Derrière son (beau) palmarès et le quart de finale de Ligue des Champions à venir entre Aston Villa et le PSG, plongez dans les coulisses du management d'Unai Emery.
Depuis ses débuts à Lorca jusqu'à ses sacres en Europa League, en passant par l'importance des latéraux et sa gestion humaine de certains joueurs (Alba, Bacca, Banega...) avec des exemples concrets racontés par les intéressés eux-mêmes.
Pour les intéressés, mon livre "Unai Emery - El Maestro" sorti en 2017 est toujours disponible en version électronique : https://www.amazon.fr/Unai-Emery-Maestro-Romain-Molina-ebook/dp/B01N25Y1XB?ref_=ast_author_dp&dib=eyJ2IjoiMSJ9.Xg2qju1-6YIBCj2bmmaC8R8l57CUkDt1AsD72DLBgZBhWbRd8IjVYSMZ3JInqhRPcPfgGLMGC4dxPK-bzszmKmKCq-FtCNw4TcAFtG7ak1lPpHc8Iyxjt_waWtpEcy0fydNB0e5RYQ6XVrJfzdvsp2nGHJZOJHNnmG-DBiOx9qYuywpxOjUFACQ5JVSO87nZ.vlO_0QiFS-i-mzi0d39dIgDZ0rNgpg_nkuPFCsqCWtc&dib_tag=AUTHOR
Pour ceux voulant me suivre :
- Facebook : https://www.facebook.com/RomainMolina11/
- Twitter : https://twitter.com/Romain_Molina
- Soundcloud : https://soundcloud.com/romainmolina
- Instagram (et oui, tout arrive dans la vie) : https://www.instagram.com/romain.molina/
- Mon site internet : https://www.romainmolina.com/
--- TIMELINE ---
00:00 Introduction
00:38 Rappel sur sa famille, sa carrière de joueur et sa transition comme entraîneur
02:00 Ses débuts de coach à Lorca et Almeria : promotions et meilleurs saisons de l'histoire
03:54 Exemple de gestion avec des joueurs "difficiles" : Felipe Melo & Ever Banega
05:33 Détails, travail et psychologie
06:40 Des joueurs capables de s'adapter aux situations (Capoue, Coquelin, Iborra, McGinn...)
07:25 Les latéraux et les buteurs : deux postes-clés
08:54 Coulisser en phase défensive (souvent en 4-4-2/4-4-1-1) et optimiser les rotations
10:26 Obsession pour la tactique et les montages vidéo (individuels et collectifs)
11:07 Convaincre ses joueurs d'un projet (avec l'exemple d'Alba & Villarreal)
12:14 Comment bosse Aston Villa ?
13:00 Une légitimité médiatique depuis quelques années
13:46 Conclusion avec une anecdote de Juan Mata
Depuis ses débuts à Lorca jusqu'à ses sacres en Europa League, en passant par l'importance des latéraux et sa gestion humaine de certains joueurs (Alba, Bacca, Banega...) avec des exemples concrets racontés par les intéressés eux-mêmes.
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00:00 Introduction
00:38 Rappel sur sa famille, sa carrière de joueur et sa transition comme entraîneur
02:00 Ses débuts de coach à Lorca et Almeria : promotions et meilleurs saisons de l'histoire
03:54 Exemple de gestion avec des joueurs "difficiles" : Felipe Melo & Ever Banega
05:33 Détails, travail et psychologie
06:40 Des joueurs capables de s'adapter aux situations (Capoue, Coquelin, Iborra, McGinn...)
07:25 Les latéraux et les buteurs : deux postes-clés
08:54 Coulisser en phase défensive (souvent en 4-4-2/4-4-1-1) et optimiser les rotations
10:26 Obsession pour la tactique et les montages vidéo (individuels et collectifs)
11:07 Convaincre ses joueurs d'un projet (avec l'exemple d'Alba & Villarreal)
12:14 Comment bosse Aston Villa ?
