L'eurodéputée LFI, Manon Aubry, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00La grande interview, c'est News Europe 1 avec Manon Aubry. Bonjour Manon Aubry.
00:04Bonjour.
00:05Eurodéputée France Insoumise et première vice-présidente à la commission des affaires commerciales au Parlement européen.
00:11On va parler des taxes Trump, des taxes douanières.
00:15À propos de Donald Trump, il a écrit ces dernières heures sur son réseau social, Truth Social,
00:20« Libérez Marine Le Pen », « Free Marine Le Pen » en anglais.
00:24Il a ajouté au sujet de l'inéligibilité de Marine Le Pen, c'est tellement mauvais pour la France
00:28et pour le grand peuple de France.
00:30Il dénonce une chasse aux sorcières.
00:32On a l'impression qu'il parle d'une dictature du bout du monde.
00:34Comment est-ce que vous réagissez à ce soutien ?
00:37Je pense que l'adage « dis-moi qui te soutient, je te dirai qui tu es » est assez représentatif dans ce cas.
00:44Quand Marine Le Pen reçoit les soutiens de Donald Trump,
00:47mais aussi de Viktor Orban, le Premier ministre en Hongrie,
00:52qui n'est pas à la tête d'une grande démocratie,
00:55c'est le moins qu'on puisse dire, vu la manière dont il traite l'État de droit,
00:58c'est assez symptomatique.
01:00On a le sentiment, en écoutant Donald Trump,
01:03que Marine Le Pen serait persécutée, poursuivie, que sa vie est en danger.
01:10Ça a peut-être poussé Marine Le Pen même, vous avez peut-être vu,
01:12elle s'est comparée à Navalny, l'opposant en Russie qui a été assassiné par Vladimir Poutine,
01:17alors qu'on parle d'une décision de justice.
01:21Non, cher Donald Trump, Marine Le Pen, comme tous les justiciables de France,
01:25n'est pas au-dessus des lois.
01:27N'en déplaise à Donald Trump, n'en déplaise à Viktor Orban,
01:30c'est vrai pour Marine Le Pen, mais c'est vrai pour tous les citoyens français.
01:33Sauf que, Manon Aubry, Marine Le Pen n'est pas comme tous les justiciables,
01:37et vous le savez très bien, évidemment.
01:39Marine Le Pen a été trois fois candidate à la présidentielle,
01:42elle pourrait l'être en 2027.
01:44Ça ne vous gêne pas qu'elle ne puisse pas se présenter à l'heure qu'il est ?
01:47Moi, ce qui me gêne, c'est que vous ayez des élus de la République
01:51qui sont élus par les citoyens et les citoyens français,
01:54qui soient reconnus coupables en première instance
01:57de détournement de fonds publics.
01:59Parce que ce dont on parle, Marine Le Pen tente de se poser en victime.
02:02Mais en réalité, elle a été reconnue coupable en première instance.
02:05Coupable d'un détournement de fonds publics de plus de 4 millions d'euros.
02:094 millions d'euros !
02:10Et on en a assez peu parlé, mais Marine Le Pen,
02:12pendant qu'elle était présidente du Rassemblement national,
02:14elle était aussi payée par son parti.
02:165 000 euros par mois.
02:17Et c'est 5 000 euros par mois que le parti n'avait pas à débourser
02:21pour les permanents du parti qu'ils avaient embauchés.
02:24Donc, indirectement, Marine Le Pen a bénéficié d'un enrichissement personnel.
02:28Donc, vous savez, le Rassemblement national...
02:30Mais le sujet, c'est l'exécution provisoire.
02:32Le sujet, c'est l'exécution immédiate.
02:34Le sujet, c'est d'abord un parti qui donne des leçons de morale.
02:40Marine Le Pen avait d'ailleurs prôné l'inégibilité à vie
02:44pour ceux qui étaient condamnés pour manque de probité.
02:47Eh bien, on pourrait l'appliquer à elle-même.
02:49Vous voyez, la justice, elle est laxiste pour le Rassemblement national,
02:54sauf quand ça les concerne.
02:56Et le Rassemblement national qui a donné pendant des années des leçons
02:59de tête haute, main propre, en réalité, aujourd'hui,
03:03ils ont la tête basse et les mains sales.
03:05Et donc, oui, le Rassemblement national et Marine Le Pen
03:09peuvent assumer leurs actes.
03:11Quand vous détournez de l'argent public,
03:13vous devez en assumer les conséquences.
03:15Et la loi prévoit l'inégibilité.
