Avec Naïma Charaï, Directrice de l'Association pour l'Accueil des Femmes en Difficulté (APAFED)
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00:00Le procès du supplice de Chahinez Daoud, c'était il y a 4 ans, presque 4 ans, son conjoint revenait lui tirer des balles dans les deux jambes avant de la brûler vive.
00:14Il a été condamné, cet homme, hier, à la réclusion criminelle à perpétuité, assorti d'une période de sûreté de 22 ans.
00:26On en parle avec notre invitée Naïma Charaï, bonjour.
00:30Bonjour.
00:31Soyez la bienvenue sur Sud Radio, vous êtes la directrice de l'association pour l'accueil des femmes en difficulté, la PAFED.
00:37Vous avez suivi ce procès du début jusqu'à la fin, un procès souvent insoutenable, marqué notamment par l'émotion de la famille de Chahinez.
00:48Absolument, c'était extrêmement éprouvant.
00:51Le premier jour du procès, on était quand même extrêmement abasourdis,
00:56puisque nous étions présentes, comme vous l'indiquez, du début à la fin, à la fois notre association,
01:02mais aussi l'ensemble des associations de Gironde et les collectifs,
01:06puisque nous avions souhaité à la fois vendre le fromage à Chahinez Daoud
01:11et à la fois soutenir la famille tout le long du procès.
01:15Abasourdis par les déclarations de M. Bouta,
01:18qui rejetait en bloc l'effet de violence qu'il a exercé sur Mme Chahinez Daoud et sur sa précédente épouse.
01:28Il s'est présenté comme un gentleman non-violent.
01:31Donc c'était la première journée du procès extrêmement éprouvante pour la famille,
01:38avec une ambiance très pesante, et ça s'est poursuivi tout le long des débats sur la semaine.
01:45Alors, justice a été rendue pour Chahinez Daoud et pour sa famille,
01:51puisque M. a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté.
01:59Mais ça ne ramènera pas Chahinez, ça ne ramènera pas leur fille, ça ne ramènera pas cette femme.
02:05Il y a trois orphelins qui restent aujourd'hui et le procès qui s'est ouvert lundi,
02:13c'était évidemment le procès de cet homme violent, de cet assassin,
02:18mais c'était aussi un peu le procès de ce système qui a échoué, qui n'a pas pu protéger Chahinez Daoud.
02:26En 2021, il y avait une vraie défaillance du système,
02:30c'est-à-dire que l'État, la justice, la police,
02:36quand on sait que l'un des policiers qui a recueilli la plainte de Mme Daoud
02:41avait été lui-même condamné pour des faits de violence,
02:44c'est l'ensemble de la chaîne du système qui a permis la mort de Chahinez Daoud.
02:50Et en tout cas, qui n'a pas voulu écouter ses craintes, écouter sa plainte,
02:55écouter ses appels au secours, parce qu'elle se sentait en danger.
02:58C'est ça qui est important de rappeler.
03:00Tout à fait. Elle a déclaré à plusieurs reprises,
03:04ses amis étaient extrêmement mobilisés autour d'elle.
03:08Elle a signalé à la police les faits de harcèlement et de violence qu'elle subissait,
03:14puisqu'elle avait été agressée quelques mois auparavant,
03:18c'était de mémoire au mois de mars 2021.
03:24La mort de Chahinez Daoud aurait pu être évitée.
03:28Chahinez Daoud n'aurait jamais dû mourir.
03:31C'est ça qu'il faut rappeler aussi au regard de ce procès.
03:35Pour vous donner juste quelques chiffres, en 2021,
03:40les téléphones grave danger, cet outil qui protège les femmes,
03:46étaient rangés dans des tiroirs.
03:48Les bracelets anti-rapprochement étaient quasi inexistants
03:52et les ordonnances de protection étaient données au compte-gouttes,
03:56alors que ça faisait plusieurs années que MeToo était là,
04:01que le Grenelle contre les violences conjugales était là.