13:00 Une légitimité médiatique depuis quelques années
13:46 Conclusion avec une anecdote de Juan Mata
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00:00Bonjour à tous et bienvenue. Cette vidéo va rappeler beaucoup de choses aux anciens, aux vénérables et braves de la chaîne,
00:04puisque avant de publier toutes ces enquêtes et micmac dans le milieu sportif,
00:07j'avais réalisé des productions beaucoup plus terrain, et notamment cette biographie autorisée de Naïmerie,
00:11ça c'était la version française, également en Angleterre, en Espagne, et aussi en Russie,
00:17et dedans il y avait à peu près une cinquantaine d'entretiens avec des gens liant connu,
00:20des David Villa, Juan Matai, Verbanega, Coquet, et tant d'autres,
00:24et le principal intéressé qui m'avait accordé un large entretien en fin de livre,
00:28donc je m'étais dit, en préambule de ce Paris-Saint-Germain-Aston Villa en carte de la Ligue des Champions,
00:32on va un peu retrouver cette boîte à souvenirs et vous expliquer un peu les méthodes d'Unai Emery.
00:38L'idée c'est de vous permettre de mieux comprendre un petit peu comment il fonctionne,
00:41parce que un, il n'est pas tout seul, il y a aussi tout un staff, on aura le temps de l'évoquer,
00:44et un peu ce qui le caractérise depuis ses débuts.
00:46Alors je vais faire un petit rappel historique, Unai Emery déjà il est issu d'une famille de footballeurs,
00:50parce que son grand-père notamment c'était El Pajarito, c'était le gardien mythique du Real Irun,
00:54un club basque dans les années 20 à peu près,
00:56ensuite son père également avait été gardien et joueur professionnel,
00:58et je crois qu'il avait des oncles qui ont également fait une carrière.
01:01Alors Unai lui, il n'a pas choisi les gants non, c'était un milieu de terrain,
01:03et lié à ce technique qui a été notamment à la Real Sociedad, en équipé,
01:07puis ensuite qui a fait une carrière honorable entre la 2e et 3e division espagnole,
01:12sauf qu'il avait notamment des problèmes aux genoux,
01:13et rapidement il s'est mis à étudier, que ce soit la psychologie, les manières d'entraîner,
01:17il était énormément captivé par tout ce qui se passait en dehors du terrain,
01:21notamment lorsqu'il était à Ferrol, ce qui est donc un club dans le nord d'Espagne,
01:24déjà il commençait à prendre des cours et tout.
01:25Pareil lorsqu'il était à Léganès, à Madrid, il allait assister à des conférences, à des entraînements,
01:29notamment du Real avec celui qui deviendra son adjoint plus tard,
01:32Carcedo, parce qu'ils se sont connus lors de ce moment, lorsqu'il jouait.
01:36Et donc ensuite il va terminer sa carrière à Lorca, alors Lorca c'est dans le sud de l'Espagne,
01:40puis une blessure va le tenir éloigné pendant des mois, problème de résultat,
01:43et là le président va tenter ce pari, c'est-à-dire je crois qu'il avait 32-33 ans, quelque chose comme ça,
01:47il va lui demander en plein milieu de la saison s'il intéressait pour reprendre l'équipe,
01:50ce qu'il va faire, et là il va faire quelque chose d'absolument exceptionnel,
01:53je sais il y a les Europa League, il y a Sevilla, il y a ce titre avec Villarreal et tout ce que vous voulez,
01:57mais ce qu'il a réalisé à Lorca, ça a été du jamais vu, donc imaginez,
02:01il prend l'équipe en milieu de saison, il était joueur, et immédiatement, ça colle tout de suite,
02:05il va faire monter l'équipe qui n'était pas du tout placée pour monter ou espérer en début de saison.