03:17Ça fait partie des options qui sont prévues.
03:19Et ils assument d'ailleurs, puisqu'ils font appel.
03:21Notamment, la décision d'appel sera rendue à l'été 2026.
03:24C'est une bonne chose que la justice aille vite.
03:26J'observe que la justice va vite quand il s'agit de Marine Le Pen,
03:30mais pas quand il s'agit des justiciables de droit commun.
03:34Il n'y a eu aucune pression, a dit la procureure générale
03:36après l'accord d'appel de Paris.
03:38C'est ce qu'elle disait hier matin dans le Parisien.
03:40Je souhaite que les procès en appel aillent le plus rapidement possible
03:44pour l'ensemble des justiciables de France.
03:46Mais qu'est-ce qui justifie, aujourd'hui,
03:48que Marine Le Pen passe devant d'autres justiciables
03:50qui attendent leur procès en appel depuis deux ans,
03:52depuis trois ans, depuis quatre ans ?
03:54Et puis, il y a un autre sujet dont on a assez peu parlé,
03:56mais c'est François Bayrou qui est poursuivi
03:58pour des faits similaires, dont le procès a eu lieu
04:00il y a un an, en février 2024.
04:03Il a été relaxé.
04:05Et le parquet a fait appel.
04:08Donc, vu que le parquet a fait appel, il y aura un nouveau procès.
04:10Si on tient les mêmes délais que pour Marine Le Pen,
04:13ça veut dire qu'il devrait y avoir un procès
04:15pour François Bayrou d'ici cet été.
04:17Donc, je pose la question,
04:19est-ce qu'il y aura un procès pour François Bayrou
04:21sur une affaire de détournement de fonds public
04:23d'ici l'été 2025,
04:25où c'est seule Marine Le Pen qui va avoir droit
04:27à des procès organisés le plus rapidement possible ?
04:31Ce qui pointe, par ailleurs,
04:33la question des moyens donnés à la justice,
04:35parce que moi, je ne me satisfais pas dans notre pays
04:37qu'on doive attendre des procès en appel,
04:39deux ans, trois ans, quatre ans,
04:40qui sont des périodes, en effet, qui sont beaucoup trop longues.
04:42Ça ne poserait pas de problème démocratique,
04:44selon vous, si je vous suis,
04:46si Marine Le Pen ne pouvait pas se présenter à la présidence...
04:48Le Rassemblement National a été interdit ?
04:50Jordan Bardella ne pourra pas se présenter ?
04:53Les idées de Marine Le Pen seront représentées
04:55dans cette élection présidentielle, quoi qu'il arrive.
04:57Et je vais vous dire même,
04:59les idées portées par le Rassemblement National,
05:01elles sont racistes, elles sont xénophobes,
05:03elles visent à diviser notre société.
05:05Les Français, en fonction de leur origine,
05:07en fonction de leur religion...
05:09Quelle est la mesure raciste du Rassemblement National ?
05:11Par exemple, de demander aux Françaises et aux Français
05:14de faire de la préférence nationale
05:16dans l'accès à des logements sociaux,
05:18par exemple.
05:20Ah si, c'est raciste.
05:22En quoi c'est raciste ?
05:24Sélectionner les gens en fonction de la couleur de peau.
05:26Là, c'est juste accorder la préférence
05:28à ceux qui payent leurs impôts.
05:30C'est xénophobe, c'est xénophobe.
05:32Il y a des gens dans notre pays qui travaillent,
05:35qui payent des impôts.
05:37Il n'y a pas de raison qu'ils n'accèdent pas à des logements sociaux.
05:39Je pourrais vous faire une liste assez longue,
05:41mais je peux vous prendre aussi simplement...
05:43Et ce sont des mesures qui existent dans d'autres pays ?
05:45Simplement des propos.
05:47Par exemple, au sujet de la condamnation de Marine Le Pen,
05:49vous avez un responsable du Rassemblement National de l'Aveyron
05:51qui a dit que la condamnation,
05:53c'était le jugement final.
05:55Vous estimez que ce sont des propos
05:57qui sont tenables par un parti
05:59qui a vocation
06:01à exercer le pouvoir ?
06:03Donc oui, le Rassemblement National
06:05est un parti qui vise
06:07à diviser notre société.
06:09Et moi, je continuerai à me battre pour les gagner dans les urnes.
06:11Parce que la bataille, elle va se faire dans les urnes.
06:13Vous receviez cette semaine Jordan Bardella.
06:15Jordan Bardella pourra être candidat à l'élection présidentielle
06:17s'il le souhaite.
