il suffit de regarder un match de rugby, vous voyez bien qu'il y a des contacts, des contacts violents, aussi bien en pro.
00:26Et c'est ça le problème, on voit des matchs de pros et on voit aussi des jeunes répéter les gestes des pros.
00:31Et c'est le vrai problème, il faut que le rugby amateur, le rugby des jeunes soit différent du rugby des pros.
00:36Ce qui n'est pas le cas malheureusement aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait le cas, on a essayé de faire changer les règles, de les faire évoluer,
00:40mais ce n'est pas du tout suffisant puisqu'il reste encore selon la Fédération française de rugby que j'ai contacté hier,
00:452000 commissions chaque week-end, chaque week-end, tous les week-ends.
00:48Donc je ne peux pas rassurer les parents, je ne suis pas là pour rassurer les parents.
00:50Moi, ça fait à peu près 10 ans que j'alerte avec le docteur Sherman du Stade français et le docteur Savigny que nous alertons sur les dangers des commotions cérébrales.
00:57Et vous recevez, j'imagine, des enfants qui ont eu des blessures.
01:00Mais on a arrêté plein d'enfants.
01:02Et le docteur Sherman arrête des enfants qui ont 14, 15 ans, 16 ans, c'est l'âge de critique.
01:07Pas les petits, les petits ne risquent rien.
01:08Donc on peut rassurer les parents, je ne sais pas quel âge d'un enfant.
01:11Les petits ne risquent rien.
01:11Nous avons précisé.
01:12Ils ne risquent rien jusqu'à 14 ans.
01:13Mais à partir des minimes et de 14 ans à 21 ans, on a un vrai problème.
01:16C'est d'ailleurs là qu'il y a le moins de joueurs.
01:18C'est là qu'on perd tous les jours actuellement dans la Fédération française de rugby parce qu'ils ne vont plus au rugby.
01:22C'est beaucoup trop dangereux et ce n'est pas du tout assez encadré.
01:24Il y a le feu actuellement et on met une petite lance pour éteindre le feu.
01:28Est-ce que le port du casque change quelque chose ?
01:30Rien.
01:31Rien.
01:31Et même c'est le contraire.
01:32C'est-à-dire qu'en fait, le casque donne confiance.
01:34Et quand un enfant a un casque, il va aller percuter avec la tête parce qu'il aura confiance.
01:37Ça protège les oreilles, ça protège les griffures.
01:39Ça fait plaisir aux mamans parce qu'effectivement, il revient de moins griffé.
01:42Mais par rapport à la commotion de cerveau, ça ne change rien.
01:44Chabal en a parlé un petit peu tout à l'heure.
01:46En fait, le cerveau, c'est comme une boîte de pâté.
01:48C'est-à-dire qu'il y a du pâté dans une boîte fermée.
01:50Et donc, ça bouge.
01:51Donc, si vous avez un casque, ça bougera quand même.
01:52Mais ce qui est étonnant, c'est qu'on était aussi tout à l'heure avec Pascal Papé, qui était capitaine du 15 de France,
01:56qui, lui, n'a aucun problème à ce niveau-là.
01:58Ce n'est pas tout à fait vrai.
01:59C'est-à-dire qu'il n'a pas de problème de mémoire.
02:00Et s'il est tout à fait honnête, il saura aussi qu'il a eu des commissions cérébrales.
02:03Il n'en parle pas, mais c'est tout à son honneur.
02:05Mais c'est aussi tout à l'honneur de Chabal de dire les choses.
02:07Parce qu'actuellement, en Angleterre, vous avez 100 joueurs qui se sont ligués contre la fédération anglaise
02:12pour dire, voilà, on a eu des commissions cérébrales.
02:14Aujourd'hui, on a des phénomènes dégénératifs.
02:15Le premier était un champion du monde, un Steve Thompson.
02:17Bien sûr.
02:17On a des phénomènes dégénératifs importants.
02:19Et vous êtes responsable.
02:20C'est ce qui va se passer en France.
02:21Il ne faut pas se tromper.
02:22Donc, je ne veux pas faire trop peur aux gens.
02:24Je ne veux pas dire, n'allez pas au rugby, ce n'est pas mon sujet.
02:26Mon sujet, c'est de dire, il faut protéger le rugby.
