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L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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00:00Réunion d'urgencière à l'Elysée, plusieurs grands patrons ont été convoqués par Emmanuel Macron, pas des moindres.
00:05La situation est d'une extrême gravité, a dit le président du MEDEF, le patron des patrons entre guillemets.
00:10Il a raison de dire ça, Éric ?
00:12Ah oui, il a raison, parce que le choc s'annonce rude.
00:14C'est vrai que d'abord, la consommation va sûrement fléchir en France.
00:18Les prix vont augmenter, la croissance va diminuer.
00:20Vous savez qu'en termes d'inflation, les prix vont augmenter.
00:22On parle de 3% de hausse de prix pendant 18 mois, ce qui n'est pas rien.
00:25Et puis surtout, ce qui ne va pas ranger les affaires, c'est que les entreprises vont beaucoup moins exporter vers les États-Unis.
00:31On pense au luxe, au cosmétique, au parfum, aux pièces détachées pour les voitures.
00:35Et donc le MEDEF s'inquiète vraiment.
00:37Patrick Martin le disait hier aux portes de l'Elysée.
00:40Il met en garde.
00:41Il parle de centaines de milliers d'emplois menacés, une perte de croissance, enfin de PIB.
00:45Vous voyez, c'est la richesse que l'on crée.
00:47Moins 1,5%.
00:49Et si on ne parvient pas à dissuader Donald Trump ou le ramener à la raison, là vraiment, le choc sera très rude.
00:54Emmanuel Macron qui a tout de même annoncé quelques premières mesures, j'allais dire anti-américaines.
00:59Vous les qualifiez d'anti-américaines ?
01:00Un petit peu, oui.
01:01Il a dit au patron maintenant, arrêtez d'investir aux États-Unis.
01:04Alors il dit, temporairement, parce qu'il y a quand même un gros travail de persuasion qui va se mettre en route.
01:09Mais les entreprises qui investissent aux États-Unis, c'est quoi ?
01:13C'est Michelin, c'est LVMH, c'est Valeo.
01:15On ne stocke pas du jour au lendemain des investissements.
01:18Je voyais que les Français investissent 370 milliards aux États-Unis.
01:22Regardez ce que ça représente comme argent.
01:24Les grands industriels, c'est engagé sur des années.
01:26C'est le chiffre donné par le bureau d'analyse économique.
01:28On est le cinquième investisseur aux États-Unis.
01:31On ne peut pas tout arrêter du jour au lendemain.
01:32Airbus qui était hier à l'Élysée avec son président, M. Guillaume Faurie,
01:37d'ailleurs disait qu'aux États-Unis, Airbus est très puissant.
01:41Il a des usines, il construit des avions, il vend des avions.
01:44Voilà ce que disait Guillaume Faurie.
01:45Et ça, je peux vous dire que ça agace Donald Trump.
01:48Parce que quand vous voyez la situation aujourd'hui de Boeing, le concurrent américain,
01:52il n'est pas dans une bonne posture.
01:54Mais comment voulez-vous que Airbus arrête ses investissements aux États-Unis ?
01:58Ce serait de la folie.
01:59Éric, on entend dire que la France pourrait s'en sortir plutôt bien.
02:02Alors oui, c'est intéressant parce que d'abord, un, je vais vous dire,
02:06la France déjà a moins à perdre dans cette crise
02:09parce qu'elle achète plus de produits aux États-Unis qu'elle n'en vend.
02:13D'ailleurs, elle a un déficit commercial avec les Américains.
02:16Pourquoi je dis ça ?
02:17Parce que deuxièmement, elle peut se redévelopper sur d'autres pays,
02:20sur d'autres zones géographiques.
02:22C'est ce que dit Patrick Martin, le président du Medef.
02:24On parle d'opportunités.
02:25Par exemple, pourquoi ne pas aller vers l'Indonésie, les Philippines ?
02:29Et puis, Emmanuel Macron enchaîne.
02:31Il le disait hier à l'Élysée.
02:33Pourquoi on ne jouerait pas à fond la carte européenne ?
02:35Il y a encore des marchés à prendre.
02:37L'Europe, c'est 450 millions de consommateurs, ou d'habitants en tout cas.
02:41Et l'Amérique, c'est 340.
02:43Donc c'est peut-être une bonne occasion aussi de regarder l'Amérique latine, l'Amérique du Sud.
02:48Et pourquoi pas le Mercosur ?
02:49Il y a quand même un paradoxe incroyable.
02:51La France est contre le Mercosur, c'est-à-dire gagner de nouveaux marchés vers l'Amérique du Sud.
02:55Et maintenant, on peut peut-être aller aux États-Unis.
02:58Il y aura des choix à faire.
02:59Et d'ailleurs, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le dit.
03:04Allons vers le Mercosur.
03:05Il est temps de signer les accords.

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