06:19Et Jordan Bardella, j'imagine,
06:21il se prépare. De la même manière,
06:23nous, la gauche, nous devons nous préparer à gagner
06:25le Rassemblement National dans les urnes.
06:27Si j'entends et je traduis ce que vous dites,
06:29vous préférez affronter Jordan Bardella en 2027 que Marine Le Pen ?
06:31Non, moi, je souhaite
06:33que l'on soit le plus armé possible.
06:35Et j'ai envie de dire,
06:37peu importe, parce que
06:39les idées racistes et xénophobes
06:41du Rassemblement National,
06:43elles n'ont pas été condamnées en justice.
06:45Elles continuent à exister dans le débat public.
06:47Vous me demandiez
06:49des exemples tout à l'heure.
06:51Je me souviens de Jordan Bardella, puisque vous parlez de lui,
06:53qui a proposé pendant la campagne
06:55des élections législatives en mois de juin dernier
06:57d'interdire aux binationaux
07:00d'accéder à des postes à responsabilité
07:02dans l'administration publique.
07:04Là aussi, pour moi, à mon sens,
07:06c'est xénophobe de ne pas permettre
07:08à des franco-portugais,
07:10à des franco-algériens, à des franco-islandais
07:12ou je ne sais quoi d'autre,
07:14d'accéder à ce type de postes à responsabilité
07:16parmi les nombreux exemples que l'on peut trouver dans le projet.
07:18Ils sont revenus sur cette proposition.
07:20Oui, mais le naturel revient au galop, vous le voyez bien.
07:22Le Rassemblement National organise un rassemblement de soutien à Marine Le Pen dimanche.
07:24Il y avait urgence pour la gauche
07:26à organiser une contre-manifestation ?
07:28Pourquoi ça vous dérange que la droite manifeste ?
07:30La droite et l'extrême-droite
07:32ont le droit de manifester,
07:34c'est garanti par notre Constitution
07:36à l'heure où eux remettent en cause
07:38des principes constitutionnels.
07:40Et c'est ça qui me pose problème.
07:42Quand Marine Le Pen
07:44parle de dictature des juges,
07:46quand Bruno Rotailleau,
07:48ministre de l'Intérieur de notre République,
07:50met en cause la justice de notre pays,
07:52il parle de juges rouges.
07:54C'est une remise en cause fondamentale
07:56de l'indépendance de la justice.
07:58Et moi, je ne tolère pas qu'un parti
08:00qui a vocation
08:02à exercer le pouvoir
08:04dont il se vante d'avoir vocation
08:06à exercer le pouvoir, remette en question
08:08ses principes fondamentaux. Vous voyez,
08:10dans notre pays, oui, l'état de droit est
08:12intangible. N'en déplaise à Bruno Rotailleau,
08:14n'en déplaise à Jordane Bardella,
08:16n'en déplaise à Marine Le Pen. Donc j'appelle à une mobilisation
08:18la plus large possible, ce dimanche,
08:20à 13h, place de la République pour les Parisiennes et les Parisiens.
08:22Et j'appelle à un second rendez-vous
08:24le 1er mai prochain pour une grande mobilisation
08:26sociale des travailleurs,
08:28des travailleuses, mais plus largement
08:30d'une riposte sociale aussi contre l'extrême droite.
08:32Vous avez entendu le ministre de l'Intérieur,
08:34Bruno Rotailleau, prononcer le mot
08:36de juges rouges hier soir sur France 2 ?
08:38Moi, je ne l'ai pas entendu.
08:40Je l'ai écouté.
08:42Je l'ai écouté.
08:44Je l'ai écouté.
08:46Est-ce qu'il a prononcé le mot juges rouges ?
08:48Pendant un quart d'heure,
08:50pendant un quart d'heure,
08:52il a ciblé, pointé du doigt
08:54les juges de notre pays.
08:56Un ministre de l'Intérieur qui pointe des juges
08:58en disant que ce sont des décisions politiques.
09:00Est-ce que vous trouvez ça normal ?
09:02Un ministre de l'Intérieur qui s'attaque
09:04au syndicat de la magistrature
09:06à qui je voudrais apporter aujourd'hui toute ma solidarité.
09:08Vous savez que le droit de se syndiquer
09:10est protégé par la Constitution.
09:12Vous aussi, même, à CNews, Romain Désarbe,
09:14vous avez le droit de vous syndiquer.
09:16Et je souhaite que vous soyez protégés par les syndicats.
09:18Ça vaut aussi pour les juges de notre pays.