02:10Boum, montée en secondaire, donc en deuxième division espagnole,
02:12où il va réaliser la meilleure saison de l'histoire du club,
02:15c'est simple, ils ont réussi à tutoyer presque la montée en Liga,
02:19enfin ça a été absolument exceptionnel, alors vous vous doutez bien que c'était presque un phénomène à l'époque,
02:23avec un style très particulier, c'est-à-dire énorme attention aux détails, mais tous les détails,
02:27les remises en jeu, les corners, les coufrants, tout, tout, tout,
02:30c'est-à-dire que par exemple pour les touches, il y avait des entraînements spécifiques là-dessus au début,
02:34il faut imaginer, on est en 2005, 2006, 2007,
02:36c'est-à-dire que le football, auparavant, il y avait moins de data, il y avait moins d'analyse vidéo, etc.,
02:41ça dépareillait complètement, notamment en division inférieure,
02:43il y avait un son au détail, par exemple le positionnement de ton corps, comment tu vas défendre,
02:46par exemple quand tu vas presser, où tu vas incliner,
02:48si, admettons, le défenseur inverse, il est gauche et le droitier, forcément, tu vas l'incliner différemment.
02:53Donc il y avait tous ces détails-là, donc vous vous doutez bien que ça a fait fureur,
02:56avec un jeu aussi très séduisant, et donc il va rapidement être demandé par d'autres clubs,
03:00et ce sera Almeria, un club très ambitieux de deuxième division, qui va le signer.
03:03Et tout de suite, dans son management, il y a aussi évidemment le management d'homme,
03:06c'est-à-dire d'être très franc, et comme je vous dis, la psychologie,
03:09c'est quelqu'un qui lit beaucoup, notamment des livres de développement personnel, mais aussi de psychologie,
03:13et donc en fait, il va adapter son discours, est-ce que je le dis devant tout le monde,
03:16est-ce que je le dis entre 4 yeux, etc., vis-à-vis de la personnalité des joueurs.
03:19Et moi, les anciens de l'Orca, ils m'expliquaient quelque chose, c'est que,
03:22immédiatement, lorsqu'il est devenu coach, c'était toujours, voilà, entre guillemets, son rôle a changé.
03:26Donc il y avait une barrière, il pouvait aller prendre un verre avec les joueurs, mais à un moment donné, je le laisse tranquille.
03:29Vous voyez, tout de suite, ça a switché, et en fait, ça l'a fait.
03:32Ensuite, il arrive à Almeria, qui est un club très instable, qui voulait remonter en Ligue 1,
03:35ça faisait plus de 20 ans qu'il n'avait pas obtenu cela, et le début de saison, il commence très très mal.
03:39Je crois qu'il perd les 3 ou 4 premiers matchs, il y a même de la tension pour potentiellement le virer.
03:43Et puis, tranquille, sans paniquer et tout, finalement, il va retourner la situation et réaliser une saison exceptionnelle.
03:49Remonter immédiatement en Ligue 1, et derrière, une splendide saison.
03:52Pour ceux qui se rappellent, il y avait notamment Felipe Melo, ce joueur brésilien qui n'était peut-être pas forcément facile à gérer.
03:57Il a passé énormément de temps, principalement, justement, avec le papa du joueur pour essayer de le calmer,
04:02parce que Felipe Melo n'avait pas le niveau d'Almeria, il était bien au-dessus.
04:05Mais justement, il est venu à Almeria parce qu'entre guillemets, vu qu'il pétait des plans, etc.,
04:09il n'était pas forcément sûr, autrement, il aurait été trop cher.
04:12D'ailleurs, il y a cette anecdote assez marrante, mais match amical, donc, Felipe Melo, il arrive,
04:16il prend un rouge, dès le premier match amical, et tout le monde dit, mais on a pris un faux, etc.
04:20Ce à quoi la direction sportive répondra, un tas mal.
04:22Je crois que c'était Benito, à l'époque, le directeur sportif, il dit, ben au président, ben oui,
04:25s'il n'était pas comme ça, il ne serait pas à Almeria.
04:28Et donc, comment tu vas travailler là-dessus, comment tu vas le faire aussi accepter au groupe,
04:30parce qu'il avait parfois aussi des écarts de comportement, alors qu'il était au-dessus.
04:33Donc, au début, il le met sur le banc, il va lui faire gagner sa place, comme tous les autres.
04:36Et finalement, ça va très bien se passer, avec, comme je le disais, Negredo,
04:39où ça va être une constante, d'ailleurs, Donnay Emery, c'est ces joueurs un peu écorchés vifs.
04:42On peut penser à Banega, derrière, qui, des fois, pleurait.
04:45Et donc, c'était Emery qui le prenait.
04:46Rendez-vous compte, Banega, génial milieu argentin, on est en demi-finale d'Europa League.
04:52C'est O Sanchez-Pizjuan, il fait une première mi-temps pas bonne du tout.
04:55Et là, Emery va laisser son adjoint Carcedo s'occuper de la causerie quasiment avec tout le groupe
05:00pour prendre Banega dans son bureau à la mi-temps, seul à seul.
05:03Donc, vous imaginez déjà la confiance qu'il a vis-à-vis de son groupe, vis-à-vis de son adjoint aussi,
05:08et les gens qui comprenaient aussi, parce que Banega, il pouvait te faire gagner.
05:11Et puis, honnêtement, c'est plutôt un bon mec dans un vestiaire.
05:13Et puis, Banega va faire une superbe deuxième période et c'est vieux aussi,
05:16va se qualifier en finale et ensuite la gagner.
05:18Donc, c'est plein de petits managements et de détails comme ça,
05:21adaptés à la psychologie des joueurs, et je le répète,
05:23il y a beaucoup d'écorchés-vifs, des mecs qui aiment vraiment le ballon,
05:25mais qui ont peut-être du mal à canaliser des fois cette énergie, etc.,
05:28qui ont trouvé peut-être une renaissance quelque part avec Onai Emery.
05:32Bon, des anecdotes comme ça, je pourrais vous en citer plein,
05:35même si, en effet, ça ne s'est pas toujours bien passé avec tous les joueurs,
05:38mais c'est normal, c'est le lot de tous les coachs.
05:40Et j'ai remarqué quelque chose, c'est que normalement, quand tu aimes vraiment le football,
05:43quand tu bosses, tu n'as pas vraiment de soucis avec lui.
05:45Ça, c'était peut-être une de ses limites à l'époque,
05:47c'est qu'Almeria, on l'appelait l'enfermé football,
05:49c'est-à-dire un malade de football,
05:51parce que, justement, il pensait ça, il respirait ça, il buvait ça,
05:53c'est vraiment quelqu'un qui est omnibulé par le détail,
05:56presque obsédé par son travail et le foot en général.
05:59Donc, en effet, si tu n'as pas cette passion-là, ça peut rapidement te gonfler.
06:02D'ailleurs, anecdote, je crois que c'était à Valence, Almeria, j'ai un doute,
06:05ou Chez, je crois que c'était Almeria,
06:07attaquant, un jour, il s'est endormi lors d'une causerie,
06:09puisqu'à l'époque, elle était très, très longue.