02:28Or, actuellement, j'en ai encore parlé hier avec le DTN,
02:31c'est-à-dire directeur technique national de la Fédération française de rugby.
02:34On ne fait pas assez pour la protection des jeunes joueurs.
02:36Mais alors, pourquoi est-ce qu'on n'interdit pas certaines pratiques ?
02:39Je pense là, aux parents qui nous regardent et qui se disent,
02:41ben, évolue, on a les chiffres, on a les effets.
02:44C'est ce que je dis moi depuis.
02:45Mais lesquels, par exemple ?
02:47Lesquels quoi ?
02:47Quelles pratiques on devrait interdire, limitées ?
02:49Écoutez, moi, ce que je propose, c'est de mettre moins de joueurs sur un terrain.
02:52Parce que moins vous avez de joueurs sur un terrain, plus il y a d'espace.
02:54Et plus il y a d'espace moyen de collision.
02:56Le vrai problème au rugby, ce sont les collisions, actuellement.
02:58Les gens qui se rendent dedans.
02:59Si vous mettez 12 joueurs au lieu de 15, vous avez moins de collision.
03:01C'est une chose simple.
03:02Il y a plein de choses à mettre en place qui ne sont pas encore mises en place.
03:05Et malheureusement, ça avance doucement.
03:07La Fédération française, aujourd'hui, est ouverte.
03:09Moi, je dis qu'il faut qu'elle s'ouvre encore plus, si vous voulez,
03:11à toutes les compétences pour essayer d'avancer sur le sujet.
03:14Ce n'est pas encore tout à fait le cas.
03:15Mais avec Florian Grille, le nouveau président, on peut espérer que ça change.
03:18Ce n'était pas le cas auparavant.
03:19C'était très fermé.
03:20C'était une vraie omerta.
03:21Aujourd'hui, ça s'ouvre un peu et il faut essayer d'avancer.
03:23Donc, les parents n'ont pas de raison particulièrement d'avoir peur.
03:25Mais il faut qu'ils soient vigilants.
03:26Et il faut qu'ils soient aussi actifs.
03:27C'est-à-dire qu'ils disent, voilà, on a un problème.
03:30Aidez-nous à résoudre ce problème.
03:32On voit en Nouvelle-Zélande, par exemple, des joueurs iliens,
03:35qui viennent des Fidji, qui sont tanqués comme des autobus.
03:37Et on a fait des catégories de poids pour le rugby en Nouvelle-Zélande.
03:41Parce que ça peut être une piste, ça.
03:43Oui, bien sûr, il y a plein de pistes.
03:44Bon, ça a été abandonné pour d'autres raisons.
03:46Mais évidemment, il y a plein de pistes.
03:47Et c'est surtout la catégorie des 14 ans.
03:49Si vous voulez, vous avez un gosse qui fait 50 kg,
03:50qui va jouer contre un gosse qui fait 100 kg.
03:52Moi, je fais 100 kg.
03:53Si je prends quelqu'un de 200 kg sur le nez, je vais avoir mal.
03:55Et le gosse, il aura mal.
03:56Parce qu'il va prendre deux fois son poids, à des vitesses qui sont aussi différentes.
04:00Donc, il y a des catégories qui sont très en danger.
04:01C'est-à-dire les minimes, les cadets, etc.
04:03Je ne veux pas faire peur, je ne suis pas là pour ça.
04:04Je suis là pour dire à la Fédération française du rugby,
04:06et je leur ai dit directement il y a quelques jours,
04:08je leur ai dit depuis des années,
04:09qu'il faut faire évoluer les règles, et assez vite.
04:12Parce que le feu, il est là depuis 20 ans, en fait.
04:13Et donc, là, pour le moment, on n'a pas éteint l'incendie.
04:16Merci, en tout cas.
04:16On n'a pas éteint l'incendie.
04:17Excusez-moi, je termine, parce qu'il y a un enfant qui est décédé il y a une semaine.
04:19Merci pour ce message clair et précis.
04:21En tout cas, Jean-Christophe Berlin, merci d'avoir été avec nous.
04:24Message qui est lancé par quelqu'un qui joue encore au rugby il y a deux ans.
04:27Donc, il aime toujours ce sport et qui n'est pas fâché avec lui.
04:29Je suis toujours, je ne suis fâché avec personne, je lance les alertes, c'est tout.
04:32Exactement, et c'est important de le faire.
04:33Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin.