Raphaël Glucksmann, député européen "PS-Place Publique", était l'invité de "Face à Duhamel" dans BFMStory, sur BFMTV.
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00:00Avec le député européen Place Publique, Raphaël Glucksmann, bonsoir.
00:09Bonsoir.
00:10Bonsoir Alain Duhamel.
00:11Bonsoir.
00:12Avant que l'on ne parle de la riposte européenne, je vous propose d'aller devant la Bourse
00:16de Paris savoir à combien elle a clôturé avec Alizé Boissin, bonsoir Alizé.
00:20Bonsoir, on vient tout juste d'avoir les chiffres, les bourses européennes clôturent
00:26donc en forte chute pour Paris, moins 4,78% et Francfort pour vous donner une idée, moins
00:324,13%.
00:33Pour rappel, la Bourse de Paris était ouverte en forte chute ce matin, moins 6%, un lundi
00:39extrêmement mouvementé ici à la Bourse de Paris qui se trouve juste derrière moi
00:43avec des fortes fluctuations, une forte volatilité du marché, des opérateurs qui ont énormément
00:48travaillé, on n'avait pas vu ça ici depuis le Covid, donc depuis 2020, il faudra observer
00:55les jours qui suivent et évidemment qui seront en fonction des différentes annonces
00:58à la fois du côté des marchés américains mais aussi des marchés européens.
01:02Je rappelle donc ce chiffre et cette clôture pour Paris, moins 4,78%.
01:07Voilà, Alizé Boissin devant Euronext avec Julie Roser pour BFM TV.
01:11Bon, la zone de turbulence, elle a été écrite par les draps de douane de Donald Trump,
01:16quelle peut être la réponse européenne mon cher Alain Duhamel ?
01:18Je pense que un, il faut être solidaire, ce qui veut dire qu'il faut que par exemple
01:24l'Italie qui a quelquefois des tentations et qui est la deuxième exportatrice après les Allemands,
01:30soit solidaire mais aussi l'Irlande par exemple qui a ses raisons spécifiques, donc premièrement.
01:36Deuxièmement, il faut montrer qu'on ne raconte pas d'histoire et s'agissant de la taxation
01:43imposée par Trump sur l'acier et l'aluminium, ce qui est déjà fait,
01:49on a annoncé une réplique avant la fin de ce mois.
01:51Le 15 avril.
01:53Il faut que, c'est donc avant la fin de ce mois.
01:55La semaine prochaine même.
01:56Il faut donc, il faut tenir parole.
01:59Ensuite, je pense qu'il faut manifester une volonté énergique de négocier
02:06en disant on est vraiment prêt à négocier.
02:09Est-ce que ça marchera, ce n'est peut-être pas le plus probable,
02:12mais enfin il faut avoir fait le geste et puis ensuite il faut être ferme.
02:15Il faut être ferme, ça veut dire qu'il faut réagir intelligemment,
02:18ça ne veut pas forcément dire qu'il faille réagir de façon indifférenciée.
02:22Mais on sait très bien que sur le numérique ou sur la banque, par exemple,
02:28les Américains sont relativement vulnérables vis-à-vis de nous.
02:32Donc voilà, il faut savoir ça.
02:34Puis avoir une chose, je crois, je dirais peut-être le contraire,
02:37mais avoir une chose en tête, c'est que quand Trump décrète des droits de douane supplémentaires
02:46aux Etats-Unis, ça commence à peser sur le pouvoir d'achat des gens le lendemain.
02:52En France, ça pèsera malheureusement, mais ça s'étale beaucoup plus lentement.
02:56Donc s'il y a négociation, on en subira quand même à l'arrivée moins les effets qu'aux Etats-Unis.
03:03Je suis globalement d'accord avec vous, c'est-à-dire que c'est un bon début.
03:09Il faut impérativement être ferme tout en laissant ouverte, bien sûr,
03:13la porte des négociations.
03:15La présidente de la commission a eu une idée qui était un bluff plutôt intelligent.
03:21Elle a dit « mais attendez, vous dites que vous voulez la réciprocité,
03:23moi ce que je propose, c'est qu'on mette les droits de douane sur les produits industriels à 0%.
03:29Et comme ça, on verra bien si c'est une question de réciprocité ou pas.
03:33Or, on sait tous que ce n'est pas une question de réciprocité,
03:36que l'enjeu, c'est de combler le déficit commercial américain
03:39en mettant des droits de douane à tout le monde.
03:41Déjà, ce qu'il faut noter, c'est que c'est quand même un krach
03:43et c'est très rare dans l'histoire, qui a été juste inventé de toutes pièces,
03:47créé de toutes pièces par un homme et sa politique.
03:50Parce qu'en fait, la base économique qui lui a été léguée était plutôt saine aux États-Unis.
03:55Et donc, il crée par sa politique, par le côté complètement lunaire de son annonce,
04:02un krach de toutes pièces.
04:04Nous, on doit bien sûr avoir la porte ouverte pour des négociations
04:07parce qu'on n'a aucun intérêt à ce que cette guerre commerciale s'éternise
04:10et qu'elle monte aux extrêmes.
04:11Par contre, il va falloir être ferme.
04:13Et pour être ferme, là où je suis d'accord,
04:15c'est qu'on ne peut pas simplement se mettre à taxer tous les produits américains
04:19de manière indistincte.
04:20Ce qu'on doit faire, c'est identifier quels sont les points qui feront mal
04:24à l'administration Trump.
04:26Et ces points, c'est d'abord les GAFAM,
04:28c'est d'abord les milliardaires de la tech qui l'ont soutenu,
04:31qui sont des piliers de son régime.
04:33Et nous, on a les moyens légaux.
04:35On a voté au dernier mandat des députés européens.
04:39On a les moyens légaux de frapper les services numériques
04:43et aussi d'appliquer nos propres règles,
04:45c'est-à-dire notamment le DSA, le Digital Services Act,
04:48qui permet d'imposer des amendes record à X et à Twitter.
04:51Et à un endroit qui fait mal.
04:54Oui, mais Donald Trump, il dit que c'est un mauvais moment à passer.
04:57C'est comme un traitement au début, ça peut faire mal.
05:00Mais après, ça ira mieux.
05:01D'ailleurs, il a tweeté en se levant tout à l'heure sur son réseau social
05:05et à l'adresse d'ailleurs des Américains.
05:06Ne soyez pas faibles.
05:08Ne soyez pas stupides.
05:09Oui, ça, ne soyez pas stupides, ça peut s'appliquer à lui aussi.
05:13Parce qu'il crée quand même...
05:15Il se comporte comme l'ingénieur du chaos,
05:18pour reprendre la formule d'Eboli.
05:20Oui, mais alors, nous, il faut qu'on fasse ce qu'on peut
05:25pour défendre nos intérêts,
05:26puis pour défendre aussi un fonctionnement normal
05:28sur le plan international,
05:30qui est quand même un but important en soi,
05:33et sur lequel l'Europe, dont on dit souvent du mal,
05:37a été pionnière sur l'organisation des marchés internationaux.
05:41Par exemple, vis-à-vis de l'OMC, on a toujours été de bons élèves,
05:45ce qui n'est pas du tout le cas de tous les autres.
05:47On a été aussi naïfs.
05:48On a été longtemps naïfs.
05:49Oui, mais d'accord.
05:50Notamment vis-à-vis de la Chine.
05:51Non, mais d'accord.
05:52D'abord, on n'était pas obligés d'être naïfs pour commencer.
05:55Oui, on l'a été.
05:56Oui, on l'a été.
05:57Mais on a respecté les règles.
05:59Et de respecter les règles,
06:00c'est aussi une façon de donner confiance quand même aux autres,
06:04même s'ils ont des mauvaises intentions.
06:06Bon, ça, c'est la première chose.
06:08La deuxième chose, c'est qu'il va y avoir,
06:10il y a déjà, mais ça ne peut que s'accentuer,
06:13il va y avoir une pression déterminante sur Trump
06:18qui ne viendra pas de nous, mais qui viendra des États-Unis.