06:10Ensuite, forcément, au fil du temps, ça a évolué,
06:12et c'est là où ses passages aussi à Paris et à Arsenal,
06:14dans d'autres environnements, ont été sans doute très bénéfiques pour lui,
06:18de voir ce qui marchait, ce qui ne marchait peut-être pas forcément avec certains types de joueurs,
06:21mais il y a une constante avec Unai Emery, c'est que tu bosses,
06:23quoi qu'il arrive, c'est-à-dire qu'il y en a beaucoup, c'est peut-être un peu compliqué,
06:26les statuts, tu traites aussi des fois des joueurs un peu différents,
06:28par contre, tu travailles, et donc l'idée de s'améliorer,
06:30et c'est pour ça qu'il y en a plein,
06:32c'est notamment ceux qui aiment étudier le jeu ou qui ont cette passion-là,
06:35et qui ont peut-être fait leur meilleure carrière possible avec lui,
06:38il y a notamment, je veux dire, des joueurs qu'on n'attendait pas forcément,
06:40je pense à Koke à Séville, on va parler de Francis Coquelin, à Villareal,
06:43à un moment donné, il y a des blessés, rappelez-vous, Coquelin,
06:45dans son espèce de 4-4-2 à plat, il le mettait sur le côté,
06:48ce qui n'est pas du tout la position de Coquelin,
06:50mais il va le faire, parfait soldat,
06:53c'est l'exemple d'Etienne Capoue, qu'il avait avoué dans l'équipe,
06:55qu'il n'avait jamais autant appris, enfin, quelque part,
06:57il avait appris le football avec Unai Emery à plus de 30 ans,
06:59il a eu une deuxième partie de carrière, notamment son arrivée à Villareal,
07:02qui a été stratosphérique, et ça, des joueurs comme ça,
07:05on pourrait parler de Vitolo, j'aimerais aussi mettre en avant,
07:07j'ai perdu son nom, Ibarra, je crois que c'est comme ça,
07:09Ibarra, excusez-moi, le grand milieu de Séville,
07:11donc des mecs, on va dire, de complément, qui vont se sublimer,
07:15mais on peut penser à John Manguin aujourd'hui,
07:16le capitaine d'Aston Villa, qui peut jouer un petit peu de partout,
07:19deux points fondamentaux tactiquement, les latéraux.
07:21Comment les latéraux, souvent, avec Emery, vont réaliser leur meilleure saison ?
07:23Alors là, Lucas Digne, on peut en parler,
07:25vous remarquez que souvent, des fois, il va mettre deux latéraux sur le même côté,
07:28on peut le voir, il le fait très rarement entre Madsen et Digne,
07:31mais il l'a déjà fait à droite à Arsenal, avec Matic Hache,
07:33qui a peut-être des lacunes défensives, qui va mettre un petit peu plus haut,
07:35il l'avait déjà fait, notamment à Villareal,
07:38avec Pedraza, Moreno, notamment sur le côté gauche,
07:40et donc, c'est quelque chose qui va rester chez lui,
07:42c'est comment on va libérer de l'espace pour que les latéraux montent,
07:46et vous remarquez, rappelez-vous même les 100 PSG,
07:48on avait un Orier qui prenait le couloir droit,
07:49quand même pas possible avec Meunier,
07:51et qui en fait, était aussi très dangereux,
07:52parce que les mecs devaient en repiquer et tout,
07:54donc il y a l'idée, on va dire, du latéral,
07:56qui est très très important, notamment en phase offensive,
07:58et que dire des numéros neufs,
08:00parce que je vous ai parlé de Negredo,
08:01qui a fait des saisons stratosphériques,
08:03rappelez-vous de Carlos Bacca,
08:04et pourtant, Carlos Bacca, ils se sont insultés tous les deux quand même,
08:07donc je veux dire, ça a été super tendu,
08:10et il aimerait réussir à gérer ça,
08:11donc après, en face-à-face, etc.,
08:13parce qu'on peut dire tout ce qu'on veut de lui,
08:15c'est un mec qui te dit les choses,
08:16ça, a dit le Rami, il l'avait dit aussi quantité de fois,
08:18c'est-à-dire qu'il lui a dit,
08:19et je pense que Rami aurait plein d'anecdotes,
08:21il m'en avait raconté quelques-unes,
08:22je vous laisse faire sur sa chaîne Twitch,
08:24de la gestion qu'il a eue, par exemple, avec lui à Valence et à Séville,
08:27comment tu gères le groupe, etc.,
08:29sur ça, il te donne une surconfiance,
08:31et les attaquants, c'est ça, donc Bacca,
08:32finalement, ça va coller, il va faire quasiment sa meilleure saison,
08:35on peut parler de Gamero,
08:36on peut en reparler de Negredo, qu'il avait eue à Séville,
08:38Cavani, évidemment, à Paris,
08:39on peut même dire Aubameyang et Arsenal,
08:41qui a eu une saison stratosphérique,
08:43la manière dont il l'avait utilisée et tout,
08:44et là, que dire avec Watkins,
08:46depuis qu'il est arrivé à Stunt Villa,
08:47et même Rashford, ça commence à être pas trop mal du tout,
08:50depuis son prêt en provenance de Manchester United.