09:20Jeter l'opprobre sur une décision de justice
09:22en disant que ce serait une décision politique,
09:24et c'est ce qu'a dit Bruno Retailleau hier soir
09:26sur France 2, oui c'est scandaleux.
09:28C'est scandaleux qu'un ministre de la justice dise ça
09:30et moi j'en appelle ce matin à François Bayrou.
09:32Quelle est la position du gouvernement sur le sujet ?
09:34Est-ce que le gouvernement
09:36remet en question les décisions de justice ?
09:38Il semblait évoquer le syndicat de la magistrature,
09:40sans le nommer.
09:42Il l'a nommé, il l'a nommé.
09:44Le syndicat de la magistrature qui s'est illustré
09:46avec cet abominable mur des cons.
09:48Pour lequel il a été condamné.
09:50Mais le syndicat de la magistrature, c'est un syndicat
09:52qui défend des magistrates et des magistrats.
09:54Et qui fait de la politique en invitant à ne pas voter
09:56pour tel ou tel parti.
09:58Il y a énormément de syndicats qui savent
10:00de quel côté les travailleurs et les travaillées sont.
10:02Vous savez quand vous avez le Rassemblement national
10:04qui se donne des contours sociaux
10:06mais qui en réalité est contre
10:08l'augmentation du SMIC,
10:10du salaire minimum.
10:12Quand vous avez le Rassemblement national
10:14qui est pour défendre les intérêts des plus riches
10:16dans notre pays, oui les syndicats des travailleurs
10:18et des travailleuses ne s'y trompent pas.
10:20Et je salue d'ailleurs leurs décisions.
10:22Manon Aubry, vous êtes eurodéputée,
10:24je le disais au début de cette grande interview.
10:26Vous êtes également la première vice-présidente
10:28à la commission des affaires commerciales
10:30au Parlement européen.
10:32Ça va être très intéressant de vous entendre
10:34sur ce qui se passe actuellement.
10:36Donald Trump bouscule les règles du jeu du commerce mondial.
10:38Emmanuel Macron dit que c'est brutal et infondé.
10:40Comment est-ce que vous qualifiez
10:42cette révolution des taxes douanières
10:44et qu'est-ce qu'on est en train de vivre ?
10:46On est en train de vivre une guerre commerciale.
10:48Je crois qu'il faut peser ces mots.
10:50Certainement le début d'une nouvelle ère
10:52des relations commerciales
10:54comme on n'en a jamais connue de notre vivant.
10:56On retourne au début du XXème siècle
10:58et ce qu'est en train de faire
11:00Donald Trump
11:02c'est sans précédent.
11:04Ça va avoir des conséquences
11:06majeures pour nos travailleurs, pour nos travailleuses.
11:08Ça va avoir probablement des conséquences
11:10en termes d'inflation.
11:12Ce qui me frappe dans ce contexte
11:14c'est de voir à quel point la réponse de l'Union européenne
11:16est à la traîne.
11:18Je pèse mes mots complètement à la traîne,
11:20complètement déconnectée de la réalité.
11:22On a le sentiment d'avoir une réponse
11:24un peu timorée
11:26alors que la déclaration de guerre
11:28qui a été posée par Donald Trump
11:30doit nous amener à deux choses.
11:32La première chose, c'est d'avoir une réponse immédiate
11:34avec des droits de douane
11:36et avec l'utilisation de ce qu'on appelle
11:38un instrument anti-coercition.
11:40C'est notre nouvel arbre nucléaire
11:42commercial en Europe.
11:44C'est un outil qui a été prévu dans le droit européen
11:46mais qui n'a jamais été utilisé encore.
11:48Il peut prévoir par exemple l'interdiction
11:50d'accès des entreprises américaines
11:52au marché public européen.
11:54Ça limite l'accès
11:56des entreprises américaines.
11:58On peut prévoir des quotas.
12:00Il existe des outils.
12:02Il ne faut pas avoir peur de notre force.
12:04La deuxième chose à faire
12:06on ne peut pas penser cela sans penser le moyen terme.
12:08La question qui nous est posée
12:10finalement, c'est quelle direction va prendre
12:12notre économie.
12:14Je souhaite qu'on sorte de l'aveuglément
12:16du libre-échange. J'ai été frappée cette semaine
12:18de la présidente de la commission européenne
12:20qui n'apprend absolument pas de ses leçons et qui dit
12:22la meilleure réponse est de signer à tour de bras
12:24des accords de libre-échange avec le Mercosur,
12:26avec l'Inde, avec le Vietnam, avec la Chine,
12:28avec le Mexique. Il faut des taxes et fermer les portes.