06:22Et on le voit déjà,
06:24mais beaucoup de ceux qui étaient dans les milieux populaires,
06:28ces grands soutiens, d'abord, c'est des gens en train de perdre.
06:33Par exemple, les agriculteurs américains
06:35sont déjà en train de perdre, le savent et le disent.
06:38Et ensuite, ce qui est...
06:39En France, on ne s'en rend pas trop compte
06:41parce qu'on ne fonctionne pas du tout de cette manière.
06:43Mais pour l'Américain du peuple,
06:46sa retraite et sa maison,
06:49ça passe par les économies qu'il a placées en bourse.
06:52Et si la bourse tombe,
06:54ça veut dire que c'est leur retraite qui tombe.
06:57Si ça baisse de 4 %,
06:59leur retraite tombe de 4 %.
07:01Et c'est la même chose pour les maisons
07:03pour lesquelles ils sont tous endettés,
07:05qu'ils achètent à crédit,
07:07pour lesquelles ils investissent dans la bourse.
07:09Il y a la moitié des Américains qui investissent dans la bourse.
07:12En France, ce n'est pas ça.
07:14Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a deux types de protectionnisme en réalité.
07:19En Europe, on a été extrêmement longtemps naïfs
07:22face à des concurrences déloyales,
07:24comme la concurrence chinoise.
07:25On a laissé se faire ratiboiser notre industrie
07:28des panneaux photovoltaïques, du panneau solaire.
07:31On a longtemps laissé se faire ratiboiser notre industrie,
07:37par exemple, de la voiture électrique.
07:39Et là, on en a réagi.
07:40Enfin, en fait, on sort de cette naïveté.
07:42Et donc, on va protéger des filières.
07:44Ce que fait Donald Trump, ce n'est pas ça.
07:45Parce qu'en fait, c'était ce que faisait Biden
07:47avec l'Inflation Reduction Act.
07:48Il avait un protectionnisme intelligent.
07:50Il disait, nous, on va aider les produits américains.
07:53On va introduire des préférences américaines
07:55et on va investir massivement dans la production aux États-Unis.
07:58Ça fonctionnait, d'ailleurs,
07:59parce qu'il y avait beaucoup d'industries
08:00qui, attirées par un prix de l'énergie
08:03beaucoup plus bas qu'en Europe,
08:04quittaient l'Europe ou d'autres régions du monde
08:07pour aller s'installer aux États-Unis.
08:09Là, ce que fait Trump, ce n'est pas ça.
08:11Ce que fait Trump, c'est en gros
08:13de dégoupiller des grenades absolument partout.
08:15Et en réalité, ça va effrayer les investisseurs.
08:18C'est-à-dire que qui veut aller investir
08:20dans un endroit où une sorte de roi fou
08:22avec des panneaux peut décider.
08:25Bon, alors là, ça sera 34 %.
08:26C'est basé sur quels chiffres, on ne sait pas comment.
08:28Là, ce sera 20.
08:29Il m'a appelé hier soir, donc finalement, c'est que 10.
08:32Je veux dire, ça, ça ne plaît pas aux investisseurs.
08:35Donc nous, ce qu'on doit faire en Europe,
08:37c'est montrer qu'on a un pôle de stabilité,
08:39qu'on est capables d'avoir des politiques lisibles,
08:41pas à deux jours, pas à 24 heures,
08:44mais à plusieurs années.
08:45On est fragiles quand même.
08:47D'où la nécessité de la solidarité,
08:50parce que vous aviez raison tous les trois
08:52quand vous disiez qu'on a été naïfs.
08:55Il n'empêche qu'on a été naïfs pas par hasard.
08:58Et ce n'est pas la France qui a été la plus naïve
09:00dans cette histoire.
09:01Ceux qui ont été volontairement naïfs,
09:04c'était les Allemands qui, vis-à-vis de la Chine,
09:06ont fait un pari qui, malheureusement pour eux
09:09et accessoirement pour nous,
09:10parce qu'on est très liés économiquement,
09:13était un pari extraordinairement périlleux.