08:54Donc, on a l'importance du neuf, des latéraux, et surtout de coulisser,
08:56c'est-à-dire que Unai, souvent, il a joué avec un 4-4-2 à plat,
08:59ça, c'est plus tellement, on va dire, un 4-4-1-1,
09:01c'est souvent ça, un petit peu, à Stunt Villa,
09:02avec Morgan Rogers, un petit peu derrière Watkins, actuellement,
09:05et donc, on voit toujours avec une idée collective,
09:07c'est pour ça que John Duran n'était pas titulaire,
09:09c'est que Duran, offensivement,
09:10il n'apporte pas la palette que Watkins apporte,
09:12dans les appels, dans la capacité de garder la balle et tout,
09:15parce que c'est très très important aussi, au pressing,
09:17d'avoir cette idée collective, avec évidemment les permutations et tout.
09:20C'est pas quelqu'un qui est fermé à ce niveau-là,
09:22même si, des fois, en fait, on va vraiment resserrer,
09:24en réduisant l'espace un petit peu entre les lignes.
09:26Alors, c'est vrai que Stunt Villa, défensivement,
09:28c'est pas fou.
09:29Honnêtement, il y a quand même pas mal d'erreurs individuelles et tout,
09:31et il y a toujours cette adaptation,
09:33c'est-à-dire que d'ailleurs, on a Konsa, qui peut jouer latéral,
09:36on a Cage, qui peut donc, comme je vous dis,
09:37soit allié, soit latéral,
09:38Madsen, qui fait pareil, qui commence à aller de mieux en mieux,
09:40ils ont pris Malen pour faire pareil,
09:42Rodgers peut jouer d'un côté, de l'autre...
09:43Donc, en fait, on a des joueurs qui sont capables de s'adapter.
09:45Tillman, Smagin,
09:47c'est exactement avec ça qu'il a gagné l'Europa League avec Villareal.
09:50Toujours un grand neuf,
09:51Gérard Moreno, bien évidemment,
09:53et derrière, des mecs un petit peu de compléments
09:55et d'autres qui ont un peu explosé.
09:56Choukwézé a eu énormément de bons moments aussi avec ça,
09:58des jeunes comme Pino, qui avait été lancé,
10:00et d'autres comme Pfeuif, qui était central,
10:02et hop, on va le mettre un petit peu latéral à mon nez avec une crise de blessé,
10:05parce qu'Onay Emery, c'est quelqu'un qui va faire avec tous les joueurs
10:07et qui va faire énormément de rotations.
10:09C'est-à-dire que là, regardez, par exemple,
10:10ce week-end, Villa a gagné Nottingham Forest,
10:12je crois qu'il y avait sept ou huit changements
10:13par rapport à l'équipe qui avait gagné Brighton en milieu de semaine.
10:16C'est-à-dire qu'au fil du temps,
10:17il a beaucoup optimisé les temps de jeu
10:19pour obtenir certaines fraîcheurs physiques
10:20et je dirais également mentales,
10:21parce qu'il est tellement exigeant avec les joueurs.
10:23C'est-à-dire que t'as des montages individuels avec tous.
10:25Tiens, une petite anecdote.
10:27Une fois, il voulait voir si un joueur regardait bien les montages,
10:29donc il lui a donné une clé USB, comme il donne à certains,
10:32et le joueur dit oui, oui, oui,
10:34sauf qu'en fait, dans la clé USB, il n'y avait rien.