04:05C'est aussi l'échec de cette politique qui a été défaillante,
04:12qui n'a pas protégé cette femme.
04:14Je le rappelle, c'est un soutenable qui lui est arrivé,
04:17elle a été suppliciée, il n'y a pas d'autre mot,
04:19des balles dans les deux jambes.
04:21Ensuite, elle a été brûlée vive, il l'avait aspergée d'essence.
04:24Beaucoup d'observateurs disent que son insoutenable assassinat
04:29est l'archétype du féminicide.
04:31En quoi c'est l'archétype du féminicide ?
04:35C'est d'abord un homme sans regret ni culpabilité,
04:43qui a inversé la culpabilité.
04:46Tout le long du procès, il était extrêmement distancé.
04:50Il disait que c'était la faute de Shainès.
04:53Dans les cas de féminicide, très souvent,
04:56puisqu'il y a eu aussi, il y a quelques semaines à Bordeaux,
05:00le procès de M. Fallou, l'assassin de Sandra Plath,
05:04nous étions à peu près sur le même schéma.
05:07L'archétype, parce que la politique publique n'a pas pu protéger
05:13ces femmes de ces hommes violents.
05:16Il faudrait que des solutions existent,
05:18et que nous le disons depuis des décennies,
05:21pour pouvoir lutter contre les violences faites aux femmes,
05:24contre les violences sexuelles et sexistes,
05:26et contre les violences conjugales.
05:28Il faudrait qu'une politique publique puisse s'appuyer sur quatre piliers.
05:32Éduquer, dès le plus jeune âge, les petits garçons et les petites filles,
05:36à la culture de l'égalité, au consentement,
05:39à la vie sexuelle et affective,
05:41pouvoir faire des adultes en charge eux-mêmes des droits des femmes,
05:47sensibiliser l'ensemble de la société, comme l'a fait l'Espagne.
05:51Comment se fait-il que notre société tolère aujourd'hui
05:55qu'on batte, qu'on viole, qu'on agresse, qu'on harcèle les femmes,
05:58en toute impunité ?
06:00Il faut que chaque citoyen puisse se saisir aussi
06:02de la question des violences faites aux femmes.
06:05Et enfin, écouter, accompagner, protéger les femmes dès qu'elles parlent.
06:10Et pour cela, il faut donner les moyens évidemment aux associations,
06:14mais aussi à la justice et la police pour traiter ces faits de violence.
06:18Et enfin, sanctionner durement les auteurs de violences.
06:22Monsieur Bouta a été sanctionné à la hauteur des violences
06:27qu'il a fait subir à son ex-épouse et à la hauteur de ce féminicide.
06:32Mais il faudrait que tous les auteurs de violences conjugales
06:36soient sanctionnés à hauteur des violences que subissent les femmes.
06:41Moi, je suis estomaquée lorsque je me rends à des audiences
06:47de tribunals correctionnels, d'observer que des hommes
06:52qui ont été violents à l'égard de leur ex-épouse
06:56et à l'égard de leurs enfants,
06:59ressortent du tribunal correctionnel avec simplement du sursis.
07:04Cela n'est pas tolérable, cela est insupportable.
07:08Et tant que la justice, tant que la société tolérera en fait cela,
07:12et bien elles autoriseront les hommes à frapper, battre,
07:17violer, harceler leur épouse.
07:19Merci Naïma Charaï d'être intervenue ce matin sur Sud Radio.
07:23Merci beaucoup pour votre témoignage.
07:25Directrice, je le rappelle, de l'Association pour l'accueil des femmes en difficulté.
07:29Où est-ce qu'on peut vous contacter s'il y a des auditrices qui nous écoutent,
07:32qui sont en danger par exemple ?
07:34Alors au 05 56 40 93 66 pour le département de la Gironde
07:41et au 39 19 pour la ligne nationale.
07:44Toujours à rappeler ce numéro.
07:46Merci infiniment Naïma Charaï.