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Georges Fenech, ancien magistrat, sur le procès de Nicolas Sarkozy : «Aujourd'hui, personne ne ressent qu'on ait une preuve définitive».

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Transcription
00:00Vous auriez pu citer aussi l'affaire Big Magnon.
00:03Je voudrais quand même rappeler que l'un des trois juges saisis de cette affaire,
00:07qui s'appelait Renaud von Riembeck, à son âme,
00:10avait refusé de signer l'ordonnance de renvoi parce qu'il estimait que ça ne tenait pas.
00:15Il y a eu, disons, un traitement de choix à l'égard de Nicolas Sarkozy.
00:21Je ne sais pas combien de dizaines de magistrats,
00:23il a énuméré une fois tout cela, c'est absolument colossal.
00:27Si on devait chiffrer les enquêtes menées en plus dans des pays partout dans le monde,
00:33voilà, il a eu un traitement de choix.
00:36Et moi, ce n'est pas le quantum de la peine qui m'intéresse dans cette affaire libyenne,
00:40c'est le principe de la culpabilité.
00:44Après, on discutera, parce que si la culpabilité est établie,
00:48la peine, elle doit être à la hauteur de la gravité d'une telle affaire.
00:53Mais la difficulté, c'est qu'on le ressent tous.
00:56On n'en parlerait pas.
00:58C'est qu'on n'a pas le sentiment que la preuve est apportée de cette culpabilité.
01:04Autant on comprend de manière assez confuse quand on n'est pas vraiment au fait du dossier,
01:09qu'il y a eu des choses qui se sont passées ici, dans l'entourage, sans doute, voilà,
01:15mais qu'on a le sentiment qu'on ne rapporte pas la preuve
01:18que notre président de la République, qui a été élu en 2007,
01:22après une campagne que tout le monde avait saluée comme une campagne formidable,
01:26ça a été vraiment une campagne avec beaucoup, beaucoup d'enthousiasme.
01:31Personne ne ressent qu'aujourd'hui, on a une preuve définitive.
01:35Or, encore une fois, et j'ai l'impression de me répéter,
01:37mais peut-être faut-il le répéter à nouveau encore,
01:42le parquet national financier nous dit qu'il a une intime conviction.
01:47Mais je veux bien vous croire que vous ayez une intime conviction.
01:51Elle repose sur quoi ?
01:52Sur un faisceau d'indices.
01:54Très bien, mais est-ce que vous avez la preuve définitive ?
01:58Ils vont nous dire oui, non, pardon, vous avez une intime conviction.
02:02Pour moi, l'intime conviction, ce n'est pas la preuve.
02:05Alors, je sais bien, je sais bien qu'il y a une jurisprudence qui dit que,
02:08voilà, une intime conviction qui se fonde sur un faisceau d'indices équivaut à une preuve.
02:13Il manque juste l'argent.
02:14Moi, je suis extrêmement gêné.
02:17Vincent Roy.
02:17Il n'y a pas le corps du délit, comme on dit, il n'y a pas l'argent.

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