09:16Les Allemands ont fait deux paris catastrophiques
09:18pour l'ensemble des Européens,
09:19y compris pour les Français.
09:20C'était le pari énergétique russe.
09:23On va s'offrir pieds et poings liés à Vladimir Poutine
09:27à travers les achats de gaz russes
09:30et le pari industriel chinois.
09:33Ce pacte Faustien avec la Russie et la Chine,
09:35ça a amené l'Europe dans le mur.
09:38On est sortis de cette période-là.
09:40On a doté l'Europe, l'Union européenne,
09:42d'instruments de défense commerciale.
09:44J'ai travaillé au Parlement européen
09:46sur l'écriture de ces instruments,
09:47notamment l'instrument pour bannir
09:50les produits du travail forcé.
09:51Quand les Chinois ont ratiboisé
09:53l'industrie photovoltaïque française,
09:56c'était avec de l'esclavage
09:58dans la production des panneaux photovoltaïques.
10:00Vous ne pouvez pas être concurrentiel
10:01face à un pays qui utilise l'esclavage.
10:03Par contre, il va falloir réagir de manière unie.
10:07L'Europe est le premier marché du monde.
10:11Il faut arrêter de se lamenter.
10:12On est une grande puissance commerciale.
10:14De manière séparée, on ne pèse que dalle.
10:17C'est bien là qu'on voit l'aporie
10:19des mouvements nationalistes partout en Europe.
10:22Ils se retrouvent incapables
10:24de prôner une réaction forte
10:26pour défendre les intérêts des Français.
10:28La seule manière de défendre
10:29les intérêts des Français dans cette histoire,
10:31c'est que l'Europe réagisse de manière forte et unie.
10:34Quand on voit, par exemple, Marine Le Pen,
10:37qui depuis le début de ses attaques
10:39commerciales américaines contre la France,
10:41contre les producteurs français
10:42et les producteurs européens,
10:44est incapable de même condamner
10:46les actions de Donald Trump,
10:48c'est la même chose dans tous les pays européens.
10:51Je les vois au Parlement.
10:52Ils viennent, ils font des discours.
10:54Quand on débat des attaques commerciales de Trump
10:56contre les pays européens,
10:57il n'y en a pas un seul
11:00qui est capable de condamner Donald Trump.
11:02Ils attaquent tous l'Union européenne en permanence.
11:04De toute façon, tout le monde voit bien
11:06que ça fait des années que tous les mouvements
11:09qui se veulent protestataires
11:11et qui sont d'abord populistes progressent aussi.
11:14S'ils progressent de cette manière,
11:16c'est probablement parce qu'en Europe,
11:19on a eu une politique qui était
11:21dans beaucoup de domaines insuffisante
11:23et qu'en particulier dans le domaine social,
11:25on en parle depuis Jacques Delors,
11:27dans le domaine social,
11:29on a été d'une passivité absolue
11:31qui a ouvert le chemin aux populistes
11:34qui aujourd'hui progressent partout,
11:36y compris en France.
11:37Justement, vous faites la transition.
11:39Ce n'était pas mon objectif.
11:41Sur la journée d'hier dimanche,
11:44c'était la journée des rassemblements et des réunions.
11:46On avait Marine Le Pen qui réunissait ses partisans
11:49pour dénoncer une justice politique.
11:51La France insoumise sans le Parti socialiste
11:53pour ne pas laisser la rue au Rassemblement national.
11:56Et sans le Parti communiste.
11:57Et sans le Parti communiste, vous avez raison.
11:59Et Gabriel Attal qui a lancé l'opération
12:012 ans pour la France et se positionné pour 2027.
12:04Justement, on écoute Gabriel Attal.
12:07Je vous propose qu'aujourd'hui
12:09soit le premier jour d'un nouveau temps politique.
12:12Un temps politique qui nous conduira jusqu'en 2027.
12:15Ce temps politique, je vous propose de l'appeler
12:172 ans pour la France.
12:192 ans d'action pour aujourd'hui
12:21et de préparation pour demain.
12:232 ans pour la France,
12:25ce sera notre leitmotiv d'ici 2027.