10:35C'était pour voir, entre guillemets, s'il le voyait,
10:36mais il n'allait pas l'obliger, en fait.
10:38C'est un peu comme Bielsa dans cette manière-là,
10:40c'est-à-dire d'intéresser les joueurs.
10:42Et donc, t'as les montages collectifs, les montages annuels,
10:44tous ont d'ailleurs, c'est beaucoup,
10:46c'est énormément d'informations,
10:54de le blâmer, parce que les Mustafi,
10:56Liechteiner,
10:57il y avait qui d'autre ?
10:58Il y avait Sokratis, il y avait Jenkinson,
10:59enfin, ce n'était pas non plus la panace.
11:01Il y avait Montréal, ce n'était pas mal,
11:02mais globalement, c'était assez faible défensivement à ce sujet-là.
11:06Peut-être à Paris, voilà.
11:06Mais l'idée, c'est de convaincre tes joueurs.
11:09Et là, tu prends Villarreal,
11:11Aston Villa,
11:12les mecs sont pleinement convaincus.
11:13Et tout type de joueurs, regardez Rashford,
11:14depuis qu'il est arrivé, Asensio, par exemple,
11:16regardez à Villarreal, tous les mecs qu'il a eus,
11:18regardez comme ils en parlent aujourd'hui.
11:19Et donc, en fait, il va te laisser une trace.
11:21Et même pour d'autres, on peut penser à Jordi Alba à l'époque de Valence.
11:25C'est lui qui va être plus tétuclé, comme dit Azalba.
11:27Il était allié, il ne voulait pas jouer latéral.
11:28Non, toi, tu feras une grosse carrière en tant que latéral.
11:30En tant qu'allié, tu ne seras pas comme ça.
11:31Et finalement, il le dira toujours.
11:33Alba remerciera toujours au Naïmeri
11:34d'avoir cru en lui un poste que lui-même n'y croyait pas.
11:37L'idée de convaincre ses joueurs,
11:38de toute façon, c'est ce qui fait la différence
11:39entre un bon manager et un très grand manager,
11:41qu'ils se sentent habités par le projet.
11:43Je veux dire, vous vous rappelez, vous, du parcours de Villarreal en Ligue des champions ?
11:46Quand ils n'ont même pas passé loin d'éliminer Liverpool,
11:48alors qu'ils perdent 2-0 en defile,
11:49retour et gagnent 2-0 à domicile, alors qu'ils ont plein de blessés.
11:52Bon, finalement, ils ne vont pas se qualifier,
11:53mais ils avaient été incroyables, ils avaient gagné l'Europa League.
11:56Peut-être qu'en Ligue 1, c'était un peu compliqué de ce que vous voulez,
11:58si vous n'avez pas non plus un effectif super large et tout.
12:00Tu avais encore des mecs de complément type Pedraza,
12:03Gaspar, etc. Ils jouaient beaucoup moins.
12:04Mais je veux dire, ils sont arrivés.
12:06Alors qu'il n'y avait personne qui misait un copec sur eux.
12:08Pareil pour les 3 Europas League de Séville et tout.
12:10Alors on va dire peut-être qu'ils l'excellent dans ce genre de situation.
12:12Là, ce qui est très intéressant, c'est qu'Aston Villa était attendu cette année.
12:15Finalement, ils tiennent pour le moment les espoirs avec des investissements.
12:18Alors c'est vrai que derrière, il y a Monchi.
12:19On avait parlé, on avait fait une vidéo un peu sur comment Aston Villa est géré.
12:22Il y aurait beaucoup de choses à redire sur certains transferts et les finances,
12:24parce que c'est un club qui est un peu à l'agonie financièrement,
12:26parce qu'avant, il y avait une gestion catastrophique.
12:28Quand même, Emery récupère Aston Villa,
12:30ils font fin de la marmite, presque dans les positions de relégables avec Steven Gerrard.