12:30Non, il ne faut pas que des taxes.
12:32Il faut reconstruire notre économie
12:34pour répondre à nos besoins.
12:36C'est tout l'inverse de ce que fait Emmanuel Macron
12:38et de ce que fait l'Union Européenne.
12:40C'est ce que fait Donald Trump alors ?
12:42Non.
12:44Il veut réindustrialiser et renforcer
12:46le Made in USA.
12:48La différence de Donald Trump, c'est que Donald Trump
12:50le fait sans aucune planification
12:52et sans un protectionnisme solidaire et écologique.
12:54Je vous donne un exemple très concret des conséquences
12:56du modèle économique européen.
12:58Sur l'agriculture, on a aujourd'hui
13:00près de 50% des terres agricoles européennes
13:02qui sont destinées à l'exportation.
13:04Dans le même temps, on importe
13:06la moitié de nos fruits et légumes.
13:08On va importer de la viande qui vient du Brésil et de l'Argentine.
13:10Ce modèle, vous voyez,
13:12il est complètement dépassé. Ce que je souhaite,
13:14c'est un grand plan de relocalisation
13:16de notre économie, de réindustrialisation
13:18en répondant à cette question fondamentale
13:20de quoi avons-nous besoin
13:22et comment faisons-nous pour le produire
13:24ici en Europe et sortir
13:26de cette folie, de ces décennies
13:28du libre-échange qui nous a rendus dépendants
13:30et qui nous a rendus vulnérables.
13:32Manon Aubry, invitée de la grande interview
13:34CNews Europe 1, la situation politique
13:36en France. Le budget 2025
13:38est passé. Le budget
13:402026, ça va être une autre paire de manches.
13:42Pardonnez-moi l'expression.
13:44Est-ce que le gouvernement
13:46Bayrou va tomber, selon vous ?
13:48Est-ce qu'il tombera au prochain
13:50budget ? Il faudra attendre l'automne prochain.
13:52Qu'est-ce que vous voyez ?
13:54En ce qui nous concerne, en tout cas, nous n'avons pas la censure
13:56à géométrie variable. Donc, nous le disons
13:58très clairement que
14:00le gouvernement de François Bayrou
14:02tient sur un fil. Nous proposerons
14:04aux autres parties du
14:06Nouveau Front Populaire de déposer
14:08ensemble une motion de censure
14:10de ce gouvernement, ne serait-ce que parce qu'il
14:12n'a pas tenu ses promesses sur le conclave
14:14sur les retraites. On se souvient, la fausse promesse
14:16pour acheter à peu de sous le Parti
14:18socialiste qui, depuis, je pense
14:20est revenu de ses illusions. En tout cas,
14:22je le souhaite puisque ce conclave n'a débouché
14:24sur rien et qu'à aucun moment le gouvernement n'a envisagé
14:26de remettre en cause
14:28la réforme des retraites qui prévoit de faire travailler
14:30deux ans de plus des millions de Françaises et de Français.
14:32Donc, oui, nous souhaitons
14:34une motion de censure le plus rapidement possible.
14:36Et je rappelle que si ce gouvernement tient,
14:38c'est uniquement parce que le Parti socialiste
14:40d'un côté et le Rassemblement national de l'autre
14:42pour le moment ont choisi de le maintenir
14:44en vie. Et s'agissant du Rassemblement national,
14:46j'observe que Jordan Bardella, à votre antenne cette semaine,
14:48a un petit peu changé de discours.
14:50Il était prêt à imaginer la censure
14:52de ce gouvernement. Alors, je pose
14:54la question. La seule raison pour laquelle ils imaginent
14:56la censure de ce gouvernement, c'est pas parce que ce gouvernement
14:58fait des mesures injustes pour les Françaises et les Français.
15:00La seule raison pour laquelle ils envisagent
15:02la censure, c'est en réalité
15:04à cause de leurs affaires judiciaires. Vous voyez
15:06que la ficelle est un peu grosse.
15:08Nous, si nous voulons censurer ce gouvernement,
15:10c'est bien pour l'orientation politique qui est prise,
15:12qui continue à faire des cadeaux aux plus riches
15:14et ne pas répondre aux préoccupations sociales
15:16des Françaises et des Français.
15:18Manon Aubriereau, députée LFI, avec nous
15:20ce matin dans la grande interview CNews Europe 1.
15:22Merci à vous, Manon Aubriereau. Merci à vous. Bonne journée.
15:24Bonne journée.