12:282 ans pour agir au Parlement
12:30et pour soutenir nos gouvernements.
12:32Car nous ne pouvons pas nous payer le luxe
12:34de 2 ans d'immobilisme.
12:37Et en attendant de savoir
12:39ce qu'il se passe chez les républicains,
12:41après bien évidemment le match retaillou.
12:43Ok, mais on a l'impression que tout le monde part trop tôt.
12:46Alain Duhamel ?
12:47Mais ça parait très tôt, évidemment.
12:49D'abord, je me rappelle
12:51toutes les élections présidentielles,
12:53ça tendait à partir toujours trop tôt.
12:55On dit ça à chaque fois.
12:57Mais oui, absolument.
12:58Donc oui, ça part trop tôt.
13:00Mais c'était aussi inévitable.
13:03D'abord parce que ceux qui étaient
13:05jusqu'à la semaine dernière,
13:07les 2 candidats déclarés,
13:09considérés comme
13:11pour l'instant, je dis bien pour l'instant
13:13et je souligne,
13:15les mieux placés,
13:17c'était Marine Le Pen
13:19et c'était Édouard Philippe.
13:21Aujourd'hui, tout est complètement différent.
13:23Marine Le Pen a une chance
13:25sur 10 peut-être
13:27de pouvoir concourir.
13:29Édouard Philippe a des rivaux.
13:31Alors il les dominera peut-être.
13:33Mais voilà, il n'a pas tué le match.
13:35Et en revanche,
13:37le match commence chez les Républicains
13:39entre Wauquiez et Rotaillot.
13:41On le voit tous les jours,
13:43de façon souvent d'ailleurs assez caricaturale.
13:45Et à gauche,
13:47le match n'a pas encore commencé.
13:49Et il y a en même temps que
13:51cette instabilité politique
13:53qui existe, mais qui incite
13:55les candidats à se dévoiler.
13:57Pas tous les candidats,
13:59par exemple vous,
14:01vous êtes dévoilé
14:03à travers une fente.
14:05Les yeux.
14:09Et on est aussi
14:11dans une période d'instabilité
14:13économique.
14:15On voit très bien les choses
14:17quand il y a à la fois la possibilité d'un côté
14:19qui est censure ou dissolution
14:21de n'importe quand.
14:23N'importe quand dans quelques mois, mais enfin on y est.
14:25Et d'autre part, qu'on est dans une période
14:27économique où
14:29on ne sait pas comment les choses vont se passer
14:31le mois prochain,
14:33évidemment, ceux qui ont envie d'avoir
14:35un projet,
14:37ils le portent maintenant.
14:39Ce que je voudrais dire,
14:41et j'en aurais fini, c'est que
14:43s'il est vrai qu'il y a des candidats
14:45qui se dévoilent maintenant,
14:47en revanche, il y a quelque chose qu'ils n'ont pas du tout
14:49dévoilé, ni l'un
14:51ni l'autre, c'est leur programme.
14:53Le programme d'Edouard Philippe
14:55est complètement à venir.
14:57Il a dit qu'il y aurait des réformes
14:59massives. Enfin, on ne les a pas vues.
15:01On ne les connaît pas.
15:03Et le programme, si Gabriel
15:05Attal a envie d'y aller,
15:07son programme, on ne le connaît pas du tout.
15:09Hier, il était très éloquent.
15:11Mais enfin, s'il fallait résumer
15:13son programme à la sortie, il fallait
15:15vraiment être très imaginatif.
15:17C'est assez drôle que vous
15:19vous mentionnez ça.
15:21Moi, j'ai passé mon dimanche, justement,
15:23avec des dizaines de chercheurs,
15:25d'élus locaux, d'acteurs
15:27de la vie sociale et économique, à travailler sur
15:29ce programme. Parce que je pense qu'effectivement,
15:31ce dont on a besoin, d'abord, c'est de projet.
15:33Comment on remet le travail
15:35au cœur du contrat social français,
15:37du contrat social et fiscal français ?
15:39Comment on assure une politique de sécurité
15:41du quotidien ? Comment on mène, comment on arrive
15:43à concilier la transition écologique
15:45et la liberté ?