12:33L'effectif ne change quasiment pas.
12:34Ils font 7e qualification pour la Conférence League où ils feront une demi-finale.
12:37C'était la dernière, 4e.
12:39Retour en Ligue des Champions, il a tout ce qui s'est passé.
12:41C'est incroyable.
12:41Et donc aujourd'hui, il a une légitimité.
12:44Il l'avait déjà sportivement, mais qui est devenue aussi au niveau médiatique.
12:46Et vous savez à quel point c'est important l'environnement ?
12:48Les mecs se disent « Ah ouais, en fait, on a Emery ».
12:50Et en fait, ça, je pense que c'est ce qui lui a desservi aussi à Paris et à Arsenal.
12:53C'est qu'en fait, dans l'entourage footballistique,
12:55il y en a qui le voyaient peut-être pas au niveau, etc.
12:57Et qui maintenant, ils te disent « Ouais, il te donne du stress, il te donne du... ».
12:59C'est bizarre, depuis son passage en France,
13:01je n'ai pas entendu une seule personne dire « Ah ouais, parce qu'entre guillemets,
13:04c'est vrai, il est très agité sur le banc de touche,
13:05il donne du stress à ses joueurs ».
13:06Je n'ai jamais entendu dire ça.
13:07Et même les joueurs qui l'avaient avant ne te le disent pas.
13:09Alors certains au PG vont te dire « Ouais, peut-être un peu ».
13:11Peut-être.
13:11Ça n'a pas été parfait non plus.
13:13Je veux dire, la carrière qu'il fait, le respect qu'il a aussi,
13:15parce que c'est quelqu'un qui n'a jamais craché sur les uns et les autres.
13:17C'est quelqu'un qui a toujours été très respectueux des employés.
13:19Il a toujours été adoré par les petits employés.
13:21On voit la fidélité aussi avec le staff.
13:23Des gens humbles et bosseurs.
13:24Alors oui, pas tout est parfait comme pour tous les managers.
13:26Mais je trouve que c'est une belle récompense pour lui,
13:29pour sa famille aussi qui gère le club d'Hyroune.
13:31Donc quand même, très familiale, comme je vous l'ai dit,
13:33avec notamment le grand-père, El Pajarito,
13:35le gardien qui s'envolait pour sauver les buts dans les années 20 et 30.
13:38Et une passation de pouvoir.
13:39Aujourd'hui, Aston Villa, en effet, il a les clés du camion,
13:41alors qu'on lui a proposé beaucoup plus d'argent ailleurs.
13:43Parce qu'en fait, il a pu modeler le club comme il le voulait.
13:46Je terminerai par une petite anecdote en parlant de cette obsession des détails.
13:49C'était Juan Mata qui me l'avait raconté.
13:50Mais lorsqu'il était à Valence, il me dit
13:52« Des fois, j'avais presque pas assez de doigts sur mes mains
13:54pour annoncer les systèmes sur les corners et coufrants. »
13:56En fait, tout était tellement étudié.
13:58Et vous voyez que souvent, Aston Villa, alors,
13:59ils ont quelqu'un, un écossaïque qui s'appelle McFee,
14:01qui va travailler notamment spécialement ça.
14:03Mais en fait, il y a énormément de combinaisons différentes.
14:05Et on sait très bien que les coups de pierre été
14:07sont peut-être l'une des rares armes que les Villans pourront offrir
14:10face au Paris Saint-Germain.
14:11Donc, évidemment, grande confrontation.
14:13Pari plus que favori.
14:14Mais quoi qu'il arrive, Unai Emery, c'est un manager
14:16qui a prouvé maintenant depuis quasiment 20 ans
14:18à tous les niveaux qu'il pouvait réussir.
14:20Et notamment de la bonne manière.
14:21Avec du travail, du respect et de l'humilité.
14:24Et rien que pour ça, j'ai envie de dire, bravo Maestro.
14:26Sur ce, keep the faith.