15:47Ça, c'est des questions que nous avons travaillées
15:49pendant tout la journée d'hier.
15:51Et c'est
15:53pour la fin juin, on l'avait annoncé depuis...
15:55Ce ne sera pas trop tôt de partir...
15:57Ce n'est pas une annonce,
15:59ce n'est pas quelque chose...
16:01Je ne comprends pas.
16:03C'est un programme présidentiel ?
16:05À partir de juin, le président de la République,
16:07et j'ai une confiance limitée désormais
16:09dans ses capacités de jugement
16:11sur les institutions, a la capacité
16:13de dissoudre l'Assemblée nationale.
16:15On ne va pas être surpris
16:17toute notre vie.
16:19Que le 9 juin, au soir, on soit surpris
16:21par le fait qu'il dissolve l'Assemblée nationale...
16:23C'est un programme législatif.
16:25On a besoin de dire ce qu'on est.
16:27Et c'est un travail qui n'a pas été assez fait.
16:29Sur notre espace
16:31de la gauche démocrate pro-européenne
16:33écolo, c'est quelque chose
16:35qu'on n'a pas assez fait.
16:37Donc là, on s'est dit, on a 9 mois,
16:39toute cette année, depuis septembre,
16:41pour travailler et dire ce qu'on est,
16:43ce qu'on veut pour la France, pour le pays.
16:45Et collectivement.
16:47Est-ce que vous êtes en train de vous préparer
16:49pour la présidentielle de 2027 ?
16:51C'est ce qu'on portera
16:53toutes les élections nationales.
16:55J'ai apprécié une chose.
16:57Vous avez dit,
16:59on est dans une période d'instabilité économique,
17:01d'instabilité sociale,
17:03d'instabilité politique.
17:05Moi j'ajoute, d'instabilité géopolitique
17:07et sécuritaire majeure.
17:09Parce qu'en fait, on a menace de guerre
17:11en Europe. Et que donc, c'est extrêmement compliqué.
17:13Honnêtement, j'adore le côté
17:15Nostradamus des commentateurs politiques,
17:17mais c'est extrêmement compliqué
17:19de savoir dans quel scénario
17:21on s'inscrira dans
17:23trois mois. Mais dans un an,
17:25ça devient vraiment,
17:27vraiment, vraiment complexe.
17:29Moi ce que je pense, c'est qu'en fait,
17:31chaque famille politique doit s'atteler
17:33à proposer un projet
17:35pour le pays.
17:37Le résultat de ça,
17:39provisoire, ça ne va pas durer.
17:41Mais le résultat aujourd'hui, c'est qu'on a
17:43des candidats sans programme et un programme
17:45sans candidat.
17:47On n'a pas encore le programme.
17:49Vous travaillez dessus ?
17:51Oui.
17:53Donc, on peut dire qu'en juin,
17:55vous aurez un programme.
17:57Pour l'instant, il y a un programme
17:59sans candidat. Peut-être que vous
18:01l'incarnerez.
18:03Et il y a des candidats
18:05qui n'ont pas...
18:07Il faut un projet, mais il faut aussi s'interroger sur ce qu'on veut.
18:09Moi, ce que je veux dire
18:11aux gens de gauche, c'est
18:13qu'est-ce que vous voulez ? Est-ce que vous voulez
18:15être premier à gauche ou est-ce que vous voulez gagner les élections ?
18:17Et ça, c'est quelque chose, il faut y répondre.
18:19Parce que quand on a l'habitude de perdre les élections, on peut continuer
18:21comme ça pendant très longtemps. Donc, en fait,
18:23si on veut gagner les élections,
18:25il va falloir qu'on propose
18:27quelque chose qui soit
18:29au-delà de l'entre-soi.
18:31Il faut qu'on arrête de juste parler entre nous,
18:33entre gens de gauche.
18:35Vous voulez dire qu'il faut un programme commun ?
18:37Non, ce qu'il faut, c'est un programme qui parle au français.
18:39Oui, d'accord.
18:41Présenté par qui ?
18:43Présenté par qui ?
18:45Présenté par qui ?
18:47Présenté par vous ?
18:49Je vous inviterai à la présentation du programme.
18:51J'irai très volontiers.
18:53On le montrera en discussion avec les autres.
18:55Nous, on a mis des bandes très claires à cela.
18:57C'est qu'on ne fera rien
18:59avec les insoumis.
19:01Donc, il y a déjà
19:03deux programmes à gauche.
19:05Il y a déjà deux programmes virtuels à la gauche.
19:07Ce n'est pas un scoop. Jean-Luc Mélenchon sera
19:09candidat et il aura
19:11l'avenir en commun.
19:13Il faut une offre.
19:15Il faut une offre politique.
19:17Mais une offre politique, elle suppose de dire.
19:19Ce n'est pas juste une version édulcorée de ce que proposent les insoumis
19:21sans leur dérive.
19:23Nous, on a une vision de la France, de l'Europe
19:25et du monde qui est différente.
19:27Donc, il faut la poser sur la table,
19:29la discuter ensuite avec les acteurs sociaux,
19:31avec les citoyens
19:33pendant des mois et des mois.
19:35C'est comme ça que ça se passe.
19:37C'est ça qui a plombé
19:39les candidats verts ou socialistes
19:41dans les dernières élections.
19:43Alain Duhamel et Raphaël Glucksmann.
19:45Regardez. Alors, c'est une nuque que vous n'avez pas
19:47tellement appréciée qui est sortie il y a 15 jours
19:49dans la tribune dimanche.
19:512027, je suis prêt à y laisser ma peau.
19:53Qu'est-ce qui vous déplaisait ?
19:55Je donne une réponse où j'explique
19:57que 2027,
19:59c'est un référendum sur la survie de la démocratie.
20:01Et ça va être le cas maintenant
20:03dans toutes les élections européennes.
20:05Je serai prêt à y laisser ma peau.
20:07Je serai prêt à laisser ma peau sur
20:09cette idée simple que je ne veux pas
20:11du trumpisme ou du poutinisme
20:13à la tête de mon pays.
20:15Et ensuite, quand on voit juste cette une comme ça,
20:17on a l'impression que c'est une déclaration de candidature.
20:19Ce n'est pas le plan, mais ce n'est pas grave.
20:21Vous connaissez la question
20:23d'Alain Duhamel.
20:25Est-ce que vous y pensez en vous rasant le matin ?
20:27Vous savez à quoi je pense en me rasant le matin ?
20:29Vraiment.
20:31Je suis rapporteur.
20:33Je suis rapporteur
20:35pour le Parlement européen,
20:37sur la création des instruments de défense du Parlement.
20:39On est en train de faire en quelques semaines
20:41ce qu'on n'a pas fait pendant 80 ans.
20:43C'est-à-dire essayer de doter l'Europe
20:45d'une défense autonome vis-à-vis des États-Unis
20:47pour faire face à la menace russe.
20:49En me rasant, en me couchant,
20:51en me lavant les cheveux,
20:53en me lavant les dents, c'est à ça que je pense
20:55aujourd'hui, vraiment.
20:57Alain, peut-être que c'est à vous de reposer la question,
20:59parce que ça marche peut-être mieux avec vous.
21:01Allez-y, allez-y.
21:03La situation est extrêmement simple.
21:05Quand on va être le premier
21:07à présenter un programme,
21:09on va être le premier
21:11à l'incarner.
21:13C'est pas la peine de tourner autour du pot.
21:15Je vais me battre jour et nuit pour que les mesures
21:17qui se présentent dans ce programme...
21:19Et les autres,
21:21comme eux n'auront pas travaillé,
21:23seront obligés de se déterminer par rapport
21:25à vous et votre programme.
21:27Et donc vous avez totalement raison,
21:29au cœur du contrat social, il doit y avoir le travail.
21:31Y compris au cœur du contrat politique,
21:33il faut bosser.
21:35Ce qui est un grand changement pour les socialistes.
21:37Rendez-vous en juin, alors.
21:39On bosse, on bosse.